Habillement et accessoires : L’autre business des fêtes

Quelles sont les recettes pour des fêtes de fin d’année réussies ? Sans connotation culinaire, beaucoup répondront qu’il faut d’abord avoir le « style ». Et les commerçants l’ont bien compris.

Les mannequins affichés dans les différentes vitrines des magasins ont troqué les jeans contre les costumes et les robes de soirée. La mention « soldes » est placardée un peu partout pour inciter les clients à faire une halte pour des emplettes.  30% pour certaines, 50% pour d’autres, quelques-unes se targuant même de procéder à des baisses de 100%! Les boutiques ne lésinent en rien sur les moyens pour rentabiliser la période. Une importante réduction est donc consentie sur les articles les plus tendance. « Nos costumes coûtent en général de 115 à 150 000 francs CFA, mais avec les soldes les clients peuvent les acheter pour 77 000 francs, voire moins » assure Mohamed Traoré, gérant d’une boutique de prêt-à-porter. « Si vous ne consentez pas à ces sacrifices, le client ira soit acheter ailleurs soit se contentera d’une simple chemise », ajoute-t-il, lucide.

Louer plutôt qu’acheter

Certaines boutiques, conscientes de difficultés financières, proposent des services de location de costumes, sous certaines conditions. « Nous louons certains de nos articles 20 000 francs CFA. Ils doivent nous être restitués en bon état, être passés au pressing et à l’heure », explique Malick Koita, qui tient une boutique au grand marché de Bamako. Pour donc avoir le « modjo » il est nécessaire de mettre la main au portefeuille.

Pour les dames qui aspirent à une soirée « cendrillonesque », il faudra débourser légèrement plus que les messieurs. Les robes de soirée coûtent entre 80 et 150 000 francs CFA, sans compter les chaussures et autres accessoires. Dans sa boutique à Hamdallye ACI, Djenebou Keita veut écouler son stock. Un tout nouvel arrivage, fraichement débarqué de Turquie, confie cette commerçante. Elle a déjà vendu une quantité qu’elle juge acceptable, mais son vrai business, ce sont les mèches.  « Les brésiliennes », dont raffolent les dames et qui ne sont pas données. 300 à 350 000 francs pour arborer cette chevelure. « Ca coûte cher d’être une femme et de se faire jolie. Ce qui est d’une certaine beauté attire forcément, donc pour les grandes dames ou celles qui aspirent à l’être c’est un presque un passage obligé ».

Solutions de repli

Pour celles et ceux qui disposent de bourses modestes, des alternatives existent. Des robes de soirée et des costumes à prix bas qui feront à coup sûr leur bonheur.

Festivals : Business ou passion ?

 

 

Ils sont devenus au fil des années la vitrine de la riche et diverse culture malienne. Difficile d’en connaître le nombre, tant, des plus petits aux grands évènements, les festivals ont essaimé et ce dans toutes les régions du pays. Si la crise sécuritaire a mis à mal l’affluence des touristes, elle n’a pas eu raison de ces rendez-vous, que le public local a fini par s’approprier et qu’il maintient en vie. Organiser un festival est un casse-tête au Mali, confie volontiers un des acteurs, qui continue pourtant son aventure, bon an mal an. Que gagne-t-on à organiser un festival au Mali ? Que rapporte ce qui semble être un business qui fait tâche d’huile ?

Il y en a dans pratiquement tous les coins du pays et le début d’année est en quelque sorte la foire aux festivals au Mali, s’amuse Abdoulaye Kéita, qui assiste en ce 22 janvier à l’ouverture du festival Ogobagna, qui célèbre depuis trois éditions la culture dogon. Le public, qui s’est déplacé nombreux, est varié mais composé essentiellement de Maliens et de Dogons arborant fièrement les tenues traditionnelles du terroir. « Les festivals font vivre la culture malienne et c’est une bonne chose qu’il y en ait autant », assure son camarade, visiblement étranger, qui découvre avec beaucoup d’enthousiasme les stands de produits artisanaux disponibles sur place. Le festival dogon est, avec la grosse armada déployée, un « festival à gros budget », comme le qualifie cet acteur culturel sous anonymat. Il en existe quelques autres, mais la très grande majorité des évènements de ce type sont encore en quête de croissance. Avec la crise, la mobilisation de ressources est encore plus difficile qu’auparavant, l’essentiel des finances provenant de partenaires locaux et étrangers, explique Fousseyni Diakité, du groupe Walaha, promoteur du festival Ciné à dos à Koulikoro.  A Ségou, où le Festival sur le Niger (FSN) fait vivre les berges du fleuve, la situation n’est guère différente. Attaher Maiga, chargé de la communication internationale du festival, déplore lui aussi le fait que « les problèmes que rencontrent les festivals, en dehors de la question sécuritaire, soient d’ordre financier. Il y avait auparavant de nombreuses organisations qui finançaient la culture, mais, depuis 2012, elles se sont retirées du secteur. On fait donc avec les moyens disponibles ».

Mobiliser le budget

Il faut de l’argent pour organiser un festival. Les budgets vont de quelques millions pour les plus modestes à des centaines de millions pour les plus importants. Pour mobiliser cet argent, les formules également divergent. Le ministère de la Culture n’ayant pas de gros moyens, au maximum 100 millions de francs CFA par an pour toutes ses actions, il ne peut accorder d’importants moyens financiers. « Notre appui varie entre 500 000 et 5 millions de francs CFA », affirme Yacouba Kébé, chargé de communication du département. « Nous les soutenons aussi en les appuyant auprès des partenaires ou encore en leur accordant un appui matériel sous forme de mise à disposition de salles, etc. ».

« Nous, nous avons commencé avec les apports des ressortissants du village », explique Fodé Moussa Sidibé, Directeur du Festival des masques et marionnettes de Markala, le Fesmama, qui est à sa 21ème édition cette année. L’objectif de ce festival était de « réhabiliter l’art des marionnettes, qui tendait à disparaitre. Cet art est lié aux associations villageoises, qui organisent deux fois par an des cérémonies pour faire des sacrifices, en prélude, puis à la fin des cultures. Ces célébrations avaient des coûts et les adhérents avaient du mal à continuer à les faire vivre. Les ressortissants ont donc cherché les moyens de prendre le relais, permettant que les groupes viennent, à travers les prix et les frais de participation, récolter de l’argent pour réaliser leurs cérémonies. Cela a permis de sauver ce rituel », assure M. Sidibé.

Une passion qui rapporte ?

« Penser organiser un festival pour gagner de l’argent, c’est déjà pervertir l’objectif premier de ce type de manifestation, qui est de faire connaître la culture et de participer au développement socio-économique des populations du terroir concerné », poursuit Yacouba Kébé. Pour illustrer cette conception de la chose, Fodé Moussa Sidibé du Fesmama ne manque pas de mots. « Markala est situé à 40 km de Ségou et était éclipsé par la capitale régionale, alors qu’il héberge le barrage qui permet de nourrir le Mali. Avec le festival, il gagne en publicité, en développement, il est connu avec autre chose que le barrage. Il a renforcé la cohésion des jeunes ressortissants, qui se réunissent pour l’organiser, mais a aussi amélioré la vie des habitants, qui accueillent les festivaliers. Aujourd’hui, les gens viennent, investissent, des hôtels (4) vivent grâce au festival, sans parler des maisons mises en location ». A Ségou, la population est plutôt satisfaite elle aussi des retombées du Festival sur le Niger, dont la 14ème édition se tient début février. Bandiougou Danté, Directeur de radio Saniya, se souvient des réticences au début de la manifestation. « Les gens pensaient que c’était contraire à nos valeurs, que les activités allaient créer de la débauche, etc… Mais, au fil des années, on a tous vu les bénéfices que la ville et les populations en tirent. Par exemple, l’assainissement de la ville, qui est nettoyée avant, pendant et après le festival.  Il y a aussi le sentiment de fierté d’être Ségovien qui grandit », explique-t-il .Sur le plan économique, on peut dire à l’en croire, que les Ségoviens ont touché le jackpot. « Tout s’achète et tout se vend pendant le festival, les affaires marchent bien. Les hôtels refusent du monde, les petits commerces prospèrent comme jamais, boissons, produits artisanaux, etc. Je connais un vendeur de café qui fait 500 000 francs CFA de recette par jour pendant le festival ! », s’enthousiasme-t-il. Sans parler des relations qui se tissent pendant le festival et qui aboutissent parfois à des voyages ou à la création de business. Selon les organisateurs de ce festival, les dépenses des festivaliers pendant les éditions de 2010 à 2012 ont généré plus de 2,5 milliards de francs CFA, tandis que chaque édition permet la création de 1 500 emplois.

Trop de festivals ? 

A plus d’une centaine d’évènements, dont la plupart se déroule en début d’année, difficile pour tous d’avoir des chiffres aussi importants. La multiplication des festivals a également pour conséquence la saturation du public, qui ne peut pas participer à des manifestations qui se tiennent au même moment à des centaines de kilomètres de distance. Cette problématique est prise en compte par le ministère de la Culture, qui travaille à l’élaboration d’un agenda culturel regroupant les activités les mieux structurées et organisées, de sorte que le public ait connaissance d’un programme coordonné des principaux évènements. Un plus également pour les partenaires (ambassades, fondations, sociétés internationales, etc., ndlr) qui auront ainsi une caution de sérieux de la manifestation avant de la soutenir. Pour suppléer le manque de financements du secteur, une banque de la Culture serait également en cours de montage, annonce Yacouba Kébé. Elle permettra de financer les festivals sur des critères (originalité, performance, retombées) connus, sur la base d’un partenariat public – privé. « Cela obligera les petits à se regrouper, mais aussi les plus innovants à proposer des idées autres que la danse et la musique, comme c’est encore trop souvent le cas », poursuit-il. En termes d’innovation, la relève semble assurée. Après les festivals de caricature, de cinéma numérique, se tiendra en mars prochain un festival dénommé Ciné Conte. Initié par Salif Berthé dit Oiseau conteur, il ambitionne de faire la promotion du conte, mais aussi de son usage comme source d’inspiration pour le cinéma, compétition à l’appui. Reste à boucler le budget d’une manifestation qui ne sera certainement pas la dernière à être ajoutée  à l’agenda culturel du Mali, pays de festivals.

Minusma business, qui en profite ?

De l’avis général, la présence de la mission onusienne et de ses milliers d’agents ont eu un impact sur l’économie malienne. Si dans l’immobilier on se frotte les mains et que des immeubles « standard international » sortent de terre chaque jour, tous les opérateurs économiques ne tirent pourtant pas leur épingle du jeu. En effet, en ce qui concerne l’agro-alimen-
taire, en dehors de quelques produits dont l’eau, l’essentiel des besoins de la mission onusienne est assuré par des entreprises étrangères. « Il faut montrer patte blanche », affirme un opérateur pour qui les critères ne sont pas seulement liés à la qualité des produits proposés. « J’ai cessé de les contacter »,  explique Mamadou Traoré, directeur de Laham industrie, qui emploie une centaine de personnes et est spécialisée dans l’abattage pour la production et la commercialisation de viande. « L’attitude de la MINUSMA est incompréhensible : malgré le fait que la viande produite dans nos installations respecte toutes les normes de bonnes pratiques alimentaires, elle importe de la viande à partir des pays voisins.

Nous avons contacté le service en charge, et sa réponse a été que l’affaire est complexe, sans d’autres explications ». « Le quartier ACI est inondé par les gens de la MINUSMA et nous, en tant qu’agence immobilière, on n’a aucun contrat avec eux. On ne sait pas par qui ils passent pour louer les maisons », regrette Sohoye Touré, responsable commerciale chez l’agence immobilière Le Prestige. Pour devenir fournisseur de la MINUSMA, des formations sont proposées aux opérateurs économiques. Si elles espèrent profiter de la « manne MINUSMA », les entreprises maliennes doivent se restructurer, estime un autre  opérateur qui lui a des contrats avec la mission. Le manque d’organisation, c’est également l’argument du directeur général de Z Travel, une agence de voyage et de location de véhicule. « Je suis à mon 3ème contrat avec la MINUSMA. C’est aux entreprises maliennes de s’organiser davantage pour pouvoir répondre aux critères et standards internationaux afin de bénéficier de ce business ». Avant d’ajouter, avec résignation, que « les autorités maliennes ne peuvent pas faire grand chose pour changer la donne en faveur des entreprises maliennes ». La mission avait pourtant, dans un passé récent, organisé des formations à l’intention des opérateurs économiques pour les familiariser à ses exigences et procédures.

