… De tous bois

Qu’il soit d’ébène ou de balanzan, de vène ou de neem, d’eucalyptus ou de… karité (oui, on fait du bois…

Qu’il soit d’ébène ou de balanzan, de vène ou de neem, d’eucalyptus ou de… karité (oui, on fait du bois de cet arbre séculaire interdit à l’abattage), le bois est présent dans toutes les activités humaines. Que l’on soit à la ville ou au village, on ne saurait se passer des outils, produits, ou tout simplement de la chaleur qu’il nous procure quand nous en avons besoin.

Du bois, on en plante beaucoup ces temps-ci. Normal, c’est la saison des pluies et donc du reboisement. Partout fleurit le commerce des jeunes pousses qui iront (re ?) verdir collines et vallées, l’espace de quelques semaines ou de quelques années, selon l’engagement de ceux qui les auront plantées ou de ceux qui en bénéficieront. Il se trouvera aussi toujours quelque part des individus qui saccageront systématiquement ces efforts, ou leurs fruits, pour satisfaire des besoins ou intérêts immédiats. Sans penser à ces fameuses générations futures, dont ils parlent dans tous leurs discours et dont ils oublient pourtant qu’elles commencent par leurs propres enfants.

Les usages que nous faisons du bois disent de nous un peu ce que nous sommes et de ce que nous désirons du futur. Sommes-nous des brûleurs, des charbonniers, qui détruisent tout ce qu’ils touchent et noircissent même le plus beau des paysages ? Sommes-nous des luthiers, qui fabriquent des instruments de musique qui serviront des siècles durant à divertir et apaiser les cœurs de nos semblables ? Sommes-nous des charpentiers, des bâtisseurs qui posent des toits protecteurs au-dessus des autres, prennent des poutres et les transforment en maisons ? Qui sommes-nous donc ?

Ou alors… utilisons-nous ce bois, quel qu’il soit, comme bâton ? Pour nous auto-flageller ? Il nous en faudra alors beaucoup, de bois. Et nos forêts ne devraient pas servir à cela. Et si nous en faisions des ponts entre nous ?