Tchikan : Fousseyni Maiga est de retour

Avec plusieurs réalisations primées à l’international à son compte, dont le court métrage de fiction « Wolonwula » qui a remporté à lui seul 18 prix internationaux, le long métrage « Sira », qui a obtenu un prix spécial lors du dernier FESPACO à Ouagadougou et le 3ème prix du meilleur long métrage de fiction au festival Teranga de Dakar, Fousseyni Maiga, journaliste-réalisateur, revient avec un nouveau long métrage intitulé Tchikan, dont la sortie en avant-première est prévu pour le 3 novembre 2023.

Le film Tchikan raconte l’histoire de Madou Karatô, la soixantaine révolue, un macho égocentrique qui veut épouser trois femmes à la fois. Humilié dans sa propre famille et stigmatisé dans le village, il gagne au loto. Rejeté par tous auparavant, Madou Karatô décide de prendre une revanche sur la vie et de satisfaire ses vieux rêves d’enfance et de jeunesse. Premier long métrage du Mali dédié exclusivement à la thématique des violences basées sur le genre (VBG) et des abus sexuels, le film, de par son approche artistique et intemporelle, transcende plusieurs générations, plusieurs cultures, plusieurs idéologies et aborde les VBG sous le prisme des réalités sociales et de la responsabilité humaine. Le film démontre que les VBG et les abus sexuels sont le fruit d’une faillite sociétale et porte le message d’une action collective et responsable, « Agir avant que les victimes ne réagissent », tout en montrant une nouvelle voie portée vers plus d’actions concrètes en matière de lutte contre les abus.

Le budget global du film s’élève à 70 millions, intégrant les frais de développement, de production, de post-production et la promotion, ainsi que le financement de la tournée nationale pour des projections gratuites. 20 millions est le nombre estimé des personnes qui seront touchées par le film, à travers les diffusions en salles, sur les réseaux sociaux, dans les festivals et lors des projections grand public. Il est prévu 48 semaines de durée pour la tournée dans tous les quartiers du District de Bamako et dans toutes les capitales régionales du pays avant la diffusion TV et sur les réseaux sociaux. Au regard du rythme accru de ses productions, Fousseyni Maiga a été incontestablement le réalisateur malien le plus actif au cours des cinq dernières années.

Cinéma : la jeunesse au pouvoir

Ousmane Samassékou, Youssouf Doumbia, Bocary Tioulenta ou Ramata Maïga, la liste n’est pas exhaustive. Les jeunes cinéastes maliens ne manquent ni de talent ni d’audace. Ils créent et bénéficient d’une reconnaissance aux plans national et international.

Avec un intérêt certain pour les productions locales, ils sont conscients d’écrire des pages de l’histoire du cinéma malien. Mais, pour égaler et même dépasser leurs illustres devanciers, ils doivent encore franchir quelques obstacles.

« Les récentes productions sont bien accueillies par le public pour trois raisons fondamentales », explique M. Fousseyni Maïga, réalisateur de la célèbre série Bamako News et du long métrage « Voile secret » et tout nouveau Directeur général du centre national de la cinématographie du Mali (CNCM).

La première est l’engouement « du public malien, de plus en plus demandeur d’histoires locales », pour « les œuvres cinématographiques ». La deuxième est l’orientation artistique, parce que les jeunes réalisateurs, contrairement aux anciens, tournés exclusivement vers les festivals, vise le public. La troisième raison justifiant l’intérêt pour « la chose cinématographique » est à rechercher dans l’environnement sous-régional, où « nos populations consomment les mêmes productions que celles des autres pays de la sous région, notamment sur les chaînes internationales ».

Technologie plus accessible

Pour se lancer, la nouvelle génération n’attend pas les financements. Aidée, il est vrai, par un environnement propice à la création. « Les jeunes sont à l’heure du numérique, ce qui leur permet de faire des films sans attendre de subventions. Avec quelques francs, du matériel, des bons techniciens des jeunes arrivent à faire des films », justifie Ousmane Samassékou, dont le film « Le dernier refuge » lui a valu une présélection aux Oscars.

L’effet numérique, la créativité des jeunes et les précurseurs que les jeunes suivent sont à l’origine de cette « prise de pouvoir », selon Bocary Tioulenta, auteur de la série « décalée » « Zilè ».

L’impact de ce phénomène est que d’autres domaines de compétence peuvent ainsi se révéler et « l’effet boule de neige » permettre à des jeunes de revendiquer une plus grande place sur l’échiquier, poursuit M. Tioulenta. Mais cet environnement particulièrement propice à l’éclosion de talents peut cacher certains risques si l’on n’y prend garde, prévient Ousmane Samassékou.

Le premier est, pour des jeunes pressés d’aller vite de ne pas « écouter les anciens », ratant ainsi l’occasion d’acquérir une expérience vitale. Prendre ce temps permet d’avoir de la distance avec son œuvre et de s’ouvrir à la « sagesse », pour mieux appréhender la chaîne économique que constitue l’industrie du cinéma.

Fatoumata Maguiraga

Concours de scénarios : Exclusivement féminin !

« La femme vue par la femme, de l’écriture à l’écran ». C’est le titre du concours de scénarios que lance la Maison des cinéastes du Mali (MCIMA),  en collaboration avec Mousso TV. Ouverte aux femmes âgées de 18 à 30 ans, l’initiative veut contribuer à la promotion des femmes à travers le cinéma et aussi renforcer leur place dans le septième art.

Permettre aux femmes de s’exprimer et « de parler d’elles-mêmes », c’est l’un des objectifs des organisateurs, qui sont conscients de la « place et du rôle incontournables » de ces dernières, explique Monsieur Boubacar Sidibé, Président de la Maison des cinéastes du Mali.

Et, compte tenu de leur faible niveau de représentativité dans le cinéma, le concours est ouvert même à celles qui ne sont pas des professionnelles mais qui aspirent à évoluer dans ce domaine. Elles bénéficieront en effet d’un encadrement pour les aider à parfaire leur scénario.

Les postulantes devront écrire pour les genres documentaire et fiction. Le documentaire fera ressortir « la place et le rôle de la femme dans le développement du Mali », selon les termes de l’appel à projet, et la fiction se penchera sur la problématique des violences faites aux femmes, pour attirer l’attention sur ce phénomène qui entrave leur épanouissement.

Former et sensibiliser

Des thèmes qui coïncident avec les objectifs de Mousso TV, qui « se sent concernée et a décidé d’accompagner l’initiative », explique Madame Madina Tall, Directrice de la chaîne de télévision. Créée en 2018, elle s’inscrit dans la « sensibilisation à la cause des femmes et des enfants ». L’une des missions que la chaîne s’est assignées étant aussi d’encourager les femmes dans leurs initiatives, afin d’assurer leur promotion.

Il s’agit aussi « d’expliquer aux femmes que l’outil cinéma qu’elles ont choisi est un moyen d’expression et de promotion pour elles », ajoute M. Sidibé, ce qui coïncide aussi avec les objectifs de Mousso TV.

Les deux meilleurs scénarios seront sélectionnés par un jury de professionnels à l’issue d’un processus qui aboutira à la réalisation et à la diffusion des films par Mousso TV.

Fatoumata Maguiraga

Cinéma : Bisbilles autour du mot cinéaste

La création en début d’année par le réalisateur Boubacar Sidibé de la « Maison des cinéastes du Mali » (MCIMA) continue de faire des remous. Elle suscite une levée de bouclier de la part de ses confrères, qui lui reprochent d’utiliser une dénomination qui engage tous les cinéastes sans leur consentement préalable. Regroupés au sein de l’Union nationale des cinéastes du Mali (UNCM), ils ont mi-juin convoqué une assemblée extraordinaire qui a décidé d’introduire une plainte auprès du Gouvernorat du District pour contraindre Sidibé à un changement de nom.

28 octobre 2019. Le réalisateur Boubacar Sidibé, connu notamment pour ses séries « Dou la famille » ou « Les rois de Ségou » participe en Mauritanie à 14ème édition du Festival international NouakShort. Un festival qui a réuni des participants du Burkina Faso, du Niger, du Tchad et du Mali. À l’issue de l’évènement, il a été décidé, selon le rapport de Boubacar Sidibé, de créer dans chacun des pays membres une association pour le développement et la promotion du cinéma en Afrique. C’est donc avec pour projet de lancer la « Maison des Cinéastes » que le réalisateur rentre au Mali. Ainsi, les différentes associations créées serviront de relais à la Maison des cinéastes de Mauritanie affirme Boubacar Sidibé. Une initiative qui a dû mal à passer auprès d’autres cinéastes maliens, même s’ils s’en défendent. « En dépit de ce que beaucoup pensent, l’UNCM n’est pas contre l’association, mais revendique ses métiers en protégeant le mot cinéaste, d’où le fait  d’avoir proposé à la MCIMA de prendre pour dénomination la Maison du cinéma du Mali, car le cinéma est pour tous », affirme Salif Traoré, Secrétaire général de l’UNCM. Il soutient que l’association n’approuve pas le nom générique cinéaste compte du fait qu’ils ont vu dans les textes de la MCIMA que figurent également des comédiens et des journalistes.

Nœud gordien

Boubacar Sidibé dit avoir pour vision de mettre ensemble réalisateurs, comédiens, techniciens, journalistes, tous ceux qui œuvrent à la promotion, au développement et au rayonnement de la culture et des traditions maliennes à travers le cinéma. « Soyez donc certains que je ne détruirai jamais une union à laquelle j’ai consacré 12 années de ma vie professionnelle » a-t-il dit à ses confères lors de l’assemblée extraordinaire du 18 juin 2020. L’Union des cinéastes du Mali, qui existe depuis 1986 et compte une centaine de membres, uniquement cinéastes, affirme qu’il n’y a aucun problème mais tient néanmoins à faire aboutir le changement de nom.

