Les technologies dont ont besoin les agriculteurs africains

CAMBRIDGE — L’Éthiopie a longtemps subi des famines récurrentes à grande échelle, plus particulièrement au début des années 1980, alors qu’on recensait le décès d’au moins un million de personnes, et le déplacement de millions d’autres. Pourtant, cette année, l’Éthiopie est devenue un exportateur net de blé pour la première fois, ce qui relève de l’exploit étant donné la vulnérabilité du pays face aux changements climatiques et aux crises de sécurité alimentaire.

 

Même si de nombreux facteurs ont contribué à cette réussite, elle reflète en grande partie le rôle central que les nouvelles technologies ont joué dans la transformation du secteur agraire de l’Éthiopie. En augmentant le rendement des cultures et en renforçant la capacité d’adaptation aux événements météorologiques extrêmes, ces innovations se sont avérées particulièrement utiles dans des régions confrontées à l’intensification des sécheresses et des autres risques climatiques.

 

Le programme-cadre Technologies pour la transformation de l’agriculture en Afrique, mis sur pied par le Centre international pour le développement des engrais, a joué un rôle déterminant dans le déploiement à grande échelle de techniques agraires éprouvées et à rendement élevé, dans le but d’aider les agriculteurs à augmenter la production de millet, du maïs, du riz, du blé et d’autres denrées. En raison de ces techniques à rendements croissants, la surface affectée à des variétés de blé tolérantes à la chaleur en Éthiopie est passée de 5 000 hectares en 2018 à plus de 2,2 millions d’hectares en 2023, mettant le pays sur la voie de l’autonomie alimentaire.

 

Le monde de la « polycrise » de plus en plus volatile des chaînes logistiques a accéléré la tendance vers l’autonomie. La guerre en Ukraine a déclenché une flambée des prix des denrées en Afrique, l’indice élémentaire du blé, par exemple, atteignant un sommet de plusieurs années en mai 2022. L’Éthiopie a été particulièrement frappée, car la moitié de son blé était importé de Russie et d’Ukraine. L’interdiction des exportations que l’Inde, le plus grand exportateur de riz, a récemment imposée sur plusieurs variétés a ébranlé le continent africain.

 

Dans cet environnement difficile, la capacité remarquable de l’État éthiopien à utiliser les technologies pour stimuler la production nationale et réduire les risques liés à une dépendance sur les importations d’aliments pourrait bien représenter une percée. De tels progrès, particulièrement dans un pays où l’agriculture était jugée cause perdue durant plusieurs décennies humiliantes, offrent un espoir pour l’Afrique, qui se trouve depuis longtemps aux premières loges de la crise climatique, avec l’insécurité alimentaire attisant l’instabilité politique.

 

Prenons, par exemple, les rendements céréaliers en Afrique qui stagnent à 1 589 kg par hectare, bien en deçà de la moyenne mondiale de 4 153 kg. Cela est dû à de nombreuses raisons, mais la principale demeure le manque d’accès chronique aux technologies. Le sous-développement des secteurs agroalimentaires à haute valeur ajoutée a toujours été un autre obstacle de longue date à l’essor de la production agricole et à la croissance de la productivité sur le continent. Il a également exacerbé les pertes après récolte qu’on évalue entre 30 et 50 % de la production alimentaire totale en Afrique.

 

À ce problème s’ajoutent l’utilisation restreinte d’engrais du continent et une dépendance excessive sur l’agriculture pluviale. À environ 7,6 millions de tonnes métriques en 2021, l’utilisation d’engrais est bien inférieure à celle de l’Asie de l’Est (61,9 millions de tonnes métriques) et de l’Asie du Sud (38,7 millions de tonnes métriques), tandis que le manque de systèmes d’irrigation et d’autres moyens de conservation de l’eau est particulièrement inquiétant compte tenu du rythme accéléré du réchauffement planétaire. Ces lacunes ont précipité une hausse des épisodes aigus de famine, et un grand nombre de collectivités du continent ont vécu leur pire crise alimentaire des 40 dernières années.

 

Or, les conséquences de bouleversements géopolitiques et d’intensification des risques climatiques débordent les enjeux de sécurité alimentaire pour créer un cycle infernal de sécheresses, d’inondations, d’instabilité macroéconomique et de crises de balance des paiements dans tout le continent. Environ 85 % des aliments consommés en Afrique subsaharienne sont importés, en raison surtout d’une agriculture régionale vulnérable aux intempéries. Le continent dépense à l’heure actuelle 75 milliards de dollars par an en importations de céréales, épuisant les réserves en devise et exerçant une pression croissante sur le taux de change. (la plupart des devises des pays africains se sont fortement dépréciées en 2022, avec le birr éthiopien éprouvant des baisses particulièrement prononcées.) Cette dépendance sur les importations a des conséquences négatives sur la balance des paiements, avec des ruptures d’approvisionnement de plus en plus fréquentes exacerbant la vulnérabilité de la région.

 

La facture d’importation de nourriture de l’Afrique devrait radicalement augmenter dans les prochaines années, en partie en raison de perturbations générées par des événements géopolitiques et par un élan démographique anticipé. Sans compter le réchauffement planétaire qui ne fera qu’amplifier cette hausse. Selon l’indice de risque climatique, cinq des dix pays les plus touchés par les changements climatiques en 2019 se trouvaient en Afrique équatoriale, où un tiers des sécheresses dans le monde sévissent, mais où moins de 1 % des terres arables sont irriguées. La Banque mondiale estime que, si la température mondiale s’élève à 2 ° Celsius au-dessus des niveaux préindustriels d’ici 2050, la production agricole en Afrique équatoriale diminuera de 10 %.

 

Une prédiction si sombre pourrait bien s’avérer. Cette année, la planète est en voie d’atteindre la température record, autour de 1,4 °C au-dessus de la température moyenne préindustrielle. De plus, si les émissions de gaz à effet de serre continuent de monter au rythme actuel, les modèles climatiques prévoient un réchauffement additionnel de 4 °C au cours du siècle. La nécessité d’investir davantage dans l’atténuation des effets des changements climatiques et dans la capacité d’adaptation des populations.

 

Devant la dépendance sur les importations de nourriture et des prévisions climatiques décourageantes, l’Afrique doit s’éloigner du modèle traditionnel de production agricole dépendant de la pluviosité. Dans le sillon de l’exemple de l’Éthiopie, le continent devrait adopter des technologies qui augmentent la productivité agraire et améliorent la sécurité alimentaire. Ceci nécessitera des investissements substantiels dans les technologies d’agriculture de précision, comme l’irrigation à débit variable, qui maximise la productivité dans un environnement à ressources limitées.

 

Outre les innovations visant à réduire la consommation d’eau, les instances devraient investir dans les variétés de semences à rendement élevé qui poussent bien dans des conditions de sécheresse. Elles devraient également munir les agriculteurs de matériel agricole pour mécaniser le secteur. Il faudra aussi de meilleures infrastructures, notamment les systèmes d’irrigation et les technologies numériques alimentées par pile solaire qui permettent aux agriculteurs d’accéder à des systèmes d’alerte rapide et qui améliorent l’efficacité.

 

Le déploiement d’un vaste éventail de technologies pour la transformation de l’agriculture en Afrique réglera les enjeux de sécurité alimentaire ainsi que les problèmes sur le plan de l’environnement et de la pérennité. Une telle transition est depuis longtemps attendue : même si le continent africain compte pour plus de 60 % des terres arables non cultivées dans le monde, il n’a pas encore joui des retombées de la révolution verte qui a augmenté les rendements ailleurs. Les dures réalités des changements climatiques et les bouleversements géopolitiques peuvent finalement pousser les Africains à prendre des mesures pour réaliser le potentiel du continent et assurer une plus grande autonomie et une plus grande capacité d’adaptation de la production alimentaire.

 

Traduit de l’anglais par Pierre Castegnier

 

Hippolyte Fofack, ex-économiste en chef et directeur de la recherche à la Banque africaine d’exportation et d’importation, occupait auparavant le poste d’économiste à la Banque mondiale, un associé de recherche au centre de l’Université Harvard pour les études africaines, et un membre de l’Académie africaine des sciences.

 

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Sommet africain sur le climat : la déclaration de Nairobi adoptée

Ouvert le lundi, le premier sommet africain sur le climat a pris fin hier mercredi. Il s’est achevé par l’adoption de la déclaration de Nairobi qui est destinée à concrétiser le potentiel du continent dans une croissance verte.         

Ce premier sommet africain sur le climat visait à mettre en valeur les ressources inexploitées pour les énergies renouvelables, afin de permettre aux pays africains de se développer économiquement tout en participant à la lutte contre le réchauffement climatique, dont ils sont une des principales victimes. Les dirigeants africains ont appelé hier mercredi la communauté internationale à les aider à faire fructifier le potentiel du continent dans la lutte contre le réchauffement climatique, via des investissements et une réforme du système financier international, en clôture d’un sommet historique

« L’Afrique possède à la fois le potentiel et l’ambition d’être un élément essentiel de la solution mondiale au changement climatique », affirment les participants dans leur déclaration finale commune, baptisée « Déclaration de Nairobi ». Ils ont ajouté qu’il faudra une nette augmentation des financements pour libérer son potentiel à une échelle susceptible de contribuer de manière significative à la décarbonations de l’économie mondiale. Lesdits participants demandent notamment pour cela une nouvelle architecture de financement adaptée aux besoins de l’Afrique y compris la restructuration et l’allégement de la dette, dont le fardeau pèse lourdement sur leurs économies.

Un total de 23 milliards de dollars d’investissements internationaux ont également été promis durant les trois jours de sommet, a déclaré le président du Kenya, William Ruto, dont 4,5 milliards de dollars (4,1 milliards d’euros) venant des Emirats arabes unis pour les énergies propres en Afrique.

Selon le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat, cette déclaration de Nairobi, adoptée à l’unanimité, servira de base à la position commune de l’Afrique dans le processus mondial sur le changement climatique jusqu’à la COP28 et au-delà.

 

Salon de l’immobilier en Afrique : les acteurs préparent la sixième édition

Acquérir en toute sérénité des logements ou des biens immobiliers dans des conditions garantissant la sécurité de l’investissement, c’est l’ambition affichée par Ethik Agency, à travers l’organisation du salon de l’immobilier et de l’investissement en Afrique. L’agence prépare la sixième édition de son évènement qui se tiendra du 2 au 4 juin 2023 dans la capitale française.

L’une des contraintes auxquelles étaient confrontés les concitoyens de la diaspora, c’est l’insécurité autour de leurs investissements immobiliers. Un constat qui a conduit l’agence à réunir les acteurs du secteur qui pouvaient directement rencontrer les clients pour échanger sur les possibilités et les conditions d’acquisition.

Tout ceci dans un contexte d’organisation du secteur avec d’une part des promoteurs immobiliers, des banques pour accompagner et les assurances pour suivre. D’autre part les autorités qui pourront ainsi expliquer les procédures d’acquisition, de construction mais aussi les reformes comme celles relatives à la mise en place du secrétariat permanent du foncier instituant une identité unique à tous les biens immobiliers ( Ninacad).

Tous ces facteurs permettent donc aux promoteurs notamment de proposer des projets répondant aux besoins des demandeurs.