Transport aérien : le Mali déploie ses ailes

Après des heures difficiles consécutives à  la crise de 2012, le transport aérien semble reprendre son rythme de croisière, participant ainsi à  la relance de l’économie malienne. Développement, infrastructures en cours de finalisation, certifications, les acteurs publics et privés du secteur sont à  pied d’œuvre pour faire de Bamako, un véritable hub en Afrique de l’Ouest. Il est temps pour le Mali de redéployer ses ailes. s’il est un secteur dont la bonne santé illustre celle d’une économie toute entière, C’’est bien celui du transport aérien. Au moment des indépendances, les ambitions de faire du Mali un pays émergent avaient mené à  la construction des premières infrastructures aéroportuaires dès 1958, ainsi qu’à  la création en 1964 d’une compagnie aérienne nationale, Air Mali. Les premières difficultés rencontrées par le jeune état malien ont fait péricliter en 1966 la jeune mais prometteuse société publique. De la nouvelle Air Mali en 2001, en passant par la Compagnie aérienne malienne (CAM) en 2005, rebaptisée Air Mali en 2009, les compagnies nationales n’ont pas réussi à  briller longtemps dans le ciel malien. En 2012, cette dernière, dont l’actionnaire de référence, aux côtés de l’à‰tat malien, était l’Aga Khan, mettait la clef sous le paillasson, victime de ses faibles moyens, d’un marché ultra concurrentiel et de la chute du trafic passagers, consécutive à  la crise. Cette fragilité de l’offre nationale a profité aux compagnies étrangères qui se sont multipliées sur le terrain, Air France, Royal Air Maroc, TAP, Turkish Airlines, et les africaines Asky, Ethiopian Airlines, Kenya Airways, ou encore Air Côte d’Ivoire, offrant ainsi plusieurs offres de liaisons entre Bamako et le monde aux voyageurs et aux opérateurs logistiques. Coup de frein Dans un passé récent, l’activité touristique, affaires et loisirs confondus, les échanges commerciaux et les voyages de la diaspora (6 000 passagers en moyenne par an), drainaient, dans les aéroports maliens un nombre de passagers en constante augmentation. D’un peu plus de 300 000 en 2002, on pouvait en compter plus de 600 000 en 2008. Pour satisfaire la demande, le nombre de compagnies s’étaient multipliées, dépassant la vingtaine, dont la compagnie nationale. Mais après le faste des années 2000, la classification du Mali par plusieurs chancelleries occidentales en zone orange (déconseillée) en 2010, puis rouge (dangereuse) en 2011, a eu raison d’une fréquentation en pleine croissance. Mopti et Gao ont vu s’éteindre la manne touristique. Une situation qui s’est aggravée avec la crise qui a débuté en 2012. Ainsi, entre 2012 et 2013, la fréquentation des aéroports du Mali avait baissé de moitié, hormis les vols militaires et humanitaires, opérés par la MINUSMA et les organismes humanitaires, et qui ont en partie permis d’assurer la survie de ces infrastructures, particulièrement à  Tombouctou, Gao et Mopti, o๠ils demeurent à  ce jour les seuls à  atterrir. Cela dit, la situation tend à  se normaliser puisqu’avec 725 000 passagers en 2015, dont 95% à  l’Aéroport international Président Modibo Keà¯ta-Senou, le Mali retrouve un positionnement antérieur à  la crise. Aujourd’hui, une quinzaine de compagnies étrangères dessert Bamako, dont trois uniquement pour le fret, alors que ce nombre avait atteint la vingtaine dans les années 2000, avant la crise sécuritaire. Le renforcement des règles de contrôle et fouille des personnes et leurs bagages, l’acquisition d’équipement de contrôle plus performant a contribué à  ramener la confiance en la destination Mali. à€ cela s’ajoutent les check-points sur les axes stratégiques de la plate-forme aéroportuaire. Une gestion normalisée Dans le transport aérien les règles sont strictes et strictement obligatoires pour les opérateurs, que ce soit en terme technique ou de sûreté, explique Dominique Dreuil, directeur général de la société Assistance aéroportuaire du Mali (ASAM). De nombreuses structures interviennent dans le contrôle, le suivi et la coordination des activités aéronautiques et aéroportuaires. Le premier responsable de l’espace aérien malien est l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC), qui doit garantir un niveau de sécurité et de sûreté conformes aux normes internationales. Elle coordonne l’activité de tous les autres acteurs à  savoir l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à  Madagascar (ASECNA) et la Direction nationale de la météorologie. Des procédures sont en cours pour augmenter la crédibilité des aéroports maliens, à  travers l’obtention de certifications IATA (Association internationale du transport aérien). La plus récente est l’agrément RA3 obtenu par ASAM pour la gestion du fret à  destination de l’Union européenne. Une mission d’audit a, après examen du système de l’aviation civile, estimé à  73,39% le taux de conformité aux normes de l’OACI. Ce résultat place le Mali en troisième position des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, et largement au-dessus de la moyenne mondiale, qui est de 62%. Les grandes ambitions de Bamako Les ambitions des autorités maliennes de faire du désenclavement du pays une opportunité de développement ont mené à  augmenter le volume des investissements dans la zone aéroportuaire. La construction de la nouvelle aérogare qui devrait être inaugurée en mai prochain, permettra à  Bamako de recevoir jusqu’à  un million et demi de passagers par an, ce qui correspond au double de sa capacité actuelle. l’utilisation de technologies de pointe en matière de surveillance ou de maintenance est également un signal rassurant pour les opérateurs étrangers, mais aussi maliens, puisqu’une nouvelle compagnie aérienne malienne privée est en gestation. l’une des clés pour améliorer les prestations est la qualité des ressources humaines. C’’est pourquoi l’institut de formation aux métiers de l’aérien (IAMA) a été créé en 2008. Par ailleurs, de jeunes ingénieurs sont en cours de formation à  l’étranger pour venir renforcer le pôle maintenance en ligne de Bamako. Ils permettront à  ASAM d’offrir à  toutes les compagnies le service de maintenance de leurs avions par des techniciens locaux très qualifiés, et ainsi de faire des économies conséquentes. à€ ce jour, seule Royal Air Maroc y a recours. Les Aéroports du Mali, selon leur Président Directeur Général, le Colonel Daouda Dembélé, sont en pleine mutation. Ceux de l’intérieur comme celui de Bamako continuent de subir des améliorations afin d’offrir les meilleures prestations tant aux compagnies qu’aux usagers, tout en garantissant un respect scrupuleux des normes établies. l’acquisition de matériel de dernière génération et particulièrement de charriots électriques pour les interventions sur le tarmac fait de Bamako un aéroport « propre ». Kayes Dag Dag, réclamé depuis 2012 par la nombreuse diaspora de la région, devrait rouvrir courant avril. Quant à  Mopti, Tombouctou et Gao, voire Kidal, ils recevront eux aussi les soins nécessaires afin d’être de nouveau disponibles pour les vols civils. « Nous démarchons plusieurs compagnies, afin de les attirer vers le Mali » ajoute-t-il. Une réflexion est engagée pour réduire les différentes taxes qui plombent le coût du billet d’avion, Bamako est en effet une des escales les plus chères de la sous-région. Autant de perspectives qui laissent croire que le ciel malien, malgré les difficultés, devrait rester un endroit bien fréquenté.

Turkish Airlines: « A travers Istanbul, connecter le Mali au monde »

Créée en 1933 et détenue à  part égales par l’Etat turc et des capitaux privés, la compagnie Turkish Airlines se positionne aujourd’hui comme l’une des meilleurs au monde. « Notre degré de qualité mais aussi d’exigence en termes de satisfaction de notre clientèle nous a permis de nous hisser au sommet de l’aviation civile internationale », explique le vice-président de Turkish Airlines en charge de l’Afrique sub-saharienne, Samil Kazakas. En recevant un groupe de journalistes maliens au siège d’Istanbul, il s’est dit heureux que Bamako soit depuis un an sur la carte des destinations. « Nous croyons au Mali et nous voulons continuer de nous y implanter, avec plus d’offres de vols et encore plus de connexions avec d’autres pays en Afrique et dans le monde. Avec Turkish Airlines et à  travers Istanbul, nos passagers sont connectés au monde », ajoute-t-il. L’Afrique est en effet un marché en pleine expansion pour la compagnie. En une dizaine d’années, elle a multiplié par onze ses destinations sur le continent passant de 4 à  44, et envisage d’en ouvrir cinq autres courant 2016. Une ambition qui entre en droite ligne d’une politique qui lui a permis de connaà®tre une croissance exponentielle: 333% de hausse du nombre de passagers en 10 ans et plus de 1000% de croissance du chiffre d’affaires sur la même période. Le secret de ce succès : « la volonté et le soutien des politiques, des investissements constants, des partenariats féconds et une équipe jeune et bien formée », nous dira M.Kazakas. La formation semble en effet être la clé au sein de cette entreprise qui emploie près de 16 000 personnes. Le Turkish Airlines Center est le plus grand du pays et l’un des plus grands d’Europe et reçoit chaque année des pilotes et du personnel naviguant commercial qui y reçoivent les cours les plus complets sur les équipements les plus récents mais aussi une mise à  niveau régulière afin de répondre aux normes de l’aviation internationale. « Nous offrons d’ailleurs un certain nombre de bourses chaque année à  nos partenaires dont les compagnies partenaires africaines, afin que leur personnel soit à  la hauteur de l’aviation d’aujourd’hui », explique M. Kazakas. La qualité pour credo Pour satisfaire ses clients, la compagnie met les petits plats dans les grands. Au sens propre du terme, puisqu’elle a confié la restauration à  bord de ses avions à  la compagnie Do

Magic Cinema, Bamako à l’heure du numérique

Situé dans l’immeuble qui porte le nom de l’ancien cinéma « Le Babemba » à  Ouolofobougou sur l’Avenue de l’indépendance, le Magic Cinema a achevé sa rénovation en novembre 2013 et fut repris en gérance libre par le groupe Magic Holdings. Un lifting qui aura coûté 600 millions de francs CFA. Le cinéma de Bamako dispose de deux salles climatisées respectivement de 791 et de 180 places et est doté des commodités modernes. « Notre plus, ce sont nos écrans qui offrent un confort de vue inégalé », se réjouit le gérant de la salle, M. Siriki Mété. A ceux à  l’intérieur des salles s’ajoute l’affichage publicitaire et la diffusion de films en 3 dimensions sur des écrans LED. Les salles sont également exploitées pour des évènements tels que des concerts, tournages d’émissions TV, etc. Grâce à  des partenariats avec les plus grands studios mondiaux que sont Warner, Fox, Sony, Paramount, Metropolitan et Disney, entres autres, Magic Holdings propose chaque semaine des nouveautés au public bamakois qui « se fait pourtant prier pour venir voir les films ». « Le prix du ticket n’est pas donné », avoue Moussa, étudiant de sortie ce samedi de Saint Valentin avec sa petite amie. En effet, les prix vont de 2 000 à  3 500 francs CFA pour les films en 3D. Le personnel, composé de 8 employés à  temps plein, s’emploie à  en faire un lieu de vie agréable, avec une programmation de 3 à  5 films par semaine variée pour tous publics. l’objectif de 3 000 entrées par semaine est difficilement atteint, bien que « l’attrait de nouveaux films aide à  booster les chiffres ». Les projections destinées au jeune public (12 ans et moins) tous les samedis dans l’après-midi attirent également du monde. Dans le futur, le Magic Cinema pourrait se lancer dans le tournage, la production et la distribution de films pour lequel il dispose d’un agrément non encore exploité.

Grande interview avec Mamadou Sinsin Coulibaly, « agitateur économique »

à€ presque 60 ans, Mamadou Sinsin Coulibaly, entrepreneur multirécidiviste, a été élu le 10 octobre à  la tête du Conseil national du patronat du Mali (CNPM). Avec un total de 109 voix sur 119, le nouveau patron des patrons est un homme discret, qui a bâti en quelques décennies un empire diversifié pesant plusieurs milliards au Mali, avec des participations dans des entreprises leaders en Afrique et en Europe. Son secret : se lancer des challenges, les relever, puis investir encore et toujours pour fructifier le capital mais aussi créer de l’emploi. Le patronat, suite logique de la carrière de ce businessman averti, va donner de belles marges à  manœuvre, à  celui que les intimes appellent « Coulou » et qui entend remettre l’entreprise au C’œur de la relance économique du Mali. Environnement des affaires, réformes, investissements, il y a tout à  faire. Mamadou Sinsy Coulibaly nous a accordé une interview exclusive le samedi 17 octobre dans ses bureaux du Quartier du fleuve. Rencontre avec un homme humble et décomplexé, riche d’une expérience hétéroclyte. Journal du Mali l’Hebdo : Mamadou Sinsin Coulibaly, vous êtes un grand entrepreneur malien. Est-ce que se diversifier, C’’est la clé de la réussite ? Mamadou Sinsy Coulibaly : Non, pas forcément. Je suis un homme très créatif, mais ce n’est pas un modèle de réussite absolu. Si je me suis diversifié, C’’est parce qu’il y a des hommes et des femmes derrière moi. Un homme seul a toujours besoin de compétences pour l’accompagner. Savoir déléguer, C’’est aussi très important. Vous avez lancé de nombreuses sociétés, Malivision, le groupe Kledu, Tam Voyages, Imprim Color,… Vous naviguez également dans les TIC. De quoi êtes-vous le plus fier ? Je suis fier, de toutes ces entreprises créées, au fil des ans. Chaque challenge relevé est un bonheur pour moi, mais ma ligne est de passer le flambeau aux autres. Je vais vous confier une chose : en réalité, je ne suis pas un si bon gestionnaire. Par contre, je sais relever les challenges. Une fois cela fait, le capital doit produire pour être réinvesti à  nouveau. Il y a des personnes plus outillées que moi et qui ont une formation plus adéquate pour gérer la suite des choses. Quel patron êtes-vous ? Comment vos employés vous perçoivent-ils ? Mes employés me prennent en réalité comme un collaborateur, et peuvent ne pas me voir pendant des mois, tout simplement parce que mon attention est ailleurs. Si une activité marche, alors je passe à  une autre. l’idée de gagner, d’avoir une profitabilité de l’investissement, C’’est très important. En quelque sorte, je suis un agitateur économique. Comment être un bon capitaine de navire face à  ses collaborateurs ? Si l’entreprise est en difficulté, alors J’interviens. Tout dépend du choix des hommes. Je peux me tromper dans le choix de ceux qui doivent faire marcher l’entreprise. Dans ce cas, il faut prendre des décisions stratégiques, en remplaçant ou en mettant au défi les collaborateurs. Vous savez, il n’y a pas que des succès, mais aussi des échecs, beaucoup d’échecs. Mais C’’est un aspect qu’on ne voit pas. Souvent, ils sont plus nombreux que les réussites. Entreprendre au Mali, est-ce si facile ? Je pense que oui. Pour entreprendre, il ne s’agit pas que de capital ou d’investissements. Aujourd’hui, avec l’ère du numérique, tout est virtuel avec l’ordinateur, et il est bien plus facile d’entreprendre qu’il y a 20 ans. Tout est là , tout a été inventé. Il faut juste aujourd’hui savoir innover et avoir un esprit très créatif, y compris dans les domaines de l’agro-business, l’agro-industrie, l’agro-transformation, dont on parle beaucoup, et qui constituent des innovations. Celui qui ne sait pas prendre le train du numérique, sera un paria dans les dix années à  venir et n’aura pas sa place dans le monde ! Le CNPM, vous en rêviez ? Est-ce une consécration dans votre carrière ? Je vois cela comme une consécration. Cela fait trente ans que je milite au patronat. Même si je n’en suis pas l’un des pères fondateurs, J’ai été à  leurs côtés, y compris Moussa Balla Coulibaly, président d’honneur de notre organisation, que nous souhaitons garder avec nous le plus longtemps possible. Toutes ces années, J’ai été patient. Aujourd’hui, je n’ai pas été surpris par cette nomination, mais je tiens également à  dire que je n’ai pas fait de porte-à -porte, ni tenter d’influencer qui que ce soit, ni versé de l’argent pour que l’on vote pour moi. Sur 119, J’ai eu 109 voix et tout s’est joué dans la salle. Alors si vous deviez faire le bilan de votre prédécesseur, Mamadou Sidibé, à  la tête de l’institution ? Le bilan de l’ancienne équipe est honorable. Ils ont maintenu notre association en vie à  une période critique de notre évolution économique. Ce qui est important est de consolider leurs acquis depuis le début. l’entreprise malienne doit être connue. Le citoyen malien, les politiques et tous les acteurs économiques, doivent savoir que l’entreprise est au début et à  la fin de tout. Le développement d’un pays passe obligatoirement par l’entreprise. Nous devons renouer avec les entrepreneurs, les écouter davantage. Cela est dû à  l’option politique prise, et finalement, on n’a jamais vraiment fait confiance aux entrepreneurs depuis l’indépendance… N’est-ce pas la faute des entrepreneurs ? Ne sont-ils pas trop dépendants des politiques ? Non, je dirai que cela est dû à  tous ces choix politiques pris depuis la première République jusqu’à  nos jours. On a opté pour le libéralisme absolu, et cela va dans tous les sens. Les dirigeants politiques doivent prendre conscience du rôle de l’entreprise pour réformer l’économie. Ce ne sont pas que des subventions ou des programmes qui vont changer la donne. Il faut aujourd’hui des réformes ambitieuses pour faire bouger les choses, et ce sont les entrepreneurs qui doivent dire à  l’à‰tat ce qu’il faut pour produire. Les subventions ne mènent à  rien et mettent en danger la vie même de l’entreprise, parce que le jour o๠elles vont s’arrêter, l’entreprise va tomber. l’à‰tat doit mettre en place les infrastructures et aider à  sécuriser et à  protéger l’entreprise. Quels types de réformes ? Je vous donne l’exemple de l’agriculture, un domaine o๠il s’agit de créer des vraies filières. Est-ce qu’on veut faire de l’arachide ou du riz ? Prendre en compte tout ce qui concerne la commercialisation, le conditionnement, la consommation, etc. Faut-il subventionner l’engrais ou les semences ? Donc vous comprenez, il y a tellement de questions qui se posent, qu’il faut réformer l’approche de l’à‰tat dans ce secteur. Pour en revenir au CNPM, il y a aujourd’hui des grands patrons réunis en son sein, tout comme des représentants de petites PME en besoin de financement. Que prévoyez-vous pour leur développement ? Vous savez, même nous qui sommes considérés comme de grands patrons, ne sommes que des dirigeants de PME. Il n’y a pas au Mali de très grandes entreprises et de toute façon, l’avenir de ce pays, ce sont les PME et PMI. l’économie française est tenue aujourd’hui par des centaines de PME, qui sont mondialement reconnues, championnes dans leur catégorie et qui fournissent les grandes sociétés mondiales. Mais dans notre pays, le tissu des PME est très restreint. Beaucoup ne survivent pas. Est-ce lié au manque de financement ? Non, pas seulement. Il y a surtout une part de responsabilité de l’entrepreneur. Il existe des solutions alternatives à  tous les problèmes. Nous sommes dans un monde hyper concurrentiel. Il ne s’agit plus de concurrence nationale mais africaine, voire internationale. On dit toujours aux entrepreneurs que les outils numériques ne sont pas adaptés à  leur contexte. C’’est faux ! Il y a quand même un sérieux problème de connectivité au Mali, qui limite le plein accès à  l’ère du numérique… Et pourtant, elle s’améliore. Chez moi, J’ai la fibre optique. Le droit d’entrée coûte cher certes, mais C’’est une nécessité pour se développer. Au lieu de construire un bâtiment pour se vanter d’avoir un siège, faà®tes de la location et payez la fibre optique ! C’’est aussi ça l’esprit entrepreneurial ! Donnez-nous trois axes forts des réformes que vous allez entreprendre au CNPM. D’abord, sécuriser et protéger nos entreprises. Veiller à  ce que les grandes entreprises de distribution, et même celles qui évoluent dans le numérique, soient incitées à  venir s’installer au Mali. C’’est cela notre ambition première pour les cinq prochaines années. Sur le climat des affaires, le guichet unique, les réformes, êtes-vous satisfait malgré la crise récente ? Le problème est lié au fait que malgré de bons textes, tels que le guichet unique ou le Code des investissements, on doit encore œuvrer à  la simplification de l’accès à  ces outils, pour le plus grand nombre. On pourrait confier le guichet unique à  un privé par exemple ! Quant au Code des investissements, il doit être simplifié pour les entrepreneurs, pour éviter qu’ils continuent d’être à  la merci de certains fonctionnaires, sur bien des aspects. Par exemple, si vous avez droit à  une exonération fiscale, ce n’est pas à  l’à‰tat de gérer, cela doit être automatique, car la loi l’autorise ! Il faudrait donc trouver les bons mécanismes pour simplifier les facilités d’investissements.