Aminata Keita

« Le voile secret »: Avant première ce vendredi à Bamako

« Le voile secret » sera projeté en avant première ce 21 février à Bamako. Le premier long métrage du jeune réalisateur Fousséini Maïga, se veut un miroir de notre société et de ses tares. Mais au delà, le film s’inscrit dans un grand projet de relance de notre cinéma et veut participer à la construction du « citoyen nouveau », souvent envahi par d’autres valeurs et d’autres références. Le voile secret et les productions qui vont suivre veulent constituer l’alternative  aux productions étrangères qui ne correspondent pas toujours à nos besoins.

Ré-Animons le Mali : concours du très court-métrage lancé

Le concours du très court-métrage Ré-Animons le Mali est ouvert à tous les réalisateur(trice)s débutant(e)s, semi-professionnel(le)s et professionnel(le)s. Les critères d’éligibilité sont à prendre en compte dans le dépôt des candidatures selon les organisateurs. A noter que le concours s’adresse aux personnes de 18 à 40 ans et la date limite d’inscription est fixée au 24 octobre 2019. Lire+

 

« Chitane » : Bientôt la sortie ?

Prévu pour représenter le Mali dans la catégorie des longs métrages lors de la 26ème édition du Fespaco, du 23 février au 2 mars 2019 à Ouagadougou, le film « Chitane », largement financé par le budget national du Mali, n’est toujours pas achevé. Sujet de nombreuses interrogations sur ce blocage, il en serait aujourd’hui au stade de la postproduction et ne devrait plus tarder à sortir.

Difficile d’en savoir plus sur les nombreux problèmes de financement qu’avait suscité « Chitane » par le passé, tant les voix autorisées au Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM) restent silencieuses, par « devoir de réserve », nous a-t-on dit.

D’aucuns avaient évoqué une somme de 448 millions de FCFA qui aurait été débloquée par le ministère de la Culture mais n’aurait pas été utilisée à bon escient par l’ex-directeur du CNCM, ce qui aurait  considérablement retardé la finalisation du film bien avant le début du Fespaco.

À en croire des sources à la production technique du long métrage, le retard accusé est en fait dû à plusieurs raisons et le blocage réside aujourd’hui essentiellement au niveau de la postproduction.

« Le retard est dû à beaucoup de manquements à plusieurs niveaux. Et tout d’abord au retard dans la motivation concernant l’effectivité du papiement des cachets », note Souleymane Konaté, monteur du film.  « Il y a eu tellement de problèmes d’argent autour de la production qu’à un certain moment l’équipe technique avait perdu toute confiance face au département concernant les payements », ajoute t-il.

À quand la sortie ?

« Tout est bouclé et un premier montage du film a été fait à Paris. Maintenant, nous espérons, avec le nouveau directeur du CNCM, trouver d’autres partenaires pour le financement afin de terminer la postproduction », explique Assane Kouyaté, le réalisateur, pour qui 4 à 5 semaines de travail de plus devraient suffire pour la mise au point finale de « Chitane ».

Les problèmes de payement des artistes et techniciens qui ont travaillé sur le film étant en passe d’être entièrement réglé par la nouvelle direction du CNCM, toutes les voix semblent désormais s’accorder sur un achèvement rapide de « Chitane », qui a déjà largement dépassé les délais de production normaux d’un long métrage.

« Je pense que si l’on s’y met maintenant avec tous les moyens matériels, le film pourrait être achevé dans les trois mois à venir, pour être présenté dans d’autres festivals. C’est juste une question de temps et de moyens techniques et financiers », estime Mohamed Lamine Touré, le cameraman.

Cinéma : le projet « Kino Bamako » lancé

La salle de projection du Magic Cinéma,  ex-Babemba, a servi de cadre le  25 juillet pour le  lancement officiel du projet « Kino Bamako ».  Organisée par l’Association Kile, en partenariat avec l’Institut National des Arts (INA), Kino Ouagadougou et Teranga, cette première édition prévue  du 29 octobre au 9 novembre à Bamako et Ségou  est une opportunité unique pour les passionnés du 7eme art de  révéler leur talent à travers la réalisation des courts métrages en un temps record.

« Faire bien avec rien, faire mieux avec peu, mais le faire maintenant ». Telle est la devise de ‘’Kino’’. Le concept ‘’Kino’’  signifie ‘’cinéma’’ en Allemand,  et résume par sa devise l’esprit  qui anime  ce mouvement  cinématographique international. Le point de départ fut Montréal en 1999, lorsque des jeunes passionnés de cinéma, lancent  le défi de réaliser un film par mois avant la fin du monde annoncée pour l’an 2000.

Mais le ‘’bug’’ n’ayant pas lieu, l’écho de leur démarche  a séduit de nombreux  cinéastes.  12 ans après la création, le système compte 60 cellules Kino dans 14 pays et sur 4 continents.  Réseau qui s’est depuis étendu et dont le vent atteint le Mali. « Quand j’ai participé au Kino Ouaga en 2015 et 2016,  je me suis dit : « pourquoi ne pas faire la même chose au Mali, sensibiliser et aider les enfants », se rappelle Fatoumata Thioye Coulibaly, cheville ouvrière du projet.  Elle invite les jeunes à s’intéresser et à postuler car dit-elle « Kino c’est pour vous ! ».

Pour ce faire, cette diplômée du conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasseké Kouyaté, et d’autres passionnés du secteur ont  présenté et lancé le mercredi soir, le projet ‘’ Kino Bamako’’. Par cette initiative, les jeunes amateurs et passionnés d’art  et de culture pourront s’inscrire  sur le site www.kinobamako.org  et profiter de formations intensives  sur le métier du cinéma. Elles seront animées du 18 au 27 octobre à Bamako par des professionnels du domaine. A l’issue de ces exercices,  au moins 35 jeunes  seront outillés. L’objectif ensuite est « de penser et produire » soit en 24, 48 ou  72 heures, des courts métrages à projeter dans divers espaces publics. Ils auront aussi  l’occasion de participer au Kino Kabaret prévu du 29 octobre au 9 novembre à Bamako et à Ségou. Des invités issus de 50 pays seront ainsi présents pour échanger et orienter les différents amateurs.

Une offre adaptée

Alors que la réalisation des films demande des ressources aussi bien matérielles que financières, le système Kino apparait comme la solution. « A travers ce concept, on voit bien qu’on n’a pas besoin de tant des moyens, de ressources et du temps pour produire un film », souligne Moussa Diabaté, directeur de l’Union Nationale des Cinéastes du Mali, qui ajoute que « le développement n’est pas derrière le fleuve mais qu’il est en chacun de nous ». Selon lui, l’intérêt pour le Mali dans ce domaine est lié aussi à l’émergence d’une économie locale  et à la transformation des idées en faits.

A tous ceux  qui ont un penchant en attente  pour l’art et la culture, le projet Kino Bamako vous ouvre la brèche d’exprimer votre talent endormi.

Harvey Weinstein inculpé pour viol et agression sexuelle, il plaide non coupable

Harvey Weinstein a choisi de se rendre de lui-même aux autorités new-yorkaises ce vendredi. Après la vague de dénonciations pour des dizaines de faits de viol et de harcèlement sexuel, l’ancien producteur est visé par plusieurs enquêtes. Il a été inculpé d’un viol et d’une agression sexuelle mais libéré contre une caution de 10 millions dont un million en cash. Harvey Weinstein devra porter un bracelet électronique.

Il est arrivé au siège de la police new-yorkaise à 13h25 (7h25 heure locale), deux gros dossiers sous le bras. Veste sombre, pull bleu clair, Harvey Weinstein, 66 ans, s’est rendu au siège de la NYPD vendredi matin, sept mois après le début du scandale qui a secoué tout Hollywood.

L’ancien producteur portait également deux livres sous le bras. Une livre sur Richard Rodgers, le magnat des comédies musicales de Broadway, et Une biographie d’Elia Kazan, le réalisateur d’Un tramway nommé désir. A-t-il peur de s’ennuyer au commissariat ou est-ce une opération de communication pour passer des messages? Le rendez-vous a été très rapide.


À 14h30, un communiqué de la police new-yorkaise a annoncé que le producteur est arrêté et inculpé dans le cadre de deux enquêtes concernant deux femmes différentes. L’une a conduit la mise en accusation pour viol, l’autre pour acte sexuel criminel. Un quart d’heure plus tard, l’ancien producteur sortait du siège de la NYPD, les mains dans le dos, très probablement menotté.

Si de nombreuses plaintes ont été déposées contre lui au civil ces derniers mois, ces inculpations sont les premières contre le producteur multi-oscarisé, exclu de l’Académie des oscars à la suite de ces accusations.

L’inculpation pour agression sexuelle correspond vraisemblablement à la plainte portée par l’actrice en herbe Lucia Evans. Elle affirme que le producteur l’a obligée à lui faire une fellation en 2004.

Harvey Weinstein a été relâché sous caution d’un million de dollars cash et avec le port d’un bracelet électronique. Son avocat a annoncé qu’il plaidera «non coupable».

Cinéma : L’émergence des jeunes réalisateurs 

 

En matière de cinéma, le paysage malien rajeunit ces dernières années. Une nouvelle génération des réalisateurs se lance sur les traces des illustres précurseurs. Malgré les difficultés, ces jeunes cinéastes sont présents, abordant des sujets divers dans leurs productions.

