Présidentielle – RPM : Bocary Tréta désigné candidat sur fond de tensions

Le Rassemblement pour le Mali, (RPM) a tenu la 3ème assise de son Comité central les 28 et 29 décembre 2021 au palais de la culture de Bamako. L’ancien parti présidentiel connaît de profondes divergences en son sein. Sur la question du candidat du parti à la prochaine élection présidentielle, il reste divisé malgré le choix porté sur le président actuel dont la date d’investiture reste encore à déterminer.

Dans sa quête de reconquête du pouvoir perdu suite au coup d’Etat du 18 août 2020, le RPM est à la remobilisation de ses troupes.

La 3ème assise du comité central convoquée dans cet esprit, avait pour objectifs entre autres, d’évaluer l’état de mise en œuvre des résolutions générales du 4ème congrès ordinaire et de la 2ème session du comité central, et de prendre toutes les mesures en vue de renforcer les capacités opérationnelles des organes centraux du parti.

Trois commissions de travail étaient mises en place, chargées de discuter respectivement  sur les questions relatives à la vie du parti, à la problématique des élections de  2022, et à l’état de la nation.

Très vite les débats des travaux auxquels ont participé les délégués des différentes sections et fédérations du parti se sont portés  sur le choix du futur candidat à l’élection présidentielle.

Le RPM reste d’ailleurs focalisé sur l’échéance initiale du 27 février 2022 pour la tenue de la présidentielle, en témoignent les propos à la séance inaugurale de l’assise, de son président, Dr. Bocary Tréta.

« Les élections générales dans notre pays sont prévues le 27 février 2022. C’est le plan dont nous disposons et celui en lequel nous croyons. Nous n’avons pas un plan B pour les élections générales de 2022 dans notre pays. Tout autre plan porterait le risque de nous engager dans une aventure politique aux conséquences  incalculables », a-t-il indiqué.

Positions tranchées

Si le parti milite pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, Il est loin d’asseoir une unanimité sur son porte-étendard lors du scrutin qui mettra un terme à la transition.

Entre choisir le président actuel Dr. Bocary Tréta candidat du parti ou organiser un congrès qui élira un candidat, les positions sont très tranchées.

« Pas de candidat naturel, allons au congrès pour choisir celui qui va représenter le parti », clame une déléguée.

« Tant que le président du parti est là et n’a pas désisté, la question ne se pose même pas. Il est le candidat d’office. Le président du parti a toujours été candidat du parti depuis 2002 », lui répond  un autre.

Pour l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné, aucune autre instance à part le congrès, ne peut prendre des décisions pour le parti.

« Seul le congrès est habilité à relire les textes. Tout ce qu’il y a comme failles ou insuffisances, on les constate, on prend des recommandations  pour le congrès. Le cadre actuel n’est pas un cadre habilité à investir  ni désigner  un candidat »,  a soutenu celui dont l’intervention a suscité de vives tensions entre les délégués pour ou contre sa position.

« Je ne suis pas venu en guerre. Si c’est la guerre, je ne viendrai pas ici, je peux la mener autrement.  Je suis membre fondateur de ce parti et  ce n’est pas de gaieté de cœur que je le quitterai ou le combattrai» a t-il lâché pour calmer les ardeurs.

Tréta, et après ?

Le comité central, dont les décisions sont exécutoires, a tranché après les débats. L’article 43 du règlement intérieur du parti stipule qu’il est le plus haut organe de décision du parti entre deux congrès,argument que brandissent les membres du parti favorable à une désignation du candidat par cette instance.

Sur proposition de la commission « vie du parti », le comité central a recommandé en dernier ressort de « désigner  le président du parti Dr. Bocary Tréta comme candidat à l’élection présidentielle à venir ». Une date sera choisie pour la cérémonie de son investiture.

Mais la partie opposée pourrait ne pas s’y conformer. Moussa Timbiné semble prévenir des conséquences d’une division aux sorties de cette assise.

«Sur une violation des textes, si une seule personne n’est pas d’accord, il peut faire tomber le bureau devant les tribunaux », a-t-il brandi.

Adama Kané, candidat : « Je ne laisserai personne me museler »

Adama Who ? se demande plusieurs Maliens. Député à l’Assemblée nationale depuis 2013, Adama Kané, le candidat du mouvement Faso Kewalé vise désormais le fauteuil présidentiel. Entretien.

