Région de Mopti : La pieuvre Katiba Macina

« Le gouvernement travaille à stabiliser la situation sécuritaire dans la région centre du pays », affirmait le Président IBK, en évoquant la situation préoccupante au centre du Mali, à la tribune des Nations-Unies, le 19 septembre dernier. Pourtant, cette situation sécuritaire, qui n’a jamais vraiment été traitée, a empiré et permis à la Katiba Macina d’étendre sa mainmise sur la majeure partie des cercles de la région de Mopti.

Là-bas, des hommes armés à moto traquent et exécutent les agents de l’État ou les chefs de villages, kidnappent ceux qui ne veulent pas adhérer à leur mouvement, interdisent fêtes et baptêmes, soumettent la population à leur charia, imposent leur loi dans une grande partie des territoires enclavés de la région centre. « Si ce que vous entreprenez ne leur plaît pas, ils viennent vous stopper, vous bastonnent et personne ne réagit. Personne ne parle, par crainte d’être éliminé. Ça nous tient dans la peur. Ils sont les chefs ici, cela ne fait aucun doute ! », témoigne un habitant du cercle de Tenenkou.

Au fil des témoignages, on comprend vite que pour les habitants, la situation a empiré. Par manque de représailles, les djihadistes en toute impunité ont intensifié leurs actions. « Pour nous, l’État a démissionné laissant le champ libre aux djihadistes qui peuvent imposer leur loi », déplore ce commerçant de la ville de Tenenkou.

Les maîtres du centre En l’espace de quelques années, les hommes d’Amadou Kouffa, ont pu conquérir à peu près tous les territoires du Macina qu’ils revendiquent, sans réelle opposition ou résistance. « Quand ils se déplacent, ils sont généralement par 2, sur 3 ou 4 motos, et quand vous voyez 6 motos ou plus, ça veut dire qu’il va y avoir une attaque », décrit ce même commerçant. Pour lui, il ne fait aucun doute que la ville de Tenenkou, le coeur, la capitale du Macina, est visée par Kouffa et ses hommes. « On reçoit souvent des menaces, comme pour la Tabaski, mais les FAMA sont présents donc ils ne font rien. La vie continue, mais la psychose est là », assure-t-il. « Ils sont quasiment partout, c’est vrai », confirme cet enseignant de la ville, « ils ont quadrillé tous les cercles. Nous avons pensé qu’avec la crue des eaux ils ne pourraient pas se mouvoir. Mais nous avons constaté depuis quelques mois qu’ils ont même des pirogues et des pinasses à moteur. Ils interviennent et stoppent les gens même sur le fleuve  », poursuit-il.  « Dans les petits villages et les hameaux, ils viennent pendant la foire. Ils ne veulent pas voir de femmes mêlées aux hommes, dans les voitures ou les pirogues et les cravachent si elles ne sont pas voilées. Il y a des femmes qui se voilent chez nous, mais c’est devenu une obligation, avec des châtiments corporels si on ne s’y soumet pas. Ce n’est pas possible ! », s’agace ce chef de famille.

Depuis quelques mois, dans de nombreux cercles de la région de Mopti, la charia est appliquée à des degrés divers, de gré ou de force. « Souvent, vers le crépuscule, ils sortent et prennent les gens en otage dans les mosquées. Sous la contrainte de leurs fusils, ils font leurs prêches pour forcer les gens à les suivre, à faire ce qu’ils veulent. Même les grands marabouts sont agressés, comme celui de Dialloubé. Tout ça effraie les gens ! », explique un agent de santé du cercle de Youwarou, l’un des seuls corps de fonctionnaires de l’État à être autorisé par les djihadistes à circuler et travailler librement.

Une armée immobile Plusieurs personnes de la région confirment cette injonction générale à des pratiques plus rigoristes de l’islam. Seules les grandes villes où les forces de l’armée malienne sont cantonnées sont épargnées, alors qu’à quelques kilomètres, en brousse, la réalité est toute autre. « L’armée reste cantonnée en ville et ne patrouille pas aux alentours, car on lui a donné la consigne ferme de ne bouger que sur instruction. Et les instructions ne viennent pas », poursuit notre agent de santé. « Je pense que c’est dû aux complicités des djihadistes avec la population. Il suffit qu’un véhicule militaire sorte en brousse pour que l’information soit donnée et que les djihadistes placent des engins explosifs sur les routes. L’armée malienne a beaucoup souffert de ça dans le cercle de Tenenkou. Elle a enregistré beaucoup de morts », ajoute-t-il.

Les effectifs et les véhicules militaires peu adaptésà la réalité du terrain, face à des hommes armés à moto qui peuvent disparaître dans les brousses parmi les populations, sont pointés du doigt par de nombreux habitants, mais aussi un certain manque de volonté politique. « Si l’armée faisait ses patrouilles au niveau des hameaux, des villages, peut-être qu’ils cesseraient. Mais ils ne le font pas. À mon avis, jusque-là, on a pas vraiment voulu chasser les djihadistes de ces zones. Dans le Macina, à Diabaly, Diafarabé, Dogo, etc., on sait exactement ou se trouve les djihadistes. Les gens là-bas peuvent vous dire où ils sont », indique cet habitant de Mondoro dans le cercle de Douentza.

Une katiba en évolution Dans ce contexte où l’État est faiblement présent, les habitants de la région de Mopti sont partagés entre le recours à la force pour chasser les djihadistes et l’organisation de cadre de concertation pour discuter avec eux. « Il faut que l’on identifie leurs chefs et que l’on s’assoit pour discuter. La plupart de ces hommes sont des chômeurs. Il faut créer de l’emploi, si chacun a de quoi vivre, sans quémander ou voler, ils cesseront tout ça. En attaquant, on risque de tuer des innocents. L’État tirera sur ses propres enfants et ce n’est pas une solution », avance cet élu du cercle de Youwarou.

Toujours est-il que prochainement seront déployées dans la région, les forces de la Minusma et du G5 Sahel. Rien de nature à inquiéter les hommes de Kouffa aux dires de certains. «  La mise en place du G5 Sahel coïncide un peu avec la mise en place du G5 des djihadistes », lance le Dr Bréma Ély Dicko, chef du département sociologie-anthropologie de l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako et fin connaisseur de la région. « On assiste à une évolution dans les modes opératoires. Les djihadistes sont en train d’aller vers la deuxième étape de leur implantation, qui consiste à inviter les populations à aller vers des pratiques plus rigoristes de l’islam. Vers un islam fondamentaliste. Ce ne sont plus seulement les représentants de l’État qui sont menacés, mais les populations locales, sommées de pratiquer un islam pur, débarrassé de tout syncrétisme. C’est ce que l’on voit notamment à Kouakourou et à Dialloubé », explique le chercheur, qui avoue ne pas entrevoir de portes de sortie à cette situation critique, et qui craint que la logique du tout militaire, sans appui des populations, ne parvienne à venir à bout d’un phénomène désormais bien enraciné.

 

 

Islam : Une religion à différents courants

Alors que la charia a refait son apparition dans le Nord du Mali depuis 2012, les différents courants de l’Islam ne prônent pas tous une lecture rigoriste des textes du Coran.

« À l’époque du prophète Mohamed (PSL), il n’y avait qu’une seule dénomination, selon les termes du Coran. Nous étions tous des musulmans. Mais vu que les situations évoluent, c’est après le décès du prophète (PSL) qu’une mésentente s’est créée », explique Mahamadou Koné, docteur en droit musulman et chargé des relations extérieures à l’Union des jeunes musulmans du Mali (UJMMA). Une divergence née de la succession du prophète. À ce moment-là, pour une grande majorité de musulmans, Abou Bakr, l’un des fidèles compagnons du prophète, devait lui succéder. D’autres en revanche pensaient que ce droit devait revenir à un membre de sa famille, en l’occurrence son cousin et gendre Ali. Ceci a par la suite donné lieu à une scission et à la naissance des deux grands courants de l’Islam : le sunnisme et le chiisme. « Les 56 pays de l’organisation de la coopération islamique sont tous d’accord sur les principes de l’Islam. La pensée islamique diffère néanmoins en fonction de l’interprétation », précise Thierno Hady Thiam, prêcheur et érudit.

Pratiques divergentes Quelques différences notables se dégagent de la pratique chiite et sunnite. « Les chiites ne se lavent pas les pieds lors des ablutions comme nous le faisons. L’eau ne fait que les effleurer si je puis dire, et ils se prosternent sur une sorte de pierre pour ne pas le faire sur une peau d’animal ou du synthétique qu’ils jugent non conformes », détaille M. Koné. Le courant chiite majoritairement pratiqué en Iran (seulement 10 à 15% dans le monde), est porté au Mali par le prêcheur Chouala Baya Haïdara, mais est très minoritaire. Ces deux courants comprennent également des écoles de pensée. Quatre pour le sunnisme, et une pour le chiisme. « Les écoles hanafite, malikite, shafi’ite et hanbalite, du nom de leurs grands savants, sont celles qui servent de doctrine aux sunnites. Les chiites, eux, ont le djafariya », détaille Thiam. « Il n’est pas donné à tout le monde d’interpréter les textes coraniques, c’est pourquoi certains savants, dont la piété n’est pas à prouver, ont apporté leur interprétation du livre saint », ajoute-t-il. Le wahhabisme qui prend de plus en plus d’ampleur au Mali, est issu du hanbalisme et prône une lecture littérale et une application rigoriste des textes du Coran, comme c’est le cas en Arabie saoudite. Ses fidèles refusent plusieurs pratiques comme écouter de la musique ou se recueillir sur une tombe. « Ils (wahhabites) se font appeler des sunnites, or c’est notre courant à tous, et ils n’hésitent pas à nous traiter, nous les soufis (école malikite), de non musulmans », se désole Koné. Pourtant, le malikisme, qui prône un islam modéré, est dominant au Mali et n’a jamais demandé l’application de la charia. « Tout est une question de conviction. Personne ne représente l’Islam sur terre. Nous sommes des êtres humains avec nos forces et nos faiblesses », conclut l’érudit Thiam.