Septième art, l’univers cinématographique malien a connu des réalisateurs de génie et aussi bien en Afrique qu’ailleurs leur œuvres ont fait leur gloire et la fierté du Mali. Présents dans les grands rendez-vous, comme le FESPACO et le festival de Cannes, ces pionniers ont vu leur travail récompensé. Dans leur sillage, aujourd’hui de jeunes passionnés émergent de plus en plus. Refléter la société, tout en dénonçant dans leurs œuvres les maux qui la minent, semble être le combat de la continuité. Toumani Sangaré est l’un de ces  jeunes cinéastes, qui s’est intéressé à cet art dès l’adolescence. « Très jeune j’ai eu la chance de fréquenter des artistes et des amis dont les parents étaient issus du milieu du cinéma. Par la suite, j’y ai pris goût et ai voulu en faire mon métier », se souvient celui dont la série télévisée « Taxi Tigui » rencontra en 2016 un accueil enthousiaste auprès du public. Son film fantastique, « Nogochi » ou la « race humaine », en cours de production, sortira cette année, selon le réalisateur. Ayant pour référence les cinéastes Souleymane Cissé et Cheick Oumar Sissoko, Toumani Sangaré croit que tout est possible, sans tout de même faire fi des difficultés.

Le secteur est également investi par la gent féminine. « C’est une passion pour moi, le cinéma », lance Fatoumata Thioye Coulibaly, une réalisatrice encouragée très tôt par son père dans ce domaine. Après sa soutenance, en 2016, au Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté, elle réalise son premier film, intitulé « Héritage ». Présentée au FESPACO en 2017, l’œuvre est primée comme meilleur film de fiction des écoles africaines. Selon la réalisatrice, le court-métrage est une réponse aux « tensions sociales et  crispations identitaires qui creusent un fossé entre les citoyens maliens ». « J’ai représenté le Mali comme une famille, avec des enfants en guerre qui seront réconciliés par la femme à la fin », précise-t-elle, tout en déplorant le manque de financements, obstacle à la création.

Briser les tabous, c’est aussi le rôle des cinéastes maliens. Arouna Sissoko est le producteur exécutif du court métrage « La mariée muette »,  une adaptation de son texte « Amour perdu ».  L’avant-première de ce film, qui traite du mariage précoce des enfants dans des localités où leurs avis importent peu,  est prévue pour ce vendredi à Bamako.

 

Star Wars : engouement intergénérationnel pour une saga mythique

La saga aux milliards de dollars de recettes et aux millions de fans dans le monde fait son retour sur les écrans ce samedi pour un huitième épisode. Les Maliens vont pouvoir découvrir la suite de l’opposition entre les deux côtés de la Force.

À 26 ans, Sékou Traoré est un aficionado de la saga intergalactique. Tous les épisodes de la « Guerre des Étoiles », imaginée par le réalisateur George Lucas et dont le premier opus est sorti en 1977 sont sur son disque dur. « Chaque fois que j’en ai le temps, je fais un bing watching [tout regarder sans discontinuité : NDLR]. Ce sont des jours où je deviens asocial, mais je ne me lasse pas ».  Cela ne fait « que » cinq ans que Traoré à découvert Star Wars. Dans un grin qu’il fréquente, un ainé, la quarantaine, le surnommait « Jeune Padawan » [Dans l’univers Star Wars, apprenti qui souhaite devenir Jedi : NDLR] Intrigué, le néophyte demande à être édifié. « Pour moi, c’était juste une question, c’est devenu un crime de lèse-majesté », se souvient-il en souriant. « Comment peux-tu te prétendre cinéphile si tu ne connais même pas Star Wars ? », lui rétorquera l’ainé, avant de s’adonner à une longue péroraison pro univers de Lucas, qu’il finira par convaincre Traoré de « tester ». Il aura l’occasion ce samedi, comme les autres fans maliens de la saga, de voir le huitième épisode au Magic Cinéma Babemba. Dix ans après « La revanche des Sith », en 2005, Star Wars faisait son retour avec « Le réveil de la Force », en 2015. « Cela a très bien marché. Il y avait de l’engouement et de la curiosité », explique Mete Siriki, gérant du cinéma. Il espère que les 791 places trouveront toutes preneur. Cinéphile aguerri, il regrette qu’il n’y ait plus de « vraie génération Star Wars ». « Le Babemba a projeté tous les épisodes, de 1977 à maintenant. Ces films sont très bien faits ».  

La der ?

Cet épisode pourrait bien signer la fin de l’épopée. La soixantaine révolue, Mamadou Cissé a découvert le riche univers de la guerre aux sabres laser et aux vaisseaux aux États-Unis. Étudiant au milieu des années 80, il est tombé sous le charme. Cet épisode, sera son « last ». « Plusieurs acteurs qui ont fait la beauté de ce film ne sont plus là. Cet épisode sera pour moi l’occasion d’honorer la mémoire de Carrie Fischer décédée, en 2016 ».

“Wolf Warrior 2” : y a-t-il un Chinois pour sauver l’Afrique  ?

Sorti le 27 juillet en Chine, le long-métrage de Wu Jing a battu tous les records au box-office. Son héros, un soldat d’élite, se met en tête de faire le ménage en Afrique. Flattant la fibre nationaliste du public et les ambitions de Pékin à l’international, Wolf Warrior 2 ne fait pas l’unanimité auprès de la critique.

“De longue date, la Chine présente ses partenariats africains comme des alliances d’égal à égal, gages d’avantages économiques réciproques. Voilà maintenant qu’elle se met en avant comme acteur humanitaire et protecteur de la paix internationale”, commente Quartz. Le site américain rappelle que le film est sorti quelques jours avant le 1er août, jour où la Chine ouvre à Djibouti sa première base militaire africaine. Et que Pékin a “déployé 700 soldats de maintien de la paix au Soudan du Sud, pays auquel il envoie également assistance médicale et rations alimentaires”.

Ferveur patriotique

À la fin du film, l’image s’arrête sur un texte imprimé sur un passeport chinois : “Peu importe les dangers auxquels vous avez été confrontés à l’étranger, s’il vous plaît, rappelez-vous qu’un pays fort est toujours derrière vous.” Cette scène a alimenté la ferveur patriotique autour de Wolf Warrior 2 – même si certains y ont vu “un acte qui transgresse la loi” : Wang Cailiang, un avocat de Pékin, a ainsi publié sur Weibo, le réseau social le plus populaire du pays, un article dénonçant “les modifications illégales de documents officiels” dont le long-métrage serait coupable.

En pleine vague de nationalisme orchestrée par le gouvernement chinois, les critiques ne sont pas les bienvenues. Yin Shanshan, jeune professeure à l’Académie centrale d’art dramatique, a jugé dans une vidéo que le film était “sans aucune valeur” et qualifié Wu Jing de “psychopathe”. Elle a notamment dénoncé l’ultraviolence de certaines scènes d’action, alors que le film est projeté en pleines vacances d’été, une période où les mineurs se rendent en masse au cinéma, et qu’il n’existe pas en Chine de système de classification des films. Logiquement, les remarques de Yin ont suscité rejets et insultes.

À l’école de Hollywood et de Jackie Chan

Malgré les critiques qui surgissent dans les milieux intellectuels chinois, “Wolf Warrior 2 s’est imposé au box-office et a gagné le respect”, a titré Xinjing Bao, un journal de Pékin. “Le film raconte la Chine d’aujourd’hui, rétablit la confiance dans le cinéma du pays… Il s’inspire du modèle des films commerciaux de Hollywood, incluant les caractéristiques des comédies de Jackie Chan”, se félicite le quotidien dans son édition du 8 août. “Le plus précieux est la présence, à l’écran, de personnes de couleur qui ne sont pas là pour le politiquement correct, comme dans les films hollywoodiens. Ici, l’Afrique est considérée comme une culture [sic] digne de respect et attirante”, détaille l’article.

 Le même jour, un autre article diffusé sur le compte Wechat (le Facebook chinois) du journal économique Caixin semble répondre du tac au tac à cette analyse du film. Cela commence par son titre : “Désolé, l’Afrique que tu vois dans le film n’est pas la vraie Afrique.” “La vision de l’Afrique qui est donnée, stérile et étroite, ne dépasse toujours pas les stéréotypes sur la pauvreté et le chaos”, déplore l’article.“Quel message veut diffuser ce film ? s’interroge pour sa part Duan Chuanmei, un pure player de Hong Kong. Wolf Warrior 2 s’ancre dans l’incitation au nationalisme et l’éloge des militaires chinois”, souligne-t-il, avant de poursuivre :

De fait, ce film n’est pas un film, mais un produit de propagande. Or le public semble n’en avoir aucune conscience, et en fait, c’est même le plus gros succès de l’histoire du cinéma chinois. C’est tellement ridicule.”

https://www.youtube.com/watch?v=Vcir_o9TZLc

« Bamako kanou té sa », une romance bamakoise

Présentée en avant première au Magic Cinéma le 25 décembre dernier, la première partie du film « Bamako Kanou té sa » jette un regard frais sur les relations amoureuses dans la capitale malienne.  Continue reading « « Bamako kanou té sa », une romance bamakoise »

Magic Cinema, Bamako à l’heure du numérique

Situé dans l’immeuble qui porte le nom de l’ancien cinéma « Le Babemba » à  Ouolofobougou sur l’Avenue de l’indépendance, le Magic Cinema a achevé sa rénovation en novembre 2013 et fut repris en gérance libre par le groupe Magic Holdings. Un lifting qui aura coûté 600 millions de francs CFA. Le cinéma de Bamako dispose de deux salles climatisées respectivement de 791 et de 180 places et est doté des commodités modernes. « Notre plus, ce sont nos écrans qui offrent un confort de vue inégalé », se réjouit le gérant de la salle, M. Siriki Mété. A ceux à  l’intérieur des salles s’ajoute l’affichage publicitaire et la diffusion de films en 3 dimensions sur des écrans LED. Les salles sont également exploitées pour des évènements tels que des concerts, tournages d’émissions TV, etc. Grâce à  des partenariats avec les plus grands studios mondiaux que sont Warner, Fox, Sony, Paramount, Metropolitan et Disney, entres autres, Magic Holdings propose chaque semaine des nouveautés au public bamakois qui « se fait pourtant prier pour venir voir les films ». « Le prix du ticket n’est pas donné », avoue Moussa, étudiant de sortie ce samedi de Saint Valentin avec sa petite amie. En effet, les prix vont de 2 000 à  3 500 francs CFA pour les films en 3D. Le personnel, composé de 8 employés à  temps plein, s’emploie à  en faire un lieu de vie agréable, avec une programmation de 3 à  5 films par semaine variée pour tous publics. l’objectif de 3 000 entrées par semaine est difficilement atteint, bien que « l’attrait de nouveaux films aide à  booster les chiffres ». Les projections destinées au jeune public (12 ans et moins) tous les samedis dans l’après-midi attirent également du monde. Dans le futur, le Magic Cinema pourrait se lancer dans le tournage, la production et la distribution de films pour lequel il dispose d’un agrément non encore exploité.

