Aigles Dames : clap de fin pour Touty Gandega

L’histoire aura duré cinq ans. Durant lesquels, Touty Lucie Gandega, de son nom complet, a porté les couleurs du Mali dans de grandes compétitions, dont deux Afrobasket et une Coupe du monde. Malgré des débuts avec la France dans les équipes de jeunes, elle choisit en 2017 le Mali, grâce à sa sœur Diana Gandega qui a joué pour le pays également. La meneuse explique sa décision par un désaccord avec les tactiques du sélectionneur espagnol du Mali Joaquin Brizuela et par sa volonté de laisser la place aux plus jeunes. La joueuse de 31 ans, qui rêvait de jouer une Coupe du monde, s’est aussi faite remarquer par ses prises de position, qui l’ont poussé à boycotter l’Afrobasket 2021. Durant son parcours, elle a remporté deux médailles de bronze aux Afro Basket 2017 et 2019. Elle avait terminé meilleure meneuse des deux compétitions. 

Coupe du monde de basket féminin : les raisons d’une débandade

Parti en Australie pour la Coupe du monde avec de grandes ambitions, le Mali, repêché après le forfait du Nigeria en raison d’une crise de gouvernance au sein de sa fédération, aura bu le calice jusqu’à la lie.

5 matchs de groupes, 5 défaites. Une élimination sans gloire et des rencontres qui ont illustré la grande différence de niveaux entre les équipes. Il y avait le Mali et les autres. Pour leur entrée en lice, les Aigles Dames ont perdu contre le Japon, considéré comme l’adversaire le plus faible du groupe (89-56). Elles ont perdu une seconde fois face à l’Australie, pays hôte (118-58) et 74 à 59 face à la France, dans ce qui aura été leur match le plus accroché. Le chemin de croix s’est poursuivi contre la Serbie (81-68) et ce mardi face au Canada (88-65). Selon l’entraîneur des U-16 Dames Oumar Sidiya Maiga, le temps de préparation pourrait être une cause de cet échec cuisant. Les Aigles Dames ont eu trois semaines de préparation, d’abord à Bamako puis à Sydney, en Australie, où elles sont arrivées le 10 septembre pour s’acclimater une dizaine de jours. Parmi les 12 sélectionnées par l’entraîneur espagnol Joaquin Brizuela, seules quelques-unes ont tenu leur rang. Sika Koné, leader de cette équipe à 20 ans, qui a les meilleures statistiques et dont le double-double face à la France, 18 points, 18 rebonds, a impressionné. Djeneba N’Diaye et Maimouna Haidara se sont démenées pour l’aider dans cette sélection, que des observateurs ont louée pour son mélange générationnel. Mais finalement ce sont les jeunes qui l’ont portée à bout de bras, signe que les joueuses d’expérience ont sûrement fait leur temps.

Prévisible

Ce qui pourrait grandement expliquer le parcours en dents de scie du Mali est le jeu trop stéréotypé de l’équipe, basé sur la pénétration. De fait, un schéma dans lequel l’adversaire défend en zone, ce qui fut souvent le cas. Le Mali manque de joueuses capables de prendre des tirs à l’extérieur pour obliger l’adversaire à casser sa défense pour s’occuper des shooteuses. En dehors des parquets, le Mali s’est aussi illustré de manière négative, avec une bagarre en pleine zone mixte entre Kamite Elisabeth Dabou et Salimatou Kourouma. Touty Gandega, la meneuse, s’est excusée au nom de l’équipe, mais cet épisode illustre toutes es difficultés du Mali lors de cette compétition.

Houssein Mohamed Saloum : « Gagner la compétition est notre objectif »

Elle a raté de peu la qualification pour la Coupe du monde féminine, mais le calendrier 2019 de l’équipe nationale Dames du Mali reste chargé. Le sélectionneur, Houssein Mohamed Saloum, dévoile les ambitions des Aigles Dames.

Que pensez-vous du groupe du Mali au tournoi UFOA (8 – 18 mai) ?