 

3 questions à Bakary Sambé, enseignant-chercheur au Centre d’études des religions de Saint-Louis (Sénégal)

Comment définissez-vous la charia ?Il y a un sens commun dans le monde musulman de manière générale à vouloir traduire le mot charia comme étant la loi coranique. Il n’a jamais signifié cela. La charia est un système d’élaboration juridique à partir des textes et des pratiques sociales. Le terme est galvaudé aussi bien dans le monde musulman qu’en Occident. Beaucoup pensent que c’est un code dogmatique.

 Les châtiments corporels font-ils partie de la charia ?

La lapidation n’existe pas dans le Coran. Ce sont des choses faites à partir de paroles attribuées au prophète, les hadiths. Les châtiments corporels sont appelés hadd ou hudud (limite), terme autour duquel il y a débat. Certains disent que ce sont des châtiments à appliquer à tout contrevenant. Pour d’autres, ce n’est pas la sanction mais la peine maximale qu’on peut appliquer.

 Pourquoi vouloir faire appliquer une vision étriquée de la charia ?

Cela traduit un désir de gouverner à la place de Dieu ou au nom de Dieu, alors que les traditions musulmanes racontent des épisodes où le prophète n’a pas voulu appliquer ces peines-là. L’esprit de l’islam est miséricordieux et on ne l’entend pas. On manipule des symboles religieux pour des motifs politiques. On préfère la soumission des corps à la conquête des cœurs. Il y a aussi l’ignorance des textes par la population, qui permet de faire passer toute sorte de motifs politique, économique, religieux.

Charia : Une réalité malienne

Le 16 mai dernier à Taghlit, entre les localités d’Aguelhoc et Tessalit, une femme et un homme auraient été lapidés par des islamistes qui leur reprochaient d’avoir violé la charia, la loi coranique, parce qu’ils vivaient en concubinage. La véracité de ce triste évènement, relayé par les médias nationaux et internationaux, reste à démontrer, certains affirmant même avoir vu quelques jours plus tard la jeune femme vivante à Aguelhoc. Pour autant, la rumeur de cette lapidation, inédite depuis les jours sombres de la crise de 2012, pose la question de la présence de ces forces djihadistes dans certaines zones du pays qui échappent toujours aux forces maliennes et étrangères, et de leur capacité à faire peser leur vision étriquée de la loi divine sur le caractère laïc du pays, s’ils parvenaient à propager leur foi rigoriste.

« Oui la charia est appliquée dans certaines zones de la région de Kidal ! », déclare sans ambages Abinaje Ag Abdallah, maire d’Aguelhoc. « Ils interdisent l’alcool, les cigarettes. Il faut s’acquitter de la zakat (l’aumône). Ils font appliquer toute la charia qui est de leur portée et on constate de plus en plus qu’ils ont le contrôle de certaines localités », ajoute-t-il. À Taghlit, Abeïbara, au nord et nord-est de la région de Kidal, dans la région de Tombouctou, Taoudéni, Ségou, Mopti, nombreux sont ceux qui attestent de la présence des islamistes dont les forces se sont redéployées et contrôleraient des zones entières qui échappent aux autorités. Dans ces zones désertées par la République, où même parfois les groupes armés ne vont pas, les djihadistes à moto font respecter leurs lois, maintenant les populations dans la crainte. « Aujourd’hui, dans la région de Kidal, de Gao ou de Tombouctou, les campagnes sont occupées par des groupes terroristes. Dans la zone de Ménaka, il y a le groupe d’Adnane Abou Walid al-Sahraoui qui se renforce jour après jour. Au nord de la région de Kidal, trois katibas appliquent la charia partout dans les brousses, même à Tinzawatène. Dans la zone de Gao à Almoustarat, il y a l’armée mais il y a aussi des djihadistes en ville qui prêchent le djihad ouvertement le soir dans la mosquée, pendant que l’armée est dans la caserne », confie ce cadre militaire du MNLA qui a eu maintes fois maille à partir avec les djihadistes.

Dans certains villages, ces groupes ont imposé leur charia aux villageois qui ne sont plus autorisés à pratiquer certaines coutumes devenues « haram ». « Il faut les écouter et faire ce qu’ils disent, ça s’est sûr ! », lâche cet employé du CICR de la région de Kidal. « Quand nous partons en mission dans ces zones, on retrousse nos pantalons au-dessus des chevilles, on ne fume pas, on se tient éloignés des femmes et on évite d’y aller avec des véhicules arborant le logo du CICR, parce que les gens considèrent la croix comme un signe chrétien. On doit se conformer, c’est automatique », poursuit-il.

 Vivre sous la charia Dans ces zones, la peur tient les populations qui redoutent de se voir infliger ces actes barbares que les islamistes considèrent comme les punitions issues de la charia : couper la main du voleur, lapider des coupables d’adultère, sanctionner par le fouet les libertins. Ces pratiques qui ont eu cours au nord du Mali durant la crise, ont normalement cessé depuis 2013 et la fin de l’occupation. « Les mains coupées pour un voleur, les coups de fouets, c’est très rare depuis 2012, parce que les gens se sont conformés à leur loi. Mais si tu commets un acte contraire à la charia, ils vont prendre les choses en main et t’envoyer un message par un intermédiaire pour te convoquer. Dans un premier temps, ce sera une mise en garde. Donc, après cet avertissement, soit tu quittes la ville, soit tu t’y conformes. Si tu continues, ils vont appliquer sur toi le châtiment de la charia. Ça se passe comme ça. Ils ont des informateurs dans tous les villages, donc les gens sont tenus dans la crainte et font ce qu’on leur dit », affirme cet habitant de Kidal.

Pour la majorité des musulmans, il est difficile de s’opposer à la charia, les thèses prônées par les islamistes ne séduisent pas les populations maliennes très attachées à la tolérance et éloignées de l’application qu’en font les salafistes. « La population ici est à 100 % musulmane. Elle ne peut pas réprouver la charia en tant que telle, mais les gens disent que ce n’est pas la méthode. La plupart des chefs djihadistes, ce sont des Algériens, des Mauritaniens, des gens qui viennent d’ailleurs. On a nos propres imams et marabouts qui nous expliquent la religion, alors pourquoi nous conformer à des gens qui amènent une doctrine venue d’ailleurs ? Avec les attaques, les attentats suicides, les gens ne sont pas avec eux mais ils sont contraints d’observer ou d’adhérer par la force », explique ce journaliste de Douentza. « Si leur but est de créer une république islamique, notre histoire et nos croyances sont trop anciennes pour que ça marche. Ils ne peuvent pas venir comme ça imposer ça chez nous ! », s’exclame-t-il.

 Frapper les fourmilières djihadistes Par leurs diktats religieux, les djihadistes, sous l’impulsion du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, tentent de tisser une toile pour le moment encore disparate. Leur mobilité et leur capacité à se fondre au sein des populations les rendent insaisissables, leur permettant de perdurer et d’imposer par la force leurs préceptes religieux. « Si l’autorité de l’État s’étendait à l’ensemble du territoire, l’État pourrait être interpellé en cas d’application de la charia. Mais c’est l’Occident qui a dit « je m’installe dans le nord ». Barkhane est là-bas, la MINUSMA est là-bas. Cette zone dans laquelle s’est produite la lapidation n’est pas sous contrôle de l’armée malienne », objecte un officiel malien. Cependant, la force française, devenue elle aussi la cible privilégiée des djihadistes, semble inefficace à pouvoir stopper cet état de fait.

« Depuis 2015, les opérations terroristes ne visent pas à faire la guerre. Ils font des opérations de récupération de matériel, ils se réorganisent et se renforcent. Ils ont récupéré, depuis fin 2016, plus de 30 pick-up, des armes et des munitions. À Taoudéni, ils ont des bases fixes, ils créent des souterrains, y mettent des groupes électrogènes, des citernes d’eau pour 2 mois ou 3 mois, tout pour vivre et tu ne vois rien. Ils attendent que l’armée malienne se remette en place, que le désarmement soit effectif après ils vont occuper les campagnes, et nous, nous restons là, à compter ce qu’ils ont récupéré », s’emporte cet officier du MNLA. « Les djihadistes ont très bien compris comment les forces françaises fonctionnent. C’est une armée conventionnelle, avec des véhicules vieillissants, peu rapide. Au moindre mouvement ils bougent à moto. À chaque fois que tu pars vers l’est, ils partent vers l’ouest et vice-versa », poursuit-il. « Il faut créer des unités d’élite contre les terroristes, former des gens en local et intervenir avec l’appui aérien français. Pour cela, il faut plus de confiance entre les différents acteurs, arrêter les hostilités, suivre l’Accord de paix, reconstituer l’armée et envoyer des militaires appuyés par des forces locales. Il n’y a pas d’autres solutions, sinon on retournera à la situation de 2012 ». Un avis partagé par cette source sécuritaire malienne, qui estime que « la lutte antiterroriste demande la complicité et l’aide des populations locales, du renseignement, puis une connaissance du terrain. Malheureusement, ni les forces étrangères ni l’armée malienne n’ont cela ».