Orange Mali présente en avant première les 4 fantastiques

L’opérateur numéro 1, Orange Mali comme à  l’accoutumée a présidé ce samedi soir au cinéma Babemba, l’avant première du long métrage intitulé les 4 fantastiques, un film de magic cinéma. Avant la projection du film tant attendu, les invités ont eu droit à  plusieurs prestations d’artistes, notamment celle de Baba Niame. Pure science fiction Les 4 fantastiques est l’histoire d’un jeune homme dénommé « Raid Richard » issu du ghetto, rêva dès le bas âge de devenir le premier homme à  se téléporter dans un autre espace grâce à  un appareil scientifique. Disqualifié lors d’un concours scientifique par la brutalité de sa méthode un peu trop forte au goût des jurys, « Raid Richard » sera recruté par la plus grande fondation scientifique des USA. Aux côtés d’autres génies de son espèce, Raid Richard et ses amis finiront par mettre en place une machine de teleportation capable également de ramener à  la source. Après avoir envoyé dans le monde zéro, un singe avec succès, nos héros décident finalement de s’y rendre en personne. Là  également, commence une nouvelle aventure zébrée à  la fois de surprises et de dangers. Véritable film de fiction, les 4 fantastiques est le portrait du film captivant et passionnant.

Concert de l’année: Davido à Bamako

Idrissa Soumeà¯lou Maà¯ga, l’initiateur principal du nouveau concept « le concert de l’année » était devant la presse ce jeudi 13 août au Cinéma Babemba afin de rassurer la population en générale et les fans de la star nigériane Davido en particulier que ledit concert aura bel et bien lieu ce samedi 15 août au stade omnisport de Bamako à  partir de 18h. « Davido est un artiste de grand calibre actuellement. Il a gagné le MPV Award il y a juste une semaine et nous n’avons pas eu la chance de voir des artistes pareils au Mali depuis plusieurs années. C’’est pourquoi nous avons décidé à  l’issu d’un sondage de porter notre choix sur lui » a dit Idrissa Maà¯ga. Quant à  la sécurité, le PDG de l’agence de communication COMAF et initiateur dudit concept témoignera que  » nous avons beaucoup investis dans la sécurité car nous estimons que C’’est le plus important. C’’est une sécurité à  la fois dissuasive et efficace qui sera mis en place ce jour-là . Nous avons sollicités assez d’éléments des forces de l’ordre pour cette mission ». Par ailleurs, Idrissa Maà¯ga a tenu à  préciser qu’il n’existe pas de ticket pour cette édition mais plutôt des bracelets qui seront en vente chez tous les partenaires de l’événement. Attendu à  Bamako depuis ce jeudi aux environs de 18h, Davido passera trois jours dans la capitale malienne avant de s’en voler dimanche pour une nouvelle destination.

FESPACO 2015 : cinq cinéastes maliens au rendez-vous

Créé en 1969, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) se déroule tous les deux ans. Le thème choisi pour cette 24 ème édition est « Cinéma africain : production et diffusion à  l’ère du numérique ». Ce sont au total 134 films qui seront diffusés dont 20 longs-métrages, 22 courts-métrages, 20 documentaires, 9 séries TV, 15 films des écoles de cinéma africaines et 48 films hors compétition ajoutés à  la sélection. Parmi ces centaines de films seulement 86 œuvres cinématographiques seront en compétition dont le Burkina Faso avec le plus grand nombre de productions, 12 films en tout. Cinq films représenteront le Mali à  Ouagadougou. Un fait qui contribue largement à  augmenter les chances de trophée, contrairement à  2013 o๠seul Ibrahima Touré était présent grâce à  son long-métrage « Toiles d’araignées ». Dans la course, ce sont « Délestage électrique » de Karim Koné (Brico Films Formation) dans la catégorie film école, « Dougouba Sigui » de Boubacar Sidibe dans la compétition série TV, « Devoir de mémoire » de Mamadou Cissé dans la compétition documentaire, « Chambre noire » d’Oumar Niguizié Sinenta dans la compétition court métrage et « Rapt à  Bamako » de Cheik Omar Sissoko dans la compétition long métrage. Trois grandes personnalités du cinéma présideront les différents jurys : le réalisateur ghanéen Kwaw Ansah pour la compétition long-métrage, la comédienne Firmine Richard martiniquaise pour la compétition court-métrage et série TV et le réalisateur sénégalais Ousmane William Mbaye pour la compétition documentaire et films des écoles. Rendez-vous le 07 mars pour découvrir le vainqueur de l’étalon d’or de Yennenga, l’équivalent de la Palme d’or à  Cannes; de cette 24ème édition de Fespaco.

Jacques Do Kokou : «C’est la photographie qui m’a amené au cinéma »

Journaldumali.com: Pourquoi avez-vous décidé de créer l’UCECAO? Jacques Do Kokou : Nous nous sommes rendu compte que nous avons besoin d’un marché pour nos produits mais nos Etats pris individuellement ne constituent pas un marché qui pourrait développer le secteur du cinéma. l’idée était de nous réunir dans cette association pour être plus fort. C’’est là  o๠les activités de l’UCECAO ont débuté et nous avons mis en place ce festival qui nous permet de nous retrouver chaque année à  Bamako et à  Nyamina pour essayer de montrer ce que nous faisons et aussi de faire appel au public et aux autorités de pouvoir prendre en compte nos doléances pour que le cinéma ait réellement sa place. Comment atteindre vos objectifs quand des salles de ciné ferment? C’est vrai qu’aujourd’hui, nous n’avons pratiquement plus de salles dans nos pays et il faut que nos autorités puissent effectivement mettre des structures en place. l’Etat ne peut pas tout faire, mais doit créer les conditions ou faliciter les choses pour les entrepreneurs culturels. Dans chaque pays, nous avons une direction de la cinématographie, mais J’ai l’impression qu’elle est plus ou moins dépassée. A chaque fois, on dit que l’Afrique à  d’autres problèmes et pour beaucoup, le cinéma, C’’est comme de l’amusement. Or pour nous le cinéma doit être partie intégrante de l’éducation. On dit qu’une image vaut mille mots. Tout le monde est conscient que l’image voyage plus que les mots. Il ne suffit pas de créer une salle, il faut que ça soit viable. Nous étions dans le cinéma avant les anglophones, je veux parler des Nigérians, maintenant tout le monde parle de Nolywood. C’’est les maux de la société du Nigéria que nous retrouvons, la corruption, le gain facile. à‡a parle aux gens, malgré la barrière linguistique (yoruba, anglais), ils suivent facilement ces éléments. Je pense que le cinéaste a ce devoir de pouvoir faire des films pour conscientiser les populations. Nous devons mettre l’accent sur nos cultures. O๠en êtes-vous avec votre projet de cinéma itinérant ? De 2002 à  2012, J’ai sillonné le Togo pour amener le cinéma à  la population, J’ai pu démontrer qu’il y a des gens qui ont envie de voir des films. Maintenant J’ai laissé le soin à  d’autres personnes de continuer l’oeuvre. Je me suis dis qu’il est bien de projeter des films des autres, mais le Togolais a besoin de voir des films faits par ses compatriotes ou des films dans lesquels on voit des Togolais. Actuellement, ma démarche consiste à  voir comment alimenter ce projet puisque j’ai déjà  le circuit. Vous êtes aussi dans la photographie, sur quoi portent vos œuvres ? C’’est la photographie qui m’a amené au cinéma. C’’est à  l’âge de dix ans que J’ai eu l’occasion d’avoir un appareil photo. J’ai consacré pratiquement toute ma vie au cinéma mais je n’ai jamais laissé la photographie de côté. A partir de cette année 2014, je mets l’accent aussi sur la photographie. Très prochainement je vais sortir un livre de photos intitulé « Togo, mon amour ». C’’est un peu mon parcours photographique, j’ai des photos qui datent des années 70, 80 et 90. l’espoir est-il permis malgré les difficultés que connaà®t le 7è art en Afrique francophone? Le cinéma C’’est surtout une industrie et C’’est là  o๠les Anglophones nous dépassent. Quand je parle d’industrie, sur toute la chaà®ne de fabrication du cinéma, nous avons des corps de métier, et les Anglophones sont arrivés à  structurer tout ça. Par exemple au Nigéria, si tu écris, tu es scénariste, tu n’as pas besoin de faire toi-même ton film, tu le donnes à  un producteur qui trouve un réalisateur, ensuite le distributeur prends le master et cherche à  le multiplier pour inonder le marché. Un film C’’est l’idée, ensuite la réalisation, la distribution, sur tout le long. Aujourd’hui, tous les jeunes qui entrent dans le cinéma se disent réalisateurs. Si tout le monde est réalisateur, qui va produire ? qui va diffuser ? qui va être le propriétaire d’une salle ? C’’est là  o๠je dis, l’Etat doit structurer tout ça. Peut-être au niveau des impôts par exemple. Parce que pour créer une salle, la plupart du matériel vient de l’extérieur, donc l’Etat doit permettre à  celui qui veut créer une salle de la faire. Concernent les jeunes, il y a beaucoup d’écoles de formations mais malheureusement nous n’avons pas les autres corps de métier qui sont aussi indispensables. Dans le métier, il faut se concentrer sur un secteur bien déterminé. Nous avons appris le cinéma avec l’argentique, les jeunes avec le numérique pensent qu’on a plus des choses à  leur dire. Or le numérique n’est qu’un outil de travail, l’art évolue avec la technique, l’écriture doit aussi évoluer, ce n’est pas parce qu’on est des anciens qu’on ne doit pas évoluer. Un artiste qui dit qu’il ne veut plus apprendre est un artiste fini, car le monde évolue, les gens évoluent, le public aussi, donc il faut s’adapter au public. l’espoir est permis mais nous ne devons pas croiser les bras, et attendre que les choses s’améliorent d’elles-mêmes.