C’est pour nous un tournoi préparatoire, pour nous faire mieux appréhender les échéances à venir, notamment les Jeux Africains et les qualifications pour les Jeux Olympiques. C’est la deuxième fois que le Mali est invité, ce qui montre la valeur de l’équipe. Nous sommes avec le pays organisateur, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Togo. C’est un groupe relevé, même s’il est vrai que par le passé nous avons toujours obtenu de bons résultats contre les deux dernières équipes. La Côte d’Ivoire, nous la rencontrons très souvent. Nous nous retrouverons d’ailleurs au deuxième tour des qualifications pour les J.O. C’est un indicateur pour jauger l’équipe. Les Ivoiriennes auront un esprit revanchard (Le Mali a éliminé la Côte d’Ivoire de la course à la qualification à la CAN 2018). Qu’à cela ne tienne, chacun joue avec ses armes. Nous nous devons de gagner et nous allons aborder cette compétition avec l’objectif de la gagner. L’année dernière, les conditions n’étaient pas bonnes, mais cette année je pense que nous ferons un bon résultat.

Le Mali affrontera les Ivoiriennes dans deux compétitions distinctes en peu de temps. Est-ce un avantage ?

Le tirage est toujours hasardeux. Nous n’en tenons pas compte. Nous évaluons plutôt ce que nous faisons, la réalité du terrain et ce qui se passe le jour du match.

Comment expliquez-vous les performances en hausse des Aigles Dames ?

Chaque entraineur a ses plans. À mon arrivé à la tête (2016) de cette sélection, je n’avais jamais entrainé de dames. Ce n’est que du travail. Nous les avons préparées mentalement, en leur disant que nous devions progresser. En 2016, l’équipe a manqué de justesse la qualification pour les demi-finales. Il y a eu des défaillances, notamment sur les plans physique et du jeu. Nous nous sommes donné les moyens de les corriger. La confiance s’est installée, ce qui nous a valu notre parcours de 2018. Nous n’avions même pas de championnat, mais nous avons joué des matchs amicaux contre les hommes. Ce qui a insufflé plus de rigueur aux joueuses

Le Mali étrille le Cameroun

Le Mali s’empare de la deuxième place de son groupe, après sa victoire contre le Cameroun (69-35). Dans un match à quitte ou double pour cette seconde place, les Aigles dames n’ont pas tergiversé et ont infligé une cinglante défaite à cette équipe camerounaise qui la veille avait promis une victoire contre le Mali.

Quatrième victoire en cinq matchs de poule pour le Mali. Cette précieuse victoire porte la marque d’une joueuse assez inattendue, Mariam Coulibaly, sœur de la championne Naignouma Coulibaly, qui avec ses 19 points a guidé le Mali sur la voie du succès. Elle a parfaitement suppléé son aîné, qui coupable de deux fautes en moins de cinq minutes a dû céder sa place pour ne pas voir son match prendre fin prématurément. Grace à six points de Coulibaly et à sept de la capitaine Tirera, le Mali se détachait lors de ce premier quart (19-7). Lors du second quart, Coulibaly posait énormément de problèmes à la défense camerounaise en la poussant notamment à la faute. Pas maladroite du tout, elle réussit un sans-faute aux lancer-francs (4/4) et finit avec 14 pts à la mi-temps, donnant au Mali une avance de 17 pts (38-21). A la reprise, les Lionnes essayèrent tant bien que mal de revenir mais c’était mission impossible. La faute à une bonne défense malienne, qui obligeait les camerounaises à tenter des shoots très difficiles. Le banc camerounais seulement auteur de cinq points n’a pas non plus été d’une grande aide. Kankou Coulibaly (7 pts) et Diakité Ramata (6 pts) permirent aux Aigles dames d’entrevoir sereinement le dernier quart du match (51-27).

Dans un dernier quart maîtrisé, où le coach a eu l’occasion de faire tourner l’effectif, le Mali a inscrit des paniers sur des contres rapides (69-35), score final. Le Mali se prépare désormais pour son quart de finale contre l’Egypte vendredi prochain, une opposition différente de tous ce que les maliennes ont connu jusqu’alors et elles devront s’adapter.

 

 

Le Mali surclasse la Centrafrique

Le Mali enregistre sa troisième victoire en quatre matchs dans son Afrobasket. Face à une équipe de Centrafrique qui n’aura finalement été qu’un sparring partner, les coéquipières de Naignouma Coulibaly se sont imposées (97-38).

