COP 28 : le Mali cherche la bonne température

Le Mali fait partie des 20 pays les plus vulnérables au changement climatique, selon l’index Notre Dame Global Adaptation Initiative (ND-Gain). Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), en Afrique de l’Ouest, il est prévu une augmentation de la température moyenne de 3,3°C d’ici 2 100. Elle pourrait atteindre 4,7°C dans la moitié nord du Mali. Le changement climatique frappe donc durement les plus pauvres et les plus vulnérables. C’est pourquoi il est attendu des décideurs réunis à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre 2023, pour la COP 28, des mesures concrètes pour répondre à la menace immédiate.

Canicules, sécheresses, inondations, pluies torrentielles ou tempêtes, les phénomènes extrêmes dus au changement climatique se sont multipliés par 5 dans le monde entre 1970 et 2019, selon l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Outre les dégâts environnementaux, ces catastrophes ont négativement impacté le taux de mortalité et l’économie. Environ 2 millions de décès dus à ces catastrophes ont été enregistrés en 50 ans. Des chiffres qui ont évolué d’environ 170 morts par jour au début des années 1970 à 40 aujourd’hui.

Sur le plan économique, les pertes liées au changement climatique ont été multipliées par 7 les 50 dernières années dans le monde. Aux États-Unis, ces évènements ont coûté plus de 2 000 milliards de dollars pour la même période. Un coût qui, selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), pourrait atteindre entre 140 et 300 milliards de dollars par an pour les pays en développement dans les prochaines années.

Vulnérabilité accrue

Le Mali fait face depuis plusieurs décennies aux impacts de la dégradation des conditions climatiques. Désertique sur une large partie de son territoire, il compte 124 millions d’hectares, dont 60% de désert, 4% de forêts potentielles et 36% de terres utilisables pour l’agriculture et l’élevage. Estimée à plus de 22 millions d’habitants en 2022, sa population vit principalement en milieu rural et enregistre un taux de croissance annuelle de 3,3%. L’économie, essentiellement basée sur l’exploitation des ressources naturelles, accroît la dépendance aux aléas du climat. L’agriculture et l’élevage représentent respectivement 16,2% et 15,2% du PIB, le sous-secteur forêt 7,2% et la pêche 5%, selon les données de l’INSTAT.

La hausse de températures, les sécheresses, les inondations, les vents forts et les vents de sable sont des manifestations visibles de l’impact négatif du changement climatique sur l’environnement au Mali. Selon l’Évaluation environnementale intégrée au Mali (EEI), réalisée en 2022 conjointement par le PNUD et le PNUE en collaboration avec le gouvernement, les parties prenantes onusiennes et la société civile, les projections montrent que la température de l’air au Mali pourrait augmenter de 2,0°C à 4,6°C d’ici 2080 par rapport aux niveaux préindustriels. D’après les mêmes constats, le pays connaît depuis 2005 une période relativement riche en pluies. Mais celles-ci sont plus irrégulières et respectent moins la saisonnalité. En outre, elles s’accompagnent généralement d’inondations qui causent d’énormes dégâts et font des victimes. Même s’il demeure des incertitudes quant à l’évolution de la pluviométrie, en raison de sa grande variabilité, les estimations de Mali Météo font état d’une diminution de la pluviométrie de 22% sur la période 1950 – 1970 et entre 1971 et 2000, d’après une étude réalisée en 2011. « Depuis 10 à 15 ans, l’isohyète 1 500 mm a disparu, Bamako et ses environs ont connu une sahélisation et les zones désertiques et semi-désertiques ont progressé jusqu’à la latitude de Mopti (14°31’N) ».

La croissance démographique et l’augmentation de la pression sur les ressources naturelles accentuent la dégradation de l’environnement au Mali. Les superficies agricoles ont connu une augmentation annuelle de 8% entre 1984 et 2020. Le système, essentiellement extensif, se fait donc au détriment des espaces forestiers et des pâturages. Les faibles rendements ne permettent pas de couvrir tous les besoins et l’utilisation de produits phytosanitaires contribue non seulement à dégrader la santé humaine mais constitue un facteur supplémentaire d’érosion des sols, de pollution des eaux et de destruction de l’écosystème. L’agriculture irriguée est la principale consommatrice d’eau, avec 97%.

Ces facteurs climatiques, combinés à un contexte sécuritaire dégradé depuis 10 ans, contribuent à une forte urbanisation et à ses conséquences sur la diminution des espaces naturels autour des villes, ainsi qu’aux insuffisances dans la gestion des déchets solides et liquides. De 600 000 en 1960, la population urbaine est passée à 9 millions en 2020 et représente 44% de la population totale.

Solutions collectives

Même si les plus touchés ne sont pas les plus grands pollueurs, nous sommes « tous responsables, même à des degrés divers », de la planète qui souffre, explique Berthé Minian Bengaly, Directrice du Centre international pour le conseil (CICF), spécialisé en accompagnement et formation dans les domaines de la finance durable, de la sécurité et du changement climatique au Mali depuis 2010.

Puisque « les conséquences concernent tout le monde », les solutions doivent être globales. L’une des raisons de la COP, qui réunit les acteurs publics et privés. Engagée dans la sensibilisation, surtout du secteur privé, pour la prise en compte de la pertinence du changement climatique, l’organisation s’attèle à accompagner les « entreprises à changer de modèle économique » pour s’approprier des innovations liées au changement et les mettre en œuvre dans les chaînes de production.

Pour la Présidente du CICF, la COP 28 est surtout l’opportunité pour les pays en développement de se faire entendre et de mettre en œuvre la responsabilité collective. Il s’agit de nouer des contacts afin que le secteur privé puisse bénéficier des fonds disponibles, dont souvent il n’a pas connaissance ou ne sait pas comment y accéder. L’occasion est bonne pour « faire des prospections, voir le bon créneau pour être éligible et préparer l’adaptation. Car on ne peut plus évoluer de manière classique », conclut-elle.

Également présente à la COP 28, Fatoumata Boubou Koita est la Présidente du Mouvement Mali Propre (MMP), fondé en 2018. L’organisation évolue dans les domaines de la sensibilisation et de l’éducation environnementale, la communication et l’entrepreneuriat vert.

Faisant le constat qu’au Mali l’insalubrité, avec une prédominance des déchets plastiques, est un fléau qui contribue à cette dégradation de l’environnement et menace la vie des animaux, elle ne se contente d’un rôle d’observatrice. Le mouvement prépare 3 activités et envisage des projets capables d’aider les jeunes et les entreprises afin de créer une synergie d’action avec le Sahel et le monde. Le « Green circle » est destiné à faire partager les expériences et à proposer des solutions vertes. Le MMP prévoit aussi une mobilisation éducative pour participer au renforcement de capacités, parce qu’en la manière les innovations sont permanentes et qu’il faut s’en inspirer pour les adapter à notre contexte. Le film « Gnaman », « Des ordures en or ou comment transformer les déchets en richesse », sera présenté au public. Une manière d’envisager la création d’une chaîne de valeur et de réunir les acteurs « pour faire des déchets une nouvelle alternative pour créer des emplois ».

Investissements durables

Les banques multilatérales de développement ont souscrit à une déclaration commune le 3 décembre 2023 lors de la COP 28 à Dubaï. Elles se sont engagées à renforcer leur collaboration avec leurs clients, partenaires au développement, société civile et secteur privé, afin de réduire la pauvreté et les inégalités et de faire face aux crises. Déterminées à renforcer leur « ambition climatique », les banques se disent « prêtes » à « consolider les progrès et les résultats majeurs obtenus au cours de l’année écoulée ». Ainsi, en 2022, elles ont conjointement engagé 61 milliards de dollars de financement climatique pour les économies à revenu faible et intermédiaire, soit une hausse de 18% par rapport à 2021, et près de 100 milliards de dollars dans toutes les économies où elles opèrent.

Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, le financement de l’adaptation représente 37% de cette somme et le cofinancement climatique a atteint 46 milliards de dollars, dont 15 milliards provenant de la mobilisation de financements privés.

COP 28 : un rendez vous crucial pour la planète

La Conférence des Parties à la Convention – Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (COP 28) se tient du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï. Pour les Nations Unies, l’action climatique ne peut plus attendre, car les températures de la planète ont atteint des niveaux records et que les phénomènes météorologiques extrêmes perturbent un peu partout la vie des populations. C’est donc « une opportunité unique de rectifier le tir », en accélérant le rythme des mesures à prendre.

La COP 28 fera le bilan des actions entreprises depuis l’Accord de Paris de 2015 et planifiera les actions à envisager. Selon les données scientifiques, pour préserver un climat vivable, la production de charbon, de pétrole et de gaz doit diminuer rapidement et la capacité mondiale d’énergies renouvelables (éolienne, solaire, hydraulique et géothermique), doit tripler d’ici 2030. Dans le même temps, le financement de l’adaptation et les investissements pour la résilience doivent augmenter.

Rencontre cruciale

La Conférence de Dubaï ne peut pas être une conférence de plus. Elle doit être un tournant où les pays se mettront d’accord sur les mesures strictes à adopter en faveur du climat, mais aussi sur la manière dont ces mesures seront mises en œuvre, et évalueront les progrès réalisés pour l’atteinte des objectifs de Paris en termes d’atténuation, d’adaptation et de financement.

À Dubaï se conclura le premier Bilan mondial, débuté à Glasgow lors de la COP 26. Le processus doit permettre aux pays de mesurer ce qui reste à faire et les inciter à des plans d’action climatique ambitieux et accélérés. Les enjeux sont la santé et le bien-être de notre planète, alerte l’ONU.

« La banquise de l’Antarctique est à son plus bas niveau. De nouveaux chiffres montrent qu’en septembre elle était inférieure de 1,5 millions de kilomètres carrés à la moyenne de la période de l’année, une superficie à peu près égale à la taille du Portugal, de l’Espagne, de la France et de l’Allemagne réunis ». Mais le monde entier  est concerné, « parce que ce qui se passe là-bas a des impacts à des milliers de kilomètres », relève le Secrétaire général de l’ONU. Plus d’un siècle d’utilisation non rationnelle des énergies et des terres a donc entraîné un réchauffement de 1,1°C par rapport aux niveaux préindustriels. Chaque augmentation du réchauffement est susceptible d’aggraver les phénomènes météorologiques extrêmes, comme la chaleur et les inondations, et entraîner des changements climatiques irréversibles.

Sommet africain sur le climat : la déclaration de Nairobi adoptée

Ouvert le lundi, le premier sommet africain sur le climat a pris fin hier mercredi. Il s’est achevé par l’adoption de la déclaration de Nairobi qui est destinée à concrétiser le potentiel du continent dans une croissance verte.         

Ce premier sommet africain sur le climat visait à mettre en valeur les ressources inexploitées pour les énergies renouvelables, afin de permettre aux pays africains de se développer économiquement tout en participant à la lutte contre le réchauffement climatique, dont ils sont une des principales victimes. Les dirigeants africains ont appelé hier mercredi la communauté internationale à les aider à faire fructifier le potentiel du continent dans la lutte contre le réchauffement climatique, via des investissements et une réforme du système financier international, en clôture d’un sommet historique

« L’Afrique possède à la fois le potentiel et l’ambition d’être un élément essentiel de la solution mondiale au changement climatique », affirment les participants dans leur déclaration finale commune, baptisée « Déclaration de Nairobi ». Ils ont ajouté qu’il faudra une nette augmentation des financements pour libérer son potentiel à une échelle susceptible de contribuer de manière significative à la décarbonations de l’économie mondiale. Lesdits participants demandent notamment pour cela une nouvelle architecture de financement adaptée aux besoins de l’Afrique y compris la restructuration et l’allégement de la dette, dont le fardeau pèse lourdement sur leurs économies.

Un total de 23 milliards de dollars d’investissements internationaux ont également été promis durant les trois jours de sommet, a déclaré le président du Kenya, William Ruto, dont 4,5 milliards de dollars (4,1 milliards d’euros) venant des Emirats arabes unis pour les énergies propres en Afrique.

Selon le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat, cette déclaration de Nairobi, adoptée à l’unanimité, servira de base à la position commune de l’Afrique dans le processus mondial sur le changement climatique jusqu’à la COP28 et au-delà.

 

Youth save the planet : Le climat en débats

Du 14 au 16 mai 2018, des jeunes de la planète entière ont répondu à l’appel de l’UNESCO, à Paris, dans le cadre du programme d’éducation au développement durable (EDD). Ils étaient invités pendant trois jours à partager leurs expériences d’engagements et leurs propositions de solutions pour le climat.

Les séances de travail se sont partagées entre tables-rondes, exposés, présentations de projets et workshops autour des propositions les plus pertinentes. Il s’agissait d’énumérer les problématiques, de répertorier des solutions responsables face au changement climatique via l’éducation et de réfléchir au concept de justice climatique, entre autres sujets.

