Cinq bonnes raisons d’aller voter

Les nombreuses campagnes de ces dernières semaines ne vous décident toujours pas à aller voter? Vous préférez prendre du thé, tuer le temps devant Novelas Tv ou simplement flâner ? Voici pourtant cinq bonnes raisons d’aller voter dimanche.

Aucune raison de ne pas le faire

C’est la première des raisons. Prenez le temps de la réflexion et pesez le pour et le contre. Bien qu’imaginaire, la balance penchera vers « aller voter » plutôt que l’inverse. Oui, il y aura toujours la tentation de se laisser aller à une très longue grasse matinée après une semaine harassante, sauf que la semaine a été amputée du lundi. Sans forcément être un maitre du temps, sans le lundi la semaine passe plus vite.

La Coupe du monde est terminée et Nollywood sera toujours là

Après un mois de passion, la Coupe du monde, la compétition phare de la FIFA, a baissé le rideau. Aficionados de football ou de sport tout court qui lisez ces lignes, plus rien ne vous empêche d’aller voter. La nouvelle saison de football ne débute qu’en août et la NBA plus tard. Aucun grand rendez-vous sportif pour vous scotcher devant votre téléviseur. Proposer mieux que Novelas TV ou Nollywood ce dimanche relève d’une mission impossible, que seul Tom Cruise pourrait accepter. Faites un saut dans le temps, revisitez l’histoire du droit du vote et dites-vous que ça ne vous prendra pas plus de dix minutes.

Le monde entier nous regarde

Ils sont nombreux à s’intéresser à la présidentielle malienne. Organismes internationaux, experts étrangers, tous accompagnent le processus. Évidemment, ce n’est pas à la communauté internationale de nous dire si nous devons voter ou pas. Mais prenons une longue vue et projetons-nous. Une forte participation serait une victoire, non seulement pour le Mali et la démocratie, mais aussi pour vous. Et la meilleure manière de démontrer que le Malien n’est plus un simple spectateur, mais désormais un acteur à part entière.

Un large éventail de candidats

Le « ils sont tous pareils » ne tient pas. Des 24 candidats en lice, certains sont connus, mais d’autres font leurs premier pas en politique. Le religieux, la femme d’affaires, le richissime entrepreneur ou l’ex-militaire : voilà autant de profils différents et de visions nouvelles. Que vous soyez de la vieille école, partisan d’une nouvelle ère ou tenté par un vote inédit, il ne tient qu’à vous d’exprimer votre préférence.

Le test du tamis

Toujours pas convaincu? Faites donc le test du tamis. Socrate en avait trois. Posez-vous la question de savoir si votre vote est utile, demandez-vous ensuite s’il va participer au changement et enfin questionnez votre citoyenneté.

Le programme sportif des candidats

Quelles propositions pour le sport de haut niveau ? Pour le développement de la pratique sportive au Mali ? Quid des anciennes gloires ? Une nouvelle compétition majeure dans le pays ? À quelques jours de l’élection présidentielle, petit tour des propositions des candidats.

A dix jours du scrutin présidentiel, le sport apparait comme le parent pauvre dans les programmes des différents candidats. Évoqué en coup de vent chez certains, comme Aliou Boubacar Diallo, qui se contente d’un « faire du sport un facteur privilégié de l’épanouissement de notre jeunesse », il ne dispose pas de plus d’attention de la part de l’ancien Premier ministre de la transition Cheick Modibo Diarra. Trois malheureux paragraphes y sont consacrés. Mais ledeux « outsiders » ont au moins le mérite de l’évoquer. Chez les candidats Yeah Samaké ou encore Modibo Kadjoké, aucune mention. Alors oui, les observateurs pourront toujours avancer les nombreux défis prioritaires (crise au nord et au centre, chômage des jeunes, insécurité) auxquels le pays doit faire face, des casses têtes dans les sports il y en a aussi. Énormément. Infrastructures vétustes ou inexistantes, moyens limités pour de nombreuses fédérations, politique à améliorer pour les sportifs de haut niveau.

Similitudes

Dans le fond, les programmes se ressemblent assez. Développement du sport d’élite, construction d’infrastructures sportives ou encore amélioration de la pratique sportive pour les personnes handicapées. Sur ce dernier point, les candidats se sont tous engagés à parapher un manifeste selon Amadou Diarra, Président de la Fédération malienne de sport pour personnes handicapées. Modibo Kadjoké et Cheick Harouna Sankaré l’ont déjà signé. Soumaila Cissé et Modibo Sidibé devraient bientôt leur emboiter le pas. Le manifeste stipule que les candidats s’engagent à la création d’un Comité national paralympique et à l’achat d’équipements, entre autres. « Je n’ai vu aucun candidat parler spécifiquement de développement du sport. Ils doivent comprendre que c’est un élément essentiel d’intégration sociale pour les personnes handicapées », regrette le Président. Néanmoins, certaines singularités se dégagent. Le candidat de l’URD par exemple. Soumaila Cissé propose de « concentrer les efforts sur les disciplines où le Mali a le plus de chances de remporter des médailles ». Le porte-étendard du NPP, Modibo Sidibé, veut mettre en place des mesures fiscales incitatives, qui faciliteront la sponsorisation. Il veut en outre remettre en état le Champ hippique de Bamako, objet de tant de remous ces derniers mois.

Nouvelle grandes compétitions ?

Se définissant dans son programme comme un grand amateur de sport, le candidat indépendant Mohamed Aly Bathily assure qu’il « favoriserait tout projet d’accueil de compétitions sportives régionales ou internationales sur notre territoire, s’il s’avère pertinent, durable et viable économiquement ». Une nouvelle Coupe d’Afrique des Nations dans le pays ? Beaucoup de Maliens seraient réceptifs à l’idée. Vision partagée par Housseini Amion Guindo. L’ancien ministre des Sports propose de soutenir la candidature du Mali à l’organisation d’une nouvelle CAN, après celle de 2002. Par contre, ce ne serait pas avant 2025, les éditions 2019, 2021 et 2023 étant déjà attribuées. Nous en sommes encore loin, mais une compétition de ce type serait un grand succès, à l’heure où les vestiges de la compétition de 2002 prennent un sacré coup de vieux. Consacrant un sous-axe de ses propositions au sport, il entend créer cinq lycées sportifs régionaux pour l’amélioration de la performance sportive. « Aucun des candidats ne peut parler de sport, Guindo est l’exception, il a été ministre des Sports, mais pour quel bilan ? ll n’est pas vraiment une bonne référence » estime Abidine Maiga, 1er Vice-président de la Fédération malienne de rugby.

