Adema – PASJ : la vie sans le président

Il n’aura présidé aux destinées de la Ruche que pendant 21 mois. Alors qu’il aurait fêté les deux ans de son élection à la tête du Comité exécutif de l’Adema le 18 octobre prochain, « Big Mari », comme le surnommaient ses proches camarades politiques, s’en est allé définitivement le 23 juillet 2023, laissant derrière lui un parti qui, après plusieurs soubresauts, semblait avoir enfin retrouvé le calme ces derniers mois.

Feu Marimantia Diarra a succombé des suites d’une maladie à l’âge de 75 ans, après un récent séjour à l’étranger pour des raisons de santé. Inhumé le 25 juillet, l’ex-membre du Conseil national de Transition, était, selon l’un de ses proches, un « homme politique de grande valeur, d’une grande courtoisie, d’une sérénité constante et d’une dignité jamais prise en défaut ».

Ses compagnons de l’ancien Comité exécutif du parti l’avaient choisi pour remettre l’Adema au-devant de la scène, pour un mandat de 5 ans. Il laisse son parti orphelin de « père » à un peu plus de trois ans du prochain congrès.

Confronté pour la toute première fois de son histoire au décès d’un Président en exercice, le parti des Abeilles, le mieux implanté sur l’étendue du territoire national, doit faire face à une première expérience aussi douloureuse qu’imprévue.

Toutefois, selon une source interne, « il n’y a pas le feu à la maison ».  « Dans nos textes, le parti est dirigé par ordre de préséance. Aujourd’hui, le poste de Président étant vacant, c’est le premier Vice-président qui va assurer ces fonctions », explique-t-elle

« Pour un renouvellement, il faut un congrès. À défaut d’un congrès, il faut une conférence nationale, qui se tient entre deux congrès. Mais même la conférence nationale ne peut pas faire un renouvellement, juste un remembrement », poursuit notre interlocuteur.

Secousses à l’horizon ?

Avant le congrès d’octobre 2021, qui a porté l’ancien ministre du Plan et de l’aménagement du territoire à la tête de l’Adema, le parti a longtemps été secoué par des divisions internes, avec la formation de plusieurs clans.

L’actuel 1er Vice-président, Abdoul Kader Konaté dit Empé, qui prend aujourd’hui la tête du parti, avait longtemps été pressenti comme candidat à la présidence de l’Adema avant de se ranger finalement derrière Marimantia Diarra.

L’ancien ministre du Commerce va-t-il réussir à rassembler autour de lui pour finir le mandat en cours ? Les anciens soutiens du défunt Président, Adama Noumpounon Diarra ou l’ancien ministre Moustapha Dicko, tous deux candidats eux aussi à la présidence du parti avant de se ranger finalement derrière Marimantia Diarra il y a deux ans, s’aligneront-ils aujourd’hui derrière le nouveau leader ?

À en croire Mohamed Chérif Coulibaly, Président du Bureau national de la jeunesse du parti, l’Adema n’a pas pour l’heure comme priorité l’organisation d’un congrès avant la fin du mandat de l’actuel Comité exécutif, en 2026.

« Le risque zéro n’existe pas. Mais nous ne planchons par sur l’organisation d’un congrès extraordinaire avant la fin du mandat actuel. Il n’y a pas d’homme providentiel à l’Adema. Chez nous, si le Président n’est pas là, le parti ne s’écroule pas, parce qu’il ne s’identifie pas à une personne. C’est ce qui constitue notre force et en même temps notre faiblesse », avance-t-il.

Mais, au-delà du leadership du parti, l’épineuse question d’une candidature de l’Adema à la prochaine élection présidentielle n’est pas encore tranchée et pourrait raviver les différends entre les clans au sein de la Ruche. Avant même le décès du Président Diarra, les cadres du parti étaient partagés entre une candidature propre à l’Adema ou le soutien à un candidat issu d’une coalition politique.

Fin 2022, le Bureau national de la jeunesse exhortait le Comité exécutif à enclencher le processus de désignation du candidat à l’élection présidentielle de 2024. Mais cette sortie, qualifiée à l’époque de malencontreuse et de contre-productive par le Secrétaire général Yaya Sangaré, n’était pas du goût de certains membres du Bureau exécutif.

Ces derniers estimaient que la candidature de l’Adema à la prochaine élection présidentielle était une recommandation forte du 6ème congrès ordinaire, mais que sa mise en œuvre appartenait au Comité exécutif, où les débats se tiennent. À quelques mois de la date prévue pour le scrutin, le débat risque de refaire rapidement surface.

Transition : un chronogramme au ralenti

Un chronogramme des échéances électorales de la Transition, allant jusqu’en février 2024 a été dévoilé le 28 juin 2022 à la classe politique et à la société civile au sein du Cadre de concertation avec le gouvernement. 4 mois après, certains acteurs pointent du doigt une lenteur dans la mise en œuvre et s’interrogent sur la tenue à date des différents scrutins.

Dans le chronogramme électoral présenté à la classe politique et transmis à la Cedeao à la veille de son Sommet extraordinaire du 3 juillet 2022, qui allait décider de la levée des sanctions qui pesaient sur le Mali depuis le 9 janvier, les autorités de la Transition prévoient la tenue de quatre élections.

Le référendum constitutionnel est pour le mois de mars 2023, avec la convocation du collège électoral un mois plus tôt, en février. Ensuite suivra, toujours en mars 2023, la convocation du collège électoral pour l’élection des conseillers des Collectivités territoriales en juin 2023.

