Casamance : mort de 13 civils

Dans cette région située au sud du Sénégal, 13 civils ont trouvé la mort ce samedi 6 janvier alors qu’ils partaient cherché du bois. La Casamance est tristement connue comme étant une zone de conflit où depuis 1982, l’indépendance de la région est au coeur des tensions.

« Une attaque armée d’une rare barbarie », c’est par ces mots que le président Macky Sall qualifie cette attaque perpétré ce samedi 6 janvier et qui a ôté la vie de 13 personnes.

« Des éléments armés ont attaqué des jeunes qui cherchaient du bois dans la forêt de Bayotte. Treize ont été tués et deux ont pu s’échapper » , a déclaré le colonel Abdou Ndiaye, porte-parole de l’armée sénégalaise. Les victimes auraient pénétré une zone surveillée par les combattants indépendantistes du MFDC (Mouvement des forces démocratiques de Casamance).

Les faits se sont produits non loin de la frontière avec la Guinée-Bissau à une vingtaine de kilomètre de la capitale régionale, Ziguinchor, une région agricole et touristique enclavée par la Gambie. L’armée sénégalaise a dépêché une compagnie d’environ 150 parachstiste afin d’évacuer les victimes et de trouver les assaillants.

Macky Sall, n’a pas tardé à convoqué le Conseil national de sécurité et a « ordonné que les auteurs de cet acte criminel soient recherchés et traduits en justice ». Le chef d’État a, également, réuni une délégation ministérielle qui se rendra sur place, dimanche, « pour évaluer la situation sécuritaire et présenter en même temps les condoléances de la nation aux familles éprouvées » , indique le communiqué gouvernemental.

Depuis décembre 1982, le conflit pour l’indépendance de la région casamançaise, on dénombre des milliers de victimes civiles et militaires. La région qui regorge d’un fort potentiel touristique voit son économie ravagée par cette rébellion et de nombreux habitants ont été contraints de fuir. Pourtant, une accalmie perdure depuis plusieurs années. Arrivé au pouvoir, en 2012, le président Sall multiplie les tractations de paix. Dans ses vœux adressés à la Nation, le chef de l’État avait invité les rebelles de Casamance à la poursuite des négociations dans le but de parvenir à« une paix définitive »

 

Kidal : Cessez-le-feu dilatoire

Un accord de cessez-le-feu entre le GATIA et la CMA sera-t-il  juste un intervalle entre deux guerres ? La question mérite d’être posée tant ces deux mouvements convergent dans leur volonté réciproque de cesser les hostilités et de faire avancer la paix, tout en excellant en manœuvres dilatoires pour ne pas y parvenir, comme si l’arrêt des hostilités et le retour de Kidal dans le giron de la République n’étaient pas leurs seules priorités.

Dimanche 13 août en soirée, dans un communiqué, la Plateforme, « soucieuse du rétablissement de la paix et de la sécurité au Mali », déclarait « la cessation unilatérale des hostilités à compter du lundi 14 août à midi ». Une déclaration attendue, un ticket pour prendre « le train en marche », dont la locomotive est tractée depuis juillet par la CMA, sortie vainqueur des combats qui ont embrasé la région de Kidal. Forte de ses victoires écrasantes sur le terrain, la Coordination s’est enhardie, rajoutant une condition « non coercitive » à un possible accord. « Nous souhaitons que chacun retourne dans les positions du cessez-le-feu de 2014. Nous capitalisons sur notre position de force, c’est un peu logique », explique ce cadre du HCUA, renvoyant la balle dans le camp adverse.

Pour Fahad Ag Almahmoud, Secrétaire général du GATIA, on ne peut pas poser de nouvelles conditions car les conditions sont déjà posées par l’accord. « L’Accord lui-même est un cessez-le-feu. La communauté internationale a fait pression sur nous pour que nous fassions une déclaration de cessez-le-feu, on a renoncé à toutes les hostilités qui pourraient compromettre la mise en œuvre de l’Accord. Ceux qui veulent encore signer un cessez-le-feu prouvent leur mauvaise volonté ! ». Un avis que partage cet ex-membre de la CMA, observateur désabusé de ces revirements successifs, « Vous savez, personne ne fait la paix dans l’humiliation, donc je ne vois pas le GATIA signer un document qui n’apporte rien de nouveau ». À la CMA, on soutient que ce serait « un engagement formel au lieu d’un simple communiqué » entre les deux belligérants.

Si les deux camps s’accordent, chacun de leur côté, sur la nécessité de mettre en place le MOC à Kidal et de favoriser le retour de l’administration, la question du chronogramme reste posée. « Nous acceptons que le gouverneur aille rapidement à Kidal, dès demain s’il le faut », répond Ilad Ag Mohamed, porte-parole de la CMA. Une acceptation difficile à concrétiser, puisque ce grand commis de l’État, membre de la Plateforme, a déjà signifié qu’il ne se rendrait pas à Kidal si sa sécurité est assurée par la CMA. Autre difficulté, installer un MOC avec 3 parties et faire cohabiter ces ennemis de toujours au sein des mêmes patrouilles. « On ne peut pas mettre ensemble des hommes qui se tiraient dessus il y a peu. Aucune mesure de confiance n’est entamée pour cela » affirme le porte-parole de la CMA. Sur le cantonnement des mouvements armés, la Plateforme demande, conformément à l’accord, qu’une fois le MOC et les patrouilles mixtes installés, tous les groupes soient désarmés et rejoignent leur site de cantonnement. Une mesure qui semble déranger la CMA, qui s’inquiète des conditions logistiques et d’hébergement de ses troupes et tourne son regard vers Gao. « On accepte ce pré-cantonnement même si c’est problématique, mais est-ce que les autres vont nous accompagner ? Il ne faut pas qu’il y ait un précédent spécifique à Kidal, il faut donc que soit aussi pré-cantonnées les forces de Gao. On accepte mais à condition qu’il en soit de même pour elles », déclare ce cadre de la CMA

