À la hache et au gourdin…

Ce sont les armes avec lesquelles les communautés peule et dogon se sont entretuées la semaine dernière à Diakagou dans…

Ce sont les armes avec lesquelles les communautés peule et dogon se sont entretuées la semaine dernière à Diakagou dans la commune de Koro. Et même si les combats se sont arrêtés, la vive tension qui règne encore sur place fait craindre la reprise des hostilités. Le peu de « publicité » fait autour de ce nouvel incident de violence intercommunautaire pose une question : sommes-nous en train d’être « blasés » par cette violence devenue notre lot quotidien ? Tout porte à croire que oui. S’habituer à la violence, ne plus s’en indigner, c’est le pire qui pourrait arriver à une nation. Si nous décidions de ne pas nous contenter d’ « écouter » les nouvelles, peut-être pourrions-nous nous demander quelles en sont les causes. Des derniers évènements dans la région de Mopti, on sait qu’un « banal » conflit entre agriculteur (dogon) et éleveur (peul) a été le déclencheur. Les morts se sont multipliés de part et d’autre, avant que les forces de l’ordre n’arrivent et que les élus jouent les apôtres de la paix. Sauf que les missions de bons offices n’empêchent guère les regains de fièvre. Ne faut-il donc pas, une bonne fois pour toutes, s’attaquer à la racine du problème ? La raréfaction des ressources naturelles indispensables à la survie desdites communautés ? L’absence d’autorités pour faire l’arbitre ? La perte de confiance en la justice, qui devrait trancher et qui, au fil des années, à force de soutenir le plus fort, a fini par ne laisser que l’option de la vengeance directe et violente ? Réfléchir à une meilleure utilisation des ressources qu’elles ont en commun depuis des siècles et amener les communautés à privilégier le dialogue ? Les pistes existent et elles devraient, dans l’urgence, être tentées, pour couper à la racine cet arbre de la division qui prospère, dans le centre et au-delà.