Le rendez-vous désormais attendu par la diaspora africaine, va réunir cette année 10 pays africains. Un espace commun qui permettra non seulement de réunir les acteurs pour offrir leurs services et à la diaspora d’exposer ses besoins spécifiques. L’idée de cet espace commun est de prendre en compte les besoins des clients qui peuvent être de différents pays, mais aussi d’accompagner les investisseurs, « qui ne connaissent pas de frontières » mais visent des projets rentables, précise Moussa Coulibaly, Directeur d’Ethik Agency.

L’idée est de mettre ensemble les acteurs, afin de susciter l’intérêt des clients, ajoute pour sa part Mamadou Coulibaly, président de l’association des promoteurs immobiliers (APIM). « Les concitoyens sont dans des dilemmes. Notre rôle c’est de faire adhérer les promoteurs immobiliers », à participer au salon et partager les expériences et faire procéder les mises à niveau des politiques qui sont différentes.

L’un des défis reste le problème de financement. C’est pourquoi les acteurs proposent des mécanismes pour faciliter le financement en assurant par exemple le lien pour le financement vers le Mali. « L’essentiel étant de donner confiance aux concitoyens et leur permettre d’accéder à des sources de financement ».  Le besoin des demandeurs du secteur informel est aussi une préoccupation prise en compte par les promoteurs.

Tunisie : après les propos polémiques du Président, les autorités ne comptent pas s’excuser

Après les propos polémiques du Président tunisien sur l’immigration, son ministre des Affaires étrangères Nabil Ammar a affirmé que la Tunisie prônait l’apaisement mais a exclu de présenter des excuses.

Le Président tunisien Kaïs Saïed a dénoncé le 21 février dernier un « complot» visant à « changer la démographie du pays » lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale sur l’immigration clandestine en Tunisie. Le chef de l’État tunisien a affirmé que cette immigration était source de « violences et de crimes ». Ces propos polémiques suscitent un tollé depuis mais les autorités ne comptent pour autant pas s’excuser. Le ministre des Affaires étrangères Nabil Ammar l’a assuré au cours d’un entretien accordé à l’AFP le lundi 27 février. « Non, il n’est pas question d’excuses du tout, nous n’avons porté atteinte à personne ». En outre, le chef de la diplomatie tunisienne a expliqué que les propos du Président Kaïs Saïed en rapport avec la modification de la démographie de la Tunisie ne pourraient être considérés comme une incitation à la haine. Il a ajouté que les accusations de xénophobie et d’incitation à la haine sont fallacieuses et sans fondement. Pourtant, plusieurs témoignages font état de violences et d’expulsions visant des Subsahariens en Tunisie, y compris des étudiants. Ce que M. Ammar qualifie d’actes individuels à ne pas confondre avec les actes posées par les autorités. Ce mardi, lors d’une conférence de presse, le leader du Front de salut, un parti d’opposition, Ahmed Nejib Chebbi, s’est insurgé contre ce qu’il a appelé « une incitation à la haine et à la violence contre ces individus. Le régime en place a rendu la relation de la Tunisie tendue avec toutes les parties étrangères et notamment africaines».

Rapatriement

Face à cette situation, les ambassades de plusieurs pays ont fait des communiqués demandant à leurs ressortissants qui le souhaitent de s’inscrire pour un retour volontaire au pays. Le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali ou encore la Côte d’Ivoire ont lancé cette démarche. Le Mali même qualifié mardi « d’inacceptables les scènes de violence physique, d’expulsion de bâtiments ou d’expropriation de biens » dont sont victimes les migrants maliens en Tunisie, lors d’une audience à Bamako entre le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères Seydou Coulibaly et le chargé d’affaires de l’ambassade de Tunisie. Selon des chiffres officiels du Forum tunisien pour les droits économiques, le pays compte 21 000 étrangers subsahariens.

Sommet États-Unis – Afrique : l’Agoa en discussion

Le sommet États-Unis – Afrique qui se termine ce jeudi sera le cadre pour les dirigeants africains et américains de débattre de l’Agoa (Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique). Une réunion ministérielle sur ce programme de commerce aura lieu entre la représentante américaine au Commerce Katherine Tai et des ministres du Commerce et hauts fonctionnaires d’Afrique.

Le programme, mis en place en 2000 sous l’ex Président américain Bill Clinton et dont la liste des pays bénéficiaires est révisée tous les ans, facilite les exportations africaines vers les États-Unis pour soutenir le développement économique. Il offre l’accès à plus de 7 000 produits africains au marché américain, sans droits de douane, moyennant une faible fiscalité pour certains produits importés des États-Unis. Selon des experts américains du commerce, les deux continents ont eu via l’Agoa jusqu’à 4,8 milliards de dollars d’échanges commerciaux en 2021 (sur un total de 64 milliards d’échanges commerciaux au total).

Alors que l’accord arrive à terme en 2025, certains spécialistes estiment que l’Afrique n’a pas exploré au maximum ses opportunités. C’est à quoi pourrait servir le sommet. Dès le 13 décembre, à l’entame des rencontres, de hauts responsables de l’administration Biden ont affirmé qu’il y aurait des « engagements solides » s’agissant de l’Agoa. Distancée par la Chine sur le volume des investissements en Afrique, l’Amérique veut s’en servir pour contrer l’influence chinoise. Selon les estimations, le commerce sino-africain a atteint un niveau record d’environ 254 milliards de dollars en 2021.

Commerce mondial : l’Afrique jouera-t-elle sa partition ?

Malgré une croissance importante du secteur des services, l’Afrique, qui compte 14% de la population mondiale, ne représente que 2,3% du commerce import et export. Avec une faible performance des investissements et des exportations basées sur des matières premières, dont il ne contrôle pas le prix, le continent doit imaginer une stratégie plus cohérente et plus globale afin de relever les défis face à des partenaires plus solides.

La nécessité d’une adaptation du commerce africain est d’autant plus cruciale que les investissements pour rendre ce secteur plus performant ont encore baissé. Avec des exportations de combustibles fossiles dont le monde « ne veut plus » et une faible offre de produits manufacturés, qu’elle importe majoritairement, l’Afrique reste exposée aux aléas des crises qui touchent le commerce mondial.

Les investissements sur le continent, qui constituent le « miroir » du commerce, sont centrés sur les mines et, dans ce domaine, les investissements directs étrangers (IDE) provenant d’Europe en direction de l’Afrique ont représenté 47%, les produits manufacturés 41% et les finances 11% entre 2013 et 2020.

En ce qui concerne le commerce intra africain, les exportations de matières premières ont représenté 36%, les produits manufacturés 45% et les produits alimentaires 19%. Les importations ont quant à elles représenté pour les matières première 68%, pour les produits manufacturés 20% et pour les produits alimentaires  12% des échanges. Les produits échangés à l’intérieur du continent sont principalement les céréales, fruits et légumes.

Prises individuellement, les économies sont relativement petites et donc, pour développer le commerce, le marché unique est une opportunité importante. « Le profil commercial du continent est risqué », estime le Professeur David Luke, Professeur en pratique et Directeur stratégique du Firoz Lalji Institute pour l’Afrique.  « Construire des économies résistantes ne peut se faire en ne comptant que sur les produits de base », ajoute-t-il. L’exemple de la crise de la Covid-19 doit à cet égard servir de leçon. En effet, alors que le reste du monde amorçait sa remontée, l’Afrique devait envisager sa résilience.

Meilleure structuration

Dans le domaine des exportations, l’Union européenne est le premier partenaire du continent avec 26%, suivie de la Chine 15%. Le commerce intra africain représente 18%, les États Unis 5%, le Royaume Uni 3% et les autres partenaires 34%. L’Afrique étant un partenaire avec plusieurs spécificités, cela peut compliquer sa situation. Le partenaire européen doit donc être « considéré comme une entité économique ».

À l’OMC, « on doit imaginer l’interaction devant exister avec l’Afrique. Et les décideurs africains doivent être précis sur la manière de rendre les règles flexibles pour le continent ». Les pays africains doivent au-delà de parler d’une voix et avoir une stratégie bien pensée de la manière de traiter avec les autres.

Industrialisation : l’Afrique progresse selon la BAD

La Banque africaine de développement (BAD), en collaboration avec l’Union africaine et l’ONUDI, a publié le 24 novembre 2022, le premier rapport sur l’Indice de l’industrialisation en Afrique. Il a permis d’analyser le degré d’industrialisation dans 52 États du continent.

Selon la BAD, 37 pays africains ont vu leur niveau d’industrialisation progresser lors de la décennie passée. Au total, 19 indicateurs sur les performances manufacturières, le capital, la main d’œuvre, l’environnement des affaires, les infrastructures et la stabilité macroéconomique ont été observés. Sur les 10 dernières années, la tendance globale est à l’avancement de l’industrialisation.

Les notes de l’Indice de l’industrialisation en Afrique (IIA) et ses trois aspects (performance, déterminants directs et déterminants indirects) vont de 0 (pire) à 1 (meilleur) et permettent une comparaison dans le temps et entre pays.

Le rapport permettra aux gouvernements africains d’avoir des pays de référence pour évaluer leurs propres performances mais aussi pour identifier les meilleures pratiques.

L’Afrique du Sud, le Maroc et l’Égypte constituent le trio de tête. Ils sont suivis par la Tunisie, Maurice et Eswatini. Selon les responsables de la BAD, si l’Afrique a réalisé des progrès intéressants, ces efforts ont été remis en cause par la crise de Covid-19 et celle en Ukraine, mais le continent a l’occasion d’en profiter pour renforcer son intégration et conquérir son propre marché intérieur.