Retour des anciennes gloires

Les héros d’hier seront célébrés. Pour la plupart oubliés après leurs carrières sportives, ils devraient être de retour sur le devant de la scène. Le premier Ballon d’Or africain, Salif Keita, regrettait que le Mali ne reconnaisse pas le mérite de ces « Champions ».  Candidat malheureux en 2013, le chef de file de l’opposition entend instaurer une « politique d’utilisation des compétences des anciennes gloires, un système de reconnaissance et d’accompagnement de l’État ». « Ce sont des promesses politiques, certes, mais ce serait bien si elles pouvaient devenir effectives. Nous avons beaucoup de peine, il y a un système mis en place pour nous bloquer », commente l’ancien capitaine des Aigles du Mali Soumaila Coulibaly.

Le plus complet

Il est à chercher du côté du candidat Oumar Mariko. Oui, cela peut étonner, mais ses propositions pour le sport sont les mieux structurées. Même s’il met un accent particulier sur les sportifs d’élite, 11 des 17 mesures qu’il entend prendre lui sont consacrées. Il souhaite notamment « l’insertion du sportif d’élite non travailleur » ou encore « favoriser le maintien de nos sportifs d’élite dans notre pays par la professionnalisation du sport ».

Transformons le Mali : le projet enfin dévoilé

Le mouvement Transformons le Mali a présenté le 23 juin au musée national, lors de ses assises, son projet pour la transformation du pays. Fruit d’un travail acharné de six mois, cette initiative unique aboutit à 58 stratégies proposées à l’intention des candidats à la présidentielle. 


« Il y a six mois, nous avons entamé cette belle aventure humaine et civique. Notre aspiration au changement ne suffisait plus et notre impuissance était devenue insupportable. Le confort de l’inaction était devenu dangereux et indécent », se rappelle Mahamadou Camara, coordinateur général du Mouvement. « Nous allons à la rencontre des candidats à l’élection présidentielle et de leur staff pour leur présenter notre projet et leur demander de s’engager », a souligné le coordinateur.


58 stratégies autour de 8 piliers essentiels sont désormais soumises aux candidats à la présidentielle pour enclencher une fois élu la transformation profonde du Mali. Éducation à capital humain, culture-identité et citoyenneté, diaspora, gouvernance et management public, agro-industrie et économie rurale, santé publique, infrastructure et investissement, entrepreneuriat et innovation sont les grands axes de ce bouleversement tant attendu. Une tâche ardue, qui nécessitera de la constance et de l’engagement renouvelé.

Par exemple dans le domaine de l’éducation, le projet de la transformation à soulever les insuffisances du système éducatif malien : « Inégalités persistantes entre filles et garçons, les disparités prononcées dans les zones rurales et au sein des classes sociales les plus démunies, l’inexistence d’un système de formation professionnelle fiable, l’état inquiétant des formations diplomates mais qui ne forment pas » entre autres.
Transformons le Mali propose un certain nombre de stratégies pour pallier à ces maux presque connus de tous : « Instaurer un système de formation et d’évaluation continue des enseignants ; revaloriser à la fois le statut et le métier d’enseignant à l’horizon des dix prochaines années ; lancer un vaste programme d’alphabétisation et d’universalisation de l’accès à une éducation de base qualitative ; remettre le citoyen au cœur de l’enseignement fondamental ; créer un dispositif prioritaire de facilitation du retour de la diaspora malienne exerçant dans le secteur de l’enseignement supérieur ; généraliser le recours aux méthodes pédagogiques actives et mettre l’accent sur l’apprentissage autonome :’’learning by doing’’… Avec ces différentes suggestions concrètes et réalistes, ce mouvement à la fois think tank et incubateur citoyen compte « guider efficacement l’action publique et l’engagement citoyen ».


Pour Adébissi Djogan, secrétaire exécutif et cheville ouvrière de ce mouvement, la naissance des followers forts est un préalable pour réaliser cet ambitieux changement. Il appuie son argumentation sur des exemples de pays qui hier était dans un stade embryonnaire, mais aujourd’hui sont devenus des exemples. « Si nous voulons transformer le Mali, nous devons être une nouvelle génération des followers de point zéro, transformés », indique celui qui rejette ‘’le fatalisme érigé en religion’’.


Aussi, les assises ont permis au mouvement d’exposé au public certains axes du projet pour la transformation du Mali. Des échanges qui ont suivi, animés par des professeurs, des sociologues, des chefs d’entreprise, des hommes de culture ont mis en lumière des préoccupations légitimes des citoyens. « Quoi qu’on dise au Mali, il n’y aura jamais de paix et stabilité tant qu’il n’y a pas de justice », assure le professeur Clément Dembelé, candidat de la Convergence patriotique pour le changement (CPC), un des invités à ces échanges. « La justice malienne est malade, elle doit être reformée », propose-t-il.
Après l’élection le mouvement suivra sous forme de veille démocratique les engagements qui auront été pris par celui qui sera élu. Aux candidats donc de s’approprier ce concentré de propositions pour transformer le Mali.

Parrainage de candidatures : Comment ça marche ?

La loi électorale de 2016, modifiée en 2018, exige que chaque candidat remplisse un certain nombre de critères. Le parrainage par des députés ou des conseillers communaux en est un pour que la Cour constitutionnelle valide son dossier. A quelques mois de l’élection présidentielle, comment se déroule cette procédure ?