Dans la région de Kidal, certains ont commencé à se résigner à un retour des djihadistes. « C’est Iyad le commandant de bord à Kidal. Il détient toujours la réalité du terrain. C’est pour cela que les gens ne dénoncent pas. Si tu dénonces, demain tu seras le seul perdant. Barkhane, malgré l’arrivée du nouveau président français, ne fera rien pour nous, la MINUSMA non plus. Donc on se tient à carreau », résume, philosophe, ce commerçant de la région. Seul répit provisoire mais attendu, le ramadan, période de trève où les djihadistes suspendent leur activité, pour s’adonner pleinement à la religion. Mais d’autres en redoutent déjà la fin. « Beaucoup de gens ont peur qu’après le ramadan il y ait une grande offensive. C’est très possible avec tout le matériel que les djihadistes ont obtenu dans leurs attaques à Almoustarat et ailleurs au Mali et au Niger. Ils ont à peu près les mêmes moyens qu’avant l’intervention de Serval ».

 

Lapidation d’un couple concubin par des « islamistes » au Nord-Mali

Un homme et une femme ont été tués à coups de pierres, mardi 16 mai, par des islamistes dans la région de Kidal. Leur concubinage qui contrevient aux préceptes de  la Charia serait la cause de leur mort par lapidation.

La lapidation s’est déroulée à Taghlit, entre les localités d’Aguelhoc et Tessalit, C’est la première fois, depuis la crise de 2012, qu’un couple est  lapidé en public à Aguelhoc.

D’après un élu de la région, « le couple non marié a été arrêté les islamistes parce qu’ils vivaient ensemble hors mariage. Les islamistes les accusaient d’avoir violé la loi musulmane et ont appelé à leur lapidation. Quatre personnes ont jeté des cailloux sur eux, jusqu’à leur mort, explique cet élu, qui ajoute qu’ ils ont creusé deux trous dans lesquels ils ont mis les deux victimes ».

Pour l’instant aucune indication n’a pu être obtenue sur l’identité des « islamistes » ou le groupe auquel ils appartiendraient.

En 2012, les islamistes sanctionnaient violemment les couples jugés « illégitimes », les hommes accusés d’avoir bu de l’alcool, de fumer, ou encore d’être des voleurs ou des violeurs. Ils étaient souvent fouettés en public ; comme à Tombouctou quand la ville était sous la férule de la police islamique.

Les basketteuses sont de retour « Place de la Charia » à Gao

C’est la fin du jour « Place de la Charia » à  Gao (nord du Mali). Une vingtaine de jeunes s’entraà®nent sur un terrain de basket, enchaà®nant dribles et passes, sous le regard attentif de leur entraà®neur. Des garçons, quelques filles aussi, en jogging satiné et débardeur échancré. Oumar Tonko Cissé, instituteur sexagénaire à  la retraite, est le fondateur du Centre de formation et de promotion sportive de Gao (CFPS). Il en est aussi l’entraà®neur et le président, confie-t-il dans un éclat de rire. Cet homme grand, en survêtement et bonnet de laine, accueille ses « jeunes » avec un grand sourire, cigarette à  la main, sous le porche qui ouvre sur le terreplein central. La plaque « Place de la Charia » n’a toujours pas été enlevée. Mais, depuis le départ fin janvier des islamistes qui ont occupé la ville pendant neuf mois en 2012 avant l’arrivée des forces maliennes et françaises, la place centrale de Gao est redevenue celle « de l’Indépendance ». Pendant les dix mois d’occupation islamiste, le CFPS, fondé en 2004, a poursuivi ses activités, « même les compétitions », précise M. Cissé. Mais sans cigarettes pour lui, punies de coups de fouet, et surtout « sans les filles ». « Dès qu’ils sont partis, on a recommencé comme avant », dit en riant M. Cissé. « Bien-sûr, il y a moins de jeunes. Beaucoup de filles ont quitté la région ». Le visage soudain fermé, M. Cissé raconte qu' »un jour, un groupe de filles a été pris par les Mujao (Mouvement pour l’Unicité et et le Jihad en Afrique de l’Ouest, groupe islamiste armé). Elles ont été +chicotées » (frappées). Certaines ont abandonné et se sont cachées chez elles, d’autres ont demandé à  leurs parents de partir au Sud, et ne sont plus jamais revenues ici ». « Traumatisées » « C’était le sauve-qui-peut… C’est dur, les filles ont beaucoup souffert ici », dit-il. « Elles sont encore traumatisées. Vous voyez? », dit-il en montrant des groupes de jeunes filles qui longent la place. « Elles portent des voiles. Avant, certaines femmes étaient voilées, mais pas toutes! C’est devenu un trauma… » Awa a est une très jolie jeune fille de 15 ans. Grande et fine, cette Peul de Gao a découvert le basket il y a deux ans. Comme beaucoup de femmes, Awa s’exprime difficilement en français. « Elle dit qu’elle est venue au basket car elle admirait certaines joueuses », traduit son entraà®neur, « et sa taille lui donnait un avantage ». « Sous le Mujao, on ne pouvait plus jouer, on n’allait plus à  l’école, alors je restais à  la maison, je faisais le ménage, à  manger pour la famille », confie Awa. « Avant, on faisait des inscriptions en règle pour nos licenciés. Maintenant, on ne demande plus rien. Tout ce qu’on veut, c’est réussir à  approcher à  nouveau les jeunes, et les faire revenir… » Avant, la section foot comptait 26 joueurs, tous des garçons. Mais le basket avait attiré 20 filles pour 30 garçons. « Dans certaines catégories, minimes ou cadettes, les filles étaient plus nombreuses que les garçons », s’esclaffe malicieusement M. Cissé Depuis un mois, Awa est sur le terrain tous les jours: « Je me dépêche après la sortie de l’école », dit-elle en riant. La jeune fille se dit « heureuse » de pouvoir rejouer, même si elle n’a « plus ses copines ». « Malheureusement, celles qui jouaient bien sont parties au Sud. Elles ont trouvé des centres qui les ont prises. Evidemment… », soupire-t-il. « Nous on a fait tout le travail ici, on a semé, et c’est eux, au Sud, qui récoltent.. »

Stratégie d’AQMI au Mali : découverte des documents « top secret » d’Abdel Malek Droukdel

C’’est un document confidentiel de 79 pages du numéro un d’Aqmi Abou Moussab Abdelwadoud, alias Abdel Malek Droukdel visant à  s’emparer du grand Sahara qui a été découvert à  Tombouctou. Il s’agit d’une feuille de route relatant les plans de lutte de ce mouvement terroriste. Réparti en six chapitres, Droukdel, dans son introduction, projette de donner naissance au territoire islamique de l’Azawad en associant la population sans attirer l’attention de la communauté internationale sur Aqmi selon RFI. Intitulé « Vision globale du projet jihadiste islamique dans l’Azawad », ce premier chapitre regrette la destruction des sites et les souffrances infligées aux populations. «Â Vous avez commis une grave erreur. La population risque de se retourner contre nous, et nous ne pouvons combattre tout un peuple, vous risquez donc de provoquer la mort de notre expérience, de notre bébé, de notre bel arbre », a-t-il écrit. Instaurer la charia progressivement… Droukdel, compte progressivement établir la charia, qui selon lui, « prévoit le recours au fouet pour punir l’adultère, mais il nous faut d’abord commencer par sensibiliser la communauté et l’éduquer à  l’Islam, alors seulement nous pourrons envisager les punitions ». Par ailleurs, il décrit comment Aqmi compte nouer des alliances avec le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et le groupe Ansar Dine, pour diriger la région. Le MNLA détiendra la majorité des portefeuilles ministériels mais devra renoncer à  des postes clésÂ à  savoir les Affaires religieuses, la Justice et l’Education. Quant à  Ansar Dine, Iyad Ag Ghali sera le chef du gouvernement de transition, dont l’objectif est de «Â gérer la transition et rédiger une Constitution pour l’Etat islamique de l’Azawad ». C’’est un chef dont les prérogatives seront limitées. Pour se défendre en cas d’intervention militaire, le numéro un d’Aqmi indique qu’en faisant des alliances, ils ne seront «pas seuls à  assumer la responsabilité d’un éventuel échec.» Vision globale Le dernier chapitre est ainsi consacré à  l’anticipation d’une éventuelle intervention militaire pour les déloger de l’Azawad. Mais d’après une première traduction partielle du document, il n’est pas développé, toujours selon RFI. Malgré cette tentative de déstabiliser toute la région nord Mali Abdel Malek Droukdel, compte avoir une place dans le concert des nations. Il appelle dans le document à  tenir « des propos rassembleurs pour gagner la sympathie des voisins ». Qui veut-on tromper ? Signalons que ces documents ont été trouvés dans les locaux de la radio télévision nationale ORTM à  Tombouctou, o๠Aqmi avait installé sa cellule de presse. C’’est un document datant du 20 juillet 2012 dont l’agence américaine Associated Press avait déjà  retrouvé une partie à  la mi-février et dont RFI et Libération viennent de découvrir la suite.