Afrique : des progrès dans la lutte contre la tuberculose sont possibles

Dans de nombreuses régions du monde, on entend dire que la tuberculose est en train de retrouver son statut d’infection la plus meurtrière au monde, même si la pandémie de COVID-19 continue de tuer environ 1 450 personnes par jour. Mais ce n’est pas nouveau pour les pays africains, qui représentent un tiers des personnes qui meurent de la tuberculose dans le monde, alors qu’ils comptent moins d’un cinquième de la population mondiale.
Et sur notre continent, le bilan réel pourrait être bien plus lourd : seuls 60 % des cas estimés ont été diagnostiqués. Toutes les autres infections sont dissimulées par la pauvreté – la maladie continue donc de se propager.
Prenons par exemple l’histoire de Zanyiwe, qui se remet de la tuberculose pour la cinquième fois. Son gendre est mort de la maladie, et sa petite-fille de 18 mois en est actuellement atteinte. La tuberculose a frappé sa famille et sa communauté au Cap, en Afrique du Sud, mais cette histoire pourrait se dérouler au Nigeria, au Kenya ou à peu près n’importe où, car la tuberculose n’a jamais été endiguée en Afrique.
Il y a quatre ans, on pouvait espérer que la tuberculose recevrait l’attention qu’elle mérite. En septembre 2018, les Nations Unies ont organisé une réunion de haut niveau avec des chefs d’État, lors de laquelle des représentants de plus de la moitié des nations du monde se sont réunis pour apporter leur soutien à la lutte contre la tuberculose. De nombreux engagements ont été pris ; la réalisation de ces engagements a démarré lentement, puis la pandémie de COVID-19 a conduit à un échec complet de ces efforts.
Le premier engagement était de trouver et de traiter 40 millions de personnes atteintes de tuberculose entre 2018 et 2022, dont 3,5 millions d’enfants et 1,5 million de personnes atteintes de tuberculose pharmacorésistante. Nous avons 19 % de retard sur cet objectif global, mais 32 % de retard pour les enfants et 46 % de retard pour la tuberculose pharmacorésistante. Nous disposons désormais de nouveaux schémas thérapeutiques plus courts contre la tuberculose et la tuberculose pharmacorésistante ; l’utilisation de ces nouvelles technologies pourrait amener à changer la donne l’année prochaine, quand aura lieu une autre réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose.
Le deuxième engagement consistait à fournir un traitement préventif à 30 millions de personnes exposées au risque d’infection par la tuberculose. Nous avons un retard de 48 % sur cet aspect. Par ailleurs, si nous avons déjà dépassé le sous-objectif consistant à atteindre 6 millions de personnes vivant avec le VIH avec un traitement préventif, entre 2018 et 2021, nous n’avons fourni un traitement préventif qu’à 2,2 millions de contacts familiaux de personnes atteintes de tuberculose, soit 11,5 % de l’objectif. Encore une fois, nous disposons maintenant de nouveaux traitements préventifs plus efficaces et au déploiement plus rapide – mais nous avons besoin de la capacité de sensibilisation et de la volonté des pays pour mettre le traitement entre les mains des personnes qui en ont besoin.
Les troisième et quatrième engagements concernent le financement. Les dirigeants se sont engagés à consacrer un total de 13 milliards USD par an à la prévention, au diagnostic et au traitement d’ici 2022 ; en 2021, les dépenses ne correspondaient qu’à 42 % de cet objectif annuel. Pour la recherche sur la tuberculose, 2 milliards USD par an ont été promis d’ici 2022, mais en 2021, les dépenses de recherche ont atteint moins de la moitié de ce montant (46 %). La mise en œuvre des nouveaux traitements et le développement de traitements encore plus efficaces nécessiteront un respect plus strict de ces engagements ; le statu quo ne nous permettra tout simplement pas d’y parvenir.
Alors que nous nous approchons du terme de l’année 2022, il est évident que nous n’atteindrons pas ces objectifs. Cela étant dit, certains signes de progrès méritent d’être soulignés.
Tout d’abord, le Gabon, le Kenya, le Libéria, la Namibie, la République du Congo, la Sierra Leone et l’Ouganda ont tous progressé en découvrant davantage de cas de tuberculose l’année dernière. Et la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, le Mozambique, le Nigeria, la Tanzanie et la Zambie ont tous progressé tout au long de la pandémie, affichant ainsi la volonté politique nécessaire pour maintenir la population en meilleure santé. Globalement, l’Afrique a trouvé 4 % de cas de tuberculose en plus en 2021 qu’en 2020. C’est un début – et nous pouvons faire mieux.
De nouveaux médicaments antituberculeux sont soutenus par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une thérapie de six mois pour la tuberculose pharmacorésistante a été approuvée dans plus de 20 pays, dont l’Afrique du Sud, la République démocratique du Congo, le Mozambique et le Zimbabwe. En outre, l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Malawi, le Mozambique, la Tanzanie et le Zimbabwe travaillent au déploiement d’un nouveau traitement préventif contre la tuberculose.
En Afrique, nous ne chercherons pas à donner à ces premiers signes de progrès plus de sens qu’ils n’en ont. Mais, en même temps, il s’agit quand même de progrès qui doivent être respectés et amplifiés. L’année prochaine, le monde se penchera sur les promesses longtemps ignorées. Nous devons montrer au monde qu’il est temps d’aller de l’avant ; tout ce qui a manqué, c’est ce qui manque depuis de trop nombreuses années : la volonté politique.

ZLECAF : mise en œuvre boostée

Depuis son lancement officiel en janvier 2021, 7 pays africains appliquent effectivement les dispositions de la Zlecaf, selon son Secrétariat général. Pour rendre réelle cette mise en œuvre, les chefs d’États de la zone sont attendus à Niamey le 25 novembre 2022.

Six pays de l’Afrique de l’Afrique de l’Ouest ont été identifiés pour assurer cette concrétisation : la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Guinée, le Niger, le Togo et le Burkina Faso. Le but est de faciliter les échanges commerciaux intra africains.

Cette expérimentation permettra aux pays choisis d’entamer le processus et d’appliquer sur le terrain les dispositions relatives à la levée des barrières entre les différents États. Cela sera acquis lors du sommet de l’Union africaine sur l’industrialisation et la diversification économique pour permettre l’établissement d’une Feuille de route sur l’industrialisation en Afrique.

Les responsables du Secrétariat général de la Zlecaf annoncent une convergence sur 88% des règles d’origine.  Sur ces 88%, la même règle de commerce régira désormais les transactions, pour permettre de profiter du potentiel en matière de commerce et d’investissement sur le continent. Environ 5 000 produits seront commercialisés dans ce cadre sur la base de différentes règles, par région ou par pays.

Même si le chemin est encore long pour rendre effectif le marché commun africain, les responsables espèrent que le sommet de Niamey permettra d’accélérer le processus de mise en œuvre.

Quelques protocoles sur la concurrence, le droit de propriété intellectuelle ou encore l’investissement sont encore en négociation.

Royal Air Maroc renforce son offre entre la France et l’Afrique

La compagnie marocaine qui dessert 29 destinations africaines met en place des vols à tarifs préférentiels au départ de la France et à destination de l’Afrique.

  • Mise en place d’une grille tarifaire incitative pour les vols reliant la France aux destinations africaines
  • Le thème de l’Afrique au cœur de l’expérience d’accueil offert aux passagers

 

La compagnie marocaine qui dessert 29 destinations africaines met en place des vols à tarifs préférentiels au départ de la France et à destination de l’Afrique.

Dans un contexte de reprise soutenue de l’activité aérienne, Royal Air Maroc met en place des vols à tarifs préférentiels au départ de la France et à destination de l’Afrique, avec des billets aller-retour démarrant au prix de 370 euros. La compagnie marocaine dessert 29 destinations africaines au départ de 8 villes françaises.

Si en 2019, plus de 20 millions de passagers ont voyagé en avion entre la France et l’Afrique, les deux années suivantes marquées par une pandémie sans précédent, ont empêché des millions d’Africains du Monde de retrouver leurs proches.

Alors que les indicateurs sanitaires poursuivent leur amélioration globale et qu’un retour à la normale se profile à l’horizon, Royal Air Maroc remet en service de nouvelles lignes, de nouveaux horaires, à des tarifs avantageux, et opérés dans le strict respect des mesures sanitaires, afin de permettre au plus grand nombre de voyager aisément entre l’Europe et l’Afrique.

Royal Air Maroc offre par ailleurs à ses passagers une expérience unique qui fait ressentir l’Afrique dès l’instant où l’on monte à bord de l’avion. Les repas à bord sont composés en puisant dans le meilleur des cultures africaines. Une grande partie du personnel navigant déployé sur les routes africaines est originaire de ces régions et se fera un plaisir de partager avec les voyageurs sa connaissance du continent. Les voyageurs bilingues auront également le plaisir d’entendre leur langue maternelle dans les annonces faites en cabine, par exemple sur les vols vers le Sénégal, où les annonces sont faites en Français et en Wolof.

Pour rappel, Royal Air Maroc est la compagnie africaine la mieux implantée sur le continent européen, avec 37 métropoles européennes desservies, et de multiples possibilités d’interconnexion dans le monde. Au départ de Paris, Nantes, Bordeaux, Montpellier, Lyon, Toulouse, Marseille ou Strasbourg, il est possible de rejoindre, en quelques heures seulement, 29 destinations africaines.

Royal Air Maroc partenaire de l’alliance oneworld

Grâce à la qualité de ses prestations et la fiabilité de sa flotte, Royal Air Maroc est, depuis 2020, membre de l’alliance oneworld, un réseau mondial qui regroupe 13 compagnies aériennes. Tous ses membres s’engagent à fournir des services premium à leur clientèle et tout un éventail de privilèges, comme le cumul et l’échange de miles dans le cadre d’un programme de fidélité. Aux côtés de partenaires iconiques comme American Airlines, British Airways et Cathay Pacific, Royal Air Maroc ouvre à oneworld les portes de l’Afrique et permet à ses passagers de profiter de tarifs préférentiels et de synergies intéressantes entre les compagnies, implantées dans plus de 1 000 aéroports dans le monde.

46 destinations en Afrique

 

Abidjan Dakhla Nador
Accra Douala Niamey
Agadir N’Djamena
Alger Fés Nouakchott
Al Hoceima Freetown Ouagadougou
Bamako Guelmim Ouarzazate
Bangui Kinshasa Oujda
Banjul Laâyoune Pointe-Noire
Beni-Mellal Lagos Praia
Bissau Le Caire Rabat
Bouarfa Libreville
Brazzaville Lomé Tanger
Casablanca Luanda Tétouan
Conakry Malabo Tunis
Cotonou Marrakech Yaoundé
Dakar Monrovia Zagora

Campagne cotonnière 2022: les montagnes russes?

Même si les chiffres définitifs de la CMDT ne sont pas encore communiqués, la campagne cotonnière 2021- 2022 s’annonce comme une réussite. Le secteur renoue avec le succès et le Mali est même désigné comme premier producteur africain. Le résultat d’un « travail acharné » des paysans, motivés par un prix au producteur de 280 francs CFA le kilo. Mais alors qu’ils attendent que tout le coton soit enlevé, ils font déjà face aux défis de la nouvelle campagne. L’un des plus importants étant le prix de l’engrais, qui s’est envolé sur le marché international. À quelques semaines du début de l’hivernage, les paysans ne cachent pas leurs inquiétudes. La campagne 2022 – 2023 sera inédite, dans un contexte de crise internationale et de quasi isolement du Mali. 

Le samedi 19 mars, le Président de la transition, le colonel Assimi Goita, a célébré en grande pompe la Fête du coton. Sur les comptes officiels de la présidence du Mali, les photos de cette visite-célébration ont été largement diffusées. Selon des données du département américain de l’Agriculture publiées en septembre 2021, le pays, après une catastrophique campagne 2020, retrouve sa place de leader du continent africain grâce à une production record de plus de 760 000 tonnes. Les chiffres de la CMDT ne sont pas encore disponibles, mais ils devraient confirmer la place enviable du Mali. Derrière les sourires et les visages gais vus à Koutiala, les producteurs s’interrogent et s’inquiètent. Ils craignent des montagnes russes pour la campagne cotonnière qui s’annonce. Des semences et des engrais disponibles à temps, une bonne pluviométrie, bien répartie, un prix rémunérateur au producteur, tout ceci contribue à un bon résultat de campagne.

Ces facteurs ont contribué à la réussite de la campagne 2021 – 2022 dont les résultats sont flatteurs pour le Mali. Mais les années semblent se suivre sans se ressembler. Cette année, les prix très élevés de l’engrais, à cause notamment de la conjoncture internationale aggravée par la récente crise entre la Russie et l’Ukraine, des difficultés et des urgences au Mali ne rassurent pas le monde paysan. Dans ce contexte, certains acteurs n’imaginent le Mali conserver cette première place pour la campagne prochaine. « Nous avons des doutes », affirme M. Seydou Coulibaly, producteur de coton à Ouéléssébougou. « S’il n’y a pas de dispositions particulières, il y aura des difficultés. Nous espérons que les choses rentreront vite dans l’ordre ».

