À la croisée des chemins : la migration au sens positif

Du 17 au 25 Novembre, les chemins se croisent à Bamako, Kayes et Sikasso. A contrecourant, de l’actualité pernicieuse sur la migration, « A la croisée des chemins » souhaite montrer l’apport positif à la culture, sous toutes ses formes,  de la migration.

Ce vendredi débute le programme culturel « A la croisée des chemins », qui vise à montrer la contribution de la migration aux cultures française, allemande et malienne. A l’initiative du fonds culturel franco-allemand, rappelons-le deux pays qui ont réglé leurs différends d’antan en  favorisant le dialogue et la coopération culturelle, le débat d’idées sous forme de conférences thématiques, les manifestations culturelles et artistiques permettront de valoriser l’influence de la migration sur « les scènes culturelles et les pratiques artistiques ».

« On est en train de passer dans un autre monde. Le monde se dé-racialise » souligne Jean-Louis  Duvauroux, écrivain philosophe et l’un des conférenciers au programme, qui se qualifie d’afro-ascendant. Alors qu’encore samedi, un quotidien allemand a établit une liste de 33 293 migrants clandestins morts en essayant de rejoindre l’Europe entre 1993 et 2017, « A la croisée des chemins » consiste à relever les vertus du métissage dans le contexte malien. Qui dit flux migratoire, dit découverte de l’autre et de soi qui a pour conséquence la création d’une identité hybride et métissée. C’est ce métissage et ses conséquences positives sur la culture qui seront à l’honneur pendant toute une semaine dans trois différentes villes maliennes. Si bamako est la capitale du Mali, il est juste de rappeler que Kayes et Sikasso sont les villes d’où le plus grand nombre de migrants maliens entament leur voyage au périple, souvent de leurs vies. Les routes du Mali ont été vecteur de brassage et d’échanges de personnes, mais également des biens artistiques venant d’Europe ou du Mali. Ces routes, chemins empruntés tout au long du voyage est et a toujours été les lieux privilégiés d’échanges d’oeuvres culturels.

Le programme culturel s’adresse à un public le plus large possible et assez diversifié eu égard de la diversité culturelle et artistique des manifestations notamment le cinéma au grand air à Sikasso, la prestation musicale de Fatoumata Diawara, le défilé du célèbre Xuly Bêt, les débats d’idées au sein de l’université des Lettres et de Sciences humaines de Bamako.La double question que se pose les organisateurs, « comment la migration sert la culture, et comment la culture sert la migration » sera discuté, débattu, mis en évidence dans ses différents emblèmes culturels au Mali.