Vous êtes un des nouveaux visages de cette présidentielle, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis actuellement député à l’Assemblée nationale, je me suis engagé en politique en 2012. Nous assistions cette année-là à l’effondrement de notre démocratie, qui était auparavant cité en modèle. Lorsque l’intégrité territoriale et la sécurité sont remises en cause, on se pose la question de savoir quel est le bénéfice de cette démocratie. Cette réflexion m’a amenée à m’engager d’avantage politiquement. Avant, j’étais militant durant mes jeunes années. En 1991, nous avons lutté contre la dictature de Moussa Traoré. Expert-comptable depuis 1995, j’ai exercé cette profession au Mali, dans la sous-région et au-delà. Devenu député en 2013, j’ai cru de mon devoir compte tenu du fossé entre les citoyens et les gouvernants de m’engager d’avantage et c’est pour cela que je suis candidat à  l’élection présidentielle.

Quels sont les principaux axes de votre programme ?

Nous nous attèlerons à rétablir la stabilité dans notre pays. Cette stabilité se joue sur deux plans. Le plan militaire tout d’abord, il ne faut pas se voiler la face, quand vous avez une guerre il faut y faire face. Ce n’est pas une guerre classique, s’en est une contre un ennemi très bien organisé et équipé. Universellement, le monde dit de lutter contre le terrorisme, nous devons donc arrêter la démagogie afin que nous convergions tous dans cette lutte. Notre armée a beaucoup décliné ces dernières décennies. Aucun moyen ne sera de trop pour la remettre sur pied. Mais au-delà, l’insécurité de notre pays n’est pas du seul fait des terroristes. Nos populations dans la détresse de la mauvaise gouvernance ont jugé bon de combattre eux-mêmes. Ce qui a conduit aux affrontements intercommunautaires que nous connaissons. Le gouvernement sortant a pêché par son immobilisme sur la question. Nous devons nous appuyer sur nos leaders pour mener des médiations entre les différentes communautés, en attendant que l’Etat qui était hier leur ennemi soit aujourd’hui leur protecteur. Ce n’est un secret de polichinelle que de dire que l’administration n’a pas servi les populations mais c’est en revanche servi d’eux. Dans ce contexte de mauvaise gouvernance où le citoyen ne se reconnaît plus en l’Etat, il faut une autre forme de gouvernance afin de rétablir la confiance. C’est ce que nous devons faire, et nous espérons disposer d’un délai de grâce pour mettre fin à l’insécurité, réconcilier les cœurs.

On vous prête la volonté de vouloir reformer Barkhane et la MINUSMA                                                       

Je l’ai lu dans certains journaux avec un peu d’indignation, cela n’est en aucun cas ressorti dans mes discours, mais le parti qui soutien ma candidature à parler de cet aspect dans son intervention, lequel est modulable. Barkhane et la MINUSMA sont là pour nous appuyer, chaque nation souhaiterait assurer sa propre défense, sa propre sécurité. Nous n’avons aucune raison de nous glorifier de la présence de ces forces sur notre territoire, nous devons faire en sorte qu’ils puissent partir le plus rapidement possible, sachant que Barkhane coûte à son pays d’origine. Nous avons des relations historiques avec la France mais cela ne doit pas nous emmener à abandonner notre souveraineté avec la présence d’une armée étrangère chez nous. Notre pays n’est pas habitué à cela, si c’est le cas aujourd’hui, c’est la faute à la mauvaise gouvernance.

 

Vous avez fait de la lutte contre la corruption votre cheval de bataille, qu’apporterez-vous de plus dans ce combat ?

