Yèrèwolo – Minusma : après l’ultimatum, la « guerre » ?

22 septembre 2022. La date est doublement symbolique. Le Mali commémore les 62 ans de son accession à l’indépendance, mais ce jour marque également la fin de l’ultimatum du mouvement « Yèrèwolo debout sur les remparts » pour le retrait de la MINUSMA, devenue, selon ses tenants, une « force d’occupation ». Comme pour le départ de Barkhane, dont il en avait fait un « combat » de premier ordre, Yèrèwolo fera-t-il fléchir la mission onusienne au Mali ? La manifestation que ce mouvement « panafricaniste et souverainiste »  organise ce jeudi pourrait bien marquer le début d’une longue série d’actions.

C’est « l’assaut final », soutient-on à Yèrèwolo. Ce 22 septembre marquera tout simplement le lancement du « début des hostilités contre la MINUSMA », clame Ibrahima Maka Keita, membre du mouvement. Et comme pour la plupart des manifestations de ce collectif, devenu en moins de 3 ans le porte-voix des acteurs de la « Révolution souverainiste » au Mali, c’est du Boulevard de l’Indépendance de Bamako que va partir le « nouveau combat ».

Un combat porté depuis toujours par Yéréwolo, qui se dresse contre la présence de forces étrangères sur le territoire malien et dont la lutte a pris un important tournant le 20 juillet 2022, quand le « Commandant en chef » Adama Ben Diarra et ses camarades ont déposé une lettre au Quartier Général de la MINUSMA exigeant le « retrait pur et simple » de la mission onusienne  du Mali.

« À présent, la MINUSMA est devenue une force d’occupation qui ravive et entretient la peur, les clivages ethniques et la méfiance entre les communautés du Mali », accuse Yèrèwolo, pour lequel le mandat le mandat de la Mission a été vidé de son contenu authentique.

Le mouvement, dans la foulée du dépôt de cette lettre d’ultimatum, n’est pas resté inactif. Dans la dynamique de pousser la MINUSMA « dehors », il a tenu le 5 août dernier  un meeting « d’avertissement » au Palais de la Culture de Bamako, « l’opération Bonnets bleus contre Casques bleus », pour appuyer sa demande de retrait du Mali.

Pour l’analyste politique Boubacar Bocoum, Yèrèwolo a parfaitement raison, dans le fond, de demander le départ de la Minusma, parce que le Mali n’a tout simplement pas besoin aujourd’hui d’une mission d’interposition mais plutôt d’hommes pour faire la guerre.

« Dès lors que sa structuration ne répond pas à une co-entreprise militaire des Nations pour faire la guerre, forcément, à un moment donné, la MINUSMA devient désuète », avance-t-il.

Ultimatum et après ?

La MINUSMA, dont le mandat a été prolongé, sur fonds de réserves du gouvernement malien, il y a quelques mois, ne s’inscrit visiblement pas dans un retrait du Mali, du moins pas dans l’immédiat, comme le demande le mouvement « Yèrèwolo debout sur les remparts ».

Selon Adama Ben Diarra, après la lettre du 20 juillet,  les premiers responsables de la mission sont allés voir les plus hautes autorités du pays et « nous avons eu des retours de ces différentes rencontres qui parlaient de notre demande ». Pour autant, affirme-t-il, le mouvement n’a pas été directement approché.

La fin de l’ultimatum reste donc sujette à plusieurs interrogations sur la suite des évènements. La seule certitude est que Yèrèwolo, qui, comme le clame sa devise, « préfère la mort à l’esclavage »  et s’est juré de « combattre l’ennemi quelle qu’en soit la nature, endogène ou exogène », ne compte pas lâcher prise.

« Ce que le peuple veut, le peuple le peut. S’il défend une cause de manière pacifique et qu’on joue avec l’oreille de l’âne, au fur à mesure que le temps passe cela peut aussi le pousser  à changer son approche », prévient le « Commandant en Chef », par ailleurs membre du Conseil national de transition (CNT), en laissant entrevoir un prochain passage à une vitesse supérieure dans leurs actions.