Incertitudes Si les préparatifs de la campagne ne sont pas encore compromis, il faut agir, et vite. En effet, en principe, les discussions autour du prix de l’engrais et de sa disponibilité et du prix au producteur doivent être entamées en cette période de l’année pour être bouclées fin avril et donner aux paysans le temps d’agir. Parce que s’il « pleut à temps, on peut défricher ». Mais, pour ce faire, ils doivent disposer des semences et des engrais, qu’ils n’ont pas pour le moment, ce qui ne les « rassure point », ajoute M. Coulibaly. A priori, ces discussions ne sont pas liées à l’arrivée de l’engrais, dont on ne sait pas si le Mali disposera à temps, compte tenu de l’absence de débouchés sur la mer.

Mais, plus que cette difficulté, ce qui inquiète les producteurs, c’est l’accompagnement des institutions de financement. « Cette année, nos interrogations sont surtout relatives au fait de savoir si les banques accepteront de nous financer ? ». Le système coton étant une chaîne, le prix de l’engrais est payé sur l’achat de coton, or actuellement « nous avons encore du coton non enlevé ». Lorsque les prix de l’engrais et les superficies à cultiver ont été fixés l’an passé, il n’y avait pas les difficultés actuelles concernant l’engrais. Le coton, vendu principalement à l’extérieur, et l’engrais en provenant, les producteurs expliquent qu’ils auraient pu compter sur le gouvernement « s’il n’y avait pas toutes ces crises ». À y voir de près, on se rend compte que les défis sont nombreux. Mais « un enfant ne connaît pas les contraintes de son père», ajoute Seydou Cousystème d’approvisionnement est un mécanisme qui a certes évolué, mais la réalité est que la gouvernance pose encore beaucoup de problèmes.

Et la situation est même alarmante, soutient un ancien du secteur. En effet, c’est au mois de septembre, lorsque les récoltes sont en cours que doivent être passées les commandes d’engrais. Afin qu’au moment de leur livraison, les camions qui apportent les engrais aux paysans, ramènent les cotons pour « éviter des frais supplémentaires », explique-t-il. Malheureusement, la crise dans les organisations paysannes est encore d’actualité et joue négativement sur la situation. Un « secteur politisé » au détriment des intérêts du pays. Il faut donc que l’Etat prenne les décisions responsables afin de sauver cet outil économique vital pour le pays. D’autant que lorsque le secteur tombe en crise, c’est l’Etat qui intervient. La formation des producteurs est un acquis, mais leur « utilisation pour des intérêts partisans » doit cesser. Au-delà du coton, le problème général des filières est l’insuffisance de la transformation.

Il faut donc inverser cette tendance en mettant en place une véritable volonté politique pour renforcer la transformation. «Parce qu’il reste inadmissible que nous ne transformions que 2% de la production. Un niveau insignifiant qui ne saurait se justifier par le manque d’énergie» affirme un acteur qui a requis l’anonymat. Parce qu’il existe des alternatives dans ce domaine. Pire, certains artisans se fournissent aujourd’hui au Burkina Faso. «Il faut donc mettre en place des mécanismes de garantie pour permettre à ces transformateurs d’accéder facilement au coton» conclut notre interlocuteur.

Fatoumata Maguiraga

Journal du Mali N°364

Golden Days : bientôt la cinquième édition!

Du 24 au 25 mars 2022 aura lieu le forum sur les mines et les énergies dénommé les Golden Days au Centre International de Conférence de Bamako.

L’annonce a été faite ce vendredi 18 mars lors d’un point de presse au siège de l’AMADER sur la colline de Badalabougou. 

Placé sous le haut parrainage du Ministère des mines, de l’énergie et de l’eau l’évènement est une initiative de l’agence de communication et marketing FuturCom Planet en partenariat avec, entre autres, Hydroma, AMADER, B2GOLD, YaraOil et Barrick S.A. 

L’objectif, en croire, le Directeur de FuturCom Planet M. Mohamed Coulibaly est de créer un cadre d’échanges, de partage d’expériences et  de renforcement de la collaboration entre les sociétés minières, les différents acteurs du secteur minier et les autres PME/PMI maliennes offrant des services connexes afin d’accroitre les partenaires locaux. 

Contrairement aux quatre éditions des Golden Day de 2021 organisées à Bamako, Kenieba et Fourou, celles de 2022 seront au nombre de cinq. Deux à Bamako dont celle de la semaine prochaine, puis trois autres à Kenieba, Fourou et Sanso lié à la mine de Morila.

La nouveauté dans cette cinquième édition, tenait à préciser M. Coulibaly, est   

la complémentarité croissante entre les mines et les énergies que veulent mettre en exergue les initiateurs. 

« L’année passée on a fait des panels sur les mines de côté, et des panels sur les énergies de l’autre. Cela s’est avéré une erreur car les deux sont complémentaire », reconnait-il. 

Au programme : une cérémonie d’ouverture, des panels autour de 8 thèmes dont le thème général : « Financement de l’activité minière et des projets de transition énergétique : rôles des pouvoirs publics et des investisseurs privés pour une meilleure synergie d’actions » et des visites officielles de stands. 

 

Aly Asmane Ascofaré

Environnement : pour protéger notre planète, l’Afrique doit faire preuve d’un leadership audacieux

Notre continent est le plus vulnérable au changement climatique, se réchauffant plus vite que la température moyenne mondiale, et le moins à même de supporter le coût de la mise en œuvre des politiques et des pratiques qui constituent collectivement ce que l’on appelle « l’adaptation » au changement climatique. Si nous n’adoptons pas immédiatement une approche révolutionnaire, nous provoquerons notre propre perte. Nous devons convenir que c’est la biodiversité, les habitats et les moyens de subsistance africains qui sont les plus menacés par le changement climatique.
Si le changement climatique accentue la crise de la biodiversité, nous causons la perte et la dégradation des habitats africains lorsqu’ils ne sont pas gérés conformément aux meilleures connaissances scientifiques. La perte de biodiversité met en péril l’approvisionnement en eau et accroît l’insécurité alimentaire. Les moyens de subsistance sont compromis lorsque les zones de pêche, les forêts et les prairies sont polluées ou surexploitées, notamment par de grandes entreprises qui dépossèdent les habitants autochtones. Ces activités destructrices affaiblissent la capacité de la nature à continuer de nous fournir de la nourriture et des moyens de subsistance économiques. Et tout comme un patient en bonne santé est mieux à même de survivre à une intervention chirurgicale importante, un écosystème sain est mieux à même de résister au changement climatique. Nous devons donc faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger et promouvoir la santé et la résilience des systèmes naturels afin qu’ils puissent nous apporter les avantages alimentaires et économiques dont dépend tout le continent.
De nombreuses nations d’Afrique sont prêtes à décarboniser leurs économies, à préserver leurs écosystèmes délicats et à restaurer leurs habitats dégradés. La science montre clairement qu’il faut donner la priorité aux aires protégées si l’on veut donner une chance au monde naturel. Si nous n’étendons pas les aires protégées et conservées à au moins 30 % de la surface de la planète d’ici à 2030, la réalisation des priorités nationales telles que l’atténuation du changement climatique, la gestion durable des terres et de l’eau, la sécurité alimentaire et énergétique et la sécurité humaine sera compromise ; c’est pourquoi nous devons agir maintenant. Certaines nations très ambitieuses, comme le Nigeria, ont déjà rejoint des coalitions internationales pour atteindre ces objectifs. Le Nigeria est membre de la Coalition de la Haute Ambition pour la Nature et les Peuples (HAC), une initiative mondiale qui préconise la désignation d’au moins 30 % des terres et des mers de la planète comme aires protégées d’ici 2030. Le Nigeria est également membre des Blue Leaders, un groupe ambitieux de pays qui s’engagent à protéger au moins 30 % de l’océan mondial grâce à un réseau mondial d’aires marines hautement et entièrement protégées d’ici à 2030, ainsi qu’à un nouveau traité mondial robuste pour protéger l’océan.
 l’approche de la 15ième réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique, le Nigeria appelle tous les membres de l’Union africaine à rejoindre la HAC et les Blue Leaders. Si nous ne nous rallions pas à la protection d’au moins 30 % de la planète d’ici à 2030, nous ne pourrons pas résoudre la crise de la biodiversité. Si ces initiatives sont essentielles, elles restent coûteuses et nos portefeuilles doivent être à la hauteur de notre ambition pour la nature.
Les experts indiquent que pour lutter contre la perte de biodiversité, nous devons augmenter nos investissements dans la protection de la nature de 500 à 900 milliards de dollars par an, dont la majeure partie devrait être dirigée des pays les plus développés vers les pays à revenu moyen et faible riches en biodiversité. Les investissements dans la nature donnent les résultats les plus positifs lorsque les priorités sont définies à partir de la base, les pays eux-mêmes guidant les donateurs et les partenaires de développement sur les priorités d’investissement. Les pays d’Afrique sont désireux de développer des partenariats de financement afin de maximiser l’impact de l’expansion des aires protégées pour la conservation. Nous avons une idée précise des besoins prioritaires en matière d’investissements durables dans la sous-région. Le Nigeria organisera donc un forum africain sur le financement de la nature en 2022 afin d’ouvrir le débat sur le développement de partenariats de financement et sur les possibilités pour les philanthropes et les partenaires du développement d’investir dans la restauration de la nature en Afrique.
En Afrique, nous avons le savoir-faire technique et les connaissances indigènes pour reproduire les ressources naturelles. Nous avons l’ambition et l’expertise nécessaires pour mener un effort coordonné au niveau mondial. Et nous avons la biodiversité nécessaire pour rétablir des habitats foisonnants. Ce que nous n’avons pas encore, c’est un consensus entre les nations africaines sur le fait que nous devons le faire pour nous-mêmes et que les nations riches doivent contribuer à financer nos efforts car elles en profiteront aussi.

Femmes rurales: donner de la voix pour le changement

Ce 15 octobre est célébré la Journée internationale de la femme rurale. Celles du Mali, qui se battent au quotidien, plaident pour plus de moyens afin de mieux profiter du fruit de leur travail.

Les femmes rurales maliennes ont de la voix et comptent bien la faire entendre. Elles sont réunies au sein de la Fédération nationale des femmes rurales du Mali (FENAFER), qui couvre l’ensemble du territoire national et comptait au dernier recensement 9 associations professionnelles régionales, 46 associations de cercles et 703 associations communale. Un nouveau recensement est actuellement en cours pour mettre à jour les données. « Je ne saurais donner le nombre de femmes qui sont dans la fédération », reconnait sa Présidente Niakaté Goundo Kamissoko. Mais elle est sûre d’une chose, « pas d’autosuffisance » sans elles. « Nous sommes importantes ». Selon un rapport d’ONUFemmes daté de 2017, elles effectuent plus de 80% des tâches liées à la production alimentaire et sont présentes tout au long de la chaîne agricole, du travail de la terre à la production et à la consommation.