Lupita NYONG’O, une kényane à Hollywood

Elle a tout juste 31 ans et est en passe de devenir la nouvelle coqueluche du cinéma américain. Il y a peu, Lupita Nyong’o était encore inconnue du grand public. Mais il aura suffit d’un seul film pour la hisser au statut de star hollywoodienne. Grâce à  sa prestation dans « 12 years A slave », elle vient de décrocher, ce 2 mars, lors de la cérémonie des Oscars, la statuette du meilleur second rôle féminin. Actrice et réalisatrice Lupita Nyong’o est une autodidacte. Il n’y a pas si longtemps, elle était une illustre inconnue. Elle s’était pourtant essayée à  tout sans jamais attirer l’attention des plus grands. Aujourd’hui, grâce à  Steve McQueen et son dernier film événement «12 Years A Slave», il semblerait que son destin soit en passe de changer. Née au Mexique en 1983, de parents, exilés politiques, Lupita a très vite souhaité retourner en Afrique pour retrouver ses racines. Elle y restera définitivement. Du moins, pour un temps. Là -bas, elle commence à  aimer le cinéma, la caméra et tous les métiers qui tournent autour du septième art. Ses premiers pas seront en 2005 lors du tournage de «The Constant Gardener» de Fernando Meirelles. Filmée au Kenya, Lupita en profite pour intégrer l’équipe de Meirelles en tant qu’assistante de production. C’est une certitude, ça y est : elle est passionnée par le cinéma! Elle enchaà®ne alors un rôle dans une mini-série, diffusée sur MTV et très populaire en Afrique, «Shuga», puis s’essaye à  la réalisation avec «In my Genes» en 2009, un documentaire sur huit albinos vivant au Kenya. Une vraie «touche à  tout» jusqu’à  cette chance incroyable que va lui offrir Steve McQueen. Lors des casting pour le film «12 Years A Slave», Lupita Nyong’o arrive à  se démarquer des quelques 1000 autres actrices. Steve Mc Queen dit qu’il a su immédiatement qu’elle serait parfaite pour jouer Patsey, la maà®tresse secrète de Michael Fassbender dans le long-métrage. Résultat: un premier grand rôle au cinéma et une partition saluée par l’ensemble des critiques. En effet, elle a déjà  gagné un Critics Choice Awards et un Screen Actors Guild Awards pour ce rôle de Patsey. Son Oscar du Meilleur second rôle féminin, elle l’a raflé à  de grands noms comme Jennifer Lawrence et Julia Roberts, une habituée de l’Académie. C’est à  une « standing ovation » fournie qu’elle a eu droit. Et, selon les critiques, ce n’est que le début!

Paris fête Nollywood!

Il n’y a pas qu’Asa, la chanteuse nigériane née à  Paris, qui lie la France au Nigeria. Car l’Hexagone a maintenant son propre festival du cinéma nigérian, la Nollywood Week, dont la première édition, du 30 mai au 2 juin, présente sept productions made in Nigeria, toutes inédites en France. Aux commandes de ce festival inattendu, Serge Noukoue, qui a déjà  Âœuvré pour la connaissance du cinéma français au Brésil, et sa bande d’afficionados de films estampillés «Naija». Parmi les milliers de productions qui inondent le marché nigérian chaque année, un grand nombre de «films jetables». Les organisateurs du festival ont donc extirpé, au gré de voyages au Nigeria et de rencontres avec les cinéastes et les producteurs, sept petites «perles». Des films qui ont en commun d’avoir été des succès commerciaux au Nigeria et de posséder les qualités techniques et narratives pour intéresser le public français. Au programme, «une diversité dans les thèmes et le genres», résume Serge Noukoue. Le choix s’est, entre autres, porté sur Inalé, une comédie musicale qui suit les amours contrariées de la fille du roi du peuple Idoma, ou sur le bien moins léger Man on Ground, drame traitant de xénophobie en Afrique du Sud. Dans Last Flight to Abuja (« Aller sans retour »), un énorme succès au Nigeria en 2012, le réalisateur Obi Emelonye, dont la présence au festival est espérée, met, quant à  lui, en scène une catastrophe aérienne… Lisez la suite sur Slateafrique.com en recopiant ce lien dans la barre d’url http://www.slateafrique.com/238723/cinema-nollywood-week-nigeria-paris-films-festival

L’Afrique, le cygne noir de Cannes

Tapis rouge, icônes vivantes, robes et bijoux de créateurs, smoking de grande classe. Pour des millions de personnes dans le monde, Cannes c’est avant tout la fête du glamour. Mais pour les amoureux de la bobine, la grand-messe du cinéma est l’occasion de vivre une quinzaine endiablée entre salles obscurs et événements mondains sur la Croisette. La vile du sud de la France s’anime à  partir de ce 15 mai pour le Festival de Cinéma le plus célèbre du monde, qui porte son nom, Cannes. Cette année encore, de grands noms, de beaux films et des activités plus grandioses les unes que les autres vont faire la une de l’actualité. L’édition 2013 présidée par le réalisateur Steven Spielberg sera marquée sans nul doute par La venue de Leonardo DiCaprio, star de Gatsby le magnifique, du réalisateur australien Baz Luhrmann. Le film sera présenté en 3D ce soir en ouverture du 66e Festival. D’autres stars sont également à  l’affiche avec un palmarès composés de 20 films seront en lice. Ceux-ci sont plus axés cette année sur des histoires intimes que de grands sujets politiques et on promet même et quelques scènes torrides… Les autres membres du jury sont la star australienne Nicole Kidman, l’acteur autrichien Christoph Waltz, le Français Daniel Auteuil ou encore les cinéastes taiwanais Ang Lee et roumain Cristian Mungiu. L’Afrique, petite présence remarquée Sur le papier, la lutte promet d’être rude compte tenu du nombre de talents confirmés et prometteurs retenus par le délégué général Thierry Frémaux: le Danois Nicolas Winding Refn («Only God forgives» avec Ryan Gosling), l’Américain James Gray («The immigrant» avec Marion Cotillard), l’Iranien Asghar Farhadi («Le Passé» avec Bérénice Béjo et Tahar Rahim). L’Afrique est représentée par deux cinéastes. Il s’agit du Tchadien Haroun et du Franco-Tunisien Kechiche. Et avec eux, plusieurs films tournés sur le continent africain. Une cinquantaine de films ont été retenus sur presque deux mille propositions de long-métrages envoyés à  Thierry Frémaux, délégué général de la manifestation, dans l’espoir de figurer dans la sélection officielle du Festival de Cannes. Parmi eux, plusieurs ont été tournés sur le continent africain ou au Moyen-Orient. Surtout, deux longs-métrages de cinéastes originaires d’Afrique seront en lice pour la Palme d’or. Le Tchadien Mahamat-Saleh Haroun réussit l’exploit de figurer pour la deuxième fois en trois ans sur cette liste prestigieuse. Prix du jury en 2010 pour Un homme qui crie, il présentera Grigris, du nom de son héros, un jeune de 25 ans qui veut devenir danseur malgré sa jambe paralysée, mais doit abandonner ce rêve pour se livrer à  divers trafics afin d’aider son oncle malade. Le Franco-Tunisien Abdellatif Kechiche, plutôt habitué de la Mostra de Venise, o๠avaient été projetés La Graine et le mulet et Vénus noire, est quant à  lui pour la première fois à  Cannes. Avec La Vie d’Adèle, changeant semble-t-il complètement de sujet, il raconte une histoire d’amour passionnelle entre une adolescente et une jeune femme aux cheveux bleus, adaptation d’une bande dessinée de la Française Julie Maroh (Le bleu est une couleur chaude, prix du public au festival d’Angoulême en 2010). Projeté le soir de la clôture, Zulu est, lui, hors compétition. Réalisée en Afrique du Sud par le cinéaste français Jérôme Salle, cette adaptation du polar éponyme de Caryl Férey, paru chez Gallimard en 2008, bénéficie d’un casting hollywoodien : l’Africain-Américain Forest Whitaker et le Britannique Orlando Bloom. Le premier a déjà  reçu un prix d’interprétation à  Cannes en 1988 – il incarnait le jazzman Charlie Parker dans Bird de Clint Eastwood – et un oscar pour son rôle d’Amin Dada dans Le Dernier roi d’à‰cosse en 2007. Le second s’est illustré dans les Pirates des Caraà¯bes. Zulu évoque une enquête périlleuse menée par deux policiers, un Zoulou et un Afrikaner, dans les townships du Cap. Un portrait sans concessions de l’Afrique du Sud post-apartheid.