Cette conférence s’inscrivait en amont de nombreuses séances de travail entre acteurs des différentes régions du monde. Elle a regroupé des jeunes des quatre coins de la planète pour penser avec des spécialistes la meilleure éducation possible en matière de développement durable. Car l’éducation comme actrice incontournable de la transition énergétique et du développement durable est l’objectif de la Conférence des Nations Unies depuis 1992. En marge de la Décennie dédiée au programme (2005 – 2014), l’UNESCO avait lancé son Programme mondial sur l’éducation pour le développement durable à Aichi, au Japon, en 2014. Le choix était, dans la phase initiale des cinq ans qui suivaient la Décennie, de fonder le plaidoyer et la sensibilisation pour la planète sur la mobilisation de la jeunesse mondiale pour accélérer la définition et la mise en œuvre de solutions durables au niveau local.

Les différents participants des différentes régions du monde ont donc présentés pendant les trois jours de la rencontre au siège de l’UNESCO à Paris, leurs leviers d’actions. Lors de cette session de mai 2018, qui devait au préalable se tenir au Costa Rica, le Mali comptait une seule participante, Dia Sacko, qui a défendu le mercredi 16 mai la cause de l’urgence climatique au Sud du Sahara, à travers l’assèchement prématurité du fleuve Niger. Organisés dans un collectif pour la sauvegarde du fleuve, long de 4 184 km, autour du hastag #SaveFleuveNiger, des jeunes africains ont mené une première action d’alerte sous la forme d’une pétition qui avait déjà recueilli 4 200 signatures deux semaines après son lancement.

Youth save the planet se veut un large regroupement de networking, un vaste réseau de jeunes du monde entier engagés pour le climat et qui veulent porter de concert les préoccupations communes d’une planète en réchauffement graduel.

COP23 : la jeunesse malienne sensibilisée

En vue de faire part au grand public, en particulier aux jeunes du Mali des grandes décisions et des résultats de la 23ème conférence des parties (COP23) tenue  il y a un peu moins de quatre mois à Bonn en Allemagne, l’association Climates Mali a organisé ce jeudi 1er mars 2018 au Centre Régional d’Energie Solaire (CRES) de Badalabougou, un atelier dénommé « Restitution de la COP23 à La jeunesse malienne ».


Le Mali, a participé en novembre 2017 à la COP23 en Allemagne. Tenue à Bonn, cette COP avait la particularité d’être pour la première fois présidée par une nation très en proie aux changements climatiques, les iles Fidji. Elhadj Dr Birama Diarra, directeur application météorologique et climatique faisait partie de la délégation malienne qui a pris part aux négociations. Au cours de l’atelier de ce jeudi, il a exposé les grandes lignes à l’assistance. « Il est de notre devoir, en tant que négociateur parlant au nom du pays de faire cette restitution à toutes les couches de développement du Mali, à commencer par les jeunes » a-t-il souligné d’entrée avant d’enchaîner avec les principaux enjeux de la COP 23 qui étaient entre autres de préparer pour l’année 2018 les dialogues « Talanoa » de facilitation sur l’accord de Paris, la poursuite des efforts pour une action plus ambitieuse des États afin de réduire l’écart entre les objectifs de l’accord de Paris et les actions menées.
Résultats
Quant aux résultats issus de la COP23, Elhadj Dr Birama Diarra explique : « 31 décisions ont été adoptées dont les principales sont l’achèvement du programme de travail de l’accord de Paris et le lancement sur la facilitation de 2018, la mise en œuvre et l’ambition pré-2020, le fonds d’adaptation pour servir l’accord de Paris, l’opérationnalisation des communautés locales et les plateformes populaires, le renforcement des capacités y compris le genre et les jeunes dans les pays en développement. » Il expliquera par la suite qu’en tant que négociateur, il ne s’agissait pas de mettre spécifiquement le cas du Mali dans les débats, mais défendre un système, un ensemble dans lequel notre pays pourrait se retrouver et en profiter. À la sortie de l’atelier, la présidente de Climates Mali, Safiatou Sékou Traoré s’est dite satisfaite du déroulement tout en envoyant un message à l’ensemble de la jeunesse malienne. « Nous les invitons à partager les informations reçues aux autres jeunes afin que tous les jeunes maliens soient au même niveau d’information que les autres du monde et à s’impliquer davantage dans les actions de lutte contre le changement climatique ».

ClimatesMali : les soldats de la lutte climatique

En 2014, le Mali est le premier pays africain à accueillir un bureau de CliMates, association internationale de jeunes bénévoles qui a pour mission de former les jeunes à devenir des acteurs du changement pour relever le défi climatique. Alors même qu’ils avaient acquis de solides expériences dans la lutte contre le changement climatique grâce au projet COP In My City, exécuté à Bamako et dans les régions, les membres décidèrent de se lancer dans de nouvelles aventures. Ainsi, le réseau ClimatesMali vit le jour. Son objectif : apprendre à la jeunesse malienne les techniques de simulation des négociations sur le changement climatique. « La survie de la planète dépend de la jeunesse. Il faut donc l’informer et la sensibiliser sur son rôle. C’est ce que nous faisons lors des simulations », explique Amadou Flassouna, président du réseau. Il s’articule autour de plusieurs projets tels que : l’éducation environnementale, la protection, le reboisement, l’assainissement et bien sûr les simulations. L’association organise après chaque grand rendez-vous des COP, une restitution à l’endroit de la jeunesse. Ce fut le cas pour la COP21 à Paris et la COP22 à Marrakech au Maroc. L’objectif est selon M. Flassouna de susciter l’engouement des jeunes à s’intéresser aux sujets qui touchent l’environnement. À ce jour, ClimatesMali a organisé plusieurs séances de formation sur la problématique environnementale. Sans compter le sommet dit Jeunesse verte, organisé depuis deux ans à l’occasion de la Quinzaine de l’environnement. ClimatesMali a également organisé en 2015 une COP universitaire à Bamako et à Koulikoro.

 

3 questions à Seyni Nafo, Ambassadeur Climat du Mali

 

Quelle est la place qu’occupe le Mali aujourd’hui concernant le climat dans le concert des nations ?

Nous sommes des acteurs de premier plan, puisque nous présidons le groupe de négociateurs africains. Nous en sommes également le porte-parole depuis 2011. Nous sommes au cœur de la stratégie et du positionnement de l’Afrique sur ces questions. Nous avons été l’un des premiers pays à mettre en place un fonds climat en Afrique. Donc nous sommes bien placés pour jouer le rôle que nous jouons.

Comment se décline concrètement ce positionnement sur le terrain ?

Par an, nous mobilisons 50 millions de dollars au minimum sur le plan international pour financer des projets d’adaptation. Et ce dans plusieurs domaines : l’agriculture et la production des énergies renouvelables, entre autres.

De cet engagement a-t-il découlé une évolution dans la compréhension de ces questions par les décideurs et le citoyen lambda ?

De la part des décideurs, je pense qu’il y a une prise de conscience. Ma nomination en est la preuve la plus visible. Le fait d’avoir un conseiller spécial auprès du chef de l’État chargé du climat prouve que ces questions ont de l’importance. Pour les populations, je pense que les médias ont un rôle important à jouer dans le cadre de la sensibilisation. Nous sommes les techniciens mais nous voulons collaborer avec tous les médias. Je pense qu’il faut un travail de fond à mener dans le cadre de la pédagogie.

Climat : la Chine et l’Europe inquiètes avant l’annonce de Trump

La Chine et l’Union européenne ont vigoureusement défendu jeudi l’accord de Paris sur le climat à quelques heures d’une annonce du président Donald Trump qui selon les médias américains pourrait annoncer une sortie de son pays.

« La Chine va continuer à mettre en oeuvre les promesses faites lors de l’accord de Paris » conclu en décembre 2015 pour limiter le réchauffement climatique, a promis le chef du gouvernement chinois Li Keqiang à Berlin, après une rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel.

« Mais bien sûr, nous espérons aussi le faire avec la coopération des autres », a-t-il ajouté, dans une allusion aux menaces de sortie du président des Etats-Unis.

Consensus scientifique autour du réchauffement climatique. / AFP

Consensus scientifique autour du réchauffement climatique. / AFP

Pékin avait été, avec l’administration américaine alors conduite par Barack Obama, l’un des principaux artisans de cet accord historique dans lequel 196 pays se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, ambitionnant de limiter la hausse des températures à 1,5 degré par rapport aux niveaux préindustriels et ses effets potentiellement dévastateurs.

Mme Merkel, sans s’exprimer sur la décision de Donald Trump attendue à 19H00 GMT, s’est « réjouie que la Chine se tienne à ses engagements sur l’accord sur le climat ». Et les deux responsables ont insisté pour dire qu’ils étaient favorables à un « ordre mondial basé sur des règles ».

Les responsables de l’Union européenne ont adopté un ton moins diplomatique à l’encontre de M. Trump.

– ‘N’envenimez pas le climat’ –

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a exhorté le président américain sur un ton ironique à ne pas abandonner l’Accord de Paris. « S’il vous plaît n’envenimez pas le climat (politique) », a-t-il tweeté.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a lui jugé un éventuel retrait inacceptable.

« Je suis un partisan de la relation transatlantique mais si le président américain devait dire dans les prochaines heures qu’il veut sortir de l’Accord de Paris alors il serait du devoir de l’Europe de dire: cela ne va pas comme ça », a-t-il déclaré lors d’une conférence mercredi soir en Allemagne.

Le président américain Donald Trump à Washington, le 31 mai 2017 / AFP

Le président américain Donald Trump à Washington, le 31 mai 2017 / AFP

« Dans un texte de loi et dans les accords internationaux, tout ne relève pas des informations bidons », a ajouté M. Juncker, dans une allusion aux accusations récurrentes de Donald Trump contre les « fake news ».

« J’annoncerai ma décision sur l’accord de Paris jeudi à 15h00 (19h00 GMT). Dans la roseraie de la Maison Blanche. RENDRE SA GRANDEUR A L’AMERIQUE! », a tweeté mercredi soir M. Trump, reprenant son slogan de campagne.

Selon des médias américains, un retrait de l’accord est probable.

Depuis son arrivée au pouvoir, M. Trump affiche sa volonté de donner un coup de pouce aux énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) au nom de la défense des emplois américains.

Un retrait américain serait une déflagration, 18 mois après cet accord historique, alors que les Etats-Unis font partie avec la Chine des deux principaux émetteurs de gaz à effet de serre de la planète.

Dans la foulée de la rencontre de Berlin jeudi matin, l’Union européenne et la Chine doivent réaffirmer leur soutien à ce texte lors d’un sommet à Bruxelles jeudi après-midi et vendredi, a indiqué un dirigeant européen sous couvert d’anonymat.

– Signaux contradictoires –

La question a profondément divisé le sommet du G7 qui vient de s’achever en Italie, tous ses participants, à l’exception du président américain, ayant réaffirmé leur engagement envers ce texte.

L'accord de Paris sur le climat / AFP

L’accord de Paris sur le climat / AFP

Pendant sa campagne, l’homme d’affaires avait promis d' »annuler » cet accord. Mais depuis son installation à la Maison Blanche, il a envoyé des signaux contradictoires, reflets des courants contraires qui traversent son administration sur la question climatique mais aussi, au-delà, sur le rôle des Etats-Unis dans le monde et leur rapport au multilatéralisme.

Le patron de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), Scott Pruitt, s’est ouvertement prononcé pour une sortie de l’accord, jugeant qu’il était « mauvais » pour l’Amérique.

Le monde des affaires s’est, dans sa grande majorité, prononcé pour un maintien au sein de l’accord de Paris. Une douzaine de grands groupes, parmi lesquels le pétrolier ExxonMobil, le géant de l’agrochimie DuPont, ou encore Google, Intel ou Microsoft, ont pressé Donald Trump de ne pas en sortir.

Concrètement, Donald Trump pourrait invoquer l’article 28 de l’accord de Paris, qui permet aux signataires d’en sortir, mais, en raison de la procédure prévue, cette sortie ne deviendrait effective qu’en 2020. Une autre solution pourrait être de sortir purement et simplement de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (Cnucc).

Une solution mise en avant par certains responsables de l’administration consistait à rester dans l’accord tout en lançant un réexamen des objectifs américains.

Environnement : l’Accord de Paris est entré en vigueur

Ce 04 novembre 2016 rentre dans l’histoire comme la date d’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur le Climat, adopté il y a un an à l’issue de la Conférence des Parties (COP) 21, tenue dans la capitale française.

