Digitalisation des SFD : une innovation indispensable

En Afrique de l’Ouest en général, et au Mali en particulier, l’écosystème de la finance digitale reste principalement marqué par le Mobile money offert par les opérateurs de téléphonie et, dans une moindre mesure, par les applications de paiement et de transfert d’argent. Pour faire face au faible taux de bancarisation, la digitalisation offre des opportunités aux systèmes financiers décentralisés (SFD) qui entendent en profiter, mènent la réflexion.

Pour améliorer l’accès des populations les plus vulnérables aux services financiers, les acteurs des systèmes financiers décentralisés (SFD) envisagent de s’adapter. Afin de permettre à leurs structures d’être compétitives dans un environnement dynamique où la concurrence et le besoin de modernisation et de rénovation restent permanents. Cette digitalisation des services doit en effet permettre aux SFD d’améliorer l’accès aux services mais également d’atteindre leur diversification, la rapidité des opérations, la transparence ainsi que l’innovation.

Diagnostic nécessaire

Après plusieurs années de réflexion, les acteurs de la Commission de digitalisation des SFD et leurs partenaires du Projet inclusif ont examiné le 12 octobre dernier l’étude diagnostique pour la digitalisation de leurs produits financiers et non financiers. 12 SFD ont été concernés par cette étude, dont les résultats doivent permettre aux structures de mieux appréhender leurs transformations digitales à travers des actions spécifiques.

Initiée pour réduire l’exclusion, l’étude doit notamment pallier les contraintes rencontrées par les bénéficiaires du monde rural. Outre la digitalisation, elle vise à l’amélioration des services numériques, la réduction des coûts d’opération, l’obtention de davantage de lignes de financement et l’augmentation des chiffres d’affaires.

Le Projet inclusif ambitionne de favoriser l’inclusion financière de 440 000 petits producteurs et Petites et moyennes entreprises agroalimentaires des régions de Sikasso, Kayes, Koulikoro, Ségou et Mopti sur une période de 6 ans.

Fin juin 2023, le nombre de SFD dans l’UEMOA s’établissait à 524, après 530 au trimestre précédent. Les institutions de microfinance de l’Union desservent 17 772 024 clients à travers un réseau de 4 544 points de service répartis dans les États membres. Une année plus tôt, le nombre de bénéficiaires était de 16 658 585 pour 4 484 points de service, selon la note de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). À la même période, l’épargne mobilisée par les SFD de la région représentait 5% de celle mobilisée par les établissements de crédit.

Malgré ces chiffres en hausse, l’institution sous-régionale note des défis importants à relever par les SFD pour maintenir la dynamique positive, notamment la maîtrise des risques.

BCEAO : le taux directeur relevé à 3,25%

Le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a décidé, lors de sa session ordinaire du 6 septembre 2023, du relèvement des taux directeurs de la Banque centrale à compter du 16 septembre 2023. Le principal taux directeur auquel la banque centrale prête aux banques commerciales passe de 3 à 3,25%. Une décision destinée à prévenir les risques liés à l’inflation.

Avec une croissance projetée à 5,6% en 2023, l’activité économique dans la sous-région reste plutôt dynamique, selon la BCEAO. Les crédits au financement évoluent au rythme annuel de 16%. Et l’inflation, qui avait atteint 5,8% au premier trimestre 2023, a baissé à 4% au deuxième trimestre, pour se situer à 3,4% en juillet.  Mais pas encore au niveau de la cible, la fourchette de 1 à 3%.

Il y a aussi des risques d’inflation sur les produits pétroliers et il existe des risques dans la sous-région qui peuvent avoir un impact sur la production. L’inflation sur le plan international reste élevée, entraînant des difficultés pour mobiliser les fonds internationaux. Toutes choses qui justifient, selon les responsables de la BCEAO, le rehaussement des taux directeurs.

Prévenir la concrétisation des risques

En ce qui concerne le Mali, l’inflation annuelle moyenne a augmenté pour atteindre 9,7% en 2022, essentiellement en raison des coûts des denrées alimentaires, selon la note de la Banque mondiale sur la situation économique du Mali en 2023. S’agissant des projections, le rapport note que les perspectives 2023 sont soumises à des risques liés au calendrier électoral et au resserrement des conditions financières. L’augmentation du coût du financement sur le marché régional sur les 12 derniers mois est aussi un facteur de risque important, compte tenu des besoins élevés de financement intérieur.

Le resserrement de la politique monétaire a aussi entraîné une hausse des rendements des Bons du Trésor à 6-12 mois et des Obligations du Trésor à 5 ans dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).  « Les risques de liquidité et de refinancement et les difficultés des finances publiques qui en découlent pourraient peser sur l’économie au sens large et sur la société, en réduisant les dépenses sociales et les investissements et en accentuant potentiellement l’accumulation des arriérés ».

La note de la Banque mondiale attire aussi l’attention sur les risques que font peser les chocs climatiques sur l’agriculture et le pastoralisme, mais indique qu’il sera possible de réduire l’impact en renforçant la résilience financière grâce à des instruments pour protéger ces secteurs.

Sanctions contre le Mali : jusqu’à quand l’économie peut-elle tenir ?

Depuis le 9 janvier 2022, le Mali est lourdement sanctionné, suite au sommet conjoint réunissant la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Illégales et injustes, selon plusieurs observateurs, ces mesures interviennent dans un contexte déjà difficile pour le pays. Quelles sont donc les marges de manœuvres des autorités face à la hausse des prix de certains produits et au risque d’une réduction significative du pouvoir d’achat ? Au-delà se pose la question de la transformation de l’économie malienne, qui doit devenir plus inclusive, surtout au profit des couches les plus vulnérables.

La fermeture des frontières terrestres et aériennes, la suspension des transactions commerciales entre le Mali et les pays de la CEDEAO, à l’exception de certains produits (alimentaires, de grande consommation, pharmaceutiques et les produits énergétiques), la suspension de l’aide financière des institutions de la CEDEAO, notamment la BOAD et la BIDC, le gel des avoirs dans les banques centrales, les sanctions de la CEDEAO / UEMOA à l’encontre du Mali sont la manifestation d’une véritable « guerre économique ». Il nous faut donc « chercher une solution rapide », suggérait l’économiste Modibo Mao Makalou sur les ondes de Radio Kledu le 27 janvier 2022. Ces « sanctions inédites et inexpliquées » tranchent avec les objectifs d’intégration économique et de libre circulation des personnes et des biens de la CEDEAO, née en 1975 à Lagos, précisait-il.

Même si les effets à court terme peuvent être minimisés, en raison notamment des anticipations, l’augmentation subite de la demande, qui se manifeste dans ce genre de situation par un réflexe des consommateurs, peut provoquer une augmentation des prix. C’est qui est observé depuis quelques temps sur plusieurs produits dont les prix ne sont pas contenus, malgré les assurances des autorités et même des opérateurs pour garantir la disponibilité des stocks. Parmi les secteurs concernés, celui des BTP, où le prix du ciment continue de grimper, au désespoir des acteurs.

De 92 500 francs CFA, la tonne de ciment est actuellement cédée entre 125 000 et 130 000 francs par endroits. Les constructions en ont pris un coup. « Pour le moment, j’ai décidé d’arrêter mes 5 chantiers en cours. Parce qu’avec le devis réel que l’on fournit au client, cela n’est plus rentable », explique Amadou Guindo, promoteur et responsable de la société immobilière Andielou.

En ce qui concerne le sucre, le prix au consommateur pour le sucre importé a été fixé à 600 francs CFA, mais dans certains endroits de la capitale il coûte entre 700 et 750 francs CFA, au grand dam des clients et malgré les numéros verts mis à disposition pour dénoncer ces abus.