Des membres d’AQMI chercheraient à renoncer au terrorisme

Abdul Hamid al-Ansari, spécialiste du terrorisme, explique à  Magharebia que la décomposition d’AQMI diffère de celle des autres organisations. « Dans la mesure o๠AQMI a mis très longtemps à  prendre sa forme actuelle, le processus de sa désintégration sera similaire », ajoute-t-il. « Cela dans le cas o๠les choses poursuivront leur cours naturel, c’est-à -dire sans que le groupe ne subisse une attaque de grande envergure contre son noyau. Les membres de cette organisation devraient devenir, dans les années et les mois à  venir, des gens normaux, chassés loin dans le désert ». Abdelkader Rouim, ancien émir du Groupe islamique armé (GIA), a confié le 16 décembre au quotidien El Khabar, qu’une « centaine d’hommes armés au Mali et dans d’autres régions sont prêts à  rendre les armes et à  retourner dans leurs patries s’ils devaient bénéficier d’une amnistie sans être poursuivis, ou s’ils obtenaient des garanties sérieuses en ce sens ». Rouim a été le bras droit de Mokhtar Belmokhtar, alias Laaouar, avant de profiter lui-même des dispositions algériennes contenues dans la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. « L’acquittement récent par le tribunal algérien d’Ouergla de six membres qui s’étaient repentis après avoir mené des activités dans la passé au sein de la brigade Moulathamin dirigée par le terroriste Laaouar a encouragé de nombreux insurgés présents dans le nord du Mali à  envisager l’option du renoncement à  la violence afin de bénéficier des dispositions de la réconciliation nationale », a ajouté Rouim. Il a par ailleurs expliqué que des dizaines d’hommes armés dans le nord du Mali, au Niger et « dans d’autres zones situées dans les profondeurs du Sahara, dont certains leaders de la brigade Moulathamin, ont le courage nécessaire pour renoncer aux armes de façon permanente, ainsi que pour se repentir, mais ils ont peur des sanctions ». Il a exprimé l’espoir que ce processus puisse continuer. En plus du désarmement volontaire de ses militants, le groupe terroriste est encore davantage affaibli par les morts et les arrestations. « En fait, nous apprenons chaque semaine que des terroristes ont été tués lors d’affrontements avec les troupes algériennes, et nous avons également appris le démantèlement d’une cellule dormante au Maroc et l’arrestation d’autres terroristes en Mauritanie, au Mali et au Niger », a expliqué al-Ansari. Selon El Khabar, le mois dernier, « les forces de sécurité conjointes opérant sur la frontière algéro-malienne sont parvenues à  arrêter six terroristes dans le désert, à  trente kilomètres de la région de Borj Badji Mokhtar. Ces arrestations sont survenues après qu’un avion militaire eut repéré les mouvements de ces hommes lors de leur entrée sur le territoire algérien à  proximité de la Mauritanie, et alors qu’ils se dirigeaient vers le nord du Mali ». L’analyste social Mohamed Salem Ould Sharif a souligné de plus qu’AQMI « est liée à  ses membres plus qu’à  une idée spécifique ». « Une fois que ces individus mourront ou vieilliront, beaucoup de jeunes renonceront à  cette idéologie. Les jeunes ne peuvent vivre une existence d’austérité, en se cachant dans les profondeurs d’un désert aride pendant longtemps », explique-t-il. Il ajoute que la majorité de ces habitants du désert sont jeunes, et que seuls quelques-uns ont atteint la cinquantaine, comme c’est le cas d’Abdelhamid Abu Zeid. Les membres plus âgés auront éventuellement besoin de soins, tandis que les plus jeunes rêveront d’une existence plus normale, ce qui accélérera le retour d’un grand nombre d’entre eux au sein de la communauté. Selon Ould Sharif, « ce phénomène commence déjà  à  apparaà®tre à  la lumière des entretiens concernant les Azaouadis, qui renoncent à  leurs idées sous la pression internationale ». Par Jemal Oumar pour Magharebia à  Nouakchott

Gao : dix nouvelles amputations prévues

Les islamistes qui contrôlent la ville de Gao, dans le nord-est du Mali, y ont amputé deux personnes vendredi et affirmé que huit autres allaient bientôt subir le même sort en application de la charia (loi islamique), a indiqué un chef islamiste, ce qu’ont confirmé des témoins. « En application de la charia, nous avons coupé la main de deux personnes vendredi. Huit autres personnes vont bientôt connaà®tre le même sort », a déclaré Moctar Barry, un des chefs du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) qui occupe Gao. « C’est la loi de Dieu et personne ne peut nous empêcher de l’appliquer », a-t-il ajouté. Deux habitants de Gao ont confirmé ces amputations. « J’ai vu l’un des deux amputés attaché, on lui a fait une piqûre avant l’amputation. Il a crié. Les deux amputés sont actuellement à  l’hôpital, gardés », a dit l’un d’eux. « Les islamistes ont affirmé que les amputations vont continuer. Ceux qui ont été amputés ont volé, alors que l’islam interdit le vol », a affirmé de son côté le second habitant. Abdou Sidibé, député de Gao, a estimé que ces nouvelles amputations étaient la conséquence du « laxisme de la communauté internationale ». « Il faut que la communauté internationale sache que ce sont les hésitations pour une intervention, ou non, dans le nord du Mali qui encouragent les islamistes à  montrer qu’ils sont chez eux et qu’ils n’ont peur de rien », a affirmé Abdou Sidibé. Ces amputations ont été commises au lendemain de l’adoption, jeudi, par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution autorisant le déploiement, par étapes et sous condition, d’une force internationale pour reconquérir le nord du Mali, entièrement occupé depuis six mois par les islamistes armés du Mujao, d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et d’Ansar Dine (Défenseurs de l’islam). Experts militaires et responsables de l’ONU tablent sur une éventuelle intervention à  partir de septembre 2013. Le 29 juillet, des membres du groupe Ansar Dine avaient lapidé à  mort en public, à  Aguelhok (nord-est), un homme et une femme auxquels ils reprochaient d’avoir eu des enfants sans être mariés. Et depuis août, plusieurs amputations publiques ont été commises par les islamistes dans différentes localités du nord du pays.

Islam et charia : lumière sur des pratiques aux antipodes

Qu’est-ce que la charia ? Comment l’appliquer ? En quoi est-elle partie prenante de l’Islam ? Le Mali peut-il vivre sous la Charia ? Charia et laà¯cité peuvent-ils cohabiter ? Le droit des femmes face à  la charia… Autant de questions auxquelles ont tenté de répondre, Moulaye Cherif Haidara, chercheur à  Tombouctou, Ousmane Madani Haidara, leader spirituel du mouvement Ancardine et Alpha Kounta, savant musulman, président du Haut conseil islamique de Tombouctou… Islam, Charia et laà¯cité La dernière religion monothéiste révélée au monde et réunissant plus de 2 milliards de fidèles dans le monde fait l’objet de toutes sortes d’interprétations, amalgames et extrémismes de nos jours. Le terrorisme religieux et la charia sont des pratiques imposées. Au Nord du Mali, occupés par les islamistes d’Ancardine et du Mujao en grande majorité, la charia est devenue la règle de vie ded habitants. « A Tombouctou, la cité des 333 saints, explique Moulaye Cherif Haidara, l’islam est synonyme de confusion. Il faut pourtant clairement faire la distinction entre Islam et islamism. Toujours d’après Haidara, «Â ceux qui occupent la ville sainte n’ont rien à  apprendre aux Tombouctiens en matière d’islam ». «Â Il n’y a d’ailleurs pas de contrainte en Islam», réaffirme le chercheur. l’Islam depuis les temps immémoriaux a toujours été synonyme de science. Le Coran le dit : «Â Ceux qui cherchent la science, cherchent Dieu ». A partir de là , l’Islam doit apporter lumières et sagesse à  ceux qui pratiquent cette religion. «Â Si l’on doit couper une main, puisque la Charia, la loi islamique le demande, il faut des préalables, des preuves, et que le voleur qui a commis le crime avoue sa faute », précise Alpha Kounta du Haut conseil islamique de Tombouctou. Triste cas pourtant que celui de ce pauvre berger d’Ansongo amputé d’une main et puni sans preuves ni procès… On comprend alors que l’application de la charia puisse rebuter les Maliens du nord habitués à  autre chose. Dans un pays laà¯c, la charia peut-elle s’appliquer ? «Â Même la Mauritanie qui est un pays islamique ne l’applique pas », admet un ressortissant du nord. Pour Ousmane Madani Chérif Haidara, le leader spirituel du mouvement Ansar Dine, le Mali n’est plus en paix. Si la charia, qui est un mot arabe, veut dire Loi, Kouddoutz, signifie la punition. «Â l’islam nous est venu du nord, à  Tombouctou. Comment ces gens peuvent-ils vouloir nous apprendre la religion ? », s’interroge Haidara. En revisitant l’époque du prophète PSL, Le guide d’Ancardine explique que C’’est à  partir du moment o๠les «Â cafr » ou «Â mécréants » de Médine ou de la Mecque ont empêché les musulmans de pratiquer leur religion que la guerre sainte a débuté. Une guerre sainte aux antipodes du djihad prôné par les islamistes. «Â Si ceux qui profanent les mausolées saints sous lesquels sont enterrés les saints et compagnons du prophète prétendent détenir la vérité, cette vérité ne fait pas partie de l’Islam ». Islam et politique : les religieux doivent-ils se mêler de la gestion de l’état ? La question a été évoquée lors du débat. D’après Ousmane Madani Haidara, guide spirituel d’Ancardine, les religieux n’ont aucune vocation à  se mêler de la gestion de l’état sauf sur consultation des autorités politiques. Or l’on constate la place croissante que prend le Haut conseil islamique dans la gestion de la crise du nord. «Â Au nord, l’application de la charia est liée à  des questions religieuses, nous sommes habilités à  être des interlocuteurs pour les islamistes », précise un représentant dans la ville de Tombouctou. Aujourd’hui la politisation de l’Islam au Mali s’accroit et les hommes d’Ansar Dine ne reconnaissent le HCI, comme leur interlocuteur privilégié avant les autorités de transition. «Â Face à  une absence d’implication des autorités de Bamako, il est évident que d’autres instances prendront le relais, mais attention le HCI ne fait pas seulement de la politique, mais prend des initiatives comme la société civile, en envoyant des dons et des vivres aux populations du nord », explique un élu de Diré. Si Islam et politique sont intimement liées désormais, la laà¯cité est menacée aujourd’hui. Le Mali tend t-il vers une République islamique ? Femmes et Charia Elles sont nombreuses à  être montées au créneau lors des Assises de l’occupation. La première, Mme Haidara Aichata Cissé, député élue de Bourem. Elle déplore que l’application des nouvelles règles de vie, empêchent l’accès des femmes à  leur commerces et moyens de subsistance : «Â A Bourem, les femmes ne peuvent plus sortir de chez elles, elles ont peur ». Pour sa consœur, Oumou Seck Sall, maire de la ville de Goundam «Â l’Islam permet-il que les femmes soient humiliées comme elles le sont au nord ? ». Et d’expliquer que le maison multifonctionnelle de la ville o๠les femmes analphabètes venaient apprendre le Coran, est occupée par les hommes du Mujao. Pire, ils y ont tout détruit, comme l’espoir que ce lieu procurait aux femmes de la localité. Plus vindicative, Oumou Touré de la CAFO, la coordination des ONG et associations féminines estime qu’avec le coup d’état politique, s’est ajouté un coup d’état religieux. «Â Les femmes ont été les premières à  avoir aidé le prophète PSL à  répandre l’Islam. Alors cette religion peut-elle permettre que des femmes soient maltraitées ? ». A ce sujet, le député El Hadj Baba Haidara de Tombouctou, attire l’attention sur les pratiques humiliantes de viols collectifs orchestrés sur certaines femmes sous couvert de mariage. «Â Le plus inquiétant, ce sont ces enfants à  naà®tre, fruits de relations coupables entre islamistes et femmes violées. Qu’a prévu la religion pour le baptême de ces enfants ? », s’inquiète Mme Sidibé Aminata Diallo, ancienne ministre et membre de la Coalition pour le Mali. Face à  toutes ces questionnements, le chercheur Moulaye Chérif Haidara, a répondu que l’Islam accordait une place de choix aux femmes, mères de l‘humanité. Tout un verset leur est consacré dans le Coran…

