Formation des conseillers économiques : Pour mieux vendre la destination Mali

Le ministère des Affaires étrangères a abrité lundi 9 décembre la cérémonie d’ouverture du séminaire de formation des conseillers nommés dans les représentations diplomatiques et consulaires. Elle est organisée par le ministère des Affaires étrangères et l’Agence pour la promotion des investissements au Mali (API).

Vendre la destination Mali. Voilà à quoi s’attèle une cinquantaine de conseillers diplomatiques et consulaires prenant part à ce séminaire de formation. L’objectif général est de mettre en place une stratégie de promotion économique du Mali.

« Ce séminaire de formation va permettre aux conseillers diplomatiques et consulaires de réaliser leur mission avec succès », se félicite Moussa Touré, le Directeur général de l’Agence pour la promotion des investissements au Mali.

« A l’issue de cette formation, les conseillers diplomatiques devraient être capable de négocier au nom de l’Etat et de faire une meilleure diffusion de la destination Mali sur la scène internationale. Ils devront aussi pouvoir fournir des informations utiles aux potentiels investisseurs grâce à la maîtrise des outils nécessaires pour favoriser l’attractivité du Mali », a expliqué Gouro Diall, secrétaire général  du Ministère des affaires étrangères. Cette cérémonie du genre est à sa deuxième édition.

La destination Mali est-elle attrayante pour les investisseurs ?

Contribuer à l’amélioration du climat des affaires au Mali est l’une des missions assignées par l’État à l’Agence pour la promotion des investissements (API), dont les initiatives en ce sens se multiplient. Mais, aujourd’hui, l’attractivité de la destination Mali est-elle de mise ? Comment se portent les nouvelles entreprises qui s’installent dans le pays ?

Dans le dernier classement Doing Business 2019 publié par la Banque mondiale sur la facilité de faire des affaires, le Mali a régressé de deux places. Il est désormais 145ème sur 190 classés. Selon Ibrahim Touré, responsable Relations investisseurs à l’API Mali, ce recul est dû au fait que « le Mali n’a entrepris qu’une seule réforme en 2018, tandis que plusieurs pays de la région Afrique subsaharienne en ont entrepris plus de 107 sur la même période ». À l’en croire, cette régression ne sera pas très visible dans l’évolution des investissements au Mali. Il faut plutôt poursuivre la consolidation des acquis, « communiquer sur ce qu’il y a de positif et que le Doing Business ne fait pas ressortir ».

Paradoxes En réalité, malgré la « mauvaise note » du Mali, le climat des affaires est relativement stable aujourd’hui et de nouvelles entreprises s’implantent dans le pays. Parmi celles-ci, Syinix Electronics, appartenant au groupe chinois Calcare Techonology, vient de boucler une année de présence sur le marché malien. Lancé en septembre 2017, elle représente la branche électroménager de sa maison-mère. « Même si les conditions ne sont pas toutes roses, en s’installant au Mali Syinix Electronics s’est associé à des distributeurs officiels à qui reviennent tous nos produits et donc la gestion des taxes sur importation », confie Djibril Sanogho, Country manager de la société. La marque est déjà plutôt bien installée à Bamako et a d’ailleurs amorcé son expansion dans les régions, notamment à Koutiala, Ségou, Sikasso et Kayes.

Par ailleurs, considéré comme l’entreprise la plus influente de l’industrie de la radiotélévision chinoise, qui se développe en Afrique, le groupe de médias chinois Startimes s’est installé il y a peu en proposant ses services de télévision numérique aux Maliens. Avec plus de 440 chaines et des émissions diffusés en 10 langues, le groupe offre une alternative de plus sur un marché compétitif dans le pays.

Le Mali est donc une destination attrayante pour les investissements étrangers. Plusieurs entreprises se positionnent pour les années à venir dans divers secteurs porteurs. Selon Ibrahim Touré, cette dynamique sera consolidée par des actions de promotion, à l’intérieur et à l’étranger.

Forum Invest in Mali, c’est déjà demain

Plus que trois mois pour la tenue de cet évènement d’envergure dans la capitale malienne.  Et pour porter le projet et lui donner une dimension encore plus grande, c’est le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita qui a lancé le compte à rebours.

Le  Palais de Koulouba en sa salle des banquets. Jeudi 7 septembre 2017, soit exactement 90 jours avant la tenue à Bamako d’un évènement inédit. Le Forum Invest in Mali(Investir au Mali) se déroulera en effet les 7 et 8 décembre prochains et réunira des hommes d’affaires, décideurs et experts venus du monde entier. La cérémonie de mobilisation qui a servi de cadre au lancement du compte à rebours a d’ores et déjà donné le ton de cette rencontre dont le Mali attend beaucoup. Elle a été l’occasion pour le Directeur Général de l’Agence pour la promotion des investissements (API-Mali) qui pilote le projet de le présenter et de lancer un appel à « changer le narratif sur le Mali », condition sine-qua non pour que les investisseurs acceptent de faire « le pari du Mali ». C’est ce slogan qui a repris par tous les intervenants, en l’occurrence le Vice-Président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali et le Président du Conseil national du patronat du Mali, respectivement Mamadou B. Sylla, et Mamadou S. Coulibaly, qui ont souligné l’intérêt des opérateurs économiques maliens pour l’évènement et leurs attentes. « Pour être compétitifs, nous avons besoin d’aller avec les autres, avoir de la sous-traitance, acquérir leurs connaissances et recevoir un transfert de technologie » a déclaré ce dernier qui a demandé également aux autorités maliennes des efforts pour faciliter la création et la vie des entreprises dans un pays où la lourdeur administrative mais aussi la fiscalité représentent encore des freins considérables.

Les pays représentés au Mali à travers leurs ambassades ont également été associés à la cérémonie de ce jeudi. Pour le doyen du corps diplomatique, Alexei Doulian, ambassadeur de la République fédérale de Russi, les opérateurs économiques maliens doivent être encore plus entreprenants et aller vers leurs homologues étrangers avec des projets innovants. Il a assuré de l’appui du corps diplomatique qui s’engage aux côtés des autorités pour le succès du Forum de décembre.

« Le Mali revient et le Mali revient bien ».Le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita a, avant d’appuyer sur le buzzer lançant le compte à rebours, rappeler les grands chantiers du Mali, qui sont autant de possibilités de faire des affaires. Agriculture, élevage, énergies et infrastructures sont les quatre domaines d’opportunités mis en avant lors du Forum Investir in Mali 2017.