Ce 20 octobre, cela fera 5 ans que Mouammar Kadhafi perdait le pouvoir et la vie dans des circonstances particulièrement abjectes dont chacun se rappelle.

Cette date du 20 octobre 2011 a une résonnance particulière au Mali. Comme le coup d’envoi d’une crise que la mort de Kadhafi, si elle n’en était pas l’élément déclencheur, a au moins créé les conditions de son démarrage et de son accélération. Ce fut l’effondrement du rempart qu’il prétendait être. Pour une fois, il n’avait pas menti.

La mort de Kadhafi est aussi, dans l’esprit de tous, directement associée au président français de l’époque, Nicolas Sarkozy. Un nom que l’on pourrait retrouver très prochainement sur les bulletins de vote de l’élection présidentielle hexagonale d’avril 2017. Et alors que celui-ci, en pleine campagne des primaires de son parti, Les Républicains, déclarait il y a quelques jours qu’il s’interrogeait sur la mission des 3000 soldats de l’opération Barkhane au Sahel, on ne peut s’empêcher de penser aux conséquences que pourrait avoir sur le Mali, son éventuelle réélection. Si l’impact de l’action des soldats français est bien souvent remise en question, on se souvient d’un certain 11 janvier 2013 où nous n’en avons pas douté. Aujourd’hui, leur stratégie, leurs méthodes et leurs alliances font l’objet de nombreuses critiques. Qu’il est nécessaire de faire : « la France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts », disait le Général de Gaulle. Pourtant, que se passerait-il s’ils devaient quitter le Mali ? Il est probable qu’un second rempart tomberait après le départ du pays qui fit chuter le premier.

Cette date du 20 octobre nous rappelle donc, une fois de plus, et avec ironie, les liens géopolitiques profonds et indéfectibles qui unissent le Mali et la France, pour le meilleur et pour le pire.