A quelques heures du début de la COP22 à  Marrakech au Maroc, les acteurs environnementaux saluent l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur le Climat, adopté le 12 décembre 2015 au Bourget. La présidence française a salué « un jour historique pour la planète ».  « Le seuil des ratifications – 55 Etats représentant 55 % des émissions de gaz à effet de serre – a été atteint en moins d’un an », s’est réjouit  l’Elysée. « C’est la preuve que la communauté internationale a pris toute la mesure de l’urgence climatique et c’est le résultat de la mobilisation de la France dans le cadre de la présidence de la COP21 assurée par Ségolène Royal », poursuit le communiqué.

L’entrée en vigueur de l’Accord est une avancée significative mais les acteurs veulent rester vigilants pour son application par les pays signataires. Les engagements pris au Bourget sont irréversibles mais pas contraignants, rappelle Thomas Drouineau, avocat membre du réseau Eurojuris France spécialisé en droit de l’environnement : « La déclinaison de l’accord dans chaque pays va dépendre des législations nationales », précise-t-il. Autrement dit, si un pays n’a pas l’intention de mettre en œuvre des politiques de transition énergétique cohérentes avec l’objectif de limiter le réchauffement moyen du globe à 1,5°C, ce n’est pas la ratification de l’accord de Paris qui l’y obligera. A l’inverse, certains pays, comme la France, ont déjà adopté des lois allant dans ce sens, sans attendre l’entrée en vigueur de l’accord.

Marrakech accueillera du 7 au 18 novembre la COP22, qui sera justement centrée sur la mise en œuvre de l’accord de Paris dont l’entrée en vigueur de l’accord de Paris n’est qu’un début dans la lutte contre le changement climatique : les ONG rappellent que l’objectif inscrit dans le texte d’un réchauffement contenu à +1,5°C est d’ores et déjà impossible à atteindre.

Terrible bilan des intempéries aux USA

Le Missouri, l’Illinois, ou encore le Texas font partie des six états américains durement touché par des pluies diluviennes et des tornades qui ont couté la vie à  plusieurs dizaines de victimes et des dégâts matériels très importants. Au moins six personnes seraient décédées dans le Missouri et cinq dans l’Illinois samedi dernier, selon la chaà®ne américaine ABC. Les tornades auraient également provoqué la mort de deux personnes dans l’Etat d’Alabama lors de la même journée. Le Mississippi a été particulièrement touché par les tornades et tempêtes, avec dix morts, selon le nouveau bilan des services de secours publié samedi. Six personnes sont décédées dans l’Etat voisin du Tennessee. Au moins une autre personne a perdu la vie dans l’Arkansas, d’après les médias locaux. Le décompte macabre se poursuit et les autorités disent craindre la découverte de nouveaux corps sous les décombres des centaines de maisons balayées par les tornades. Celles-ci sont fréquentes dans ces régions du sud, notamment au printemps, mais elles sont très rares à  cette période de l’année.

Mali: Cap sur la COP

Il y a les COP et il y a la COP 21. Celle de Paris, pourrait ressembler à  celle de Copenhague en 2009, o๠l’enjeu était de repenser le protocole de Kyoto, en obligeant les gros pays pollueurs à  y adhérer. Pour les Africains, Durban, en Afrique du Sud, fin 2011, fut une étape cruciale, car elle a permis d’harmoniser les positions continentales sur la question de la compensation financière. On l’appela d’ailleurs la COP des Africains, même si aucun engagement réel et ferme ne s’en était dégagé. Pour le Mali, la moisson fut belle, avec l’annonce du lancement du Fonds Climat et la signature d’une convention de don avec la République fédérale d’Allemagne à  hauteur de 10 millions d’euros pour financer des projets climatiques. Des étapes significatives pour ce vaste pays sahélien, confronté à  la désertification, aux hivernages incertains et inondations meurtrières, signes évidents du bouleversement climatique et du réchauffement de la planète. « Le continent africain est vulnérable au phénomène des changements climatiques, auquel il n’a ni contribué, ni généré son aggravation, mais il demeure le plus touché », rappelle encore cet expert du Réso Climat Mali. Une assertion qui résume toute l’importance pour les Africains d’aller en rangs serrés à  la COP 21, pour obtenir les 100 milliards de dollars de fonds de compensation par an à  l’horizon 2020, en obligeant les pays pollueurs à  admettre leur responsabilité historique. « Nous espérons que cet accord, qui sera signé à  Paris, ne soit pas juste un accord, mais un accord qui soit contraignant, même si la crainte d’un scénario à  plusieurs équations se dessine », souligne Ousmane Ouattara Directeur de l’ONG Mali Folk Center (MFC). Il redoute que les pays riches ne tirent la couverture de leur côté. En effet, le futur accord doit ancrer de nouveaux engagements financiers publics pour la période post-2020, et rendre le fonds vert climat opérationnel, en créant un système de suivi et de vérification de ces engagements financiers. Quant au Mali, il figure dans le G77, le groupe des pays les moins avancés, auquel s’est rallié la Chine, et que les Occidentaux taxent de gros pollueur. En effet, notre pays émet seulement 0,06% des émissions mondiales de gaz à  effet de serre et a annoncé pour ses engagements « 29% de réduction pour l’agriculture, 31% pour l’énergie et 21% pur les forêts avec une politique de reboisement massif sur tout le territoire », précise Alain Gerbe, coordinateur de la cellule qui a rédigé la contribution nationale du Mali, déposée fin septembre auprès des Nations unies. Le deux poids, deux mesures subsiste. Mécanismes de gestion du Fonds climat Mali et projets locaux En attendant de défendre sa voix dans cette négociation à  haute portée, le Mali se concentre sur son Fonds climat pour financer de petits projets d’adaptation aux effets néfastes du changement climatique et d’atténuation. Créé le 26 janvier 2012, le Fonds climat Mali est entré dans sa phase opérationnelle le 19 mars 2014 avec la tenue de la première réunion du comité de pilotage. Il a déjà  mobilisé 5 millions de dollars au titre de la coopération suédoise, et un peu plus d’un million de dollars pour la Norvège, ce qui appelle bien sûr à  d’autres contributions futures. Trois projets phares bénéficient déjà  de ces allocations, à  savoir la restauration des terres et la productivité agricole dans les régions de Mopti, Koulikoro, Sikasso et Ségou pour un montant de 800 000 dollars US. Un autre projet d’alimentation en eau potable par énergie solaire des communautés agropastorales de Ségou, Mopti et Tombouctou piloté par l’Unicef et enfin, un projet relatif à  la direction de l’hydraulique pour un montant de 1 million de dollars. Avec un mécanisme transparent de gestion financière, sous l’égide du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le Fonds climat Mali permet aux acteurs du secteur de partager les expériences en faisant le suivi précis et l’évolution desdits projets, via le site Internet. Une interface sur laquelle il est possible d’identifier les contributeurs et le détail des ressources allouées, de quoi mobiliser les énergies et les bonnes volontés. « Nous travaillons déjà  sur de nombreux projets d’adaptation dans l’agriculture, la maà®trise des eaux souterraines et de surface, l’aménagement des bas fonds et les retenues d’eau », explique Sidiki Dembélé, président de l’Association de soutien aux initiatives communautaires (ASIC). Membre du Réso Climat, cette structure s’adresse surtout aux communautés rurales, tout comme l’ONG Mali Folk Center, qui fait de la question énergétique un leitmotiv : « les énergies renouvelables sont aujourd’hui la seule solution pour réduire les émissions de CO2. », ajoute M. Ouattara. Même si les investissements de base coûtent cher, l’ONG a déjà  installé une vingtaine de centrales à  énergie solaire en milieu rural, avec un système thermique solaire tout en réduisant les coûts de production de cette énergie, disponible à  volonté. Objectif : accroà®tre la résilience des communautés, grâce à  la solution énergétique. Cela dit, précise l’expert, il faudra toujours une contribution des grandes puissances aux budgets nationaux des pays affectés par les changements climatiques. Le Fonds vert climat doit d’ailleurs garantir une allocation de 50% pour l’adaptation, dont 50% pour les Pays moins avancés (PMA), à®les et pays africains. Un autre point crucial des négociations de Paris. Si la COP, qui signifie Conférence des Parties, est avant tout un rapport de force entre pays pollueurs et pays moins avancés, l’enjeu global, que défend le président François Hollande, au travers d’un lobbying intense, est de parvenir à  un accord qui satisfasse les 196 pays signataires. En parallèle de l’évènement, le Mali en profitera pour organiser ce qu’on appelle un «side event », avec l’appui de la société civile, pour vulgariser les expériences locales, celles au profit des communautés vulnérables aux changements climatiques. Le rendez-vous est pris !

Climat-RIC4REC: l’IRD au chevet des personnes vulnérables

L’IRD et ses partenaires ont procédé au centre Awa Keà¯ta ce mardi au lancement officiel du projet RIC4REC ( Renforcement des Initiatives Communautaires pour la résilience aux Extrêmes Climatiques. En coordination avec l’Agence de l’Environnement et du Développement Durable (AEDD), ce projet intervient dans le cadre d’un programme global conçu et financé par DFID au bénéfice direct de près de 5 millions de personnes vulnérables dans plus de 20 pays, notamment les femmes et les enfants dont le Mali, a précisé un responsable de l’IRD. L’objectif principal est d’aider ceux-ci à  devenir plus résistants face aux extrêmes climatiques. Il est à  rappeler que grâce à  la phase pilote qui a été effectuée par l’IRD et ses partenaires sur six mois, le projet RIC4REC a démarré pour outiller 264 000 personnes au Mali face aux risques du changement climatique. Bénéficiant d’un appui du gestionnaire de finance et de celui de connaissance mandatés par le Département Britannique du Développement International, ledit projet des activités telles que: des émissions radio, des échanges d’expérience, accroà®tre l’accès aux ressources naturelles etc. Ce sont 64 communes dans les régions de Mopti, Koulikoro, Segou et Tombouctou qui bénéficieront des avantages de ce projet. L’ambassadeur de la Grande Bretagne réitèrera l’accompagnement de son pays à  soutenir les actions de l’IRD. Au segal du ministère de l’environnement et de l’assainissement de prononcer le lancement officiel du projet RIC4REC. Un partage d’expérience. Selon le Directeur de l’IRD, les activités qui seront menées tout au Long du projet représente pour eux et ses partenaires des leçons d’expérience qui seraient systématiquement partagées à  travers les plates-formes nationale sur le changement climatique. Quant au niveau régional et international, ils le seront à  travers le site officiel du projet.

AJDC-Mali interpelle sur le financement des services essentiels

Dans le cadre de la 3è conférence sur le Financement du Développement qui se tient Addis- Abeba l’Association des Jeunes pour le Développement des Communes (AJDC-Mali) en collaboration avec la Coalition Malienne pour une Gouvernance Inclusive et un Développement Durable, a organisé le Samedi 11 juillet 2015, une conférence débat à  la maison du partenariat. La conférence qui a réuni les organisations de la société civile et les jeunes était animée par les acteurs intervenant dans la campagne action/2015 et avait pour but de sensibiliser et de mobiliser les décideurs à  participer au sommet sur le financement, afin qu’à  la sortie de ce sommet, des décisions ambitieux puissent être adoptées dans la lutte contre les inégalités la pauvreté et le changement climatique. Cette troisième conférence sur le Financement du Développement constitue un moment décisif pour obtenir le financement nécessaire à  des accords solides et réalisables en matière de développement et de climat. Plusieurs thèmes tels que, le financement des services sociaux de base, l’état du financement extérieur des services sociaux de base, les prévisions 2015 en matière de financement, les allocations par secteur, la concentration sectorielle des partenaires financiers, l’évasion fiscale, le climat, l’environnement ont été débattu lors de cette conférence. Des activités similaires sont organisées dans les quatre coins du monde, dans plus de 70 villes du monde entier, y compris à  Bamako, des dizaines de milliers d’activistes appuyés par des personnalités de premier plan, tels que Desmond Tutu, descendront dans la rue pour exhorter les gouvernements à  financer avec équité les services publics essentiels, honorer leurs engagements en matière d’aide et sévir contre l’évasion fiscale des grandes sociétés. Selon le président de l’AJDC, Sabane Ibrahim Touré, ce sommet pourrait changer la donne mais les gouvernements doivent faire davantage et financer les services essentiels, sinon les objectifs mondiaux resteront lettre morte. A l’ouverture des travaux, le conseillé aux Affaires Economiques et Financières du gouvernorat du district, Barou Goundo a salué l’initiative des jeunes, en soulignant que les échanges permettront de renforcer les propositions du Mali à  la conférence sur le financement. Barou Guindo dira qu’il reste convaincu que c’est les jeunes qui vont faire le changement dans ce pays.

