« An ka ben » : l’appel de l’Ensemble instrumental

C’est une pépite que vient de produire l’Ensemble instrumental national du Mali ! Le quatrième album du groupe, connu comme représentant de la variété musicale de la culture malienne, est un message destiné au Mali et au monde.

« Une formation qui a été créée en 1961 et qui est à son 4e album, il faut reconnaître que nous avons un rythme lent », déplore Moussa Mariko, directeur artistique de l’Ensemble instrumental national du Mali depuis 2010. Ce quatrième opus, intitulé « An ka ben », regroupe 12 titres inédits évoquant des sujets d’actualité pour le Mali. « Il y est question de paix, d’entente et de cohésion sociale ». Mais aussi de bienveillance, de leadership et d’autonomisation de la femme, d’agriculture, d’éducation, d’hospitalité mais aussi d’hommage aux pères des indépendances africaines, le tout dans les principales langues du pays (songhoï, peul, dogon, bambara, etc.)Chanter la paix « Après l’interdiction des manifestations à cause de l’état d’urgence, nous nous sommes retrouvés un peu désoeuvrés. Le ministère de la Culture nous a alors demandé de chanter sur la paix. Nous avons ainsi créé plusieurs morceaux sur ce thème, et c’est comme cela que l’idée de l’album est venue », se souvient M. Mariko. Les autres titres ont été composés dans la foulée pour permettre un retour remarqué sur le marché du disque, même s’il faut souligner que la grande majorité des morceaux de l’Ensemble national, qui se comptent par dizaines, a fait l’objet d’exploitation commerciale et est même disponible sur les plateformes de téléchargement officielles.Chanter le Mali Initialement prévu pour fin décembre, le lancement de « An ka ben » a été reporté suite au décès de la griotte Diallou Damba. En attendant qu’une nouvelle date soit fixée pour faire connaître officiellement l’album au public, on retrouvera le groupe lors des activités du sommet Afrique-France que Bamako accueille dans moins de dix jours. « Nous sommes en train de travailler avec le chorégraphe malien internationalement reconnu Sékou Kéïta, Babani Koné, Ami Koïta et Tata Bambo (anciennes sociétaires de l’Ensemble, ndrl), Bassékou Kouyaté et Aira Arby, entre autres. Nous devons livrer un spectacle devant les hôtes du Mali et nous le préparons activement », explique le directeur artistique.L’Ensemble instrumental national du Mali a pour mission de prospecter, répertorier et mettre en valeur l’héritage musical du Mali. Il est composé d’une quarantaine d’artistes, chanteurs et instrumentistes, avec statut de fonctionnaires émargeant au budget de l’État.