Les femmes de la FENAFER cultivent, élèvent, plantent, transforment, tout en assurant des formations pour nombre d’entre elles, analphabètes. L’activité principale est tout de même l’agriculture pour cette fédération, qui existe depuis 2004. Après près de deux décennies d’activité, ses membres veulent enclencher un nouveau virage, plus avantageux. Pour cela, elles vont réfléchir pour trouver des solutions pérennes aux problèmes auxquelles elles font face. Accès à la terre, problèmes de moyens, manque d’investissements, insécurité ou récemment la Covid-19. Le thème retenu cette année pour la célébration de la Journée internationale de la femme rurale est : « Renforcer la résilience des femmes et des filles rurales face aux effets des changements climatiques dans le contexte des crises sécuritaire et sanitaire ».

Améliorer les revenus

Face aux aides qui ne « suffisent même à pas au regroupement d’une région », a fortiori pour tous, la FENAFER veut avoir accès aux marchés porteurs, ceux de l’extérieur. « Nous avons d’excellents produits. Le karité en est un exemple, mais nos étiquettes et emballages ne sont pas bonnes, ce qui ne met pas en valeur nos produits », se désole Goundo Kamissoko. Par une approche holistique, dont les contours ne sont pas encore définis, elles souhaitent y remédier. L’objectif en revanche est bien connu : obtenir la rétribution due à leur travail et à leurs efforts.

Boubacar Sidiki Haidara

Chiffres 2019

Associations régionales : 9

Associations de cercles : 46

Associations communales : 703

Afrique-France: un sommet pour « écouter la parole de la jeunesse »?

Ce Sommet est inédit dans son nouveau format.Pour la première fois depuis 1973, aucun chef d’État africain n’a été convié au sommet Afrique-France qui se tient vendredi 8 octobre à Montpellier (France). Le président français Emmanuel Macron va s’adresser à la jeunesse africaine plutôt qu’aux présidents africains.

Ce nouveau format porte l’empreinte de l’intellectuel camerounais Achille Mbembe. Le théoricien du post-colonialisme a piloté les préparatifs de la rencontre avant de remettre son rapport au président français sur la « refondation des relations entre la France et le continent ».

L’historien camerounais estime que la France est trop déconnectée « des nouveaux mouvements et des expérimentations politiques et culturelles » portés par la jeunesse africaine.

Ce nouveau format sera l’occasion « d’écouter la parole de la jeunesse africaine et de sortir des formules et des réseaux sociaux » selon un communiqué de la présidence française.

Pour cette 28ème édition, ce sont des jeunes entrepreneurs, des membres de la société civile, du secteur associatif, du sport et de la culture qui sont les invités de ce sommet.

Autour de cinq grandes thématiques : l’engagement citoyen, l’entreprenariat et l’innovation, l’enseignement supérieur et la recherche, la culture et le sport, ils échangeront pendant une demi-journée sur la manière de nouer des nouveaux réseaux, de concevoir des projets communs, de bâtir des ponts.

Emmanuel Macron devrait échanger avec douze jeunes invités, dont aucune personnalité connue, repérés lors de débats préparatoires tenus dans 12 pays africains. Les débats tourneront sur « les pistes de réconciliation ». Les questions économiques seront aussi débattues avec 350 entrepreneurs africains sélectionnés.

En outre, une table ronde sur la restitution des biens culturels pillés durant la colonisation et dont le processus est en cours sera au cœur des échanges. A ce titre, Macron devra revenir sur sa promesse faite en novembre en 2017 à l’Université de Ouagadougou (Burkina Faso) de « créer les conditions pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique » au plus tard en 2022.

Mais pour l’intellectuel sénégalais Boubacar Boris Diop qui s’est exprimé à la veille du sommet dans une tribune publiée sur senegalactu.info, « le face-à-face entre Macron et la société civile africaine aurait été beaucoup plus crédible ou même fructueux si on avait au moins senti sur le terrain des signes concrets de sa volonté de changement. »

A l’issue des échanges, Emmanuel Macron devrait annoncer la création d’un Fonds destiné à soutenir les initiatives de promotion de la démocratie, des programmes permettant une plus grande mobilité étudiante, ou la mise en place d’un « forum euro-africain sur les migrations.

Mortalité maternelle : Qu’en est-il dans la sous-région ?

En Afrique subsaharienne, et particulièrement dans notre sous-,région la mortalité maternelle est très élevée. Même si « un certain nombre de pays ont réduit de moitié le taux de mortalité maternelle depuis 1990 », selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais c’est dans d’autres régions, dont l’Asie et l’Afrique du Nord, que les progrès plus significatifs ont été réalisés.

Le niveau élevé de décès maternels dans certaines régions du monde « reflète les inégalités dans l’accès aux services de santé et met en lumière l’écart entre riches et pauvres », explique aussi l’OMS. Ainsi, 99% des ces décès surviennent dans les pays en développement et plus de la moitié en Afrique subsaharienne. Le phénomène est accentué dans les zones instables et plongées dans des crises humanitaires, qui enregistrent plus de la moitié des décès. Cette situation est inacceptable pour l’organisation, d’autant que la plupart des décès survenus dans les pays à faible revenus auraient pu être évités.

En 2015, leur ratio était de 239 pour 100 000 naissances vivantes dans les pays en développement contre 12 pour 100 000 dans les pays développés. Des disparités sont aussi observées entre pays, et même à l’intérieur d’un même pays, entre les populations à faibles revenus et celles à revenus élevés. C’est en Afrique centrale que le ratio est le plus élevé, avec 1 150 décès maternels pour 100 000 naissances, suivie de l’Afrique de l’Ouest, avec 1 050 décès. En 2017, on enregistrait au Burkina Faso 320 décès pour 100 000 naissances vivantes, en Guinée 576, au Mali 562, au Niger 509, au Sénégal 315 et en Mauritanie 766.

Décès évitables

Ainsi, malgré les efforts fournis pour l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant, les défis restent immenses. Les taux de mortalité maternelle au Mali, au Niger et en Mauritanie, qui s’élèvent à plus de 550, sont préoccupants. D’autant que plusieurs études révèlent que près de 80% de ces décès maternels pourraient être évités « si les femmes avaient accès à des services essentiels de maternité et à des soins de santé de base dans les délais de réponse appropriés ».

Mais, pour que les actions en faveur de la réduction de ces taux très élevés soient efficaces, il faudra une meilleure appréhension des problématiques et une connaissance exhaustive des causes fondamentales du phénomène.

Des défis compliqués par les contextes difficiles que vivent ces pays, confrontés à la crise sanitaire mondiale liée à la Covid-19 et à des crises sécuritaires. Autant dire que tout comme ce fléau que partagent les pays de la sous-région, les solutions idoines pourraient découler de stratégies et approches pensées de façon commune.

Fatoumata Maguiraga

 Cet article a été publié dans Journal du Mali l’Hebdo n°323 du 17  au 23  juin 2021 

Mali – Parrainages électoraux : Une source de corruption ?

Le sujet est brûlant au Sénégal voisin. Le 28 avril dernier, la Cour de justice de la CEDEAO, saisie par le parti Union sociale libérale en décembre 2018, a jugé que le système de parrainage adopté pour la présidentielle de 2019 violait «  le droit de libre participation aux élections ». À quelques mois de la présidentielle au Mali, et à l’heure des réformes politiques et institutionnelles, cette décision fait ressurgir dans notre pays le débat sur le parrainage des candidatures. Un parrainage que certains jugent non seulement discriminatoire mais aussi facteur de situations de corruption.

L’article 149 de la loi N°2016-048 du 17 octobre 2016, portant loi électorale, modifiée en 2018, le stipule clairement. Lors de l’élection du Président de la République, pour être validée par la Cour Constitutionnelle « chaque déclaration (de candidature, ndlr) doit recueillir la signature légalisée d’au moins dix (10) Députés ou cinq (05) Conseillers communaux dans chacune des régions et du District de Bamako ».

Si en général cette disposition ne pose pas d’obstacles aux « grands candidats », elle écarterait de facto certains autres citoyens désireux d’aller à la conquête du pouvoir.

Facteur de corruption ?

Mme Abidine Rakia Alphadi, Malienne de la diaspora qui avait longtemps affiché sa volonté de participer à la présidentielle de 2018, avait fini par se désister à cause d’un système de parrainage qu’elle ne voulait pas « cautionner ».

La Présidente de l’ONG ARCA-International avait d’ailleurs porté plainte devant la Cour de justice de la Cedeao contre ce « système mafieux » de parrainages. « Le parrainage sert juste à acheter des parrains, des signatures d’élus surtout, pour faire valider une candidature à une élection présidentielle», fustige-t-elle.

Loin de partager cet avis, Mamadou Traoré, Président du parti Union An ka bolo di gnogon ma, le plus jeune candidat à l’élection présidentielle de 2018, estime que pour avoir une certaine légitimité il faut se faire parrainer.

« Le parrainage en soi n’est pas mauvais. Je pense qu’il faudra que les candidatures soient parrainées parce que cela témoignera du fait qu’on n’est pas seul à concourir à la fonction de Président de la République », affirme-t-il, assurant par ailleurs n’avoir pas personnellement vécu des situations de corruption, sa candidature « ayant suscité de l’engouement à cause de son courage et de son engagement pour le Mali ».

Mais, lors de la compétition électorale de cette année-là, l’analyste politique Boubacar Salif Traoré, qui avait accompagné un candidat, confie avoir vu « beaucoup de négociations autour des parrainages ».

« Il y a effectivement le fait que certains élus monnayent ce précieux document, qui permet au candidat de valider sa candidature de manière officielle. Certains maires et députés n’hésitent pas à prendre des sommes assez conséquentes pour donner leurs parrainages », témoigne-t-il.

« Cela fait que dans nos démocraties cette situation de parrainage est assez compliquée, dans la mesure où, au lieu de renforcer la démocratie, malheureusement elle affaiblit le processus démocratique. Elle a des conséquences très fâcheuses et assez déplorables », regrette par ailleurs le Directeur du cabinet Afriglob Conseil.

Système de grands parrains?

La question du parrainage pour l’élection du prochain Président de la République pose aujourd’hui au Mali un autre problème. En lieu et place d’une Assemblée nationale, il y a d’une part un Conseil national de Transition dont les membres n’ont pas le statut de députés et de l’autre des maires dont les mandats ont été prolongés à cause de la non tenue des élections communales.

« Je ne pense pas que les membres du CNT soient habilités à parrainer des candidatures, parce qu’ils ne disposent pas de la légitimité populaire. Ces parrainages n’ont de sens que si les personnes bénéficient d’une légitimité issue des urnes », affirme Boubacar Salif Traoré.

Selon lui, dans le cadre de la présidentielle de 2022, il va donc falloir réfléchir pour trouver « un système de grands parrains » au sein de la population. « Des personnes reconnues comme étant à la tête de grandes associations et jouissant d’une bonne moralité », le tout sous le « regard très strict et très vigilant » de l’État.

Germain Kenouvi

Cet article a été publié dans Journal du Mali l’Hebdo n°318 du 13 au 19 mai 2021 

Maroc : prolongation de deux semaines supplémentaires du couvre-feu nocturne

Le gouvernement marocain a décidé de prolonger de deux semaines supplémentaires le couvre-feu nocturne et les autres mesures de précaution pour faire face à la propagation de la pandémie de la Covid-19, et ce à partir de ce mardi 16 février à 21h.Selon un communiqué de l’exécutif marocain, cette décision intervient sur la base des recommandations du Comité scientifique et technique concernant la nécessité de maintenir les mesures nécessaires pour lutter contre le coronavirus, notamment après l’évolution de cette épidémie au niveau mondial suite à l’apparition de nouvelles variantes du virus dans certains pays voisins.