Fonds Climat Mali : Trois projets en cours de financement

Crée le 26 janvier 2012, le Fonds Climat est entré dans sa phase opérationnelle le 19 Mars 2014 avec la tenue de la première réunion du Comité de pilotage. Ce fonds a déjà  mobilisé au titre de la coopération suédoise, 5,310,800 de dollars et 1,105,965 au titre du gouvernement norvégien. A la suite de l’opérationnalisation du Fonds Climat, un appel à  projets a été lancé, couronné de l’arrivée de 63 projets, parmi lesquels 15 ont été sélectionnés pour soumission au Comité de pilotage du Fonds Climat. Au finish, ce sont 3 projets qui ont été approuvés pour financement. Financement de trois projets Ils concernent la « Restauration des terres et productivité agricole à  Mopti, Koulikoro, Sikasso et Ségou », portée par des partenaires comme le PAM, CAEB et SIG INYOGOJE pour un montant de 800000 dollars. L’autre projet à  financer, c’est l' »Alimentation en eau potable par énergie solaire des communautés agropastorales de Ségou, Mopti et Tombouctou », portée par l’UNICEF et la Direction de l’Hydraulique pour un montant de 1 million de dollars US. Outil essentiel pour mobiliser les financements internationaux avec l’objectif ambitieux d’atteindre « Une Economie Verte et Résiliente du Climat au Mali », le Fonds Climat tient ce 12 Mai la 3è session de son comité de pilotage. Objectif, passer en revue les projets, faire l’Etat des lieux de la 2è session, l’avancée des plans d’investissements et dégager les grandes lignes pour le processus d’Adaptation et d’Atténuation aux effets négatifs du changement climatique. Ce qui selon Mamadou Gakou, Secrétaire Général, du Ministère de l’Environnement, sont des priorités basés sur la stratégie et la politique nationale Climat du Mali.

Accord a minima à Lima

La lutte contre le réchauffement climatique n’est pas encore une priorité pour les états, malgré les mises en garde récurrentes des experts. La Cop de Lima l’aura prouvé, tant les lignes ont eu du mal à  bouger. Les délégations de 195 pays, réunies depuis le 1er décembre à  Lima sous l’égide de l’ONU, ont, une fois de plus, dépassé les délais impartis avant de s’entendre in extremis, dimanche, sur un texte dont les enjeux ne souffrent pourtant pas d’attendre. « Les gouvernements à  Lima ont fait le strict minimum pour garder le processus de négociations multilatéral en vie, mais ils n’ont pas fait assez pour convaincre que le monde est prêt à  adopter un accord sur le climat ambitieux et équitable l’an prochain à  Paris », a déploré Mary Robinson, envoyée spéciale des Nations unies pour le climat. La mission impartie à  cette conférence consistait à  régler dans le détail les préparatifs de du nouveau protocole qui doit être signé à  Paris en décembre 2015. Tous les pays, sans exclusive, seront liés par ce nouvel accord de réduction des émissions de gaz à  effet de serre (GES), pour contenir la hausse du mercure dans la limite des 2 degrés d’ici à  2100. Difficile financement pour l’adaptation Alors qu’un certain enthousiasme s’était emparé des acteurs du climat, particulièrement en Europe, Lima a permis de se rendre compte de la difficulté, une nouvelle fois, de concilier le Nord et le Sud, qui ont des visions très éloignées des enjeux du réchauffement climatique. Les puissances pétrolières, par exemple, ont pesé de tout leur poids dans les changes sur la réduction de l’exploitation des énergies fossiles, très polluantes, au profit des énergies renouvelables. Mais ce ne sont pas seulement les pays riches qui freinent. « On a aussi senti monter un grand sentiment de méfiance de la part des pays les plus vulnérables », note Teresa Ribera, la directrice de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Ces pays craignent de ne pas y trouver leur compte dans les futurs mécanismes onusiens. Dans la capitale péruvienne, les discussions se sont figées sur la substance et la portée des contributions nationales à  l’effort de guerre mondial contre les GES défendu par Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies. Une contribution qu’il est demandé à  chaque pays de formaliser en 2015 pour une mise en œuvre post 2020, quand l’accord de Paris prendra effet. l’accord de Lima n’est donc pas la feuille de route espérée par les pays en développement sur les financements promis. Au final, la conférence de Lima a passé la patate chaude à  Paris qui devra user de gros efforts diplomatiques, pendant l’année qui vient, afin de parvenir à  une véritable avancée en Décembre 2015. l’avenir de l’humanité en dépend, préviennent les climatologues. Il est indispensable et urgent de réduire de 40 % à  70% de baisse des gaz à  effet de serre d’ici à  2050. Le respect de ce taux minimum de diminution des gaz à  effet de serre est une nécessité pour ne pas dépasser les 2 degrés de réchauffement.

Fonds Climat Mali : la Suède appuie la lutte contre les changements climatiques

Le Mali, à  l’instar de la plupart des pays du Sud, subit de plein fouet les effets néfastes des changements climatiques. Elles ont pour nom réchauffement, inondations, sécheresse, dégradation du couvert végétal, disparition de la biodiversité avec leurs conséquences sur les systèmes productifs, sociaux et même institutionnels des pays touchés. Pour faire face de manière efficace, il faut entreprendre des actions qui permettront de s’adapter à  ces effets et d’en diminuer l’impact. Des actions qui nécessitent des financements importants que les pays en voie de développement ne peuvent mobiliser uniquement à  l’interne. Dans ce cadre que depuis la conférence de Copenhague sur les Changements climatiques en 2009, plusieurs mécanismes ont été mis en place pour financer les mesures d’adaptation. Plusieurs centaines de millions de dollars ont ainsi été promis par les pays riches et les bailleurs de fonds, mais le décaissement ne suit pas. Le Mali a donc pris le devant, en 2011 et a lancé, lors de la conférence sur les Changements Climatiques de Durban, son Fonds National Climat. Il s’agit d’un outil stratégique qui permettra de mobiliser et coordonner divers fonds de soutien à  la Stratégie de croissance verte résiliente au Climat du Mali. Il est coordonné par la représentation au Mali du PNUD, afin d’en assurer la transparence et la traçabilité. Une table ronde était prévue début 2012 à  New York pour mobiliser les bailleurs, mais la rencontre n’a pu se tenir à  cause de la crise qu’a connu le pays. La contribution technique et financière du Royaume de Suède dont l’accord a été signé ce 2 décembre porte sur un montant de 37, 24 millions de couronnes suédoises soit 2,680 milliards de FCFA. Elle comporte une composante de renforcement des capacités de l’Agence pour l’Environnement et du Développement Durable qui assure le Secrétariat du fonds. l’accord a été signé par les trois parties concernées, à  savoir la coopération suédoise(ASDI), le PNUD et le ministère de l’environnement et de l’assainissement. Pour l’ambassadeur du Royaume de Suède au Mali, la mise en œuvre du Fonds Climat permettra d’améliorer les conditions de vie des populations vulnérables, grandement affectées par les effets néfastes des changements climatiques. Le ministre de l’environnement et de l’assainissement, Ousmane Ag Rhissa, a salué le royaume de Suède pour cette contribution qui permettra au Fonds Climat de démarrer ses activités en finançant les programmes d’urgence d’adaptation déjà  élaborés dans le cadre du Programme National d’Actions d’Adaptation (PANA). « Il s’agit d’une grande avancée pour notre pays, d’un pas dans la bonne direction » a-t-il déclaré. Il a souhaité que les autres partenaires techniques et financiers (PTF) suivent l’exemple de la Suède. Il faut noter que le Royaume de Suède est le chef de file des PTF qui appuient le Mali dans le secteur de l’environnement.

COP19: l’Afrique ne signera pas un accord sans ambition

En quelques décennies, la planète s’est réchauffée de 0,8°C. Et déjà , nos pays en Afrique subissent des pertes, subissent les dommages humains et économiques de la montée des mers sur nos côtes, qui déplace nos populations et dégrade nos ressources halieutiques, et des sécheresses qui déciment nos récoltes. De l’urgence d’agir pour survivre Nous ne sommes pas les seuls, tous les continents subissent déjà  le coût du changement climatique alors même que l’économie mondiale est en crise. Mais la « crise » ne fait que commencer. Le tout récent rapport du GIEC nous informe que le réchauffement climatique pourrait atteindre 5,5°C en 2100 si nous n’agissons pas maintenant sur les émissions de gaz à  effet de serre. Or, actuellement, nos efforts sont si insuffisants qu’ils nous placent sur une trajectoire de réchauffement de 3,5°C – au-delà  des limites de la planète et du seuil de basculement irréversible de ses écosystèmes. Si nous restons sur cette trajectoire de réchauffement, cela coûtera à  l’Afrique 45 à  50 milliards de dollars par an en 2040 et jusqu’à  200 milliards par an en 2070, et nous ne sommes pas sûrs de pouvoir nous adapter à  un tel dérèglement climatique. Nos pays d’Afrique ne peuvent pas se permettre d’en arriver là . Nous, négociateurs, voulons sceller un pacte mondial et solidaire pour lutter ensemble contre les causes et les impacts du changement climatique, en 2015 et à  Paris. Mais nous ne sommes pas convaincus qu’il est dans l’intérêt de nos pays de le signer. Nos gouvernements sont fatigués d’entendre parler des maigres progrès de la négociation. Ils n’ont pas réussi à  empêcher le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, les Etats-Unis et la Russie de quitter le Protocole de Kyoto en toute impunité. Ils ne comprennent pas pourquoi la bonne élève des négociations, l’Union européenne, a atteint son objectif de réduction d’émissions pour 2020 avec huit ans d’avance mais refuse malgré tout de se fixer un objectif plus ambitieux. Ils ont la voix éraillée à  force d’alerter les pays donateurs sur le tarissement des financements du Fonds qui finance l’adaptation aux impacts du changement climatique au sud et sur les caisses vides du futur Fonds Vert pour le Climat. Ils s’inquiètent de voir que les pays développés ne tiennent pas leur promesse d’accroà®tre progressivement les financements climat ou qu’ils le font au détriment de l’éducation ou la santé. Alors qu’ils ont besoin d’argent public additionnel pour investir dans les énergies renouvelables, et dans les digues côtières contre la montée des eaux. De l’obligation d’être « ambitieux » C’’est donc à  mon tour, en tant que porte-parole du Groupe Afrique, d’alerter la communauté internationale et surtout, la France, en tant qu’hôte du sommet Paris Climat 2015 : nos chefs d’Etat ne pourront signer un pacte mondial contre les changements climatiques pour après 2020 qui n’est pas assez ambitieux ou assez juste. Et ils ne signeront pas non plus si d’ici là , les pays développés ne prennent pas leurs responsabilités en respectant enfin leurs engagements pris jusqu’en 2020 – notamment en réduisant leurs émissions de gaz à  effet et serre et en appuyant financièrement les plus pauvres. Le sommet de Varsovie qui a commencé le 11 novembre peut encore changer la donne pour Paris 2015. Le sommet prévoit un dialogue ministériel sur le respect des engagements pris depuis Copenhague pour mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 en soutien aux pays en développement. C’’est le moment que les pays développés démontrent qu’ils tiennent leurs promesses financières – qu’ils expliquent ce qu’ils ont dépensé en 2013, qu’ils annoncent les financements additionnels à  l’APD et transparents prévus pour 2014 et 2015. C’’est le moment que les pays développés rassurent nos pays en proposant une feuille de route sur les financements « climat » jusqu’en 2020, qui s’appuie notamment sur mécanismes financiers innovants – la taxe sur les transactions financières en France et en Europe, l’affectation d’une partie des recettes issue du marché européen de quotas d’émissions et une taxe équitable sur le transport international. Ce dialogue ministériel doit également sauver le Fonds pour l’Adaptation, et annoncer les premières contributions au Fonds Vert. Il faut prouver à  nos chefs d’Etat et nos citoyens qu’il est dans leur intérêt de signer l’accord mondial contre les changements climatiques en 2015. Mais si ce dialogue ministériel est vide de sens et s’il ne fait que réaffirmer ce qu’on sait déjà , nous serons à  court d’arguments et à  bout de souffle aussi.