Pour l’élection des députés à l’Assemblée nationale, le 1er tour est fixé à octobre 2023 et le second en novembre. Pour cette élection, la convocation du collège électoral est prévue deux mois plus tôt, en juillet 2023. Enfin, l’élection du Président de la République doit se tenir en février 2024, le collège électoral étant convoqué en octobre 2023.

Retards avérés

La nouvelle loi électorale, adoptée le 17 juin 2022 et promulguée par le Président de la Transition le 24 juin, confie l’organisation des scrutins à l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE). Mais la mise en place de cet organe, qui constitue la première étape dans la tenue de toutes les élections prévues sous la Transition, a pris du retard.

Le décret de nomination des membres du Collège de l’AIGE, qui était prévu pour le 13 juillet 2022, n’a été pris que le 12 octobre dernier et la prestation de serment des membres, qui devait avoir lieu le 28 juillet, n’a été effective que le 20 octobre, soit après environ 3 mois. Par contre, les coordinations de l’AIGE dans les régions, district, cercles, communes, ambassades et consulats ne sont toujours pas installées, alors que cela était prévu pour  le 2 août 2022.

Seule la révision annuelle des listes électorales, du reste comme chaque année, a débuté comme prévu le 1er octobre 2022 et se poursuivra jusqu’au 31 décembre sur l’ensemble du territoire national, à l’exception de certaines localités toujours en proie à l’insécurité.

Par ailleurs, selon le chronogramme, le projet de loi référendaire doit être examiné et adopté par le Conseil des ministres, puis transmis au Conseil national de transition (CNT) et adopté par l’organe législatif courant novembre 2022.

« Nous constatons un retard et nous pensons qu’il n’y a pas de volonté manifeste de respecter le délai. Il était prévu qu’on se retrouve chaque mois pour évaluer la mise en œuvre du chronogramme, mais du mois de juin jusqu’à maintenant le Cadre de concertation n’a pas été convoqué », s’offusque Amadou Aya, Secrétaire général de la Codem.

Yaya Sangaré, Vice-président de l’Adema-Pasj, abonde dans le même sens. Pour l’ancien ministre, le retard pris dans l’exécution du chronogramme ne s’explique pas et le gouvernement devrait revenir à la classe politique pour des échanges et explications.

« Nous avons des appréhensions, mais nous disons que nous allons juger sur pièces. Chaque fois que nous allons constater une mauvaise foi, nous allons alerter et demander à ce que nous respections nos propres engagements et menions cette transition à bon port », poursuit M. Sangaré.

Si, pour sa part également, l’analyste politique Bréhima Mamadou Koné reconnait une lenteur dans la mise en œuvre du chronogramme de la Transition, il est persuadé que cela « n’est pas de nature à être une raison de report d’une activité prévue dans ce chronogramme ou d’une élection quelconque ». « À mon avis, les autorités de la Transition sont en train de travailler d’arrache-pied pour la mise en œuvre de ce chronogramme. Il y a des éléments qui prouvent à suffisance aujourd’hui que l’ensemble des acteurs, nationaux ou internationaux, ont pris à bras le corps l’organisation des différentes élections qui sont prévues », avance-t-il.

« Je crois qu’il y a une volonté politique de respecter ce chronogramme et, s’il y a la volonté politique, tout est possible. Je pense que les choses évoluent et on sent que le gouvernement est en train de travailler », appuie Nouhoum Togo, Président de l’Union pour la sauvegarde de la République (USR)

Tenue du référendum menacée 

Le décalage dans les activités prévues dans le chronogramme fait craindre à certains acteurs de la classe politique et de la société civile la non tenue du scrutin référendaire du 19 mars 2023. « Il est bien  possible que le retard pris aujourd’hui ait un impact sur la tenue du référendum et de l’élection des conseillers des collectivités. Il est dit par exemple  que les représentations de l’AIGE doivent être installés 6 mois avant le début de la campagne électorale, mais cela n’est pas encore le cas à 5 mois de l’échéance », fait remarquer Sékou Niamé Bathily, membre du Rassemblement pour le Mali.

Mais, de l’avis de Bréhima Mamadou Koné, les deux premiers scrutins prévus peuvent se tenir dans les délais. « Ce ne sont pas des élections comme la présidentielle ou les législatives, qui coûtent extrêmement cher au pays et qui demandent assez d’efforts dans leur organisation. Ce sont des élections à un seul tour. Je pense qu’en 3 mois, l’essentiel du travail peut être fait. Le retard pris aujourd’hui n’est pas de nature à avoir un quelconque impact sur les deux premiers scrutins », tranche l’analyste politique.

À l’Adema-Pasj, pour respecter le délai de 24 mois imparti à la Transition, l’éventualité d’une modification du chronogramme, qui a été la position du parti lors des échanges du Cadre de concertation, n’est pas écartée. « Pour nous, même le référendum n’était pas important, vu que cela peut jouer sur le reste du calendrier. Nous avions dit à l’époque qu’il était difficile de tenir tous les scrutins et qu’il fallait se concentrer sur les scrutins incontournables comme la présidentielle et les législatives », rappelle Yaya Sangaré.

« S’il faut aller au référendum en mars 2023, il faut un préalable qui est non seulement  la stabilité politique mais aussi le consensus autour de l’avant-projet de Constitution, qui devra refléter les aspirations du peuple », alerte Sékou Niamé Bathily, pour lequel les autorités doivent  communiquer avec les forces vives de la Nation.

