« Campagne Benkadi » : les femmes plaident pour leur implication dans le processus de paix

Les femmes bénéficiaires du projet « campagne Benkadi » de l’Association des jeunes pour la citoyenneté active et le développement  (AJCAD Mali) en partenariat avec l’Aide de l’église Norvégienne (AEN), ont organisé jeudi 28 juillet 2022 au siège de l’AJCAD à Bamako et en parallèle à Mopti, un plaidoyer auprès des acteurs confessionnels, leaders religieux et différentes autorités  pour leur implication réelle dans le processus de consolidation de la paix au Mali.

Au total, une cinquantaine de participants, en majorité des femmes bénéficiaires dudit projet ont participé à cette séance de plaidoyer, en présence d’un représentant du ministère de la Jeunesse et des Sports.

Au cours d’un panel tenu pour l’occasion, deux représentantes des femmes bénéficiaires, Bintou Touré et Awa Tounkara, ont, en plus d’avoir lancé des messages  de plaidoyer pour l’implication des femmes et des filles dans le processus de consolidation de la paix, témoigné des apports significatifs dont elles ont eu à bénéficier grâce à leur formation dans le cadre du projet « Campagne Benkadi ».

« Les femmes ont un grand rôle dans la consolidation de la paix au Mali. Quand on parle de famille ou de de pays, on parle directement de femmes. Les oreilles de leurs enfants et de leurs maris leur appartiennent. Elles peuvent contribuer en donnant de bons conseils à leurs maris et une bonne éducation aux enfants », a plaidé Bintou Touré, devenu elle-même an animatrice des causeries avec d’autres femmes  après sa formation.

Le Projet « Campagne Benkadi » qui vise à ce que les femmes soient impliquées dans le processus de consolidation de la paix de Mali, a débuté en 2019. Au total 180 femmes ont été formées depuis cette date sur la consolidation de la  paix et la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies sur les femmes, la paix et la sécurité. Elles sont  essentiellement des  femmes de 16 à 35 ans,  leaders dans leurs communautés, mais également des femmes déplacées à cause du conflit au Mali depuis 2012.

« Elles ont maintenant des compétences et peuvent s’impliquer activement dans toutes les activités sur la paix et la cohésion sociale. C’est pour cette raison  qu’elles ont décidé de travailler ensemble, toutes les femmes qui ont suivi la formation de 2019 à nos jours, pour lancer un message de plaidoyer », a expliqué Adizatou Diallo, Responsable Programme Paix et Sécurité de l’AJCAD.

Pour le compte de l’année 2022, la nouvelle vague de formation  a débuté mi-juillet et se poursuivra jusqu’en décembre prochain et prend en compte 60 femmes réparties en 4 centres, dont 3 à Bamako et 1 à Mopti, chaque centre de formation regroupant 15 bénéficiaires.

Mohamed Kenouvi

 

Le FAFE pour appuyer l’autonomisation de la femme malienne.

 

Le Fonds d’Appui à l’Autonomisation de la Femme et à l’Epanouissement de  l’Enfant (FAFE), en partenariat avec l’Association des Femmes Comptables libérales(AFCL) a organisé le 26 avril au CNDIFE, une conférence débat sur le  thème « échanges sur les missions du FAFE, les conditions d’accès au fond, les acquis, difficultés et perspectives ».La directrice du  FAFE, Kanté Fatoumata Diankoumba explique les contours  et utilité de ce fonds pour la femme malienne.

Qu’est ce que le FAFE ?

C’est le Fonds d’Appui à l’Autonomisation de la Femme et à l’épanouissement de l’Enfant. Il existe depuis 2012, mais c’est à partir de 2015 que nous avons démarré nos activités. Le FAFE  a deux objectifs : promouvoir l’autonomisation de la femme malienne  et parvenir  à l’épanouissement de l’enfant à travers les financements et des formations.  Cette conférence-débat  vise à informer largement les femmes sur  les missions du FAFE, les conditions d’accès au fonds,  les acquis et les perspectives.

Quels sont vos partenaires ?

Il fonctionne sur le budget d’Etat, qui est le premier partenaire. Pour atteindre ces objectifs, nous sommes aussi partenaire avec Rand Gold. Il y a aussi l’UNICEF qui a financé plusieurs projets de formation et l’installation des certaines jeunes filles dans le cadre de transformation agro-alimentaire dans les régions du Nord. ONU Femmes aussi à financer le FAFE à travers un voyage  d’expérience d’étude en Côte d’Ivoire. En plus de cela cette organisation a mis à notre disposition  un véhicule 4X4 pour le suivi de toutes nos activités sur le territoire national.

Quelles sont les conditions d’accès au fonds ?