Pourtant, la Coordination a plusieurs fois donné son accord pour qu’une fois le MOC installé à Kidal, tous les groupes armés rejoignent leurs sites de cantonnement. « Ils parlent du MOC, du cantonnement mais ils le veulent dans un autre format. La durée du MOC est prévue pour 45 jours. Celui de Gao a déjà un an et a coûté, selon le gouvernement, au contribuable malien, près de dix milliards, on a perdu beaucoup de temps. Chacun peut faire son chronogramme, mais on sera de toute façon amenés à élaborer un document consensuel », souligne le Secrétaire général du Gatia. « Si l’Accord est appliqué, nous sommes sûrs de recouvrer Kidal, parce que dès qu’il y aura des élections libres, nous allons les gagner. Le maire est de chez nous, le député aussi. Nous n’avons rien à craindre, nous sommes de Kidal, nos familles sont à Kidal, c’est notre fief ! Ce sont eux qui ont peur que nous revenions », affirme Azaz Ag Loudag Dag, doyen du Conseil supérieur des Imghads. « On va constater sur le terrain si cette déclaration de fin des hostilités est suivie d’effet, on va rester vigilants et attendre de voir s’ils vont poser des actes », avertit Ilad Ag Mohamed.

On peut en effet se demander si cette nouvelle tentative de remettre sur les rails le processus de paix fonctionnera après autant de déraillements. « À Bamako, les dirigeants de la CMA font tout pour avoir un cessez-le feu et essayer de négocier les doléances que Mahmoud Dicko a rapporté. Ce qui les arrange, c’est que les gens du Gatia ne fassent pas parti du MOC, qu’ils ne viennent pas troubler leurs affaires. À Kidal, la plupart des gens pensent que ce n’est pas la fin mais peut-être le début de grandes hostilités. Ici, tout est communautarisé, les armes, les véhicules, sont payés par les communautés, par les chefs de fraction, les notabilités. Tant que les Imghads seront en guerre contre les Ifoghas, tant que la CMA n’aura pas réglé ses différents avec le GATIA, je ne vois pas comment ils pourraient cohabiter, peut-être seulement sur le papier », ironise cet habitant de Kidal.

Migrants ou conflits: des murs toujours plus nombreux dans le monde

A l’instar du mur anti-immigration voulu par Donald Trump à la frontière mexicaine, de multiples barrières s’élèvent dans le monde, en réponse à des inquiétudes sécuritaires ou pour endiguer les flux migratoires.

Quelque 70 murs existent de par le monde, contre seulement une dizaine il y a un quart de siècle, à la chute du mur de Berlin, selon la chercheuse Elisabeth Vallet, de l’université de Québec.

USA-Mexique: de la clôture au mur 

Donald Trump a signé, cinq jours après son arrivée à la Maison Blanche, un décret lançant la construction d’un mur anti-immigration de 1.600 km à la frontière mexicaine. Un projet qu’il entend faire financer par son voisin du Sud, qui ne veut pas en entendre parler.

Une clôture barbelée existe déjà sur plus d’un tiers des 3.000 km de frontière. Sa contruction, achevée en 2010, avait été décidée par le président George W. Bush. Surnommée « Tortilla curtain » (rideau de tortillas), cette barrière métallique de plus de cinq mètres de haut est équipée de projecteurs et de caméras. Quelque 18.500 agents patrouillent à la frontière.

Floraison en Europe 

– FRANCE: Face aux tentatives répétées de migrants de rejoindre clandestinement le Royaume Uni, les autorités françaises ont installé à Calais (nord) depuis l’été 2015 des clôtures grillagées protégeant, sur 30 kms, le port et, sur 40 kms, le tunnel sous la Manche.

Par ailleurs, depuis l’automne 2016, un mur de quatre mètres de hauteur et d’un kilomètre de long empêche, sur la rocade portuaire, les migrants de grimper sur les camions en route vers l’Angleterre. Il a été financé par la Grande-Bretagne à hauteur de 2,7 millions d’euros.

– HONGRIE: Le gouvernement conservateur de Vikor Orban a érigé en septembre 2015 une clôture barbelée de quatre mètres de haut sur les 175 km de sa frontière avec la Serbie, avant d’en construire une autre à la frontière croate.

Dans la foulée, plusieurs autres pays européens ont fait de même à leurs frontières: la MACEDOINE avec la Grèce, la SLOVENIE avec la Croatie et l’AUTRICHE avec la Slovénie.

– BULGARIE: En 2014, une clôture barbelée a été installée par la Bulgarie à sa frontière avec la Turquie, principal point d’entrée terrestre des migrants. Cette barrière s’étend désormais sur 176 km.

– GRECE: en 2012, les Grecs ont édifié une double barrière barbelée d’une hauteur de 2,5 à 3 mètres, à la frontière avec la Turquie, sur quelque 11 km.

– MAROC-ESPAGNE : sur la côte nord marocaine, les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, seules portes d’accès terrestre à l’Europe pour les candidats à l’immigration, sont entourées de barrières grillagées d’une longueur d’une dizaine de kilomètres chacune. A Melilla, les clôtures comptent par endroits des barbelés et lames tranchantes, en dépit des dénonciations d’ONG. Les images de migrants prenant d’assaut ces barrières ont fait le tour du monde.

