Bart Ouvry : « j’ai toujours cherché à être à l’écoute des Maliens »

Un « ami du Mali » s’en va. Bart Ouvry, Ambassadeur de l’Union Européenne depuis 2019 dans le pays, est en fin de mission. Le Belge quitte un pays, dit-il, d’une « grande culture d’accueil et de générosité », où il a durant quatre ans été « attentif » aux aspirations de ses citoyens.

Vous êtes arrivé au Mali une année après la réélection d’IBK, qui a été marquée par une crise postélectorale. Plus tard, la situation du pays a empiré, avec les contestations du mouvement M5-RFP et les deux coups d’État qui les ont suivies. Comment avez-vous vécu ces évènements ?

Je les ai vécus de près en tant qu’observateur politique. Et je peux témoigner de la dernière année sous le Président IBK. Ça a été certainement une année difficile pour les Maliens, une année difficile pour nous aussi, communauté internationale, parce qu’il faut avouer qu’outre les contestations la situation sécuritaire posait aussi problème. Durant ces années, on a assisté à des attaques contre les FAMa, les membres des Forces de sécurité, parfois des fonctionnaires, mais aussi des représentants de la communauté internationale, qui ont causé beaucoup de difficultés au Mali. Nous avons condamné les coups d’État, mais, en nous rendant compte de la crise profonde que traversait le pays, que traverse toute la région du Sahel, nous avons continué notre collaboration.

Depuis le deuxième coup d’État et l’arrivée du Colonel Assimi Goïta au pouvoir, le pays s’est beaucoup tourné vers la Russie. Ne pensez-vous pas que cela est en partie dû à la teneur des relations entre l’UE et le Mali ?

Ce qui pour nous Européens est important, c’est de nous poser des questions sur l’efficacité de notre action. Je crois qu’il y a eu une grande impatience de la part des Maliens sur la résolution d’une situation qui, depuis 10 ans, suscite beaucoup de problèmes. C’est vrai qu’il y a lieu de se poser des questions de notre côté. Par exemple, est-ce qu’on aurait pu faire autrement dans la gestion de cet aspect ? L’une de mes réponses est probablement que nous n’avons pas suffisamment eu une pensée sur la durée. Les solutions aux problèmes ne se trouvent pas en six mois ou un an.

Mais, pour cela, à présent, pour moi, l’une des solutions est d’aller aux élections. Ce qui aura l’avantage qu’un prochain gouvernement, si les élections se passent bien, aura un mandat sur cinq ans. Cela permettra de réfléchir à des réponses structurelles, de longue durée, qui vont répondre aux enjeux. Mais c’est un questionnement légitime que vous faites. Peut-être que dans le passé nous avons été aussi trop impatients, nous Européens.

Vous avez une grande expertise en matière de communication, pour avoir été de 2008 à 2011 Porte-parole du ministère des Affaires étrangères belge. Comment évaluez-vous la communication des autorités de la Transition du Mali ? Pensez-vous que les pays européens comprennent leurs activités ? Qu’est-ce qui pourrait être amélioré ?

C’est un souci constant pour nous diplomates : expliquer à nos capitales ce qui se passe ici. Moi, dans ma communication, dans mon rapportage, j’ai toujours voulu bien faire comprendre la profondeur de la crise. La crise que vit le Mali est une crise sociétale. Et donc la réponse qui doit être donnée à cette crise ne doit pas être uniquement sécuritaire. Il faut une réponse qui permettra d’améliorer les conditions de vie des populations et le retour des services de l’État sur l’ensemble du territoire malien. Par exemple, que ce soit au Nord ou au Centre, et même au Sud du Mali, la qualité de l’enseignement est insuffisante. Au niveau des services de base, tels que la santé, il y a aussi des insuffisances. Là, notre effort est d’avoir une action effective sur le terrain pour ramener ces services à niveau. Je crois que ce message est bien compris. C’est vrai qu’aujourd’hui la Transition prend des positions qui sont parfois très difficile à admettre pour nos autorités. Par exemple, le dernier vote sur l’Ukraine, où le Mali a voté en faveur de la Russie. Je ne cache pas que cela est très mal compris de notre côté. Je n’ai pas de conseils à donner aux autorités de la Transition, mais certainement il faut un dialogue diplomatique. Moi je continue à plaider de part et d’autre pour qu’il y ait toujours des échanges diplomatiques et une coopération entre le Mali et l’UE. J’essaie toujours d’amener des collègues ici, à Bamako, et je crois qu’il est important que les Maliens fassent aussi l’effort de se rendre dans nos capitales pour expliquer leurs positions sur différents dossiers.