« S’il y a un consensus, tout est possible. Mais s’il y a des décisions qui sont prises sans prendre en compte certains partenaires importants dans le processus, cela pourrait amener à un blocage et, de retard en retard, on aboutira à un glissement dans le chronogramme qui pourrait aboutir à une crise », prévient t-il

Chronogramme toujours tenable ?

Le chronogramme de la Transition sera-t-il respecté pour une fin dans le délai imparti ? Du point de vue de Nouhoum Togo, qui croit « fermement qu’ensemble nous devons travailler pour relever le défi », cela ne fait pas de doute.

Bréhima Mamadou Koné soutient qu’on ne peut pas dire aujourd’hui qu’il n’y a pas de volonté politique et qu’il n’y a pas d’engagement de la part des autorités de la Transition d’aller vers l’organisation des différentes élections suivant le chronogramme électoral, qui a été élaboré de concert avec l’ensemble des forces vives de la Nation et soumis à la communauté internationale, qui suit de près l’évolution de la situation au Mali.

Amadou Aya ne partage pas cet avis. Pour le Secrétaire général de la Codem, pour lequel  les autorités de la transition « doivent poser la valise » si elles ne parviennent pas à respecter le nouveau délai, un autre chronogramme doit tout simplement être proposé, compte tenu du retard pris dans la mise en œuvre de celui du 28 juin. « Il faut revoir ensemble ce qui est faisable et ce qui ne l’est pas et abandonner certains scrutins », préconise-t-il.

Yaya Sangaré y va avec un ton plus modéré, même si le doute sur le respect du chronogramme est partagé. « Nous pensons que cela va être tenu, mais ce sera difficile. Il faut que tout le monde soit associé et que chacun soit doté d’un minimum de bonne foi et ensemble on pourra arriver à tenir le chronogramme dans le délai imparti », relativise le Vice-président de l’Adema-Pasj.

Mais, même s’il semble être trop tôt pour évoquer une possible nouvelle prolongation de la Transition au-delà de février 2024, certains acteurs craignent déjà ce scénario, dont les conséquences seraient nombreuses pour le pays. Toute la classe politique est unanime pour « l’éviter  à tout prix ».

ADEMA – PASJ : L’équation Adama Sangaré

Plus d’un mois après l’arrestation de l’un de ses Vice-présidents, le maire du District de Bamako, l’ADEMA-PASJ traverse une période difficile. Si le parti de l’Abeille se dit plus que jamais solidaire de son digne militant, il est tout autant attaché aux valeurs républicaines et n’entamera aucune action qui entacherait la manifestation absolue de la vérité.

Alors que les rumeurs font état depuis l’incarcération d’Adama Sangaré de vives dissensions au sein de l’ADEMA, en vue de quitter ou non la majorité présidentielle, une source bien introduite dément tout dysfonctionnement au parti. Information très vite confirmée par une sommité du parti et du gouvernement actuel.

« Ce sont des rumeurs qui circulent, mais en réalité il n’a jamais été question de sortir de la majorité présidentielle. Dans les statuts de notre parti, la lutte contre la corruption est inscrite en bonne place. Il n’a jamais été question de sortir de la majorité, encore moins de faire quelque chantage que ce soit », souligne Yaya Sangaré, Secrétaire à la communication de l’ADEMA-PASJ, ministre de la Communication chargé des relations avec les Institutions et porte-parole du gouvernement.

Le parti du Dr Tiémoko Sangaré, qui a quitté le gouvernement à la suite du remaniement ministériel d’avril dernier, n’aurait aucun intérêt à quitter la barque présidentielle, quoi qu’il traverse en ce moment,  à en croire un analyste de la vie politique malienne.

« L’ADEMA n’a pas intérêt à se désolidariser de la majorité présidentielle maintenant parce qu’elle a œuvré activement à la réélection d’IBK à la tête du pays. L’arrestation d’Adama Sangaré ne saurait remettre en cause les fondamentaux du parti, qui a toujours soutenu son engagement pour une justice équitable au Mali », relève-t-il, sous anonymat.

L’union reste sacrée

Acteur majeur de la majorité, l’ADEMA se concentre aujourd’hui sur la concrétisation de l’union sacrée autour des Famas à laquelle le Président IBK a appelé solennellement.

« Nous avons besoin de prendre la main tendue du Président. Nous devons faire en sorte que nos Famas puissent être mises en confiance, afin d’avoir le moral nécessaire pour combattre les terroristes qui sont en train de mettre à mal le vivre ensemble et la cohésion nationale », priorise Yaya Sangaré.

Mais le maintien de l’Adema au sein de la majorité ne tiendrait qu’à un fil, à en croire notre analyste. « Il faudra suivre de très près le prochain remaniement gouvernemental. Si l’Adema venait à être éjectée, le malaise deviendrait réel et beaucoup de choses pourraient changer ».

L’opposition marche pour des « élections transparentes »

À l’appel de la coalition pour l’alternance et le changement, des milliers de personne ont marché ce vendredi pour réclamer des « élections libres et transparentes et l’égal accès aux médias d’Etat ». Sur les différentes pancartes brandis par les marcheurs pouvait-on lire « Libérer l’ORTM » ou encore « An tôro la » (on en a assez).


