Alpha Barry : « La sécurité au Mali, c’est aussi la sécurité au Burkina »

Présent à Bamako à l’occasion du sommet du G5 Sahel, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Burkinabè de l’extérieur a accordé une interview à Journal du Mali. Alpha Barry aborde les enjeux sécuritaires de l’espace commun et l’engagement du G5.

Les réunions du G5 Sahel concernent habituellement les questions de défense. Pourquoi celle de Bamako a-t-elle été élargie aux ministres des Affaires étrangères ?

Les ministres des Affaires étrangères sont assez importants dans ce genre de dispositif. On a mis en place, récemment à Niamey, une force mixte de sécurisation des frontières et pour son fonctionnement, il y a un plaidoyer à faire au niveau international. Ce plaidoyer ne peut être effectué que par les ministres des Affaires étrangères qui sont quotidiennement en contact avec les amis et partenaires. La plupart des ministres des Affaires étrangères sont également en charge de la coopération internationale, donc nous sommes en relation avec les pays donateurs ou des institutions internationales pour les mobiliser à la cause de nos pays, car le G5 n’est pas que sécurité.

Quelles sont les autres missions du G5 Sahel ?

Il ne saurait y avoir de sécurité sans développement. C’est pourquoi, les chefs d’État des cinq pays ont décidé de conjuguer leurs efforts en créant le G5 Sahel avec pour objectif de coordonner les politiques et stratégies de développement et de sécurité dans le but de faire de ces pay un espace économiquement intégré, socialement prospère et culturellement riche.

Pourquoi la création d’une force mixte entre le Mali, le Burkina et le Niger, membres du G5 ?

La force mixte est une déclinaison du côté opérationnel du G5. Les pays du champ s’organisent pour faciliter la poursuite contre les terroristes, ce qui signifie que les pays membres peuvent désormais mener des opérations le long de leur frontière pour contrer les différentes menaces qui se présentent à eux.

Il a été question en fin 2016 du retrait d’une partie du contingent burkinabè déployé au sein de la MINUSMA. Où en est-on ?

La sécurité du Mali, c’est aussi celle du Sahel et du Burkina. Nous avons le plus gros contingent de la MINUSMA avec deux bataillons qui font 1 760 hommes. C’est un devoir pour le Burkina de participer à la sécurisation du Mali. Le seul retrait que nous faisons c’est le retrait de notre bataillon du Darfour. Au Mali, nous avons parlé de redéploiement des forces burkinabè. Seulement deux compagnies vont se détacher pour s’installer à Douentza dans la région frontalière au Burkina.