Météo : quand les orages arrosent Bamako…

La nature se déchaà®ne t-elle sur Bamako ? Le ciel s’est-il rendu compte du changement de pouvoir? Non, rien de tout ça… Mais de gros orages surprennent les bamakois, de jour comme de nuit, accompagnés de vent violents qui annoncent des pluies fortes et courtes. Un véritable déluge qui transforme les rues, artères et crée de véritables mares et lacs en plein centre ville. Si les enfants aiment y jouer après, le problème d’insalubrité perdure. Tout comme la prolifération des moustiques qui transmettent le paludisme… Il faut préciser que l’hivernage cette année a mis du temps à  s’installer. Ce n’est qu’en fin Juillet que les pluies se sont un peu intensifiées. Créant de petites inondations, avec les mêmes problèmes de débordements et de caniveaux bouchés. On savait qu’un programme de pluies provoquées existait et permettait de pallier à  des hivernages trop peu pluvieux. Un programme sur cinq ans Lancé en 2006 pour améliorer la pluviométrie et la production agricole, le programme de l’opération « pluies provoquées » a plutôt été une réussite au Mali, selon le coordinateur du programme, Mamadou Diallo. Avec l’aide de la société américaine, (Weather Modification Incoorporation) qui a une très grande expérience dans le domaine, on a pu provoquer des pluies en agissant sur les nuages. En 2009, c’est la société privée malienne du nom de Malian Aero Company (MAC) qui a pris le relais et dirigé les opérations de pluies provoquées. Avec un budget initial de 14 milliards, le programme s’étalait de 2006 à  2011. Pour cette année, les opérations ont commencé le 27 juillet et coûteront 990.500.000 (neuf cent quatre vingt dix millions cinq cent mille francs CFA. Sur une prévision de 97 opérations, 27 ont été effectuées à  la date du mercredi 21 août. Pluies provoquées, comment ça marche ? Cela fait des siècles que les hommes cherchent à  se muer en «faiseurs de pluie ». Depuis les années 1940, aux à‰tats-Unis puis dans différents pays dont la France, on tente d’engendrer une « pluie artificielle » par ensemencement de nuages au moyen de particules (iodure d’argent, chlorure de sodium, neige carbonique) qu’on diffuse par avion ou à  partir du sol. Avec un succès mitigé : échec avec l’iodure d’argent, résultat honorable avec le chlorure de calcium. Toutes ces expérimentations nécessitent des conditions hygroscopiques particulières pour que ces particules, jouant le rôle de noyaux de condensation, agrègent les milliards de microscopiques gouttelettes pour en faire des gouttes susceptibles de donner de la pluie.

« Nuit citoyenne », la société civile fête le Pacte

Le Reso Climat Mali a lancé en en juin dernier une initiative dénommée le « Pacte Environnemental » pour interpeller les Maliens et en particulier les candidats à  l’élection présidentielle sur les enjeux environnementaux de l’heure. Le Reso Climat est une plate-forme de la société civile qui regroupe des ONG œuvrant dans le domaine de la protection de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques. Dans le cadre de leurs actions de plaidoyer et de sensibilisation, ces organisations ont élaboré et soumis un texte appelant les Maliens à  s’engager pour un Mai nouveau , en pensant autrement le développement. à‰conomie plus verte, protection des ressources naturelles, prise en compte des questions environnementales dans les politiques de développement, tels sont les grands axes du document décliné en 10 principes. 23 candidats sur 27 ont signé Le Pacte a été soumis à  la signature de tous les candidats à  la présidentielle du 28 juillet prochain. Le président du Réso Climat Mali a annoncé, lors de la « Nuit Citoyenne » organisée par le réseau ce jeudi 25 juillet à  l’hotel Azala௠Salam de Bamako, que 23 candidats ont signé le document. S’engageant ainsi à  prendre en compte les 10 principes, au cas o๠ils sont élus. Le différents intervenants au cours de cette soirée de gala ont salué l’initiative du Reso Climat Mali et appelé à  un suivi de la mise en œuvre des engagements pris par les uns et les autres. Le secrétaire général du Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement qui présidait la soirée a indiqué que la société civile venait de jouer le rôle qu’on attend d’elle, celui d’une force de proposition et de veille. M. Maà¯ga a demandé à  tous les Maliens de se tenir aux côtés de celui ou celle qui sera élu pour lutter efficacement à  la protection de notre environnement, notre économie étant dépendante en grande partie des ressources naturelles. Il faut noter qu’ont participé à  cette manifestation, aux côtés des membres du du réseau, des représentants des partenaires techniques et financiers, avec leur tête de file, le Royaume de Suède. La soirée a été animée par Nahawa Doumbia, Baba Salah, la troupe Akibodé et le poète Robert Dissa qui ont tous signé la pétition soutenant le Pacte.

Les maladies du temps qui change

Le passage d’une saison à  une autre affecte d’une manière ou d’une autre l’organisme humain. La chute de température, la sécheresse de l’air qui succède à  des journées chaudes et humides, cela concourt certainement à  tous ces petits maux dont nous souffrons ces dernières semaines. Grippes, rhumes, rhinites allergiques, migraine, paludisme et changement d’humeur voire dépression pour les plus fragiles. Tout cela est en fait normal et il est facile d’y remédier. Lors de changement de saison, les conditions météorologiques peuvent changer radicalement en l’espace de quelques jours seulement, cependant, le corps ne suit pas forcément et bien souvent il se retrouve dépassé par la vitesse des changements climatiques. Au Mali et particulièrement à  Bamako, cette période intermédiaire entre la saison des pluies et la saison froide cause beaucoup de soucis, surtout pour les plus petits. Selon le Docteur Coulibaly, interne au CHU Gabriel Touré, les affections respiratoires aigues et des cas de paludisme ont connu une hausse ces dernières semaines. Atchoum!!! Les cas de grippe sont légion. Cette maladie infectieuse s’accompagne couramment de courbatures, de douleurs articulaires, de maux de tête, de toux et de fièvre. Dans le pire des cas, la grippe peut donner lieu à  certaines complications comme une pneumonie ainsi qu’à  la déshydratation. Pourtant, selon certains spécialistes, les conditions climatiques à  elles seules n’ont pas d’influence sur l’apparition de rhume. Alors pourquoi la plupart des cas surviennent-ils lors des changements de saisons ? Les raisons qui expliquent l’activité du virus de la grippe durant cette période de l’année sont encore inconnues, mais il faut rappeler que les gens ont tendance à  se rassembler, ce qui entraà®ne une propagation plus rapide du virus. Il est également plus facile pour la plupart des virus du rhume de survivre lorsque l’humidité est faible pendant les mois les plus froids. De plus, un air plus sec assèche les parois nasales, ce qui les rend plus vulnérables aux infections virales. La meilleure façon de prévenir le rhume est, sans aucun doute, de bien se laver les mains régulièrement et de ne pas hésiter à  consulter le médecin ou le pharmacien dès qu’on contracte le virus. Allergies et dépressions Vous éternuez sans arrêt, vous avez de la fièvre et des maux de têtes ? Ce n’est peut-être pas la naissance d’un rhume mais une allergie. Il s’agit d’une réponse du système immunitaire à  un allergène, que le corps perçoit comme nuisible. La rhinite allergique se manifeste généralement par un écoulement nasal, une rougeur des yeux et des larmoiements, des éternuements, une irritation de la gorge, des maux de tête… Certains médicaments en vente libre peuvent aider à  soulager la plupart des communs symptômes d’allergies saisonnières. Les anti-histaminiques sont généralement utiles et sont couramment disponibles. Les bouleversements dus au changement de saison ne sont pas que physiques. Ils peuvent également être psychiques. En effet, des chercheurs canadiens auraient découvert comment notre cerveau réagit au changement de saison, provoquant ainsi une dépression saisonnière chez certaines personnes entre aout et décembre.. Selon les résultats de cette recherche, l’activité des enzymes chargés d’éliminer la sérotonine (une monoamine, servant de neurotransmetteur dans le système nerveux central) est fortement augmentée lorsque la luminosité baisse et diminuée lorsque la lumière augmente. Que faire ? Des choses toutes simples. D’abord, l’hygiène des mains. Il faut se laver les mains plusieurs fois par jour : avant et après les repas, en rentrant chez soi, après être allé aux toilettes, après avoir éternué, toussé ou s’être mouché. Il faut également aérer suffisamment tous les locaux fréquentés, y compris quand il fait très frais. En effet, les atmosphères confinées favorisent la prolifération et la transmission des virus. Autre moyen de prévention, il faut éviter l’air sec. La peau s’assèche lorsqu’elle manque d’eau, donc il faut s’efforcer de maintenir un bon taux d’humidité dans la maison tout en utilisant un humidificateur si possible. Boire suffisamment est également conseillé ainsi que d’éviter les atmosphères polluées (tabac). Quand à  la morosité passagère, il n’y a qu’un seul remède. Rechercher la compagnie de ses proches. Un petit tour au soleil fait autant de bien qu’une pilule antidépressive. Mais si l’affection devient sérieuse, ne pas hésiter à  contacter un spécialiste.

Suède-Mali : « Financer les communautés est un bon investissement »

Les populations de Kolokoba n’oublieront pas sitôt la journée du 07 juillet 2012. Cette bourgade située dans le cercle et la région de Sikasso a accueilli Carine Wall, ambassadeur du Royaume de Suède au Mali. Cette dernière est venue discuter avec les populations, bénéficiaires d’un appui de la coopération suédoise à  travers l’ONG Groupe de Réflexion et d’Adaptation Technique, le GRAT. La mobilisation était à  son comble avec des délégations venues des villages environnants pour voir l’hôte de marque. « C’’est la première fois que notre commune reçoit un invité de votre envergure », s’est réjouit le maire de Kolokoba. Kolokoba et sept autres villages ont reçu des plates-formes multifonctionnelles dans le cadre d’un financement suédois attribué au Réso Climat (regroupement d’ONG actives dans le secteur de l’adaptation aux changements climatiques). Des femmes dynamiques et engagées Grâce à  cet équipement, les femmes des huit localités ont pris leur destin en main, selon la présidente de l’association féminine qui gère la plate-forme. Depuis son installation, les tâches ménagères se sont beaucoup améliorées, laissant aux femmes la possibilité de s’adonner à  d’autres activités. Le temps gagné sur la mouture des grains par exemple permet de mieux s’occuper du jardin maraà®cher. Ce dernier lui-même permet d’améliorer les revenus et de prendre en charge certaines dépenses de la famille. « J’arrive même à  payer les frais de scolarité de mes enfants. Je choie aussi mon mari à  qui je peux faire faire des plats spéciaux », confie avec un grand sourire Mariam Sanogo qui est ménagère. En outre, elles ont pu laisser tomber la fabrication du charbon qui était l’une des principales activités pendant la saison sèche. Ce qui a permis de stopper ou du moins freiner la coupe abusive de bois et de régénérer le couvert végétal auparavant fortement sollicité. Positivement impressionnée l’ambassadeur de Suède s’est dit impressionnée par l’engagement des populations pour la réussite de l’activité dont elles sont bénéficiaires. Et particulier les femmes avec qui elle a eu des entretiens « face-à -face ». Elles « sont de vraies piliers de leur communauté et qui œuvrent sans relâche au mieux-être de leurs familles », a déclaré la diplomate. Investir dans les communautés est un bon placement. Elles sont le vecteur et l’indicateur du développement durable, ajoutera-t-elle en se félicitant des résultats obtenus. Carine Wall a encouragé les bénéficiaires de tous les huit villages à  bien prendre soin des équipements et à  les transformer en pôles de développement. En effet, outre la mouture des grains, les plateformes peuvent permettre une alimentation sommaire du village en électricité, des travaux de soudure entre autres. Autant d’activités qui peuvent améliorer les conditions de vie tout en générant des revenus supplémentaires. Les autorités, avec à  leur tête le sous-préfet représentant le Gouverneur de la Région de Sikasso, ont remercié Mme Wall pour sa visite. Et pour l’échange participatif qu’elle a tenu à  avoir avec les populations. « Cela montre que vous vous sentez concernée par notre situation et que vous êtes à  nos côtés pour nous soutenir dans nos efforts ». Avant de faire comme doléance la création de points d’adduction d’eau, dont le manque est un problème crucial dans la zone. Avant de prendre congé et de se rendre à  Mpèdougou, o๠elle s’est livrée au même exercice, Carine Wall s’est vue offrir un mouton. Geste symbolique des femmes de Kolokoba pour lui dire leur gratitude. Le « Réso Climat » est un regroupement d’Organisations Non Gouvernementales œuvrant dans le secteur de l’environnement et la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques. Composé à  ce jour d’une centaine organisation, il a bénéficié en 2010 d’un financement suédois au profit de 28 organisations réparties sur toute l’étendue du territoire. Le secrétariat du Réseau est assuré par l’ONG Mali-Folcenter. La coopération suédoise au Mali date de 2001. Une ambassade a été ouverte en 2011. Démocratie, droits de l’homme et l’environnement sont les domaines touchés par cette coopération. l’aide bilatérale a été suspendue depuis les événements de Mars dernier, mais l’appui aux organisations de développement continue.

C’est quoi ce brouillard sur Bamako?