« C’est la volonté des Maliens qui s’expriment là, nous sommes déçus, nous n’attendons que juillet pour le (IBK) faire partir » assure Daouda, commerçant ayant fermé sa boutique pour participer à la marche. L’habituel slogan « Boua ka Bla » avait laissé place à un tout nouveau : « Boua Ka bla, Awn fa ka ta » (Boua laisse le pouvoir, afin que nos pères le prennent), référence directe aux propos tenus par le président de la République à Kangaba.


De la place de Liberté où ils ont pris le départ, les marcheurs se sont par la suite rassemblés devant la bourse du travail, où contre toute attente, les leaders de la Coalition pour l’alternance et le changement n’ont pas fait de déclaration. Soumaila Cissé, Tiébilé Dramé ou encore Amadou Thiam se sont contentés de remercier les manifestants d’avoir « massivement » répondu à leur appel.

Le chroniqueur Ras Bath s’est montré plus prolixe. « Nous vous avions élu pour avoir de l’eau, des emplois, voir la sécurité restaurer, au lieu de cela, nous n’avons eu que de la corruption, du népotisme, de l’incompétence, cela suffit désormais » lance-t-il sous les acclamations de plusieurs de ses partisans. « Ce n’est pas une confrontation physique, nous sommes des Gandhi, des Luther King, des Mandela, c’est une confrontation d’idées, nous demandons à tous ceux qui ont l’âge de voter de le faire afin d’exprimer librement leur opinion » ajoute-t-il. Sur son compte Twitter, le chef de file de l’opposition s’est félicité de la marche. Il a assuré que l’alternance est en marche, affirmant que nul ne pourra faire entrave à la détermination du peuple souverain.

Présidentielle 2018 : l’ADEMA à l’heure du choix

Il est de plus en plus question d’une candidature interne de l’ADEMA-PASJ à la présidentielle de 2018. Alors qu’aucune personnalité ne s’est pour l’instant déclarée pour porter les couleurs du parti, cet allié du Président IBK n’en finit plus de se décider à franchir le pas.

Le parti qui a exercé le pouvoir dix ans durant (1992-2002) avant de le perdre pour cause de dissensions internes, est de nouveau à la croisée des chemins. En question, sa participation ou non à la prochaine présidentielle. Les cadres ont multiplié ces derniers temps les déclarations, témoignant d’une certaine activité en vue de cette échéance. Le 28 janvier dernier, le président du parti, le Pr Tiémoko Sangaré, déclarait que la question de la candidature au scrutin présidentiel serait bientôt tranchée. Sans aucune précision d’agenda cependant. Des échanges avec le parti au pouvoir, le Rassemblement pour le Mali (RPM), sur un approfondissement des relations entre les deux formations, sont en cours. Mais le  premier rendez-vous, fixé au 19 janvier, puis au 2 février, a été annulé en raison, explique-t-on à l’ADEMA, de l’attentat au camp MOC de Gao le 18 janvier, puis de l’absence du président du parti des Abeilles, en mission hors du pays. « Le fait que le parti ne soit pas pressé de rencontrer le RPM pour discuter de son éventuel soutien à la candidature du président sortant montre que l’option d’une candidature interne se précise », explique un cadre de l’ADEMA.

Choix cornélien Une commission ad-hoc dirigée par le vice-président Mustapha Dicko, également conseiller spécial du président Ibrahim Boubacar Keïta, a planché sur le sujet à la demande de la direction du parti. Deux options se dégagent mais comportent chacune des risques. La première est l’alignement sur le sortant IBK, si ce dernier se représente, ce qui est plus que probable. Un choix qui n’est semble-t-il pas celui de la base, qui souhaite voir le parti surfer sur les dividendes des municipales réussies pour se repositionner pour le pouvoir suprême. Cette seconde option est donc celle d’une candidature interne avec un choix qui semble évident pour tous sauf pour le principal intéressé : l’ancien Président Dioncounda Traoré, 74 ans, qui aurait, selon nos sources, décliné l’offre. Si la plus présidentiable des Abeilles se fait désirer, il ne restera alors qu’à organiser des primaires. Un exercice que redoutent les cadres du parti. On se souvient qu’en 2002, la ruche n’était pas sortie indemne de ce processus et avait implosé. Une situation à éviter à tout prix si le parti veut reprendre sa place sur l’échiquier politique. Reste maintenant à résoudre l’équation de la satisfaction de la base et de la présence dans l’équipe qui dirigera le pays à partir de 2018.

 

 

Second tour de l’élection législative partielle de Barouéli : L’ADEMA /PASJ remporte le pari…

Cette course pour occuper l’unique siège vacant fait suite au décès de l’honorable Sidi Fomba le 27 mars dernier, un élu du parti Yéléma.

Le second tour de l’élection législative partielle de Barouéli s’est déroulé le dimanche 07 Août 2016, avec un taux de participation de 42,02% soit une légère affluence par rapport au 1er tour. Cette course pour le siège vacant à l’assemblée concernait le candidat de l’ADEMA/Pasj, Bouréima Dicko, de la mouvance présidentielle et du parti de la poignée de main, Modibo Niaré de l’URD, principal parti de l’opposition.