Des murs et des conflits 

– ISRAEL-CISJORDANIE : En juin 2002, à la suite d’une vague d’attentats palestiniens, les Israéliens ont commencé à installer une barrière, suivant plus ou moins le tracé de la « ligne verte » entre Israël et la Cisjordanie. Avec des murs de béton de parfois neuf mètres de haut, elle se trouve à 85% en Cisjordanie et isole 9,4% du territoire palestinien, dont Jérusalem-Est occupé et annexé. Achevée aux deux tiers, elle doit atteindre à terme environ 712 km, selon l’ONU.

D’autres séparations existent aux frontières avec la JORDANIE, la SYRIE, la BANDE DE GAZA et L’EGYPTE.

– ARABIE SAOUDITE – IRAK : Les Saoudiens, face à la menace du groupe Etat islamique, ont complété en 2014 un mur de sable existant par une barrière de protection et un système de surveillance électronique sur 900 kilomètres, dans le désert à la frontière irakienne.

– INDE – PAKISTAN: L’Inde a construit une clôture le long des 742 km de la Ligne de contrôle faisant office de frontière avec le Pakistan, au niveau de la région disputée du Cachemire, ainsi que sur les 230 km de frontière internationalement reconnue.

Par ailleurs, une clôture barbelée de 2.700 km a été érigée par New Delhi le long de la frontière avec le Bangladesh, contre l’immigration clandestine et la contrebande.

– COREES: En dépit de son nom, la zone démilitarisée (DMZ) entre les deux Corées est l’une des frontières les plus militarisées au monde, truffée de miradors et de mines. Cette ligne de démarcation de 250 km le long du 38e parallèle matérialise la frontière, selon des termes fixés à la fin de la guerre de Corée (1950-1953).

– MAROC – SAHARA OCCIDENTAL : Un mur de sable fortifié de 2.700 km est érigé, depuis les années 1980, entre les territoires sous contrôle marocain (80%) et les zones sous contrôle de la République arabe sahraouie démocratique, proclamée par le Front Polisario (20%).

– IRLANDE DU NORD: A Belfast, les murs de séparation en béton, métal et grillages érigés à partir de 1969 divisent encore, 19 ans après la signature des accords de paix, les quartiers catholiques et protestants de la ville. Le gouvernement s’est engagé en 2013 à les détruire sous dix ans.

– CHYPRE: Divisée à la suite de l’invasion turque de 1974, l’île méditerranéenne est séparée par une ligne de cessez-le-feu longue de 180 km, ponctuée de murs de béton, de barbelés et d’obstacles divers.

Retour au calme en région de Mopti

La mission gouvernementale qui s’est rendu jeudi dernier dans la région de Mopti, o๠une trentaine de civils ont été tués suite à  des conflits intercommunautaires violents opposants bambaras et peuls, est rentré dimanche à  Bamako. Une quarantaine de personnes composaient cette mission officielle accompagnée des forces armées maliennes. Les ministres de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord, Hamadou Konaté, de la décentralisation et de la Réforme de l’à‰tat, Mohamed Ag Erlaf, de la réconciliation nationale, Ould Sidi Mohamed et de la Défense, Tiéman Huberrt Coulibaly, avaient fait le déplacement ainsi que des élus locaux et des représentants de la Minusma. à€ l’issue de ces 3 jours, côté bambara on s’est engagé à  ne plus prendre les armes et du côté peul, le maire de Nampala, dans le cercle de Niono, composé d’une forte communauté Peule, s’est engagé à  sensibliser les populations pour faire taire les armes. Une commission a été créée ce week-end à  Dioura, elle est composée de 24 membres incluant des bambaras, peuls, tamasheqs et bellas. Cette commission a pour but de favoriser la paix et le dialogue entre les deux communautés, pour restaurer le vivre ensemble. La commission arrivée à  Bamako hier, se réunira autour du ministre de la réconciliation Ould Sidi Mohamed dès mardi matin 10 h pour trouver des solutions aux problèmes. Dans le cercle de Ténenkou, la situation est actuellement au calme. Durant leur séjour, les autorités se sont déplacées sur les lieux des évènements tragiques et ont pu rencontrer les différentes parties, peuls comme bambaras, ainsi que les familles des victimes. Dimanche ils se sont rendus avec les familles dans les cimetières o๠sont enterrées les victimes pour adresser des prières aux disparus. Pour rappel, une trentaine de personnes majoritairement peules sont décédées suite aux conflits intercommunautaires entre peuls et bambaras. Rien que dans la commune de Kareri, on dénombrait le 1er mai, plus d’une vingtaine de victimes peules, en représailles du meurtre du troisième adjoint Bambara de la commune de Kareri par des peuls. Ce dernier était membre de l’association des chasseurs locale, qui ont décidé de le venger. Selon une souce sur place, ce conflit ne serait pas dû à  la confrontation entre agriculteurs bambaras et éleveurs peuls, comme on a pu l’entendre ou le lire ici ou là , « Actuellement, il n’y a pas de culture. Les animaux vont partout o๠ils veulent. Les cultures commencent à  partir de l’hivernage, il n’y a même pas de pluies, agriculteurs et éleveurs n’ont pas de raison particulière de s’opposer ». Une autre piste serait l’amalgame entre peuls et djihadistes. Le front de libération du Macina, actif dans la région, compte quasi-exclusivement dans ses rangs des peuls, ce qui aurait renforcé le rejet de cette communauté et l’amalgame. Les peules avaient massivement fui la zone après ces exactions. « ils ont encore peur. La mission officielle a promis qu’elle mettra en place des forces de l’ordre au niveau de Dioura. Nous avons demandé à  chacun de retourner chez soi. Les peuls nous ont répondu que si l’armée est présente, ils sont prêts à  revenir », affirme Mamadou Coulibaly, maire de Kareri. Ces récents événements violents qui ont frappé la région de Mopti sont pris très au sérieux par le gouvernement qui semble prêt à  tout mettre en œuvre pour que les tueries cessent et installer la paix entre ces communautés dans la région.