Quelle est actuellement la posture de l’UE à l’égard de la Transition malienne ?

Aujourd’hui, nous tenons beaucoup à maintenir notre action au profit des Maliens. Nous voulons rester aux côtés des Maliens, nous reconnaissons la profondeur de la crise et la nécessité d’y apporter une action concrète pour justement éviter la déstabilisation du pays. Cela est au cœur de notre position. Nous maintenons le dialogue, nous maintenons notre appui aux Maliens et, au final, nous espérons beaucoup que la Transition pourra respecter le calendrier convenu. Ainsi, on aboutira à des élections dont la principale, la présidentielle, est annoncée pour l’année prochaine.

Quels sont les projets-phares que l’UE a menés au Mali depuis votre venue et les  perspectives ?

Je préfère surtout parler de nos projets en perspective pour 2023. Nous avons déjà mené une consultation très large avec des services de l’État sur notre programmation. Elle porte sur les questions de l’Environnement. C’est le projet de Grande Muraille Verte qui est très important pour un pays tel que le Mali, qui a une partie de son territoire dans le Sahara. Il faut éviter la désertification. C’est un engagement très important de part et d’autre que nous voulons mettre en œuvre en 2023. Et puis il y a également la problématique de l’enseignement, de la formation et le renforcement du secteur privé. Si on veut répondre au grand enjeu qu’est l’accès à l’emploi au Mali, car chaque année, il y a des milliers de jeunes Maliens qui viennent sur le marché du travail, il faut absolument donner une réponse aux aspirations de ces jeunes, qui veulent soit trouver un emploi, soit créer une activité professionnelle. Et là nous croyons que l’amélioration de la qualité de l’éducation, de l’offre de formation et le renforcement du secteur privé sont importants. Sur ces aspects, nous sommes en consultation avec nos partenaires maliens pour apporter des solutions. Globalement, c’est un budget d’à peu près 100 milliards de francs CFA. Outre cela, nous allons aussi maintenir notre action de coopération sur des bases régionales et thématiques telles que la question de la gestion des frontières, sur laquelle nous voulons maintenir notre coopération avec l’État malien.

Le référendum prévu pour le 19 mars a été reporté sine die le 10 mars dernier. Avez-vous des craintes quant à un retour à l’ordre constitutionnel comme prévu en février 2024 ?

Je crois que c’est un engagement très clair de la Transition, même si un report pour quelques mois peut être compréhensible. J’ai bonne confiance que les autorités de la Transition vont tenir leurs engagements.

Si les élections devaient se tenir, quel serait le soutien de l’Union européenne au processus électoral?

Il y a un fonds, le Programme des Nations Unies pour le Développement, qui centralise toutes les contributions. Nous avons déjà versé notre contribution, qui est de l’ordre de 10 milliards de francs CFA. Elle devrait contribuer à l’organisation des différents scrutins au Mali.

Depuis 2015, l’Accord pour la paix et la réconciliation tarde toujours à être mis en œuvre. Et son processus est bloqué depuis près de quatre mois. Quel avenir voyez-vous à cet Accord dans le contexte actuel ?

Le Cadre créé par l’Accord est toujours là. Nous continuons notre engagement avec l’Algérie, les Nations unies et les autres membres de la médiation pour permettre à toutes les parties prenantes de revenir à la table. Nous venons récemment d’offrir un cadre de propositions qui devrait permettre à toutes les parties prenantes de revenir. C’est la seule solution. L’autre alternative c’est la violence et ce n’est pas une alternative crédible. Nous voulons absolument que les parties prenantes trouvent des solutions sans violence. Nous, nous ne nous sommes pas là pour prescrire des solutions. Nous ne pouvons qu’amener les deux parties à la table de discussion et c’est à elles de se mettre d’accord sur les solutions et les mettre en œuvre. Nous espérons que ce sera pour bientôt.