Durement touchés également, les transporteurs espèrent vivement que les autorités renouent le dialogue afin de trouver des compromis raisonnables entre le Mali et les pays de la CEDEAO, qui dépendent les uns des autres. « Cela fait plus de 2 semaines que nous souffrons en silence, parce qu’avec environ 15 kilomètres d’embouteillages jusque dans la savane, c’est très difficile », soupire Modibo Maïga, transporteur et chargé de cours de droit à l’IAM.

La première contrainte est celle des ressources humaines, les chauffeurs et leurs apprentis bloqués quelque part « dans la nature ». Pour se nourrir, ces derniers sont obligés de « louer des motos pour aller chercher à manger ». Des coûts supplémentaires pour ce transporteur, qui importe des bouillons alimentaires à l’état brut qui seront transformés et conditionnés sur place.

Pour d’autres acteurs du même domaine, les coûts sont encore plus élevés. En effet, ceux qui transportent des produits périssables doivent débourser entre 45 000 et 50 000 FCFA par jour pour assurer le carburant et continuer à faire tourner les camions frigorifiques.

Enclavement

Mais l’analyse des conséquences sur le plan économique amène à se focaliser sur la balance des paiements, qui retrace les transactions que le pays a avec les autres. « Les pays de la CEDEAO ne constituent pas les principaux clients du Mali (ceux auxquels il vend), parce que les exportations du Mali sont axées fondamentalement sur 3 produits : l’or, le coton et les animaux vivants », explique l’économiste Cheick Kader M’baye, enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences économiques et de gestion (FSEG).

Les pays de la CEDEAO ne sont les principaux clients ni pour l’or, ni pour le coton, juste pour les animaux vivants, qui ont notamment pour destinations la Côte d’Ivoire et le Sénégal.

« Par rapport aux importations, les pays de la CEDEAO ont pris soin d’exempter les produits qu’ils vendent au Mali », les produits pétroliers, pharmaceutiques et alimentaires entre autres. En ce qui concerne ces importations, la pression demeure, notamment sur les matériaux de construction.

L’autre aspect qui mérite d’être pris en compte et « qui amplifie les conséquences, c’est l’enclavement du pays », note M. M’baye. Une grande partie des produits que nous exportons transite par les pays de la CEDEAO, poursuit-il et il serait judicieux pour nous « de conserver des bonnes relations avec les pays voisins », au risque d’une augmentation des délais et coûts de transport et donc du prix à la consommation.

Résilience jusqu’à quand ?

La fragilité de l’économie malienne, confrontée à de nombreux défis qui entravent son développement, se trouve exacerbée suite à ces mesures. Mais des alternatives pour les autorités existent. «  Sur le très court terme, si la situation reste ainsi, l’une des options sera de compter sur le partenariat public / privé. Notamment des collaborations avec le secteur privé, les grands groupes et les grossistes sur les moyens par lesquels ils peuvent utiliser leurs stocks de marchandises pour stabiliser le marché », note encore M. M’baye.

Des solutions qui peuvent impliquer pour le gouvernement de s’engager par des subventions. Une collaboration dans ce cadre pourrait permettre d’atténuer un peu les effets de la crise. À ce rythme, difficile de prévoir ce qui va se passer demain. « Tout dépendra des anticipations des agents économiques ». Car la situation peut basculer d’un côté comme de l’autre.

En effet, la mise en place d’un mécanisme peut s’avérer très efficace au point que l’on décide finalement de renforcer l’option envisagée. Par exemple, le renforcement du partenariat public / privé peut donner des résultats tels que les idées de réforme structurelle en la matière seront désormais à l’ordre du jour.

Ainsi, on pourrait prédire des résultats positifs ou négatifs si « les agents économiques voient les choses de la même manière ». Il s’agit en tout cas de trouver une solution interne de collaboration afin de parvenir à stabiliser le pouvoir d’achat des ménages grâce à la maîtrise des prix.

Cependant, il y a un décalage entre le discours et la réalité, note M. M’baye. Les autorités ont beau annoncer des accords pour maîtriser les prix, difficile d’en assurer le contrôle. Pour l’économiste, il s’agit pour l’État d’instaurer un véritable cadre de confiance entre lui et le secteur privé afin que ce dernier assure lui-même une certaine rigueur dans le bon déroulement de la collaboration.

Même si le rôle de l’État n’est pas de réguler les prix, il peut souvent intervenir afin d’infléchir la position des acteurs du marché. Mais le défi est le maintien par les autorités d’un vrai « cadre de confiance et de collaboration ». Parce que l’État doit rassurer les acteurs privés, qui investissent de l’argent et dont la vocation est de faire des profits, même « s’il est vrai que l’on est en période exceptionnelle et que tout le monde doit faire des efforts pour la patrie ».

Opportunité ?

Les conséquences économiques, commerciales et financières de ces sanctions sont déjà visibles. Ces dernières, portant notamment sur le gel des avoirs et touchant l’État, se sont manifestées à travers l’annulation de l’Appel public à l’épargne émis par le Mali pour, le 14 janvier 2022, lever 30 milliards de francs CFA. Sa demande de liquidités auprès de la BCEAO, satisfaite à moitié, et l’absence du Mali du calendrier des émissions de titres de l’UEMOA du 1er trimestre 2022 en sont d’autres preuves.

Et, à moyen terme, le gel des avoirs pourrait compromettre la capacité de l’État à faire face à ses dépenses urgents et pénaliser sa vocation à financer ses services publics. Même si les chiffres ne sont pas encore connus, les recettes de l’assiette vont baisser. Le 1er février, le ministre de l’Economie et des Finances Alhousseini Sanou a adressé un courrier aux investisseurs leur expliquant que la Banque centrale n’a pas procédé au paiement de plus de 2 milliards de FCFA, ce qui l’empêche de faire face à ses engagements.

En plus de cette problématique, se pose « la question du risque associé à la dépendance monétaire en situation de crise, parce que les sanctions financières vont jouer sur la monnaie », avertit M. M’baye. Le franc CFA est émis par la BCEAO et le pays n’a pas de moyens d’en disposer sans elle. Et même si les banques nationales sont solidaires du gouvernement, elles dépendent de la banque centrale, qui met des liquidités à leur disposition chaque semaine. Pour les deux dernières semaines, les banques maliennes n’ont reçu que 209 milliards de francs CFA de la BCEAO, alors que les besoins exprimés étaient de 445 et 395 milliards de francs CFA. Dans cette situation, il sera très difficile pour les banques d’injecter de l’argent dans l’économie. Or, en période de crise, c’est grâce à la latitude d’utiliser la monnaie que l’État peut stabiliser l’économie. Selon l’économiste Modibo Mao Makalou, pour 2022, l’État malien a besoin de 1861 milliards de francs CFA pour faire face à ses dépenses ordinaires.

L’objectif de ces sanctions étant de contraindre l’État, cette situation limite véritablement ses capacités d’engagement mais aussi d’endettement. Un réel défi donc à relever. Et si nous avions notre monnaie ? Et donc notre banque centrale, il n’y aurait sûrement pas blocage. Mais « le problème n’est pas fondamentalement la monnaie », répond M. M’baye. « Nous échangeons avec les autres et il serait judicieux de privilégier la voie du dialogue », conseille-t-il.

En tout état de cause, cette crise serait une opportunité si nous pouvions nous poser des questions essentielles comme celle de la gestion de notre économie. En effet, si les recettes d’exportation sont gérées ailleurs, il nous faut prouver qu’une fois transférées elles seront mieux gérées. D’où la problématique de la bonne gouvernance afin de profiter des fruits des recettes du commerce extérieur au maximum, ce qui n’est pas acquis si l’on regarde les statistiques, déplore un acteur.

L’observation de notre économie montre des faiblesses structurelles qui mériteraient d’être corrigées, selon les spécialistes.

Transformation structurelle

En 2020, l’or a engrangé 82% des recettes d’exportation, le coton 6% et les animaux vivants environ 3%. Mais le secteur aurifère est loin d’être pourvoyeur d’emplois. Sa vente représente des recettes en impôts et taxes d’environ 500 milliards de francs CFA par an.