Unicef demande 46 millions de dollars pour les enfants de Bangui

L’UNICEF a distribué des fournitures médicales d’urgence aux hôpitaux de Bangui après les affrontements de ces derniers jours, qui ont fait des centaines de morts et obligé des milliers de personnes à  se déplacer. « Qu’ils soient musulmans ou chrétiens, les enfants de la République centrafricaine ne sont pas en sécurité. Ils risquent d’être blessés ou tués dans leurs foyers, dans leurs communautés, et même sur les sites o๠ils ont été déplacés. Cela est totalement inacceptable » a déclaré un responsable de l’UNICEF. La Croix-Rouge locale a déclaré que, de jeudi dernier à  lundi matin, près de 400 personnes avaient été tuées, dont trois enfants. Les informations préliminaires recueillies par l’UNICEF font état d’une trentaine d’enfants blessés par balles ou à  coups de machette et qui sont pris en charge à  l’Hôpital communautaire et au Centre de pédiatrie, à  Bangui. Deux jours après le début des affrontements à  Bangui, l’UNICEF a distribué des fournitures médicales essentielles en quantité suffisante pour 3 000 personnes à  l’Hôpital communautaire, o๠la plupart des gens blessés sont soignés. Dimanche dernier, les équipes de l’UNICEF ont donné des fournitures médicales d’urgence, permettant de soigner 1 000 enfants, au Centre pédiatrique de Bangui, le seul hôpital pour enfants du pays, qui a accueilli beaucoup d’enfants victimes de violences. Des vêtements ont été donnés aux enfants rescapés et les chambres ont été équipées de ventilateurs électroniques avec l’appui de l’UNICEF. Partout o๠la sécurité et les conditions d’accès le permettent, à  Bangui et ailleurs dans le pays, l’UNICEF et ses partenaires humanitaires intensifient leurs activités pour fournir aux familles touchées par la violence une aide d’urgence. Un avion-cargo rempli de fournitures humanitaires – trousses médicales d’urgence, fournitures nutritionnelles et autres articles indispensables – pour 3 000 familles devrait atterrir à  Bangui dans les prochains jours. Comme l’UNICEF avait reçu, à  la fin novembre, moins de la moitié des fonds nécessaires aux financements des besoins humanitaires pour 2013, l’organisation demande quelque 46 millions de dollars pour secourir les enfants touchés par la crise en République centrafricaine en 2014. Pour sa part depuis 2012, l’UNICEF France a en transféré plus de 1,6 million d’euros pour financer les programmes de terrain en RCA en faveur des enfants et de leurs familles. Des milliers de familles déplacées ont encore besoin de toute urgence d’accéder à  un logement, à  de l’eau salubre, à  des moyens d’assainissement, à  de la nourriture, à  une protection et à  des services de santé d’urgence. Elles courent un grand risque de contracter des maladies mortelles, ont noté les équipes de l’UNICEF sur le terrain.

VIDEO : Ousmane Ndiaye : « La guerre au Mali est loin d’être terminée »

Le 10 janvier 2013, la situation au Mali atteint un niveau d’alerte : les djihadistes prennent la ville de Konna et menacent de fondre sur la capitale, Bamako. A la demande des autorités maliennes, la France décide d’intervenir, bientôt rejointe par une force africaine. Dès le 11 janvier, l’opération Serval est lancée. « Le début de l’intervention est foudroyant », raconte Ousmane Ndiaye. Pour les journalistes, la seule possibilité est d’être « embarqués » avec l’armée. Sans liberté de se déplacer sur le théâtre des opérations, leur travail est déterminé par la progression des troupes : « au fur et à  mesure que l’armée française avançait et libérait des villes, les journalistes, dans le sillage de Serval, racontaient. » « Quasiment pendant les deux premières semaines, tout le monde était dans le sillage de Serval », explique Ousmane Ndiaye. Ce verrouillage de l’information a des conséquences : « On ne raconte pas la guerre du point de vue de la rébellion, du point de vue d’Aqmi. La débandade, la désarticulation d’Aqmi n’est pas racontée de l’intérieur – on la pressent. (…) C’’est donc difficile, en dehors de ce que nous dit Serval, de mesurer le succès durable de l’opération ».