De mémoire de bamakois, on ne se souvient pas d’avoir vu en fin avril, cette chape de poussière au dessus de notre capitale. Depuis le dimanche matin, une étrange lumière baigne la ville, et C’’est à  grand renfort de phares et de cache-nez que l’on a réussi se déplacer dans les rues. «Moi j’ai 70 ans, nous confie le vieux Samaké,foulard sur le nez, ce temps là , on connait ça en période de froid pas pendant la saison chaude». « Ce sont les changements climatiques, renchérit son fils. C’est la preuve que vraiment le temps change» Vents du Nord, poussières et brumes de sable A l’Agence Nationale de la Météorologie, on nous explique que cette situation résulte de rafales de vents venues du sud Algérien «en soulevant des quantités importantes de sable vers la partie nord du Mali, dans la zone désertique». Selon Mohamed KOITE, agro météorologue et chef Section Prévision-Environnement, les brumes de sable et poussières ainsi formées se propagent progressivement sur l’ensemble du pays sous l’effet des vents forts. La visibilité s’en trouve réduite de moins de 100 mètres à  500 mètres selon les régions traversées. Tous les pays du Sahel sont, d’après lui, concernés par ce phénomène. Ce n’est pas fini Dans les prochains jours, la situation va légèrement s’améliorer. Déjà  ce lundi après-midi, la brume s’est dissipée mais elle pourrait revenir dans les prochaines heures. Il faudra donc s’attendre à  une alternance des journées brumeuses et des journées sans brume avec une bonne transparence de l’air. En attendant que se dissipe complètement cette poussière et que revienne les rayons du soleil, protégeons les personnes vulnérables, en particulier les enfants et les personnes âgées ainsi que celles qui souffrent d’affections respiratoires. Certains parents ont même décidé de garder leurs enfants à  la maison ce lundi matin, tant le phénomène était anormal et pour certains, inquiétants. Il faut également se souvenir que brumes de sable et poussière, fortes températures et faible taux d’humidité créent des conditions favorables pour certaines maladies comme la méningite.

L’Afrique et les affaires : Peut mieux faire

«Â Echanger pour améliorer le climat des affaires entre les Etats membres de l’Uemoa ». Voilà  le thème autour duquel des experts venus de tous les pays de l’Uemoa, de la Guinée et du Rwanda se sont réunis du 24 au 26 janvier. Le clou de l’atelier aura été la présentation du rapport régional Doing Business 2012 concernant les Etats membres de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (Ohada). Les Etats membres de l’Ohada se trouvent en moyenne à  la 166ème position sur 183 économies mesurées dans le rapport. Le Mali, à  la 146ème place dans le classement général, est réputé comme l’endroit o๠il est le plus facile de faire des affaires pour un entrepreneur au sein de l’espace Ohada, suivi par le Burkina Faso (150ème) et le Sénégal (154ème). Amélioration du climat des affaires Au cours des six dernières années, les seize Etats membres ont rendu plus facile la pratique des affaires pour les entreprises locales. Le coût moyen pour créer une entreprise est passé de 338 % à  110 % du revenu moyen par habitant. Quant au délai moyen pour le transfert d’une propriété, il a baissé de 28 % au cours de la même période. Le Professeur Dorothé C Sossa, secrétaire permanent de l’Ohada, et le ministre de l’Industrie de la Côte d’Ivoire, Moussa Dosso, ont expliqué comment les Etats membres de l’Ohada peuvent se servir des conclusions du rapport pour devenir plus compétitifs. Peut mieux faire… Selon Pierre Guislan, directeur du service conseil du Groupe de la Banque mondiale pour le climat des investissements, le classement Doing Business a un effet catalyseur et «Â permet aux pays de voir l’effort qui leur reste à  founir». La collecte des données utilisées pour l’élaboration du rapport Doing Business a été réalisée par des experts locaux. Quelle peut être l’utilité d’un tel rapport ? Pierre Guislan a indiqué que l’aspect positif réside surtout dans le fait qu’il y a une «Â volonté affichée des pays à  prendre les décisions politiques visant à  améliorer leurs climats des affaires ». Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. l’expert reconnait qu’en dépit de l’accélération des réformes les pays de l’Uemoa tardent à  améliorer le climat des affaires, tant les contraintes sont énormes.

Changement climatique : le Canada rit et l’Afrique pleure

Dans quelques jours, le monde tournera la page de cette année 2011 marquée par la difficulté des politiques à  résoudre les crises mondiales. Si pour des raisons économiques et géo-stratégiques même les blocs jadis solides comme l’Union Européenne se fissurent, on observe également au sein des nations une fracture idéologique. Pour les négociations climatiques, il est peut-être temps de sortir des accords de façade pour poser les questions qui fâchent. Après l’indignation mondiale autour de la décision du Canada de quitter le protocole de Kyoto, posons enfin le débat sur le climat par rapport aux enjeux économiques de chaque pays. Derrière la posture « sauvons la planète », levons définitivement les tabous sur les intérêts nationaux. Parallèlement, nous (africains) devront interpeller ces nombreuses ONG, devenues des multinationales, qui sous couvert de parler au nom de l’Afrique et des pays du Sud défendent leur business humanitaro-écologique. La mondialisation des complots Comme le rapporte le quotidien canadien La Presse du 13 décembre, le député libéral Stéphane Dion, ancien ministre de l’Environnement, souligne que le Premier Ministre Harper a déjà  qualifié le protocole de Kyoto de «complot socialiste». Pour les détracteurs du Premier Ministre, la décision du Canada de sortir du Protocole de Kyoto serait un complot des investisseurs pour exploiter les immenses gisements pétroliers des sables bitumeux. Certains africains sont également convaincus qu’il y a un complot de l’Occident pour « l’exploitation » de l’Afrique. Interrogés sur les nombreuses affaires de corruption et détournements affaires de fonds publics auxquels ils sont liés, les décideurs politiques occidentaux évoquent aussi les complots de leurs adversaires politiques. Mais ce sont les mêmes qui viennent en Afrique donner des leçons de morale et d’éthique sur la corruption. Devant leurs électeurs, ils indiquent que les marchés et agences de notation ont un complot pour déstabiliser les états. Les investisseurs américains auraient élaboré un complot pour la chute de la zone Euro. Il y aurait aussi un complot chinois pour s’emparer d’une Europe (entreprises et rachat de la dette) fragile. Derrière le changement climatique, se cache un complot de l’Occident pour empêcher les pays émergents et du Sud de se développer. En plus du climat, d’autres africains sont également convaincus que la Responsabilité Sociétale des Entreprises et l’économie verte sont encore des complots de l’Occident contre l’Afrique. D’après les climato-sceptiques, le changement climatique n’est pas une réalité mais un complot. Il y a eu une vaste opération de fraudes à  la TVA sur les quotas de CO2 en Europe de le détournement des crédits carbone issus du Mécanisme de Développement Propre (MDP). Dans le premier cas, ce serait un complot des ressortissants d’une certaine communauté et pour le second, celui des industriels chinois. En dehors de voir des complots partout, qui est finalement responsable de quoi ? D’ailleurs pourquoi creuser nos méninges puisqu’on n’ait responsable de rien et que tout est COMPLOT ? Changement climatique : le Canada rit et l’Afrique pleure En 2005, la Russie avait longtemps hésité avant d’apposer sa signature au protocole de Kyoto permettant ainsi son entrée en vigueur. Certains scientifiques russes expliquaient que le réchauffement de la planète permettrait la fonte des glaces et l’exploitation des immenses terres agricoles. Quand on sait qu’à  cause de la démographie et l’augmentation du niveau de vie, la demande mondiale en produit agricole va exploser comment ne pas leurs donner raison. Bien évidemment nombreux sont ceux qui vont pointer une réflexion égoà¯ste d’un enjeu global. Mais pensent-ils différemment quand il s’agit de leur pays ? Grâce au changement climatique, le Canada est en voie de devenir un immense el dorado pour les hydrocarbures. D’après certains experts, sous les sables bitumeux se trouvent la deuxième réserve mondiale d’or noir juste derrière l’Arabie Saoudite. Avec la flambée des cours du pétrole et la forte demande du voisin américain, qui souhaite limiter sa dépendance par rapport aux pays du Golfe, qui peut se passer de telles réserves ? Bien évidemment, pour l’idéologie bien pensante, il faut sauver la planète mais qui est prêt à  voter pour un candidat qui promet de rogner sur le confort de ses compatriotes au nom de la lutte contre l’augmentation des émissions de gaz à  effet de serre ? l’augmentation des températures au Canada permettra de réchauffer le thermomètre favorisant ainsi les économies d’énergie pour le chauffage. La fonte des glaces favorisera l’optimisation du trafic maritime. Dans l’intérêt des canadiens et pour le bien de la planète, le Plan Nord et d’autres projets structurants doivent être accompagnés d’une stratégie de réduction des émissions de gaz à  effet de serre, d’une taxe carbone et d’un mécanisme de marché pour les quotas de CO2. A l’autre bout de la planète, l’Afrique est déjà  la grande perdante du changement climatique. Sécheresse, inondation, immigration, maladies vectorielles, baisse du rendement agricole, ses conséquences se font déjà  durablement sentir sur le continent. D’après Madame Hela Cheikhrouhou, Directrice Energie, Environnement et Changement Climatique à  la Banque Africaine de Développement, si rien n’est fait (pour lutter contre les émissions de CO2, ndlr), les pertes économiques en Afrique pourraient représenter de 1,5 à  3 % du PIB d’ici 2030, et 10% d’ici la fin du siècle. Etant donné la diversité environnementale et socio-économique en Afrique, les impacts économiques seront différents selon les pays et les secteurs. Le PIB des pays sahéliens pourrait baisser de 5%. Ce chiffre pourrait s’élever à  10% au début de 2030 pour les pays d’Afrique du Nord. En Afrique de l’Est, les périodes de sécheresse et d’inondations coûtent déjà  l’équivalent d’environ 10% du PIB et l’augmentation probable de ces phénomènes pourra alourdir la note. Le business de la réunionite et les limites de la palabre africaine Les 36 heures supplémentaires de négociation à  la COP 17 de Durban étaient de trop. Nous, africains, devons apprendre l’optimisation du temps. D’ailleurs pour les contraintes budgétaires (incapacité de payer une nuitée d’hôtel supplémentaire), ce sont les délégations africaines qui n’ont pas assisté à  l’adoption du paquet de Durban. Et voilà  que la palabre africaine démontre son inutilité et se retourne contre nous. Le temps C’’est de l’argent et il y a justement un temps pour palabrer et un autre pour trancher. Ce sont les principes de base d’une bonne organisation et nous devons dépoussiérer nos cultures ancestrales. Mais finalement la réunionite n’est pas aussi mauvaise que ça puisque certains y trouvent un intérêt économique. Comme le rappelle le quotidien français La Tribune dans son édition du 30 novembre, le séjour à  Durban a rapporté plus de 4 800 dollars à  chacun des négociateurs des pays du Sud. Les représentants africains ont donc intérêt à  poursuivre la grande messe du climat. Malgré ce pactole important, beaucoup ont été incapables de prendre en charge une nuitée en Afrique du Sud pour assister aux conclusions d’une rencontre aussi importante. C’est tout simplement incroyable et honteux. Nul doute qu’ils pensent déjà  à  la COP 18 de novembre 2012 au Qatar. Entre temps, leurs concitoyens continueront à  subir les conséquences du changement climatique. Comme pour la dette, le marché au secours du climat De Copenhague à  Durban en passant Mexico, les responsables politiques ont été incapables d’adopter des objectifs contraignants de réduction des émissions de gaz à  effet de serre. Il ne reste que les marchés pour pousser à  l’action les décideurs. C’’est ce qui s’est passé pour la dette o๠sous la contrainte des marchés, les décideurs ont enfin admis la nécessité d’une gestion responsable des finances publiques. Dans le cas du climat, C’’est le prix du baril qui servira de catalyseur pour la lutte contre le changement climatique et la mutation vers une économie décarbonée. Les tensions avec l’Iran ont permis au baril de pétrole de franchir la barre symbolique de 100 dollars mardi dernier. On est encore loin des 147 dollars de l’été 2008. En attendant RIO + 20 en juin 2012 o๠on parlera d’économie verte comme tremplin pour la réduction de la pauvreté, vivement un baril à  200 dollars.