Alors que les déclarations de candidatures se poursuivent en vue de la présidentielle, tous les candidats ayant l’ambition d’escalader la colline de Koulouba feront face une procédure électorale : le parrainage. La loi électorale en vigueur, en  son article 149 (nouveau), spécifie que : « chaque déclaration doit recueillir la signature légalisée d’au moins dix députés ou cinq conseillers communaux dans chacune des Régions et du District de Bamako ». La déclaration de candidature, selon l’Article 148, est faite à titre personnel à partir de la publication du décret convoquant les élections, au plus tard le  trentième (30ème) jour précédant le scrutin, et adressée au Président de la Cour constitutionnelle, qui en délivre récépissé. En plus de cette mesure, le candidat doit s’acquitter d’une caution de vingt-cinq millions de francs CFA. Pour certains observateurs, ce système crédibilise la candidature, alors que pour d’autres c’est  une manière de barrer le chemin « aux candidatures fantaisistes ». « Certains estiment que  c’est pour mettre la barre très haut, pour que tout le monde ne puisse pas  se présenter, mais même sans ces conditions draconiennes, il y aura des gens qui n’auront personne comme parrain », explique l’honorable Touré Alkaidi Mamoudou, du groupe Vigilance Républicaine Démocratique (VRD).

Pour l’honorable Sankaré Idrissa, du groupe parlementaire ADEMA – ASMA, le système à sa raison d’être. « C’est pour légitimer le candidat, parce que ces élus sont les représentants du peuple. On suppose que quand tu es un conseiller, tu es un représentant d’une partie de la population », avance-t-il. Selon lui, c’est le parrainage des députés qui est le plus recherché. « Ce qui ont de l’argent  préfèrent être parrainés par un député. Cela évite aussi des problèmes devant la Cour constitutionnelle, parce qu’il peut y avoir un seul conseiller qui soutient plusieurs candidats, ce qui n’est pas permis », souligne-t-il.

Même s’il y a une volonté de limiter les candidatures à travers cette loi, l’achat des signatures reste une alternative pour ceux qui ont confiance en leurs poches. En attendant, ce sont les annonces tapageuses de candidatures qui occupent le devant la scène politique.

 

Dr Hamadoun Ibrahim Touré, candidat de l’Alliance Kayira

Des TICs à la politique ?

Nous connaissons tous la situation actuelle du pays, qui est plus que catastrophique : la mauvaise gouvernance, l’insécurité, les problèmes d’emploi, d’éducation et de santé etc. Le constat d’échec ne peut nous laisser indifférent. J’ai décidé de m’engager politiquement. Je suis déterminé à apporter ma contribution pour sauver le pays et j’ai tous les atouts requis pour ce faire ; en plus la population malienne, qui a toujours été patiente, est aujourd’hui déterminée à reprendre son destin en main. Les peuples détiennent le pouvoir par les urnes. Seul un homme nouveau, n’ayant pas été teinté par les systèmes anciens, pourra véritablement réaliser le changement dans l’unité et la concorde nationale.

Priorité des priorités ?

Le développement durable dans un pays réconcilié et sécurisé. Le Mali est devenu un immense chantier, où tout est prioritaire. La sécurité s’est dégradée par manque de dialogue entre Maliens. L’Éducation, qui est la base du progrès pour toute société, doit être réformée et tenir compte des matières et méthodes de la société de l’information dans laquelle nous vivons. Les questions d’alimentation et de santé pour tous sont des droits fondamentaux L’emploi des jeunes et la participation active et égale des femmes dans notre société seront des bombes à retardement faute de solutions. Enfin, la Justice Sociale sera le fondement même de la paix et de la cohésion sociale. Le pays devrait se fonder une idéologie commune sur la base de notre devise : Un Peuple, un But, Une foi. C’est pourquoi je prône un retour à nos fondements de base, tel que conçus par les pères fondateurs.

Sa vision

La sécurité. Dès les premières de l’indépendance, les pères fondateurs ont eu le souci de bâtir une armée forte, disciplinée, à la mesure des défis de leur époque. Cette armée a participé activement au développement économique du pays et à tous les fronts pour la défense de la paix, de l’honneur et de la liberté en Afrique. Aujourd’hui plus que jamais nos forces de défense et de sécurité doivent bénéficier de formations, d’équipements, d’organisation, constamment adaptés aux défis actuels (insécurité, terrorisme), pour assurer leur devoir régalien de défense du territoire national, de protection des citoyens et de leurs biens. Ces braves hommes méritent notre accompagnement soutenu. Nous pensons que le Mali a eu souvent des choix discutables dans les négociations relatives à la sécurité, notamment en ce qui concerne le niveau d’implication très élevé de nos partenaires (Accords d’Alger, de Ouagadougou, de Tamanrasset etc.).  A quand les accords de Gao, de Sikasso, de Nioro ou de Kayes… ?

L’économie.  En matière d’économie, il n’y a pas de recette miracle et nous devons commencer par l’adéquation formation – emploi. Développer des politiques en faveur de l’entreprenariat Jeunes (ruraux et urbains) et de l’autonomisation de la femme. Les nouvelles technologies et l’industrialisation sont la clé de voûte de l’essor économique d’un pays, tout en donnant l’opportunité à notre jeunesse d’innover. Les Hi Tech méritent d’être accessibles et disponibles pour tous. Elles constituent le secteur le plus pourvoyeur d’emplois dans le monde et concernent les secteurs primaire, secondaire et tertiaire, comme outil de gestion et d’amélioration des rendements. Nous devrons multiplier et densifier nos sources d’énergie pour booster l’industrialisation, qui doit concerner prioritairement la transformation des produits locaux afin de générer de la plus-value susceptible de supporter le financement des dépenses publiques. L’énergie ne devrait pas se limiter à donner la lumière, mais à produire.

En ce qui concerne  la bonne gouvernance, notre pays a besoin d’un leadership patriote, plus vertueux, compétent et respectueux du peuple et des valeurs démocratiques. Un leadership qui donne l’exemple en tout lieu et en tout temps. Nous devrons opter pour une gouvernance efficace, fondée sur le principe de la planification stratégique. Il est important de réhabiliter le travail bien fait et récompenser le mérite : l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. L’État doit impérativement fonder son action sur la vérité. La lutte contre la corruption ne se décrète pas, cependant, nous devons prendre des mesures énergiques pour endiguer les terreaux qui favorisent ce mal dans nos systèmes de gestion par des actions à court, moyen et long termes (salaires décents, éducation, formation, utilisation des technologies, lutte contre l’impunité…).