La décision s’inscrit également dans le cadre des efforts continus pour enrayer la propagation de l’épidémie et limiter ses répercussions négatives, ajoute la même source.

Ces mesures de précaution portent sur la fermeture des restaurants, cafés, commerces et grandes surfaces à 20h00, le couvre-feu nocturne de 21h00 à 6h00 à l’échelle nationale, sauf cas exceptionnels et l’interdiction des fêtes et des rassemblements publics ou privés.

CAF : La saison 2020-2021 des clubs débute en novembre prochain

Le premier tour préliminaire des compétitions interclubs de la Confédération africaine de football (CAF) se jouera du 20 au 22 novembre, a annoncé mardi l’instance continentale.La manche retour est prévue une semaine plus tard, du 27 au 29 novembre, informe la CAF sur son site internet.

Elle précise en outre que la première fenêtre d’inscription à ces compétitions est fixée du 21 octobre au 5 novembre tandis que la deuxième est programmée du 6 au 19 novembre.

A cause de la pandémie de Covid-19, l’instance faîtière du football africain accuse un grand retard pour terminer ses compétitions de la saison 2019-2020. Ainsi, a-t-elle décidé de programmer dans ce mois de septembre les demi-finales de la Ligue africaine des champions et de la Coupe CAF.

Pour celle-ci, les matchs auront lieu au Maroc, le 22 septembre, avec l’affiche Pyramids FC (Egypte)-Horoya AC (Guinée) qui se jouera au complexe Mohamed V de Casablanca. Le derby marocain RS Berkane-HUSA aura lieu pour sa part au stade Prince Moulay-Abdallah, à Rabat.

Le même stade abritera la finale de cette compétition le 27 septembre, selon la même source qui précise que tous les matches se joueront à huis clos.

Concernant la Ligue des champions, la CAF a décidé de faire jouer les matchs en aller et retour, sur la base du nouveau calendrier validé par son comité d’urgence. Les manches aller seront disputés les 25 et 26 septembre 2020 au Maroc, et les matches retour les 2 et 3 octobre en Egypte, concernant les rencontres entre Wydad et Al Ahly, Zamalek et Raja de Casablanca.

La finale de cette compétition aura lieu sur un terrain neutre en cas d’opposition entre une équipe égyptienne et une équipe marocaine, ajoute la Confédération africaine de football. « Un appel à candidatures a été lancé à l’attention des fédérations membres, à l’exclusion de l’Egypte et du Maroc, pour l’organisation de ladite finale en match unique », précise-t-elle.

Les fédérations membres de la CAF, qui sont désireuses d’organiser la finale, doivent présenter un dossier de candidature comprenant le lieu du match et la garantie gouvernementale obligatoire au plus tard le 17 août.

« Cependant, en cas de qualification des deux clubs égyptiens ou marocains pour la finale, le match unique se jouera soit en Egypte, soit au Maroc, le 16 ou le 17 octobre 2020 », indique la CAF.

CGLU Afrique: La 23 ème Session du Comité Exécutif se tiendra le 24 juin

La 23e session ordinaire du comité exécutif de l’organisation panafricaine  des Cités et Gouvernement Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) est prévue le mercredi 24 juin 2020 sous format virtuel, dû  au contexte de pandémie mondiale liée au coronavirus (Covid- 19).

La rencontre sera consacrée principalement à l’approbation des comptes de l’organisation ; la stratégie 2020–2030 de CGLU Afrique et à l’état de la mise en œuvre des recommandations du Comité Exécutif tenu à Durban (Afrique du Sud) en novembre 2019.

Les travaux seront présidés par M. Léandre Nzué, Maire de Libreville (Gabon) & Président de CGLU Afrique.

Les  dirigeants suivants de CGLU Afrique participeront également à cette réunion virtuelle via la plateforme zoom :

– M. Mohammed Boudra,  Président de l’AMPCC (Maroc), Vice-président de CGLU Afrique pour la région Afrique du Nord & Président de l’organisation mondiale CGLU;

– Mme Soham El Wardini, Maire de Dakar (Sénégal), Vice-Présidente de CGLU Afrique pour la région Afrique de l’Ouest ;

– M. Uwimana Innocent, Président de RALGA (Rwanda), Vice-président de CGLU Afrique pour la région Afrique de l’Est ;

– M. Jeffry Sibisibi, Président de BALA (Botswana), Vice-président de CGLU Afrique pour la région Afrique Australe ;

– Mme Dao Macoura, Maire de Foumbolo (Côte d’Ivoire), Présidente du REFELA (Réseau des femmes élues locales d’Afrique) ;

– Mme Thembisile Nkadimeng, Présidente de SALGA (Afrique du Sud) & Co-présidente de l’organisation mondiale CGLU ;

– M. Armand Béouindé, Maire de Ougadougou (Burkina Faso) & Président pour l’Afrique de l’organisation mondiale CGLU ;

– M. Jean-Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général de CGLU Afrique.

Pour rappel, le Comité Exécutif de CGLU Afrique est l’instance chargée de la direction politique de l’organisation. Le Comité Exécutif comprend 16 membres, 15 membres représentant à égalité chacune des 5 régions du continent (soit 3 pour chacune des 5 régions), auxquels s’ajoute la Présidente du Réseau des Femmes Élues Locales d’Afrique (REFELA-commission genre de CGLU Afrique).

Source: CGLU Afrique, Rabat, 22 juin 2020

Prix Marc-Vivien Foé: Le nom du lauréat sera révélé le 29 juin

RFI et France 24 ont dévoilé ce vendredi les noms des onze finalistes du Prix Marc-Vivien Foé 2020, désignant le meilleur joueur africain évoluant dans le championnat de France de Ligue 1. Le nom du lauréat sera révélé le lundi 29 juin.

Le jury est composé de près de 100 journalistes spécialistes du football français et africain issus de tous les médias (radio, télévision, presse écrite, Internet).

Les services des sports de RFI et France 24 ont souhaité revenir sur une saison qui, malgré son arrêt anticipé le 13 mars dernier en raison du contexte sanitaire mondial, est marquée par sa qualité et de belles performances des joueurs africains. Cette édition permet également de célébrer le football, alors que les supporters en sont momentanément privés, et de mettre à l’honneur le parcours des meilleurs joueurs africains cette année en Ligue 1, dont certains pourraient être amenés à changer de championnat à la fin de la saison.

Les finalistes

  • Yunis ABDELHAMID (MAROC / Reims) – Défenseur
  • Denis BOUANGA (GABON / Saint-Etienne) – Attaquant
  • Andy DELORT (ALGÉRIE / Montpellier) – Attaquant
  • Habib DIALLO (SÉNÉGAL / Metz) – Attaquant
  • Idrissa GUEYE (SÉNÉGAL / Paris SG) – Milieu de terrain
  • Édouard MENDY (SÉNÉGAL / Rennes) – Gardien
  • M’Baye NIANG (SÉNÉGAL / Rennes) – Attaquant
  • Victor OSIMHEN (NIGÉRIA / Lille) – Attaquant
  • Moses SIMON (NIGÉRIA / Nantes) – Milieu de terrain
  • Islam SLIMANI (ALGÉRIE / Monaco) – Attaquant
  • Hamari TRAORÉ (MALI / Rennes) – Défenseur

Forum régional africain : Une Afrique émergente dans 10 ans 

La sixième édition du Forum régional africain sur le développement durable se tiendra à Victoria Falls, au Zimbabwe, du 24 au 27 février 2020. Il s’agit d’un rendez-vous annuel organisé par la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies (CEA), en collaboration avec la Commission de l’Union africaine, la Banque africaine de développement et le système des Nations Unies.

Cette sixième édition a pour thème « 2020 – 2030 : Une décennie pour réaliser une Afrique transformée et prospère à travers le Programme d’action 2030 et le Programme 2063 ». Durant quatre jours, les participants vont examiner les progrès et adopter des recommandations clés visant une rapide accélération de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063.

Les Objectifs du développement durable (ODD) sont au nombre de 17, mais tous concourent à « éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes et dans tous les pays, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous ». Quant à l’agenda 2063, il est le plan directeur de l’Afrique, visant à la transformer en puissance mondiale de l’avenir sur une période de 50 ans, et court de 2013 à 2063.

Commerce: Un nouvel horizon pour la croissance en Afrique

C’est l’une des conclusions du rapport Africa business agenda du cabinet PWC, publié le 6 septembre 2019. Il ressort de cette enquête annuelle, menée auprès des chefs d’entreprises, en particulier ceux d’Afrique, que ceux-ci sont moins certains de leur expansion en dehors de leurs marchés, mais ont plutôt confiance en l’efficacité et la croissance interne des activités existantes.

C’est contraire à la tendance d’il y a une décennie, selon les enquêteurs, où les entreprises africaines et mondiales tablaient sur une croissance « exponentielle » sur le continent. De nombreux acteurs comme les banques, les détaillants, les fabricants de produits de grande consommation, et bien d’autres, misaient sur l’éventualité de faire fortune en s’y déployant. Actuellement, la tendance est plutôt à la prudence et plusieurs chefs d’entreprise envisagent moins d’expansion et de croissance, note le rapport.

Le ralentissement de la croissance et les conflits commerciaux mondiaux ont en effet révélé de nouvelles contraintes aux affaires et au commerce. Cependant, de nouvelles perspectives, en termes de croissance de revenus, se sont ouvertes, notamment grâce à des accords commerciaux. En Afrique, l’ouverture des marchés internes, et principalement l’accord de la Zone de libre-échange continentale de l’Afrique (AfCFTA) en est une illustration. « Cet accord établit la zone de libre-échange continentale (CFTA) – la plus grande au monde en termes de pays participants depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1992 », ajoute le rapport.

L’objectif principal de l’AfCFTA de créer un marché continental unique des biens et des services, en plus de la libre circulation des hommes et femmes d’affaires et des investissements, anticipe aussi « l’établissement d’une union douanière continentale ».

La prudence des chefs d’entreprise n’est donc pas synonyme de retrait, selon le rapport. Elle traduit une volonté de se focaliser sur  ce que « vous pouvez contrôlez ». Pour de nombreux patrons, il s’agit donc d’améliorer leur capacité opérationnelle, de continuer leur croissance organique et aussi de promouvoir de nouveaux produits et services.

Actuellement, l’Afrique ne pèse que 3% du commerce mondial, alors que l’Europe (67%), l’Amérique du Nord (48%), l’Asie (58%) et l’Amérique du sud (20%), ont bien tiré profit du commerce intercontinental.

Tout sur l’album « Le Monde est chaud » de Tiken Jah sorti le 17 mai 2019

L’artiste ivoirien Tiken Jah Fakoly a signé son retour le 17 mai 2019 avec « Le monde est chaud », un album qui revient sur le quotidien des populations et les défis politiques sur le continent et ailleurs.

Que l’on s’accorde ou pas sur la vision de l’artiste, du haut de ses cinquante ans Tiken a su garder son engagement, à travers des accords et des messages toujours aussi forts et poignants. Avec des textes qui racontent le quotidien des africains.