Le dernier sommet de l’Union africaine était consacré au phénomène, ce qui en dit long. La corruption est un vrai serpent de mer, et nous devons dans notre pays qui a peu de ressource nous ériger contre le gaspillage. Lutter contre, certains diront que c’est difficile, oui ça l’est pour ceux qui sont corrompus. Je n’ai jamais eu à y baigner dedans, ce qui me donne la capacité de mettre fin à ce fléau par des actes dissuasifs. L’impunité est le moteur de cette corruption, il faudrait quelqu’un qui ne soit pas pris dans ces tentacules pour mener à bien la croisade. En luttant contre la corruption, nous libérons des économies. Si je me réfère aux estimations en Afrique, la corruption fait perdre à notre continent près de 400 milliards de dollars par an. Au Mali, nous avons un budget global de 2300 milliards de FCFA. Si vous y enlevez les frais salariaux qui avoisinent les 500 milliards, tout le reste ce sont des transactions. Imaginez ce que ces transactions peuvent représenter comme source de corruption dans une impunité totale. Durant les cinq dernières années, personne n’a été interpellé pour corruption, au contraire l’office central de lutte contre l’enrichissement illicite qui a été mis en place est finalement en hibernation. Donc cela ne montre pas une volonté de la part des personnes qui nous gouvernent depuis 26 ans de lutter contre ce phénomène. C’est près de 1700 milliards de FCFA qui est dépensé dans les transactions et les achats de l’Etat.

Votre vision pour la santé est assez inédite…

Aujourd’hui l’AMO ne couvre que quelques personnes, d’ici la fin de mes cinq années au pouvoir, nous ferons tout pour arriver à une assurance globale pour l’ensemble de nos concitoyens. Pour y arriver, il faudrait diminuer le coût de la santé, pour cela, nous considérerons notre médecine classique qui est la pharmacopée. La médecine moderne est partie de là, dans notre programme, nous prévoyons de donner une importance particulière avec un soutien massif à la pharmacopée pour qu’elle puisse soutenir le secteur de la santé afin que les médicaments qui coûtent excessivement chères puissent être suppléés par une production et une recherche locale. Aujourd’hui nous avons plus d’institutions privées que d’établissements publics, même si l’Etat envoie des boursiers dans ces écoles privées, elles sont plus mercantilistes que pédagogiques. L’Etat doit être le premier acteur dans le secteur de l’éducation. Un Etat peut difficilement se bâtir sans ressources humaines de qualité.

Pourquoi avoir quitté le parti PRVM-Fasoko sous la bannière duquel vous avez été élu ?

Je n’ai pas été élu député PRVM. Je l’ai été sous avec le CNID. J’ai été élu dans ma circonscription de Barouéli en 2013, une localité d’où je suis originaire, et avec laquelle je n’ai jamais rompu. J’ai participé à la création du PRVM, quand CNID a choisi d’aller à la majorité, j’ai opté pour l’opposition. Après mon refus de suivre le CNID, j’ai réintégré le PRVM. Dans chaque parti, il y a une démocratie. En cas de multiples candidatures, on organise une primaire, cela n’a pas été fait. J’étais militant jusqu’à ce que l’actuel candidat du PRVM qui en est le président se soit déclaré candidat sans aucune primaire. Je ne demandais pas grand-chose, je ne laisserai personne me museler.

Vous êtes proche du prêcheur Ousmane Madani Haidara, vous a-t-il assuré du soutien de sa communauté des Ancar ?

Ancar Dine, ce sont des Maliens, mes compatriotes, ce sont des personnes avec lesquelles j’ai milité longtemps dans une association de soutien de l’Islam et donc, difficile d’imaginer que je ne bénéficie pas du soutien de ces personnes. Ne serait-ce que parce que nous partageons la même philosophie et la même idéologie spirituelle. Pour le guide spirituel Haidara,  je sais qu’il ne donnera pas de consigne de vote, y compris probablement pour moi-même. Mais, mes collègues Ancar sont libres de choisir, et je n’ai pas de doute sur leurs choix.

Le mot d’ordre cette année est l’alternance, estimez-vous l’incarner ?

Qui plus que moi ? Il y’a 24 candidats que nous pouvons repartir en deux groupes. Ceux qui gouvernent depuis 26 ans, ils sont nombreux, je ne pense pas que ceux-ci incarnent l’alternance. Du changement d’homme, oui peut-être, mais ils ne peuvent faire l’alternance du système. Un second groupe composé de ceux qui ne cherchent que l’opportunité de se rallier à un candidat lors d’un potentiel second tour pour bénéficier des avantages de ce soutien. J’ai la capacité et la liberté de lutter contre la corruption.

 

 

Mali : Le président sortant IBK sera candidat pour un second mandat

Le président du Rassemblement pour le Mali (RPM) Dr. Bocary Tréta, a révélé dimanche à Bamako que le président Ibrahim Boubacar Keita a confirmé « sa volonté et sa disponibilité d’être au service du peuple » malien.