Pour une croissance inclusive qui profite à tout le monde, y compris les plus vulnérables, il faudrait plus de recettes partagées au niveau de l’agriculture, qui représente au moins 60% des emplois. Il faut donc « multiplier les recettes d’exportation des produits agricoles », suggère M. M’baye.

Selon lui, c’est la structure de la création d’emplois qui n’est pas bonne. L’Enquête nationale pour l’emploi de 2018 montre que 77% des emplois sont reçus par relations personnelles et que 17% constituent l’auto-emploi. Il n’y a donc pas d’industrialisation, ni de développement de chaînes de valeur.

Eco : Quel nouveau délai ?

Fixée à juillet 2020, la nouvelle échéance pour le démarrage de la monnaie Eco semble plus que jamais compromise. « Illusoire » même, selon les spécialistes. Si la crise liée à la pandémie du Covid-19 est passée par là, ce sont surtout l’impréparation et l’inobservation de certains préalables qui font planer le doute sur l’avenir de la monnaie de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Fixée au début au 31 décembre 2019, la fin du franc CFA reportée démontre l’absence de crédibilité de la part des États de la zone, explique le Professeur Mamoutou Soumaré, économiste. Si la relation entre la France et le franc CFA a pris théoriquement fin, il n’existe actuellement « aucun accord » pour la mise en place de l’Eco d’ici juillet 2020.

D’abord sur les billets. Où seront-ils imprimés, combien de temps les deux monnaies vont-elles coexister pour assurer la transition ? Autant de questions qui ne peuvent être réglées en un mois, ajoute le Professeur Soumaré.

Pour le passage du franc malien au franc CFA, il a fallu un certain temps pour échanger les derniers francs contre la nouvelle monnaie. « Impossible » à faire dans le contexte actuel, puisque l’Eco n’existe pas encore.

Faux combat ?

Pour le spécialiste, avec la multiplication des annonces, « les gens se sont trompés de combat ». Les 9 000 milliards environ des comptes d’opération ne sont pas « de l’argent disponible », car déjà injecté dans l’économie. Lorsqu’un exportateur malien exporte vers les États-Unis, ses clients le payent en dollars. Il a alors l’obligation de les déposer à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), qui en évalue le montant en francs CFA et le lui remet. La banque centrale a l’obligation de déposer 50% de cette somme auprès du Trésor français.

C’est peut-être « humiliant de déposer nos réserves dans un pays étranger », mais cela ne signifie pas que nous pourrons les réinjecter dans l’économie lorsqu’elles seront rapatriées. Une autre récrimination est que les billets sont imprimés ailleurs. Ce qui n’est pas l’apanage du franc CFA. En Afrique, 22 pays font imprimer leurs billets à l’étranger, car ceci nécessite un savoir-faire dont nous ne disposons pas encore et n’est pas un signe de dépendance. Plusieurs pays d’Asie font imprimer leurs billets au Canada, où se trouve l’une des rares sociétés spécialisées dans le monde.

La dernière incertitude sur l’Eco est sa garantie de convertibilité, que la France ne pourra assurer si le Nigeria y entre. À moins de se préparer à une dévaluation, prévient le Professeur Soumaré.

Fatoumata Maguiraga

Chiffres

180 milliards de dollars : PIB UEMOA

PIB UEMOA : 7% du PIB français

Impôts : Prochaine étape, le paiement électronique

Lancée en juin 2017, la nouvelle version du Système intégré de gestion des taxes et assimilés (SIGTAS 3.0) offre de nouvelles fonctions, parmi lesquelles la dématérialisation des opérations fiscales. Un processus qui doit à terme aboutir au paiement en ligne. Avant cette ultime étape, la Direction générale des impôts (DGI) met en place un service en ligne et permet aux contribuables d’utiliser l’ordre de virement Star-UEMOA pour résoudre les difficultés rencontrées lors de virements bancaires.

Actuellement, les services en ligne sont opérationnels à la Direction des grandes entreprises, site-pilote du déploiement de la première étape du « e-impôt ». La démarche, qui est pour le moment facultative, sera obligatoire d’ici 2 à 3 ans, lorsque le service des impôts y sera préparé, explique Madame Coulibaly Zaliatou Diarra, la responsable de la cellule de communication de la DGI.

Cette démarche permet en effet au contribuable, qui n’est plus obligé de se déplacer, de souscrire aux déclarations d’impôts, de consulter les dossiers fiscaux et de faire des demandes de documents en ligne. Elle lui offre notamment l’avantage « d’avoir la maîtrise de son dossier fiscal grâce au partage d’une même information entre le contribuable et l’administration ». Elle favorise aussi « la standardisation des procédures fiscales » et même « le climat des affaires », selon le document de présentation des services en ligne.

La finalité de cette dématérialisation, qui s’inscrit dans le cadre des réformes indispensables à une meilleure politique fiscale, est le paiement en ligne. Cette deuxième étape nécessite l’intervention de plusieurs acteurs et un travail en réseau entre ces derniers. Ce paiement implique notamment l’apport du service du  Trésor, des banques et de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Le développement des outils pour assurer ce travail de connexion est en cours, assurent les responsables de la DGI.

En attendant la mise en place effective de ce mécanisme, la DGI, avec les commissions de travail des différents services concernés, a rédigé un formulaire électronique à remplir par les contribuables. Il est destiné à lever les difficultés rencontrées lors du virement bancaire.

Désormais, il suffit de remettre à sa banque le formulaire Star-UEMOA dûment rempli afin d’obtenir une attestation de virement à joindre à sa déclaration. Ainsi, le contribuable pourra éviter d’être anormalement taxé en évitant l’étape de la certification des documents et le temps de transmission de l’ordre de virement par le Trésor.

Kémi Séba : « Le franc CFA permet à l’oligarchie française et aux serviteurs de la Françafrique de prospérer »

Alors que jeudi 31 août, à l’Élysée, les présidents français et ivoirien ont réaffirmé leur attachement à la zone franc et souhaité son extension à tout l’espace CEDEO, Kémi Séba, militant anti-impérialiste relaxé la semaine dernière pour avoir brûlé un billet de CFA, appelle à une gigantesque mobilisation en réponse aux « vautours » qui défendent cette « servitude monétaire ». Il a répondu aux questions de Journal du Mali mardi dernier, alors qu’il venait d’apprendre que le ministère de la justice sénégalais faisait appel de sa décision de relaxe. Le lendemain, 06 septembre, il était de nouveau arrêté par la justice sénégalaise qui l’a expulsé manu militari vers la France.

 Le ministère de la Justice sénégalais à fait appel mardi matin de la relaxe décidée par les tribunaux à votre endroit. Comment réagissez-vous à cette nouvelle ?

C’est à mon sens lié à l’appel à la mobilisation que nous avons lancé pour le 16 septembre prochain, qui sera la plus grosse mobilisation de l’histoire contre le franc CFA sur le continent africain, mais aussi dans la diaspora, pour protester contre le néo-colonialisme émanant des élites politiques françaises. Quand j’ai été relaxé, ils pensaient que j’allais cesser le combat. Mais, à partir du moment où le Président ivoirien Alassane Ouattara, en partenariat avec le Président Macron, ont clamé leur volonté d’étendre le franc CFA à la CEDEAO, méprisant par là même les peuples qui s’opposent à cette servitude monétaire, cela nous pousse à lancer une nouvelle mobilisation et à faire notre possible pour que les voix des peuple soient entendues. C’est de la légitime défense.

Pourquoi, selon vous, le Président Alassane Ouattara, ainsi que d’autres, se posent-ils en défenseurs du franc CFA ?

Le franc CFA est quelque chose qui apporte à ces vautours un certain nombre de recettes substantielles, via les comptes d’opérations, et en aucun cas ils ne voudront couper le cordon. Car c’est ce cordon du franc CFA qui permet à l’oligarchie française et aux serviteurs de la Françafrique de prospérer, sur bon nombre de plans.