L’artiste ivoirien fan de reggae signe son retour avec un nouvel album « Le monde est chaud », sorti le 17 mai 2019. Une dizaine de titres, comme depuis le début de son engagement, il y a 32 ans, dénoncent ou pointent du doigt les problématiques du continent et du monde. Des textes qui vont des préoccupations politiques aux défis économiques, en passant par le développement durable et les problématiques sociales et environnementales. « L’artiste des générations » fait son entrée avec le titre-phare « Le monde est chaud » en compagnie du rappeur originaire des Comores Soprano, pour dénoncer « l’inaction des dirigeants du monde » face au réchauffement climatique et aux souffrances des populations.

Tiken Jah nous dit pourquoi Soprano dans ce nouvel Album

Comme il y a 12 ans pour le titre « Ouvrez les frontières », Soprano l’accompagne dans le projet écologique qu’il porte en bandoulière dans un flow qui risque de ne pas laisser indifférente la jeunesse, principale cible du message.

Ce 11ème album de Tiken Jah, qui vient s’ajouter à une longue liste d’œuvres et d’initiatives, dénonce, propose, enseigne et réclame au nom du peuple. On y trouve des titres aussi différents que complémentaires, comme No no no, Écologie, Dieu nous attend ou encore sur des sujets d’actualité, comme Libya, qui fait un flash back sur les images d’esclavage rendues publiques par les médias en 2017.

Tiken Jah Fakoly sur le titre Libya: « Pour moi c’était important de prévenir les candidats à cette aventure (…) »

Parlant des traversées périlleuses en quête de l’Eldorado du vieux continent, le messager dénonce l’immigration, en demandant aux enfants d’Afrique « pourquoi fuyons-nous? », en affirmant avec détermination et espoir « notre devoir, c’est d’affronter toutes les difficultés afin de réserver une autre Afrique à nos enfants ».

                                                                       Pourquoi nous fuyons?

L’album, entièrement enregistré en Côte d’Ivoire, marque particulièrement le retour au pays natal de l’artiste et un enracinement dans les méandres de sa culture, avec en langues locales ouest africaines. « Le monde est chaud » est un album très rasta, bercé par le reggae, où la liberté réside dans le sens que nous donnons aux textes de Tiken. Pour la suite, l’actualité de l’artiste va être essentiellement marquée par des concerts jusqu’en 2020.

Tiken sur la Particularité de cet album

La zone de libre- échange continentale entre en vigueur le 30 mai prochain

Les dirigeants africains l’ont décidé! La ZLEC (Zone de libre-échange continentale) ouvre ses portes pour une nouvelle étape du projet le 30 mai 2019. L’accord ratifié par 22 pays de l’Union Africaine se concrétise. Les jours à venir, l’accent va être mis sur le mode opérationnel du projet à Kigali.

Avec un produit intérieur brut estimé à 2,5 milliards de dollars  et un marché de 1,5 milliard de personnes, l’Afrique pourrait devenir la plus grande zone de libre-échange dans le monde avec la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale (ZLEC).  Signé le 21 mars 2018 par 49 pays membres de l’Union Africaine, à la date du 29 avril 2019,  22 pays ont ratifié l’accord en permettant ainsi au projet qui est né en 2012 et qui a pris corps il ya un peu plus d’un an à Kigali, d’entrer en vigueur le 30 mai 2019.

La concrétisation de la ZLEC va permettre de dynamiser le commerce panafricain. Selon  la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), ce marché considéré comme le plus grand depuis la création de l’Organisation mondiale du Commerce pourrait  accroître les échanges commerciaux intra-africains de 52,3 % par an, au moment où les flux commerciaux intra-africains ne dépassent pas 16% et que les échanges avec l’Europe sont estimés à 70%.

Par ailleurs, des analystes estiment que si le pic des attentes n’est pas réalisé à l’immédiat, la suppression des barrières non tarifaires, l’abaissement des droits de douanes et la simplification des procédures aux frontières des pays membres de la ZLEC pourront contribuer à augmenter les échanges intra-africains de 15 à 25% du commerce total du continent une décennie après le lancement du projet.

A noter que la phase opérationnelle du projet sera lancée lors du prochain sommet des Chefs d’états et de gouvernements  de l’Union Africaine en juillet 2019.

 

Dispositif d’Intelligence Stratégique Africaine : Think Tanks africains, porteurs d’enjeu

Les 9 et 10 Mai 2018, à Rabat au Maroc, s’est tenue la 2nde édition du Sommet des Think Tanks Africains, organisée par OCP Policy Center et l’Université de Pennsylvanie (USA) à travers son ‘’Think Tanks & Civil Societies Program’’.

Après en avoir fait l’exposé lors de nos travaux, le Think Tank Africa WorldWide Group, orienté Géostratégie (Géopolitique & Géoéconomie), a soufflé à l’oreille au Président Obansanjo pour un plaidoyer, de la pertinence de co-construire en Afrique, un Dispositif d’Intelligence Stratégique Africaine (DISA), entre nos Décideurs politiques en Afrique et la communauté des Think Tanks africains.

Des années 80 aux années 90, les Sociétés civiles ont accompagné les processus de démocratisation politique et électorale des pays africains. Ce fut le temps du Politique. Depuis 2000, c’est le temps de l’Economie. Et les Think Tanks sont attendus à jouer le même rôle sinon plus, que celui que les Sociétés civiles ont pu jouer dans le processus de démocratisation des sociétés africaines. Dans cette Afrique en mutation et en transition, la plupart des pays africains s’efforcent de passer de l’État-Administrateur-Gestionnaire d’hier vers un État Gestionnaire-Stratège, pour aller ensuite vers l’État Stratège-Prospectiviste. Le lancement de nouveaux Plans de développement économique et social, plus endogènes, plus inclusifs, plus trans-ministériels et trans-sectoriels, dans leur conception-élaboration, en est une parfaite illustration. Une nouvelle matrice en termes de politiques publiques, est marquée par la transition de la gestion de l’urgence et du court terme (réaction-action) vers la gouvernance stratégique et prospective (planification-action).

 

Le processus de démocratisation des sociétés africaines, de 1980 à l’an 2010, a été surtout financé par les capitaux extérieurs des Fondations occidentales, guidées en cela par leurs principes idéologiques (Démocratie et Libéralisme).

Depuis 2010, à la faveur du temps de la compétition économique mondiale en direction et en destination des Afrique, ces Fondations occidentales ne sont plus seulement dans le combat idéologique mais aussi dans la bataille mondiale des Marchés et du Business.

Quant à la communauté internationale, depuis l’an 2010, le Système des Nations-Unies, réoriente de plus en plus son financement sur le continent, non plus dans le développement économique des secteurs du Primaire et du Secondaire, mais davantage dans la lutte contre les maladies et épidémies, dans l’Humanitaire, dans la Lutte contre l’immigration irrégulière et dans la Lutte contre l’extrémisme violent. Disons-nous vers la Santé, la Paix sociale et la Sécurité collective.

Les Fondations occidentales et le Capitalisme marchand, de plus en plus, s’allient avec tact et intelligence pour financer Etudes-Enquêtes et Recherches en Afrique et dont la finalité est de mieux maitriser les Marchés africains pour mieux les pénétrer, et pour mieux conquérir et fidéliser le Consommateur africain. C’en est fini dans la praxis des Fondations occidentales et du Capitalisme marchand, d’un certain humanisme pour aider l’Afrique surtout au Sud du Sahara, à sortir de ses propres pièges de sous-développement.

En direction et à destination de l’Afrique, les Fondations occidentales, en parfaite synergie avec le Capitalisme marchand, sont dans l’Intelligence économique. Nous nous devons d’être dans l’Intelligence stratégique. Décideurs politiques et communauté des Think Tanks africains.

 

Sans quoi, l’Afrique restera et demeurera stratégique pour tout le monde. Sauf pour les Africains eux-mêmes. Pour que l’Afrique devienne stratégique pour l’Afrique, devenant un acteur, son propre acteur, il est attendu des Décideurs politiques et de la communauté des think tanks africains, à s’ouvrir mutuellement et davantage, pour co-construire un Dispositif d’Intelligence Stratégique Africaine (DISA). Pour que la recherche des think tanks universitaires et l’expertise de terrain des think tanks non universitaires, nourrissent la réflexion stratégique de nos Décideurs politiques.

Voilà, en substance, ce nous avons soufflé à l’oreille de celui que nous appelons affectueusement ‘’Baabaa’’, l’Africain de nationalité nigériane, le Président Olesegun Obasanjo.

 

Siré SY, Africa WorldWide Group                                                                                  

www.africaworldwidegroup.org

 

Samir Abdelkrim : « Le grand envol de l’Afrique numérique est déjà largement enclenché »

Fondateur de StartupBrics, une société de conseil, et auteur de Startup Lions, Samir Abdelkrim dresse un aperçu de l’innovation made in Africa après avoir parcouru le continent.

Journal du Mali : Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre un voyage de trois ans à travers l’Afrique ? 

Samir Abdelkrim : Le grand envol de l’Afrique numérique est déjà largement enclenché, mais en Europe on préfère encore et toujours regarder du côté de la Silicon Valley, qui continuera encore longtemps de faire rêver les start-ups en quête d’inspiration. Or, je pense que la prochaine grande révolution entrepreneuriale se joue bien ici… entre Bamako et Lagos, entre Niamey et Dakar, entre Cape Town et Tunis !  A-t-on seulement pris conscience que, selon le FMI, 12 des 20 pays à plus forte croissance dans le monde ne se situent pas en Asie mais… bien en Afrique !

Quels sont les atouts des starts-up africaines ?

L’innovation africaine est une innovation organique, faite de pragmatisme, qui répond et tourne autour de l’essentiel : l’humain. Elle doit répondre de manière très empirique aux problèmes du quotidien : le mobile fait office de PC, de carte bancaire, mais aussi de fenêtre sur le monde, via les réseaux sociaux. On dénombre déjà plus d’un milliard de téléphones mobiles en Afrique et ce n’est pas pour rien que des géants comme Facebook se déportent de plus en plus vers le mobile (rachat de l’appli Whatsapp) pour capter ce futur gisement de croissance dans un continent jeune, demandeur de nouvelles technologies et en plein boom.

Comment expliquer la révolution en cours ?

L’Afrique représente aujourd’hui la dernière frontière de l’économie numérique, et les choses s’accélèrent. Il est indéniable que depuis 2008 l’entrepreneuriat numérique africain est en plein essor, et que de plus en plus de jeunes talents commencent à émerger. Il y a encore 5 ans, l’entrepreneuriat tech était un domaine réservé à quelques hubs en Californie, à Paris, à Londres, à Tel Aviv…. En 2018, ce n’est plus le cas. Aujourd’hui depuis Casablanca, Bamako ou Abidjan il est possible de se connecter au réseau, de créer de la valeur, de la partager et même d’en vivre et de créer des emplois, en la monétisant grâce à internet. Pour les jeunes africains, il n’y aujourd’hui plus besoin d’aller à l’étranger pour se former. Il y a des écoles et, par le web et Youtube, certains ont même la possibilité d’apprendre seuls, avec des tutoriels ! Résultat : les entrepreneurs africains jouent désormais un rôle moteur et proposent des nouvelles applications innovantes.

Avez-vous vous remarqué des différences entre les différentes zones du continent ? 