« Orange Business Day » au cœur de l’innovation

Les temps semblent propices pour le deuxième opérateur de téléphonie mobile au Mali, rebaptisé Orange Mali le 30 novembre 2006. Avec plus de 800 localités couvertes par le réseau internet, et plus de 40% de taux de couverture, Orange démocratise l’accès aux Tics au Mali et conquis à  ce jour 2 500 000 habitants ; tous clients du réseau. En d’autres termes, le domaine de la communication mobile au Mali est bien partie pour atteindre le niveau supérieur. Avec des services tels que le service roaming d’Orange et un tarif de communication parmi les plus compétitifs en Afrique, Orange Mali contribue à  faciliter le quotidien des maliens. Cependant, la société, toujours dans un souci de développement constant a décidé de créer une plateforme appelée « Business to Business » connue sous le cycle B2B, autour de laquelle elle met à  la disposition des entreprises maliennes des outils de pointe pour la bonne manœuvre de leurs activités. C’’est dans ce contexte que s’inscrit l’Orange Business Day 2015 qui entend plongé au C’œur de l’innovation afin de suivre la marche perpétuelle du progrès, « le progrès ne s’arrête jamais et Dieu seul sait à  quelle vitesse avance le monde digital » a témoigné Jean Luc Bohé, Directeur Général d’Orange Mali. Une gamme complète avec des solutions d’intégration Orange Mali surpasse les attentes en apportant à  la population malienne en plus de la communication, l’accompagnement sans faille aux entreprises de la place. C’’est dans cette optique que s’inscrit le thème d’Orange Business Day 2015 : Orange Mali, partenaire global des entreprises pour les solutions intégrées. Autrement dit, la société propose aux entreprises une gamme complète pour l’organisation et le fonctionnement des activités quotidiennes. Ce sont entre autres, la solution audio conférence, le GFU, la sécurisation des données, l’internet etc…

Avec Amadou Diaw, apprenez à entreprendre…

Il a crée l’ISM, l’Institut Supérieur de Management avec un objectif en 1992. Créer la toute première Business School du Sénégal. En vingt ans, l’école s’est hissée parmi les meilleures institutions dans la sous région ouest-africaine. Avec 4000 étudiants de plusieurs nationalités et près de 16000 diplômés et managers, l’ISM cartonne et propose toujours plus d’innovation à  ses étudiants. Mais le rêve d’Amadou Diaw ne s’arrête pas là  puisque l’entrepreneur veut former près de 20000 leaders d’ici 2020. D’ailleurs à  l’ISM, la moitié de l’enseignement se fait en anglais et la devise de l’école est : . Présent au Forum de Bamako, Amadou Diaw nous a accordé un entretien. Journaldumali.com : Bonjour, présentez-nous le groupe ISM ? Amadou Diaw : Je suis le Président et fondateur du groupe ISM. C’est la première Business School du Sénégal créée il y a un peu plus de vingt cinq ans. Nous avons commencé tout petit avec 25 étudiants et aujourd’hui, nous en avons 4000 en permanence, 16000 diplômés sur le supérieur. Le groupe comporte aussi une douzaine de campus et des lycées d’excellence et maintenant des écoles primaires. Journaldumali.com : Il y a un concept qui est là . Créer son propre emploi pour survivre. Didier Acouetey du cabinet Afric SEARCH parlait de l’entreprenariat comme la voie royale, partagez-vous ce constat ? Amadou Diaw : Non seulement je le partage mais j’essaye de le raviver chaque jour. Avant, on venait à  l’école pour avoir un diplôme et ensuite un emploi. Aujourd’hui, notre mission est d’expliquer aux jeunes qui viennent à  nous qu’avoir un diplôme, c’est bien mais créer une entreprise, c’est mieux. Et cela s’est traduit par la suppression pure et simple du mémoire de fin d’année. Jusque là , il y a un mémoire de sortie, et à  la place du Mémoire, on veut que les étudiants nous présentent une entreprise. Journaldumali.com : Est-ce que tous les étudiants ont la capacité de porter un projet d’entreprise ? d’aller de l’idée à  la concrétisation du projet ? Amadou Diaw : Il y a toujours des limites. A nous justement de leur donner suffisamment de confiance pour qu’ils puissent aller dans cette voie là . Nous leur disons aussi qu’un projet ne se mesure pas qu’en termes de milliards. Il est possible de monter un projet avec un million de francs, en allant prendre un peu de fonds chez un oncle, une tante etC’… Et J’ai vu des parents d’élèves se sacrifier pour que leurs enfants puissent initier ce genre de projets là . . Journaldumali.com : Pouvez-vous nous donner des exemples de projets d’étudiants sortis de l’ISM ? Amadou Diaw : Il y en a beaucoup. Vous avez une vague au niveau des nouvelles technologies, créations de sites web, de gestions de sites etC’… Ou créations d’applications basées sur le net. Beaucoup font des choses dans l’entreprenariat social, comment accompagner l’éducatif, les enfants. Il y a un projet que J’aime beaucoup qui s’appelle « Tour ISM ». Qui le week-end récupère les enfants de cadres le week-end, les met dans un car et leur fait visiter le Sénégal. Imaginez les jeunes parents qui viennent de s’installer, ont besoin d’un peu de calme le week-end et cette société prend leurs enfants, les promène dans Dakar. Et ces jeunes aujourd’hui gagnent de l’argent. Journaldumali.com : Alors, on parle d’émergence, ce terme très usité, au Forum de Bamako. Est-ce que les Africains ne se projettent pas trop finalement et ne passent pas assez à  l’action ? [bAmadou Diaw] : On ne projette jamais trop. C’’est même bien de projeter. Mais ce qu’il faut aujourd’hui, C’’est de plus mettre les jeunes en avant. Il faut faire comprendre aux enfants qu’être entrepreneurs, C’’est tout aussi important qu’être ministres aujourd’hui. C’’est dans cet esprit que nous avons animé le panel sur l’entreprenariat à  ce 15è forum de Bamako. On a même demandé aux autorités d’occuper les deuxièmes rangs et de laisser les étudiants aux premiers rangs ! Vous voyez. Journaldumali.com : Vous avez présenté deux jeunes filles, Fatou et Linda, diplômés de l’African Leadership Academy de Johannesburg. Parlez-nous d’elles ? Amadou Diaw : Je les ai rencontré au cours d’un forum organisé par la Fondation de Mo Ibrahim. Ces filles sont des produits de l’école classique, elles ne viennent pas de familles particulièrement aisées, mais ce sont des filles qui ont travaillé et même bien travaillé et qui ont pu bénéficier de ce programme en Afrique du Sud. Ces jeunes filles à  vingt ans ont fini leurs lycées, leurs études supérieures et ont déjà  crée une entreprise… En les sortant du système classique, on invite les autres à  réfléchir à  de nouvelles formes d’éducation, qui permettent de développer le potentiel des jeunes. J’invite aussi les entreprises du secteur privé à  plus s’intéresser au monde de l’éducation en venant parler aux étudiants sur leurs expériences.

Mali Business Forum, rdv en 2015!

Journaldumali.com : Le Mali Business Forum, est-ce un Davos africain ? Sunday FIHO: A terme oui, puisque Davos ne s’est pas fait en une édition. En fait, si nous faisons le parallèle entre les problématiques aussi diverses et variées que rencontre le Mali dans sons processus de développement et de la relance de son économie, et les autres pays du continent à  quelques spécificités près à  savoir la croissance des PME/PMI , l’entreprenariat des jeunes, l’accès aux financements et le rôle des PME/PMI dans le processus de développement, les solutions concertées permettront aux acteurs économiques et politiques de l’ensemble de ces pays de travailler en synergie pour le développement du continent. Nous avons initié ce Forum en partenariat avec les autorités Maliennes pour offrir aux décideurs économiques et politiques du continent l’opportunité de se réunir chaque année pour décider ensemble de l’orientation à  donner au développement du continent. Que doit attendre de ce Mali Business Forum lorsqu’on sait que l’Union Européenne a déjà  accepté de mettre près de 3000 milliards à  la disposition du Malin et idem pour la Chine ? Mis à  part les retombées économiques immédiates, et la reconnaissance internationale que rapportera ce forum à  l’environnement économique du Mali, Mali Business Forum renforcera la crédibilité du Mali auprès de ses partenaires économiques et techniques. Bamako deviendra la capitale économique du continent Africain et ceci permettra au Mali de jouer un rôle prépondérant dans le concert des nations. Les pays Africains ont du mal à  commercer entre eux. Ce forum mettra-t-il l’accent sur la coopération sud-sud? Oui évidemment. Nous avons associé les chambres de commerce et d’industrie de tous les pays africains à  ce projet afin de favoriser le partenariat sud-sud. Pour y parvenir, nous avons initié en marge du Forum une foire aux affaires placée sous le signe d’un partenariat gagnant-gagnant. C’’est un espace de prise de contact et d’exposition pour favoriser les échanges commerciaux entre les entreprises maliennes et celles du continent. Quel sera le rôle du secteur privé Malien dans ce forum économique ? Le secteur privé Malien doit soutenir ce forum par sa participation et le sponsoring car nous organisons des Awards parallèlement au forum pour mettre en lumière le secteur privé pierre angulaire de l’é²conomie Malienne et récompenser les meilleures innovations dans plusieurs secteurs d’activités. Croyez-vous que le Mali puisse redevenir à  travers ce forum un hub économique avec la crise non résolue du nord et l’affaire Ebola ? La crise du nord demeure préoccupante mais reconnaissons ensemble que les autorités Maliennes gèrent cette crise de la meilleure des façons. Mali Business Forum offre donc au Mali une vitrine autre que la crise du nord et Ebola qui n’est pas, rappelons-le, une affaire Malienne. Ebola menace le monde entier et cela sera dommage de coller une étiquette Ebola au Mali mais disons que les efforts des autorités Maliennes et de la communauté internationale permettront à  terme de contenir cette épidémie et de tenir le forum dans les meilleures conditions.

EBOLA, un bon fonds de commerce…

Si pour certains Ebola rime avec cataclysme et mort subite pour d’autres la fièvre hémorragique à  virus Ebola est une aubaine comme le furent la coiffure DABALA (du nom de cette coupe de cheveux découverte lors de la coupe du monde organisée en Afrique du sud) et BOLA (du nom de l’acteur machiavélique de la série sud-africaine ….). Ebola tue mais Ebola fait vivre certains. Magassou est marchand ambulant. Il passe ses journées à  se faufiler entre les véhicules aux abords des feux tricolores de la mairie du district dans l’espoir d’écouler ses produits. Depuis l’affaire de la clinique Pasteur, le bonhomme a jeté son dévolu sur les gels hydro alcooliques. « J’en écoule une trentaine au quotidien et les clients achètent les petits flacons de 500 francs, les moyens de 1000 francs et ceux ayant une famille nombreuse optent pour les bidons de 2500 francs. C’’est Noel avant décembre ». Son ami ne cache pas sa joie de voir sa recette quotidienne tripler grâce à  Ebola et il « prie pour que le virus ne parte pas de sitôt ». Non loin de là , à  Voxda d’o๠partent beaucoup de cars Sotrama, des chauffeurs regroupés sous un hangar prennent du thé. Interpelés sur l’impact de l’apparition du virus, ils disent « se frotter les mains puisque les passagers préfèrent maintenant les cars en lieu et place des taxis indexés pour avoir transporté la fillette morte à  Kayes et des patients ayant fréquenté la clinique Pasteur ». L’OMS alerte cependant sur la composition de ces gels dont l’utilisation peut avoir des effets secondaires. Certains gels pourraient ainsi contenir des substances chimiques et avoir des impacts négatifs sur la santé, surtout s’ils sont utilisés quotidiennement et plusieurs fois par jours. Fonctionnaires véreux Ebola arrange aussi certains fonctionnaires véreux. Gérant de buvette au garage de Guinée à  l’ACI 2000, Kalilou dit ne pas sentir l’affaire Ebola. « C’’est vrai que mes clients en parlent mais je ne sens aucun changement dans leur comportement. La chose que je déplore C’’est le fait que certains de mes compatriotes vendent à  prix d’or le passeport malien à  des guinéens désireux de voyager. De nombreux guinéens viennent à  Bamako dans le fol espoir de trouver un titre de voyage pour fuir Ebola et à  ce niveau le Premier ministre qui avait promis de sécuriser nos documents administratifs doit sévir ». Les propos de Kalilou sont à  prendre très au sérieux puisque certaines chancelleries occidentales se donnent encore une semaine pour statuer sur le cas des voyageurs en provenance du Mali.