« Nous prévoyons quand même que tout est possible. Mais où, quand et ce que nous allons poser concrètement comme actions, c’est le terrain qui commandera », confie-t-il,  affirmant que plusieurs démarches à venir seront communiquées lors de la mobilisation générale du 22 septembre.

« Je pense qu’ils vont planifier d’autres sorties, jusqu’à ce qu’il y ait une plus forte adhésion populaire, parce que tout le monde ne comprend pas la dimension de la démarche aujourd’hui et qu’il va falloir travailler de façon pédagogique sur la question et surtout annoncer une solution alternative si la MINUSMA s’en va », analyse pour sa part Boubacar Bocoum.

« Victoire certaine »

« Nous sommes dans la révolution intelligente et c’est à travers cette intelligence que nous avons pu chasser la France. Cela se passera un peu de la même manière avec la MINUSMA, sans violences », déclare, confiant, Ibrahima Maka Keita.

L’exemple du départ « demandé et obtenu » de la force française Barkhane du Mali constitue justement le premier « signal » de la force du mouvement, même si, sur un plan politique, malgré les ajustements de la mission que souhaite le gouvernement de transition, ce dernier n’a pas la question du retrait de la MINUSMA dans son agenda.

À en croire Adama Ben Diarra, l’absence d’un « soutien » gouvernemental dans cette lutte ne devrait pas être une entrave à son aboutissement. D’ailleurs, selon lui « une autre victoire du peuple malien s’annonce pour très bientôt ».

« Peut-être que ce sont les autorités qui ont besoin de notre soutien, pas l’inverse », relativise le numéro un de Yèrèwolo, avant de rappeler qu’aux premières heures de leur combat contre Barkhane, il n’y avait également pas de soutien politique à leur cause.

« Le 20 janvier 2021, nous avons subi des tirs de gaz lacrymogènes lors d’un rassemblement exigeant le départ de Barkhane, mais la suite on la connait tous », argue celui qui est surnommé « Ben le cerveau ».

«Nous savons ce que nous voulons et nous allons continuer à défendre notre conviction. Nous n’avons pas besoin d’un soutien quelconque d’une autorité. C’est le peuple qui demande et le peuple a les moyens. C’est à sa volonté que les autorités sont tenues de se plier et non l’inverse », ajoute-t-il.

Au même moment, pour certains observateurs, « Yèrèwolo debout sur les remparts », dont le leader est réputé proche des militaires au pouvoir sous la transition, serait en mission pour amener la communauté internationale à constater un rejet apparent par la population malienne de la MINUSMA et ouvrir la voie à un retrait de la force onusienne qui s’imposerait de lui-même aux Nations unies.

« Le mouvement aura gain de cause tôt ou tard mais il faudra de la persévérance. La MINUSMA est décriée par tout le monde, que les autorités l’affichent de façon officielle ou pas », glisse  M. Bocoum

Une ascension fulgurante

Partis de l’idée que le colonialisme a toujours un impact en Afrique et au Mali, plusieurs associations et mouvements de jeunes impliqués dans la lutte panafricaniste se regroupent  pour  lancer le mouvement « Yèrèwolo  debout sur les remparts» le 19 novembre 2019 à Kayo, dans la région de Koulikoro, lieu emblématique du mouvement, où avait été arrêté en 1968 le président Modibo Keita, dont ils se réclament défenseurs des idéaux.

Dans ses premières heures, sous la présidence de l’ancien président feu Ibrahim Boubacar Keita,  le mouvement connait des périodes difficiles et fait profil bas pendant que ses responsables, qui ne s’affichaient que sous des pseudonymes, tentent de se faire entendre à travers quelques actions, dont une grande marche, le 10 janvier 2020, qui marquera véritablement le début de l’ascension de « Ben le cerveau » et des siens.