Mali: les réfugiés craignent de ne pas pouvoir voter

L’armée malienne est entrée, vendredi 5 juillet, pour la première fois dans Kidal, ville du Nord, occupée par les djihadistes depuis plus d’un an. Ce cantonnement fait suite à  l’accord de paix préliminaire signé par le MNLA et le gouvernement provisoire, le 18 juin dernier, pour la tenue de la présidentielle le 28 juillet. C’’était la condition sine qua non pour la tenue de cette élection qui est un véritable challenge technique pour les autorités. A présent, un autre casse-tête logistique s’y ajoute: le vote des réfugiés et des déplacés internes. «Nous avons toujours vécu harmonieusement avec les musulmans. La tolérance était dans tous les foyers au Mali», dit Aziz Cissé, la voix rauque et un regard perçant assombri par de profondes cernes. «Moi, pasteur, je suis fils d’imam, C’’est dire…», ajoute encore Aziz Cissé. Pasteur, originaire de Gao, ce quarantenaire a fui le Nord-Mali, le 1er avril 2012. Depuis, il vit dans un camp de déplacés à  Niamana, à  une cinquantaine de kilomètres de Bamako. «Ce qui se passe au Mali est très grave. Cette élection, bien que précipitée, pourra peut-être nous sortir de la crise, mais comment voter et oà¹?» La question est posée. Dans ses yeux, une pointe de tristesse et beaucoup d’inquiétude. 400.000 déplacés et réfugiés à  gérer A deux semaines de la présidentielle, la question a de quoi inquiéter. l’armée malienne est entrée dans Kidal, C’’était la condition sine qua non pour la tenue de ces élections. 6 millions d’électeurs sur près de 16 millions d’habitants sont attendus dans 25.000 bureaux de vote le 28 juillet prochain. Le premier tour de ce scrutin se tiendra au 18e jour du mois de ramadan, en pleine saison des pluies. Pour la première fois au Mali, l’établissement des listes électorales se fera sur la base d’un fichier biométrique. Un vrai défi pour le Mali qui traverse une crise sans précédent depuis 2012. A ce défi logistique s’ajoute un autre casse-tête technique: le vote des déplacés internes et des réfugiés qui ont fui le nord du pays, depuis 2012. Près de 400.000 personnes. 174.000 réfugiés ont été recensés par le Bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires (OCHA) au Burkina Faso, au Niger et en Mauritanie. 200.000 déplacés internes ont quitté Gao, Tombouctou et Kidal pour rejoindre les villes du Sud, principalement la capitale, Bamako. Certains sont recueillis par des proches et des amis, d’autres sont installés dans des camps. Comment pourront-ils voter et oà¹? La question préoccupe. Lire la suite sur http://www.slateafrique.com/314905/presidentielle-mali-comment-feront-les-refugies-pour-voter

Ça Vous Regarde : « Mali : vers la fin du conflit ? »

Le Mali parviendra-t-il à  trouver une stabilité politique et se reconstruire ? La France arrivera-t-elle à  éradiquer définitivement le terrorisme au Sahel ? Faut-il craindre des attentats islamistes sur le sol français ? Invités : – François Loncle, Député de l’Eure – Thierry Oberlé, Grand reporter au Figaro et co-auteur de Notre guerre secrète au Mali – Moussa Ag Assadir, fondateur du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) – Pierre Lellouche, député UMP de Paris

Journalisme et conflit : de la nécessité de s’adapter

l’hôtel Laà¯co El Farouk a enregistré la présence de ces professionnels de l’information venus de Gao, Niono, Mopti, Sévaré, Kayes, Ansongo, Tombouctou, Niafunké et Bamako. « Cette formation s’étend sur une durée de huit mois. l’objectif est d’aider les participants à  faire des productions pour que les populations cernent mieux le conflit. Les journalistes jouent aussi un grand rôle dans la résolution de la crise à  travers leurs rendus sur la situation » explique Mahamadou Talata, membre de l’encadrement. Les journalistes maliens ne sont pas familiers avec les conflits armés. Depuis le début des hostilités dans les régions du Nord, le traitement et la diffusion de l’information essuient de nombreux coups durs. « A Ansongo, J’ai dû lire des informations dictées sous la contrainte, une arme braquée sur moi. J’ai reçu quelques coups de fouet de la part d’Ançar Dine car J’ai laissé passer un bout de jingle dans le journal, C’’était une erreur de la part du technicien » explique Ibrahim Sadou, journaliste et directeur de la radio communautaire Soni à  Ansongo. « Grâce à  cet atelier je comprends mieux ce qu’il faut faire ou ne pas faire en période de conflit en tant que journaliste» ajoute-t-il. Témoignages de participants Les attentes des bénéficiaires de cette formation sont comblées pour la plupart. « Avant d’arriver ici je savais que J’allais apprendre beaucoup de choses. Je suis satisfait car ce que J’ai appris est très important. Par exemple, J’ai appris que le journaliste peut être une cible lors de conflits armés et doit avant tout assurer sa propre sécurité. Il doit s’en tenir à  mon métier d’informateur ». De nombreuses questions autour de la sécurité du journaliste se posent pourtant, Derek Quinn, formateur venu du Canada donne quelques éléments de réponse « dans un conflit armé, le journaliste peut être visé par les assaillants car il n’a pas pris en compte telle ou telle partie prenante au conflit. Pourtant il ne doit pas diffuser les informations juste pour faire du remplissage, le recoupement, la complémentarité des informations doivent être acquis ». Quant à  Moriba Kéàta, animateur et producteur à  la radio Mali, station de Kayes « je ne connaissais rien à  tout cela. Cette rencontre m’a permis d’apprendre beaucoup de choses en matière de journalisme et surtout comment le journaliste doit se comporter en temps de guerre. A Kayes, mon objectif est de partager ces connaissances reçues ici et de mieux informer nos auditeurs ». Cette formation est organisée par l’institut Panos en collaboration avec IMS (international media support). D’autres ateliers de restitutions sont prévus toutes les six semaines avec les participants et leurs mentors. l’objectif est d’évaluer leurs productions (deux pour chaque rencontre) et de corriger les lacunes tout en apportant de nouvelles approches afin que la diffusion d’une information juste et impartiale soit effective en ces moments de conflits.

