Dembélé Ouleymatou Sow : la présidente de la CAFO est décédée ce 3 août

Mme Dembélé Ouleymatou SOW n’est plus. La présidente de la coordination des associations et organisations féminines (CAFO) et de la fédération nationale des collectifs d’organisations féminines du Mali (FENACOF) est décédée ce mercredi 3 Août 2022 à l’âge de 63 ans. Elle était également commissaire au sein de la commission vérité justice et réconciliation. Sur les réseaux sociaux, les hommages saluant une femme ayant consacré une grande partie de sa vie à la défense des droits des femmes se multiplient.

Mali-CAFO : L’heure de la refondation

Créée le 20 octobre 1991, la Coordination des associations et organisations féminines du Mali (CAFO) obtient son récépissé le 24 mars 1992 et devient une ONG. Comptant au 31 décembre 2011 plus de 2 500 ONG et associations membres, elle se positionne comme la faîtière de toutes les organisations féminines. Mais, depuis l’assemblée générale extraordinaire de décembre 2017, contestée par une partie de l’organisation, la CAFO, en bamanankan regroupement, est en porte à faux avec ses idéaux. Une cassure que l’on voit mal se recoudre tant les divergences sont réelles.

« Malheureusement, avec la démocratisation, les partis politiques sont entrés dans la danse », déplore Madame Soumaré Assa Diallo, Présidente du Comité d’action pour les droits de la femme et de l’enfant (CADEF) et du Comité ad hoc de médiation mis en place pour rapprocher les positions. Même si, grâce à la CAFO, plusieurs femmes sont devenues ministres, l’organisation a fini par être victime de son succès. « Les meilleures éléments ayant été récupérées d’une manière ou d’une autre », poursuit Madame Soumaré.

Si elle a refusé de prendre part à une assemblée générale « illégale » pour une partie des membres, c’est à l’issue de celle-ci que sera élue Présidente Madame Dembélé Oulématou Sow. Une décision qui mettra le feu aux poudres et déclenchera une procédure de justice, dont le dernier acte a été posé ce 15 février 2021. La Cour suprême a ainsi rejeté au fond, « comme mal fondée », la requête en rabat d’arrêt de Madame Keita Fatoumata Sissoko.

En clair, la décision qui avait déclaré l’assemblée générale de décembre 2017 irrégulière a été « cassée ».

Statu quo

Malgré cette décision, la situation à la CAFO reste paradoxale. Les bureaux du siège sont fermés et un groupe de femmes disant appartenir aux « 2 camps » est présent dans la cour, dans une ambiance apparemment bon enfant.

Mais; déterminée à préserver l’idéal qui a prévalu à la création de ce regroupement, « l’unique volonté et l’engagement pour la cause des femmes par des femmes unies et solidaires », Madame Soumaré ne veut pas se résoudre à « cautionner la cassure de cet ensemble féminin ».

Plusieurs tentatives de médiation ont déjà été entreprises. Avec les « religieux, les partis politiques, les chefs de quartier, jusqu’à la Primature », précise-t-elle. Mais, alors que le Premier ministre de l’époque avait donné des instructions fermes pour résoudre la crise de la CAFO, l’autre camp a saisi la Présidence. Le dossier a fini par atterrir chez le Médiateur de la République, qui a rendu un rapport, mis en instance jusqu’à la crise institutionnelle de 2020.

Espoirs de réconciliation

Même s’il est mince, Madame Soumaré veut garder l’espoir qu’un jour la CAFO se retrouvera. Avec la médiation désormais soutenue par un consortium des membres fondateurs et élargie aux organisations AJM, APDF, COFEM, CADEF, Panafricaine et Wildaf, les démarches ont repris. Même si certaines qui devaient appuyer le travail se sont replongées dans des considérations personnelles, ce qui a « remis l’affaire de la CAFO aux calendes grecques », regrette-t-elle.

Le consortium, « Cœur de femme », consacrera sa première action depuis décembre à un dialogue intergénérationnel avec les étudiantes afin de trouver une porte de sortie, avec des modérateurs issus du milieu religieux pour rappeler les concepts de l’éducation et mettre en avant les principes de la laïcité, parce que c’est le rôle des leaders de la promouvoir, estime Madame Soumaré.

Refusant donc d’assister « la mort dans l’âme » à cette situation, elle espère qu’un jour la sagesse reprendra le dessus. Même si des voix s’élèvent pour un remplacement de la CAFO, elle estime qu’il s’agit d’un acquis qu’il faut consolider, pour « faire émerger des jeunes avec un esprit différent de l’actuel, vicié. Il est possible de faire renaître la CAFO dans l’optique de la refondation du Mali ».