Le 5 mars 2022, un « Appel sous le drapeau » est lancé, invitant à un soutien accru du peuple malien à son armée et, rapidement, les dirigeants de Yèrèwolo se lancent dans une vaste dynamique d’implantation du mouvement sur toute l’étendue du territoire national et multiplient les meetings à travers le pays. À les croire, « Yèrèwolo  debout sur les remparts » est aujourd’hui présent dans  571 communes sur 703, sur la base de l’actuelle organisation territoriale, et dans « plus de 13 pays de la diaspora ».

Le mouvement est organisé en « Compartiments », avec à sa tête un « Haut commandement » et un « Comité de pilotage », organe suprême qui se réunit périodiquement. Des réunions ordinaires sont tenues tous les mardis au Quartier Général à Bolibana, mais chaque compartiment, à travers le District de Bamako et à l’intérieur du pays, a son propre jour de réunion hebdomadaire.

« Nous avons créé ce mouvement pour combattre  tout le mal  et tout ce qui peut être un frein au développement de l’Afrique et du Mali. C’est la raison pour laquelle nous ne nous considérons pas comme un mouvement « Anti » mais tout simplement « Pro » Mali et Afrique, qui se bat pour la vraie souveraineté de l’Afrique et du Mali », se justifie Ibrahima Maka Keita.

Axé vers un combat « principalement idéologique » pour la jeune génération, Yèrèwolo accorde une importance particulière à la formation de ses adhérents. À intervalles réguliers, des séances d’information sont tenues entre autres sur le panafricanisme, la citoyenneté ou encore les grandes figures révolutionnaires historiques.

Collectif d’artistes : À l’unisson pour la paix

Unis pour la paix. Le slogan peut paraître galvaudé, mais des artistes se le sont approprié. Un concert gratuit pour le Mali ambitionne d’accueillir 100 artistes qui se relaieront pour un show de longue durée le 22 septembre, date anniversaire du soixantenaire de l’indépendance.

Ils veulent chanter le Mali, sensibiliser pour le retour de la paix et de la concorde, décrocher des sourires pour un peu faire oublier les affres d’une année particulièrement rude. Ils, ce sont les 100 artistes qui se produiront lors d’un événement gratuit programmé pour la fête de l’indépendance. Au commencement était « Un », auquel se sont greffés 22 autres, pour former un collectif dartistes de 23 membres, réunis autour d’un projet commun « Mon Mali ». Ce fut d’abord le projet personnel de Zeus Mobjack, qui voulait faire une chanson sur le pays et ses valeurs. Il en écrit les deux premiers couplets et le refrain. « J’en suis arrivé à la conclusion qu’un seul artiste ne pouvait chanter le Mali », raconte-t-il. Il sollicite donc l’apport d’autres artistes pour chanter le pays dans sa diversité. Des musiciens connus répondent à l’appel : Sidiki Diabaté, Nainy Diabaté, Baba Salah ou encore Mylmo, pour ne citer qu’eux. De cette collaboration nait une chanson, puis l’idée d’un concert, prolongement d’une vision partagée pour un Mali en paix. Les chanteurs Iba One et M’Bouillé Koité, ainsi que l’humoriste Tou Gaté, ont déjà confirmé leur participation, confie le rappeur, et d’autres le « feront dans les jours à venir ».

Briser le silence

Le très atypique Zeus Mobjack souhaite qu’à travers ce concert, les artistes « sortent de leur réserve » et parlent afin que les nombreuses personnes qui les écoutent et les suivent entendent leurs messages. C’est cela l’objectif de cet événement aux allures de plaidoirie : éviter au Mali toute division et éteindre les flammes des crises qui embrasent le pays. « Les artistes doivent comprendre qu’ils sont aussi des Maliens et qu’ils ont un rôle à jouer. Il serait bien qu’ils parlent à la population et poussent leurs compatriotes vers l’apaisement », souhaite-t-il.

Le 22 septembre 1960: comme si vous y étiez!