Est-ce qu’il vous a été souvent difficile de manœuvrer, avec les impératifs de Bruxelles vis-à-vis du Mali et la Transition ?

J’ai toujours eu des relations très courtoises, très positives, avec les Maliens. Nous n’avons pas tellement d’instructions de Bruxelles. On nous demande de faire l’analyse, de coordonner avec nos États membres et chercher des solutions. Depuis que je suis là, j’ai toujours cherché à être à l’écoute des autorités maliennes. Mais aussi et surtout à l’écoute de la société civile (les jeunes, les associations de femmes) et des partis politiques. Notre rôle, je le rappelle, n’est pas de prescrire, mais de faire partie de la solution. Et d’offrir un cadre de la médiation pour trouver des solutions aux problèmes. Nous n’avons pas la capacité de trouver des solutions à la place des Maliens. Ce sont les Maliens qui doivent trouver un cadre politique pour sortir de la crise actuelle. Et cette crise, elle est profonde. Je crois que tout le monde le sait. C’est une crise sociétale, comme je le disais tantôt. Si on veut contribuer au développement du pays, il faut absolument renforcer l’enseignement. Je ne connais pas un seul Malien qui conteste la crise actuelle de l’enseignement. D’ailleurs, j’ai eu un entretien il y a quelques jours avec la ministre de l’Éducation et nous travaillons ensemble là-dessus.

Quel souvenir garderez-vous du Mali ?

J’ai vécu ici avec mon épouse, qui m’a accompagné tout au long de ce périple de quatre ans. Je garde beaucoup de souvenirs des rencontres avec les Maliens. C’est mon troisième pays africain et c’est probablement celui qui, en termes de richesse culturelle, a le plus de profondeur, parce qu’il a une tradition culturelle millénaire et très riche. Ça m’a beaucoup marqué. Et puis le Malien est quelqu’un qui a une grande culture d’accueil et de générosité envers l’étranger. J’ai beaucoup profité de cela. C’est pourquoi j’ai toujours tenu à communiquer sur tout ce qui va bien dans le pays, sur son potentiel par exemple en matière de beautés naturelles et de richesse de sa culture. C’est une manière de rappeler aux Maliens, qui parfois sont confrontés dans leur quotidien à d’énormes problèmes, que leur pays regorge de potentialités. Au quotidien on a tendance à beaucoup se focaliser sur les problèmes, mais il ne faut pas oublier tout ce qu’il a de bien dans le pays.

Dr. Hamadoun Haidara : « On ne peut pas dire que cette transition ne répond pas à ce que veut le peuple »

Ce 18 août 2022 marque les deux ans de l’avènement d’un pouvoir de transition à la tête du Mali. Dr. Hamadoun Haidara, sociologue, chercheur en gouvernance et décentralisation, enseignant vacataire à la Faculté des Sciences administratives et politiques, nous livre son opinion.

2 ans de transition. Quel bilan en faites-vous ?

À mon avis, le bilan n’est ni totalement décevant ni totalement satisfaisant. Il y a eu du bon et du moins bon. Mais dans l’ensemble c’est un bilan acceptable. On peut l’évaluer en fonction du programme du gouvernement. Sur le plan sécuritaire, par exemple, il y a eu suffisamment d’acquisitions de matériels et on nous fait savoir que la situation sur le terrain a changé, même s’il y a toujours beaucoup de flou. Ce qui est réel, c’est que certaines actions ont permis de renforcer les positions de l’armée. Ce bilan sécuritaire peut être donc compté parmi les acquis, même si la situation reste pratiquement inchangée, avec plusieurs zones qui ne sont pas totalement sous contrôle et une insécurité qui s’oriente vers les centres urbains.

Beaucoup de choses ont changé durant ces deux ans, notamment les rapports avec la communauté internationale. La transition est-elle sur la bonne voie ?

Je peux dire qu’elle est sur la bonne voie dans la mesure où elle essaye de faire ce à quoi aspirent les populations. Les actions sont en quelque sorte orientées par le peuple dont aujourd’hui la grande majorité la soutient. On ne peut donc pas dire que cette transition ne répond pas à ce que veut le peuple, même si parfois elle prend des décisions inappropriées ou inconfortables. Mais je pense que cette posture des autorités de prendre les devants sur tout n’est pas confortable pour un État qui s’ouvre sur plusieurs plans. Lorsqu’on a besoin du soutien de tout le monde et qu’on veut se débarrasser de certains, j’estime qu’il y a incohérence.