La solution pourrait-elle passer, comme évoqué par le Président Macron, par une « modernisation » du franc CFA ?

C’est comme moderniser les chaînes qu’ils nous font porter, en y mettant de la peinture dorée. Le peuple africain ne veut plus de servitude. Nous ne voulons pas de modernisation de la servitude, nous voulons la briser. C’est pour cela que la proposition de Macron, qui est peut-être vu comme progressiste, contrairement à celle de son serviteur Alassane Ouattara, qui est scandaleuse, n’est pas acceptable. Nous voulons une rupture définitive et complète d’avec ce franc CFA, une monnaie frappée chez nous, qui ne soit plus liée à la France, une monnaie africaine. Nous nous battrons pour cela.

Certains avancent que sortir du franc CFA pourrait avoir des conséquences désastreuses sur les économies de ces pays ?

Il y a évidemment des scénarios catastrophiques, parce que le franc CFA est stable, qu’il est garanti par la France, qu’il a une homogénéité, une stabilité, sur un certain nombre de points. De la même façon, à l’époque de l’esclavage, il y avait une stabilité pour les esclaves, trois repas garantis, ce qui pouvait leur faire redouter de prendre leur liberté de peur de ne pas parvenir à se nourrir eux-mêmes. Mais il mieux vaut vivre libre dans l’incertitude que vivre dans le silence en étant dans un régime d’oppression.

Le projet de monnaie unique de la CEDEAO a été de nouveau repoussé. Y souscriviez-vous ?

On attendait de voir ce que cela allait apporter, s’il y allait avoir une rupture réelle d’avec le franc CFA, mais il y avait un grand manque de transparence. C’était un problème central. Mais, pour l’instant, on a aucun élément de réponse, a fortiori maintenant que ce projet a été de nouveau repoussé, alors que Alassane Ouattara veut étendre le franc CFA aux pays anglophones. Comme si on avait besoin de ça aujourd’hui !

Il y aura une grande mobilisation anti-CFA le 16 septembre. Nous ne comptez pas brûler des billets de CFA de nouveau ?

Ce n’est pas le projet. On a mis sur nos affiches un billet brûlé parce que c’est devenu le symbole d’une révolution. Le but n’est pas de lancer un appel à brûler des billets, mais de se mobiliser, avec toute la force et la pression sociale nécessaires, contre ce satané franc CFA et la servitude monétaire qu’il symbolise.

 

Kémi Seba, devant le juge mardi 29 août à Dakar

L’activiste Franco-Béninois sera jugé mardi 29 août pour avoir publiquement brûlé un billet de 5000 francs CFA, le 19 août 2017 lors d’un rassemblement contre la Françafrique. Arrêté le 25 août 2017, à son domicile à Dakar, Kemi Seba se définit comme un résistant africain au 21ème siècle.

« Même si nous ne sommes pas riches, mieux vaut vivre la liberté dans l’incertitude, que l’esclavage dans l’allégresse et l’opulence », a déclaré Kémi Seba pour expliquer sa décision de brûler un billet de 5000 francs CFA. Ajoutant qu’il « savait qu’en effectuant cet acte purement symbolique, la BECEAO (Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest) sans doute sur commande de la Banque de France engagerait une procédure visant à me mettre en prison. (…) Je suis prêt à en payer le prix du plus profond de mon âme. »

Le code pénal sénégalais prévoit que « Quiconque aura volontairement brûlé ou détruit d’une manière quelconque, des registres, minutes ou actes originaux, de l’autorité publique, des titres, billets, lettres de Change, effets de commerce, (…) si les pièces détruites sont des actes de l’autorité publique, ou des effets de commerce ou de banque, la peine sera de cinq ans à dix ans d’emprisonnement ».

Vivant au Sénégal depuis 2011, l’activiste était à la tête d’un groupuscule suprémaciste , la tribu Ka, dissous par le gouvernement français en 2006. Critiqué par certains pour des positions racistes, il reste également soutenu par de nombreux autres.

Pour marquer leur soutien à l’activiste panafricain président de l’ONG Urgences Panafricanistes, et exigez sa libération, plusieurs internautes lui ont emboîté le pas en brûlant ou en faisant mine de brûler à leur tour des billets de francs CFA.

CEDEAO : une convergence macroéconomique mitigée

Le niveau de la performance en matière de convergence macroéconomique des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est mitigé, a affirmé le Gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Tiémoko Meyliet Koné, qui présidait, lundi à  Dakar, l’ouverture officielle de la 43ème réunion du comité des gouverneurs des Banques centrales de la CEDEAO dont il est le président, a ajouté que ‘’le respect des critères liés au déficit budgétaire et à  l’inflation, reste un défi pour la plupart des pays, même si des efforts considérables ont été déployés pour y parvenir ». Aux yeux du gouverneur Koné, il est important de poursuivre les efforts pour emmener les Etats membres de la CEDEAO sur la voie d’une croissance encore plus forte, durable et inclusive. Le président du comité des gouverneurs des Banques centrales de la CEDEAO a justifié ses propos par le fait que les économies de cette zone demeurent caractérisées par ‘’des faiblesses structurelles, notamment un retard en matière d’infrastructure socioéconomique et une vulnérabilité aux chocs exogènes ». Tiémoko Meyliet Koné a, sur un autre registre, réitéré l’engagement de la BCEAO à  participer pleinement à  toutes les initiatives visant la réussite du programme de coopération monétaire de la CEDEAO. Selon lui, ‘’La BCEAO ne ménagera aucun effort pour contribuer à  l’atteinte des objectifs de convergence macroéconomique et d’harmonisation des politiques fixés dans ce programme ». Parmi les conclusions attendues de la rencontre du comité des gouverneurs à  Dakar, il y a celles relatives à  l’harmonisation des comptes extérieurs, à  l’étude de faisabilité du système régional de paiement ainsi que celles ayant trait à  la surliquidité et à  l’efficacité du mécanisme de transmission de la politique monétaire au sein de la CEDEAO. APA

UEMOA : le billet de 500F est de retour

La nouvelle coupure a été dévoilée ce samedi à  Dakar par le président sénégalais, Macky Sall, représentant le président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, le togolais Faure Gnassimbgé. Ce billet complète la gamme de nouveaux billets mis en circulation depuis 2003. Le billet de 2500, qui faisait partie de cette gamme, a quant à  lui définitivement disparu. Les habitants de la zone UEMOA auront donc désormais cinq types de billets dans leur portefeuille représentants les valeurs de 10.000, 5.000, 2.000, 1.000 et 500 F. Sécurité maximale Le nouveau billet a un format similaire à  celui de 1000 F et a une couleur orange dominante. Le motif principal sur le recto du billet de 500 FCFA est le logo de la BCEAO, le poisson-scie, et la tablette tactile symbolisant « les nouvelles technologies de l’information et de la communication », a déclaré directeur des activités fiduciaires de la Banque Centrale, Cheick Ahmed Tidiany Diakité. Au verso, on pourra voir un couple d’hippopotames au bord d’un marais dans une zone de savane. Des signes de sécurité ont été incorporés dans le billet pour prévenir les velléités de falsification. Selon le gouverneur de la BCEAO Tiémoko Myeliet Koné, son institution souhaite avant tout satisfaire aux attentes des agents économiques marquées par « un accroissement important de la demande en signes monétaires et surtout pour les petites coupures qui doivent, dans la normale, représenter environ 30 % des billets et monnaie en circulation ». La capitale sénégalaise Dakar vit au rythme des activités du cinquantenaire de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest dont elle abrite le siège.