La situation est très complexe, changeante, unique, d’un pays à l’autre ! Il n’y a pas une Afrique, mais plusieurs, avec différents pays, différentes cultures, différents modèles, différents écosystèmes et manières d’innover. Si on parle d’écosystème startup, on va trouver dans la « tech » des régions particulièrement dynamiques et en pointe, qui ont amorcé leur virage un peu plus rapidement que les autres.  On peut citer le Nigeria, le Rwanda ou le Kenya, mais aussi des pays que l’on n’attendait pas forcément comme le Cameroun, dont la partie anglophone a accueilli dès 2010 ActiveSpaces, l’un des premiers « tech hub » du continent africain. Mais il reste encore beaucoup à faire. On se rend compte avec le recul que même au Kenya, où une certaine maturité en termes d’entrepreneuriat et d’innovation a été atteinte, entreprendre dans les techs est loin d’être une partie de plaisir, à cause du manque de financement ou de la corruption et du poids de l’administration. Je préfère donc parler d’une impulsion, d’un amorçage, qui ne faiblit pas, qui s’accélère, avec un véritable engouement autour du numérique. Il permet de faciliter les choses, de rattraper pas mal de retard et de prendre de l’avance aussi, comme dans le paiement mobile qui est une véritable innovation d’usage africaine.

Comment se positionne l’Afrique francophone ? 

Contrairement aux idées reçues, l’Afrique francophone voie ses écosystèmes se développer à très grande vitesse. Ici rien n’est figé et tout progresse à vive allure : les communautés tech africaines sont de plus en plus structurées, dynamiques et suivent les mêmes tendances que la France et l’Europe : chaque semaine se créé quelque part un nouveau hub, espace de coworking, incubateur, accélérateur…  Personnellement, je pense qu’en matière d’innovation numérique, l’Afrique francophone a fait des percées importantes et n’a donc pas à rougir face à l’Afrique anglophone. L’aspect qui doit être renforcé et amélioré reste la perception de l’écosystème numérique francophone. Cela dépend de nombreux facteurs, comme la médiatisation, la formation, la professionnalisation, la création de davantage d’espaces d’innovation et le développement d’un tissu d’acteurs capables de prendre des risques en investissant dans les initiatives prometteuses, pouvant décoller dans les 5 prochaines années. Des pays comme le Kenya ou le Nigéria ont souvent incarné à eux seuls l’Afrique de l’innovation numérique. Mais, en partant à la découverte du continent du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, le contraste n’est plus aussi évident. Aujourd’hui on voit grandir et se renforcer une nouvelle génération de développeurs, d’entrepreneurs, qui bourgeonnent. A Dakar, par exemple, ils proposent des solutions capables de répondre aux standards internationaux en termes de qualité du produit : UX, ergonomie, méthodes de monétisation, potentiel de scalabilité. Ils se retrouvent et travaillent ensemble dans des incubateurs comme le CTIC Dakar ou des espaces de co-working comme Jokkolabs. Autre indicateur qui ne trompe pas, le Sénégal est le pays d’Afrique de l’Ouest où la contribution de l’internet dans le PIB (le iGDP) représentait dèjà en 2013 pas loin de 3,3%, soit davantage en proportion que dans de nombreux pays occidentaux.

Quelles sont les spécificités du e-commerce en Afrique francophone ?

L’émergence d’une classe moyenne africaine en plein essor créé de nouveaux besoins et de nouvelles habitudes, c’est un tremplin pour l’essor du e-commerce. Il existe un besoin important, auquel les start-ups doivent répondre chaque jour : éduquer le marché en passant toujours plus de temps à sensibiliser le client, l’utilisateur final. Il faut sortir de l’informel grâce au numérique ! Si dans des pays comme le Nigeria ou le Ghana les utilisateurs peuvent être prompts à utiliser les outils de l’économie numérique en les adoptant plus rapidement, si l’on se replonge dans l’Afrique francophone, du côté du Sénégal, du Niger, du Mali ou du Burkina Faso, je pense qu’il sera nécessaire d’accompagner la pénétration du marché avec du marketing éducatif. Le travail de sensibilisation conditionnera tout le reste. Pour le moment, le secteur privé africain a encore du mal à tirer les véritables dividendes du numérique : les entrepreneurs, les PME et même les grands groupes africains manquent de référentiels, de bonnes pratiques au niveau africain sur le digital. La bonne nouvelle, c’est que tout est à créer, à inventer, à expérimenter. Il n’y a pas le choix : il y a un besoin urgent de success stories !

FEI OGEF : 55 millions de dollars pour l’aider à atteindre 100 millions de dollars

La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé un nouveau fonds dédié à l’énergie hors réseau, le jeudi 4 janvier 2018, avec trois autres institutions financières. Ce fonds sera géré par le cabinet Lion’s Head Global Partners, focalisé sur certains pays de l’Afrique. 

Ce fonds de 55 millions de dollars est la contribution de quatre institutions financières. Il s’agit de la BAD dont la participation s’élève à 30 millions de dollars, de Calvert Impact Capital qui y contribue à hauteur de 10 millions de dollars, du Fonds pour l’Environnement Mondial avec 8,5 millions de dollars et enfin du Fonds Nordique de Développements avec un montant de 6 millions de dollars, qui propose en plus une bourse de 500 000 dollars pour l’assistance technique et administrative. Cette contribution de 55 millions de dollars est la première à la Facility for Energy Inclusion Off-Gird Energy Acces Fund (FEI OGEF), un fonds de financement mixte à raison de 100 millions de dollars. D’ici la fin du premier trimestre 2018, FEI OGEF devra faire part de l’état de sa première levée de fonds. 

Un moyen de développement pour l’Afrique

Une fois que la FEI-OGEF obtiendra ce fonds de 100 millions de dollars, il servira de prêt pour les entreprises de production d’énergie hors réseau. Ce fonds a pour objectif d’accélérer l’accès des pays de l’Afrique subsaharienne à une énergie propre. « L’objectif de ce fonds est d’attirer des investisseurs locaux comme co-prêteurs, alors qu’environ 600 millions de personnes en Afrique subsaharienne n’ont toujours pas accès à l’électricité », explique la BAD, dans un communiqué publié le 4 janvier.


Pour la gestion de ce fonds, elle sera confiée au cabinet Lion’s Head Global Partner à travers ses différents bureaux au Kenya, au Nigeria et au Royaume-Uni. Initialement, ces financements seront focalisés sur l’Afrique de l’Est, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigeria.

Les grandes dates africaines en 2018

À peine entamée, la nouvelle année est déjà bien chargée pour le continent avec au programme de nombreuses élections qui doivent avoir lieu, sous réserve d’un agenda maintenu. 2018 sera aussi une année charnière dans plusieurs autres domaines.

Après le report des élections communales et régionales de décembre 2017 à avril 2018, la tenue de la présidentielle attire l’attention des Maliens et de la communauté internationale en raison de la question sécuritaire actuelle du pays. Initialement prévue en juillet-août prochain, le défi à relever sera de taille : assurer un scrutin dans un pays où le terrorisme, le trafic de drogue et où l’intégralité du territoire n’est pas sous le contrôle total de l’État.

En novembre, devront se tenir les élections législatives qui scelleront ce cycle électoral qui fait de 2018, une année déterminante pour le Mali.

Liberia

Au Liberia, 2017 s’est terminé avec la victoire de George Weah à l’élection présidentielle. Pour rappel, l’ex star du Milan AC et du Paris Saint-Germain avait échoué à deux reprises avant de remporter le fauteuil présidentiel, le 26 décembre dernier. Il sera officiellement investi le 22 janvier prochain et succède à la première femme élue au suffrage universel dans un pays africain, Ellen Johnson Sirleaf.

Cameroun 

C’est dans un contexte de crise que le pays organisera ses prochaines élections présidentielles. Alors que le clivage entre la partie anglophone et francophone du pays est de plus en plus forte, le président en exercice, Paul Biya, va-t-il rempiler pour un quatrième mandat ? Quid de son grand rival John Fru Ndi, du parti Social Democratic ? Pour l’heure, une dizaine de candidats sont connus et les principaux challengers ne se sont pas (encore) prononcés sur ce sujet.

Coupe du Monde

Ils ne seront que cinq à représenter le continent lors de la compétition mondiale de football. Le Nigeria, le Sénégal, le Maroc, la Tunisie et enfin l’Égypte défendront les couleurs de leurs nations respectives, en Russie du 14 juin au 15 juillet.

Maroc

Pour les férus du ballon rond, ce début d’année s’annonce bien avec le Championnat d’Afrique des nations qui se tiendra du 12 janvier au 4 février, à Rabat au Maroc. Le coup d’envoi se fera le 13 janvier lors du match d’ouverture qui verra s’opposer le pays hôte et la Mauritanie.

Toujours au Maroc, le premier TGV – train à grande vitesse – du continent sera sur les rails. Le royaume chérifien espère que ce nouveau moyen de transport sera opérationnel dès cet été. Le train va relier Tanger à Casablanca, en un peu de deux heures grâce à une vitesse de croisière de 320 km/h.

Île Maurice 

Grande première sur le continent, le pays organisera la prochaine édition du World Islamic Economic Forum (WIEF). Après les éditions de Londres, Kuala Lumpur et Astana, c’est au tour de Port-Louis d’accueillir cet événement. Selon les organisateurs de cette rencontre, Maurice sera le point de rencontre entre l’Afrique et l’Asie.

Des fonds pour booster les exportations entre les pays africains

La société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC), membre du groupe de la Banque Islamique de Développement et la Banque Africaine d’Import-export (Afreximbank) ont signé deux accords d’intermédiations, l’un à 100 millions de dollars et l’autre à 50 millions d’euros, le 21 décembre 2017, à Dubaï. Ces sommes seront investies afin de promouvoir le commerce à travers l’Afrique.

Ce partenariat a été initié pour faciliter le financement des exportations entre les pays africains, ainsi que le reste du monde. Ces accords ont été signés au cours du forum afro-arabe sur le financement du commerce, organisé par la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA). Cette collaboration permettra la réalisation du programme des Ponts du commerce arabo-africains (Arab Africa Trade Bridges). Ainsi, ce programme est un programme régional de promotion du commerce et vise à relever un nombre de défis entre les deux régions et à renforcer la coopération sud-sud.

Des fonds  pour booster le commerce entre Afrique

Les fonds seront utilisés pour soutenir les achats des fournisseurs issus des pays membres et non membres. Ils seront encore investis dans les achats locaux, enfin de promouvoir le commerce à travers l’Afrique. « Ce partenariat s’inscrit dans le cadre de l’engagement de l’ITFC visant à soutenir le développement des exportations des pays africains qui représentent un levier important vers la croissance durable, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté », a déclaré Hani Salem Sonbol, Directeur Général de l’ITFC.

Une réelle opportunité pour l’Afrique

Les deux accords Murabaha [Intermédiation : NDLR] ont été signés, lors du forum afro-arabe sur le financement du commerce. Cet évènement était axé sur l’identification des perspectives et des opportunités entre les pays arabes et l’Afrique pour le développement des flux commerciaux dans ces régions. « Afreximbank considère l’accord de partenariat comme une importante étape vers une plus grande collaboration dans le cadre de la vision commune de la Banque et l’ITFC », a annoncé M. Amr Kamel, vice-président exécutif d’Afreximbank.