Le Président de la transition fait presque l’unanimité mais son Premier ministre est décrié par une partie des politiques. La nomination d’un nouveau Premier ministre contribuerait-elle à une suite plus apaisée ?

Pour moi, cette question ne doit pas être à l’ordre du jour. Quel que soit le Premier ministre qui sera nommé, il aura toujours une coloration quelconque et ne fera pas l’unanimité, même s’il est issu de la société civile ou est un technocrate. L’essentiel, c’est d’avoir un chef de gouvernement capable de prendre des décisions et de les assumer pendant des moments difficiles. C’est ce qu’essaie de faire le Premier ministre actuel.

Me Mountaga Tall : « C’est la peur de désigner les responsables qui amène à parler de responsabilité collective »

Le 25 mai 2019, le Congrès national d’initiative démocratique (CNID Faso Yiriwa Ton) a commémoré ses 28 années d’existence. Si quelques fois il a participé à l’exercice du pouvoir, il est le parti qui est resté le plus longtemps dans l’opposition depuis l’avènement de la démocratie, en 1991. Son Président, Me Mountaga Tall, plusieurs fois ministre, revient sur son combat.

Quel bilan faites-vous de ces années d’engagement à la tête du parti ?

Le CNID, c’est historiquement la lutte pour l’instauration de la démocratie au Mali. C’est aussi un engagement pour sa consolidation. La démocratie, c’est comme l’air que l’on respire, mais elle ne se mange ni ne se boit. Elle est comme un arbre que l’on plante et qu’il faut constamment arroser. Ce qui veut dire qu’il y a une action à mener au quotidien et à différents niveaux. Cette action a une prise directe sur les affaires quand on est au gouvernement. Nous y avons été quelques fois, non pas en tant que parti exerçant le pouvoir, mais comme parti associé.  Nous avons aussi servi notre pays dans l’opposition politique. Nous sommes le parti au Mali qui est resté le plus longtemps dans cette posture, en l’assumant dans la dignité et avec les contraintes qui y sont liées. Nous avons notre part dans les grandes avancées de la démocratie au Mali en tant que parti d’opposition à l’Assemblée nationale.  C’est ainsi le CNID, dans l’opposition, qui a été le premier parti à initier une proposition de loi, une question d’actualité, une interpellation au gouvernement, une motion de censure, à instaurer le débat sur la légalisation des mariages religieux, à introduire une proposition de loi sur le statut de l’opposition, etc. Mais dans la majorité aussi, dans les missions qui nous ont été confiées, nous avons allié résultat et intégrité.

N’êtes-vous pas de ce fait comptable de la situation actuelle du pays ?

Moi, j’assume pleinement mes responsabilités, toutes, mais rien que les miennes. Nous n’avons jamais été Président de la République, ni Premier ministre, ni chef d’institution dans ce pays. On nous a confié des ministères, nous y avons fait ce que nous pouvions et nous l’assumons. Cela ne peut pas faire de nous un coresponsable de la gestion du pays. Ce qui n’est pas notre part ne nous incombe pas.

Pour certains observateurs, c’est la faillite de l’élite politique qui a abouti à l’effondrement du pays…

Ce ne sont pas des observateurs, mais des populistes. Il n’y a pas un seul pays que l’on peut gouverner en dehors des politiques et de la politique. À ces conditions, tout ce qui existe, en bien ou en mal, dans un pays ne peut pas être imputé aux politiques. Il y a des partis et des personnes de la société civile qui ont pris part à la gestion de l’État. Que chacun assume sa part de responsabilité. Quand vous dites que c’est la classe politique qui est responsable, que dire de ceux qui n’ont jamais passé un jour au gouvernement ? Sont-ils aussi responsables ? C’est la peur de désigner les responsables qui amène ceux qui n’ont pas beaucoup de courage à parler de responsabilité collective. Que chacun dise : de telle année à telle année, il y a eu telle chose, sous le magistère de telle ou telle personne. Cela est plus objectif.

Que pensez-vous de la mise en place de  gouvernement de mission ?