La société. La sécurité est un axe prioritaire qui appelle la réforme de notre outil de défense et de sécurité par la formation l’équipement et l’organisation. Le service social des forces de sécurité devra être solide et attrayant. La réforme de la justice est une attente très forte de nos populations qu’il importe de prendre en charge pour restaurer la crédibilité de l’État et la confiance en l’Institution judiciaire. Une bonne justice est gage de stabilité sociale. La force d’une nation réside dans sa jeunesse. Il est donc impératif que notre jeunesse soit éduquée et formée dans un environnement favorable. La conception, le développement et la moralisation dans la mise en œuvre de politiques et programmes en matière d’emploi peuvent participer à résorber très efficacement la crise : travaux à haute intensité de main d’œuvre (HIMO), emploi rural, l’auto emploi, autonomisation des femmes.  Les Hi Tech offrent des opportunités nombreuses et immédiates pour l’emploi non encore suffisamment exploitées. Nous devons enfin avoir l’ambition de fabriquer des produits finis au Mali, de produire plus et traiter nos matières premières (Exemple : notre coton qui avec sa graine donne tissus, huile, savon, aliment bétail, n’est pas convenablement exploitée dans l’intérêt des concitoyens de même que notre bétail donc du lait et plus de viande). Nous allons mettre en chantier un État moderne qui garantira à chacun et à tous les droits fondamentaux (alimentation, éducation, santé et sécurité…)

La politique étrangère.  Nous travaillerons au renforcement de l’intégration africaine et cultiverons des relations « gagnant – gagnant » avec tous les partenaires du monde dans le respect de notre dignité. Cette diplomatie sera assurée par des ressources humaines hautement qualifiées et professionnelles. Cette diplomatie sera une diplomatie du développement. Il faut se mettre en tête que les États n’ont pas d’amis, ils ont des intérêts.

La culture. Le Mali est héritier d’une culture riche et variée, plusieurs fois millénaire. Les générations actuelles ont le devoir de la conserver, de la protéger et de la promouvoir. Notre culture est notre première richesse, elle est notre identité. L’État a le devoir de mettre en place des structures et programmes en vue de sa valorisation et de sa promotion, pour participer sans complexe à la culture de l’universel.

Modibo Sidibé, candidat potentiel du Nouveau pôle politique de la Gauche démocratique et républicaine

Candidat du FARE ou du NPP ?

Nous sommes un parti politique (FARE) et nous sommes dans un regroupement de partis et d’associations qui est le Nouveau pôle politique de la Gauche démocratique et républicaine (NPP). Bien entendu, tout regroupement politique a vocation de conquérir le pouvoir et de l’exercer au profit du pays, des populations, selon sa vision. Notre démocratie a amené beaucoup de changement. Il y a des progrès, mais l’exercice démocratique n’a pas toujours permis une véritable union de la classe politique et des citoyens et n’a pas pu permettre de voir la citoyenneté émerger comme on l’aurait voulu, parce que c’est le socle de la République et de la Démocratie. Donc nous considérons qu’il faut faire de la politique autrement et réconcilier les deux. Les FARE ont fait un manifeste pour exprimer leur idéologie, leur philosophie. Nous pensons que la politique doit être une activité noble. Il n’y a pas de démocratie sans partis politiques dignes de ce nom. Personne ne peut décréter le nombre de partis, cependant on peut être dans une dynamique de polarisation. Nous avons une vision pour l’État, qui doit être un stratège.  Nous sommes dans un créneau qu’on peut appeler social-démocratie.  Le Pôle  n’a pas été crée directement en vue d’une compétition politique, nous sommes en discussion depuis deux ans. Il est composé de sept partis politiques (FUAC, PIDS, UPD, PSR, RPDM, REM ,FARE) et d’une vingtaine d’associations. Ce regroupement estime que le pouvoir actuel est à côté de la plaque. Il estime qu’il faut redonner espoir. Notre pays a un autre avenir. Il faut cette alternance.

Priorité des priorités. La question majeure que nous avons, c’est l’équation de l’État, sa solidité, sa capacité à délivrer les services de base à l’ensemble des populations sur l’ensemble du territoire. Sa capacité à mettre en place une administration, une justice qui répond aux normes. Des forces armées solides, capables de surveiller l’ensemble du territoire. La défense, la sécurité, impliquent de refonder l’État. Ce que nous proposons c’est une dynamique de très court terme, axée sur des mesures sécuritaires de premier ordre et une autre sur le long terme, qui consiste à refonder notre système de défense et à coordonner notre système de renseignement dans un 1er temps avec les forces étrangères et le G5, et plus tard aux forces de défense maliennes d’assumer la plénitude de la surveillance et de la sécurité du territoire.

Sa vision

La sécurité. La situation sécuritaire inquiète, elle s’étend au centre avec des affrontements et des violences que nous n’avions jamais connus. Il faut faire en sorte que les communautés ne quittent jamais les lignes derrière lesquelles elles ont toujours vécu en cohésion. La citoyenneté malienne signifie que l’on est d’abord citoyen malien, ensuite de culture peulh, dogon etc. Il faut que l’État prenne ses responsabilités.  Les récentes mesures annoncées, nous les avons demandées il y a longtemps. Si elles sont mises en œuvre, elles permettront que l’État soit le seul à pouvoir assurer la sécurité de tous et à faire en sorte de mettre fin à la prolifération des armes. Juguler l’insécurité nécessite que l’État assure la justice. Nous avons besoin d’un État fort et juste, mais pas autoritaire.