Fatoumata Maguiraga

 

 

CAFO : La crise latente

La Coordination des Associations et Ong Feminines du Mali (CAFO) est plongée dans un blocage né du renouvellement de ses instances de décision. Le 30 décembre 2017, lors d’un congrès extraordinaire, une nouvelle direction était désignée,  dirigée par Dembélé Oulématou Sow. Une instance contestée par Madame Keïta Fatoumata Cissoko, désignée présidente par intérim. Face à la situation une commission constituée des membres fondateurs de la CAFO a vu le jour pour tenter de trouver une issue à la crise.

Mise en place le 11 janvier 2018, la commission adhoc est constituée des associations fondatrices de la CAFO (l’AJM, l’APDF,  le CADEF, le  COFEM) et le Réseau des Femmes  Africaines Ministres et Parlementaires (REFAMP) a entrepris des concertations en vue de « trouver une solution à ce problème que la CAFO traverse depuis 2002 », selon un membre de la commission. Des rencontres avec les deux parties n’ont pour le moment pas abouti à une solution, chacune des parties se cramponnant sur sa position. Une autre rencontre, cette fois avec les autorités a eu lieu ce 13 février. Entre temps la commission a aussi pris contact avec des personnalités diverses, des leaders d’opinion et des personnes de bonne volonté pour rapprocher les points de vue. En attendant l’aboutissement de ces concertations, certains membres de la commission estiment que cette crise révèle une insuffisance dans la gouvernance et les textes de base de la CAFO.

Crise de gouvernance                      

Les associations membres de cette organisation qui est censée représenter toutes les femmes du Mali, espèrent en tout cas une sortie de crise rapide, car c’est la crédibilité de l’organisation qui est en cause. Pour certains projets au bénéfice de la CAFO, qui étaient déjà en cours d’exécution, les partenaires ont choisi des organisations associées pour en assurer la gestion.  En tout cas, cette  «  crise de la CAFO interpelle l’ensemble des femmes maliennes à s’approprier les concepts de bonne gouvernance, de démocratie et d’alternance dans les organisations », conclut cette membre de la commission, qui a requis l’anonymat en attendant que la situation puisse se décanter.

 

La CAFO se déchire

Constituée d’une cinquantaine de démembrements à travers le Mali et de près de 4 000 associations membres, la Coordination des Associations et ONG féminines du Mali (CAFO) semble traverser une crise existentielle. Elle a été créée en 1994, mais au moins deux tendances réclament aujourd’hui la présidence de la structure.

Samedi 30 décembre 2017. Une assemblée générale de la CAFO se tient à Bamako et met en place un bureau de 23 membres, avec comme Présidente Madame Dembélé Ouleymatou Sow, ancienne Secrétaire générale, suspendue de ses fonctions en 2010 par le bureau de l’époque. Quelques jours plus tard, le bureau intérimaire, dirigée par Madame Kéita Fatoumata Cissoko, déclare nul et non avenu ce bureau. L’assemblée générale ayant élu Madame Dembélé n’a aucune légitimité, soutient la Présidente par intérim, car elle n’a pas respecté pas les règles de l’organisation qui prévoient au moins 2/3 des membres pour convoquer une assemblée générale. Or, selon elle, seuls 5 membres sur 23 ont adhéré à cette assemblée.

Cette crise au sein de la CAFO n’était-elle pas prévisible, après le départ de sa Présidente, Madame Traoré Oumou Touré, nommée ministre de la Promotion de la femme en avril 2017 ? Si elle refuse de parler de crise, la Présidente par intérim assure que si un bureau n’a pu être mis en place depuis c’est en raison de la situation sécuritaire du pays. « Mais les instances au niveau local sont en train d’être renouvelées. D’ici fin janvier, nous pourrons élire le nouveau bureau », promet-elle. Mais l’image de la CAFO en aura pris un coup et ceci est regrettable, selon certains acteurs.

Même si elle n’est pas membre de la CAFO, cela inquiète Madame Bouaré Bintou Founé Samaké, Présidente de Wildaf Mali et de la Convergence des Femmes du Mali, une structure qui gère un projet avec la CAFO. « Parce que, suite à la crise, le partenaire a souhaité cela ». Tout comme la CAFO a été capable de désigner des membres pour ce projet, les deux tendances peuvent et doivent s’entendre pour mettre en place une instance consensuelle, estime Madame Bouaré. Car, « si la CAFO ne marche pas, c’est une perte pour toutes les femmes du Mali. Pour résoudre la crise, il faut revenir aux textes et c’est aux structures membres de le faire ». Mais, malheureusement, « lorsque les femmes adhèrent à une association, elles ne s’informent pas des droits et devoirs. Quand il y a crise, celles qui veulent se prononcer se rendent souvent compte qu’elles ont perdu leurs droits de membre », constate Madame Boiré.