Je souhaite le meilleur pour mon pays et qu’un gouvernement, quel qu’il soit, réussisse. Dans mon appréciation, on reconnait le maçon au pied du mur. Mais j’ai été très fortement impliqué dans le processus qui a mené à la conclusion de l’Accord politique de gouvernance. À la mise en place du gouvernement, les choses ne se sont pas déroulées comme  initialement entendu et le produit final à peu à voir avec l’idée initiale. C’est pour cela que nous-mêmes, en tant que parti et mouvement politique, n’avons pas estimé devoir signer cet accord, à plus forte raison figurer dans le gouvernement.

Qu’est ce qui était initialement prévu ?

L’histoire le dira. Mais il est clair qu’il y a eu beaucoup d’échanges de documents. Le premier et le dernier n’ont pas beaucoup des choses en commun.

Aigles du Mali : Avant la trêve, le bilan

La Premier League et la Serie A mises à part, les championnats européens observeront une pause pour les fêtes de fin d’année. L’occasion de faire le bilan à mi-parcours des Aigles dans les différentes ligues.

Qu’elle est dure cette Premier League ! Ce n’est certainement pas Yves Bissouma qui dira le contraire. Le milieu international malien, qui s’est engagé cette saison avec Brighton, peine à influer sur le jeu de son équipe. Arrivé pour un peu plus de 20 millions d’euros, Bissouma devait apporter sa touche technique à une formation très « kick and rush ». Mais, pour l’heure, l’ancien Lillois n’a inscrit aucun but, ni délivré la moindre passe décisive. Il a pourtant joué 15 des 17 matchs de son équipe, qui occupe la 13ème place du championnat. En dehors des frontières de la Reine, un autre Aigle doit ronger son frein en Allemagne. Éloigné des terrains depuis novembre pour une blessure aux ligaments du genou, Amadou Haidara ne retrouvera pas les terrains avant quatre mois. Il avait pourtant bien démarré, marquant 3 buts et délivrant 3 passes décisives en 21 matchs, toutes compétitions confondues. En son absence, son équipe garde le rythme. Son compatriote Diadié Samassekou tient bien le milieu et distille à la perfection. Le très « courtisé » est l’auteur d’une réalisation en 15 matchs de championnat et d’une autre en six rencontres d’Europa League. Le Red Bull Salzbourg est largement en tête de son championnat, avec 14 points d’avance sur le deuxième.

Colonie portugaise

Porté par un grand Moussa Maréga, qui a pris une nouvelle dimension, le FC. Porto marche sur son championnat. L’équipe portugaise a fini en tête de son groupe de Ligue des champions, avec 16 points, meilleur total de la phase de poules. Maréga n’y est pas étranger. Il a trouvé le chemin des filets à cinq reprises en Ligue des champions et six fois en Liga Sagres. L’attaquant malien embellit sa ligne statistique avec six passes décisives. À deux points du leader, Porto, le Sporting Portugal de l’attaquant Abdoulaye Diaby veut profiter du moindre faux-pas. Buteur prolifique en Belgique, Diaby a eu besoin de temps pour s’adapter et n’a ouvert son compteur but que lors de la victoire de son équipe début décembre. Le latéral gauche Falaye Sacko a lui disputé 10 des 13 matchs du Victoria Guimares.

Coupe du monde 2018: Ce qu’il faut retenir

Un mois de compétition durant, vous avez vibrer au rythme des matchs de la coupe du monde. Un mondial assez surprenant qui a vu l’élimination précoce d’équipes comme l’Allemagne, l’Espagne, l’Argentine, l’utilisation du VAR ou encore un Essam El Hadary éternel. Que retenir de ce mondial? Beaucoup, nous vous en compilons quelques unes.

Deuxième couronne française

La France a pour la deuxième fois de son histoire remportée la Coupe du monde. Après le sacre à domicile il y’a 20 ans, ce n’est plus une mais deux étoiles désormais qui seront brodées sur le maillot de l’Equipe de France. Solides à défauts d’être spectaculaires, les Bleus s’adjugent le graal suprême. Avec 14 buts inscrits pour six buts encaissés

A deux buts près

169 buts ont été marqués lors du Mondial russe, deux de moins que celui du Brésil en 2014 ou de la France en 1998. Harry Kane a fini meilleur buteur de la compétition avec six buts. Avec 16 buts, la Belgique est la meilleure attaque du tournoi.