Cinéma : c’est parti pour la 29e édition du Festival International « Vues d’Afrique »

Près de 106 films provenant de 35 pays différents seront projetés entre le 26 avril et le 5 mai 2013. à€ l’affiche de cette soirée d’ouverture, le long métrage « Kinshasa Kids », du réalisateur belge Marc-Henry Wajnberg. Produit par la Belgique et la France, avec le lingala comme langue parlée, Kinshasa Kids raconte l’histoire de la petite Emma qui a été rejetée par sa famille depuis qu’on l’a accusée d’être une sorcière. Elle rejoint ainsi les 30 000 autres enfants considérés par la société de la République Démocratique du Congo comme des pestiférés. Entourée par une petite bande composée de jeunes de son âge, Emma est prise en charge par le musicien Bebson. Tous ensemble, ils feront vibrer les rues de la capitale en formant un groupe de rap. Ce film est le deuxième long métrage du réalisateur Marc-Henri Wajnberg et qui met en vedette la jeune actrice Rachel Mwanza qui a fait une prestation remarquable dans « Rebelle » de Kim Nguyen. Les films sont regroupés en cinq catégories : les sélections internationales Fiction (longs et courts métrages), Documentaire (longs et courts métrages), Afrique connexion (séries, longs et courts métrages), la sélection canadienne et québécoise Regards d’ici et la sélection Prix des droits de la personne. Plusieurs projections spéciales sont également au menu de cette 29e édition : des ciné-apéritifs, des tables rondes, notamment sur le Mali, le printemps arabe et sur des téléséries africaines. Lors de la précédente édition en 2012, le film « Toiles d’Araignées » du réalisateur malien Ibrahima Touré a remporté le prix de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) dans la catégorie «meilleur long métrage».

Le Fespaco consacre le film « Aujourd’hui » du Franco-Sénégalais Alain Gomis

Alain Gomis a reçu l’Etalon d’or de Yennenga, le trophée le plus prestigieux, des mains du président burkinabè Blaise Compaoré lors de la cérémonie de clôture de la 23e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision (Fespaco), devant quelque 15.000 spectateurs réunis au grand stade de la capitale burkinabè. Son film, qui a fait « l’unanimité » au sein du jury des longs métrages, raconte la dernière journée d’un homme qui sait qu’il va mourir et qui erre dans Dakar. Le héros est interprété par l’Américain Saul Williams, acteur et surtout musicien venu du hip hop et connu pour sa verve de slameur. Son rôle quasi mutique lui vaut le prix d’interprétation masculine. L’actrice franco-sénégalaise Aà¯ssa Maà¯ga tient l’un des rôles principaux. « Moi qui suis fait de morceaux de Guinée-Bissau, de France, de Sénégal, je suis très heureux et très fier de pouvoir apporter le premier Etalon d’or au Sénégal », a lancé le réalisateur parisien, très ému, qui avait été révélé par « L’Afrance », film sorti en salle en 2001. « La richesse du cinéma africain, aujourd’hui, c’est sa diversité », a-t-il ajouté, concluant par un tonitruant « vive le Fespaco! » « Aujourd’hui » avait fait partie de la sélection officielle au festival de Berlin 2012. L’Etalon d’argent a été décerné à  « Yema » de Djamila Sahraoui (Algérie), présenté par la présidente du grand jury, la réalisatrice française Euzhan Palcy, comme une « tragédie antique et contemporaine » sur une famille brisée par un attentat islamiste. La cinéaste algérienne, qui tient le rôle principal, était extrêmement émue au moment de recevoir sa récompense pour ce film qui prend une résonance particulière au moment o๠les forces armées franco-africaines combattent au Mali voisin des jihadistes liés à  Al-Qaà¯da. L’Etalon de bronze est allé à  « La pirogue » de Moussa Touré (Sénégal), film sur le drame de l’émigration de jeunes Africains en quête d’Europe. L’auteur a dédié son oeuvre à  « la jeunesse sénégalaise et la jeunesse africaine ». Le numérique en 2015 L’ambiance était à  la fête avec un concert du groupe ivoirien Magic System et un spectacle conçu par le célèbre danseur et chorégraphe burkinabè Seydou Boro, en forme d’hymne à  l’Afrique. Créé en 1969, le Fespaco, qui a accueilli cette année plus d’un millier de cinéastes, comédiens et producteurs, avait innové en confiant pour cette biennale la présidence de tous les jurys à  des femmes. Euzhan Palcy, la réalisatrice martiniquaise de « Rue Case-nègres », s’est félicitée que le festival ait mis les femmes « au centre » et « à  l’honneur ». Une autre grande première viendra à  la prochaine édition en 2015, ont annoncé les organisateurs à  la clôture: la course dans la catégorie long métrage s’ouvrira enfin aux films tournés en numérique, alors que le débat a fait rage durant toute la semaine. Sur la qualité de la cuvée 2013, les avis ont divergé. Si de très beaux films ont été projetés, d’autres semblaient des survivances du cinéma « calebasse » des années 1960-1970, brocardé pour sa façon de véhiculer une image passéiste et misérabiliste de l’Afrique. « C’est dommage que le Fespaco continue de sélectionner des films qui ne devraient même pas être vus dans un festival de quartier », pestait un réalisateur préférant garder l’anonymat, interrogé par l’AFP. En revanche, pour l’un des doyens du Fespaco, le Malien Souleymane Cissé, seul cinéaste à  avoir décroché deux fois la récompense suprême, « on a eu des films de très belle facture sur le plan artistique, technique ».

Clap de fin au Fespaco, jour du palmarès

Après une semaine de films et de fête, le Fespaco, grand festival du cinéma africain de Ouagadougou, s’achève samedi par la remise des prix, dont le prestigieux Etalon d’or de Yennenga, qui récompense le meilleur long métrage. Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision (Fespaco), qui a accueilli pour sa 23e édition plus d’un millier de cinéastes, comédiens et producteurs, se conclut à  partir de 15H00 (locales et GMT) là  o๠il a commencé le 23 février: au grand stade de la capitale burkinabè, dans une ambiance festive. Les stars ivoiriennes du groupe Magic System devraient enflammer le public, de même que le spectacle conçu par le célèbre danseur et chorégraphe burkinabè Seydou Boro, en forme d’hymne à  l’Afrique. Mais le moment le plus attendu sera l’annonce du palmarès. Il départagera les 101 films en compétition dans cinq catégories, o๠tous les jurys étaient – grande première – présidés par des femmes. Le jury des longs métrages, emmené par la Française Euzhan Palcy, réalisatrice martiniquaise de « Rue Case-nègres », décernera le trophée le plus convoité, l’Etalon d’or de Yennenga, à  l’un des 20 films en lice. Ou plutôt seize, quatre films ayant été déclarés hors course pour non-respect du règlement. Ils étaient tournés en numérique et n’ont pas été « kinescopés » (transférés sur pellicule), ce qui a relancé le vif débat sur le numérique dans un festival qui pour l’instant n’admet que le 35 mm dans la catégorie reine. Sur la qualité de la cuvée 2013, les avis divergent. Si de très beaux films ont été projetés, d’autres semblaient des survivances du cinéma « calebasse » des années 1960-1970, brocardé pour avoir véhiculé une image passéiste et misérabiliste de l’Afrique. « festival de quartier »? « C’est dommage que le Fespaco continue de sélectionner des films qui ne devraient même pas être vus dans un festival de quartier », peste un réalisateur qui préfère garder l’anonymat, interrogé par l’AFP. En revanche, pour l’un des doyens du Fespaco, le Malien Souleymane Cissé, seul cinéaste à  avoir décroché deux fois la récompense suprême, « on a eu des films de très belle facture sur le plan artistique, technique ». « C’est une chance de ne pas être du jury de ce festival: il y a au moins une dizaine de films qui peuvent prétendre au prix », assure Narjes Torchani, président de la Fédération africaine de la critique cinématographique (FACC), qui a remis vendredi le Prix RFI (Radio France Internationale) de la critique au long métrage « One man’s show » de Newton Aduaka (Nigeria). Couronné en 2007 au Fespaco, Aduaka, qui vit en France, raconte l’histoire d’un acteur (le Camerounais Emil Abossolo Mbo), qui se découvre atteint d’un cancer et fait le bilan de son existence au milieu des trois femmes de sa vie. Lui aussi déjà  sacré à  Ouagadougou (en 2001), Nabil Ayouch (Maroc) espère également décrocher un second Etalon d’or et succéder à  son compatriote Mohamed Mouftakir, lauréat en 2011 avec « Pégase ». Avec « Les chevaux de Dieu », Ayouch a présenté l’un des films les plus marquants du festival. En écho aux aux attentats sanglants de 2003 à  Casablanca, il évoque la vie dans un bidonville de la cité, o๠des adolescents sont recrutés par des islamistes qui les endoctrinent avant de les envoyer mourir en « martyrs ». Le beau film de Djamila Sahraoui (Algérie), « Yema », traite lui aussi de l’islamisme, un thème qui a une résonance particulière au moment o๠les forces armées franco-africaines combattent au Mali voisin des jihadistes liés à  Al-Qaà¯da.