Pour accéder au financement, il faut être dans un groupement, c’est-à-dire association, GIE, les coopérations, les femmes entrepreneurs. Ce sont ceux-ci-là qui peuvent postuler. Par ce que nous avons trois niveaux de financement au niveau du fond  qu’on appelle Guichet. Le guichet 1 est pour « l’entreprenariat féminin », 2 pour «leadership féminin et renforcement des capacités des capacités », et 3  pour la « Réinsertion socio-économique des enfants en situation difficile ». Les deux premières années, les trois guichets étaient des subventions, mais à nous avons décidé à partir de cette année de transférer le guichet 1 à la BNDA. Nous avons mis un montant de 300 millions à la BNDA et elle-même a ajouté 300 autres. Nous avons 600 millions pour financer les femmes entrepreneurs : les petites et moyennes entreprises et les petits et moyens investissements.

Est-ce toutes les régions sont concernées par ce fonds ?

Le fonds est national. C’est l’Etat qui l’a mis à la disposition des femmes. Au moment où je vous parle le FAFE a ses projets sur toute l’étendue du territoire. C’est Taoudéni qui n’a pas reçu de projet mais Inch’Allah elle aura un projet cette année par ce que nous sommes avec des ONG qui descendre dans les cinq régions du Nord pour  financer  ces femmes jusqu’à la base.

Quelles sont les  difficultés d’accès à ces régions du Nord ?

Nous avons des difficultés. C’est pour cela que nous avons signé des conventions avec cinq ONG du nord. Il y a des difficultés pour rapprocher ses femmes et elles aussi ont des difficultés car l’une des conditions d’accès au fonds est d’avoir un compte bancaire.  Pour que ces femmes se déplacent pour venir dans les communes ou cercles pour ouvrir un compte, au retour elles peuvent être victimes d’agression. Le déplacement ne sera pas facile pour elles. Pour soulager leur souffrance, ce sont  les ONG qui œuvrent sur ces territoires qui iront les financiers à la base. Le FAFE ne peut pas  se déplacer pour aller au Nord et superviser  tous les projets qui se trouvent là-bas à cause de tous les problèmes d’insécurité.

Quelles sont les actions  en vue ?

On veut financer le maximum des femmes, car c’est ça l’objectif.  Promouvoir  leur autonomisation. On les formera et on mettra des équipements à leur disposition à travers des ONG partenaires. Beaucoup des femmes savent  que ce fonds existe,  mais elles ne savent pas comment y accéder. J’espère que celles qui étaient  présentes pour ce débat transmettront  à leur retour ne serait-ce qu’à une seule personne le maximum d’informations sur ce fonds.

 

 

 

 

 

 

Application By For Womens (BFW), pour accélérer l’autonomisation des femmes rurales

 

Le Directeur exécutif adjoint de ONU Femmes Mr Yannick Glemarec est en visite au Mali du 04 au 06 octobre 2017. Il a procédé ce 04 octobre 2017 à l’hôtel Radisson Blu de Bamako au lancement de l’application By For Women (BFW). Un outil destiné à augmenter la productivité des femmes agricultrices pour une meilleure autonomisation.

Le Mali sera, après le Rwanda le deuxième pays africain à expérimenter cette technologie au service de l’épanouissement des femmes agricultrices. Le projet qui doit démarrer lors de la prochaine campagne a une durée de quatre ans. Il doit permettre à environ 25 000 agricultrices d’augmenter leur production d’environ 20%. Ce qui contribuera à une atteinte plus rapide de l’égalité entre les sexes d’ici 2030 et des ODD, selon Mr Glemarec.

Pour concrétiser cet accès des femmes à l’information, les moyens de productions (l’accès à la terre et au financement) ainsi qu’au marché, elles seront dotées d’un outil technologique facile à utiliser même pour celles qui sont peu alphabétisées. Il s’agira à partir d’une application installée sur un téléphone de permettre aux femmes « de faire la cartographie du terrain à cultiver, à partir de cela faire une estimation de la récolte et décider de la partie à vendre », précise Mr Glemarec. Sur cette plateforme, elles auront aussi accès à des acheteurs et surtout des contrats à terme.

Mais pour relever ce défi important, il fallait un partenariat stratégique instauré à cet effet avec l’Agence des Technologies de l’Information et de la communication (l’AGETIC) qui doit s’occuper de la conception des solutions technologiques. C’est dans ce cadre qu’a eu lieu ce 05 octobre 2017, la signature d’un accord tripartite entre ONU Femmes, l’AGETIC et AGEFAU pour renforcer notamment la capacité des femmes entrepreneurs et des femmes rurales. Cette association vise à pérenniser le projet au-delà même du financement de ONU Femmes. « By From Woman est un logiciel qui permet aux femmes de vendre leurs produits en ligne en identifiant les acheteurs même avant même la production. Mais cela ne peut se faire que si nous arrivons à vulgariser cette application et à la sécuriser », ajoute Mr Glemarec. Pour l’utilisation efficiente du logiciel, les modules de formation ont déjà été identifiés et les négociations de contrat sont en cours. Le projet doit entrer dans sa phase active à partir de la campagne agricole prochaine.