VAR

Le geste de l’arbitre dessinant un rectangle est maintenant devenu célèbre. Sur les 29 penaltys sifflés lors de cette édition (un record), huit l’ont été après recours au VAR. Quatre penaltys initialement sifflés ont également été refusé par la suite.

CSC

Le meilleur buteur du tournoi a été le… CSC. 12 buts contre son camp ont été marqués en Russie, soit le double du précédent record (6), établi en 1998. Mario Mandzukic est le premier joueur de l’histoire à inscrire un but contre son camp en finale.

Marathon Man

72,5 kilomètres, c’est la distance parcourue par Ivan Perisic sur les pelouses de Russie 2018. Xavi (80km) et Thomas Müller (84km) ont toutefois fait mieux, respectivement lors d’Afrique du Sud 2010 et de Brésil 2014.

Les Anglais à l’accent espagnol

Qu’il est bien loin l’époque du kick and rush. L’Angleterre a réussi 3336 passes, meilleur taux du tournoi. Ce n’est pas encore le tika-taka espagnol mais Gareth Southgate a déjà imprimé sa patte à cette équipe. Les Anglais ont atteint le dernier carré pour la première fois depuis 1990.

Éternel

Le gardien égyptien Essam El-Hadari est devenu le plus vieux joueur de l’Histoire de la Coupe du monde à disputer un match, face à l’Arabie Saoudite (avec un pénalty arrêté), à 45 ans et 161 jours.

Aller-retour express pour l’Afrique

Les cinq représentants africains ont tous été éliminés à l’issue de la phase de groupe. Une première depuis 1986. L’Égypte, privée de sa star Mohamed Salah pour son entrée en lice a quitté la compétition avec un zéro pointé. Trois défaites en autant de rencontres pour les Pharaons. Le Maroc, a proposé du jeu, mais cela n’a pas suffi face aux réalismes des Espagnols et des Portugais. Le Nigéria à une énième fois buter sur l’Argentine. La Tunisie s’est retrouvée dans un groupe compliqué, et le Sénégal qui avait fait forte impression pour sa première sortie a été victime du fair-play. Sorti à cause de deux cartons jaunes de plus que le Japon.

La malédiction du champion

Après la France (2002), l’Italie (2010) l’Espagne (2014), c’est au tour de l’Allemagne de gouter aux affres d’une élimination précoce. Dans un groupe à sa portée, la Manschaft a la surprise générale subi la loi du Mexique et de la Corée du Sud . Avec deux défaites en trois matchs, les champions du monde 2014 ont quitté la compétition par la plus petite des portes.  

Invest in Mali: Pari gagné

« Invest In Mali J+150 », c’est le thème de la conférence qui s’est tenu hier jeudi 17 mai au siège du Conseil national du patronat du Mali. Organisé par l’Agence pour la promotion des investissements (API), il s’agissait de dresser un bilan, six mois après la tenue du forum « Invest In Mali ».

Un pari gagné ! C’est le moins que l’on puisse dire face aux résultats du forum : 1000 participants venant de plus de 30 pays, 250 entreprises nationales et internationales, des intentions annoncées d’investissements allant jusqu’à 34 milliards de FCFA entre autres.
À ce jour trois projets sont déjà en cours de réalisations sur le terrain. Une usine de cimenterie dont le coût s’élève à plus de 20 milliards de FCFA et dont la convention, finalisée et signée en avril 2018 sera inaugurée au premier trimestre 2019. « Africa Green Tech » qui est un projet d’électrification, a déjà rassemblé 13 millions d’Euros pour sa réalisation et cinq villages ont déjà été connectés. À en croire Moussa Touré, directeur général de l’API, la société poursuit actuellement ses installations dans la région de Kayes.

Le troisième projet en cours n’est autre que l’usine d’emballage de carton SAFALIM qui est déjà presque opérationnelle et dont l’inauguration est prévue pour le mois d’octobre prochain.
La présentation du bilan du forum a été suivie par une série de discussions entre représentants du Projet d’appui à la compétitivité agro-industrielle du Mali (PACAM) et de l’Union européenne, le PDG de Ciments et matériaux du Mali (CMM) et le président du Conseil national du patronat du Mali autour de la question « Pourquoi avions- nous fait le Pari Du Mali ? »
Le rendez-vous est d’ores et déjà pris pour la prochaine édition du forum « Invest In Mali » en 2019 avec un maître-mot, « Innover ».