L’économie. Nous ferons en sorte que chaque région soit un pôle de développement adossé à l’ensemble national. C’est le Pacte de décentralisation, qui permet que les territoires, tout en ayant la possibilité de construire au plan régional, participent à l’ensemble national. Notre Vision 2030, c’est la transition vers une économie plus diversifiée, qui va partir de nos potentialités. L’industrialisation doit partir de la transformation, mais dans mille et une filière. Nous avons 6 filières, agro-silvo-pastorale, bâtiments, mines, textile. Tout doit être développé avec et autour du  secteur privé.  Nous devons être une puissance céréalière. Ne nous contentons pas de l’autosuffisance.

Sur le plan de la création d’emploi, on peut traiter socialement la question un moment, mais durablement c’est la création de richesses et cela, c’est le capital humain. Notre système éducatif n’est pas tourné vers l’apprentissage ou les secteurs  de croissance et notre université n’est pas aux standards internationaux. C’est tout cela qu’il faut développer et mettre en articulation, c’est un état d’esprit et une vision qui amènent les Maliens à avoir confiance en eux-mêmes.

Les infrastructures. L’État c’est le maître mot, il faut le rebâtir, être exemplaire, être redevable. Le besoin d’État fait que l’État est au cœur de tout : la bonne gouvernance, la capacité à faire vivre les territoires, le schéma d’aménagement discuté, c’est l’État qui l’organise.

La société Nous pensons que nous avons besoin de construire un capital humain. Pas la santé à part, la culture ou l’éducation à part, il faut mettre tout ensemble. Il faut un Malien du 21ème siècle : compétent, solide, qui peut travailler ici ou dans la sous-région, qui ne s’expatrie que parce qu’il le veut. C’est pourquoi nous parlons de vision à long terme, « Vision 2030 ».  Les choses les plus solides ne se font pas dans le temps de la politique. Le temps de la politique, c’est le temps des mandats. Le temps du maillage institutionnel d’un pays, ce sont plusieurs années, à partir de réformes qu’il faut engager et cela à partir d’une concertation nationale.

Dans ce schéma structurel, il  y a l’Office du Niger et d’autres espaces, des corridors qui peuvent être des hubs régionaux. C’est un Mali qui se dessine et les Maliens doivent s’engager. Certains parlent de panser les plaies. Non, il y a des mesures d’urgence, c’est vrai. Mais, si on a la même vision, la même perception, on peut construire. Il faut envisager un maillage d’instituts de formation en fonction des potentialités de chaque zone. Il faut de nouvelles communes, pas créées seulement, mais vécues autrement, où les citoyens s’impliquent à la base. L’État–stratège, en anticipant, en assurant la sécurité, permettra à cette vitalité à la base d’être le socle du Mali. Il n y a pas d’avenir si les gens ne peuvent pas se soigner ici, étudier ici et travailler ici et n’aller à l’extérieur que quand ils le désirent.

Les Maliens peuvent le faire, mais ce ne sera pas du jour au lendemain, ce ne sera pas sans effort, mais ce sera sans violence et sans sang.

Moussa Mara, candidat de Yéléma

Quelle motivation pour votre candidature ?

Je souhaite que notre pays tourne définitivement le dos à tous les maux qui ont divisé les Maliens, tendu le tissu social et amené nos compatriotes à douter d’eux-mêmes, de leur pays et de leurs leaders.

La priorité des priorités ?

Le renouvellement et le rajeunissement du leadership, car l’action de nos responsables publics, sur plusieurs décennies, a été déterminante dans l’enlisement de notre pays.

Sa vision :

La sécurité. L’application diligente et accélérée de l’accord pour la paix, conjuguée à la conduite hardie de la réforme des secteurs de la défense et de la sécurité, avec l’exécution totale des lois d’orientation et de programmation militaire, clarifieront un peu la situation sécuritaire. Nous devons intégrer définitivement que l’insécurité est la conséquence de déficits de leadership, de gouvernance, d’administration du pays, de fournitures de service aux populations et de pauvreté chronique en certains endroits de notre territoire. Il est de ce fait indispensable d’agir sur ces causes si on veut inscrire le Mali dans la voie de la sécurité durable.

L’économie (Emploi, industrialisation, financement des dépenses publiques)La gouvernance économique et le pilotage stratégique de ce secteur sont à réinventer, avec des hommes et des femmes qui s’y connaissent, dans le cadre d’un partenariat fécond avec le secteur privé. Nous devons privilégier la création de valeur et les secteurs qui créent de l’emploi. L’industrialisation de notre pays se fera par la conduite des réformes convenues avec les industriels, de manière déterminée et dans la durée. Nous nous orienterons vers la production primaire pour soutenir l’industrialisation, mais aussi tertiaire pour permettre l’essor des économies locales et urbaines et la mise en place de nombreux métiers (nouvelles technologies, services aux personnes…) qui aideront l’emploi des jeunes. Nous travaillerons à assainir la gestion des finances publiques, à accroitre les recettes fiscales propres, à simplifier et à rendre transparentes les règles fiscales, à limiter certaines subventions et exonérations qui perturbent la concurrence entre les opérateurs, à lutter profondément contre la corruption dans les régies financières et à améliorer le climat des affaires au Mali.

La gouvernance et la lutte contre la corruption sont la seconde priorité, après le renouvellement et le rajeunissement du leadership. Les effets de la corruption sur notre pays sont plus graves que l’insécurité ou la rébellion au nord. Nous devons lutter farouchement contre la corruption des élites, qui fait le plus de ravages sur l’économie et la société. Cela contribuera à redonner confiance aux Maliens en leurs élites. La systématisation des déclarations de patrimoine, avec le contrôle de leur sincérité, la mise en place d’un dispositif de dénonciation et de protection des lanceurs d’alerte, la généralisation de l’utilisation des nouvelles technologies pour recueillir des preuves, l’accélération du fonctionnement de la justice sur les dossiers de contrôle, le renversement de la charge de la preuve, comme c’est le cas au Sénégal, seront quelques mesures que nous mettrons rapidement en place. L’objectif est d’obtenir des résultats palpables dans les six premiers mois du mandat.