Le second tour s’est déroulé sans incident rassure Alassane Maiga un agent du ministère de l’Administration territorial qui était sur place « Le scrutin s’est passé dans des très bonnes conditions » Cependant le comité de dépouillement local estime que les tendances ont changés, car les résultats provisoires, mettent en tête le candidat du parti de l’abeille, Bouréima Dicko, qui a récolté 20 747 voix soit 54,66% des suffrages exprimés. Selon certaines sources, Bouréima Dicko aurait devancé son adversaire dans neufs communes sur les onze que compte le cercle de Barouéli. Quant à Modibo Niaré de L’URD, lui a obtenu 17 435 voix soit 45,34% des suffrages exprimés. Si ces résultats sont approuvés par la cours constitutionnelle, Bouréima Dicko signera son grand retour à l’hémicycle.

Majorité présidentielle : la débandade ?

Plus le temps passe, plus les voix discordantes se font entendre. Au sein même de la majorité, certains se positionnent pour les prochaines échéances, et peu osent monter au front pour défendre un pouvoir de plus en plus attaqué.

Née en septembre 2014, la Convention de la majorité présidentielle (CMP) est un regroupement de partis politiques liés par leur engagement à soutenir le programme politique du Président Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK). Près de deux ans après ce ralliement, le moins que l’on puisse dire est que tous ne soufflent plus dans la même trompette. IBK lui-même a, à plusieurs reprises, reproché à son « clan » de ne pas montrer un visage uni et déterminé, et jugé « catastrophique » le bilan de Boulkassoum Haidara, président de la CMP. À quelques mois des élections communales qui devraient se tenir avant la fin de l’année, et 2018 qui n’est plus si loin, les choses ne vont pas vraiment dans le sens, par lui escompté. Tandis que certains quittent l’opposition pour venir renforcer les rangs de la Convention, d’autres, parleurs déclarations mettent à mal l’unité souhaitée. Pis, lorsque l’opposition publie des mémorandums au vitriol sur la gouvernance actuelle, rares sont ceux qui osent défendre IBK et son gouvernement.

Par ailleurs, a perspective des échéances à venir pousse certains à sortir du bois. Le docteur Oumar Mariko, président de Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI), membre de la majorité présidentielle bien que non signataire de la convention de la majorité, ne rate aucune occasion pour dire tout le bien qu’il pense des maux du pouvoir, et vient officiellement de se mettre sur la ligne de départ pour 2018, en se présentant comme « une alternative». Autre membre de la mouvance présidentielle à se positionner contre le « candidat naturel » qu’est le chef de l’État, l’ancien Premier ministre Moussa Mara, qui semble déjà en campagne à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Si l’ADEMA de Tiémoko Sangaré a de nouveau réaffirmé fin mai qu’il ne quittera pas la majorité, nombreux sont les observateurs qui pensent que le parti prendra son indépendance le moment venu pour être représenté dans la bataille.

La majorité présidentielle, confrontée aux aléas de ses incompatibilités, est-elle fragilisée ? Peut-être, affirme un observateur qui pense plutôt que les « voix discordantes » sont un leurre « pendant qu’ils travaillent et se préparent pour les prochains combats ». Non, répond-on du côté du RPM (parti au pouvoir), ou l’on est certain que le projet de Président IBK fédère toujours la majorité de la classe politique. S’il avait lieu, le ralliement du Parti pour le développement économique et social (PDES), les amis d’ATT, annoncé ces derniers jours serait un coup d’éclat pour une majorité en quête de nouveau souffle.

ADEMA-PASJ : Nouvel envol ?

Le 25 mai 2016, l’Alliance pour la démocratie au Mali – Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) a soufflé sa 25ème bougie.

Premier parti du Mali pendant près de deux décennies, il connait des difficultés qui ont fragilisé son assise sur la scène politique. À l’occasion de cet anniversaire, les abeilles sonnent le rassemblement et entendent relancer la machine qui a contribué à l’avènement de la démocratie et donné deux présidents de la République au Mali. Les tractations vont bon train et la « Famille ADEMA-PASJ » des premières heures rêve de retrouver son aura et, pourquoi pas, le pouvoir…

Étaient présents au congrès des 25 et 26 mai 1991 les représentants de plusieurs partis à l’époque clandestins, opposés au régime de Moussa Traoré. Membre fondateur, le professeur en médecine Ali Nouhoum Diallo se souvient de « l’association Alliance pour la démocratie au Mali qui est l’une des héritières du Front national démocratique populaire (FNDP), composé de l’US-RDA, du Parti malien des travailleurs (PMT), du Parti malien pour la révolution et la démocratie (PMRD) et du Front démocratique des patriotes maliens, qui résidait en France ». La chute du régime militaire a ouvert le champ politique et ce sont naturellement les premiers acteurs de cette chute qui se sont organisés pour l’occuper.
« La question était de savoir si toutes les composantes du FNDP allaient rester ensemble. En tant que parti historique issu de l’indépendance, l’US-RDA a jugé nécessaire le maintien de son autonomie. Les hommes et les femmes de l’Alliance ont donc créé le Parti africain pour la solidarité et justice (PASJ). Son appel au peuple, son projet de société et son programme lui ont valu de conduire les premiers pas de la démocratie avec le président Alpha Oumar Konaré », rappelle un cadre de la première heure.