Comptes extérieurs du Mali: Un excercice de transparence

La cérémonie d’ouverture qui a eu lieu à  l’hôtel Salam était présidée par le Secrétaire général du ministère de l’Economie et des finances, Abdoulaye Touré avec à  ses côtés, le Directeur national de la BCEAO, Konzo Traoré. La balance des paiements s’impose comme un outil indispensable pour la politique économique. Le rapport, qui concerne les chiffres de 2012, révèle que les importations du Mali ont augmenté de façon sensible ces dernières années passant de 825 milliards en 2005 à  1 646 milliards de FCFA en 2010. Devant les nombreux participants à  cette rencontre dont le président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF) Moussa Alassane Diallo, le Directeur national de la BCEAO pour le Mali, Monzo Traoré a souligné que les comptes extérieurs du Mali, à  savoir la balance des paiements et la position extérieure globale, sont établis conformément à  la cinquième édition du Manuel de Balance des paiements du Fonds monétaire international publiée en 1993. Ces comptes sont produits annuellement, avec un délai maximum d’un an après la fin de l’année de référence. Pour tenir ce délai de production des comptes définitifs, la BCEAO, a expliqué le Directeur nationale utilise des moyens importants, tant sur le plan financier qu’humain et matériel. Un logiciel a ainsi été élaboré pour le traitement des données reçues des agents économiques. De même, dans chaque pays de l’Union, un effectif-type de huit agents est dédié de façon permanente à  l’élaboration des comptes extérieurs. La principale méthode de collecte des informations utilisées est celle de l’enquête avec de questionnaires administrées auprès des agents économiques établis au Mali et intervenant dans les échanges économiques et financiers avec les non-résidents. Ces informations sont validées par un comité de balance des paiements présidé par le ministre de l’Economie et des finances. Aux dires de Monzo Traoré, dans le cadre de l’élaboration de la balance des paiements, trois grandes difficultés sont généralement rencontrées. En premier lieu, des lacunes sont observées au niveau des données. Les statistiques douanières sont souvent incomplètes et la portée des enquêtes auprès des entreprises est parfois limitée. Les données du système bancaire ne sont pas non plus exhaustives dans des pays comme les notre, du fait que certaines transactions financières, souvent importantes, sont réglées hors du système bancaire. La deuxième difficulté tient à  la sous-évaluation des transactions, d’o๠la nécessité de procéder à  des recoupements et la dernière difficulté porte sur l’évaluation du prix du marché comme recommandé dans le manuel. « Du fait des informations qu’elle retrace, la balance des paiements s’impose comme un outil indispensable pour la politique économique. Elle peut être utilisée de différentes façons pour l’analyse économique » a ajouté Monzo Traoré. Pour la BCEAO, « l’enjeu est la préservation d’un niveau confortable des réserves de change afin de défendre la valeur externe de la monnaie commune et de faire face aux besoins d’importation des agents économiques. Ces importations ont augmenté de façon sensible ces dernières années au Mali, passant de 825 milliards en 2005 à  1 646 milliards de FCFA en 2012 « . Au cours de cette diffusion, le thème prévu pour les discussions cette année est » l’analyse de la balance des services dans les pays de l’UEMOA » qui est d’un grand intérêt pour les pays de l’Union en général et pour le Mali en particulier. En effet, qu’il s’agisse de flux débiteurs liés au fret essentiellement ou flux des créditeurs heureusement, en liaison avec le tourisme, le commerce de services occupe une place prépondérante dans la politique de développement du Mali. A titre d’illustration, le solde net excédentaire du poste » voyage » de la balance des paiements est passé de 38,5 milliards de FCFA en 2001 à  46, 5 milliards en 2010, soit une augmentation de 21%. A l’inverse, le solde débiteur du fret est passé de 172 milliards à  280 milliards sur la même période. Le Secrétaire général du ministère des Finances estime que cette diffusion permet de familiariser davantage les acteurs de la vie économique nationale avec les concepts de la balance des paiements et renforcer le dialogue entre les secteurs public et privé, dans le cadre de l’analyse économique et la définition des politiques économiques, notamment celles visant l’amélioration durable de la position extérieure. Aussi a ajouté Abdoulaye Touré, » l’analyse des flux des biens et des capitaux privés peut permettre aux autorités d’engager un dialogue fécond avec le secteur privé et formuler des politiques adéquates, permettant au Mali de tirer le meilleur parti des activités de son secteur privé particulièrement dynamique « . Cependant, malgré les réalisations en terme d’infrastructures, de transport et de tourisme, le déficit des services continue de peser lourdement sur le compte courant. -Au sein de l’UEMOA, le Mali a exporté en 2010 pour 108,1 milliards et importé pour 529,7 milliards -Les transferts de migrants estimés à  168, 1 milliards Au Mali, la croissance de l’activité économique a été tirée en 2010 par les secteurs primaire et tertiaire, avec une croissance du PIB, en termes réels, de 5,8%, après 4,5% l’année précédente. A prix courants, la richesse totale créée a atteint 4 655 691 millions, en hausse de 10% par rapport à  2009. Pour ce qui est de l’évolution des prix en 2010, une augmentation de 1,4% a été enregistrée en moyenne annuelle contre 2,2% en 2009. Ainsi, l’objectif d’inflation de 3,0% au maximum fixé dans le cadre de la convergence de l’UEMOA a été respecté. Par ailleurs, le déficit global des finances publiques, base des engagements et hors dons, sous l’emprise des dépenses totales et prêts nets en constante progression, s’est accentué, atteignant ainsi un montant de 382 800 millions, soit 7,5% du PIB contre 5,5% en 2009. Sur le plan des échanges extérieurs, les transactions économiques et financières entre le Mali et le reste du monde courant 2010 se sont soldées par un déficit global de la balance des paiements de 20 475 millions et une position extérieure globale en fin de période de -1 265 527 millions, après un excédent de 252 025 millions en 2009. Ainsi, le compte des transactions courantes est ressorti déficitaire de 589, 4 milliards de FCFA en détérioration de 280, 1 milliards par rapport à  2009. Le déficit du compte courant a augmenté en ressortant à  12,7% en 2010, après 7,3% en 2009 en rapport avec le gonflement du déficit commercial et des services. Les principaux produits d’exportation demeurent l’or (74, 8%) le coton (8,3%) et les animaux (3,4%). En 2010, les exportations ont atteint 1 018, 1 milliards, en hausse de 21, 6% par rapport à  2009. Les importations se sont chiffrés à  1 646, 1 milliards en valeur CAF, en augmentation de 43,4% par rapport à  2009. l’orientation géographique des exportations fait apparaitre trois grandes destinations : l’Afrique (67,6%) pour l’or et le bétail dont 9,1% pour l’EUMOA, l’Europe (21,2%) l’Asie (8,1%) destination privilégiée pour le coton. Concernant l’importation, le premier fournisseur est l’Afrique (40,7%) dont 29,3% pour l’UEMOA, suivi de l’Europe (30,0%) et l’Asie (19,2%). s’agissant du commerce intra-UEMOA, il s’est caractérisé par une balance déficitaire avec un taux de couverture des importations par les exportations de 20,4% après 28,4% un an plus tôt. Les pays de l’UEMOA ont absorbé 10,7% des exportations du Mali (108, 1 milliards) et ont fourni 39,6% des importations (529, 7milliards). Le déficit de la balance des services s’est aggravé en 2010, en se chiffrant à  313,7 milliards, en détérioration de 41%. Le poste transports (personnes et biens fret) a enregistré un déficit de 302, 9 milliards et celui des autres services (communication, BTP, assurance etc ) un déficit de 61,1 milliards. Par contre la rubrique voyages a affiché un solde excédentaire de 46, 5 milliards en hausse de 3,9 milliards par rapport à  2009. La balance des revenus est ressortie déficitaire de 207, 5 milliards. Les transferts courants se sont soldés par un excédent de 266, 2 milliards. Les transferts des migrants se sont confortés de 20,8 milliards pour s’établir à  168, 1 milliards. Toujours en 2010, l’excédent du compte de capital s’est fixé à  124, 7 milliards, les dons-projets et l’appui budgétaire sectoriel pour un montant global de 89, 8 milliards. Les investissements directs ont été de 197, 4 milliards, après 353, 8 milliards en 2009 (cession de parts de la Sotelma pour 180, 4 milliards). Hors ressources Sotelma, les ID ont augmenté de 23, 9 milliards en raison de la consolidation des fonds propres et du réinvestissement de bénéfices, notamment dans les télécoms.