Goma, RD Congo : éviter une nouvelle guerre régionale

Depuis la semaine dernière, la RDC est de nouveau dans les affres d’une guerre qui, en fin de compte dure depuis maintenant 20 ans. Selon l’International Crisis Group, « l’histoire semble se répéter dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), entrainant les mêmes conséquences dramatiques pour les populations civiles de la région ». Le film de la « nouvelle guerre » de Goma Le 15 novembre 2012, le mouvement rebelle du M23, soutenu – selon les autorités congolaises – par les forces armées rwandaises, a rompu le cessez-le-feu observé de facto avec les Forces armées de la RDC (FARDC) depuis le 25 juillet et a lancé une offensive sur Goma, la capitale de la province du Nord Kivu. Depuis, de violents combats les ont opposé aux FARDC. Le 18 novembre 2012, le M23 a tenté de forcer le gouvernement du président Kabila à  négocier. Le 19 novembre, après de multiples et vaines tentatives de dialogue et un ultimatum lancé par le M23 au gouvernement, les combats ont éclaté à  l’intérieur de la ville de Goma, défendue par les FARDC et les Casques bleus de la Monusco. l’ultimatum du M23 exigeait le retrait de l’armée congolaise et la démilitarisation de la ville et de l’aéroport de Goma, la réouverture du poste-frontière de Bunangana, et un processus de négociation comprenant l’opposition politique non armée, la société civile et la diaspora. Cette dernière exigence vise pour le M23 à  limiter la crise à  une affaire intérieure congolaise et ainsi empêcher Kinshasa d’internationaliser la question afin d’obtenir une solution négociée au niveau régional par la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (CIRGL) avec les pays voisins soupçonnés de soutenir la rébellion du M23. Alors que les négociations étaient sur le point de démarrer à  Goma, le président Kabila a finalement refusé de reconnaitre le M23 comme un interlocuteur légitime, et des combats ont par la suite éclaté dans la ville. Les rebelles sont entrés dans Goma le 20 novembre, poussant l’armée congolaise à  se replier sur Sake. Tout comme quatre ans auparavant et l’offensive menée par le Conseil national de défense du peuple (CNDP), dirigé par Laurent Nkunda, les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets. A savoir, de graves violations des droits de l’homme à  l’encontre des populations civiles, des représailles ou même des exécutions extrajudiciaires ciblées envers les autorités et activistes de la société civile qui ont pris position contre le M23 depuis le début de la crise en mars pourraient alourdir le bilan humain et attiser la violence, la capitulation de Kinshasa face au M23 risque de provoquer une onde de choc dans les Kivus et de relancer une dynamique de guerre entre la RDC et le Rwanda. Indispensable implication régionale Pour l’ICG, ls acteurs régionaux et internationaux doivent se mobiliser afin d’obtenir la fin immédiate des combats à  l’intérieur de Goma, l’engagement du M23 à  respecter le mandat de protection des populations civiles de la Monusco, la garantie par le M23, à  travers des actions concrètes sur le terrain, du respect des civils et des biens dans les secteurs contrôlés par le mouvement, qui doit également empêcher toute nouvelle violation des droits de l’homme. Cela afin d’éviter un embrasement régional. Enfin, selon l’institution qui œuvre dans la prévention et la résolution des conflits, il faut, «  »pour promouvoir une solution à  long terme, le Conseil de sécurité de l’ONU, l’UA et la CIRGL devront s’assurer que les accords de paix et les plans de stabilisation ne restent pas, à  nouveau, des promesses sans lendemain ». C

Police : les dessous du clash de la semaine dernière

Arrêtés le jeudi 15 novembre vers 15 heures, les six policiers ont été sérieusement molestés par leurs camarades sous-officiers de la police au Groupement Mobile de Sécurité qui les ont relâchés le vendredi tard la nuit. Ousmane Diallo, l’une des victimes et non moins secrétaire général du Syndicat national des commissaires de police (SYNACOMPOL) a livré son témoignage. Les faits racontés par une des victimes M. Diallo affirme qu’ils étaient six policiers à  être enlevés. Mamadou Keà¯ta secrétaire général adjoint du Synacompol, Mamadou Fasirirma Keita allias Mandemassa, Tapa Diallo secrétaire à  l’information et à  la communication, Aà¯ssata Cheick Tandia, commissaire au 2ème arrondissement, le commissaire Oumar Samaké de la Brigade d’intervention à  Badalabougou et lui-même. Selon lui, la réunion sur la relecture des textes de la police a été à  la base du bras de fer entre les commissaires et les sous-officiers. « Nous, les commissaires invités à  prendre part à  cette rencontre, ignorions l’ordre du jour » affirme -t-il. Lors de cette rencontre, Mamadou Keita adjoint du secrétaire général du Synacompol en tant que chef de la commission de relecture des textes, a fait le point sur la situation actuelle des textes et sur le statut avant de le proposer à  toutes les unités de la police pour d’éventuelles suggestions. Droit de grève et recasement interne… Dans ce texte deux articles demeurent la pomme de discorde entre les deux syndicats de la police. Il s’agit de l’article 38 relatif au droit de grève et l’article 126 relatif au reclassement interne. Dans le premier article relatif au droit de grève, les commissaires proposent d’écarter certaines unités de la police (l’unité de l’aéroport, transmission et communication et autres) compte tenu de la nécessité de la présence des forces de l’ordre dans ces services quelle que soit la situation. Quant au second article, a expliqué le commissaire, un sérieux problème divise la police par rapport à  sa complexité. « Raison pour laquelle quand le cabinet du ministre de la Sécurité intérieure a convoqué la deuxième réunion le même jeudi sur la relecture du texte, les commissaires ont demandé une motion afin de se concerter avant de procéder à  la lecture du texte » explique M Diallo. Il argue que C’’était pour éviter de prendre une décision unilatérale et contestable à  l’avenir. Au regard de la tension ambiante, le ministre Tieling Konaté, a pris sa responsabilité de reporter la réunion à  une date ultérieure indique notre interlocuteur. « Mais avant une fausse information circulait à  travers des affiches dans les unités de police que le texte sur le statut de la police a été retiré de l’Assemblée Nationale. C’’était une fausse information » affirme le commissaire. Pour lui, le texte se trouve toujours à  la Direction de la Police. Le texte modifié doit d’abord être adopté au Conseil des Ministres avant d’atterrir sur la table de l’Assemblée Nationale. Or, ajoute-t-il, C’’est cette fausse information qui a contribué à  creuser le fossé entre les deux camps. Les commissaires arrêtés et séquestrés… Il est environ 15 heures, peu après l’annonce du report de la réunion au cabinet, les arrestations ont commencé. «J’ai été informé de l’enlèvement de mon adjoint Mamadou Keita. Juste après notre départ du cabinet, il a été enlevé devant son bureau par les éléments encagoulés en Pick- up. Après lui, C’’est le commissaire du 2ème Arrondissement Aà¯ssata Cheick Tandia, enlevée dans son service. C’’est pour cette raison que J’ai appelé Tapa Diallo secrétaire à  l’information et Mamadou Fasirima Keita, de se joindre à  moi pour demander la libération de nos camarades qui ont été emmenés au GMS. Quand nous sommes arrivés au GMS, des gens encagoulés se sont jetés sur moi, me rouant de coups de bâtons et de pieds avant de me jeter en prison. Sans compter les injures graves à  mon endroit» a relaté le commissaire Diallo. C’’est grâce à  la médiation des leaders religieux qui ont été démarchés par mes camarades commissaires, que nous avons tous été libérés. Nous avons toujours agi avec humilité et responsabilité. Aucune information officielle n’a pour l’instant été donnée sur cette affaire.