Le président malien sortant Ibrahima Boubacar Keïta a été investi dimanche 6 mai candidat à l’élection présidentielle du 29 juillet par une coalition de près de 70 partis.

« A la demande de son parti et de ses alliés politiques, le président malien IBK (Ibrahim Boubacar Keïta) accepte d’être candidat à la présidentielle de juillet », a déclaré Dr. Bocary Tereta, président du RPM, devant des milliers de sympathisants du RPM, rassemblés dans la salle Bazoumana Sissoko du palais de la Culture.

Il a appelé les militants à « faire confiance en IBK » et à « se mettre en mission pour (le) réélire dès le premier tour », ajoutant que le chef de l’Etat, désormais officiellement candidat à sa propre succession « demeure l’homme de la situation ».

Une cérémonie d’investiture sera organisée à une date non précisée par M. Tereta

Le chef de l’Etat malien, 73 ans, élu en 2013 pour cinq ans, n’était pas présent à cette réunion, tenue devant 3.000 personnes.

Lors d’une rencontre samedi avec sa coalition, M. Keïta, qui n’a pas encore officiellement annoncé sa candidature, a affiché sa disponibilité à se présenter au scrutin de juillet.

« Nous sommes prêts à resservir ce pays de toutes nos forces », a-t-il déclaré, lors de cette rencontre.

Election présidentielle : Cheick HarounaSankaré se déclare

 

A trois mois du rendez-vous électoral au Mali, les déclarations de candidature se succèdent.  Le 14 avril, c’était au tour de Cheick Harouna Sankaré, président du Mouvement pour l’Union des Maliens (MUM) de se lancer. Le maire de Ouenkoro fixe par la même occasion les priorités de son combat pour le Mali.

Il était 16 heures  quand la presse et quelques proches du candidat s’installent dans le salon du domicile privé de ce dernier. De  blanc vêtu, bonnet sur la tête, l’imam et maire sort d’une pièce.  Il salue, mains levées, l’assistance et prend place sur un fauteuil rembourré. Cheick Harouna Sankaré apparaît à l’écran. La déclaration de sa candidature, est en effet préenregistrée. L’assistance écoute donc le discours solennel de l’homme religieux qui se lance donc en politique. De toute son allocution, un passage a retenu l’attention du public. « Nous sommes candidat à l’élection présidentielle  du 29 juillet 2018, pour redonner confiance aux Maliens et Maliennes, pour bâtir une paix durable, gage d’une cohésion sociale et d’une concorde nationale », déclare le maire. Des acclamations  de ses  sympathisants retentissent, guise d’approbation et de soutien à sa cause.

Tout au long de  cette intervention,  le contenu apparait tel un foisonnement d’ambition et de défis que l’homme s’engage à accomplir. Mesurant l’ampleur de la situation du pays  et les enjeux de cette ‘’crise qui menace l’existence même de notre pays’’ et qui ébranle son destin, Harouna Sankaré ne se résigne pas et sonne l’appel. « Il est grand temps que notre pays reprenne sa marche inébranlable vers la paix, la prospérité et le développement dans la démocratie et la modernité », souligne-t-il.

Le président du Mouvement pour l’Union des Maliens pense posséder les moyens pour la relève. « Notre pays a besoin d’être à l’abri de l’insécurité et du terrorisme. Nous devons nous donner des grands moyens  pour remédier à cette guerre asymétrique qui nous est imposée », a-t-il fait savoir. Des atouts non négligeables existent  à mettre en œuvre. « L’accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger demeure un instrument  juridique dont l’application efficiente  aidera le Mali pour une sortie définitive  de la crise », rappelle-t-il.Militant pour la paix, Harouna Sankaré souligne dans son discours que la lutte contre le terrorisme passe inévitablement par « la modernisation de notre outil de défense et la mise à niveau de nos forces armées et de sécurité ». Aussi, dans ses priorités, le développement constitue ‘’un défi permanent’’.  Moderniser le secteur primaire, ouvrir l’économie nationale vers l’industrialisation pour créer des emplois, assainir les finances publiques, éduquer et former pour  avoir des ressources humaines qualifiés ont été entre autres les axes évoqués par le candidat.

