Fake ?

Le terme a été remis au goût du jour par notre président étranger favori, celui à la crinière orange. Il…

Le terme a été remis au goût du jour par notre président étranger favori, celui à la crinière orange. Il a tancé, depuis bien avant son élection, les journalistes de son pays, d’être des colporteurs de, non pas mauvaises, mais fausses nouvelles. A les invectiver, puis reconnaître ensuite qu’il y avait un fond de vrai dans ce qu’ils disaient, en renforçant par la même occasion le crédit. Les « fake news », comme il est donc convenu de les appeler, sont devenues une des marques de notre ère de spontanéité et de rapidité. Certaines ne sont d’ailleurs pas émises avec « l’intention de nuire », mais à force de publier sans vérifier pour être le premier, les journalistes et autres acteurs de l’info sur les réseaux sociaux se retrouvent pris à leur propre piège.

Les « fake news » sont donc avant tout des informations qui une fois lancées, ne peuvent plus être rattrapées. Désormais armes d’influence durant les campagnes électorales et autres moments d’intense lobbying, elles peuvent changer le cours des choses. D’où les dispositions qu’essaient de prendre certains pays pour les freiner-encadrer-punir, et obliger leurs initiateurs à être plus prudents, plus responsables.

Car c’est bien de responsabilité qu’il est question en ce qui concerne l’information aujourd’hui. A l’heure où tout le monde peut, à la minute, partager ses moindres pensées mais aussi, permettez l’usage de ce mot, délires, difficile de faire primer les règles d’éthique et de déontologie, d’ailleurs ignorées de la plupart. C’est donc finalement au bon sens et à la bonne méthode des trois passoires d’un certain philosophe qu’il faudra s’en tenir. Se mettre à la place de la personne dont on ternit l’image, la réputation, et se demander : est-ce vrai, bon, utile ?