 Pouvoir et divisions

Pendant les dix années du règne d’Alpha Oumar Konaré (1992-2002), le parti a élargi son empreinte au point de devenir le deuxième plus grand parti d’Afrique après l’ANC (Afrique du Sud). Sur dix ans, il a conservé la majorité absolue au parlement et comptait dans ses rangs plus de 3 000 conseillers communaux. Mais la gestion du pouvoir rouge et blanc a été marquée par des crises sociales, économiques et politiques qui ont mené à de nombreuses saignées dans ses rangs avec les départs de cadres suivis par leurs partisans. Le premier départ significatif fut celui de feu Mamadou Lamine Traoré, qui quitte la Ruche en 1994 estimant qu’elle avait été envahie par les frelons, pour créer le MIRIA. La deuxième grande crise au sein du parti fut le départ en 2000 de son président d’alors, Ibrahim Boubacar Keïta. Quelques mois après avoir quitté la Primature, il faisait face à une fronde conduite par les hommes du « clan CMDT ». Les batailles de leadership se multipliant à l’approche de l’élection présidentielle de 2002, le parti ne peut éviter les primaires. Le manque de cohésion et les dérapages pendant la campagne ont été payées cash : le parti perd la présidentielle et son candidat, Soumaïla Cissé, s’estimant trahi au profit de son adversaire indépendant, Amadou Toumani Touré, créé l’Union pour la République et démocratie (URD) en 2003. Ces crises à répétition, l’ADEMA-PASJ en a payé le prix fort lors de l’élection présidentielle de 2013, avec son candidat, Dramane Dembelé, qui n’est arrivé que 3ème, loin derrière les leaders du RPM et de l’URD. Lors des législatives qui ont suivi, le parti de l’Abeille a touché le fond, n’obtenant que 16 sièges sur 147, alors qu’il avait dominé le parlement pendant les deux dernières décennies.

 Un nouvel essaim ?

Et pourtant, l’optimisme reste de rigueur. Les acquis des 25 années d’existence et surtout des dix années de pouvoir, Moustaph Dicko, 4ème vice-président et président de la commission d’organisation du 25ème anniversaire, ne veut pas les oublier. Mais il reconnait que « beaucoup reste à faire et l’ADEMA-PASJ fait face aux mêmes défis que le pays : l’unité et la réconciliation ». Cette volonté de reconstitution de la Famille Adema a été clairement exprimée lors du 5ème congrès, tenu les 24 et 25 mai 2015. Ce dernier a porté à la tête du parti Tiémoko Sangaré, ancien ministre, qui s’est donné comme mission « la renaissance de l’ADEMA-PASJ ». Tournées régulières pour reconquérir la base, divisée après la présidentielle de 2013, mais aussi rapprochement avec les autres partis « socialistes » afin de préparer, et de gagner, les prochaines échéances électorales. « Le pari peut paraître utopique, mais l’idée séduit au-delà du comité exécutif de l’ADEMA-PASJ », selon Moustaph Dicko. « À terme, il s’agit de rebâtir le parti à partir d’un regroupement de partis de gauche », explique Issa Togo, artisan de la création du groupe parlementaire ADEMA-ASMA/CFP. Avec ses désormais 14 députés à l’Assemblée nationale, le parti s’est en effet rapproché de l’Alliance pour la solidarité au Mali – Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP), le parti de Soumeylou Boubeye Maïga, un autre ancien de la « Ruche ». L’honorable Togo mène aujourd’hui les « discussions » avec le Fare Anka Wili de Modibo Sidibé, le PS Yelen Koura d’Amadou Goïta, et d’autres formations politiques. « Nous espérons le retour des anciennes figures du parti », avoue-t-il, confiant. « Les documents sont entrain d’être élaborés dans ce sens. Fondamentalement, tous les partis qui ont quitté l’ADEMA pour faire de la politique autrement n’ont pas eu d’autres programmes ni de projets de société différents de celui de l’ADEMA. Après dix ans, vingt ans, si on a une vision pour le pays, je ne vois pas ce qui peut nous éloigner les uns et les autres », conclut-il.

Retrouver la confiance
Aujourd’hui, après sa traversée du désert, la « Ruche » sonne donc le rappel de ses troupes et veut retrouver sur le terrain sa vigueur et son rayonnement. Toutes choses qui ne seront possibles sans deux éléments essentiels, les finances et la confiance. Pour le premier, avec sa troisième place sur l’échiquier politique, le parti continue de recevoir des subsides conséquents de l’État. Au titre de 2016, ce sont plus de 400 millions de francs CFA qui pourront contribuer à remettre en place le maillage qui faisait la force du parti, en particulier à l’intérieur du pays, et ce, même si « les cadres riches du parti ne sont plus là », comme le déplore un militant. En ce qui concerne la confiance, le gros du travail reste à faire. Pour le président du parti, il convient de rester « sereins parce que nous savons que nos difficultés étaient inhérentes à l’évolution du pays, à partir de la situation dans laquelle nous l’avions trouvé ». « Tant que le parti a évolué conformément à ses valeurs, les Maliens lui ont fait confiance », rappelle Tiémoko Sangaré, qui déplore que cette confiance se soit érodée. « Notre parti a souffert et nous avons identifié les thérapies qui doivent être appliquées. Nous sommes convaincus que l’ADEMA retrouvera son lustre d’antan parce que nous remettons au centre des choses ces valeurs ». Reste à convaincre à nouveau les Maliens, qui à l’image de ce jeune cadre du CNID, estiment que le parti est comptable de tous les maux que vit le Mali aujourd’hui et que « la vie est un cycle, l’ADEMA est en déclin ». Séga Diarrah, politologue, nuance ces propos mais estime que ce tournant est celui de la dernière chance car « l’ADEMA-PASJ doit prendre le chemin de la renaissance, au risque de sombrer dans l’impasse politique ». Pour cela, il manque aux Abeilles une « Reine mère », capable de faire consensus autour de sa personne pour emmener la colonie vers de nouveaux succès.