Climat : les conclusions de Durban

L’on espérait un engagement fort des parties à  Durban mais la conférence sur le climat organisée par l’ONU aura simplement ouvert une nouvelle feuille de route vers un accord global en 2015. Durant deux semaines de négociations, le bras de fer a abouti à  fixer une échéance pour la réduction des émissions de gaz à  effet de serre. D’ici à  2015, les pays devront trouver un accord dont la nature juridique devra être précisée. Cet accord pourrait entrer en vigueur en 2020, ce qui laisse du temps aux pays émergents peu enclins à  réduire leurs émissions de gaz à  effet de serre, pour accélérer leur développement industriel. Kyoto prolongé, création du Fonds Vert Le prolongement du protocole de Kyoto conclu en 1997 vise cette fois les pays industrialisés. Car dès sa mise en œuvre en 2005, C’’est bien les pays « pollueurs » qui étaient visés. Seuls les Etats-Unis avaient refusé de ratifier ce protocole, et donc de réduire les émissions des six substances responsables du réchauffement climatique. A Durban, les délégués se sont donc mis d’accord sur le lancement d’une deuxième période d’engagements, qui pourrait courir jusqu’à  2017. La première phase doit s’achever fin 2012. Elle concernera principalement l’Union européenne, puisque le Canada, le Japon et la Russie ont fait savoir qu’ils ne souhaitaient pas se réengager. Une avancée limitée donc, mais qui fournit quand même des garanties supplémentaires aux pays en développement. Ils ne sont pas concernés par le protocole mais y tiennent fermement car il représente la seule « paroi étanche » entre les pays industrialisés du Nord et le reste de la planète. Le Fonds vert, longtemps en discussion, a été créé pour aider les pays en développement à  s’dapter au changement climatique. Un fonds qui devra mobiliser environ 100 milliards $/an à  partir de 2020 à  destination des pays du Sud. Néanmoins aucun mécanisme précis de financement de ce fonds n’a été précisé même si des mécanismes de « financements innovants » sont à  l’étude. Le problème étant l’opérationnalisation du fonds et la mise à  disposition de l’argent pour financer les programmes d’adaptation des pays du Sud. Réactions mondiales Pour beaucoup, Durban est un semi échec, puisque des avancées ont malgré tout été trouvées. Certains pays ont bougé leurs lignes comme l’estime Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre française de l’à‰cologie et du Développement durable à  propos de la Chine : « Je pense que la principale ouverture est venue de la Chine, ce qui est assez cohérent avec ses engagements nationaux. C’est un petit mouvement mais cela a fait bouger les à‰tats-Unis et a entrainé l’Inde. Ne soyons pas naà¯fs, ce sont de tous petits pas, mais c’est la preuve que l’on peut avancer ». D’autres comme l’organisation Greenpeace, parlent d’échec patent : « Les négociations de Durban ont fini comme elles ont commencé, par un échec. Les gouvernements, qui ont choisi d’écouter les pollueurs plutôt que le peuple, ont échoué à  renforcer les précédentes mesures pour lutter contre le changement climatique ». Du côté africain, l’on est satisfait de la reconduite du protocole de Kyoto, même si les délais d’application ont été prorogés, mais Durban a abouti à  une évolution et ceux qui parlent d »échec doivent relativiser, estime Alassane Ba de l’Agence pour l’environnement et le développement durable du Mali. « L’incapacité à  transcender les intérêts particuliers de certains grands Etats ou acteurs économiques détruit peu à  peu la mobilisation internationale sur le climat », a de son côté affirmé Eva Joly la candidate écologiste européenne. Si l’urgence est de limiter la hausse de la température à  +2°C, quand la consommation mondiale actuelle entraà®ne une hausse de 3,5°C, la nouvelle feuille de route de Durban laisse bien peu de temps à  la planète.

Durban joue les prolongations

Les ministres et délégués de près de 200 pays jouaient les prolongations, vendredi 9 décembre au soir, à  Durban (Afrique du Sud), pour arracher un accord redonnant du souffle et un calendrier à  la lutte contre le changement climatique. Entamées le 28 novembre, les négociations marathon, largement éclipsées par la crise de l’euro, devaient se poursuivre toute la nuit et très probablement samedi dans la journée. Un projet de texte, âprement discuté derrière des portes closes, évoquant un « cadre légal applicable à  tous » après 2020, a suscité de vives réactions, en particulier chez les pays les plus vulnérables face à  la montée du thermomètre. « Il est difficile pour nous d’accepter un nouveau processus qui s’achèvera en 2015 et qui ne sera pas opérationnel avant 2020 au plus tôt ! », a réagi Karl Hood, au nom des petits Etats insulaires, directement menacés par la montée du niveau des océans. Un échec pourrait sonner le glas du protocole de Kyoto, seul traité juridiquement contraignant sur le climat, dont la première période d’engagement s’achève fin 2012 et qui revêt une forte charge symbolique pour les pays en développement. Son effondrement serait un signal très négatif deux ans après le psychodrame du sommet de Copenhague. La méfiance est à  son comble Pour Sunita Narain, qui dirige le Centre for Science and Environment, ONG indienne basé à  New Dehli, « Cette conférence montre vraiment que la méfiance est à  son comble : entre les riches et les pauvres, entre l’UE et les BRICS [groupe des pays émergents qui regroupe le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Inde et la Chine], entre les Africains et l’UE, entre toutes les parties. » La question du degré d’ambition des actions annoncées par les différents pays pour limiter ou réduire leurs émissions de gaz à  effet de serre (GES) est également au C’œur des débats. Pour l’heure, elles sont loin de répondre à  l’objectif, affiché à  Copenhague en 2009 et réaffirmée à  Cancun l’an dernier, de limiter à  2 °C la hausse de la température du globe. La volonté des Européens est d’esquisser un nouveau cadre qui imposerait des objectifs de réduction de GES à  tous les pays du monde alors que Kyoto ne s’applique ni aux Etats-Unis, qui ne l’ont jamais ratifié, ni aux grands émergents comme la Chine, l’Inde ou le Brésil. L’Inde a exprimé des réticences et les Etats-Unis ne veulent pas entendre parler à  ce stade d’un « accord juridiquement contraignant ». La position de la Chine restait quant à  elle difficile à  décrypter. « La Chine a soufflé le chaud et le froid. Si elle jetait tout son poids derrière la proposition européenne, cela mettrait la pression sur les Etats-Unis », estimait Thomas Spencer, de l’Institut du développement durable et des relations internationales, à  Paris. Faute d’accord sur une « feuille de route », l’Europe menace de ne pas reprendre d’engagements dans le cadre de Kyoto, ce qui viderait de son contenu ce traité emblématique signé en 1997 au Japon. « Tous les pays, petits comme grands, ont besoin d’être écoutés », a souligné la ministre des affaires étrangères sud-africaine, Maite Nkoana-Mashabane, actrice clé des dernières heures de négociations en tant que présidente de la conférence qui a rassemblé quelque 130 ministres et qui pourrait se prolonger jusqu’à  samedi.

Le climat de Durban, le climat de demain

Ils sont près de 20 000 délégués venus du monde entier pour prendre part a cette grande messe sur le climat. Et C’’est le President sud-africian, Jacob Zuma, qui a ouvert ce 28 novembre 2011 cette rencontre sur les changements climatiques qu’accueille son pays en plantant le décor de maniere très précise: « le climat est une question de vie et de mort » a-t-il declaré en demandant aux particpants de prendre leurs responsabilités devant l’histoire. Etaient également presents a cette cérémonie d’ouverture le président du Tchad, qui représente la CEEAC (Communauté économiques des Etats d’Afrique centrale), Idriss Deby, le vice-président de l’Angola, qui représente la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe), Fernando da Piedade Dias dos Santos, entres autres. “Oeuvrer ensemble pour sauver le futur” C’’est le slogan que devront garder à  l’esprit les participants à  cette rencontre. Durban intervient en effet dans un contexte particulier. Apres les sommets de Copenhague puis Cancun qui ont eu des resultats plutot mitigés, il est indispensable, au regard des observateurs, de parvenir à  un accord contraignant si l’on veut prendre à  bras le corps la question du climat qui est un enjeu majeur aujourd’hui pour la communauté internationale. En effet, sur les 10 catastrophes naturelles majeures de ces dernières années, selon les chercheurs, 9 sont des conséquences directes du réchauffement climatique. Les experts souhaitent que tous ces phénomènes créent un sentiment d’urgence et forcent la main des acteurs présents à  Durban. Mais ce n’est pas gagné d’avance. Les pays –parties viennent à  ces négociations, chacun avec la ferme intention de sauvegarder au maximum ses intérets. Limiter l’émission de gaz à  effet de serre revient a revoir le mode actuel de developpement industriel et de consommation, en particulier dans les pays occidentaux, reconnus coupables pour la majeure partie des dégradations actuelles du climat. Le protocole de Kyoto qui est l’accord-cadre sur les changements climatiques n’a pour ainsi dire jamais été respecté par des puissances telles que le Canada, les à‰tats-Unis, la Russie et le Japon. Et elles ont d’ores et deja annoncé que leur position ne changerait pas à  Durban. La Chine est parmi les pays qui ont fait des efforts substanciels dans le domaine avec une réelle politique de “verdissement “ de son économie, efforts salués à  Durban ou l’Empire du milieu risque de jouer un role majeur dans le resultat des négociations. ‘L’Afrique est plus vulnérable » que tous les autres continents aux effets nefastes des changements climatiques. Les situations extremes comme la sécheresse historique qui frappe en ce moment l’Est du continent l’illustre, si besoin en était. Selon Maite Nkoana-Mashabane, présidente de la COP17, les accords de Cancun devaient être imperativement « opérationnalisés ». La ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, a en outré déclaré que l’adaptation au changement climatique était un élément essentiel du résultat de la COP17. Les pays en voie de developpemnt et ligne de front ceux d’Afrique, réunis sous l’egide de l’Union Africaine, entendent obtenir à  Durban le lancement effectif du Fonds sur le climat vert. La societé civile est elle aussi présente en force à  Durban. Il ne se passe pas cinq minutes sans que ne se déroule un evenement dans ou hors du site de la conférence qui se déroule, il faut le souligner au Centre International de Conférences Inkosi Albert Luthuli. “Nous sommes venus faire comprendre aux décideurs que nous, le peuple, nous voulons qu’ils arretent les discours et qu’ils passent a l’action” nous confie une participante venue de la Corée du Sud. « Les inquiétudes soulevées par le changement climatique vont bien au-delà  des murs de ce superbe endroit aux millions de personnes là -bas, dans les rues, qui appellent à  la justice climatique », a rappelé la ministre sud-africaine, en écho aux propos tenus dimanche dernier par le prix Nobel de la Paix Desmond Tutu. l’heure de l’action a sonné, mais la politique et les intérets économiques cederont-ils la place à  une véritable prise de conscience et à  des engagements fermes, la réponse à  cette question au soir du 9 decembre prochain.

Le climat et vous

Sécheresse extrême, pluie torrentielle, cyclone, chute ou hausse inédite de température, le monde connait à  n’en point douter une révolution climatique. Ces changements qui affectent notre vie au quotidien devraient nous pousser à  changer nos comportements, nos habitudes au quotidien. Car cela est prouvé, si le réchauffement du climat est naturel, la vitesse de ce changement est la résultante de l’action humaine. Depuis 35 ans, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) contribue dans une large mesure à  faire connaà®tre les incidences de l’activité humaine sur la variabilité et l’évolution du climat, dont le rythme s’est accéléré avec la révolution industrielle. Et les signes en sont déjà  perceptibles. l’année 2010 a été la plus chaude jamais observée, à  égalité avec 1998 et 2005, et, au cours des dix années écoulées, la température moyenne à  l’échelle du globe a été supérieure de près d’un demi-degré à  la moyenne pour la période 1961–1990, soit la plus élevée jamais enregistrée sur une décennie depuis le début des observations instrumentales. Chez nous au Mali, le changement climatique se fait fortement ressentir. Selon le Dr Birama Diarra de la Direction Nationale de la Métérologie, La pluviométrie a baissé d’environ 20% entre 1951 et 2001. Cette tendance à  la baisse est accompagnée de fortes variations de la pluviométrie qui est tantôt déficitaire, tantôt normale ou excédentaire. C’’est dans l’agriculture que ces changements ont le plus d’impacts négatifs en provoquant une baisse sensible de la productivité et la dégradation des conditions de travail dans les champs. Par exemple, à  Bougouni, la production a chuté de 150 tonnes en 2005. Ces pertes pourront atteindre 450 tonnes en 2025 pour la même localité. C’’est à  Dioà¯la que les pertes sont les plus importantes. Elles sont estimées à  1500 tonnes en 2005 et 3500 tonnes en 2025. Pour ce qui est du mil ou du sorgho, les pertes de production oscilleront entre 80 tonnes en 2005 et 2524 tonnes en 2025 selon les localités. En milieu urbain, le phénomène n’en est pas moins réel. La période de chaleur commence de plus en plus tôt et la hausse du thermomètre est de plus en plus sensible, année après année. Hors de chez nous, en 2010, la Fédération de Russie a connu une vague de chaleur exceptionnelle, tandis que certaines régions d’Afrique déploraient des conditions difficiles de sécheresse ou de fortes inondations et que l’Australie, plusieurs pays d’Amérique latine, la Chine et le Pakistan enregistraient des crues de grande ampleur, certaines entraà®nant des coulées de boue ou des glissements de terrain meurtriers. Bien qu’il soit impossible de mettre en cause les changements climatiques dans le cas d’un phénomène extrême en particulier, les tendances nouvelles correspondent aux conclusions du quatrième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui prévoit une variabilité accrue de la température, des précipitations et des phénomènes météorologiques violents, ainsi qu’une fonte généralisée des neiges et des glaces et une élévation du niveau de la mer. Compte tenu des risques associés à  l’évolution rapide du climat, tous les secteurs socioéconomiques auront de plus en plus besoin, en particulier à  l’échelon régional et local, d’une information climatologique fiable, fournie en temps voulu. Tout comme le fait notre corps, le système climatique conserve la mémoire des influences qu’il subit. Grâce à  la révolution industrielle, le revenu moyen par habitant a décuplé, tandis que la population était multipliée par six. Toutefois, les améliorations obtenues dans le domaine de la santé et de la prospérité partout dans le monde ont laissé des traces dans le système climatique. Les combustibles fossiles ont certes stimulé le développement économique, mais au prix d’émissions de gaz à  effet de serre aux effets durables. Les ressources naturelles ont été surexploitées, notamment les forêts, les océans et les terres arables. l’atmosphère est devenue une véritable décharge d’effluents gazeux à  effet de serre. Ces tendances se poursuivent et se sont même accélérées. Au lieu de vivre en harmonie avec la nature, nos sociétés modernes ont fait appel à  la technologie pour maà®triser celle-ci ou pour la modifier afin de l’adapter à  leurs modes de vie. Peu à  peu, l’équilibre entre l’être humain et la nature, dont la stabilité relative du climat témoigne, a commencé à  se modifier. La nature réagit et la boucle est bouclée entre le climat et l’être humain. A présent, il faut nous préparer à  vivre dans un climat plus chaud que celui que nous connaissons et faire face aux bouleversements induits par la montée du niveau de la mer. Il faut modifier les infrastructures dans les transports, les bâtiments, les réseaux de production et de distribution d’eau et d’énergie afin qu’ils soient adaptés à  des précipitations et des températures qui s’écartent des normales saisonnières actuelles. Une adaptation planifiée et précoce aux effets du changement climatique et surtout un changement dans notre attitude face à  la nature est notre seule porte de sortie.En cette journée mondiale de la météorologie, c’est plus que jamais le moment de l’engagement personnel.