Fespaco 2013 : clap départ pour le cinéma numérique ambulant

Pour la cinquième fois consécutive, le Cinéma Numérique Ambulant (CNA) participe au Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO). A cet effet il a initié le projet Fespaco classique. Il consiste en la projection de cinq films classiques qui ont connu du succès auprès des publics des villages. A la suite de chaque projection, un débat est organisé autour du film du jour et des films apparentés diffusés par les équipes des CNA. A la fin de chaque film, le réalisateur, les acteurs, les producteurs ou techniciens vont revenir sur le contexte de création du film et ses conditions de tournage et de production. Un critique apportera une analyse sur la place de ce film en tant que classique, donnera des indications par rapport à  son pays de production, son contexte, son esthétique, ainsi que des informations sur la carrière du réalisateur et sa filmographie. Il fera le parallèle entre le film projeté et d’autres films du même genre. Puis des animatrices du CNA présenteront les retours des villageois sur le film projeté et les films africains en général. Elles vont rapporter des témoignages sur la réception de ces films et sur les réactions des populations. Toutes ces informations sont en effet minutieusement consignées dans des cahiers, à  l’issue de chaque projection en plein air. Pour l’année 2013, le CNA a annoncé l’élargissement de son réseau à  d’autres pays, et la création d’une unité «Vidéo Fada» dédiée à  la réalisation de courts métrages de sensibilisation. La structure a procédé au lancement officiel de la base de données que le CNA met en ligne. C’est un espace dédié au stockage d’informations sur les projections, il sera ouvert à  ses partenaires. Une conférence de presse a été donnée à  cet effet. Le Cinéma Numérique Ambulant (CNA) est un réseau international d’associations de cinéma itinérant. Il gère des unités mobiles de projection au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, en France, au Mali, au Niger, au Sénégal et au Togo. Ces cinémas ambulants réalisent des projections en milieu rural et dans les quartiers populaires des zones urbaines. Le CNA apporte des films africains au plus grand nombre, pour permettre une véritable rencontre entre ces œuvres et leurs publics «naturels». Il forme ainsi un public pour les salles de cinéma et participe au développement du sens critique des spectateurs. En 2013, le CNA est composé de: 8 associations de droit local; 15 unités mobiles de projection; 1200 projections par an; 12 millions de spectateurs; 12 ans d’expérience; 50 salariés en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale et en France; une structure de coordination, et le CNA Afrique; un réseau de partenaires et de bénévoles, d’engagements et de valeurs. Créé en 2009, le CNA Afrique ouvre son conseil d’administration à  des personnalités qui soutiennent les Cinémas numériques ambulants depuis plusieurs années et à  des acteurs reconnus de la société civile et culturelle africaine. Sa première grande réunion se tiendra en marge du Fespaco 2013. En Afrique, il est basé à  Ouagadougou, la capitale du cinéma africain. Il rassemble des associations de cinéma itinérant installées dans sept pays en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. La branche Afrique a pour objectif de renforcer et développer le réseau CNA du continent.

Fermeture des salles de cinéma : un grand gâchis culturel au Mali

Les yeux sont rivés sur le 23è Festival panafricain du film et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) au Burkina Faso. Cette grand-messe du 7ème art est un prétexte tout trouvé pour parler du cinéma malien. Nous n’avons pas la prétention de faire un diagnostic exhaustif du cinéma malien, mais plutôt d’en évoquer un aspect non négligeable. Il s’agit de la problématique des salles de cinéma. «Â  Une part du rêve meurt » Les salles de cinéma avaient ceci d’important qu’elles jouaient un rôle important dans la promotion de la culture malienne de façon générale, du cinéma de façon particulière. Les salles étaient le canal idéal de diffusion des œuvres cinématographiques. Aujourd’hui le constat est amer. Presque toutes les grandes salles sont vendues ou fermées depuis le milieu des années 90. El Hadj (Niaréla), El Hilal (Médina-Coura),Rex (face à  la gare ferroviaire), Babemba(Ouolofobougou), SoudanCiné (Dravéla) Rio(Bagadadji), ABC et Lux (Badialan 2) sont autant de salles de cinéma qui ont fait la fierté des cinéphiles bamakois et maliens, du lendemain des indépendances jusqu’à  leur vente-abandon par l’Etat, et qui se retrouvent entre les mains des opérateurs économiques. A leur place trônent désormais des centres commerciaux. C’’est le cas de l’ex cinéma Rex en face de la gare ferroviaire, du cinéma Rio en face de l’Assemblée nationale, du cinéma ABC au Badialan 2. Les salles comme Vox au centre ville et Lux au Badialan 2 et El Hilal à  Médina-Coura battent de l’aile. La salle Babemba a survécu grâce à  son rachat par le groupe Babemba. «Â Réhabiliter le cinéma Soudan » Le Soudan ciné longtemps à  l’abandon doit en principe reprendre sous la houlette de Abderahamane Sissaoko. «Â C’’est dommage de voir ses salles disparaà®tre comme ça. Elles occupaient une grande part dans notre distraction et notre épanouissement culturel », confie, nostalgique, Mariam Coulibaly presque sexagénaire et grande cinéphile. La situation est déplorée par les cinéastes maliens qui y voient le signe patent du peu d’égard des autorités pour la culture. Au cours d’une émission culturelle en 2011, Cheick Oumar Sissoko, l’ancien ministre de la Culture du Mali appelait à  la réhabilitation des salles cinéma pour assurer le rayonnement culturel. Administrateur des Arts et de la Culture, Adama Traoré plaide pour l’élaboration d’une politique culturelle viable qui puisse prendre en charge la problématique des salles de cinéma. Faute de quoi, dit-il, le cinéma malien sera étouffé.

Ouverture du FESPACO 2013 : Quand la politique s’invite au cinéma

Volonté de recentrer le festival sur le cinéma ? Sans doute un peu des deux. Malgré tout, les animations proposées cette année – on retiendra surtout la prestation endiablée de l’artiste nigérian Flavour – ont remporté un certain succès auprès d’un public venu moins nombreux qu’à  l’accoutumée. Aux alentours de 15h samedi après-midi, le stade du 4 août a ouvert ses portes aux burkinabè afin qu’ils viennent fêter le lancement du FESPACO 2013. De 16h30 à  19h, se sont succédé artistes et personnalités politiques afin d’animer cette cérémonie dont le thème « Wakatt » – « le temps », en langue nationale Mooré – aura permis au public présent de faire un bref voyage dans le passé africain grâce aux costumes et coupes de cheveux « rétro » des danseurs. Côté musique, les artistes burkinabè Sana Bob et Greg se sont chargés de chauffer un public, un peu tiède avant l’arrivée de la star nigériane Flavour. Ce dernier, tout de blanc vêtu, a réussi à  électriser la foule – et surtout, disons-le, le public féminin – durant 30 minutes de show pendant lesquelles se sont succédé les tubes et les danses lascives. Le chanteur de « Ashao » s’est même permis une sortie de scène jusque dans les gradins o๠il a été salué par le Premier ministre et les premières dames burkinabè et gabonaise. Parmi les personnalités présentes au Stade figurait le maire de la ville de Ouagadougou. Simon Compaoré, qui prenait la parole pour la dernière fois en tant qu’édile de la capitale à  l’ouverture d’une édition du Fespaco, s’est réjoui de la visibilité dont a bénéficié sa cité grâce au festival. « Le temps passé à  la mairie de la ville de Ouagadougou m’a permis de mesurer l’aura que confère le FESPACO à  la ville », a indiqué Simon Compaoré avant d’ajouter : « notez que le FESPACO est une manifestation à  plusieurs facettes dont sa légendaire rue marchande ». Il a, en outre, souligné la nécessité de redonner au cinéma africain ces lettres de noblesse. Outil d’intégration Une vision soutenue par le Ministre de la Culture et du tourisme, Baba Hama. « Le cinéma est un outil incontournable d’intégration de nos peuples. Il devient donc nécessaire, pour son développement, de mettre en place une véritable industrie » a déclaré ce dernier. Bien que le FESPACO soit, sans conteste, la plus grande manifestation cinématographique du continent africain, il reste encore beaucoup à  faire. « Il est impératif de doter le FESPACO – qui a atteint maintenant sa vitesse de croisière – d’infrastructures fiables et répondant aux normes de la profession » a souligné le ministre de la Culture et du tourisme qui assure que « le gouvernement burkinabè a pris conscience de cela ». Cette 23e édition du FESPACO a pour intitulé : « Cinéma et politiques publiques en Afrique ». Selon Beyon Luc Adolphe Tiao, Premier ministre du Burkina, « cette thématique pourra permettre à  tout le monde de réfléchir à  la relance du cinéma africain, en net recul ces dernières années ». Le chef du gouvernement burkinabè fonde son optimisme sur les multiples vertus du cinéma. « Le cinéma est un vecteur de la promotion des droits, il est aussi un vecteur d’intégration des peuples africains », a-t-il mentionné. Le Gabon, pays invité d’honneur de cette édition est représenté par sa première dame, Sylvia Bongo Ondimba, accompagnée par des membres du gouvernement dont Blaise Louembé, ministre de la culture. « Emerveillé » par la beauté de la cérémonie d’ouverture, le ministre Louembé a pu « féliciter le Burkina pour avoir eu l’initiative de créer le FESPACO et choisi le Gabon comme invité d’honneur ». Pour lui, il est urgent et nécessaire de créer une synergie au plan continental afin de permettre au cinéma africain de remonter la pente. Selon M. Louembé, le président Ali Bongo Ondimba a déjà  « donné des instructions afin que soit mis en place un fond d’aide aux réalisateurs pour la promotion de leurs films au plan national et international ». Son département a donc prévu la construction de salles de cinéma dans toutes les villes afin de faciliter la diffusion des films produits au Gabon. Voilà  de quoi redonner le sourire au cinéma gabonais. Ouverte ce samedi 23 février, la 23e édition du FESPACO se déroulera jusqu’au 2 mars prochain. Projections de films en compétition, rue marchande, nuits du FESPACO ainsi que la cérémonie de libation vont meubler le programme des cinéastes et cinéphiles présents à  Ouagadougou. Placée sous le parrainage de la première dame du Burkina, Chantal Compaoré depuis quelques éditions, le festival a comme invitée d’honneur cette année Salimata Salembéré, ancienne ministre de la Culture du Burkina.