Le Mali s’apprêter à fêter les 58 ans de son indépendance. Le chiffre n’est pas symbolique, mais la date, quant à elle, ravive des souvenirs passionnés chez les « privilégiés » ayant vécu ce moment historique. Une page d’histoire majuscule pour notre pays, qui se libérait alors des chaînes du colonialisme. Pour ce nouvel anniversaire, nous vous faisons revivre ce jour crucial à travers le prisme d’acteurs aux profils différents mais avec une aspiration commune il y a 58 ans, l’indépendance.

Ce jeudi 22 septembre 1960, Mahamadou Touré se réveille en Soudanais, pour finir sa journée en Malien. D’une voix nasillarde, les mains tremblotantes mais la mémoire toujours vive, l’octogénaire se souvient de ce « jour mémorable ». « Je travaillais pour Radio Mali à l’époque, j’y suis entré en 1956, j’en étais un des premiers salariés », raconte-t-il. Un travail qui lui avait permis de couvrir le retour au pays de Modibo Keita et de plusieurs autres dirigeants soudanais suite à l’éclatement de la Fédération du Mali, en août 1960. « À chaque arrêt, les gares étaient pleines de personnes venues les acclamer. Je n’avais jamais vu ça. Et le Président Modibo faisait à chaque fois un petit discours. On aurait cru que c’était préparé, mais tout était réellement improvisé », assure-t-il. Mais le jour historique du 22, il n’était pas avec Modibo et les leaders de l’US-RDA. Pris par son travail (il se trouvait dans les locaux de Radio Mali, alors situés en face de la Grande mosquée de Bamako), il n’a pu assister au congrès qui entérinera l’indépendance du Mali. Il affirme néanmoins l’avoir fêtée comme il se doit, sans baigner dans la profusion. « Mes patrons étaient des Français. Suite à la déclaration, ils ont été très respectueux. Pour le leur rendre, j’ai gardé une certaine réserve ». En replongeant dans ses souvenirs, il avoue avoir « beaucoup bu et un peu travaillé ».  Non sans quelques regrets de n’avoir pas fait le court déplacement jusqu’au congrès.

Indépendance « Day »  

C’est le Collège technique (Lycée technique aujourd’hui), qui a servi d’écrin au congrès extraordinaire de l’US-RDA. Dans le livre « Anw ka Maliba kera an ta ye » (Notre grand Mali nous appartient), paru en 2010 à l’occasion du Cinquantenaire de l’accession à l’indépendance, Gabou Diawara, Secrétaire général de la jeunesse du parti de la charrue, partageait ses souvenirs. Il confie avoir été animé « d’un sentiment de fierté et d’orgueil ». « Je pense que tout le monde partageait ces sentiments » ajoute-t-il. La suite est contée dans l’ouvrage. Une ovation est réservée à Modibo Keita à son entrée en salle. Vêtu d’un costume clair, Il prend place au présidium. Idrissa Traoré, Secrétaire politique de l’US-RDA, ouvre le bal des interventions. « Le Mali continuera quoiqu’il arrive et nous prouverons que les Maliens du XXème siècle sont les dignes héritiers de ce qui surent, dans le passé, exposer au monde leur culture, leur civilisation, leur sens de l’organisation », martèle-t-il.  A sa suite, Modibo Keita prend la parole. Après s’être épanché sur les raisons de l’échec de la Fédération du Mali, il invite le congrès à « autoriser l’Assemblée législative à appréhender les compétences transférées par la République Soudanaise à la Fédération du Mali, à proclamer comme État indépendant et souverain la République Soudanaise, à proclamer que la République Soudanaise s’appelle République du Mali, libre de tous engagements et liens politiques vis à vis de la France… ». Il ajoute : « la République du Mali est née. Le Mali continue. Le mot Mali continuera à résonner comme un gong sur la conscience de tous ceux qui ont œuvré à l’éclatement de la Fédération du Mali ou qui s’en sont réjouis…». A l’issue du congrès, passé à la postérité, les leaders du parti, accompagnés par la population, effectuent à pieds de nuit le trajet vers l’Assemblée législative, où l’indépendance est officiellement proclamée.