Afriwise lance le premier cabinet de conseil en son genre en Afrique

Deux juristes bien connus sur la scène africaine, Steven De Backer et Olivier Binyingo, ont récemment lancé le cabinet Afriwise consult (http://www.afriwise.com), pour offrir une approche de consulting holistique et l’accès à  une véritable expertise sur terrain en Afrique sub-saharienne, avec des procédures assurant la qualité et une forte culture sous-jacente de l’éthique. Après avoir travaillé ensembles pendant un bon nombre d’années, à  la fois en tant que conseils locaux et régionaux sur le continent africain, ils ont identifié le besoin d’un nouveau type de cabinet de conseil. Afriwise lance un modèle de consulting révolutionnaire pour l’Afrique, conçu pour assister ses clients avec des conseils qui sont véritablement adaptés aux situations et aux environnements locaux des pays africains, et ce grâce à  une collaboration entre les meilleurs experts de l’Afrique. Afriwise consult offre un point de contact unique pour les organisations privées et publiques qui ont besoin de conseils juridiques, fiscaux, transactionnels, en matière de risque ou en matière de gestion en Afrique sub-saharienne, et fait équipe avec des professionnels locaux pertinents pour offrir des solutions viables. La croissance rapide de l’Afrique a capté l’attention du monde entier, déclenchant ainsi un intérêt des affaires et d’investissement sans précédent. l’Afrique sub-saharienne est désormais perçue comme offrant l’une des plus grandes opportunités dans le monde pour l’expansion des entreprises. En même temps, tous les pays n’évoluent pas à  la même vitesse et l’Afrique reste un continent pluriel et complexe, avec des défis et obstacles qui diffèrent d’un pays à  l’autre. Afriwise consult aide ses clients à  naviguer dans des environnements juridiques, réglementaires, fiscaux et socio-économiques de plus en plus complexes en Afrique sub-saharienne. Pour ce faire, elle a constitué une équipe centrale de consultants focalisés sur l’Afrique sub-saharienne aux compétences diverses et ayant une expertise pour un large éventail d’industries. L’équipe comprend des juristes d’affaires, des conseillers fiscaux, des conseillers en matière de risque et en matière de gestion. “Les solutions conventionnelles ne fonctionnent pas toujours dans les marchés africains”, explique Olivier Binyingo. “Une certaine flexibilité et créativité sont nécessaires lorsqu’il s’agit de relever des défis propres à  chaque pays, ce qui plaide pour une approche interdisciplinaire. Avec Afriwise, nous essayons de nous libérer du cloisonnement. Prendre en compte, dès le départ, plusieurs angles d’un projet ou d’une opération, de manière intégrée, fait gagner du temps et réduit les coûts pour les clients”. En plus de sa propre équipe de consultants, Afriwise a créé la communauté Afriwise, qui réunit en son sein les meilleurs professionnels en Afrique sub-saharienne ayant des connaissances et compétences diverses. L’identification et la sélection minutieuse de ces experts et conseillers, ainsi que leur intégration dans la communauté Afriwise est vraiment au C’œur de la proposition de valeur d’Afriwise. La communauté Afriwise permet au cabinet de composer des équipes taillées sur mesure pour chacun des projets et opérations de ses clients, et d’y intégrer les compétences et l’expertise requises, les connaissances sur terrain ainsi qu’une affinité socio-culturelle et linguistique pertinente. Comme l’explique Steven De Backer, l’idée d’un modèle de consulting collaboratif pour l’Afrique, a été développé graduellement par les deux fondateurs: “L’Afrique n’est pas un pays mais un continent, foyer de 54 pays très différents. Les clients se rendent de plus en plus compte que la compréhension des coutumes et des sensibilités locales et l’accès à  une expertise sur terrain des marchés dans lesquels ils opèrent sont essentiels. Plusieurs cabinets de conseil adoptent de différents modèles pour essayer de répondre à  ce besoin – allant de l’établissement de bureaux dans des pays clés à  la constitution d’alliances et des réseaux avec des cabinets locaux – mais nous ne croyons pas que ces stratégies leur permettront de toujours inclure les experts locaux appropriés pour les dossiers de leurs clients. Ces modèles traditionnels sont trop rigoureux pour les marchés africains; ce que l’on recherche, c’est la flexibilité et la capacité de travailler en partenariat avec la bonne personne pour chaque tâche. Nous avons été confrontés à  ce défi tout au long de nos carrières respectives et nous avons longuement réfléchi sur le modèle le plus approprié pour conseiller nos clients convenablement, ce qui nous conduit finalement au concept de la communauté Afriwise”. “Nous avons l’intention de bousculer le modèle de consulting traditionnel”, ajoute Binyingo. “Nous augmentons considérablement l’accès à  l’expertise locale pour les clients actifs en Afrique sub-saharienne, et ce de façon abordable et intégrée”. Les services offerts par Afriwise consult comprennent des conseils juridiques et fiscaux, des conseils transactionnels, des conseils en matière de risque, de gestion et de gouvernance d’entreprise, ainsi que des services spécialisés tels que des conseils stratégiques autour de l’accès au marché, la structuration PPP, le dialogue avec les parties prenantes et l’aide à  la mise en place de partenariats et d’alliances locaux. Le nom Afriwise est un jeu de mots sur ‘streetwise’. àŠtre ‘afriwise’ signifie avoir l’expérience, les compétences et les connaissances, mais également l’ingéniosité et les ressources nécessaires pour réussir en Afrique. Afriwise est aussi basé sur des valeurs fondamentales telles que l’intégrité et la durabilité. “Nous aidons nos clients à  concevoir et à  mettre en œuvre des projets qui génèrent de la valeur pour toutes les parties concernées, nous respectons nos principes d’éthique et faisons preuve d’une capacité d’innovation et de créativité”, note De Backer. “Nous encourageons tout le monde avec une vraie passion pour le continent africain à  utiliser le hashtag #afriwise sur les réseaux sociaux pour promouvoir des solutions et des concepts qui sont ‘afriwise’ ”.

« Africa Market place » : le focus business de CNN

En plein C’œur du centre d’Atlanta, la chaà®ne CNN a ses quartiers, au sommet du CNN Center o๠se côtoient boutiques, restaurants et studios TV. Un immeuble impressionnant o๠CNN depuis sa création en 1980 par le magnat Ted Turner, délivre chaque jour l’information à  plusieurs millions d’Américains, parmi lesquels de nombreux africains qui veulent rester connectés au continent. Pour répondre à  cette demande croissante, la chaà®ne internationale a élargi ses programmes sur l’Afrique. Les téléspectateurs de CNN ont désormais un programme entièrement dédié aux affaires sur le continent africain, un show hebdomadaire intitulé « Africa Market place ». L’émission s’attelle à  couvrir les grandes tendances économiques du continent, les grandes industries et multinationales qui font le commerce panafricain et mondial. Dans « Africa Market Place », une grande interview présente chaque semaine, un grand leader de l’économie africaine. Pour Jenni Watts, directrice de la programmation, tous ces programmes sur l’Afrique sont réellement excitants à  conduire et à  diriger, avec des présentateurs vedettes comme Isha Sesay, souvent au C’œur de l’info. Toutes les voix de l’Afrique L’autre show phare de CNN, c’est l’émission de reportages de 60mn, « Inside Africa » qui braque ses caméras sur le continent et sa diversité à  travers milles et un reportage, autant sur la culture, la musique, le sports, les styles de vie, les tendances. « Inside Africa » s’attache à  changer la perception sur l’Afrique et à  aller au delà  des clichés », précise encore Jenni Watts. Qui se réjouit que l’émission ait un nouveau format, une nouvelle présentatrice, Soni Methu, qui racontera son continent, selon une perspective africaine. Dans « African Voices », CNN se concentre sur des portraits d’Africains qui changent leur monde ou se forgent à  la lumière des expériences de vie, des parcours de vie comme ceux de la burundaise Maggie Barankitse qui accueille des centaines d’enfants orphelins, d’un footballer star au Kenya ou un photographe sud-africain qui retrace l’histoire de l’Apartheid. Tout comme « African Start-Ups », met en lumière les jeunes entrepreneurs, ceux qui démarrent une affaire à  partir de rien, sont passionnés et font eux-mêmes leurs propres business plans pour y arriver. Les exemples sont nombreux comme se site sénégalais de e-commerce Diama.com qui ambitionne de livrer ses clients en seulement une heure ou cette entreprise kenyane qui fabrique des fleurs à  partir de la banane. Leurs conseils sont utiles, et la plupart du temps, ces jeunes PDGS sont interrogés sur leur motivation. « C’est simple en matière de business, il faut bien sûr avoir un bon business plan mais aussi un mentor », répondent-ils tous. Si CNN fait parler l’Afrique dans ses magazines phares, l’Afrique fait aussi les gros titres de l’actualité quotidienne sur la chaà®ne, souligne Jenni Watts, avec des sujets comme l’épidémie d’Ebola récemment, ou le rapt des jeunes filles au Nigeria par Boko-Haram et pour laquelle la rédaction de CNN se mobilise à  chaque fois avec de gros moyens.

Africa Business Forum : « L’Afrique a déjà émergé » selon Michael Bloomberg

Dans son mot de bienvenue, lors du premier panel de l’Africa Business Forum, Michael Bloomberg, le maire de New York a estimé que « l’Afrique n’émerge pas, elle est déjà  là « . Le continent aura un taux de croissance de 5% en 2015 avec près de 400 entreprises déjà  créées en 2013. Cinq des dix économies les plus émergentes sont en Afrique. Introduisant la première session sur le thème: « Etendre les opportunités: La nouvelle ère des affaires en Afrique », la ministre américaine du commerce Penny Pritzker est convaincue que les liens commerciaux peuvent être plus étroits et étendus. Il est temps de faire des affaires en Afrique. Les entreprises africaines sont invitées à  être plus présentes en Amérique. L’administration Obama veut ouvrir un nouveau chapitre dans les relations commerciales avec l’Afrique avec dix missions commerciales dans les deux sens d’ici 2020. Modérateur de cette session, Bill Clinton a révélé que 5% ont une carte de crédit et 23% un compte bancaire. Ce qui montre que les opportunités sont là  et restent à  exploitées. Jeff Immelt PDG General Electric Il reconnaà®t que les américains ont quelque peu laissé l’Afrique aux européens et ensuite aux chinois, le temps est venu que les américains aillent faire des affaires en Afrique. Il faut oser prendre des risques comme les autres. Chaque gouvernement doit avoir une politique énergétique transparente basée sur ses potentialités éoliennes, solaires, hydrocarbures, gaz naturel, etc… Phuti Mahanyele PDG Shanduka Afrique du Sud estime que l’éducation est fondamentale pour l’accroissement des économies africaines. Investir dans les infrastructures est un préalable pour réussir pour les investisseurs américains. Tandis que Doug McMillon, PDG des Magasins Wall Mart se voit ravi de faire des affaires en Afrique, ce qui leur fournit des produits frais. « Il y’a des opportunités d’investissement mais il faut renouveler les équipements », admet l’homme d’affaires. Pour Andrew Liveris PDG The Dow chemical company, la formation est incontournable pour bien démarrer. Associer les différents partenaires surtout la société civile. La recherche ensuite est importante, sa société sait que les africaines consomment beaucoup de manioc, des recherches sont en cours pour faire du pain de manioc au Nigéria. Pour le milliardaire nigerian Aliko Dangote, PDG Dangote Group, les américains continuent à  voir l’Afrique d’il y’a une décennie alors qu’elle a beaucoup changé. Le manque d’électricité freine aussi la croissance. Il souhaite qu »on arrête de voir l’Afrique comme un seul pays. Son groupe met 5 milliards de dollars dans le secteur énergétique en Afrique subsaharienne avec un partenaire américain. Nkosazana Dlamini Zuma Présidente de la Commission de l’Union Africaine en ouvrant la 2è session sur : Des marchés ouverts: financer l’Afrique de demain remarque que l’Afrique compte un milliard de personnes dont la vaste majorité est jeune. Tant que notre agriculture reste traditionnelle, elle n’attirera jamais les nombreux jeunes à  la recherche d’un emploi. L’environnement des affaires est plus facile dans de nombreux pays. Pour Jacob Lew Ministre des finances, les USA travaillent avec la BAD pour des réformes hardies. L’administration Obama est décidée à  faire des affaires en Afrique. David Carlyle DG The Carlyle Group 1% des fonds propres vont en Afrique. L’Afrique n’attire pas encore. Tout marché émergent a des risques mais il faut oser y aller. Les USA sont à  la traine mais ils peuvent rattraper le retard en examinant les opportunités d’affaires et les saisir. Mo Ibrahim Fondateur et Président de la Fondation Mo Ibrahim « Nous avons plus de téléphones mobiles en Afrique qu’aux USA, c’est une chance. Nous avons besoin d’accélérer l’intégration économique régionale. L’image qu’on a de l’Afrique est loin de la réalité. On montre souvent trois à  quatre pays, il faut aller voir les 50 autres ». James Mwangi PDG Equity Bank Group 42% des Kenyans ont accès aux services bancaires. Il faut que les prix soient le plus accessibles possible. Les banques africaines n’ont pas beaucoup souffert de la crise parce que les équipes de gestion sont bonnes. Les médias occidentaux parlent mal du continent alors que les choses bougent dans le bon sens. Ajay Banga PDG Mastercard La croissance tirée par la consommation en Afrique a besoin d’une classe moyenne élargie. Il faut que les gens soient en mesure d’emprunter pour booster l’économie. Si on réduit le rôle de l’argent liquide, il y aura plus de transparence dans les flux financiers. Tony Elumelu Président Heirs Holdings Limited Le secteur privé doit jouer son rôle de force motrice de l’économie. L’investissement dans l’énergie est à  long terme. Il faut harmoniser les politiques énergétiques et faciliter la création d’entreprises dans un délai très court. Harmoniser et moderniser les réglementations sur fond d’incitations fiscales, cela attire les investisseurs. Mobiliser l’épargne vers des secteurs essentiels comme l’électricité qui peut augmenter la croissance. Les femmes font presque 60% des africains, il faut les associer. 600 millions d’africains n’ont pas accès à  l’énergie.