Tiémoko Koné, nouveau patron de la BCEAO

La rencontre avait à  son ordre du jour, outre les questions d’actualité pour la sous-région et la crise ivoirienne, la désignation des responsables des différentes institutions de l’UEMOA. l’ivoirien Tiemoko Kone Meyliet a été choisi comme gouverneur de la Banque régionale. La décision a été rendue publique à  l’issue des travaux à  huis clos des chefs d’Etat des huit pays de l’Uemoa (Benin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo). Depuis la démission de Dacoury-Tabley, le Bukinabé Jean- Baptiste Compaoré assurait l’intérim au poste gouverneur de la Bceao, qui revient à  la Côte d’Ivoire. Par ailleurs, la session extraordinaire de Lomé a procédé à  la nomination des commissaires des huit pays pour les organes et institutions spécialisés de la Commission de l’Uemoa. Cependant, elle n’a pas pu désigner le nouveau président, alors que le mandat de l’actuel président Soumaà®la Cissé est arrivé à  son terme. « En ce qui concerne la nomination du président de la Commission, la conférence a donné mandat à  son président de procéder aux consultations utiles », indique le communiqué final de la conférence. Tiemoko Kone Meyliet, dont le nom circulait depuis un moment, est un personnage bien connu des régimes de l’ancien président Laurent Gbagbo et du nouvel président Allassane Ouattara. Economiste de son état, Koné Tiémoko Meyliet a été proposé à  ce poste, aux chefs d’Etat et de gouvernement par le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara. Les chefs d’Etat qui n’ont donc fait qu’entériner le choix du Président ivoirien. Un gouverneur fait maison Marié et père de cinq enfants, recruté sur concours à  la BCEAO après ses études supérieures, l`encadrement supérieur de ce prestigieux établissement après une formation de 18 mois au Centre d’Application Technique et Professionnel de la BCEAO, M. Koné Tiémoko Meyliet a accompli la plus grande partie de sa carrière à  la BCEAO. Il a successivement occupé les fonctions suivantes : • Adjoint au Directeur National de la BCEAO pour la Côte d`Ivoire • Directeur Central de l`émission et des opérations financières au siège de la BCEAO à  Dakar, et à  ce titre, il était également membre du Comité d`Analyse de la conjoncture interne et internationale. •Directeur National de la BCEAO pour la Côte d`Ivoire et Gouverneur suppléant au Fonds Monétaire International de 1991 à  1998. • Conseiller du Gouverneur de la BCEAO et Directeur du Département de l`Administration Générale et de la Formation. • Contrôleur Général, chargé de la supervision des directions opérationnelles de l`inspection, de l`audit interne, du contrôle de gestion et de la prévention des risques. Conseiller spécial et membre de Gouvernement de la Banque, Koné Tiémoko a participé à  ce titre à  toutes les décisions prises pour la gestion de la Banque Centrale, la conception et la mise en oeuvre de la politique monétaire des Etats membres jusqu’en décembre 2006. M. Koné a par la suite intégré, en 2007, l`Administration Publique Ivoirienne au sein de laquelle il a occupé successivement les fonctions de Directeur de Cabinet du Premier Ministre de la République de Côte d`Ivoire, avec rang de Ministre (2007 à  2010), de Ministre de la Construction, de l`Urbanisme et de l`Habitat puis enfin, depuis décembre 2010, celle de Conseiller Spécial du Président de la République, Chargé des Affaires Economiques et Monétaires. Le nouveau Gouverneur de la Bceao est réputé pour être «un responsable compétent, très rigoureux et discret».

Philippe Dacoury Tabley : « La politique est entrain d’entrer à la banque »

Les dessous d’une démission attendue Cela devait être une des mesures phares de ce sommet de Bamako. Philipe Henry Dacoury Tabley a été limogé de son poste de gouverneur de la BCEAO. Sous la pression de chefs d’Etat ouest-africains réunis en sommet à  Bamako le gouverneur de la banque centrale des Etats d’Afrique de l’ouest, proche du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo, a démissionné samedi. Selon le communiqué final des chefs de ‘l’Etat de l’union économique et monétaire ouest africaine Philippe-Henry Dacoury-Tabley a présenté sa démission de lui-même. Le même communiqué indique qu’Alassane Ouattara, reconnu comme le président de la Côte d’Ivoire par la communauté internationale, devait désigner un candidat au poste de gouverneur de la BCEAO. Il était reproché à  M. Dacoury-Tabley de ne pas avoir appliqué une décision de l’UEMOA datant du 23 décembre lui intimant de donner à  Alassane Ouattara tous les pouvoirs de gérer au nom de son pays les affaires liées à  cette institution et à  la BCEAO. Une telle décision signifie en particulier que M. Ouattara et ceux qu’il a désignés sont les seuls habilités, au nom de leur pays, à  avoir accès aux comptes ivoiriens de la banque centrale ouest-africaine. Or, de 60 à  100 milliards de francs CFA ont été décaissés par la BCEAO en faveur du régime Gbagbo depuis cette date. Toute chose qui a provoqué l’ire des chefs d’Etat qui ont décidé de faire partir le gouverneur. Se disant déçu par cette décision des chefs d’Etat, Philipe Henry Dacoury Tabley a déclaré que l’incompréhension a pris le pas sur l’union. Lors d’une interview accordée aux journalistes, quelques minutes après qu’il ait rendu sa démission, le désormais ex-gouverneur a donné des détails sur les circonstances qui ont conduit à  la présente situation. Des difficultés insurmontables et un climat délétère à  la Banque « Le 23 décembre 2010, le président de la conférence des chefs d’Etat a demandé une réunion extraordinaire du conseil des ministres de l’Union à  Bissau, à  l’effet de se prononcer sur les événements en Côte d’Ivoire. A la Bcéao, durant un mois, nous avons résisté aux appels incessants, aux pressions qui nous demandaient de nous prononcer sur la validité de l’élection de tel candidat. Nous nous sommes dit que la Banque centrale n’est pas un organe politique, n’a pas à  proclamer les résultats d’une élection. Le 23 décembre, le conseil des ministres a pris la décision politique de reconnaà®tre Alassane Ouattara comme président légitime de la Côte d’Ivoire. Dès cet instant, la Banque centrale qui est un organe de l’Union a pris acte de la décision et s’est inscrite dans l’application de cette décision. Nous avons à  partir de là  écrit au gouvernement légitime pour qu’il nous envoie des représentants dans les organes de la Banque centrale. Ce qui a été fait. Cependant, l’action concernant la signature au sein de la Banque centrale des nouvelles autorités, a rencontré des difficultés majeures liées à  la situation sécuritaire et au fait que le pouvoir en place détient toujours l’ensemble des rouages de l’Etat. Dans ces conditions, il était parfaitement impossible à  la Banque centrale d’appliquer la totalité des décisions prises par le conseil des ministres à  Bissau. La Banque n’est pas la seule institution dans ce cas. […] A ce stade, il nous a été demandé certaines requêtes parce que le pouvoir légitime ne comprenait trop pourquoi s’arrêter à  ces difficultés. On a donc demandé que je limoge mon directeur national. J’ai indiqué qu’il a fait son travail et qu’il m’était difficile de le limoger […] Le 17 janvier, J’ai à  nouveau fait un rapport intérimaire pour indiquer les difficultés rencontrées sur le terrain et le soutien absolu qu’il convient de donner à  la Banque centrale pour qu’elle puisse appliquer effectivement sur le terrain les décisions de Bissau. On m’a répondu que ces difficultés étaient si énormes qu’il fallait les rapporter à  la conférence des chefs d’Etat. Ce qui nous vaut notre présence. J’ai fait un rapport à  la conférence. J’ai indiqué ces difficultés qui sont liées à  des questions sécuritaires. Parce que vous ne pouvez pas vouloir appliquer des décisions qui vont à  l’encontre d’un pouvoir qui est encore en place. Les décisions s’appliquent avec l’assentiment des uns et des autres. Nous ne pouvons pas exécuter les décisions alors que ceux auprès de qui l’on doit les exécuter y sont totalement hostiles. Voilà  les difficultés que nous avons relevées. Face à  l’incompréhension de ces explications, face au fait que les uns et les autres n’arrivent pas à  bien saisir ce qui s’est réellement passé o๠ce qui se passe réellement sur le terrain, nous avons accepté la démission qui nous a été demandée. » « J’espère que les jours à  venir ne seront pas sombres pour l’UEMOA « Je voudrais dire que je suis profondément attristé pour l’institution que J’ai servie pendant 35 ans. Il y avait mieux à  faire que ce qui a été fait. Je reste attaché à  cette institution. Je crois à  l’Union monétaire et J’espère que les jours à  venir ne seront pas sombres pour elle. Et que nous pourrions commencer cet idéal d’intégration que nous avons commencé. Il est indispensable de le consolider. J’y tiens énormément. C’’est la seule tristesse que J’ai eu en rendant la démission qui m’a été demandée. Parce que la politique est en train de rentrer à  la Banque centrale » a-t-il dit pour conclure. A signaler que sa position comme gouverneur de la BCEAO, poste qu’il occupait depuis deux ans, était en outre devenue intenable au lendemain des sanctions qui lui ont été infligées vendredi dernier par l’Union européenne (UE), à  savoir, interdiction de voyager et gel de ses avoirs. Il est venu s’ajouter à  la liste de près de 90 personnes, dont Laurent Gbagbo lui-même, frappées par ces sanctions. Sa démission forcée représente une victoire pour le camp d’Alassane Ouattara qui était représenté à  Bamako par son Premier ministre Guillaume Soro, seul à  représenter également la Côte d’Ivoire.