Fespaco 2013 : le Mali à la conquête de « l’Etalon d’Or » du Yennenga

Le festival panafricain du film de Ouagadougou promet de belles images. Au total, 101 films de 35 pays seront en compétition officielle dans différentes catégories : longs métrages, courts métrages, documentaires, séries télévisées à  cette 23è édition, dont le thème est « Cinéma africain et politiques publiques en Afrique ». En conférence de presse, Baba Hama, ministre de la Culture et du Tourisme a surtout insisté sur la nécessité de réfléchir aux moyens de développer le cinéma africain et par extension burkinabè. Le Mali en compétition pour l’Etalon d’Or du Yennenga Cette année, le Mali sera représenté au Fespaco avec 4 films majeurs. Il s’agit de deux films dans la catégorie télévision : « Les Concessions » de Ladji Diakité, Léopold Togo, Ibrahim Touré, Abdoulaye Dao, Madjé Ayité et produit par le CNCM, et « Les Rois de Ségou » (saison 2, et une série de 20 épisodes de 26 minutes) de Boubacar Sidibé. Dans la catégorie documentaire, le film « Hamou-Beya » (pêcheurs de sable) défendra les couleurs du Mali. Côté long métrage, le Mali se lance à  la conquête de l’Etalon d’or de Yennega avec l‘œuvre «Toiles d’araignées » du réalisateur Ibrahim Touré. Transposition du roman sur l’écran noir, «Toiles d’araignées » est un récit époustouflant qui plonge dans les affres du régime de l’ex-dictateur Moussa Traoré. Mais « Toiles d’araignées », C’’est aussi le titre du roman autobiographique d’Ibrahim Ly. Jeune professeur de mathématiques, militant contre l’arbitraire, pour la justice sociale, les droits et les libertés, il devient membre d’un regroupement clandestin de l’époque appelé le PMRD (Parti malien pour la révolution démocratique) o๠se trouvaient des patriotes engagés dans la lutte contre la junte militaire au pouvoir à  Bamako. Nous sommes dans les années 1970. Financer le cinéma africain Fête du cinéma et des réalisateurs, le festival de Ouagadougou, au-delà  des projections, entend promouvoir l’entreprenariat culturel grâce à  la mise en place d’un mécanisme de soutien technique et financier. Sur le plan du tourisme, le gouvernement a également annoncé la création d’un label qualité destinés aux hôtels du Burkina. Si le festival brasse du monde, se pose encore et toujours la problématique des salles de cinéma qui n’en finissent plus de fermer en Afrique. Ouagadougou peut s’enorgueillir d’en posséder encore de belles comme le ciné Neerwaya, Oubry ou encore le Burkina en plein centre ville. C’’est dans ces lieux cultes que les aficionados du cinéma verront de belles œuvres cinématographiques.

« Toiles d’araignées » : Sur les traces de l’histoire politique du Mali.

Après le premier long métrage historique intitulé «Â Da Monzon : la conquête de Samanyana », le Centre national de la cinématographie du Mali revient sous les feux des rampes avec une nouvelle création d’un autre genre : l’adaptation du roman à  l’écran. l’exercice est osé pour Ibrahim Touré, et l’intention est à  saluer, car la tâche était délicate. La projection en avant-première du film «Â Toiles d’Araignées » sous la président Dioncounda Traoré, a été toute une émotion. Au C’œur de la répression sous Moussa Traoré « Toiles d’Araignées » est le titre du roman autobiographique d’Ibrahim Ly. Jeune professeur de mathématiques, militant contre l’arbitraire, pour la justice sociale, les droits et les libertés, il devient membre d’un regroupement clandestin de l’époque appelé le PMRD (Parti malien pour la révolution démocratique) o๠se trouvaient des patriotes engagés dans la lutte contre la junte militaire au pouvoir à  Bamako. Nous sommes dans les années 1970. Arrêté par la police du CMLN (Comité malien de libération nationale) pour ses activités politiques, en l’occurrence la distribution d’un tract de dénonciation du régime et de la mascarade de consultation référendaire sur le projet de Constitution en 1974, cet objecteur de conscience à  la silhouette frêle, mais à  l’âme trempée, au caractère ferme et résolu, va être déporté à  Taoudénit. Dans ce bagne de triste réputation (o๠a passé l’ancien président du Mali Modibo Keà¯ta), il va vivre les affres de la prison, dans les pires conditions carcérales que réservaient les putschistes à  l’époque à  leurs adversaires et opposants. Bien après, il sera, par mesure de « clémence », transféré à  Niono à  une centaine de kilomètres de Ségou, avant sa libération en 1978. Cela, après quatre années de martyrs dans les geôles de la soldatesque. Un récit époustouflant de 92 minutes à  vous couper le souffle, ce film est un chef d’œuvre. « Un travail de professionnel » Pour un coup d’essai, le producteur a réussi un coup de maà®tre. Le produit obtenu est d’une remarquable facture. Et les critiques du cinéma sont formels : « C’’est une œuvre de qualité, travaillée avec rigueur ». Du jeu des acteurs dans l’interprétation des rôles, à  la composition musicale de génie signée par le maà®tre du solfège, Cheick Tidiane Seck, en passant par les décors, les costumes, les maquillages, la lumière, etc. le produit est tout simplement excellent. Le film d’Ibrahima Touré est à  la fois un témoignage à  charge, mais également revêt une vision humaniste. l’adaptation cinématographique de « Toiles d’Araignées » d’Ibrahima Ly nous fait revivre des pages sombres des dictatures africaines qui ont scellé le destin de nos peuples, avec le musellement des voix de conscience et l’écrasement brutal de toute velléité de contestation. On comprend ainsi l’émotion suscité chez le président de l’Assemblée nationale, qui a présidé la projection en avant-première de ce film sur invitation du ministre de la culture. l’ancien bagnard qu’il est, sait ce que cinéaste met sur écran. Il se souvient des terribles époques décrites par le film. Pour Dioncounda Traoré, au-delà  de l’émotion, « Toiles ‘d’Araignées » est un témoignage fidèle d’une autre époque de notre histoire. « Il rappelle les pages douloureuses de notre indépendance », rappelle-t-il. Avant de rendre un vibrant hommage aux martyrs de l’époque Moussa Traoré. « Ils ont sacrifié leurs vies pour que le Mali d’aujourd’hui soit » a conclut le président de l’Assemblée nationale. Qui a salué le travail artistique de l’œuvre. Un film à  voir absolument !

Le téléfilm  » Les Concessions » bientôt sur écran

Initiative du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM), «Â Les concessions » est une saga de 52 épisodes de 26 mn, imaginée par un collectif d’auteurs du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Togo. Le scénario du film a été écrit par Idi Nouhou, Oumar Wiguizié Sinenta, Mahamadou Tindano, Ingrid Agbo et Sitou Ayité sous l’encadrement de Bernard Skira du CIFAP. Le coup d’envoi de la réalisation de cet important projet cinématographique a été donné le 2 mars dernier à  Ouagadougou, dans la capitale burkinabé en marge des projections de la 22ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Synopsis Ouaga 2000, dans une villa située à  quelques mètres des magasins de la Présidence du Faso, artistes comédiens, techniciens et administrateurs du cinéma, venus du Mali, du Burkina Faso et dans une moindre mesure du Niger et du Togo, s’étaient donnés rendez-vous, ce 2 mars 2011, pour participer au premier coup de clap du tournage des 8 premiers épisodes de la série télévisée. l’action se passe principalement à  Bamako, Ouagadougou, Niamey et Lomé. Après le premier coup de clap suivi de l’enregistrement de  29 épisodes sur les 39 qui doivent être réalisés au Mali, la 22ème édition du FESPACO avait été mis à  profit les initiateurs pour lancer le démarrage du tournage des 8 épisodes à  réaliser en deux semaines au Burkina Faso. Cela, en attendant la phase de réalisation des trois épisodes du Niger et les deux épisodes du Togo. Six mois après, le projet se concrétise avec la fin des tournages le mois dernier. La diffusion de cette fera bientôt, sans doute, l’attraction des amateurs des écrans noirs. Pour Moussa Ouane, directeur général du CNCM, l’initiative malienne a pour but de répondre au souci fondamental de donner la chance aux jeunes d’embrasser les métiers de cinéma. Cette initiative, dira-t-il, a été voulue comme un moyen de raffermissement des liens de collaboration entre un certain nombre de professionnels de la sous région. l’intégration à  travers les écrans «Â Les Concessions » est un film produit au Mali par Moussa Ouane en sa qualité de Directeur général du CNCM, au Burkina par Gervais Kwéné, producteur et administrateur de «Â Artistes production » et au Togo par «Â Grâce universal production ». La réussite du projet doit à  l’intérêt accordé par les artistes. Qui, au nom de «Â Artistes production », avait invité à  travers Gervais Kwéné, les autorités à  suivre cette initiative du CNCM. Pour sa part, le professeur Elikia Mbokolo, qui était l’invité d’honneur du 22ème FESPACO, avait constaté qu’après toutes les grandes gloires du cinéma africain, la grande question que tout le monde se pose, est de savoir ce qui est fait en faveur de la jeunesse pour qu’elle embrasse ce secteur si nécessaire pour le développement du continent. «Â Je suis content de voir tous les jeunes qui sont-là Â », avait-il déclaré. Avant de les inviter à  avoir le courage de «Â monter sur les épaules des anciens pour voir plus loin et pour aller plus loin ». «Â Votre initiative me rassure qu’au delà  des discours politiques qu’il y a des initiatives qui poussent à  l’intégration en Afrique », avait conclu l’invité d’honneur de la 22ème édition FESPACO.