Après un an, le bilan de Macron est négatif pour les Français

Une majorité de Français (55%) dresse un bilan «négatif» de l’action d’Emmanuel Macron après un an de pouvoir, contre 45% qui jugent le bilan positif, selon une enquête du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), réalisée par Ipsos-Sopra Steria avec Le Monde et la Fondation Jean Jaurès.

Très négatif sur le social, la santé, l’immigration…

L’action d’Emmanuel Macron pour ce qui est du pouvoir d’achat et de la réduction des inégalités sociales est jugée particulièrement sévèrement, 78% des Français estimant qu’elle va dans le mauvais sens.

Ils sont à peine moins sévères pour ce qui est du système de santé, 72% jugeant que l’action présidentielle va dans le mauvais sens, tout comme pour le système de retraite (70%) et la maîtrise de l’immigration (66%).

Le bilan est plus légèrement négatif pour la lutte contre l’insécurité (53% jugent que l’action menée va dans le mauvais sens), la réforme de l’éducation (51%) et la lutte contre le chômage (51), tandis que les électeurs sont très partagés sur l’amélioration du fonctionnement de la vie politique (50%).

Seules quatre thématiques emportent l’adhésion: la politique étrangère, qui va «dans le bon sens» pour 63% des Français, l’aide aux entreprises (61%), l’Union européenne (60%) et la lutte contre le terrorisme (57%).

« Président des riches »                                                                                        

Confortant l’image d’un «président des riches» brandie par l’opposition, les Français estiment à 76% que la politique menée «profite avant tout aux catégories aisées», et seulement 16% qu’elle bénéficie «à l’ensemble des Français» (contre 5% qui la voient favorables aux catégories populaires et 3% aux classes moyennes).

L’accusation de privilégier les urbains trouve également un écho chez les deux tiers (67%) des personnes interrogées, qui jugent que les «Français qui vivent dans des grandes villes» sont les principaux bénéficiaires de la politique gouvernementale (contre 28% pour l’ensemble des Français, 3% pour les habitants des périphéries des villes, 2% pour les habitants des petites villes ou zones rurales).

Enfin sur une échelle de 0 à 10 allant de «très à gauche» à «très à droite», Emmanuel Macron est jugé bien plus droitier que centriste, avec une note moyenne de 6,7.

Les électeurs estiment certes à 73% que l’action menée est conforme aux engagements de campagne, mais ils contestent la méthode: 49% jugent que «les mesures annoncées sont trop nombreuses, il faut aller plus lentement pour s’assurer que les lois soient bien pensées».

« Gouvernement autoritaire »

En outre, 55% des électeurs jugent que M. Macron et son gouvernement «sont trop autoritaires» et «ne laissent pas assez de temps à la négociation .

La hausse de la CSG (57%), la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires (49%), la réforme de l’ISF (33%) et la diminution de l’APL (26%) sont les plus citées parmi les mesures suscitant le plus de mécontentement.

La réforme de la SNCF (32%), la réforme de la taxe d’habitation (29%), la réforme des institutions (27%) et l’interdiction du glyphosate (27%) sont les mesures les plus citées parmi celles qui satisfont le plus les personnes interrogées.

Si globalement 57% des Français n’apprécient pas son action (contre 43% qui l’apprécient), sa personnalité est appréciée par 50% des électeurs.

Peu estiment que d’autres feraient mieux

Pour ce qui est de l’avenir, les Français sont plutôt pessimistes: 43% pensent que leur situation personnelle sera moins bonne à la fin du quinquennat (contre 40% qui attendent une situation inchangée et 17% meilleure). A l’échelle du pays, ils sont en revanche 39% à tabler sur une meilleure situation (32% inchangée, 29% une moins bonne situation).

Malgré ce bilan plutôt mitigé, Emmanuel Macron bénéficie d’un paysage politique peu séduisant: seulement 14% des Français estiment que le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon ou la présidente du FN Marine Le Pen feraient mieux que lui, un chiffre qui tombe à 8% pour le président de LR Laurent Wauquiez et 4% pour le premier secrétaire du PS Olivier Faure.