Alors que le pays  peine à renaitre, Cheick Harouna Sankaré  estime, au regard des urgences, que  la reconstruction passe par des réformes politiques, institutionnelles et économiques. Analysant le climat du pays, l’homme rassure et promet que la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale du pays ne seront pas négociables. C’est pourquoi il sollicite « les suffrages » pour « reconstruire le Mali dans la paix et la prospérité.» Un challenge de Sisyphe. Le candidat dit s’engager « à faire redémarrer le progrès, à redresser les finances publiques et l’économie. Le maire de la commune de Ouenkoro, dans le cercle de Bankasse a  rappelé que le Mali est une grande nation « admirée pendant des siècles pour sa culture et ses valeurs ». Pour lui, la  mission ‘’est de servir le Mali et les Maliens’’ et ce,  en bâtissant un pays nouveau.Sa commune a d’ailleurs remporté, il y a quelques jours,  le concours de transparence du Programme de Gouvernance Locale Redevable.  Avec son regard direct, ce membre du conseil des collectivités territoriales de l’UEMOA mesure la grandeur et la noblesse de la fonction présidentielle. « Oui nous sommes prêts et engagés à conduire notre Nation, à redresser le Mali et à rassembler les Maliens et les Maliennes de l’intérieur et de la diaspora ! » persiste-t-il. Dans les prochains jours, un nouveau contrat social, issu des propositions des forces vives de  la nation sera proposé, a  soutenu Cheick HarounaSankaré.

 

Niankoro Yeah Samaké : « Nous ne devons pas nous engager dans 5 nouvelles années d’aventure »

A l’issue de sa deuxième conférence nationale, le Parti pour l’Action  Civique et Patriotique (PACP) a investi le 24 février, à la maison des Ainés, son Président d’honneur, Niankoro Yeah Samaké, comme  candidat à l’élection présidentielle de 2018. L’ancien ambassadeur du Mali en Inde ne doute pas de sa force politique et a répondu aux questions de Journal du Mali.

Que vous inspire le fait d’avoir été investi comme candidat de votre parti à la présidentielle ?

Je mesure à leur juste valeur la confiance et l’estime que le Président du parti et tous les militants du PACP, et au-delà les Maliens et Maliennes, m’ont témoignées. Les attentes sont immenses, mais j’affirme que nous avons les ressources nécessaires ici, au Mali pour les relever. Notre pays n’est pas condamné à la fatalité. J’aurai l’occasion de partager ce message d’espoir avec nos compatriotes prochainement.

Par rapport à 2013, votre parti a-t-il pris du poids sur l’échiquier politique ?

Évidemment! Le Parti pour l’Action Civique et Patriotique (PACP) continue de croître et de s’implanter sur tout le territoire national. Lors des dernières élections de proximité, notre parti a pu étendre son maillage en qualité et en quantité. Cet effort d’implantation se poursuit et se renforcera dans les semaines à venir.

Quels sont les grands axes de votre projet de société ?

Permettez que je respecte le calendrier électoral. La campagne n’est pas officiellement lancée. D’ores et déjà, nous profitons de la précampagne pour mobiliser le peuple malien à participer pleinement à ces échéances capitales pour le devenir de notre nation. Le Mali est à la croisée des chemins, les marges de manœuvres se restreignent chaque jour. Nous devons donc faire le bon choix et ne pas nous engager dans 5 ans d’aventure, dans l’inconnu, avec les mêmes personnes, qui produiront certainement les mêmes résultats décevants. Le Mali a l’occasion unique de faire un choix capital, décisif, pour son futur. Nous pensons qu’il doit basé sur un leadership intègre, avec un homme ayant une haute idée de la notion de servir, avec un sens moral élevé. Le PACP incarne ces valeurs et s’emploiera à convaincre nos compatriotes de faire ce choix.

Envisagez-vous une coalition avec un autre parti ou regroupement ?

Je reste convaincu que seul aucun groupement ou parti ne peut nous sortir de la situation complexe de crise multidimensionnelle que vit notre pays. Le PACP jouera sa partition dans cette quête d’unité, à condition que le choix soit porté vers une véritable alternance, avec des leaders honnêtes, capables de tourner enfin la page d’une mauvaise gouvernance chronique, qui ne fait que retarder le décollage de notre pays vers l’émergence et le développement.