Second tour sous haute tension à Ansongo

Après un premier tour entaché d’irrégularités, l’URD et le RPM, qui ont obtenu respectivement 29,92% et 28,46%, s’affronteront au second tour de la législative partielle d’Ansongo le 31 janvier.

C’est dans la commune de Tessit, où 26 bureaux de vote étaient ouverts pour le premier tour, que l’on a constaté le plus de malversations. 98 % des électeurs sur 20 bureaux ont massivement voté pour le candidat RPM. Seules 512 voies sont revenues à l’URD, contre 34 pour l’Adéma. « La dernière fois que je me suis présenté à Tessit, en 2013, j’ai obtenu 4 800 voies. Je ne m’explique pas ce qui s’est passé », déclare Salerhom Talfo Touré, maire de Barra et candidat Adéma. Selon lui, sans les résultats de Tessit, le RPM ne serait pas au second tour, et c’est l’Adéma qui serait opposé à l’URD.

Pour le Dr Beffon Cissé, secrétaire mandataire national pour la liste URD d’Ansongo, preuve est faite qu’il y a eu falsification. « Nous avions des délégués dans cinq bureaux de vote à Tessit. Ils nous ont rapporté que c’est le général El Hadj Gamou et le commandant de brigade de la gendarmerie qui sont allés récupérer les résultats et ont falsifié les comptes pour donner des points au RPM », accuse-t-il. Selon Amadou Cissé, maire d’Ansongo, « la fraude est une chose généralisée et presque cautionnée. On ne vote pas pour le candidat d’un parti et son programme, mais pour un individu et son argent. L’argent et la parenté comptent plus que les partis ». Pourtant, la Cour constitutionnelle a estimé que ces irrégularités n’étaient pas de nature à entacher la régularité du scrutin.

Le second tour aura donc lieu et pour ce scrutin, majorité et opposition se préparent au duel. Adversaires d’hier, les mouvements de la majorité présidentielles devraient faire bloc derrière le candidat RPM. « Si les consignes sont respectées, les 4 partis seront unis derrière le candidat du second tour, mais ça risque d’être faussé par les achats de conscience qui changent la donne», explique encore Amadou Cissé. Du côté de l’URD, la stratégie restera inchangée, « nous proposerons une alternance réelle et constructive », mais on avertit tout de même que si les résultats sont à nouveau falsifiés, « les conséquences seront incalculables » !

Talataye : les groupes armés empêchent l’élection À quelques jours du second tour de la législative partielle d’Ansongo, à Talataye, zone de non-droit, la tenue du scrutin semble inenvisageable. De toutes les communes du Cercle d’Ansongo, seule Talataye n’a pas voté lors du premier tour de la législative partielle. Dans cette localité, des manifestants soutenus par des combattants armés se sont violemment opposés aux élections, du 9 au 10 janvier. Selon une source locale, « il n’y a pas de sécurité à Talataye, seulement le désordre et l’anarchie. Le drapeau malien a disparu au profit de ceux du MNLA et d’Ansar Dine ! » Ces combattants qui se réclament de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) refuseraient l’élection sous prétexte que l’accord de paix issu du processus d’Alger ne serait pas appliqué. Selon la même source, malgré de longues négociations et le versement de fortes sommes d’argent, la tenue du scrutin à Talataye semble inenvisageable. « Ils disent qu’ils ne sont pas maliens, ils ne cachent ça à personne ». Pour le second tour, les 6 autres communes de la circonscription d’Ansongo voteront le 31 janvier, sans qu’on ne sache encore ce qui se passera à Talataye. Du côté des différents partis, on croit en une campagne civilisée, car dit-on : « dans le cercle d’Ansongo, tout ce qui peut-être problème vient d’ailleurs. Entre nous ici, on se connaît…»

Adema : à la recherche d’un miel meilleur

« l’Adema, orphelin dans la majorité présidentielle ». C’’est l’opinion de beaucoup et même au sein du parti o๠l’on estime que sa place est dans l’opposition au régime IBK. Le « premier parti du Mali » n’est plus que l’ombre de lui-même. Pour preuve, ses résultats plus que mitigés aux dernières élections et la saignée continue au sein de ses effectifs. Depuis quelques semaines, des actions sont menées pour ramener le parti au centre du jeu, notamment à  travers des visites de courtoisie rendues à  plusieurs formations politiques. Officiellement, le président de l’Adema-Pasj, le Pr Tiemoko Sangaré, a entrepris de rencontrer ses homologues pour échanger sur les sujets qui préoccupent la nation, parmi lesquels la lutte contre l’extrémisme religieux qui demeure depuis 2012. s’y ajoutent l’accord de paix ainsi que sa mise en œuvre, et le renforcement de la démocratie. C’’est dans ce sens qu’une délégation du parti a déjà  rencontré le SADI, le RDS, l’APM-Maliko et l’Union pour la république et la démocratie (URD). D’aucun pensent que le parti des abeilles est en quête d’un nouveau positionnement sur l’échiquier politique. Entre majorité et opposition, beaucoup se cherchent : « nous subissons des menaces tous les jours, nos cadres sont limogés de leurs postes sans raison valable. Le président IBK a toujours considéré l’Adema comme son propre parti mais certains de ses proches nous en veulent à  mort », nous confie un député Adema dans les couloirs de l’Hémicycle. La récente interpellation de Dr Bocary Treta, ministre en charge du Développement rural par le député Bacari Koné de l’Adema élu à  Koutiala n’est pas pour arranger la situation de méfiance vis-à -vis des abeilles. « On ne peut pas être de la majorité et s’attaquer à  des ministres du gouvernement », martèle un jeune député du RPM. D’après l’universitaire Moussa Keà¯ta, la Ruche lance un signal fort à  la majorité : « l’Adema est dans la logique de s’allier à  d’autres forces politiques, voire à  l’opposition, pour une nouvelle alliance politique. D’ailleurs, l’alliance Adema-Asma/CFP-UDD serait en gestation pour les élections de 2018. Si l’hypothèse se réalisait, il n’est pas exclu que Soumeylou Boubeye Maà¯ga en prenne la tête. « l’Adema est un patrimoine commun », a-t-il opportunément rappelé le samedi 28 mars, lors de la 13ème Conférence nationale de l’Adema-Pasj. Boubeye, reine des abeilles ?