Le Mali pluriel

Les téléviseurs étant quasi-inexistants à l’époque, Radio Mali était presque le seul médium pour s’informer. Depuis la fenêtre de son bureau, au premier étage du ministère de l’Éducation Nationale, Mohamedou Dicko voit la foule se masser au pied du monument de la Liberté, lieu de rassemblement, dit-il. Une foule qu’il décrit comme le « Mali dans toute sa diversité et sa richesse ». « Il y avait des gens du Nord et de divers horizons qui sont venus ce jour fêter. Nous ne voyions aucune différence,  c’était l’unité absolue de tous les Maliens, un seul Mali était célébré, celui que nous chérissions ». Porté par la fougue de la jeunesse (il avait 21 ans), il s’est senti capable de « déplacer des montagnes ». Militant US-RDA dès son plus jeune âge, « mon militantisme a débuté vers mes 10 ans », il ne pouvait peindre le Mali autrement qu’indépendant. « Nous venions d’être libérés du joug colonial. Le peuple malien est fier et digne. De par le passé, il avait opposé une résistance farouche à la pénétration coloniale, et quoi de mieux que les fils de ce pays pour mener ce combat à terme », disserte-t-il. Dicko connait bien cette période. Historien, il a fait une thèse sur le parti de Modibo Keita. Il en garde le souvenir d’un homme humble et charismatique. « Il était celui qui pouvait rassembler. C’est pour cela que les Maliens, partout dans le pays, ont accueilli ce jour d’indépendance avec autant d’entrain et d’enthousiasme ».

Le Mali au-dessus de tout

L’euphorie n’a cessé de croître après la déclaration du Collège technique. La veille déjà, le 21 septembre, la retraite aux flambeaux avait mobilisé du beau monde. Avec un itinéraire allant de N’Tominkorobougou à la place de la République, la ville de Bamako est le temps d’une nuit devenue la ville ne dormant pas. « Nous avions la fanfare en tête, qui faisait marcher les gens au pas. Cette ambiance indescriptible préfigurait déjà de très belles fêtes à venir », raconte Birama Diakité, ancien du Parti africain pour l’indépendance (PAI). Ce dernier a, selon les mots de Diakité, eu « des différends » avec l’US-RDA. Le jour de la déclaration d’indépendance, il était chez Amadou Seydou Traoré, l’un des leaders du PAI. « Nous avions un arrière-goût un peu amer pour n’avoir pas participé, mais nous étions quand même fiers, car l’indépendance c’est tout ce à quoi nous aspirions », révèle-t-il. Plus tard ce jour-là, il garde en tête l’image d’un « gobi » (nom qu’ils donnaient aux soldats français) saccageant un parterre qui se trouve être l’actuel monument de l’indépendance, y tirer trois balles et lui lancer « nous reviendrons ». Ce à quoi il n’a pas répondu. « Modibo nous avait prévenus de ne pas céder à la provocation ». Cheick Sadibou Cissé, militant US-RDA, se rappelle également avoir assisté à des actes de sabotage de la part de gobis. Mais qu’importe, l’essentiel était ailleurs pour ce très proche de la famille de Modibo Keita (ils vivaient dans le même quartier). « Quand toute votre vie on vous apprend que vos ancêtres sont des Gaulois, que vous connaissez mieux l’histoire de la France que celle de votre pays, que vous chantez la Marseillaise, que tous les postes intéressants sont occupés par des Français, vous ne pouvez être que très heureux et très ému quand vous voyez votre pays indépendant ». Ce jour, comme le confie Mahamadou Touré, le drapeau malien a été monté devant l’Assemblée.  Ce n’était pas encore celui que nous connaissons aujourd’hui, car il portait un idéogramme en son milieu, mais le Tricolore vert – or – rouge était déjà une grande « victoire ».