Les infrastructures. Notre pays fait face à quelques défis stratégiques qu’il est indispensable d’évaluer et il faut s’organiser pour y faire face, avec l’objectif de mieux nous préparer et donc d’améliorer nos chances pour les gérer. Il s’agit de ceux liés à la démographie, rapportée à l’urbanisation, aux changements climatiques, impactant la sécurité alimentaire, à l’accès à l’eau et à l’énergie, au numérique et à sa généralisation indispensable. Nous devons travailler à situer notre pays dans le sillage de la maitrise de ces cinq grands défis afin de l’inscrire dans le concert des nations qui gagnent à l’orée de 2030, à travers une transition démographique effective, un réseau de villes en harmonie avec les campagnes, dans le cadre d’un équilibre territorial effectif, la maitrise de l’eau et une plus grande productivité agricole, la généralisation des énergies renouvelables, dont le solaire, et l’accès à l’électricité pour la majorité des Maliens et un pays baignant dans le numérique en créant de la richesse grâce à ses avantages.

La société (Santé, éducation, droits humains)Nous nous engageons à doter pendant le mandat les 800 CSCOM qui manquent de médecins. Nous allons atténuer le coût des soins et des médicaments grâce à une assurance maladie universelle au bénéfice de tous les Maliens. Le système éducatif privilégiera la production et la créativité et nous donnerons une seconde chance aux jeunes grâce à un dispositif de formation professionnelle adaptée. En rapport avec les Objectifs de développement durable, nous travaillerons à ce qu’aucun Malien ne soit laissé pour compte et veillerons à accroitre les revenus ou à diminuer les peines de tous ceux qui vivent avec moins de 1 000 francs CFA par jour.

La politique étrangère.  L’intégration régionale ouest-africaine, prioritaire, puis continentale sera la pierre angulaire de la politique étrangère. La défense des intérêts de notre pays et l’équidistance vis-à-vis des puissances étrangères guideront nos actions, de même que le soutien au multilatéralisme. La protection et la promotion des Maliens de l’extérieur seront les déterminants de nos rapports avec tous les pays.

La culture. C’est une source de création de richesses parmi les plus importantes de notre pays. Le Mali est d’abord connu à l’extérieur pour sa riche culture. Nous augmenterons le budget de la culture de 25% chaque année, pour le multiplier par deux avant la fin du mandat. Nous protégerons les créateurs contre toutes les pirateries et les ferons bénéficier d’assurances pour permettre à nos artistes d’être à l’abri du besoin. Nous promouvrons la consommation de nos productions locales au niveau de l’État et soutiendrons fortement l’artisanat, qui est un outil de promotion culturelle et de développement économique. La culture, facteur de brassage entre les Maliens et d’intégration sociale, sera soutenue à travers quelques manifestations culturelles, locales, régionales et nationales.

Présidentielle 2018 : Jour J – 100

Le compte à rebours commence. Ou s’accélère… c’est selon. Dans les états-majors des partis et mouvements politiques, en tout cas, l’effervescence monte crescendo et les dispositifs se mettent en place. Pour ceux qui ont des candidats, comme pour ceux qui ont déjà choisi leur camp, et même pour ceux qui hésitent encore, la présidentielle de 2018, c’est déjà demain. Prévue pour le 29 juillet prochain, cette échéance est cruciale pour le pays.

Les préparatifs vont donc bon train, y compris du côté administratif et logistique, même si la délivrance à date des nouvelles cartes d’électeurs soulève quelques inquiétudes. Le gouvernement, par la voix de son chef, assurant qu’il ne s’agit que d’un gage supplémentaire de sécurité et de transparence du scrutin, nous nous tournons donc vers ceux qui vont être les vedettes de ces 100 prochains jours. A un peu plus de trois mois du premier tour donc, ce que tout le monde s’entend à appeler la « pré-campagne » bat son plein. Les rencontres, réunions, parutions de livres, poignées de main et publications sur les réseaux sociaux se succèdent, précisant peu à peu les visages de ceux qui solliciteront nos votes fin juillet. Si l’on en croit les « sources bien informées » (sic !), ils seraient une bonne quarantaine à être tentés. De ceux qui ont plus ou moins déjà déclaré leur candidature et de ceux qui attendent l’investiture officielle de leur base pour monter au créneau, nous avons approché l’essentiel. Avec pour objectif d’exposer aux Maliens leur projet pour le pays, un exercice auquel peu se sont livrés par le passé. Sur le total de nos sollicitations, seules 4 réponses nous sont parvenues. Elles répondent au même schéma de la motivation de la candidature, officielle ou pas encore, et de la vision du candidat pour le pays, à travers des domaines-clés. A 100 jours de la présidentielle de 2018, découverte de quatre candidats et de leurs ambitions pour le Mali.

Moussa Sinko Coulibaly, candidat de la Plateforme pour le changement 

Qu’est qui motive votre candidature ?

Nous essayons d’être sûrs que les aspirations que nous avons pour le peuple malien, des aspirations de stabilité, de sécurité, de paix, d’éducation…, sont partagées par une majorité de Maliens. Nous avons fait le tour du Mali, nous pensons que c’est le cas. C’est pourquoi nous avons décidé qu’au sein de la Plateforme pour le changement, nous ferions une ouverture à tous les Maliens, sans exception. Nous essayons également de nous rapprocher d’autres personnes qui ont des projets pour le Mali, afin de présenter un projet inclusif, qui répondra à l’essentiel des besoins des Maliens. Nous voulons être sûrs de ne pas diviser lors du rendez-vous électoral du mois de juillet. Nous sommes prêts, mais nous attendons encore de valider un certain nombre d’éléments dans notre projet de société avant de rendre notre candidature publique.

Priorité des priorités ?

La priorité, c’est évidemment la bonne gouvernance. Les problèmes que nous connaissons actuellement, pour la plupart, sont liés à un déficit de gouvernance. Nous voulons changer la gouvernance et ce changement passe par celui des hommes et des femmes qui animent la vie publique de l’État. C’est pourquoi nous invitons tous les Maliens à changer d’équipe dirigeante en juillet. Nous sommes convaincus que tant que nous n’aurons pas des hommes et des femmes déterminés à respecter les lois de la République et la Constitution, à veiller sur les institutions de l’État, à faire du Mali la priorité, en dépit de toute mesure qui sera adoptée, nous n’aurons pas de résultat. Nous sommes convaincus que le changement que nous voulons mettre en place passe par celui des personnes qui animent la vie publique.