Locales 2015: les Abeilles sont prêtes!

Le Parti de l’abeille (Adema-PASJ) a tenu le 28 mars 2015 à  la Maison des Aà®nés sa 13ème Conférence Nationale. Ce forum, dont les travaux ont été présidés par Tiémoko Sangaré, Président par Intérim, devrait sonner l’heure de la remobilisation au sein de la ruche. Pour cette 13ème rencontres et échanges avec les militants du parti de l’abeille, des délégués étaient venus un peu partout de l’intérieur du pays. Dans une salle de conférence aux couleurs du parti, la cérémonie d’ouverture s’est passée dans une atmosphère conviviale. De chaudes poignées de mains et des accolades entre responsables et militants du parti sous les yeux vigilants des présidents et représentants de partis amis. Dans son discours d’ouverture, Tiémoko Sangaré a estimé que ces assises permettront d’évaluer le parcours politique récent de son parti à  travers ses forces et faiblesses en vue d’en tirer toutes les leçons, grâce à  des débats féconds et responsables, non seulement sur la vie du parti, mais aussi sur les questions d’intérêt national. «Nous nous devons, notamment, de tirer toutes les leçons des élections générales de 2013 dont les résultats sont loin de refléter l’audience dont bénéficie notre parti auprès des populations. Les présentes assises doivent également nous permettre de baliser la marche vers le 5ème congrès ordinaire du Parti prévu les 24 et 25 mai 2015. Cette instance, la plus haute dans le fonctionnement du parti, sera certainement un tournant important pour sa redynamisation, voire sa refondation », a affirmé M. Sangaré. A l’issue des travaux, plusieurs recommandations ont été formulées à  savoir le soutien de l’Adema aux actions du Président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, l’application stricte du règlement du Parti par le comité exécutif, la demande à  tous les militants de respecter la tenue du 5ème congrès ordinaire du Parti aux dates indiquée. Les délégués ont en outre demander à  l’Etat d’assurer la sécurité alimentaire au Mali, particulièrement au Nord et d’équiper les forces armées et sécurité du Mali. Après avoir félicité le Président IBK pour le paraphe de l’accord d’Alger, le parti invite également la Coordination des mouvements armés à  en faire autant.

ADEMA–PASJ: vers un échec du congrès extraordinaire ?

Le comité exécutif sous la direction du 2ème vice-président Tiémoko Sangaré a bénéficié de l’aide du Pr. Dioncounda Traoré qui est intervenu pour jouer le rôle de médiateur afin de maintenir la cohésion au sein du parti en vue d’une élection législative réussie. La crise que traverse l’Adema a atteint son paroxysme après la défaite du candidat Dramane Dembélé au premier tour des élections présidentielles de juillet 2013. M. Dembélé avait alors soutenu Ibrahim Boubacar Kéita (président élu le 11 août dernier) contre le candidat de l’URD, Soumaà¯la Cissé, le choix du parti. Dramane Dembélé et ses partisans s’activeraient depuis dans les coulisses pour convaincre les secrétaires généraux des sections de la nécessité d’un congrès extraordinaire afin de prendre définitivement le contrôle du parti. Selon des sources concordantes, de gros moyens ont été mobilisés pour parvenir à  cette fin. « Dramane Dembélé proposerait 500.000 FCFA aux secrétaires généraux de l’Adema pour avoir l’organisation du congrès extraordinaire » nous confie un « adémiste ». Mais certains caciques du parti s’opposent et formeraient actuellement un front pour déjouer le « coup » de Dramane Dembéle. « Tourner la page noire de l’Adema » Selon un proche d’Ibrahima N’diaye (ex-président par intérim du parti, démissionnaire en août dernier) des réunions se tiennent en permanence au siège à  Bamako Coura. « Adversaires et partisans, supposés ou réels du candidat Dramane Dembélé, semblent vouloir tourner la page de Dramane comme une page noire de l’Adema » déclare –t-il. Quant aux responsables, ils ne ménageraient plus d’efforts pour recoller les morceaux. Un cadre du parti affirme que la tenue d’un congrès extraordinaire est inopportune pour l’Adema dans la mesure o๠les militants se préoccupent d’organiser une élection législative dans la cohésion. D’autres sources indiquent que Tiemoko Sangaré a envoyé des correspondances dans les différentes sections pour donner des indications claires. Il s’agit bien de mettre l’accent sur la discipline afin d’éviter le pire dans la ruche.