CAFO : le retour d’Oumou sème la panique

Tout a commencé avec le retour de Mme Oumou Touré au pays il y a seulement 1 mois. En effet, après son contrat de 18 mois non renouvelé à  La Cedeao (Conseillère genre auprès de la Cedeao) à  Dakar, revoilà  la présidente de la Cafo qui, cette fois-ci, semble décidée à  tout casser. Aujourd’hui, nul besoin de le rappeler, la Cafo est devenue la propriété privée de son actuelle présidente. Elle fait et défait tout à  sa guise. A présent, l’équipe qui assurait l’intérim a été chassée des lieux. l’atmosphère est délétère. Selon nos informations, la présidente de la Cafo n’a à  présent tenu aucune réunion, pour renouer avec ses camarades. Par contre, elle se serait empressée d’envoyer des correspondances à  tous les partenaires de l’Organisation pour les informer de son retour à  Bamako. Les souvenirs demeurent encore vifs chez les femmes de la Cafo. En effet, à  l’époque o๠elle partait pour ses nouvelles fonctions à  Dakar, la présidente de la Cafo, Mme Oumou Touré, n’a pas daigné informer ses camarades, même les membres du Bureau exécutif de l’Organisation. Selon l’une des femmes influentes de la Cafo, « pendant ces 18 mois, elle n’a tiré aucun avantage de sa nomination, ni pour son pays, ni pour nous les femmes dont elle se dit le porte étendard. Bien au contraire, elle a œuvré à  se mettre les femmes dos à  dos pour mieux les manipuler ». Les femmes de la Cafo se plaignent du fait qu’elle n’a eu aucun respect à  l’endroit de l’équipe qui assurait l’intérim. En effet, Mme Oumou Touré n’a pas daigné attendre la passation de service avant de se lancer dans les activités en qualité de présidente de la Cafo. Aujourd’hui toutes s’accordent à  dire qu’elle a atteint ses limites à  la tête de l’organisation. Et, que son attitude ne vise qu’à  camoufler cet état de fait. Aujourd’hui, plus d’une femme de la Cafo est convaincue que l’histoire a donné raison à  Mme Dembélé Oulematou Sow. Cette dissidente de la Cafo et toute sa base a depuis un certain temps pris une position démarquée de celle de la présidente de la coordination. Jadis considérée comme une fierté nationale, la Cafo ne mérite pas de sombrer. Elle doit continuer à  être le porte étendard du combat pour la promotion et l’épanouissement de la femme. Et pour cela faut-il impérativement enterrer toute hache de guerre.

Querelle de leadership à la Coordination des Associations et ONG féminines du Mali (Cafo)