 

Égypte : Ahmed Chafik se retire de la course à la présidentielle

L’ancien Premier ministre faisait figure de sérieux concurrent au chef de l’État, Abdel Fattah al Sissi, dans l’hypothèse où ce dernier se porte candidat à sa propre succession.

C’est sur Twitter qu’Ahmed Chafik a fait savoir sa décision. L’ex chef de l’exécutif égyptien, de retour de son exil des Émirats arabes unis, avait exprimé son souhait de briguer la présidence.

 

« J’ai vu que je n’étais pas la personne idéale pour diriger le pays dans la période à venir », affirme l’ancien Premier ministre pour justifier sa décision.

À la tête de l’exécutif sous la présidence d’Hosni Moubarak lors du soulèvement populaire de 2011, Ahmed Chafik s’est présenté à la présidentielle qui a finalement vu Mohamed Morsi, candidat islamiste des Frères musulmans à la tête du pays, en 2012. Il s’était exilé aux Emirats arabes unis où il vivait depuis. En plus de ce parcours politique, M. Chafik est en ancien général de l’armée de l’air.

Rentré en Égypte, en décembre dernier, suite à son expulsion des Émirats arabes unis, Ahmed Chafik a donné des raisons sur son retrait à la course à la présidence. « Mon absence pendant plus de cinq ans a sans doute mis une distance avec ma capacité à suivre de très près ce qui se passait dans notre pays en termes de développements et d’accomplissements en dépit des conditions difficiles », déclare-t-il dans un communiqué.

« Je vois que je ne serais pas la personne idéale pour diriger les affaires de l’État dans la période à venir. En conséquence, j’ai décidé de ne pas être candidat à la prochaine élection présidentielle de 2018 », poursuit-il.

 

Élections locales au suffrage universel : portrait-robot de l’élu idéal

À deux semaines du début de la campagne électorale, tous les yeux sont rivés sur les différentes têtes de liste, à un mois des élections locales. Quelles qualités leur permettront de se départager ?

« Les élections, c’est une course de relais, il faut de bons coureurs et de bons relayeurs », précise Ibrahim Oumar Ly, Secrétaire général de l’UM-RDA Fasô Jigi. La nouvelle loi portant réforme des collectivités territoriales attribue aux régions et communes de nouveaux pouvoirs, élargis. Cela exige  des partis politiques qu’ils se réinventent, pour que le nouveau « chef de l’Exécutif » de la localité puisse cocher toutes les cases. Quel profil doit-il avoir ?

Critères légaux 

L’aptitude à être élu est prévue dans la loi électorale du 2 Octobre 2016. Outre les conditions de forme de la déclaration de candidature, elle prévoit des conditions de fond, dont la qualité de citoyen malien, évidemment. Ensuite vient l’âge minimum requis, 21 ans. Le plus jeune candidat, dans le cercle de Kita, est Cheick Oumar Diallo de l’ADP – Maliba, 31 ans. Après la proclamation des résultats, l’attribution des sièges nécessite qu’un parti obtienne au moins 5% des suffrages exprimés. La loi portant Code des collectivités territoriales liste en son article 307 les cas de non-cumul des fonctions de conseiller régional et d’autres, telle celle de maire.

Critères de personnalité 

« Les élections locales sont plus celles d’une personnalité que d’un parti », assure Abouzeidy Ousmane Maiga, tête de liste URD pour la Présidence du Conseil régional de Gao. Car le système politique veut que la seule volonté soit insuffisante pour être candidat. Eu égard à la crise multidimensionnelle dont le Mali tente de sortir et à l’élargissement des pouvoirs du Conseil Régional, son Président devra, selon lui, « être un cadre compétent, qui maitrise les rouages administratifs et politiques ».

Pour le Secrétaire politique de l’ADP – Maliba, Cheick Oumar Diallo, « il est important, et surtout temps, que le pays profond ait la parole, se fasse entendre ». Il s’agira donc d’avoir « une vision pour le développement au plus près des réalités locales ». Le « chef de l’Exécutif » devra avoir des « attaches avec la localité », une certaine « légitimité ». La notoriété locale, nécessaire pour toute élection, est donc la clef pour l’emporter. Elle demande « un travail politique, qui nécessite de poser des actes pour la localité, et de l’engagement », résume M. Diallo.