Le Mali n’avait pas de temps à perdre mardi soir, le départ canon du match l’atteste. En moins de trois minutes dans le premier quart, le Mali menait (12-0) face à équipe centrafricaine certes limitée mais très accrocheuse. La meneuse Touty Gandega, très adroite a inscrit sept points sur les douze de l’équipe. Défensivement agressives, les Aigles dames ont notamment fait la différence sur des contres bien menés. L’adversaire asphyxié par le marquage perdait beaucoup de ballons, et derrière ça jaillissait vite pour aller conclure (31-8) à la fin des premières dix minutes. A la reprise, le coach reposait ses joueuses cadres. Ce qui eut pour conséquence de couper un petit peu l’élan malien. La réussite offensive laissait à désirer, néanmoins Kankou Coulibaly, également très en verve inscrivait dix points et permettaient aux Maliennes d’atteindre la pause avec un écart de 27 points (51-24).

Au retour des vestiaires, le coach alignait son cinq majeurs pour corser l’addition. Et le résultat escompté fût au bout. Grace aux 11 pts de la capitaine Tirera et aux 15 de Ramata Diakité, les Maliennes se détachèrent au score (83-31). Le dernier acte fut une consécration pour des joueuses qui jusque ici n’avaient pas encore été au top de leurs formes. Fatoumata Bagayoko, particulièrement maladroite lors des trois premières rencontres mettaient quatre shoots à trois points dans ce match et enflammait le public, venu très nombreux. Aissata Boubacar Maiga, petite sœur de la légendaire Hamchetou Maiga régalait elle aussi par son explosivité et sa dextérité à la finition. Sa fiche statistique à la fin de la rencontre était de 12 pts, 5 rebonds, 3 passes et 4 interceptions en 22 minutes de jeu, autant dire une prestation aboutie.

Le Mali se tourne désormais vers sa rencontre de demain face au Cameroun, extrêmement important pour le classement final. Le coach du Mali Sylvain Lautié, a d’ailleurs rappelé que son équipe devra battre les Camerounaises pour ne pas finir à une place non souhaitée.

 

Afrobasket : Le Mali toujours dans le jeu

Après sa défaite hier face à l’Angola, le Mali a renoué avec la victoire face à la Côte d’Ivoire. Au terme d’une rencontre très disputée au début, les Aigles dames se sont finalement détachées au score et offert une bouffée d’air frais avec cette victoire.

Le Mali devait impérativement l’emporter pour ne pas sombrer dans le doute, c’est chose faite. Face à une vaillante équipe de la Côte d’Ivoire, les Aigles dames ont dû batailler pendant une bonne partie de la rencontre pour s’imposer (39-61). Portée par une grande Touty Gandega, auteure de10 points à 100% sur trois points, l’équipe remportait le premier quart (17-13). Dominées dans la raquette, les Ivoiriennes adoptèrent une défense zone lors du second quart pour obliger les Maliennes à tenter des shoots extérieurs. Une tactique qui se retourna finalement contre elles. Les Maliennes inscrivaient 16 points de plus tout en limitant les Ivoiriennes à 6 points et rentraient donc à la pause avec une confortable avance (33-19). Le retour fut un petit plus dur pour nos Aigles dames, qui émoussées laissaient les Ivoiriennes revenir dans la partie et reprendre espoir, notamment sous l’impulsion de sa meneuse Kani Kouyate (meilleure marqueuse de son équipe) (42-31).

Sentant la menace plus proche, les Maliennes remirent un nouveau coup d’accélérateur lors des dix dernières minutes. Nangnouma Coulibaly en double-double (12 pts, 13 rebonds) a été une nouvelle fois très précieuse des deux côtés du terrain. L’apport du banc malien (27 pts contre 7 pour la Côte d’Ivoire) a également été déterminant dans cette victoire qui remet le Mali sur les rails pour la suite de la compétition. Ce lundi 21 août, étant la journée de repos, le Mali jouera son prochain match mardi contre la Centrafrique.

 

Basket-ball : Le Mali sur le toit de l’Afrique

Le Mali est Champion d’Afrique. Cette phrase, qui sonne comme une douce mélodie à l’oreille des Maliens est devenue quasi quotidienne. Dernière date, le samedi 12 août 2017. Pour la cinquième fois d’affilée, l’équipe cadette féminine a remporté l’Afrobasket U-16. Le Mali est la seule équipe à avoir inscrit son nom au palmarès de cette compétition depuis ses débuts, en 2009. Pourquoi tous ces titres ? Qu’est ce qui place le basket malien au-dessus de l’Afrique ? Plongée dans l’univers de ce sport qui, sans faire énormément de bruits, s’impose comme la discipline de référence au Mali.