L’Arabie Saoudite autorise enfin les femmes à conduire

 

La révolution est en marche en Arabie Saoudite. Par décret publié ce mardi 26 septembre 2017, le roi Salman a autorisé les femmes à prendre le volant.

L’Arabie Saoudite va autoriser les femmes à conduire. La décision annoncée hier mardi, à la télévision nationale a été prise par décret par le roi Salmane. Une révolution dans un pays très conservateur, où les femmes sont soumises à de nombreuses restrictions. Les saoudiennes devront néanmoins prendre leur mal en patience puisque le décret ne devrait être effectif qu’en juin 2018. Cette restriction était combattue depuis 1990 par diverses associations féministes. Plusieurs de ces militantes ont été arrêtées pour avoir défié l’interdiction. Le secrétaire général des Nations-Unies a salué « un pas important dans la bonne direction ».

Cette « avancée » ne serait toutefois pas dénuée d’arrière-pensées économiques. Frappé par la chute du cours du pétrole, le royaume veut inciter les femmes à se mettre au travail. Fin 2016 déjà, le prince saoudien Al Walid ben Talal avait alerté sur l’urgence de laisser les femmes conduire. Il avait déploré ‘’le coût économique’’ découlant du fait que les femmes en Arabie Saoudite dépendent pour se déplacer de chauffeurs privés ou de taxis. Et si un mari trouve le temps de conduire sa femme, cela suppose qu’il s’absente du travail ce qui réduit sa productivité, avait-il regretté.

Le pays continu donc sa mue dans le cadre de plan de réformes économiques et sociales à l’horizon 2030. Le samedi 23 septembre, des centaines de saoudiennes avaient pris place pour la première fois dans un stade de Riyad, à l’occasion de la fête nationale qui a donné lieu à des concerts et feux d’artifice. Jusque-là, les femmes n’y étaient pas admises en application de la règle de séparation des sexes.

 

ONU et autonomisation des femmes : au cœur du débat

Alors que le monde change et que les femmes deviennent de plus en plus entreprenantes, L’ONU vient de publier son rapport sur leur autonomisation et leur sécurité. Rapport qui a fait d’ailleurs l’objet, ce jeudi, d’un débat virtuel auquel ont participé des milliers de personnes.

Les Etats membres de l’Organisation des Nations Unies se sont mis d’accord en 2015 pour le développement durable, qui reconnaît le pouvoir transformateur des femmes et des filles. Les résultats de ce rapport, incluant les femmes aux quatre coins du monde, vise à renforcer les efforts pour l’autonomisation économique des femmes et l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles. Le rapport, retraçant les efforts d’ONU Femmes qui fêtait ses 5 ans en 2015, met l’accent sur les initiatives clefs entamés par l’ONU au cours de l’année et des rapports financiers concis, une liste de nouveaux programmes et projets, ainsi que les coordonnées de contacts. Entre autres recommandations, le rapport appelle à renforcer la possibilité d’acquisition des biens numériques, financiers et immobiliers, l’amélioration des pratiques dans le secteur public en matière d’emploi et de passation de marchés, la transformation de la culture et les pratiques défavorables en matière d’affaires, mais aussi le renforcement de la visibilité, la voix collective et la représentativité des Femmes.

Le 1er rapport sur l’autonomisation de la femme, soumis au Panel de Haut Niveau des Nations Unies a été au cœur d’un débat virtuel sur la plateforme Viber Public Tchat du Groupe AllAfrica Global Media, ce jeudi 24 novembre en début d’après-midi. Au total, 107.000 personnes ont assisté ou participé à ce débat d’envergure, à l’aide de leurs téléphones mobiles, tablettes ou ordinateurs dotés de l’application viber. Les participants, qui ont discuté pendant des heures sur le thème, étaient presque tous unanimes là-dessus : l’autonomisation économique des femmes ne se passera que part l’éducation, la sensibilisation et l’information de cette couche de la société assez vulnérable, mais avec un gros potentiel. Mme Awa Faly Ba en charge de la Communication du Bureau Afrique de l’Ouest et du Centre de Plan International pense « qu’investir sur les jeunes filles est un levier majeur. » Quand à Marième Jamme du mouvement ‘’iamtheCODE’’, elle mise sur l’initiative des filles et des femmes aux technologies de l’information et de la communication. A son avis, « quand une fille a des connaissances technologiques, elle peut se trouver facilement une source de revenu. La révolution technologique est avec les filles et les femmes ».

Organisé en partenariat avec le Secrétariat du Panel de Haut Niveau du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’autonomisation des Femmes et le Comité National d’Orientation du 16ème Sommet de la Francophonie, ce débat a permis de passer au peigne fin le 1er rapport que le Panel de Haut Niveau des Nations Unies a reçu sur la question de l’autonomisation des femmes.