Les déchets, une opportunité de « Green business » en Afrique

« Economie verte et enjeux sociaux : Eradication de la pauvreté, emplois verts, santé et gestion des déchets » était le thème de la première table ronde de la Conférence Africaine de Haut Niveau sur l’Economie Verte qui s’est tenue le 22 et 23 février à  Oran (Algérie). Eriger la problématique écologique au sommet de l’agenda des Ministres Africains de l’Environnement, n’est que logique. Mais on attend surtout de la pratique et de l’innovation. Pour passer à  l’action, il faudra probablement une révolution. Dans son intervention à  Oran, le représentant de la Banque Africaine de Développement a indiqué que « Si l’Afrique a raté la révolution industrielle, elle ne doit pas rater la révolution écologique ». Faire du business éco logique n’est ce pas logique dans une Afrique en pleine mutation exposée aux chocs ? Mais pour éviter les chocs et réussir la double révolution industrielle et écologique, il faut une évolution des mentalités. Les déchets ne sont pas une fatalité mais offre des opportunités Les déchets peuvent rester une fatalité si les pollueurs ont un sentiment d’impunité. Pour éviter cette erreur appliquons donc le principe pollueur – payeur. C’’est aussi une erreur de ne pas transformer les déchets en opportunités. Pour faciliter l’évolution des mentalités dans l’optique de cette double révolution, le renforcement des capacités est indispensable. C’’est également impensable de constater encore aujourd’hui le manque d’approche globale en matière de gestion des déchets ainsi que l’absence d’identification des opportunités de création d’éco-entreprises et d’emplois verts. Comment ne pas avoir d’inquiétude face à  ce manque d’étude sur le green business et l’économie verte en Afrique ? Pourtant, à  la vue de certaines statistiques, on sourit. En Algérie, une étude sur l’économie verte sur cinq filières (énergies renouvelables, gestion des déchets, gestion de l’eau, services à  l’environnement, espace vert et bâtiment vert) conclut qu’on pourrait passer de 447 962 emplois verts ou verdis en 2012 à  près de 1 421 619 à  l’horizon 2025. A l’horizon 2025, le nombre d’emplois verts ou verdis dans le secteur de la récupération et la valorisation des déchets serait de 161 180 contre 23 848 en 2012. Selon le rapport What a Waste : A Global Review of Solid Waste Management, de la Banque Mondiale l’Afrique Subsaharienne et MENA (Moyen-Orient Afrique du Nord) représentent respectivement 5 et 6 % de la production mondiale des déchets solides dans le monde. Par jour l’Afrique Subsaharienne produit environ 169 119 000tonnes de déchets et MENA 173 545 000 tonnes. Mais en 2025 la population urbaine sera de 518 millions d’habitants avec une production de déchets qui passera à  0,85 kg par personne. Ce qui donne un total journalier de 441840 000 tonnes de déchets. Pour MENA la production annuelle va passer de 1,1 kg/personne/jour à  1,43 pour un total de 369320 000tonnes / jour pour les 257 millions de personnes en zone urbaine en 2025. Une attention particulière devrait également être portée aux Déchets d’à‰quipements à‰lectriques à‰lectroniques (DEEE). D’après le rapport de l’ONU, DEEE ? O๠en sommes-nous en Afrique ? La consommation intérieure est à  l’origine de la majorité (jusqu’à  85 %) des DEEE en Afrique de l’Ouest. l’ONU a focalisé son analyse sur cinq pays : Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Libéria et Nigeria. Il en ressort que 650 000 à  1 000 000 de tonnes de déchets électroniques issus de la consommation intérieure sont produits chaque année et doivent être gérés afin de protéger la santé et l’environnement de la région. Autant d’opportunités de green business et de création d’emplois verts ou de verdissement des emplois. Le projet de transformation de la décharge de Oued Smar en un gigantesque parc national a été décidé par un arrêté interministériel à  l’initiative des ministères de l’Intérieur, de l’Agriculture et de l’Environnement. Le parc s’étalera sur une superficie de 204 hectares en plus de l’espace de la décharge qui est de 50 hectares. l’enveloppe dégagée pour ce projet est de l’ordre de 6,5 milliards de dinars (environ 3 milliards d’euros). Et si l’Algérie devenait la locomotive africaine de l’économie verte et du green business ? Dans le pays, il faudra dans tous les cas compter avec la ville d’Oran. Après Los Angeles, Genève, Rio et Pékin, elle vient d’être choisie comme cinquième ville pilote de la région du bassin méditerranéen pour le projet « zéro déchet » de l’association R20. A suivre…

Les africains ne seraient-ils pas des entrepreneurs ?

Il est coutume de dire que les Africains n’ont pas la culture de l’entrepreneuriat, qu’ils n’auraient pas le goût du risque ni l’esprit d’innovation. Ces jugements culturels déterministes, condamnant les Africains ad vitam eternam à  être des acteurs passifs, sont’ils bien fondés ? En apparence, notamment en regardant la préférence de la jeunesse africaine pour le fonctionnariat et celle des entrepreneurs pour les activités spéculatives et les projets à  rentabilité court-termiste, l’on serait tenté de conclure hâtivement que les africains ne possèdent pas l’esprit entrepreneurial. Mais, une fois dit , nous avons le devoir de savoir pourquoi. De prime abord, entendons-nous sur le terme d’entrepreneur. Selon Joseph Schumpeter, l’entrepreneur est celui qui innove et qui prend le risque de déplaire à  la société en brisant la routine et les usages. L’entrepreneur est beaucoup plus qu’un chef d’entreprise, simple administrateur gestionnaire. Beaucoup plus qu’un rentier-capitaliste, simple propriétaire des moyens de production. l’entrepreneur se comprend, suivant I. Kirzner, comme celui qui exerce naturellement la faculté de vigilance individuelle, permettant la découverte, avant d’autres individus, d’occasions de pur profit, C’’est-à -dire de besoins individuels insatisfaits. Ainsi, l’entrepreneur est finalement celui qui 1) découvre des besoins insatisfaits, 2) agit pour les satisfaire, et 3) en tire un profit. Cela implique que la pratique entrepreneuriale a besoin non seulement du talent, de la vigilance, mais aussi d’un environnement qui encourage cette pratique. Comment ? Par la reconnaissance d’abord de l’individualité, ensuite de la légitimité du profit, et enfin de l’efficacité de l’initiative privée comme vecteur de création de richesse et d’emplois. L’émergence de la figure de l’entrepreneur moderne était ainsi intimement liée à  l’essor de l’individualisme (pas au sens d’égoà¯sme) et de l’humanisme, qui garantissaient la reconnaissance de la légitimité de l’initiative et de l’intérêt privé. En effet, les sociétés, o๠le groupe prime sur l’individu, combattent tout bouleversement de l’ordre social et résistent au changement, voir le sort de Galilée qui osait prétendre que la terre n’était pas le centre du monde. Il faudrait donc que l’on considère avec bienveillance celui qui pense différemment, propose d’autres solutions ; qu’on lui laisse faire les preuves de l’intérêt de ses découvertes. Et surtout, que l’on accepte que l’entrepreneur s’approprie le fruit de son innovation. Si le moteur du développement est la capacité à  percevoir des opportunités économiques et à  les saisir, il faut, par définition, que nous soyons libres de les saisir. Sans liberté, il devient difficile pour la population de bénéficier des talents de leurs concitoyens. Une croissance économique plus élevée a plus de chances de se concrétiser dans des sociétés o๠les gens ont la possibilité de participer librement aux marchés, o๠ils peuvent exploiter au mieux leurs talents pour améliorer leur bien-être matériel. Cela exige que les règles du jeu soient favorables à  l’initiative privée. Dès lors, si le potentiel entrepreneurial africain n’est pas aussi visible que l’on souhaite C’’est parce qu’il est tué dans l’œuf. Et pour cause, un environnement institutionnel (règles du jeu) anti-entrepreneurial. Selon le dernier classement (2013) de la Fondation « Heritage », aucun pays africain, ne figure dans la catégorie libre. Un environnement favorable ? Près de 80% des pays africains ne sont pas dans le top 100 du classement Doing Business 2013, mesurant la facilité de faire des affaires. La complexité, la longueur et la cherté des procédures administratives (enregistrement de la propriété, création de l’entreprise, obtention des permis de construire, obtention des licences, etc.), la multiplicité des taxes et des prélèvements, la rigidité des lois font augmenter le coût d’investissement surtout pour les petits entrepreneurs. l’excès des réglementations et leur instabilité, accroit le risque et l’incertitude, ce qui explique pourquoi les entrepreneurs africains se rabattent sur l’informel afin de fuir l’enfer réglementaire et fiscal. Et quand bien même, ils décident d’opérer dans le formel, ils le font dans des activités spéculatives, rentières, bref les moins risquées. Cela est à  l’origine du phénomène selon lequel le capital africain est à  dominante marchande qui se valorise dans l’échange, et non par un capital productif se valorisant par la production. D’o๠la faiblesse de l’investissement productif dans les pays africains. Une faiblesse qui s’explique également par le déficit d’épargne (en moyenne pas plus de 9% du PIB en 2003, contre 20% en Asie du Sud). De même, le cadre institutionnel est défavorable à  l’épargne. En effet, avec des à‰tats budgétivores, la pression fiscale limite le potentiel de consommation et d’investissement, moteurs de la croissance économique. Pis, l’essentiel du revenu des contribuables est dilapidé dans des dépenses ou des projets publics aussi bien inutiles qu’inefficaces. De même, les politiques monétaires inflationnistes consistant à  offrir de l’argent facile et à  financer les déficits publics par la planche à  billet, ne font qu’exproprier les Africains en érodant la valeur monétaire de leur salaire, leur retraite, leur patrimoine, en nourrissant la spirale inflationniste. Enfin, l’absence de marché financier concurrentiel limite la canalisation de l’épargne vers des investissements productifs de long terme. Bref, cet environnement institutionnel anti-investissement et anti-épargne explique pourquoi le potentiel entrepreneurial africain ne se concrétise pas dans les faits. Pensez juste à  Steve Jobs d’origine syrienne : aurait-il pu devenir l’emblème de l’entrepreneur s’il avait évolué dans l’environnement institutionnel syrien au lieu de l’environnement américain? Ainsi, au lieu de se complaire dans la résignation et le défaitisme culturels, il est temps que les dirigeants africains assument leur responsabilité et entreprennent les réformes institutionnelles nécessaires pour promouvoir l’épargne, l’investissement, la liberté économique, et permettre enfin aux Africains d’exprimer l’étendue de leur talent entrepreneurial.

Saint Valentin, entre business et romantisme

Saint-valentin, fête des amoureux ou foire des amoureux ? C’’est selon. Chaque couple tient à  célébrer ce jour assez spécial. Les cadeaux vont du bouquet de fleurs aux vêtements en passant par des présents personnalisés. Oumar Togola vendeur de prêt–à -porter à  l’ACI 2000 dit aimer cette fête en raison de la propension des uns et des autres à  beaucoup dépenser pour prouver leur attachement à  l’être aimé. « Vous savez, J’ai une clientèle cosmopolite mais pour cette fête singulièrement, même les couples Wahhabites se pressent dans ma boutique pour faire des emplettes et tout y passe : body, mini-jupe, linge de corps, pantalon, parfum et même des chaà®nettes en or pour le tour de taille. Je crois que C’’est la seule fête respectée par tous les couples ». Notre interlocuteur confie réaliser 40% de son chiffre d’affaires annuel à  l’occasion de la saint-valentin. Sur la même rue qui mène à  la place CAN, un tunisien gérant de restaurant a eu la lumineuse idée de lancer des « pizzas saint-valentin » cédées à  4000 francs et 7000 francs pour la familiale. Aly, C’’est son nom, explique « avoir tiré la langue durant la crise et profite de cette aubaine qu’est la fête des couples pour renflouer son coffre-fort ». Les artisans se frottent les mains Les menuisiers ébénistes et autres artisans ont compris les enjeux de ce moment unique pour les amoureux en créant des cadeaux personnalisés. C’’est le cas de Kamissoko dont l’atelier se trouve près de la pâtisserie Amandine à  Badalabougou. Il fait de jolis tableaux avec des formes diverses et on peut y lire « aimer, C’’est partager », « t’aimer toute la vie », « tu me combles d’amour », «I love you more and more » et d’autres complaintes sentimentales encore. Ces tableaux de Kamissoko sont achetés par des clients européens et des jeunes désireux de sortir des sentiers battus. l’artisan propose également des salons tissés à  la main avec un jeu de couleurs assez originales. l’originalité, on la retrouve sur la colline de Badalabougou o๠les étudiants s’offrent des cadeaux imprimés sur des CD-Rom et des tee-shirts. Ici, l’essentiel est d’offrir en dépensant peu et dans cette optique, un poème gravé sur CD fait l’affaire. A l’opposé dans une université privée sise à  Faladjé, les étudiants ont pris d’assaut un magasin de vente de produits de beauté. La patronne des lieux dit «vendre des fleurs synthétiques à  500 francs et à  1000 francs pour permettre aux étudiants de participer à  la fête ». Le business marche bien puisque selon madame Tangara « depuis lundi, la demande ne fait que croà®tre, J’ai écoulé mon premier stock et mon fournisseur chinois est en route pour la livraison d’une troisième commande ». En bonne mère de famille, la commerçante apprécie « cette fête qui n’a rien de mauvais, je ne le dis pas pour le chiffre d’affaires mais pour la noblesse des sentiments, je préfère des jeunes accrochés à  l’amour à  une jeunesse versée dans la drogue ou les bêtises ». Les fleuristes aussi… A Quizambougou, le magasin « floralies » ne désemplit pas. Ici, les clients sont des puristes. Ils prennent le temps de choisir la bonne fleur à  offrir. Les prix vont de 7 500 à  plus de 45 000 CFA. Point de synthétique, le magasin propose des fleurs naturelles aux effluves exquises. Une femme gabonaise rencontrée sur place dit « être à  la recherche d’une fleur qui fera plaisir à  son mari et je suis sûre de pouvoir la trouver ici ». La fleur ne suffira pas selon cette dame soignée et qui tient à  ne pas laisser une once de sentiments aux potentielles concurrentes. « Une belle chemise bleue Mitterrand assortie d’une cravate bleue ciel sera emballée et remise à  mon homme à  l’heure du dà®ner » a rajouté notre interlocutrice qui attend en contrepartie un joli et surprenant cadeau de son partenaire. A la question « et si monsieur ne vous offre rien ? », madame enlève ses lunettes et rétorque « vous êtes normal monsieur le journaliste ! Même dans ses rêves, il n’osera pas rater ce rendez-vous, il peut oublier notre date de mariage, mon anniversaire et ceux des enfants mais la saint-valentin, notre fête, ma fête, ça il n’osera pas !». La vendeuse de fleurs interloquée par la réaction de Madame s’éclipse pour s’occuper des autres clients. Nous l’apostrophons. Elle avoue « s’en tirer à  bons comptes puisque les années se suivent et se ressemblent. Nous avons une clientèle fidèle qui passe des commandes en temps normal et à  l’occasion de la saint-valentin nous avons des pics vertigineuses ». Le rouge en vogue… Au grand marché de Bamako, les vendeurs à  la sauvette réalisent de bonnes recettes depuis le début de la semaine avec une demande plus importante de fleurs et l’achat de vêtements rouges. Maro, jeune marchand ambulant s’interroge sur le choix de la couleur rouge : «Ancien maçon venu de Mopti, J’ai commencé ce métier en octobre et à  ce que je sache, le malien abhorre le rouge mais depuis quelques jours la frénésie du rouge sur le marché m’étonne. Mes devanciers dans le métier m’ont finalement expliqué qu’en octobre tous les articles de couleur rouge trouvent preneur d’o๠la prédominance de cette passionnée dans tout ce que je vends ». Un ingénieur commercial rencontré aux abords de la grande mosquée, polygame et wahhabite n’a pas caché son dilemme : « je suis à  la recherche de cadeaux pour mes trois dames qui m’attendent de pied ferme. Elles vivent dans la même cour et je me dois de les célébrer toutes en leur offrant des cadeaux identiques pour ne pas avoir de problèmes et pour la petite histoire, même la première épouse, la cinquantaine révolue, tient à  son cadeau ». Comme quoi, les sentiments ne répondent à  aucune logique fut’elle financière !