Place au spectacle. C’est ce vendredi que débute le 25ème Afrobasket senior féminin. Neuf jours de compétition pour déterminer la Championne d’Afrique et les équipes africaines (2) pour le prochain Championnat du monde.  Le pays va vibrer au rythme des passes perforantes, des rebonds captés à l’arraché, des shoots à trois points et des tirs au buzzer (dernière seconde). C’est la deuxième fois, après 2011, que le Mali organise l’Afrobasket. Cette année-là, les Aigles dames avaient échoué aux portes de la finale et fini troisièmes de la compétition. Une place que l’équipe entend améliorer pour trôner sur le toit de l’Afrique. « Gagner cette compétition, c’est l’objectif. On va se répéter, mais tout le monde le sait, nous sommes à Bamako, c’est un fait. Il y a aussi des places pour le Championnat du monde, donc il faudra au moins être en finale. Mais y être ne suffira pas, ni pour nous, ni pour le pays » assure Touty Gandega, qui a joué pour la sélection junior de la France et qui va disputer son premier Afrobasket. L’entraineur français de l’équipe, Sylvain Lautier, préfère rester prudent et ne pas trop présumer des capacités de l’équipe. « Il faut déjà gagner le premier match (contre la Tunisie), avant de penser à gagner la compétition. Nous l’aborderons match après match. Essayons d’être concentrés sur cet objectif » tempère-t-il.

L’équipe dispose pourtant de capacités qui donnent à espérer, un alliage générationnel entre de nouvelles venues et des rescapées de la campagne victorieuse de 2007. Une association de physique et d’explosivité, d’expérience et de fougue qui devrait faire des étincelles. Néanmoins, la route vers un éventuel sacre sera longue. Elle passera par des concurrents féroces, comme le Sénégal (tenant du titre) ou encore l’Angola, qui viseront une énième victoire. « Nous avons une triple pression : jouer à domicile, 10 ans après le titre remporté au Sénégal, et les trophées décrochés par les jeunes. Cela fait deux mois que nous nous préparons. Nous avons joué deux matchs amicaux pour deux victoires, donc tout va bien pour le moment », analyse la capitaine de l’équipe, Meiya Tirera.

Quart temps 1 : Le pourvoyeur de titres

Veni, vidi, vici. Telle pourrait être la devise des équipes maliennes, tant leur parcours dans les différentes compétitions de jeunes est conquérant. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le Mali a remporté 14 trophées en basket (6 chez les juniors, 5 en cadets, 1 chez les seniors, 1 médaille d’or lors des Jeux africains, pour les filles, et 1 chez les cadets garçons).  Le dernier, remporté en juillet, est le premier de l’histoire pour une équipe masculine de basket au Mali. « Le secret de la réussite, c’est le travail. Nous avons mis un accent particulier sur la formation des formateurs. Nous nous sommes dit que pour que les enfants apprennent mieux il fallait que les entraineurs soient au top » explique Jean-Claude Sidibé, Président de la fédération malienne de basket ball, qui, depuis sa prise de fonction en 2014, organise chaque année des camps de formation pour les entraineurs. Au moins quinze stages (entraineurs et arbitres) ont été organisés en l’espace de trois ans. Et le résultat est probant. Les équipes de jeunes du Mali planent littéralement au-dessus de leurs adversaires, qui ne peuvent que constater, impuissants, les nombreux succès des Maliens. « Il n’y a que l’Égypte qui arrive un peu à titiller le Mali, mais elle ne tient pas physiquement face aux nôtres. L’équipe du Mali fait peur, elle a un ascendant psychologique sur ses adversaires et les victoires le montrent bien » soutient Massiré Tounkara, administrateur du site Basket Mali.