Manifestation de femmes contre la charia à Tombouctou

Une centaine de femmes ont manifesté samedi contre l’imposition de la charia (loi coranique) à  Tombouctou, dans le nord du Mali avant de se disperser lorsque des islamistes ont tiré des coups de feu en l’air, a-t-on appris auprès de témoins. Les femmes, au nombre de 100 à  130 selon les estimations, s’étaient rassemblées sur la place principale de « la cité au 333 saints » en fin de matinée afin de marcher sur le centre-ville. Elles en ont été empêchées par les tirs des islamistes. « La vie est devenue de plus en plus difficile avec ces gens », a déclaré Cissé Touré, une des manifestantes, par téléphone à  Reuters. « Nous sommes fatiguées. Ils nous imposent le voile et nous pourchassent comme des bandits si nous n’obtempérons pas ». Sanda Ould Bounama, un porte-parole des islamistes a confirmé qu’une manifestation avait eu lieu sans plus de précisions. Les islamistes d’Ansar Dine, qui contrôlent officiellement la ville depuis avril, entretiennent des liens étroits avec Al Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) depuis que ces derniers ont, avec l’aide de rebelles touareg, mis en déroute les garnisons locales de l’armée et se sont emparés du contrôle de la moitié nord du pays il y a six mois. Ils ont depuis écarté les Touareg, pris le contrôle total de la région et progressivement imposé leur interprétation rigoriste de la « charia », notamment en interdisant la musique et en obligeant les femmes à  porter le voile. Les populations du nord du Mali pratiquent traditionnellement un islam modéré et tolérant. Admana Diarra et Tiémoko Diallo; Agathe Machecourt pour le service français, édité par Jean-Loup Fiévet

Horreur à Gao : 5 hommes amputés d’une main et du pied par le MUJAO.

l’horreur a une nouvelle fois eu lieu à  Gao, la cité des Askia. Ce lundi, aux environs de 13h, cinq personnes ont été punies par le MUJAO pour avoir prétendument braqué un car de la compagnie Ringo Transports. Selon des témoins sur place, les islamistes du Mujao ont d’abord amputé de la main et du pied, quatre présumés braqueurs, avant d’appliquer la même sentence au 5è homme sur la place publique. « Lorsque les gens du Mujao ont amené cet homme à  la place publique de Gao, nous leur avons demandé ce qu’ils reprochaient à  ce jeune d’une trentaine d’années. Les mêmes gens du Mujao nous ont fait savoir que cet homme et quatre autres personnes avaient volé », ont indiqué les témoins de la scène. « Nous avons décidé d’amener le 5e sur la place publique de Gao afin que tout le monde le voit »», ont répliqué les membres du Mujao, qui avaient déjà  coupé la main d’un présumé voleur à  Ansongo au début du mois d’Août. Promettant de récidiver, les hommes du Mujao n’ont eu aucune pitié pour ceux à  qui ils reprochent d’avoir voulu braquer un car de voyageurs en partance pour Niamey. Charia pure et dure Installés depuis plus de cinq mois dans le nord du Mali, avec d’autres groupes comme Ansar Dine et Aqmi, les islamistes du Mujao, prétendent appliquer la charia pour donner l’exemple et ne comptent pas s’en arrêter là . «Â Nous avons appliqué la charia à  quatre personnes (lundi). Dans les prochains jours, nous allons continuer à  appliquer la charia aux voleurs », a indiqué un responsable du Mouvement pour l’unicité et le Djihad en Afrique de l’Ouest. A Gao, l’indignation est palpable et la population est choquée : «Â C’est terrible ! Je ne peux que condamner, je ne peux que pleurer, la communauté internationale nous abandonne ! » a déclaré Amadou Sidibé un député de la ville, selon l’agence Xinhua.

Nord Mali : une charia à double vitesse

En profane que je suis, C’’est la question que je pose depuis plusieurs semaines maintenant, depuis que les nouveaux-maà®tres de Gao, Tombouctou et Kidal défraient la chronique. Chaque jour, un nouveau fait de gloire nous est relaté à  grand renfort de presse, qu’ils prennent d’ailleurs le soin de contacter avant ou après avoir agit. On a commencé avec les destructions de mausolées, filmées et montrées au regard choqué mais impuissant du monde entier. Puis il y a eu les coups de fouet, en-veux-tu, en voilà . Une cigarette, 100 coups, un verre d’alcool, 100 coups, une « relation hors mariage » ,100 coups. Et puis les choses se sont vite gâtées. Un enfant hors mariage, lapidation à  mort. Un présumé vol, main tranchée à  vif, puis complication et mort en plus de la maman du voleur, victime collatérale d’une crise cardiaque. Il est vrai que la sévérité du châtiment dépend de la localité o๠l’on vit. Si Ançar Dine, qui contrôle Tombouctou et Kidal, tente d’afficher une charia, disons, « à  visage humain », les moudjahidines du MUJAO eux entendent appliquer la loi pure et dure. D’o๠des exactions en tout genre, des peines sans enquêtes, des jugements sur le fil et…une population à  bout de souffle, à  la limite, terrée chez elle, à  prier que sa respiration n’entraà®ne pas des soupçons. Et des voisins, qui ont voulu se laver les mains de la gestion de cette affaire, de plus en plus inquiets. l’Algérie qui a poussé ces hommes hors de son territoire et a laissé le soin à  un Mali laxiste de les accueillir à  bras ouverts, va peut-être commencer maintenant à  s’en repentir, ses diplomates otages étant sous la menace d’exécutions en série. Qui ont d’ailleurs commencé. En profane que je suis, il me semble que tout ceci rentre dans la surenchère, dans une espèce de comédie macabre que jouent des acteurs convaincus de leur talent et qui veulent obliger les autres à  participer au film. Les médias internationaux doivent être très content du Mali, qui chaque jour fournit une information venant de ses régions nord o๠il se passe ceci ou cela. Les islamistes l’ont compris et ne se montrent guère avares en communiqués et autres images de leurs actions. Les experts sont interrogés, les observateurs donnent leur opinion et pendant ce temps, les victimes, elles, sont réduits au silence…On ne les voit que sur les images des occupants ou dans les camps de réfugiés ou de déplacés. Peut-être faudra-t-il maintenant faire l’effort d’aller vers les femmes, les enfants et les hommes de Gao, Tombouctou et Kidal. Pris en otage eux aussi depuis des mois, et oubliés, semble-t-il en tout cas, de ceux qui sont censés les sauver. Et leur donner la parole. En profane que je suis, je sais quand même que l’Islam est une religion de tolérance. Il est écrit dans le Saint Coran qu’il n’y a « nulle contrainte en religion ». De quel Islam se réclament alors ceux qui kidnappent, tuent, violent au nom d’une foi qu’ils veulent faire adopter de force aux autres???Et pourquoi les règles qu’ils entendent imposer aux autres ne sont-elles pas valables pour eux ? Les zones qu’ils régentent sont plus que jamais le théâtre de trafic en tout genre, les pillages y continuent, les droits humains les plus élémentaires ne sont pas respectés. Le deux poids, deux mesures n’a jamais été que le ferment de la révolte. Celle-ci gronde dans les C’œurs pour le moment impuissants. Mais, des populations qui voient leurs enfants mourir sous les pierres des accusateurs, ne sauraient pas bien longtemps accepter que leurs filles soient violées impunément. Faux, me rétorqueront sans doute ceux qui ont coupé la main d’un voleur, le violeur a été sévèrement puni…de 100 coups de fouet.