Classement Doing Business 2014: le Mali perd deux points

Ce rapport de la Banque Mondiale publié le 29 octobre classe le Mali directement après le Burkina Faso. « Doing Business 2014 » («Faire des affaires en 2014») est basé sur des indicateurs relatifs aux réglementations régissant la création et des entreprises dans 189 pays. Les spécialistes se sont penchés sur les réformes engagées par ces pays dans le but de faciliter l’implantation des entreprises locales ou étrangères sur leur sol. Au Mali, dans le domaine de la création d’entreprise, le pays connaà®t une chute beaucoup plus vertigineuse. Aucun changement n’a été constaté pour l’indicateur « protection des investisseurs » qui demeure à  147. La chute du commerce transfrontalier de 4 points est certainement dû à  la sitaution sécuritaire du pays. On se souvient qu’au début de l’année 2013, de nombreux dysfonctionnements ont pu être constaté au niveau des importations de produits, notamment, les denrées périssables. Dans le domaine du transfert des propriétés, 10 points en moins sont enregistrés. Le Mali se classe donc 99e sur 189 pays. Lancé en 2003, le rapport « Doing Business » en est à  sa onzième édition. Ainsi, 13 000 experts extérieurs ont participé à  sa préparation. Les cinq pays en tête sont les mêmes que pour l’année 2013: Singapour, Hong Kong, Nouvelle-Zélande, Etats-Unis et Danemark. Quant aux trois pays africains en queue de liste, à  savoir la Libye, le Centrafrique et le Tchad, ils seraient selon la grille de lecture de la Banque mondiale, les économies les moins favorables aux affaires pour cette année 2014. La tendance de l’année prochaine pourrait aller à  la hausse pour le Mali dans ce classement international. Des investissements étrangers sont de plus en plus constatés sur le terrain, notamment dans le domaine de l’humanitaire, des PME du secteur immobilier entre autres.

Doing Business 2014 : la Banque mondiale optimiste

La Banque mondiale a publié mardi 29 octobre son rapport annuel sur l’environnement comparatif des affaires dans le monde. Ce rapport intitulé « Doing Business 2014 » («Faire des affaires en 2014») est basé sur des indicateurs relatifs aux réglementations régissant la création et la gestion des entreprises dans 189 pays. Les spécialistes ont passé au crible les réformes engagées par ces pays pour faciliter l’implantation des entreprises locales ou étrangères sur leur sol. Le classement auquel le rapport 2014 aboutit distingue le même quinté gagnant que l’année précédente : Singapour, suivi de Hong Kong, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis et le Danemark. l’Allemagne se classe 21e et la France qui était 34e dans l’édition précédente a reculé au 38e rang mondial. Les trois pays africains, à  savoir la Libye, le Centrafrique et le Tchad, qui ferment le classement, seraient, selon la grille de lecture de la Banque mondiale, les économies les moins favorables aux affaires. Un rapport phare «Doing Business» est un rapport phare du groupe de la Banque mondiale, avec des dizaines de milliers de citations dans les médias et les revues académiques. Lancé en 2003, il en est à  sa onzième édition. Sa préparation a exigé le concours de 13 000 experts extérieurs. Sans compter la trentaine de spécialistes maison qui ont travaillé sur ce rapport. Deux mots sur sa méthodologie. Elle se veut pragmatique et se fonde sur des critères extrêmement factuels : la création d’entreprises, l’obtention de permis de construire, le raccordement à  l’électricité, le transfert de propriété, l’obtention de prêts, la protection des investisseurs, le paiement des taxes et d’impôts, le commerce transfrontalier, l’exécution des contrats, le règlement de l’insolvabilité et l’embauche des travailleurs. Le classement global des pays selon la facilité de faire des affaires est basé sur ces indicateurs. Autre caractéristique de cette évaluation: elle concerne les réglementations en vigueur pour les PME de chaque pays et ne tient pas compte des conditions spécifiques aux multinationales. Le Rwanda, une économie réformatrice «Doing Business 2014» constate une convergence mondiale en faveur des bonnes pratiques dans les réglementations des affaires. Ses auteurs dénombrent 238 réformes mises en œuvre par les pays les plus performants, dont l’Ukraine et la Pologne. l’Afrique subsaharienne ne s’en sort pas mal, avec neuf pays issus de cette région parmi les 20 économies mondiales qui ont le plus amélioré la règlementation des affaires depuis 2009: le Burundi, la Sierra Leone, la Guinée-Bissau, le Rwanda, le Togo, le Bénin, la Guinée, le Libéria et la Côte d’Ivoire. Le Rwanda est souvent présenté dans le rapport comme une des premières économies réformatrices de l’Afrique. Selon les experts de la Banque mondiale, ce pays constitue un modèle tant en matière de réduction des réglementations contraignantes que pour la création d’institutions juridiques solides. Le pays est qualifié de «leader régional» pour ses efforts d’amélioration de la réglementation des affaires, au même titre que la Chine pour l’Asie de l’Est et le Pacifique, la Colombie pour l’Amérique latine et les Caraà¯bes et la Pologne pour les économies à  revenu élevé de l’OCDE. Enfin, le Rwanda est cité en exemple pour avoir apporté des modifications majeures dans le domaine de la gestion des ressources naturelles en mettant en place un programme d’enregistrement au cadastre systématique. La consignation de 90% des biens immobiliers rwandais dans ce registre a révolutionné les modalités de transfert de propriété et facilite les affaires. Le « pays des mille collines» a aussi été pionnier en matière d’informatisation des procédures d’importations et d’exportation. Controverses Sa méthodologie, pour le moins originale, avait valu aux précédentes éditions du «Doing Business» des critiques virulentes, notamment de la part de la Chine qui contestait sa grille d’analyse et surtout son 91e rang dans le classement des pays favorables aux affaires. Relégué encore plus bas (96e rang) cette année, Pékin laissera-t-il passer cet affront sans appeler de nouveau à  la suppression de ce classement?

Vous avez bien dit iPhone 5S couleur champagne !

Outre la firme sud-coréenne Samsung qui se met à  l’heure de la montre connectée et la chinoise Lenovo qui va à  la conquête de l’Europe avec des smartphones nouvelle génération, voilà  que le géant Apple s’invite dans la danse avec deux nouveaux iPhone : la 5S et la 5C. Le mois de septembre semble être celui de la téléphonie mobile. Déjà  le 4 septembre, le salon de l’électronique de Berlin pourrait être le prétexte pour Samsung de présenter sa nouvelle montre connectée qui a les mêmes caractéristiques que les Smartphones, à  part l’appareil photo. Apple était seulement attendu en 2014 avec son iWatch. Voilà  qu’on apprend que la firme aurait demandé à  son assembleur Hon Hai Precision Industry de se préparer à  expédier pour septembre deux nouveau iPhone bien distincts. Ce qui pourrait justifier la conférence de presse d’Apple du 10 septembre prochain. Le premier téléphone correspondrait à  un iPhone 5S toujours positionné haut de gamme. La particularité est cet iPhone pourrait apparaà®tre avec une nouvelle couleur « champagne », un double flash LED ainsi qu’un processeur plus puissant. Le second l’iPhone 5C, devrait posséder une coque en plastique et des spécifications techniques revues à  la baisse (comparé à  l’iPhone 5S). Logiquement, il devrait s’attaquer au segment des milieux de gammes jusqu’alors ultra dominé par les Smartphones Android. Par ailleurs, les fournisseurs d’Apple en Asie auraient indiqué que la production de masse avait commencé en juin, ce qui explique les nombreuses fuites depuis cette période.

Doing Business 2013 : Le Mali classé 151è, et en nette progression

2012 marque la 10è année de la série des rapports Doing Business. Pour cette année, le rapport révèle qu’entre juin 2011 et juin 2012, 28 des 46 gouvernements d’Afrique sub-saharienne ont entrepris au moins une réforme pour améliorer l’environnement des affaires, ce qui représente un total de 44 réformes. Avec 4 réformes l’année dernière, le Burundi se trouve dans le top 10 des économies ayant amélioré au moins trois des domaines mesurés par Doing Business et s’avère être la seule économie à  faibles revenus de la liste. De manière globale, le rapport note, qu’il est plus facile de faire des affaires aujourd’hui qu’au cours des 10 dernières années, soulignant les importantes améliorations de la réglementation des affaires à  travers le monde. Parmi les 50 économies qui ont le plus amélioré leur environnement des affaires pour les entreprises locales depuis 2005 se trouvent 17 économies d’Afrique subsaharienne. 151è sur 182 pays Quant au Mali, frappé par les conséquences de la crise politico-institutionnelle, qui a affecté son économie et réduit les aides au développement, le rapport classe notre pays en 151è position sur 182 économies passées en revue. En effet, les améliorations effectuées ces dernières années par le Mali dans le domaine du paiement des impôts et taxes et la réduction du coût du paiement des taxes et impôts et du taux d’imposition des entreprises – bien que le pays ait aussi introduit une nouvelle taxe foncière, ont joué dans le classement. A noter également que le pays a simplifié les procédures pour payer les taxes et impôts par l’introduction d’un formulaire unique pour la déclaration et le paiement de plusieurs taxes et impôts. De fait, le Mali se classe aussi par les pays africains qui ont le plus fait d’efforts depuis 2005 pour améliorer leur économie. Un rapport de référence Doing Business analyse les réglementations d’une économie qui ont un impact sur les entreprises au cours de leur cycle de vie, ce qui inclut leur création et leur gestion, le commerce transfrontalier, le paiement des taxes et impôts et la protection des investisseurs. Doing Business ne mesure pas tous les aspects de l’environnement réglementaire qui sont importants pour les entreprises et les investisseurs. Par exemple, le rapport ne prend pas en compte la sécurité, la stabilité macroéconomique, la corruption, le niveau de formation ou la robustesse des systèmes financiers. Les conclusions du rapport ont stimulé de nombreux débats et ont également permis le développement d’un nombre toujours plus grand d’études analysant l’impact de la réglementation des affaires sur les résultats économiques dans les différents pays.

Ils font du business avec la crise malienne

La plupart des spécialistes du Mali sont unanimes sur un point : avant le coup d’Etat du 21 mars qui a conduit à  la chute d’Amadou Toumani Touré, l’économie nationale – minée par la corruption de l’élite politique et l’expansion de l’économie informelle – était plongée dans une crise profonde. En 2011, la croissance réelle s’est repliée à  1.1 %. En cause, la chute de la production agricole, l’envolée des cours des produits alimentaires et des hydrocarbures, auxquelles se sont ajoutées la guerre en Libye et la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. En accélérant l’effondrement de l’institution étatique, les islamistes ont contribué à  redessiner le marché malien, et même sous régional, en favorisant le business de la guerre. Sur le plan humanitaire, les associations et ONG internationales guettent le moindre départ de pandémie, de pénurie d’eau potable ou de famine pour lancer les collectes de fonds. Les chasseurs d’images traquent déjà  les photos de femmes et d’enfants malnutris ou sans abris qui illustreront les affiches des prochaines campagnes de fundraising. Dans la crise humanitaire qui ne manquera pas de survenir en cas d’intervention militaire étrangère, les fabricants de médicaments et de matériels de premiers secours ainsi que les industriels de l’eau tels que Severn Trent, pour n’en citer qu’un seul, anticipent de bonnes affaires grâce aux commandes des ONG, des grands pays donateurs et des agences spécialisées de l’ONU. Le business des mines a flambé en même temps que le commerce illicite Dans la partie sud du pays, les hôtels, restaurants et centres de loisirs – pour ceux qui ouvrent encore – fonctionnent en moyenne à  moins de 30% de leurs capacités. Face à  la déliquescence du tertiaire, le business repose essentiellement sur ses deux autres piliers que sont l’or et le coton qui génèrent à  eux seuls 30% du PIB malien. Pour ce qui est de l’or, les analystes attendent une production de 12 tonnes, en 2012, des 8 mines en exploitation à  Sikasso (Kalana, Kodiéran, Morila, Syama) et à  Kayes (Kadiolo, Loulo et Tabacoto, Yatela), ce qui fait du Mali le troisième producteur africain d’or. Bien que l’Etat malien ne bénéficie que de 20% des revenus de ces mines, les autorités n’ont eu de cesse de céder de nouveaux gisements aux entrepreneurs privés. Quant au coton, la campagne agricole 2012-2013, devrait battre un record avec 600 000 tonnes de coton graine et 2,5 millions de tonnes de céréales, d’après les chiffres de la Compagnie Malienne du Développement des Textiles. Dans la partie nord, avec l’interdiction instaurée par les islamistes de commercialiser du tabac et de l’alcool, la contrebande a pris une ampleur phénoménale. Dans un contexte o๠les couples illégitimes, les buveurs d’alcool ou les fumeurs pris en flagrant délit sont fouettés sur la place publique, il faut discrètement demander du « paracétamol » au marché noir pour obtenir une cigarette. Le marché central de Gao, quant à  lui, grouille de monde tous les jours. Mais curieusement, malgré la hausse des prix, les produits de base restent disponibles. Aucun grand média ne relève les efforts du lobby militaro-industriel Les grands médias veulent faire croire à  l’opinion publique internationale que Bamako et ses alliés étrangers ont subitement découvert le danger islamiste dans une zone sahélienne sous haute surveillance électronique de l’aviation étatsunienne. Sous couvert de la lutte contre le terrorisme islamiste, on fait témoigner les populations déplacées – parmi les 200 000 qui ont fui les combats dans le septentrion malien – en faveur d’une intervention militaire étrangère sans en livrer les vrais mobiles économiques et géostratégiques sous-jacents. Comme dans une espèce d’entente secrète, aucun grand média ne relève les efforts du lobby militaro-industriel, à  New-York notamment, pour encourager certains membres du Conseil de sécurité des Nations unies à  participer à  une intervention armée dans le nord Mali. Etalée sur 4 millions de km², la zone sahélienne est devenue le principal point d’attraction des islamistes radicaux du sud du Niger, du Tchad et du nord du Nigeria. Pour certains analystes militaires, un « petit point lumineux » intéresse les Occidentaux dans cette région : Tessalit, dans la région de Kidal, une base ultra stratégique aux plans économique et militaire. Le contrôle des accès aux matières premières minières dont le gaz et le pétrole, l’or et l’uranium que possèdent les sous-sols algérien, libyen, nigérien et malien, ainsi que la stratégie atlantiste de blocage de la montée en puissance chinoise dans cette partie du monde constituent les enjeux majeurs de ce qui se trame dans le nord Mali. l’aide logistique profite aux capitales voisines du Mali, sauf à  Alger Dans son édition du 6 avril 2012, le journal malien «l’Indépendant» annonçait une livraison de matériel militaire du Qatar par avion-cargo à  l’aéroport de Gao, à  destination des rebelles. Un précédent ravitaillement était intervenu le 10 mars 2012, déchargeant plusieurs véhicules 4X4 et d’importantes quantités d’armes sophistiquées et de munitions. Le 6 juin 2012, le journal satirique, Le Canard Enchainé, s’appuyant sur des informations de la Direction du Renseignement militaire français, annonçait que « les insurgés du MNLA (indépendantistes et laà¯cs), les mouvements Ansar Dine, Aqmi (Al Qaà¯da au Maghreb islamique) et MUJAO (Djihad en Afrique de l’Ouest) ont reçu une aide en dollars du Qatar ». D’après nos informations, le Département de la Défense américain a alloué des camions, des uniformes et du matériel de communication à  la Mauritanie pour un montant de 6,9 millions USD en juillet 2012. Dans le même élan, Washington a décidé l’octroi de 11,6 millions de dollars au Niger sous forme de matériels d’équipement, de surveillance et de transport des troupes. Ouagadougou a également bénéficié des faveurs américaines pour permettre aux forces spéciales US de se déployer dans le cadre du programme de surveillance « Sand Creek » à  partir d’une base située au Burkina Faso. Opposée à  une intervention militaire occidentale, l’Algérie qui partage plus de 1 300 km de frontières avec le Mali, serait prête à  revoir sa position si les Etats-Unis acceptaient de lui fournir des drones de surveillance. Ce à  quoi Washington répond par la négative. En somme l’aide logistique bénéficie aux capitales voisines du Mali ; sauf à  Alger, idéologiquement trop proche de Moscou et de Damas. Les ingrédients pour passer de l’économie de guerre à  la guerre économique Dans le cadre de son économie de guerre, Bamako a instauré un train de mesures exceptionnelles, depuis quelques mois, dans le but de maintenir les activités économiques indispensables au pays. l’importation de produits agricoles à  forte teneur de glucide, des commandes de matériel militaire, des cessions de gisements de matières premières à  des entrepreneurs privés sont autant de business accélérés par l’Etat depuis le putsch du 21 mars. Malgré ces efforts, les conditions de vie des Maliens se sont considérablement détériorées. Le chômage et la précarité consécutifs au ralentissement des activités et aux fermetures d’entreprises, la réduction de la production agricole, le renchérissement des prix des denrées de base et la détérioration des échanges avec les pays voisins ont créé les conditions propices à  l’expansion d’une économie parallèle et au trafic de produits illicites. D’un autre côté, l’économie de guerre est toujours une occasion de croissance et de développement pour les pays non belligérants géographiquement et/ou économiquement proches de la zone de conflit du fait qu’ils peuvent augmenter leurs exportations aux belligérants. La crise malienne n’y échappe pas, les politiques ayant réuni tous les ingrédients nécessaires pour passer de l’économie de guerre à  la guerre économique. Depuis le coup de force militaire du 21 mars, certains opérateurs, algériens, sénégalais, nigériens et mauritaniens notamment, ont littéralement transformé leurs frontières avec le Mali en comptoirs de trafic, avec la complicité de douaniers véreux. Devant la baisse drastique des exportations vers la sous-région – le Mali est une zone de transit importante au sein de l’UEMOA – des vendeurs de produits pétroliers et des matériels de construction, pour ne citer qu’eux, réalisent des montages ultra sophistiqués et hautement risqués pour leur sécurité, qui s’avèrent de loin plus rentables et plus concurrentiels qu’en période de paix. Pour les à‰tats et les entreprises qui font du business avec la crise malienne, la liquéfaction de l’institution étatique et la lutte contre le terrorisme islamiste offrent deux fenêtres de tir exceptionnelles pour transformer ce pays en un vaste marché noir.