Mali. Une intervention militaire qui n’est pas sans risques

« Cette intervention est nécessaire, parce qu’il est impossible de négocier avec les terroristes et les trafiquants de drogue. » Dans un entretien au Figaro, le président nigérien Mahamadou Issoufou, qui doit rencontrer mardi 13 novembre François Hollande, résume bien l’état d’esprit général. Application de la charia, destruction de mausolées, menace terroriste et prises d’otages par divers groupes islamistes armés dans le Nord-Mali excèdent une bonne partie de la communauté internationale, qui ne jure plus que par une intervention militaire pour que le Mali, débarrassé des jihadistes, retrouve son intégrité territoriale. Issoufou trouvera certainement une oreille attentive en François Hollande qui, comme son ministre de la Défense, semble pressé d’en découdre. Dimanche 11 novembre, l’idée d’une intervention a encore fait un pas en avant. Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) réunis à  Abuja (Nigeria) ont décidé d’envoyer une force africaine de 3 300 hommes. Une décision qui doit encore d’être entérinée par l’Union africaine et le Conseil de sécurité des Nations unies, le 26 novembre. Mais derrière cette unanimisme, certains s’interrogent, à  l’image de Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières : « Quand on s’engage dans un conflit, on allume des mèches qu’on n’arrive plus à  éteindre. » Et si le remède était pire que le mal ? Et si le conflit s’enlisait ? C’est que les risques existent, souligne le politologue Michel Galy. Militaires, d’abord. « Il semble qu’une partie de l’état-major français ne soit pas très enthousiaste », à  l’approche de l’intervention. Septicisme partagé par le haut commandant des forces armées américaines en Afrique (Africom), le général Carter Ham. En déplacement à  Alger, il a déclaré à  la presse que « la situation dans le nord du Mali ne p[ouvait] être réglée que de manière diplomatique ou politique ». Cela « traduit une pensée générale, il est facile de prendre les trois principales villes, Gao, Kidal et Tombouctou », mais tenir le désert est une autre affaire, explique Michel Galy. Chercheur à  l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), Oumar Keà¯ta abonde : les forces qui tiennent le Nord sont « mieux préparées que les armées régulières de la Cédéao et elles connaissent le terrain ». Quant à  l’armée malienne, elle est mal équipée, démoralisée et rongée par des luttes intestines. Pour Michel Galy, qui évalue à  « 6 000 hommes armés » les troupes jihadistes et touaregs qui occupent le Nord-Mali, cela explique que l’aide d’autres pays, comme le Tchad et la Mauritanie, plus habitués au désert, ou encore de l’Afrique du Sud, ait été évoquée lors du sommet d’Abuja. Et si les combattants affluaient ? Relativement circonscrit, le conflit malien pourrait aussi prendre un tour nouveau en cas d’initiative militaire. Dans une tribune dans Libération en juillet, Oumar Keà¯ta rappelait que les dernières interventions extérieures n’avaient pas été de francs succès : « En Irak, en Afghanistan, au Congo, au Soudan et dernièrement en Libye, elles ont surtout conduit à  des guerres civiles prolongées. » Il souligne aujourd’hui qu' »il y a un risque d’engendrement de solidarités ethniques ». Des touaregs pourraient ainsi gagner le nord du pays depuis l’Algérie, la Mauritanie, le Niger et même le Burkina Faso pour se battre contre un ennemi extérieur. En cas de conflit, ils ne seraient d’ailleurs pas les seuls à  affluer. Pour l’instant, le Mali n’a pas l’attrait de la Syrie pour les jihadistes, mais l’arrestation d’un franco-malien au Mali témoigne de l’intérêt que constituerait le pays à  l’avenir. Et si la menace s’éparpillait ? A l’inverse, si les jihadistes s’éparpillent dans les pays voisins sous la pression d’une force étrangère, « c’est tout le Sahel qui s’embrase », redoute Michel Galy. C’est d’ailleurs le souci numéro 1 de l’Algérie, qui craint de voir Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), hier Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), repasser la frontière. Pressé d’intervenir notamment par la France, Alger mène de front des négociations avec Ansar Dine. Le groupe islamiste malien est perçu comme interlocuteur acceptable par l’Algérie. Ansar Dine vient de se distinguer d’Aqmi et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) en proclamant son rejet du terrorisme. Finalement, avec le Burkina Faso, l’Algérie est « très en retrait » sur l’idée d’une intervention militaire, souligne l’ancien président de MSF Rony Brauman. Or, ce sont « deux Etats extrêmements importants » dans la sous-région. « Sans leur participation, la difficulté sera plus grande », souligne-t-il, jugeant de toute façon qu’on est « encore loin du compte ». Et si les Maliens se déchiraient ? Au sein du Mali, les difficultés sont encore plus inquiétantes, explique Oumar Keà¯ta. « Il y a des débats internes. Ceux qui sont du Nord et ont la peau blanche (Touaregs, Maures…) souhaitent la négociation. Ceux qui ont la peau noire veulent une intervention militaire », affirme Oumar Keà¯ta. Les risques de représailles ne sont pas à  négliger et l’hypothèse d’un nouveau conflit armé risquerait d’entériner une opposition entre le nord et le sud du pays, loin d’amener à  la réconciliation. De plus, au Nord-Mali, la présence des islamistes ne déplaà®t pas à  tous. Dans une région hier oubliée par Bamako, ils ont apporté un semblant d’ordre. Sans compter que les islamistes, soutenus par le Qatar selon le Canard enchaà®né, représentent une manne pour des jeunes désœuvrés. Maliens ou venus de la sous-région, ils toucheraient 3 800 dollars (3 000 euros) à  leur arrivée, selon Sahel Intelligence. En somme, avec « une population qui double tous les vingt-deux ans », dans une région délaissée par l’administration, sans ressources et soumise aux famines, rappelait Serge Michailof, enseignant à  Sciences Po dans une tribune dans le Monde (article abonnés), le « terreau social » est « désastreux ». Et s’il n’y avait personne pour diriger ? Au Sud, la situation n’est pas brillante non plus. Depuis le coup d’Etat de mars, le pays peine à  s’organiser. Le pouvoir se partage entre le président de transition Dioncounda Traoré, le Premier ministre de transition Cheick Modibo Diarra et le capitaine putschiste Amadou Sanogo. « Il faut une conférence nationale qui organiserait des élections pour 2013 », plaide Michel Galy. Et pour Rony Brauman, « ce n’est pas une intervention militaire qui permettra de régler la question de l’unité malienne, surtout quand on voit que le Mali est en faillite étatique. Prendre le contrôle du Nord alors qu’il n’y a pas d’instance de régulation, c’est faire reposer tout ça dans le vide ». Gaà«l Cogné