Sécurité Bancaire : La BCEAO met en place une centrale des incidents de paiement

C’’est officiel la Centrale des Incidents de Paiement (CIP) de l’UEMOA vient d’être lancée à  Bamako. Elle a été mise en place par la Banque Centrale en étroite collaboration avec les banques et établissements. Il s’agit d’une base de données régionale qui permet de centraliser et de diffuser des informations sur les incidents qui surviennent à  l’occasion des paiements par chèques, cartes bancaires, billets à  ordre et lettres de change, dans les Etats membres de l’UEMOA. Cette centrale participe à  l’assainissement du cadre dans lequel ces moyens de paiement sont appelés à  jouer un rôle de premier plan dans le règlement des transactions courantes et commerciales. Considérée comme un instrument de détection des délinquants financiers, la CIP offre aux commerçants, entreprises et opérateurs économiques un moyen d’éviter la manipulation de l’argent liquide, en privilégiant les paiements par chèque, carte bancaire et effets de commerce en toute quiétude. Elle permettra de résoudre le problème des personnes qui essaient de duper les banques en émettant de faux paiements, de lutter contre l’émission de chèque sans provision, l’utilisation des cartes bancaires ou chèques volés, falsifiés ou contrefaits, l’émission de chèque sur un compte clôturé. Révolution technologique La CIP-UEMOA listera les personnes physiques et morales frappées de l’interdiction d’émettre des chèques ordinaires et d’utiliser des cartes de paiements interbancaires. Consultable par serveur vocal, Internet et SMS, la centrale confère aux banques le pouvoir de faire leur propre police en matière de chèque sans provision. Ainsi, grâce à  ce dispositif, les populations peuvent utiliser en toute sécurité les instruments de paiement (chèque, carte, effet de commerce) en bénéficiant d’une protection légale garantissant le pouvoir libératoire de ces moyens de paiement. Rappelons qu’il existe trois (3) modes pour consulter la régularité d’un chèque ou d’une carte bancaire : le serveur vocal, l’Internet et sms etc…

L’association des banques centrales africaines en symposium à Dakar

Les travaux de ce symposium qui se tiendront au siège de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest plancheront sur la régularisation et la stabilité du système financier. En effet, ces facteurs demeurent, on ne peut plus, de réels sujets de préoccupation aux instituts d’émission en Afrique. Un objectif majeur du symposium est de dégager les contours de la future Banque Centrale Africaine. Déjà , en février dernier, le bureau de l’ABCA a décidé, de confier à  un comité de pilotage, composé de 3 experts désignés par la Commission de l’Union Africaine et 5 représentants des Comités sous régionaux de l’ABCA. La Banque Centrale du Nigeria en assurera la présidence. La crise économique et financière est encore fraà®che dans les mémoires. Afin de mieux se prémunir et consolider les acquis, les Banques centrales Africaines, réunies au sein de l’ABCA, en débattront au cours de la rencontre de Dakar. Participerons audit symposium, les Gouverneurs des Banques centrales accompagnés de cadres de haut niveau, des représentants d’institution régionales et internationales, et des universitaires. Il sera également question de l’examen des projets de rapports d’étape relatifs à  la mise en oeuvre du Programme de coopération monétaire en Afrique (PCMA). Egalement, les activités du comité conjoint de la Commission de l’Union Africaine-ABCA, chargé de l’élaboration d’une stratégie de mise en place de la Banque Centrale seront également examinées. Coopération monétaire Au cours de ce symposium, l’application du Programme de coopération monétaire en Afrique (PCMA) a été prévue en deux étapes : l’adoption par chacune des sous régions d’un programme formel d’intégration monétaire à  l’horizon 2015, et l’introduction de la monnaie commune de la Banque Centrale Africaine prévue pour 2021. Sur les 42% des pays membres de l’Association ont respecté les critères de premier rang, le communiqué de l’ABCA souligne que les critères de convergence ont été définis au niveau des sous régions ainsi qu’au plan continental et des « critères de stabilité macro économiques interne et externe devraient être respectés par au moins 51% des pays membres de l’ACBA, avant le lancement de l’Union monétaire africaine ». Notons que l’ABCA a été créée à  la suite de la 1ère réunion des gouverneurs de Banques centrales africaines, tenue du 15 au 22 février 1965 à  Addis-Abeba en Ethiopie. Le 30 juin dernier, elle regroupait en son sein 39 Banques centrales. Et elle est présidée par le Gouverneur de la Banque centrale de la République démocratique du Congo, Jean-Claude Masangu Mulongo.