Gao entre fronde et colère

Depuis que les régions du nord du Mali sont sous le contrôle des groupes armés islamistes, les populations locales subissent un violent prosélytisme religieux. Fort du soutien des nouvelles recrues embrigadées – y compris des enfants – les occupants font feu de tout bois pour imposer aux populations la loi islamique. On se rappelle des scènes inhumaines de coups de fouet à  Tombouctou et, tout dernièrement, de la lapidation sauvage d’ un couple non marié à  Aguel’hoc. Sans oublier la démolition des mausolées de Tombouctou. «Vous laissez le jeune homme ou vous allez nous coupez tous la main!» Dopés par leur idéologie extrémiste, les islamistes ne comptent pas s’arrêter là . Ces hommes sans foi ni loi se sont une fois de plus illustrés la semaine dernière à  Gao. Le Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest a voulu couper la main d’un présumé voleur. l’exécution devait avoir lieu le dimanche 5 août. Alertés par cette sentence, la colère a gagné les habitants de Gao. Les jeunes ont investi la place de l’Indépendance o๠devait être exécuté le jugement. « Vous laissez le jeune homme ou vous allez nous coupez tous la main ! », ont-ils menacé. Devant la détermination des jeunes, les islamistes ont été contraints de se raviser. la révolte continue Cette mobilisation fait suite à  d’autres, qui visaient à  s’opposer à  l’imposition de la charia. Pour rappel, des jeunes, des femmes étaient descendus dans rue à  Gao en début mai pour protester contre l’application de la charia. Ce 14 mai, ils ont arraché les drapeaux d’Ansar Dine et du MNLA et hissé à  la place le drapeau national malien. « Les femmes, les enfants, les jeunes… tout le monde était dehors et demandait le départ de groupes armés. Nous n’avons plus peur. Trop, c’est trop », avait alors affirmé Abdoulaye Diré, animateur d’une radio locale à  l’AFP. Joint par Boubacar Touré dans le journal de 13h00 de l’ORTM, un jeune de Gao n’a pas manqué d’exprimer son ras-le-bol aux autorités de Bamako qu’il accuse de les abandonner à  leur triste sort. De son côté, le gouvernement malien a condamné « énergiquement » lundi dans un communiqué l’agression de l’animateur de radio, qui avait averti de la sentence, ainsi que « la tentative d’amputation de la main d’un prétendu voleur par des groupes extrémistes armés qui occupent illégalement la ville ».

Lapidation au Nord Mali : la charia a franchi un nouveau seuil

Dimanche 29 juillet 2012, un couple vivant en concubinage aux environs d’Aguel’hoc, localité située à  mi chemin entre Kidal et Tessalit, a été débusqué par les islamistes d’Ansar Dine, puis lapidés jusqu’à  ce que mort s’en suive devant une foule choquée. Coupables d’avoir vécu et conçu deux enfants hors mariage, dont le dernier a six mois, les «Â fous de dieu », n’ont pas eu de pitié pour une mère et son époux. Les images parlent d’elles-mêmes. Mise en scène La mise en scène destinée à  servir de leçon, est tout aussi barbare. Le couple a été ramené en plein centre ville d’Aguel’hoc, puis mis dans deux trous creusés à  même le sol avant de recevoir des jets de pierre. Une méthode digne des temps préislamiques, o๠les lapidés en question, enterrés jusqu’au cou, ne peuvent se défendre de leurs bourreaux. Cette lapidation est le premier cas observé au Nord du Mali, après qu’un couple, ayant également conçu un enfant hors mariage ait été fouetté à  Tombouctou un mois plus tôt. Qu’est-ce qui a bien pu motiver les hommes d’Ansar Dine à  agir de la sorte ? Pourquoi ne se sont-ils pas contentés de les fouetter ? La mort par lapidation, une sentence que l’on a toujours vu en Afghanistan, au Pakistan, ces lieux d’o๠nous sont venus les intégrités et leurs alliés AQMI. Apprenant l’exécution sommaire de ce couple et pour laquelle, aucune déclaration n’a été faite par les islamistes, les autorités maliennes elles ont condamné cet acte barbare: « Le gouvernement condamne avec la dernière énergie cette pratique obscurantiste et assure que cet acte ne restera pas impuni », affirme le communiqué. On comprend désormais la psychose des populations vivant sous occupation et surtout, l’appel pressant des forces vives de la nation à  la libération du nord, sans quoi, on assistera à  la multiplication de scènes de ce genre. Et qui sait, quel prochain pas, ces extrémistes franchiront… Petit rappel Nulle part, il n’est écrit dans le Coran qu’il faille lapider un couple non marié. La lapidation, est plutôt réservée à  un rite du pèlerinage saint de l’Islam à  la Mecque. Il consiste pour les croyants musulmans à  lapider deux stèles en Arabie, représentant Cheytane, le diable. Au-delà  de cette symbolique, les islamistes ont remplacé Satan, par les hommes. Sont-ils aussi irréprochable au point de se substituer à  la justice divine. Sont-ils donc devenus les maà®tres du dernier jugement ?

Nord Mali : un ramadan sous la charia

Si au Mali tout le monde l’observe au sud, les populations du nord n’ont pas encore débuté. Et pour cause, le manque de moyens et de communication. Une ressortissante de Nianfunké jointe par téléphone témoigne que le jeûne n’a pas encore débuté ce vendredi 20 juillet. Dans cette ville proche de Tombouctou et sous surveillance des groupes islamiques, aucune information n’a été donnée à  la ppulation. Pire, les habitants de cette localité n’ont ni le droit de regarder la télé, ni d’écouter la radio : « Ici, nous n’avons pas encore commencé, parce que la population ne sait pas si la lune a été vue ou pas ». Atmosphère de méfiance et de crainte C’est dans une atmosphère de méfiance et de crainte que le mois de ramadan se déroulera au nord. Pour Haby, une habitante de Tombouctou, ce ramadan va se dérouler dans la tristesse :  » Avec ces hommes qui patrouillent partout, comment voulez-vous partager la rupture dans la joie, sans parler de tous nos parents qui son allés à  Bamako ». Les populations démoralisées et soumises au diktat des islamistes radicaux observeront le jeûne avec toutes les peines du monde. La coupure du jeune, un festin familial dans la famille musulmane, est désormais un vieux souvenir pour beaucoup. « Moi j’ai du quitter ma ville pour aller me réfugier au Burkina voisin, c’est sûr que ça ne sera pas comme l’année dernière avec toute ma famille », témoigne Ousmane, un hôtelier. Les habitudes des fidèles musulmans changeront aussi avec la destruction des mausolées saints par les islamistes d’Ansar Dine, lesquels étaient fréquentés par les fidèles en signe de recueillement. Mais les islamistes les ont détruit pour éviter un phénomène d’idolatrie. Pour les autorités religieuses qui étaient appuyés auparavant par l’Etat, un bras de fer existe désormais entre l’Imam de la mosquée de Djingareyber et les groupes armés pour la gestion des offices religieux. Sans oublier le manque de vivres, d’eau et d’électricité, le jeûne cette année, ne sera pas un exercice facile pour nos concitoyens du nord.

Gao : le QG du MNLA aux mains des islamistes

Les habitants de la ville de Gao (nord-est du Mali) ont passé la journée terrés chez eux. Pour cause, les combats qui ont fait rage pendant plusieurs heures entre les hommes du MNLA et les islamistes. Selon l’AFP, ceux-ci ont fini par prendre le contrôle du quartier général des rebelles touareg sis au gouvernorat de la ville. Des témoins ont affirmé qu’il y a plusieurs morts dans les rangs des rebelles ainsi que des prisonniers. « Laissez nous chasser le MNLA Ce sont les hommes du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) qui ont mené l’attaque de ce mercredi. Ils avaient dans un premier temps demandé à  la population qui s’apprêtait à  nouveau à  manifester suite à  l’assassinat d’un élu le lundi dernier, de ne pas sortir de chez elle. « Ils nous on dit de les laisser arrêter les coupables du meurtre et chasser le MNLA » rapporte un jeune membre du Collectif « Nous Pas Bouger » joint par téléphone à  Gao. Des tirs à  l’arme lourde ont ensuite été entendus une bonne partie de la journée. Il y a quelques heures maintenant, les islamistes « sont entrés à  l’intérieur du gouvernorat et les combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad ont fui, d’autres ont été tués, d’autres arrêtés », selon le récit fait à  l’AFP par le propriétaire de la station-service qui jouxte le gouvernorat. Des témoins ont affirmé qu’après avoir pris QG du MNLA, les « moudjahidines » se sont dirigés vers un camp militaire tenu par le MNLA situé près de l’aéroport de Gao. Gao sous la coupe des islamistes « Le Mujao contrôle actuellement le terrain » affirme un témoin selon qui la tension est encore très vive dans la ville. « Les gens sont terrés chez eux. Même pendant les combats entre le MNLA et l’armée malienne en mars, on n’avait pas vu ça » ajoute-t-il. Si la prise de la ville de Gao se confirme, ce sera la deuxième ville a échappé au MNLA après Tombouctou qui est sous contrôle d’Ançar Dine et ses alliés depuis le mois d’avril. Les islamistes avaient combattu aux côtés des rebelles touareg pour la conquête des principales villes du nord Mali, fin mars-début avril. Mais depuis, ils s’opposent sur les objectifs de leur action. Le MNLA ayant des ambitions indépendantistes mais laà¯ques, les islamistes instaurant la charia, la loi islamique, dans les localités qu’ils contrôlent.