Sa vision

La sécurité. Sur cette question, nous partirons essentiellement de l’Accord pour la paix et la réconciliation signé par les différentes parties au conflit. Dans cet accord, il y a un certain nombre de paramètres, tels que le DDR, qu’il va falloir accélérer pour une mise en œuvre effective. Il y a un processus de réforme des forces de défense et de sécurité, il va également falloir l’accélérer. Mais il ne faudra pas négliger le volet économique, même si c’est l’aspect sécuritaire de la crise que nous voyons le plus. Les causes de la crise sont profondes. Il faut donc s’attaquer aux racines de la crise pour que les résultats que nous voulons, la sécurité sur le territoire, nous puissions les atteindre. Nous nous assurerons que tous les enfants du Mali fréquentent l’école, pour éviter que les enfants qui l’abandonnent ne puissent tomber dans des travers, en étant par exemple recrutés par des groupes terroristes.

L’économie. Un des volets de la bonne gouvernance est la lutte contre la corruption. Si, aujourd’hui, les étrangers et même les Maliens hésitent à investir au Mali, c’est parce que nous avons un système qui les décourage, notamment à cause de la corruption à tous les niveaux, et surtout au somment de l’État. Nous allons commencer par mettre fin à cette institutionnalisation de la corruption. Avec cela, nous encouragerons les nationaux à mettre de l’argent dans le circuit économique, de même que les étrangers. Nous relancerons la machine économique avec cette stratégie et les effets mécaniques derrière seront qu’il y aura plus d’emplois, en particulier pour les jeunes, plus d’opportunités économiques pour tout le monde. Nous estimons qu’en mettant fin à la corruption au sommet du pays, nous pourrons dégager près du tiers du budget de l’État malien actuel, que nous pourrons ensuite réinjecter dans le circuit économique.

Les infrastructures. Il est très difficile de se déplacer au Mali. Il va falloir faire en sorte que toutes les régions du Mali soient accessibles facilement, aussi bien par voie aérienne, route ou rails. Il nous faudra également passer de l’économie primaire à une économie où l’industrialisation va prendre de l’essor. De plus en plus d’unités de transformation de nos produits, pour permettre non seulement de créer des emplois mais aussi pour permettre à l’économie malienne d’être tournée vers la consommation intérieure. Voici les deux pistes, les routes et l’industrialisation.

L’éducation. Nous considérons l’école comme une question de sécurité nationale. Les enfants maliens doivent apprendre à lire et à écrire, des métiers, s’imprégner des outils modernes. L’éducation est un axe majeur de notre programme. Nous allons beaucoup investir dessus, ce sera l’une de nos priorités.

La santé. C’est un des services fondamentaux que l’État doit pouvoir offrir à tous les Maliens. Il faut un minimum de services de santé disponibles, il faut de l’eau potable, il faut qu’il y ait une vraie autosuffisance alimentaire. Ce sont des élémentaires que l’État doit offrir.

Le Mali dans le concert des Nations. Pour le volet paix et sécurité, il nous faut travailler avec étroitement avec les pays du G5 Sahel et les pays voisins. Nous allons renforcer nos rapports avec ces pays. Sur le plan économique, au niveau de la CEDEAO et de l’UEMOA, il nous faut être plus présents sur le marché. Au-delà, nous allons continuer à entretenir de bonnes relations avec les amis du Mali. Les pays avec lesquels nous n’avons pas encore de contacts, nous allons les établir et les pérenniser. Nous allons également renforcer nos relations avec Barkhane et la MINUSMA.

La culture.  Si les conditions sécuritaires le permettent, nous ferons en sorte que les étrangers et même les Maliens qui le souhaitent puissent venir visiter le pays. Ces opportunités doivent être relancées. Nous pensons qu’avec le volet sécuritaire que nous allons mettre en place le tourisme va reprendre rapidement. Et la richesse culturelle du Mali, que certains avaient commencé à oublier, va de nouveau rayonner à travers le monde.

Campagne électorale « précoce » : La CENI contre-attaque

Face aux « potentiels » candidats à la présidentielle mènent déjà campagne, la CENI a décidé d’agir. Elle les appelle à la retenue.

La campagne, c’est maintenant ? Non, rappelle la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Le 24 janvier dernier, elle a publié un communiqué pour « constater que certains candidats potentiels à l’élection du Président de la République commencent à inonder les espaces publics d’affiches ou de slogans qui s’assimilent à des affiches et slogans de campagne ». Elle les invite à ne pas violer les « lois de la République » et à faire preuve de retenue. « Ce sont des affiches de campagne déguisée. Dès qu’il y a des violations, nous devons agir. Voir de potentiels candidats démarrer ainsi est assez inquiétant »assure le Président de la CENI, Amadou Ba. « Il est important que la CENI réagisse, c’est tout à fait normal », se félicite Amadou Thiam, Président d’ADP-Maliba. Officiellement, la campagne électorale démarre 21 jours avant la date du scrutin, qui pour l’heure n’est pas encore connue.

Toute forme de communication est donc proscrite avant cette période. « Nous devons rester en alerte », affirme Ba. Pour ne rien laisser au hasard, la CENI entend, par le biais de la Haute Autorité de la Communication (HAC), surveiller réseaux sociaux, télévisions et radios afin que les potentiels candidats se conforment tous à la loi. « La HAC va jouer son rôle de police des médias et nous signaler tout ce qui ne sera pas conforme », annonce notre interlocuteur.

Teasing ou campagne ?

Même si le communiqué ne nomme personne, l’attention se porte sur Alliance Kayira du Dr Hamadoun Touré. Dans les allées du parti, on préfère plutôt évoquer un teasing, ce qui, en marketing, est une technique visant à éveiller la curiosité. Les responsables ont néanmoins instruit à leur agence de communication d’enlever leurs affiches. « Nous ne savions pas que nous faisions mal. Un nouveau mouvement doit se faire connaitre mais nous ne voulons pas être accusés d’enfreindre la loi », se défend le Président Bocar Moussa Diarra.