Economie : Il y a seize ans, le Franc CFA était dévalué

Un chantage de la France? Le 11 janvier 1994 à  Dakar au Sénégal, les 14 pays de la zone franc ont accepté de dévaluer le CFA. Une mesure historique. Qui a touché huit pays d’Afrique de l’Ouest et six pays d’Afrique centrale rattachés depuis 1948 au Franc français par une parité fixe. La dévaluation, décidée sous la pression du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale et annoncée par la France, avait été présentée aux pays concernés, comme une solution parfaite pour sortir d’une situation économique jugée catastrophique. Le contexte du moment est en effet difficile. Les taux de croissance et le niveau de vie sont faibles, il y a une fuite massive des capitaux (les opérateurs économiques nationaux déposent leurs fonds en CFA dans les banques françaises au détriment des banques nationales), les termes de l’échange se sont détériorés. Le 2 août 1993, Paris a suspendu le change de billets de francs CFA. Un mois plus tard, les transferts bancaires ont été soumis à  un contrôle préalable. Les pays africains se sont résignés. La dévaluation qu’ils se refusaient à  effectuer depuis 1988 était devenue inévitable. Une mesure pourtant présentée comme salutaire C’’est le Camerounais Antoine Ntsimi, alors ministre des finances à  cette période, qui lira la déclaration. Les partisans de la dévaluation, la France en tête, disaient qu’elle aiderait à  relancer la compétitivité des produits africains sur le marché international, réduire les déficits budgétaires, et permettre à  la croissance de reprendre. Un début d’amélioration de la situation économique s’est fait ressentir. Il est certain que plusieurs filières d’exportation (café, cacao, coton) ont bénéficié en 1994 à  la fois de la hausse conjoncturelle des cours mondiaux de ces produits et de la dévaluation du franc CFA. Ces filières ont aussi pendant un certain temps dégagé des excédents financiers qui ont davantage profité aux Etats plus qu’aux producteurs. Quant aux productions céréalières locales, elles ont vu leurs prix rester stables, leur progression en volume s’expliquant principalement par les conditions pluviométriques particulièrement favorables dont ont bénéficié la majeure partie des pays de la zone franc au cours de cette période-là . Un bilan très mitigé Mais aujourd’hui, personne n’est fier du bilan actuel de la dévaluation. Les dirigeants et hommes politiques des pays de la zone Franc habitués à  utiliser toute situation favorable à  des fin de propagande propre semblent tous vouloir oublier cette page de leur histoire et de leurs bilans politiques. Du jour au lendemain, les prix à  la consommation sont passés du simple au double. l’inflation n’a plus jamais été maitrisée. La plupart des pays concernés sont devenus des pays très pauvres et très endettés. Le revenu par habitant a chuté. Pour le cas du Cameroun, 30% de la population vivent avec 1 dollars par jour, et jusqu’à  58% vivent avec un peu plus de Dollars par jour. Aujourd’hui, les experts s’interrogent sur le genre de partenariat que la France offre à  ses «amis» africains. Absence des mesures d’accompagnement Les avantages de la dévaluation ne pourront provenir que de mesures d’accompagnement qui sont prises, tant par les Etats africains que par les bailleurs de fonds. Ces mesures doivent garantir la stabilisation de l’environnement économique et créer les conditions par une reprise de l’investissement intérieur. Dans ce nouveau contexte économique, existe-t-il des politiques de coopération originales? Des mesures d’annulation de dettes et de soutien aux budgets des Etats ont effectivement été prises, avec une intensité différente selon les pays africains. Des mesures sociales ont aussi été prises, mais d’une ampleur nettement moindre ; quant aux mesures d’accompagnement permettant de relancer l’investissement, de mettre en place des projets réellement novateurs, ils ne sont que très récents et portent sur des domaines qui ne profitent pas directement aux populations. Les besoins des populations sont énormes ; ne peuvent-ils être satisfaits par des productions locales qui sont maintenant protégées du fait de la dévaluation? A-t-on réellement cherché, dans les différents secteurs, toutes les opportunités d’activité? Autant de questions demeurées sans réponses.

Mandé Sidibé est mort

L’ex Premier ministre du Mali, Mandé Sidibé est décédé ce matin à  Paris o๠il recevait des soins. Il était marié et père de quatre filles. Parcours Il est né en 1940, dans le village de Bafoulabé. Fils de Mamadou Sidibé, un commandant de l’armée française, il a été élevé à  Bamako. Plus tard, il poursuit sa scolarité au Lycée Terrasson de Fougères et part en France pour ses études supérieures. Diplômé en Sciences Economiques, Mandé Sidibé fera l’essentiel de sa carrière dans les grandes banques maliennes et africaines. Il était dernièrement le Président du Conseil d’administration d’Ecobank. Un homme de finances Lorsqu’il rentre au Mali dans les années 60, il travaille d’abord à  la BRM, la banque de la République Malienne. Ensuite, il intègre le FMI en tant qu’économiste au département Afrique. D’ou il obtient un MBA à  la George Washington University en 1974. En 1985, Mandé Sidibé rejoint la BCEAO(Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest), o๠il est chargé des politiques monétaires, de même qu’il exerce aussi le rôle de conseiller spécial du Gouverneur de la Banque. En 1992, il est nommé Directeur de la BCEAO pour le Mali et devient aussi l’un des conseillers attitrés du président Konaré. En 2000, ce dernier le nomme Premier ministre. Ce sera un bref intermède de deux ans dans la carrière de ce financier de formation et d’âme et qui rendra sa démission en 2002. Rattrapé par le virus de la politique, il se présente en 2002 à  l’élection présidentielle en tant que candidat indépendant, faute d’avoir été investi par son parti, mais il ne remporte que 2% des suffrages, en se classant 9è sur la liste des candidats à  la fonction suprême. Notons qu’il a été vice-président de l’Adema, fonction qu’il a quité en 2008. Retour dans le monde des finances En 2006, Mandé Sidibé, est nommé Président du conseil d’administration d’Ecobank, la banque privée de droit africain, présente dans 27 pays. Une fonction qu’il exercera jusqu’à  son décès. Mandé Sidibé est aussi le frère de l’actuel premier ministre Modibo Sidibé. On le disait homme courtois et discret, toujours aimable. Ses proches le savaient malade, mais ne s’attendaient à  le voir partir si vite.Paix et Salut à  l’âme de ce pionner africain de la finance.

L’Afrique et la crise économique et financière : la formule BCEAO

Cette réunion, qui a lieu depuis trois ans, s’inscrit dans le cadre de la politique de concertation et de dialogue entre les différents acteurs du secteur financier. C’’est donc le Mali qui abrite la troisième rencontre après Dakar en 2007 et Abidjan en 2008, pour éviquer l’impact la crise économique sur les institutions financières. Le rendez-vous de Bamako porte sur la thématique «Action de la BCEAO dans le contexte de la crise financière et économique mondiale ». Les effets de la crise économique et financière mondiale n’ont pas épargné l’Afrique. Si les établissements banquiers et financiers de l’espace UEMOA étaient d’abord optimistes, aujourd’hui le discours a changé : «Il y a six mois, l’Afrique pouvait encore se sentir à  l’abri de la crise. Depuis, les turbulences se sont intensifiées et propagées du secteur financier à  l’économie réelle », a expliqué le béninois Zakari Darou Salam, Président de la fédération des Associations professionnelles de banques et établissements financiers de l’UEMOA (FAPBEF-UEMOA) Le rôle de la banque centrale Depuis le début de la crise, la banque centrale a initié des actions pour atténuer l’impact dans les différents pays de la sous- région. Les taux directeurs ont été revus à  la baisse. Ils sont passés de 4,75 à  4,25% soit une réduction de 0’50%. Des mesures ont permis d’accroà®tre la disponibilité en liquidités et relancé l’économie, tout en impulsant une baisse des taux d’intérêts en faveur des populations. La rencontre de Bamako vise à  coordonner ces actions de la BCEAO. Elle permettra aussi aux participants (environ 114) de faire un réajustement de la politique monétaire de l’union. On comptait des établissements comme Citibank, la Banque Internationale pour le commerce du Togo etC’… Une seconde thématique intitulée « Comment lever les contraintes qui pèsent sur le financement des économies au sein de l’Union », fera l’objet de discussions. Il faut identifier les difficultés qui bloquent l’octroi de crédits bancaires et le financement des économies de l’Union. Dans son allocution à  l’ouverture de la réunion, le Gouverneur de la BCEAO, Philippe Henri Dacoury- Tabley a fait appel à  la solidarité entre les différents acteurs. « Nous devons nous mobiliser pour soutenir les Etats et les agents économiques, à  surmonter les difficultés économiques actuelles et retrouver le plus rapidement possible le chemin de la croissance ». La rencontre de Bamako rassure les directeurs de banques, sensibles à  la crise financière et le Ministre de l’économie, Sanoussi Touré a salué la tenue de cette réunion. A l’issue des travaux, les deux parties (BCEAO et FAPBEF-UEMOA) émettront des propositions pour réorienter la politique monétaire de la banque centrale face à  la crise financière. Et celle-ci est certainement une opportunité pour l’Afrique de renforcer ses capacités financières et peut être envisager une nouvelle monnaie unique africaineÂ