Un mariage et 100 coups de fouets à Tombouctou…

Il ne fait plus bon vivre dans la cité des 333 saints ces derniers temps. Depuis que les islamistes et autres mouvances djihadistes, qui prétendent agir au nom de l’Islam, ont fait irruption dans la vie de citoyens épris de liberté, fiers comme le vent sauvage du désert et attachés à  leur honneur le plus pur. Les femmes de Tombouctou sont belles et secrètes comme Balkissa, cette belle nordiste enveloppé dans un dampè noir scintillant, khôl aux yeux… : «Â J’aime la musique, écouter nos chanteurs et voir danser le takamba »,lançait-elle heureuse au festival Au Désert, en Janvier. Balkissa a quitté le pays depuis avec sa famille, pour fuir les persécutions envers les citoyens tamasheqs à  la peau blanche… Mais elle aurait été choquée d’assister à  la punition en publique d’un couple à  qui l’on reproche d’avoir eu un enfant hors mariage… Deux mariages et 100 coups de fouets… Mon ami Oumar, un guide touristique, de passage à  Bamako, me raconte aussi comment deux jeunes gens se sont retrouvés mariés à  Tombouctou pour la modique somme de 2000 francs. «Â Ils se parlaient dans la rue, lorsque la police islamique les a interpellé, raconte t-il. On a demandé au garçon s’il connaissait la fille, il a répondu oui. A la fille, si elle aimait ce garçon. Elle a répondu oui. ». Et voilà  le début d’une nouvelle aventure conjugale sous la férule d’Ansar Eddine. Sont-ils heureux ? Ils s’y font, parait-il… Et voilà  qu’hier, sur la place publique, on a fouetté deux jeunes gens pour avoir conçu un enfant hors-mariage. La scène s’est déroulée mercredi 20 juin au centre-ville, devant de nombreux habitants, stupéfaits d‘assister à  une telle scène. A l’origine de ce châtiment, le groupe islamiste Ansar Dine, dans son application de la charia, a voulu faire de ce couple un exemple pour le habitants de Tombouctou. «Pour nous la charia doit être appliquée, que la population l’accepte ou pas, on va l’appliquer. On ne demande pas l’avis de qui que ce soit. Nous ne sommes vraiment pas démocrates», rappelle Sanda ould Boumama, représentant du mouvement islamiste à  Tombouctou, à  RFI Ainsi va Tombouctou de nos jours…

Ansar Dine réitère sa principale revendication, appliquer la charia

BAMAKO — Le groupe islamiste Ansar Dine qui occupe avec d’autres le nord du Mali et dont une délégation négocie à  Ouagadougou avec le président burkinabé Blaise Compaoré, a réitéré sa principale revendication, l’application de la charia au Mali, a déclaré mercredi un de ses porte-parole. « Nous avons remis une lettre de Iyad Ag Ghaly (leader d’Ansar Dine) au médiateur Blaise Compaoré. Nous voulons seulement l’application de la charia », la loi islamique, au Mali, a déclaré par téléphone à  l’AFP Laabasa Ag Intallah, un des membres de la délégation qui participe aux négociations avec le président Compaoré, médiateur de l’Afrique de l’Ouest dans la crise malienne. Contrairement au Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) qui fait partie des groupes armés occupant le nord du Mali, « nous sommes contre l’indépendance », a-t-il ajouté. Des négociations entre le MNLA, mouvement laà¯c, et Ansar Dine, ont jusqu’à  maintenant échoué. M. Ag Intallah a indiqué que la médiation buirkinabé « veut arranger les choses entre nous et le MNLA qui a une délégation à  Ouagadougou ». « Nous n’avons pas de problème avec le MNLA, s’il veut venir avec nous, il n’y pas de problème, mais c’est la charia », a-t-il insisté. Il a affirmé que les « discussions se poursuivent » à  Gao (nord du Mali) entre son mouvement et la rébellion touareg en vue de parvenir à  un accord. Il a par ailleurs annoncé que, parallèlement aux pourparlers qui ont débuté lundi à  Ouagadougou, une autre délégation d’Ansar Dine se trouvait « actuellement en Algérie » pour des discussions avec le pouvoir. « Pour avoir la paix, il faut aller partout. Nous pensons même qu’on va aller aussi en Mauritanie, et même au Qatar si c’est nécessaire », a affirmé M. Ag Intallah. Dans la foulée d’un putsch militaire qui a eu lieu le 22 mars à  Bamako, le Nord est tombé aux mains du MNLA et surtout des groupes islamistes radicaux Ansar Dine (Défenseurs de l’islam en arabe) et de son allié Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) qui ont pris le dessus sur la rébellion touareg. Les pourparlers ont lieu alors que se précise une possible intervention de troupes de la Communauté économique des Etat d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) soutenue par l’ONU au Mali, pour y sécuriser les autorités politiques de transition à  Bamako mises en place après le retrait des putschistes et tenter y déloger les groupes armés du Nord faute d’accord.

Ansar Dine : la charia toujours sous le manteau

Après avoir rencontré le 9 juin une délégation de rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) pour des négociations de paix, Blaise Compaoré a reçu des émissaires d’Iyad Ag Ghaly à  Ouagadougou. Dès lors, beaucoup se demandent ce que la médiation peut bien négocier avec les islamistes qui occupent les trois régions du nord du Mali. l’objectif d’Ansar Dine est clair : islamiser le Mali. Dans une interview accordée à  notre confrère de l’Essor, Iyad Ag Ghaly déclarait : «Â Nous sommes tous Maliens et nous sommes contre la division du Mali ». Au nord pourtant, de nombreux citoyens ne partagent pas l’idée de vivre selon la charia et l’ont fait savoir à  travers des manifestations populaires notamment à  Kidal le 5 juin. La menace AQMI Autre écueil. La présence d’AQMI dans la zone. La médiation burkinabè a demandé à  l’organisation de rompre avec les « terroristes » d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). « Nous acceptons la médiation du Burkina Faso, nous empruntons la voie de cette négociation », a répondu Cheick Ag Wissa, porte-parole d’une délégation d’Ansar Dine en tamasheq (langue touareg). Pour les autorités burkinabè, le groupe islamiste, qui veut imposer la charia (loi islamique) dans tout le Mali reste en position de force dans le Nord, mais doit « clarifier (ses) positions ». «Â En tout état de cause, nous avons le devoir de nous acheminer tous ensemble vers une solution globale négociée de paix », a insisté Djibril Bassolé, ministre des Affaires étrangères du Faso. Pour Farouk Ag Issa, ressortissant de Kidal, ce comportement est assimilable à  un retour de manivelle qui cache mal la précarité qui pourrait gagner l’organisation islamiste. La rupture avec AQMI et l’alliance ratée avec le MNLA, pourrait affaiblir Ansar Dine, sur le plan de l’occupation du territoire et de la mobilité des troupes. Or témoigne, un ressortissant du nord, le groupe recrute dans ses rangs de jeunes nordistes et les forme à  l’art de la guerre. Ansar Dine peut-il réellement se passer d’AQMI, qui connaà®t bien le désert pou y avoir opéré durant de longues années etorchestré de nombreux enlèvements d’occidentaux ? Si la délégation d’Ansar Dine a manifesté sa volonté à  s’engager dans la voie d’une solution politique négociée, son idéal d’islamiser le Mali reste un problème. Le principe de laà¯cité, consacré par la Constitution malienne, ne pouvant pas faire l’objet de concessions.