Au sortir de sa récente crise, on en était arrivé à  la conclusion que la principale organisation des femmes (la Cafo) pouvait désormais poursuivre le combat qui lui est dévolu (celui dédié aux femmes). L’on assiste plutôt à  une querelle de leadership en son sein. Ah les femmes ! Mauvaise image Décidemment, les « recettes » ne manquent pas pour écorner l’image de la Cafo. « Assoiffé de postes stratégiques et de privilèges indus, le groupuscule dirigé par l’imperturbable Ouleymatou Sow voudrait, dit-on, à  nouveau entraà®ner la Cafo dans une querelle de leadership ». C’’est du moins ce qu’affirment des sources au bureau actuel de l’organisation dirigée par Mme Keita Fatoumata Sissoko. En effet, Mme Dembélé Ouleymatou Sow serait revenue à  la charge d’une organisation qui a engrangé des résultats très significatifs en matière de promotion féminine. Certaines femmes militantes à  la Cafo désapprouveraient même le comportement de Mme Dembélé Ouleymatou Sow. Voilà  une dame qui bénéficie de moins en moins de crédit aux yeux de ses consoeurs. Pourquoi ? Vieille querelle La querelle de leadership à  la Cafo ne date pas d’aujourd’hui. De nombreuses irrégularités peuvent justifier la suspension d’Ouleymatou Sow, membre de la CAFO, le 6 avril dernier, par le bureau de la coordination. Le Bureau lui reproche un certain nombre de faits qui jurent avec l’esprit du règlement intérieur de la Coordination. Selon nos informations, la présidente de la Fenacof(la fédération nationale des collectifs d’Associations féminines ) mais aussi Secrétaire Générale de la CAFO, préférerait la gestion de la Fenacof à  celle la Cafo, quand bien même cette dernière n’est qu’une composante de la Cafo. l’on se rappelle de la dernière crise (la veille du congrès de la Cafo) qu’a connu l’organisation. Ouleymatou Sow avait été pointée du doigt comme étant à  l’origine de cette dissidence. « C’’est elle qui avait été à  la base de la première crise qui a durement secoué l’organisation », affirme une membre. Mettant à  nouveau l’organisation sur une chaudière, elle crée toujours la tension avec ses ardeurs belliqueuses », affirme une militante de la Cafo. L’origine de la querelle Partie occuper un poste dans un organisme onusien à  Dakar, la présidente de la Cafo, Traoré Oumou Touré, a de plein droit, délégué son mandat à  la personne en qui elle a placé sa confiance. Hiérarchiquement ce n’est pas elle qui choisit, mais ce sont les textes mêmes de l’association qui autorisent la présidente à  nommer la personne qui assurera son intérim. C’’est pourquoi, au lieu de Mme Dembélé Ouleymatou Sow, la présidente de la Cafo a plutôt jeté son dévolu sur la 1ère secrétaire aux finances, Mme Keita Fatoumata Sissoko, pour assurer l’intérim. Toute chose qui a crée de l’indignation et de la frustration chez Oulemaytou Sow qui dit être abusivement suspendue. Toutefois ses partisans n’ont pas dit leur dernier mot dans cette histoire de suspension. En effet, elles entendent se battre pour le retour de la légalité. Quant à  Mme Dembélé, elle se dit victime d’une cabale contre sa personne.

Marche des Femmes: Objectif ; l’ adoption d’une loi contre l’excision

Les femmes du Mali ont organisé ce matin à  Bamako une marche de soutien à  l’adoption du projet de loi contre la pratique de l’excision. A l’initiative de la CAFO, la coordination des associations et ONG féminines du Mali, et sa branche santé, la COSADES, cette marche a débuté par le centre Aoua Keita, pour se terminer au Gouvernorat central du district ! Elles ont donc marché ce matin pour réclamer l’adoption d’une loi contre la pratique de l’excision. Elles les femmes, des villes, des milieux ruraux, de la société civile. Ensemble, elles ont marché du centre Aoua Keita, jusqu’ à  la Mairie Centrale du district, o๠elles ont d’abord été reçues par le 1er adjoint au Maire. Sur place, Estelle Keita, de la coalition Santé et Développement de la CAFO, a remis aux autorités un document de plaidoyer. Après la Mairie du district, direction l’Assemblée Nationale, une étape clé de la marche ! C’’est en effet là  que se votent les projets de loi et il était important pour les femmes de la CAFO et leurs sœurs, de rencontrer les députés. C’’est donc le 2è vice président de l’Assemblée Nationale, l’honorable Assarid Ag Imbarkawa, qui leur a personnellement assuré du soutien du Parlement, en vue d’adopter une législation contre l’excision  » Nous avons suffisamment été sensibilisés ssur la question et il est temps de légiférer en la maatière », a déclaré ce dernier. L’excision concerne près de 100 millions de femmes en Afrique et le Mali reste l’un des pays les plus touchés par les mutilations génitales féminines. Leurs conséquences sont lourdes et affectent durablement la vie intime de la femme :  » Nous ne pouvons plus accepter cela et c’est un combat quee nous devons mener ensemble, en complémentarité avec les hommes, », a ajouté Mme Oumou Touré, secrétaire Exécutive de la CAFO. Convaincre les autorités Dernière étape de la marche : le gouvernorat du district. Et les femmes sont descendues des bus pour marcher, banderoles en main, déterminées, énergiques vers lee gouverneur Ibrahim Féfé Koné :  » Elles sont braves les femmes du Mali et toujours debout pour faire changer les choses et je puis personnellement les assurer de mon soutien »  » Non à  l’excision »! Voilà  donc le slogan de cette journée, riche en mobilisation. Si le projet d’une loi contre l’excision, une pratique ancrée dans les mentalités, risque de prendre du temps à  l’instar du code de la famille et des personnes qui vient d’être enfin voté, les femmes ne baisseront pas pour autant les bras pour continuer leur plaidoyer en faveur de leur plein épanouissement !