ISC Business School : Former l’élite des élites maliennes

En plein C’œur du quartier d’affaires de Bamako, l’ISC Business School en impose avec ses locaux modernes, équipés et ses programmes de formation supérieure qui intègrent le système LMD (Licence Master Doctorat). Deux options s’offrent aux alumnis : des Bachelor ( Bac +3) en gestion financière, Management, communication etC’… ou des Master (Bac +5) en managements de projets, Communication, Marketing, gestion des ressources humaines, banques ou Assurance, etC’… La large palette de formation qu’offre cette nouvelle école, créée il y a un an, a de quoi faire pâlir d’envie des bacheliers en quête d’un apprentissage de qualité et reconnu dans le monde. «Â Les écoles de commerce privées, il en existe beaucoup à  Bamako, admet Hugo Perrier, Directeur financier à  l’ISC, mais ce qu’on leur reproche souvent, C’’est de ne pas maintenir le niveau sur le long terme. Elles font beaucoup d’efforts au début puis s’essoufflent au bout de deux ou trois ans ». Cette assertion vaut pour l’ISC qui a ouvert ses portes en Novembre 2011 et affiche un bilan plutôt satisfaisant pour une première année. 75 étudiants inscrits, des stages de fin d’année et des ateliers de perfectionnement en recherche d’emplois ou multimédia. Formation à  l’international Pour intégrer l’ISC, l’équipe pédagogique se base sur des critères de qualité. « On essaie dès le départ de jauger le vrai niveau des élèves à  partir du Bac ». Pour la première année, l’école a effectué des entretiens individuels pour recruter ses étudiants. Et pour la rentrée d’Octobre 2012, elle compte mettre en place des concours d’admission, qui rendront les critères plus sélectifs. «Â Aujourd’hui, nous cherchons à  recruter les plus motivés, en somme à  former l’élite des étudiants du Mali, précise Sall Boutout. En clair, l’étudiant devra montrer de quoi il est capable. Les résultats catastrophiques du BAC 2012 ( 12% de taux de réussite) sont d‘ailleurs un bon indicateur pour l’école, afin de puiser dans un vivier restreint de bacheliers en ciblant leur niveau réel. Dans la politique de l‘ISC, l’anglais n’est pas en reste et permettra d’élargir la formation à  l’international. Grâce à  un réseau solide, l’école a déjà  établi des contacts avec des Business School en France et aux Etats-Unis; Le Ghana Institute of Professional Studies (IPS) a même signé un partenariat avec l’Institut supérieur de Commerce. Le plus de l’ISC Sur le marché, les promoteurs de l’ISC ont conscience de la concurrence des autres écoles de commerce. Mais ils tablent sur la qualité et de nouveaux partenariats chaque année. «Â Les professeurs que nous recrutons sont également nos partenaires puisque ce sont des professionnels qui travaillent déjà  dans de grandes structures publiques ou privées », explique Mr Sall. En outre, un suivi personnalisé est assuré pour chaque étudiant pour les pousser à  travailler davantage. En somme, l’ISC cultive un esprit de leadership et d’entreprenariat chez ses étudiants. Si l’année 2011-2012 a été une année challenge pour l’institut supérieur de Commerce en raison des troubles sociopolitiques qui ont touché le Mali, et interrompu certains cours semestriels, la dynamique est bel et bien repartie. Pour 2012-2013, plus d’une centaine d’étudiants sont attendus. Objectif, former la crème des crèmes des businessmen de demain. Parce qu’aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années…

 » REUSSIR » ou l’art du business sur papier glacé

Depuis 5 ans, le magazine Réussir existe. Il a choisi comme crédo, le secteur économique o๠il s’est imposé en leader dans le paysage médiatique sénégalais. « Réussir » est un magazine business qui accompagne le monde de l’entreprise et des sociétés dans la sous région. Tiré à  cinq mille exemplaires, il est diffusé à  Dakar et dans toutes les villes du Sénégal. Selon Mr Wade, C’’est par l’entreprenariat jeune qu’on peut concevoir et développer un business sur fonds propres, tout en gagnant le pari de la régularité, de la qualité, de l’innovation, de la compétence et de la performance . « Réussir », le mensuel économique de référence pour son public cible, à  savoir des décideurs, managers, entrepreneurs, jeunes cadres et étudiant des écoles de commerce, fait figure de référence : «Aujourd’hui nous avons beaucoup de partenaires qui nous font confiance, ce sont les Banques, assurances, Télécoms, Tic, immobiliers, automobile,…) qui cherchent à  promouvoir leur image ou à  vendre leurs produits et services sur le marché ». Un projet malien «Au Mali, je suis chez moi et quand je nourrissais ce projet, J’ai pris conseil auprès d’un confère malien, Alexis Kalambry, l’actuel directeur du journal Les échos » explique Mr Wade. Après cinq d’existence nous avons décidé de venir sur le marché malien. Comme on le dit souvent, le Mali et le Sénégal sont deux pays frères liés par la même histoire. C’’est une stratégie de développement que nous avons mis en place tout en mettant l’accent pour la première année sur des numéros spéciaux , dont le premier sera consacré au Mali. Dans notre spécial Sénégal Mali, les entreprises maliennes nous pris ont des pages publicitaires, cela veut dire que nous étions connus avant d’être présents au Mali », explique Mr Wade. Selon Abdoulaye Okaya Wane, conseiller spécial du directeur du magazine, Wade a crée un produit qui répond aux attentes. C’’est un leader professionnel qui a pu assurer la régularité du magazine. Les partenaires présents à  la cérémonie de lancement ont tous présenté leurs entreprises à  l‘hôtel Radisson de Bamako.

Doing Business 2012: Les bons points de l’Afrique

Publié ce 20 octobre, « Doing Business 2012: Entreprendre dans un monde plus transparent » évalue les réglementations impactant les entreprises locales dans 183 économies et classe les économies selon 10 domaines de la réglementation des affaires tels que la création d’entreprise, le solutionnement de l’insolvabilité ou le commerce transfrontalier. Les données de cette année couvrent les réglementations mises en place entre juin 2010 et mai 2011. Le rapport établit que les gouvernements de 125 économies parmi les 183 étudiées ont mis en œuvre un total de 245 réformes de la réglementation des affaires – soit 13% de plus que l’année précédente. En Afrique subsaharienne, un nombre record de 36 économies sur 46 ont amélioré leurs réglementations des affaires cette année. Au cours des six dernières années, 163 économies ont rendu leur réglementation plus favorable aux entreprises. La Chine, l’Inde et la Fédération de Russie sont parmi les 30 économies qui ont le plus amélioré leur réglementation des affaires ces dernières années. Un bon ryhtme en Afrique “L’entreprenariat est bridé quand les réglementations sont trop complexes ou onéreuses”, explique Augusto Lopez-Claros, Directeur de l’unité de recherche sur les indicateurs et analyses du Groupe de la Banque mondiale, Global Indicators and Analysis. “Avec les changements effectués cette année, les gouvernements d’Afrique subsaharienne améliorent les perspectives pour les entreprises locales”. Entre juin 2010 et mai 2011, 36 des 46 gouvernements de la région ont mené à  bien des réformes dans au moins un des 10 domaines étudiés par le rapport. Et pour la quatrième année consécutive, Maurice est le pays d’Afrique subsaharienne o๠la pratique des affaires est la plus aisée pour un entrepreneur, avec un 23ème rang au classement général. En mettant en œuvre des réformes dans des domaines comme le paiement des taxes et impôts, l’obtention des prêts, la création d’entreprise, l’obtention des permis de construire, le transfert de propriété et le solutionnement de l’insolvabilité, Sao Tomé-et-Prà­ncipe, le Cap-Vert, la Sierra Leone et le Burundi sont parmi les économies africaines à  avoir le plus amélioré leur réglementation des affaires pour les entrepreneurs. «Les économies sortant d’un conflit comme le Burundi, le Libéria et la Sierra Leone sont parmi celles qui ont mis en œuvre de vastes réformes réglementaires », commente Sylvia Solf, auteur principal du rapport. « Ces pays ont prouvé que malgré les difficultés, les économies peuvent aller de l’avant pour soutenir l’entreprenariat.» Le Mali, premier de la zone UEMOA Selon le rapport, , notre pays se classe premier des huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Le Mali se place à  la 146ème cette année après avoir été 166ème en 2009, 156ème, en 2010, et 153ème en 2011. Le pays réalise ainsi un bond de 20 places en quatre ans grâce aux réformes mise en oeuvre en vue de fluidifier l’environnement des affaires dans le domaine de la création d’entreprise et de l’obtention de prêts (droits légaux). La création du Guichet unique a par ailleurs grandement facilité la création d’entreprise en y offrant des services supplémentaires. En ce qui concerne l’accès au crédit, il a été renforcé par la transposition des amendements de l’Acte Uniforme organisant les suretés de l’OHADA (Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique) qui ont élargi la gamme des actifs pouvant être utilisés comme bien nanti (y compris les biens futurs), prolongé la garantie aux fruits du bien original et introduit la possibilité d’une réalisation extrajudiciaire.

Madame Kagoro Traoré, promotrice de « Yakharé Encens »

Madame Kagoro Traoré est sage-femme de profession, en service au centre de protection maternelle et infantile (PMI) à  Badalabougou en commune V du district de Bamako. Agée d’une quarantaine, elle dirige depuis 2006 l’entreprise « Yakharé Encens » qui produit de l’encens et des produits désodorisants traditionnels. Elle a accepté de répondre à  quelques questions. Comment vous est venue l’idée de fabriquer ce genre de produits ? Vous le savez, je suis sage de femme de formation. Mais en bonne femme sarakolé, il m’est venu à  l’esprit de faire un peu commerce. Au début, je ne faisais que l’encens ordinaire conditionné dans les bouteilles que je déposais dans des boutiques. La forte demande des clients m’a finalement motivée à  y consacrer plus de temps et même à  ouvrir un magasin. Mon entreprise fabrique de l’encens ordinaire, le Gueni, Djekalani, Magnokisenie, Gongondili mougou, les pots ou « vases magiques ». En à  un mot, de l’encens et tous les autres produits associés. Ces produits sont utilisés pour leur parfum agréable, pour embaumer les pièces (chambres, salon, salles de réunion, salles de conférence… 24 heures sur 24 heures sans feux ni fumée). En plus de la bonne odeur, mes produits ont une valeur ornementale. Les femmes peuvent les utiliser comme secret de séduction. Les produits que vous venez de citer sont bien connus des maliens, et surtout des maliennes. Mais il semble que vous ayez apporté des innovations? En effet , par exemple le petit encensoir est remplacé par un pot ou un vase. Ces récipients sont ornés de cordes en sisal, de coquilles et autres figures … J’utilise presque exclusivement des produits locaux et cela permet de les valoriser. La partie florale est constituée de gongodili ou babi (vétiver). Le récipient est rempli de produits de conservations de parfum (gueni, magnokisseni, moromoroni). Ce qui donne un mélange de parfum qui sert à  humidifier la partie florale et conserve ainsi la bonne odeur. Ces pots de vases sont de dimensions et d’ornement différents selon le choix et la grandeur de la salle. Votre boutique en désemplit pas. Qui sont vos clients ? La plupart des clients sont en Europe. En général ce sont des maliens vivant en France, aux Etats unis et en Espagne. Au Mali, je ravitaille essentiellement des hôtels, restaurants, ONG et entreprises, services publics, parapublics et privé et ménages. Il faut noter que les autorités du Mali ont fait la promotion de mes pots d’encens. Vous pouvez les voir dans les salles de réunion à  la primature et à  la présidence et dans les services publics. Je trouve cela vraiment très encourageant. Avec voter petite entreprise, C’’est toute une chaà®ne de personnes que vous faites travailler… Tout à  fait. Puisque J’utilise des matériaux locaux, les exploitants de ces matériaux locaux et tous ceux qui travaillent à  un niveau quelconque de la chaine de fabrication et de commercialisation (fabricants de cordes de sisal, ramasseurs et vendeurs de pot et de vases, vendeurs de gueni entre autres), ont du coup une source de revenus. Moi-même J’emploie une dizaine de personnes dans mon magasin, tous salariés. Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontée ? Ma principale difficulté, C’’est la traque des faussaires. Mes produits ont des contrefaçons malgré le brevet que J’ai déposé. Sur le marché, on trouve aujourd’hui partout des pots d’encens semblables aux miens et qui ne sont pas mes produits. Vous avez été sacrée meilleure femme inventeur en 2007. Oui, J’ai obtenu le prix de meilleur femme inventeur, grâce à  mon concept « encens sans feu ni fumée ». C’’était au salon des inventions et des innovations technologiques 2007. J’etais à  mes débuts et C’’est un peu par hasard que J’ai appris l’organisation de ce salon à  la télévision. J’avais foi en l’originalité de ma démarche, même si certaines personnes me décourageaient, trouvant ce travail salissant. Alors J’ai sauté sur l’occasion pour me présenter. Ce prix que J’ai reçu par la grâce de Dieu m’a beaucoup encouragé. Et ce la m’a convaincue que, quel que soit le métier que l’on fait, il faut l’aimer d’abord et l’on aura la reconnaissance du monde. Avez-vous un message à  adresser à  nos lecteurs? Je veux que l’on croit aux femmes et que l’on se dise qu’elles peuvent avoir des projets novateurs capables de contribuer efficacement à  la lutte contre le chômage et la pauvreté. Mon cas en est une parfaite illustration. Avec l’utilisation des produits locaux, je lutte contre la pauvreté et tout en améliorant des techniques anciennes de parfumerie qui revalorisent notre culture et renforcent notre identité.