Menacer c’est bien, mais dissuader est toujours mieux. La CENI ne pouvant sanctionner personne, que risquent les contrevenants ? Rien, si l’on se réfère à la loi électorale. L’instance demande donc au Gouvernorat du district de Bamako de « prendre ses responsabilités », selon les termes de son Président. « Comme la CENI, nous nous référons à la loi électorale. Si elle ne prévoit aucune sanction, que faire ? », s’interroge le Directeur de cabinet du gouvernorat.

Echéances électorales : des « nouveaux venus » dans la bataille pour l’alternance en 2018

L’année 2018 promet d’être un grand moment de joutes électorales. Outre les élections locales et régionales, le moelleux fauteuil de Koulouba aiguise déjà bien des appétits, pas seulement de dinosaures, mais aussi d’une nouvelle génération d’acteurs prônant l’alternance.

Des annonces, des mouvements, des ralliements, le vent de 2018 souffle avant le jour j. Bien des hommes politiques nourrissent l’ambition de participer à ces rendez-vous électoraux à venir. De tous ceux qui ont concouru à la Présidence pendant plus d’une décennie, aucun ne s’est encore déclaré officiellement candidat. Ce n’est pas ce qui dissuade les petits nouveaux à se préparer à l’aventure. Point commun : tous prônent le changement dans la gouvernance et se démarquent d’IBK. Une nouvelle offre politique qu’ils comptent faire adopter par le peuple malien. Le maire de Sikasso, Kalfa Sanogo, fut le premier à annoncer sa candidature à l’élection présidentielle. Mais, n’ayant pas encore été investi par son parti, l’ADEMA, il ronge son frein. L’ancien patron de la CMDT est assez peu connu des Maliens, bien qu’il ait une réelle audience dans sa région, Sikasso, le plus important bastion électoral du pays. Un autre parti, Yelema de Moussa Mara, a opté pour une rupture avec le système en vigueur. Le candidat à la Mairie du district ne voit le salut du Mali ni avec IBK ni avec l’opposition. Tout en restant ouvert à tout regroupement pouvant réaliser le changement, Yelema n’exclut pas une candidature à l’élection présidentielle. « Nous ne soutiendrons plus IBK, encore moins les acteurs du mouvement démocratique, en 2018 », affirmait Amadou Haya, porte-parole du parti, lors d’une conférence de presse le 9 décembre. Selon Yelema, l’alternance en 2018 reste la seule option pour éviter au pays l’embrasement.

Elle a fait écho. La démission inattendue du Général Moussa Sinko Coulibaly de la direction de l’École de maintien de paix en a fait jaser plus d’un. Cet ancien ministre de l’Administration territoriale sous la transition de 2013 n’hésite plus à fustiger la gouvernance actuelle du pays. L’alternance semble également être le nouveau combat de celui qui tient à « contribuer activement au changement tant réclamé ». L’ancien Chef de cabinet de Amadou Aya Sanogo ne compte plus composer avec le système en place. Mais, de tous les « nouveaux » prétendants, seul le Dr Hamadoun Touré s’est officiellement déclaré, le 9 décembre au siège du mouvement dont il est désormais le porte-étendard.  Selon lui, « le pays a besoin désormais de sang neuf » car « il va droit au mur ».

Deux Maliens en finale du Prix Découvertes RFI 2017

Pour le Prix Découvertes de cette année 2017, 37ème édition, deux artistes maliens de talent, M’Bouillé Koïté et Ami Yerewolo, sont parmi les dix finalistes. Les votes en leur faveur sont possibles jusqu’au 29 octobre sur le site de RFI. En plus des voix obtenues par l’artiste, le choix du jury, présidé cette année par le chanteur Singuila, déterminera, le 09 novembre prochain, le lauréat de ce concours. Un déclic pour la carrière internationale de l’heureux gagnant.

Le Prix Découvertes RFI est une compétition qui met en avant chaque année, et ce depuis 1981, les nouveaux talents musicaux du continent africain. Ce prestigieux prix de dix mille euros, soit six millions cinq cent soixante mille francs CFA, accompagné d’un soutien professionnel et d’une exposition médiatique via RFI et ses partenaires, intéresse cette année M’Bouillé Koïté et Ami Yerewolo.  Selon Djeff, le manager de M’Bouillé Koïté, le choix de s’inscrire a été guidé par l’opportunité que constitue le prix. « Je lui ai dit il faut que je vous inscrive au Prix Découvertes. Papa Tiken Jah lui répétait tout le temps, toi, tu as du talent, il faut t’inscrire, tu seras l’un des grands favoris du concours ».  L’objectif, c’est de faire une carrière à l’international, « il est bien talentueux. S’il remporte le prix, cela boostera sa carrière », explique Djeff.  Un vœu qui ne se réalisera que par un grand nombre de votes du public en sa faveur sur le site de RFI. L’autre prétendante malienne à ce prix est la rappeuse Ami Yerewolo. Pour elle, le Prix Découvertes RFI est l’un des plus grands en ce qui concerne la musique, ce qui l’a d’ailleurs motivée à y participer. « Je me suis dite ce n’est pas parce que je fais du hip-hop que je ne fais pas de la musique. Voilà pourquoi j’ai tenté ma chance. On verra bien », espère la jeune artiste. Avec un album à son actif depuis 2014 et plus de 50 singles, cette figure naissante espère que son public va la hisser au sommet. « C’est mon talent qui m’a amené jusqu’à ici, ainsi que mon travail, mais cette fois-ci il me faut le soutien de mon public, de mon peuple pour pouvoir l’emporter. Votez-donc pour moi ». Très engagée, Aminata Dagnoko, son vrai nom, sait que les avantages liés à ce prix sont très importants. « On peut produire un album de l’artiste, lui organiser une tournée en Afrique et des concerts en France et lui offrir un soutien professionnel pendant une année ». Le rêve !