Le MNLA sous l’aile d’Ansar Dine

Après la République autoproclamée de l’Azawad, la République islamique de l’Azawad. Les rebelles indépendantistes du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) ont fini par se plier à  la loi du plus fort, à  savoir Ansar Dine et sa charia. Plus question d’un Etat laà¯c indépendant pour le MNLA, qui répétait depuis des mois sa volonté d’instaurer un Etat libre et démocratique dans le Nord du Mali et de combattre Al Qaà¯da au Maghreb Islamique (Aqmi). Ansar Dine en position de force Les voilà  désormais main dans la main avec les islamistes d’Ansar Dine, menés par l’ancien rebelle touareg Iyad Ag Ghaly. Dès la conquête des principales villes du Nord début avril, ils ont cantonné le MNLA aux périphéries et ont descendu le drapeau de l’Azawad pour le remplacer par le drapeau noir islamiste. La preuve de leur puissance. Mieux équipés, plus nombreux que le MNLA, ils sont les principaux artisants des défaites de l’armée malienne dans plusieurs villes du Nord. Ils avaient tenu à  le faire savoir dans un vidéo diffusée sur internet. On y voyait les combattants d’Ansar Dine attaquer Aguel’Hoc, o๠plusieurs dizaines de soldats maliens ont été tués et exécutés. de transition Se prémunir d’une contre-offensive de l’armée malienne A la différence du MNLA, qui souhaite un Etat indépendant limité aux régions du Nord, Ansar Dine prône l’imposition de la charia à  l’ensemble. De quoi faire craindre une « afghanisation » de la région. D’autant qu’en l’absence de réaction militaire du Mali et de la communauté internationale les nouveaux alliés ont tout le temps de grossir leur rang de jeunes désœuvrés. Composé de 1500 hommes au début de la rébellion, le MNLA aurait atteint plus de 5000 combattants aujourd‘hui, selon l’hebdomaire Jeune Afrique. Beaucoup ont fait défection pour rejoindre les rangs d’Ansar Dine. Cette alliance de circonstance semble pour eux un moyen de ne pas perdre la face. Des négociations facilitées ?  » C’’est une alliance de forme, au cas o๠ce groupe armé aurait affaire à  une attaque de l’armée malienne, a témoigné Zeidane Sid Alamine, ancienne figure de la rébellion des années 90, sur les ondes de RFI. Ils sont plus proches d’Ansar Dine que d’AQMI », pense-t-il. Côté malien, on rejette cette alliance. Côté Cédéao, on préfère penser qu’avoir à  faire à  une seule organisation pourrait faciliter la négociation, option préférée par le gouvernement de transition

« Moi, j’irai le soir… »

En lisant un article hier, je me suis sentie dépourvue. Alors que leurs camarades de Bamako sont à  la maison depuis une semaine, pour avoir manifesté après le décès de deux étudiants abattus par des hommes armés, les élèves des régions du nord Mali ont repris le chemin des classes. Comment cela se fait-il que dans cette situation, on puisse réorganiser les cours et que ce ne soit pas possible à  Bamako? J’ai vite été située. En fait de reprise de cours, C’’est une espèce de mise sous coupe qui est organisée. Les nouveaux maà®tres, de Tombouctou particulièrement, mais qui sévissent aussi à  Gao, ont décidé de mettre l’école malienne à  la sauce charia. Résultat, plus de mixité, et disparitions de certaines matières comme la philosophie des programmes scolaires. Interdiction de réfléchir, faites ce que je dis et non ce que je fais ! Quand à  ce que je fais, C’’est au nom d’Allah, alors !!! Donc, moi, en tant que fille, si J’étais à  Tombouctou, J’irai à  l’école le soir ou le matin. C’’est selon parce que les garçons y vont le matin ou le soir et que je n’ai pas le droit d’être dans le même espace qu’eux, à  plus forte raison acquérir les mêmes connaissances… Voiles toi et tais-toi ! Ceci dit, je ne comprends pas non plus pourquoi les écoles de Bamako restent fermées. Vu son état de déliquescence avancée, le système éducatif malien n’a pas besoin de cette perte de temps alors que les enfants sont déjà  traumatisés par la situation actuelle du pays. Ce qui m’effare, C’’est que depuis tout ce temps, de Bamako, je ne vois rien venir. Les politiciens, les militaires, la société civile, tout le monde discute, se dispute. On finit même par se tirer dessus. Pendant ce temps, on me dit qu’il n’y a pas de quoi venir se battre pour moi. Peut-être que je n’en vaux pas la peine. Je me sens, je suis malienne pourtant, moi aussi. Qui que vous soyez, si vous avez quoique ce soit à  faire pour que le pays avance, pour que nos frères et sœurs sortent de leur misère matérielle et morale, agissez. N’attendez pas qu’il soit trop tard, n’attendez pas le soir…

Le retour des 150 prisonniers d’Ançar Dine

l’on pourrait dire que C’’est sur la pointe des pieds que sont rentrés à  Bamako les 150 citoyens maliens fait prisonniers par le Mouvement armés des Ançardine opérant dans le nord du Mali. En effet, lors de son offensive enclenché à  partir de mi janvier dans le nord du Mali, obligeant l’armée malienne à  replier, le Mouvement Ançardine a réussi à  faire des prisonniers dans le rang non seulement de l’armée malienne mais également des populations civiles. Selon nos dernières informations, le Mouvement armé a mis le grappin sur 160 soldats maliens. Ces derniers écopaient du coup le statut d’otage. Pour vérifier nos informations, nous avons joint le directeur général de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA), le Col Idrissa Traoré qui a confirmé l’information. Les 160 prisonniers de guerre sont donc libérés par Ançardine. Un acte de bonne foi et de grande portée humanitaire, à  tous points de vue, vient donc d’être posé par le Mouvement Islamiste qui règne en maitre absolu sur les trois régions du Nord Mali. Résultat d’une longue tractation Une source proche du Haut conseil islamique du Mali (HCIM) précise que ce geste d’Ançardine est le fruit de longues tractations son institution et le Mouvement Ançardine. On se rappelle que le président de l’institution avait, au cours du meeting des confessions religieuses à  Bamako, invité Iyad Ag Aly à  «Â déposer incessamment les armes ». Serait-il entrain d’être entendu par le leader d’Ançardine qui a juré, main sur le C’œur, de mettre à  sac le principe de la laà¯cité consacré par la constitution du 25 février 1992. La délégation du HCIM, conduite par l’imam Yacouba Siby de la mosquée du vendredi de Banankabougou, a parcouru toutes les régions du nord pour obtenir un consensus auprès d’Ançardine. C’’est à  elle que les 160 éléments de l’armée malienne ont été remis à  Kidal et conduits sous bonne escorte jusqu’à  l’entrée de Sévaré. Selon des sources militaires, ces prisonniers de guerre ont été libérés sans contrepartie. Après avoir passé la journée de ce lundi à  Sévaré, ils ont été acheminés à  Bamako dans la nuit. A Bamako, leur remise fera l’objet d’une cérémonie officielle ce mardi. Ils seront ensuite officiellement accueillis au CICB o๠une réception est prévue.

Tombouctou sous la menace de la Charia

La cité touristique de Tombouctou n’est plus que l’ombre d’elle même depuis que les rebelles l’ont occupé ce dimanche 31 mars. Jadis carrefour touristique, cité historique et de rencontres culturelles, Tombouctou, la ville des 333 saints est aux mains des rebelles du MNLA qui l’ont investi après la prise de Gao et surtout la débandade de l’armée malienne repliée avec des éléments d’ores et déjà  rapatriés à  Bamako. Mais à  Tombouctou, il n’y a pas que les rebelles du MNLA, mais aussi les hommes d’Ançar Dine, le mouvement islamique dirigé par Iyad Ag Ghaly. Le mouvement islamiste a du prêter main forte aux éléments du MNLA même si certains partisans du MNLA réfutent cette information. Tombouctou, le dernier rempart du MNLA ? Tombouctou a vite été prise. A midi, dimanche 31 Mars, l’armée avait très vite abandonné ses positions après quelques coups de feu dans la matinée : «Â Ce lundi, le calme règne dans la ville et la population est cloitrée chez elle, », témoigne Oumar Amalhek, guide touristique. «Â Ils sont là , mais il y a aussi Ançar Dine qui cherche déjà  à  faire appliquer la charia et a rencontré les notabilités de la ville dans cette optique… », poursuit notre guide, qui n’entend pas rester dans la ville. Il prévoit déjà  de faire partir sa famille, au Burkina voisin. Une grande partie de la population est pessimiste, rapporte Oumar, qui affirme que les nouveaux maà®tres de la ville ont investi le camp militaire, l’hôpital régional et arrêté quatre jeunes arabes pour saccage et pillages. D’autres témoins parlent d’actes de vandalisme de la part des éléments du MNLA. Un acte que réprouve un élu touareg qui appelle à  ne pas faire de confusion entre le MNLA et les pilleurs. Pour Alcoye, propriétaire d’un hôtel touristique à  Tombouctou, l’urgence est de faire rapatrier sa famille à  Bamako. On imagine l’ambiance dans la ville qui avait accueilli le festival au Désert, deux jours avant que n’éclate la première attaque de la rébellion à  Ménaka. Tombouctou, Kidal et Gao «Â libérés » Dans le langage des partisans du MNLA et de l’indépendance de l’Azawad, la vision est autre. Beaucoup parlent de «Â libération » comme si le nord avait été un territoire occupé. Des éléments auraient scandé  » Azawad ! Azawad ! » après la prise de Gao après défection de l‘armée malienne. Pour Alassane Touré, un ressortissant du nord, propriétaire d’une agence de voyages, «Â cette partie du pays est perdu depuis longtemps. Je ne comprends pas ce procès fait aux rebelles. ATT a depuis longtemps vendu le nord aux touaregs ». Pour cet autre élu de Bourem, interrogé sur RFI, « il s’agirait plutôt d’une indépendance économique et culturelle qu’une indépendance territoriale pour les rebelles… » Les hommes du MNLA pourtant ont commencé à  tracer leurs frontières et touchent presque du doigt leurs rêves, commente ce journaliste étranger à  Bamako. Partition du pays en deux, deux tiers du territoire occupé, l’intégrité territoriale du Mali est plus que compromise. Sur le terrain, les rebelles et autres mouvances islamistes ou terroristes vont-ils laisser échapper le contrôle après quatre rébellions, dont la dernière semble porter ses fruits. Et surtout, les rebelles vont-ils s’arrêter là  ? A Bamako, on se refuse à  envisager ce scénario du pire. La CEDEAO interviendra t-elle ? Le capitaine Sanogo a du souci à  se faireÂ