Les « Merveilles du jour », l’autre solution à la pauvreté

Ils marchent toute la journée dans les rues de Bamako du matin au soir. Ils, ce sont les jeunes qui font la vente promotionnelle de produits appelés «Â merveilles du jour ». Certains tireront la conclusion que le rendement de leur activité est fortement en deçà  de l’énorme travail abattu toute la journée. Erreur. Car, l’activité se réorganise davantage. Elle se formalise et constitue véritablement une source de revenus, et moyen de lutte contre la pauvreté et le chômage des jeunes. l’activité a fait son entrée dans notre pays il y a quelques années. Elle part de la création d’une structure dénommée «Â Organisation internationale de lutte contre le chômage et la pauvreté » (OILCP) dont le siège est en commune VI du district de Bamako. l’objectif visé par cette organisation, expliquent ses responsables, est de lutter contre la pauvreté et le chômage des jeunes dans toutes les catégories sociales. Cette initiative va conduire à  la mise en place dans les six communes du district, de l’Office malien de distribution des biens de consommations courant, OMDBC. Il s’agit ainsi pour l’organisation de négocier les produits (toutes espèces confondues) auprès des fournisseurs à  l’étranger. A leur arrivée, les marchandises seront vite évacuées auprès des différentes antennes de OMDBC. Réduire la pauvreté et le chômage En commune III du district de Bamako, ledit office emploie une vingtaine de jeunes, de nationalité diverse, mais majoritairement maliens. « Notre mission consiste en la formation des jeunes, non seulement en techniques de marketing et d’écoulement des produits, mais également à  la distribution des marchandises. », nous explique le responsable de l’office en commune III, M. Alfred Gnamssou, Togolais résidant au Mali depuis six ans. Il est le fruit d’une intégration réussie car il est l’époux d’une malienne. Pour celui-ci, avant d’être nommé par l’OILCP responsable du service dans cette commune, il a fait plusieurs années d’abord sur le terrain. « La vente ambulante constitue le passage obligé pour les recrues. Nous ne faisons pas de discrimination entre les niveaux d’instruction. Chaque jeune garde sa chance de travailler ici, si besoin y a, pourvu qu’il soit motivé à  travailler pour lui-même et pour l’entreprise. l’employé bénéficie des 15% de la vente réalisée pendant la journée » précise M. Gnamssou. Qui se réjouit que l’activité soit un véritable profit pour lui depuis plusieurs années. 5.000 à  10.000 francs de recette journalière Lamine Doumbia, évoluant dans la même activité, mais dans le secteur de la commune VI, n’en dira pas moins. Originaire de Koulikoro, il était venu à  Bamako pour ses études qui ont été écourtées. Il mène cette activité depuis quelques temps. Pour lui, le bénéfice des 15 % sur chaque produit vendu par jour, lui permet de subvenir quotidiennement à  ses besoins. « Il y’a des jours o๠la chance nous sourit. Et du matin au soir, la remise de 15% de bénéfice sur le produit vendu me permet de réaliser souvent une recette journalière de 5.000 à  10.000 francs CFA. C’’est vrai que cela ne se fait pas tous les jours, car le commerce dépend de la chance », déclare notre interlocuteur. Avant de nous conduire chez un ami répondant au nom de Drissa. Lequel menait la même activité avant de se décider à  évoluer pour son propre compte. « Il y a quelques années, je vendais les mêmes produits du genre. Et l’activité m’a été d’un grand apport. Car les économies réalisées m’ont fortement aidé dans l’ouverture de ma propre boutique », explique cet homme. Comme pour dire qu’il s’agit d’un exemple palpable de réussite de la vente à  la sauvette. A la question de savoir si la vente de ces produits (souvent à  moindre coût) constitue une concurrence déloyale, le responsable de l’Office malien de distribution des biens de consommations courant, M. Alfred Gnamssou, est formel : « Il n’y a pas ici de concurrence déloyale », dit-il. Avant de préciser que la différence de prix sur les produits s’explique tout simplement par le fait dans la boutique, le commerçant est soumis à  de contraintes financières (paiement de taxes et locations des lieux, etc.) Il ne peut pas, ptécise-t-il, céder sa marchandise au même prix. Aussi, notre interlocuteur ajoute que les facilités d’acquisition des produits diffèrent selon les fournisseurs. Interrogé sur la question, Moussa Doucouré, commerçant au grand marché de Bamako, estime que l’activité est à  saluer au contraire. Au regard, dit-il, de son apport immense dans la lutte contre le chômage et la pauvreté. « Cette forme de vente n’affecte en rien la rentabilité des commerçants installés. Quid au client, ajoute-t-il, d’acheter le produit qui lui parait accessible ».

7e forum économique international: L’afrique des affaires a rendez vous à Paris

M. Freddy Zanga, les 5 et 6 Octobre a lieu à  Paris la 7e édition du forum économique international. Qu’est ce que C’’est ? La Chambre Internationale pour le Conseil et la Promotion (CICP), http://www.cicp.biz est une importante plateforme de Conseil, d’accompagnement et de promotion des échanges économiques internationaux. Et chaque année depuis 2003 nous organisons une grande rencontre internationale mobilisant plusieurs opérateurs économiques de différents pays. C’’est dans cette perspective que se tient les 5 et 6 Octobre 2011 à  Paris, la 7e édition du Forum Economique International de la CICP sur le thème « l’Afrique face aux enjeux de la mondialisation ». Qui attendez vous comme participants ? Nous attendons plusieurs centaines d’acteurs du commerce international: consultants, experts, enseignants, responsables, chefs d’entreprises, réseaux d’affaires, chambres de commerce, bureaux d’expansion économique. l’objectif de la rencontre est de faciliter la création des partenariats d’affaires et de susciter la création des synergies tout en partageant des expériences ou en discutant sur des sujets d’actualités liés au commerce international. l’afrique des affaires a rendez vous à  Paris en octobre 2011 Quels pays seront représentés? Les pays attendus sont le Cameroun que nous aimerons mettre à  l’honneur pour cette année, le Sénégal o๠nous sommes représentés à  travers M Raymond Koudo, le Gabon, la Côte d’Ivoire, le Burkina-Faso, le Maroc, la Tunisie et bien d’autres. Les contacts se poursuivent. En Asie, nous attendons la Thaà¯lande, l’Inde, la Chine. Les Etats-Unis ont souvent pris part à  nos manifestations depuis 2004. Le Canada o๠nous sommes représentés par M Joseph Nnomo. La France, siège de la CICP ; l’Italie à  travers un partenariat avec Edouardo Secchi. La Belgique et bien d’autres. Les négociations se poursuivent. O๠en êtes-vous avec les préparatifs ? Les préparatifs vont bon train. Nous finalisons le programme et les thématiques qui seront diffusés dès le mois de Mars. Nous sommes aussi en discussion avec des compagnies aériennes et hôtels pour négocier des tarifs préférentiels de groupes. Aussi, nos équipes discutent avec d éventuels sponsors et mécènes qui vont soutenir la manifestation et aider les entreprises à  payer des faibles frais de participation. D’autre part, nous avons pris plusieurs contacts pour trouver des parrains en Afrique et en Europe, des hautes personnalités politiques ou économiques. D’autres personnalités, intervenants sont les bienvenus. Ils peuvent nous contacter bien évidemment. Un mot sur les partenaires confirmés Nous recherchons toujours d’autres partenaires, sponsors, mécènes. Parmi les partenaires confirmés, on peut citer : COMITIS Consulting à  travers M Jacques TIDJI, M MANGEARD Philippe, vice-président d’UBIFRANCE, l’association d’entreprises chinoises ASEFICA dont la Présidente est Mme WEI, les radios Africa n 1, l’annuaire International des entreprises dénommé Réseau Mondial des Affaires (REMA), l’Agence de presse africaine (APANEWS) présente dans plusieurs pays dans le monde et bien d’autres. Il s’agira de la 7e édition. Quelles sont les actions concrètes qui ont découlé des éditions précédentes? Plusieurs contacts et échanges ont bien évidemment été effectués entre participants, des rendez-vous B to B entre responsables d’entreprises et dont les échanges continuent. A la suite de la 5e édition en 2009, nous avons été sollicités par M Benoit PAPA NOUVEAU, conseiller auprès de la Chambre de Commerce de Côte d’Ivoire pour la promotion des rencontres d’affaires France-Côte d’Ivoire ayant abouti à  la mise en place d’une délégation de la CCI-CI en Europe en 2010 et la nomination d’un de nos consultants M Jean KOREKI au poste de Délégué Représentant du Président de la CCI-CI en Europe. D’autre part, M Guy SCHULDERS, Enseignant à  l’Université de Paris Dauphine et M AREZKI, Ingénieur-conseil ont été invités à  l’Université OMAR BONGO par notre entremise. M Alain VEZIER, Ex-Président de notre association s’est vu attribuer la construction d’une école en Angola. Mme Soline ALLARD, Directrice de société de matériel médical est désormais représentée au CAMEROUN et bientôt dans plusieurs pays africains. Le Château Saint-Emilion fabricant de vin de Mme Patricia CHABROL, sera bientôt représenté en Afrique. Nos consultants, experts interviennent au sein d’Institut d’Etudes Supérieures de Management d’Entreprises de Montreuil. Nous avons finalisé des protocoles de partenariat pour participer à  plusieurs autres manifestations, forums d’affaires à  travers l’Europe, l’Afrique. Et de nombreux autres partenariats en cours. Impossible de tous les citer.

Doing Business 2011 : le Mali à la 153è place grâce à trois réformes

Selon le document de référence de la Banque Mondiale, le Mali fait partie des 30 économies qui se sont le plus améliorées au cours de ces cinq dernières années. Le rapport annuel Doing Business vient d’être publié par l’IFC et la Banque Mondiale. Ledit rapport analyse les réglementations qui s’appliquent aux entreprises d’une économie au cours de leur cycle de vie, notamment dans leur phase de démarrage et d’exploitation, leurs échanges commerciaux transfrontaliers, le paiement de leurs impôts et taxes et leur fermeture. C’est donc à  travers la facilitation de l’obtention des permis de construire, le transfert de propriété et l’élimination des contrôles redondants des marchandises à  l’import, le Mali a réalisé des prouesses. Ainsi, au cours des douze derniers mois, le Mali a fait des réformes majeures tendant à  l’amélioration du climat des affaires. Suite aux réformes, il progresse de deux places dans le classement établi et se retrouve à  la 153ème place sur les 183 pays concernés. Le Rwanda, le Cap-Vert et la Zambie figurent parmi les 10 économies du monde qui ont le plus amélioré leur climat des affaires pour les entreprises locales l’année dernière. Grâce aux nouvelles mesures adoptées, le Rwanda a progressé de 12 places dans le classement global et le Cap Vert et la Zambie, de 10 et 8 places respectivement. Le Ghana est le pays qui a le plus facilité l’accès au crédit pour les entreprises, tandis que le Malawi s’est illustré à  l’échelle mondiale par les améliorations apportées à  sa réglementation sur l’exécution des contrats. De nombreuses économies d’Afrique ont amélioré leurs procédures relatives au commerce transfrontalier, une tendance en partie attribuable aux efforts d’intégration du commerce régional.  » Ces développements nous rappellent, une fois de plus, que la coopération réglementaire entre les économies porte ses fruits « , a expliqué Janamitra Devan, vice-président, Section développement des secteurs privé et financier de la Banque mondiale.  » Près de 30 % des réformes adoptées l’année dernière sur la facilitation du commerce transfrontalier à  l’échelle mondiale ont eu lieu en Afrique subsaharienne « , a-t-il ajouté. Au Maghreb, le bilan est mitigé. Le Maroc (114e) et l’Algérie (136e) stagnent. Par contre, la Tunisie est toujours en haut du classement (55e) et, en gagnant 3 places. Les pays anglophones de l’Afrique ont enregistré un progrès net. à€ la 58e place, ex-à¦quo avec la Zambie, le Rwanda fait le bond le plus spectaculaire du continent (+12 places). Les réformes dans la délivrance des permis de construire, l’accès au crédit ou encore le commerce international ont porté leurs fruits, selon le rapport. L’Afrique subsaharienne anglophone, vers laquelle le Rwanda se tourne de plus en plus, progresse à  grande vitesse. De belles avancées sont enregistrées notamment au Ghana (+10 places, 67e) et en Ouganda (+7 places, 122e). Mais c’est toujours l’Afrique du Sud qui est la mieux classée de cet ensemble (34e), bien qu’elle ait perdu deux places. L’Afrique francophone reste à  quai Parmi les pays francophones d’Afrique, certains progressent notablement, comme le Cameroun (+5 places, 168e) qui a réformé ses procédures de création d’entreprise. De même que la République démocratique du Congo (RDC, 175e), qui grâce notamment au permis de construire et aux facilitée des permis de construire, gagne 4 points. Après avoir mené à  bien des réformes dans 4 des 9 secteurs, le Burkina (151e) progresse de 3 places. Quant au Bénin (170e), le Gabon (156), le Mali (153e) et le Togo (160e) n’en gagnent que 2. La Côte d’Ivoire (-1, 169e) ainsi le Madagascar ont régressé quand bien même, ces deux pays ont mené à  bien des rénovations validées par le rapport. Les troubles politiques dans ces pays ont sont pour quelque chose. Notons que le Sénégal (152e) et la Guinée (179e), ont reculé chacun d’une place.