Cancun: Plus positif pour les Nations unies que pour le climat

Un échec aurait eu de graves conséquences Si l’accord conclu, au terme de douze jours de négociations tendues et souvent bloquées, a sauvé quelque chose, c’est moins l’équilibre climatique de la planète que la légitimité des Nations unies à  piloter ce débat. Une nouvelle déroute aurait sans doute été fatale au processus onusien, après l’échec de la conférence de Copenhague, en décembre 2009, et la stérilité des quatre réunions organisées en cours d’année, à  Bonn et à  Tianjin (Chine). Au final, l’accord « ouvre une nouvelle ère pour la coopération internationale sur le climat », s’est réjouie la ministre mexicaine des affaires étrangères et présidente de la conférence, Patricia Espinosa, à  qui en revient largement le mérite. Le système de l’ONU n’a pourtant pas gommé ses défauts. Le consensus exigé par la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques fragilise considérablement la négociation. Il avait empêché, à  Copenhague, que la conférence entérine un accord négocié par une vingtaine de chefs d’Etat parmi les plus importants. Il a failli interdire, à  Cancun, de se quitter sur un accord. La Bolivie, pourtant lâchée par ses amis de l’Alliance bolivarienne, a contesté le texte jusqu’au bout. Furieux que la présidente soit passée outre son opposition, le pays veut porter l’affaire devant la Cour internationale de justice. Le système onusien chancelant Face au pouvoir qu’a une voix isolée de bloquer le processus, des pays comme les Etats-Unis ont beau jeu de militer pour aborder la question climatique dans des enceintes plus restreintes, comme le G20 ou le Forum des économies majeures, o๠l’on ne discute ni de l’obligation de réduire les émissions des gaz à  effet de serre ni de l’aide aux pays pauvres. Face à  ce risque, les pays émergents deviennent le moteur du multilatéralisme. Ils sont apparus à  Cancun comme les plus déterminés à  remettre en mouvement un processus bloqué. Sortant d’une logique qui a longtemps consisté à  attendre tous les efforts des pays industrialisés, l’Inde a multiplié les pas en avant, acceptant une vérification internationale des politiques climatiques et envisageant de signer un accord juridiquement contraignant. Au point que le ministre indien de l’environnement, Jairam Ramesh, a été vertement critiqué dans son propre pays. Le Brésil s’est, lui aussi, montré soucieux de jouer les facilitateurs, assouplissant ses positions, notamment au sujet de la déforestation. Même la Chine a donné des signes d’ouverture et semblé jouer avec ses propres lignes rouges. Enfin, c’est la présidente mexicaine de la conférence, Patricia Espinosa, qui a sorti la négociation de l’impasse en imposant, sur le fil, un texte de compromis. En face, quelle inertie ! Le Japon et la Russie ont manqué provoquer un clash en refusant toute prolongation du protocole de Kyoto et les Etats-Unis n’ont pas cédé un pouce de terrain tout au long des négociations. L’Europe, divisée, paralysée par la logique communautaire et le mandat prudent voté par le Conseil européen à  la veille de la conférence, s’est montrée incapable de donner les signaux et les impulsions susceptibles de rehausser le niveau d’une conférence aux ambitions somme toute modestes. Cet attentisme est inquiétant, car beaucoup reste à  faire. L’accord conclu à  Cancun esquisse la boà®te à  outils de la lutte contre le changement climatique – fonds « vert », réduction de la déforestation, transfert de technologies vers les pays du Sud. Il acte aussi, pour la première fois, l’objectif de limiter la hausse de la température globale à  2 oC. Mais les points qui fâchent ont été laissés en suspens, à  l’image des sources de financement du fonds « vert » et des engagements de réduction des émissions de CO2 pris par chaque pays, dont chacun convient qu’elles ne suffiront pas à  contenir le réchauffement. L’accord de Cancun entérine un renversement de la logique de la négociation climatique, qui marque un affaiblissement du processus onusien. Il ne s’agit plus, comme c’était le cas à  Copenhague, de fixer un objectif global de réduction des émissions de CO2 fondé sur les enseignements de la science et de dicter à  chaque Etat la part qu’il devra prendre dans l’effort collectif. Cette logique « descendante » a été remplacée par un processus « du bas vers le haut », dans lequel chaque pays inscrit ce qu’il est prêt à  faire, voire ce qu’il a déjà  décidé. « Ce n’est pas à  l’ONU que se décide la lutte contre le changement climatique : c’est sur le terrain, dans chaque pays, sous l’impulsion de la société civile ; les Nations unies ne peuvent qu’entériner l’ensemble de ces politiques », observe l’ambassadeur français chargé du climat, Brice Lalonde. On voit d’autant plus mal comment la conférence de Durban, en décembre 2011, pourrait avancer sur la voie d’un traité global et légalement contraignant sur le climat sans un investissement renouvelé des pays industrialisés.

Cancun : A tout petits pas

Le Mali à  la tribune Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement Tiémoko Sangaré a pris la parole ce mercredi après-midi à  la 16è Conférence des Nations unies sur les changements climatiques. C’’était dans le cadre du segment de haut niveau qui s’est ouvert mardi après-midi. Il a indiqué que pour le Mali, une augmentation de 2°C de la température de la planète, comme le laisse entendre le 4è rapport du Groupe international des experts sur le climat (GIEC), se traduirait par une baisse du rendement des cultures céréalières de 10 à  26% et la famine pour environ 44% de la population. Il a laissé entendre aussi que notre le Mali, un pays sahélien, connaà®t les grandes sécheresses depuis les décennies 1970 et 1980. Ce qui a provoqué des agressions sur les écosystèmes à  un point tel que la reconstitution des milieux naturels n’est plus possible, à  cause de l’ensablement généralisé. Pour combattre cette situation, a révélé Tiémoko Sangaré, le Mali n’attend pas les bras croisés l’aide de la communauté internationale. C’’est ainsi que notre pays a réalisé cette année une vaste campagne de reboisement qui a porté sur 45 millions d’arbres. Cette action n’est que le prélude à  un programme quinquennal de reboisement dont l’ambition est d’aboutir à  un Mali vert. Notre pays subit de plein fouet les impacts des changements climatiques Tiémoko Sangaré a ajouté que notre pays qui appartient au continent le plus vulnérable face aux changements climatiques, attend des résultats majeurs de la conférence de Cancun. Il s’agit de l’amendement de l’annexe B du Protocole de Kyoto reflétant les engagements ambitieux des pays développés, tels que recommandés par la science, à  savoir la réduction des émissions de gaz à  effet de serre d’au moins 40% en 2020 par rapport à  l’année 1990. Le Mali souhaite aussi la mise en place d’un mécanisme permettant d’aboutir en 2011 à  Durban en Afrique du sud à  un instrument juridique contraignant. Notre pays voudrait voir également l’adoption de décisions permettant l’opérationnalisation des fonds rapides pour financer entre autres les projets d’adaptation issus des Programmes d’action nationaux (PANA) des pays les moins avancés à  hauteur de 2 milliards de dollars. Ainsi que la mise en place d’un nouveau mécanisme financier placé sous la tutelle de la Conférence des Parties avec une gouvernance à  égale représentation entre pays développés et pays en développement. Ce mécanisme devra disposer de financements accrus de la part des pays développés (au moins 1,5% de leur PNB) pour le financement de l’adaptation, de l’atténuation, du transfert des technologies et du renforcement des capacités. Plaidoyer pour le maintien du protocole de Kyoto Concernant le Protocole de Kyoto dont la survie fait débat ici à  Cancun, le Mali souscrit à  son maintien et sa fusion avec un nouvel accord. « Le monde entier nous observe et nous écoute. Envoyons un signal très fort de Cancun, que par le biais du multilatéralisme, la communauté internationale est capable de venir à  bout des défis les plus colossaux en nous engageant résolument aussi bien politiquement que concrètement à  combattre les changements climatiques », a plaidé le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement. Son plaidoyer fait écho à  celui du secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon qui a lancé lors de l’ouverture solennelle de la conférence mardi : « Cancun doit représenter un percée. La détermination doit nous habiter. C’’est une course de marathon, pas un sprint. Jusqu’ici nos efforts sont insuffisants ». Le président mexicain Felipe Calderon a rappelé aux négociateurs que des milliards de personnes attendent d’eux « une réponse claire ». Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi qui s’exprimait au nom de toute l’Afrique, a rappelé que le continent noir n’est responsable que pour 2% des émissions de gaz à  effet de serre. « Nous subissons les conséquences des changements climatiques. Les inondations et les sécheresses sont là  pour nous le rappeler », a-t-il laissé entendre. Timides avancées Les exhortations des officiels semblent avoir peu d’effets sur les négociateurs. Car les choses avancent à  petits pas. Les pays les moins avancés pensent que les pays développés font le blocage pour ne pas mettre la main à  la poche. Le groupe africain espère trouver un terrain d’entente avec le groupe BASIC (Brésil, Afrique du Sud, Inde et Chine) sur des propositions faites par la Chine. Ces négociations sont menées par le président de la CMAE le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement Tiémoko Sangaré en compagnie de ses homologues d’Algérie Cherif Rhamani et de la RDC José Endundo Bononge. « Si nous arrivons à  nous mettre d’accord avec le groupe BASIC, cela pourrait être une base de négociation avec les autres parties », a indiqué Tiémoko Sangaré à  l’issue d’une réunion avec le chef de la délégation chinoise à  Cancun Xie Zhenhua. Les propositions chinoises portent sur le maintien du Protocole de Kyoto, l’objectif de réduction des émissions de gaz à  effet de serre au moins à  17%, sans engagement contraignant. Les pays développés comme les Etats-Unis et l’Europe doivent soumettre leurs initiatives de réduction des émissions à  un contrôle transparent. Quant aux pays en développement, leurs actions de réduction des émissions et d’atténuation peuvent être soumises au contrôle s’ils possèdent les technologies nécessaires. Ces propositions recoupent celles de l’Union européenne sur la question du maintien du Protocole de Kyoto. l’Europe s’est prononcée pour une deuxième période du Protocole de Kyoto. Et soutient une base de négociations avec des éléments essentiels comme l’adaptation, le transfert de technologie, la financement, le renforcement de capacités. Dans le cadre des fonds rapides, l’Europe annonce la mobilisation pour l’année 2010 de 2,35 milliards d’euro dont 844 millions pour l’adaptation. l’Europe se dit d’accord aussi pour la création d’un nouveau fonds.