QT2 : Le meilleur vivier d’Afrique   

Depuis 10 ans, le Mali est la seule nation africaine à avoir participé à toutes les Coupes du monde dans les catégories jeunes. Lors du récent sacre des U-16 garçons en juillet, le coach avait à sa disposition 230 jeunes joueurs pour 12 places. « Les garçons n’avaient encore rien prouvé. Nous avions besoin de changement et, au final, le résultat parle pour nous », justifie l’entraineur des Champions, Mamoutou Kané.  Dans le groupe figurait un jeune qui s’est particulièrement illustré lors de la compétition. Siriman Kanouté, MVP et meilleur marqueur (198 points) de la compétition. Bien avant la finale face à l’Égypte, qu’il a grandement contribué à remporter, il avait déjà attiré l’attention des observateurs grâce à un match XXL face à l’Ile Maurice. Un double – double monstrueux (dix unités ou plus dans deux catégories de statistiques différentes) de 50 points et 11 interceptions, auxquels il faut ajouter quatre passes décisives. Juste stratosphérique. Une performance digne des plus grands. « Le Mali est un pays de basket, il suffit de faire un tour en ville pour voir le nombre de jeunes qui pratiquent ce sport. Ce sont des jeunes qui vont ensuite disputer les différentes coupes. Il n’y a aucun moyen de les arrêter. C’est assez logique que nous soyons au- dessus en Afrique et je ne vois aucune nation africaine surpasser le Mali dans les années à venir », souligne Sega Kanouté, père du jeune Siriman et ancien international malien.

Conscient de l’émergence de véritables diamants bruts,  des recruteurs américains étaient en prospection ici il y a de cela quelques mois pour évaluer les talents. « Ils ont décidé de venir s’installer au Mali pour trois ans parce qu’ils ont jugé que le potentiel du Mali était inégalé. En outre, nous sommes des Sahéliens, donc très grands. C’est un très énorme atout » assure le président de la FMBB.

QT3 : Des centres formateurs

Il a été crucial dans les campagnes victorieuses de nos différentes équipes. Selon le DTN du basket, Alkaya Touré, il y en aurait plus de 150 dans tout le pays. « Tous ceux qui n’ont pas été dans un centre de formation très tôt ne peuvent pas prétendre atteindre le sommet et devenir professionnels. Aujourd’hui, les enfants vont très vite dans les centres pour apprendre, et, forcément, lorsqu’ils grandissent, ils atteignent l’élite », ajoute-t-il.  Promoteur du Centre Alkaya Touré (CAT), qui opère depuis 1995, il a formé près de 2 500 jeunes. La championne d’Afrique 2007, Fatoumata Bagayoko, mais aussi Nassira Traoré, qui a participé aux Jeux Olympiques de Pékin de 2008, en sont notamment issues. « Les derniers résultats du Mali sont les fruits des centres » renchérit Touré.  S’il a été pionnier en la matière, dans son sillage plusieurs autres ont vu le jour. Le Centre Faso Kanu a débuté ses activités en 2005. Il accueille entre 200 à 250 jeunes par an, des filles pour la plupart, et impose des conditions de travail « spartiates » à ses aspirantes. La rançon de la gloire, pourrait-on dire. « Chaque jour sans exception c’est entrainement de 15 h à 22 h, même si les conditions météorologiques ne s’y prêtent pas. Nous voulons que les jeunes fassent preuve d’une grande volonté pour réussir » se réjouit Ali Traoré, promoteur du centre. « Actuellement, neuf de nos jeunes sont aux États-Unis » confie-t-il fièrement.

QT4 : Le revers de la médaille   

Malgré les nombreux succès et les ambitions affichées, tout n’est pourtant pas rose dans le monde du basket ball malien. « Ces succès sont pour moi l’arbre qui cache la forêt. Nos clubs connaissent une période de disette qui devient pesante », relativise Tounkara. Depuis 2008, autant dire une éternité, aucun club malien n’a en effet participé à une compétition africaine. Dans les sélections nationales masculines, n’eut été la récente victoire chez les cadets, le passage à vide était assez inquiétant. « Pour la plupart, les garçons viennent au basket lorsqu’ils savent qu’ils n’ont pas la chance d’être footballeurs. De fait, il leur manque les notions de base » explique le DTN. Chez les seniors, le constat est encore plus dramatique. Plusieurs joueurs refusent pour l’heure d’honorer l’appel à la sélection, car l’entraineur de l’équipe n’est pas un étranger. « Nous avons toutes les peines du monde pour faire venir les joueurs. Un seul, sur sept, a confirmé sa venue. Nous allons continuer à travailler pour prouver que nos techniciens locaux peuvent faire le boulot » espère le Président Sidibé. Une situation qui n’éteindra pas les ambitions maliennes pour l’Afrobasket senior masculin du mois prochain, espère-t-il.