Crise en Libye : l’impossible compromis

C’’est la principale conclusion que l’on peut tirer après le déroulement des derniers évènements. l’impossibilité d’un retour à  la paix est désormais une réalité. Alors que les initiatives se multiplient pour une sortie de crise, l’Occident (les forces alliées France, USA et Angleterre), ne veulent rien entendre. Le président sud-africain Jacob Zuma est arrivé à  Tripoli lundi 30 mai pour rencontrer Mouammar Kadhafi afin de tenter d’obtenir un cessez-le-feu au nom de l’Union africaine. Selon Pretoria, il ne s’agit en aucun cas d’encourager Mouammar Kadhafi à  quitter le pouvoir. La question pourtant divise les dirigeants africains. Cette visite du président Zuma visait, en effet, à  relancer la feuille de route de l’Union africaine. Pour l’UA, «Â le problème auquel nous faisons face en Libye, est un problème politique. Par conséquent, nous ne pensons pas qu’une solution militaire soit appropriée ». Le président Jacob Zuma se rendait donc en Libye pour remplir la mission de l’Union africaine, qui consiste à  identifier une issue pacifique et négociée au problème libyen ». Au même moment l’arrogance s’exprime de la plus belle manière sur le sol libyen. Car, les bombardements s’intensifient en soutien aux rebelles. Alors que l’Otan accélère ses frappes en Libye, la situation est toujours très critique dans la ville de Misrata o๠d’intenses combats ont repris dimanche 8 mai 2011. Insurgés et forces de l’OTAN sont gênés dans leur tentative de libérer la ville par la présence de tireurs embusqués. Objectif, faire partir Kadhafi Tout est dit, « l’irakisation », prélude à  la partition, est inéluctable. l’objectif des Etats unis et de leurs alliés est d’y installer un régime fantoche et placer leur marionnette afin de faire main basse sur les réserves pétrolières de la Libye estimées à  plus de 44 milliards de barils ; de renforcer l’hégémonie d’Israà«l et de faire une répétition générale pour la grande agression en préparation contre le l’Iran, le Vénézuela, et la Bolivie, etc. Comme lors de la guerre d’Irak en 1990 ou de l’invasion américaine en 2003, ce sont les milieux les plus ultraconservateurs et réactionnaires du Congrès et du Département d’Etat américains transformés en porte-parole des lobbies pétroliers, du complexe militaro industriel et bancaire et puissamment soutenus par les médias, qui donnent la charge. En clair, les bombardements sur le sol libyen ne cesseront jamais tant que les alliés n’auront pas chassé Kadhafi du pouvoir. Il n’y a pas de doute, l’objectif de l’application de la résolution 1973 du Conseil de sécurité n’est donc pas de « protéger les civils libyens ». Mais de s’attaquer à  un régime avec lequel leurs intérêts sont menacés.