Coopération Mali – Russie : un nouveau tournant ?

Entre Bamako et Moscou, c’est « collé-serré » depuis le début de la Transition. Le rapprochement entre les deux capitales s’est renforcé avec la « rectification » de la Transition, en mai 2021. Une douzaine de mémorandums d’entente devant aboutir à la réalisation de nombreux projets viennent d’être signée entre les deux pays, à l’issue de la semaine russe de l’Énergie, qui s’est achevée le 16 octobre dernier à Moscou.

Au-delà du domaine militaire, dans lequel le Mali et la Russie ont suffisamment renforcé leurs liens ces deux dernières années, les deux pays s’accordent à diversifier leur coopération sur d’autres plans. La visite de la délégation malienne de haut niveau, conduite par le ministre de l’Économie et des finances Alousséni Sanou à Moscou du 11 au 16 octobre 2023, a posé les jalons de ce nouvel élan. Plusieurs conventions ont été signées dans des domaines tels que l’Énergie, les Mines, l’Agriculture ou encore les Transports, entre autres.

Selon le ministre de l’Économie et des finances, des accords juridiques ont été signés pour la réalisation de deux à quatre centrales nucléaires au Mali, chaque centrale ayant une capacité minimale de 55 mégawatts, l’installation d’une usine d’affinage d’or d’une capacité de 200 tonnes à Bamako, avec à la clé une formation gratuite du personnel malien en Russie, et un transfert permanent de compétences, l’exploitation de certains minerais, la création d’un cadastre minier plus détaillé, la fourniture de 350 000 tonnes d’intrants agricoles, toutes spécialités confondues, d’ici février 2024, ainsi que celle de 200 millions de litres de produits pétroliers à l’État du Mali.

Le gouvernement malien envisage, par ailleurs, en partenariat avec la Russie, la réalisation de deux lignes de tramway à Bamako, ainsi que la création d’une compagnie aérienne pour la desserte nationale et sous-régionale et l’accès du Mali à des satellites de communication. À en croire la ministre des Transports, cette compagnie aérienne devrait être opérationnelle dans un an.

« La relation économique entre le Mali et la Russie est au beau fixe aujourd’hui. Des projets structurants engageant l’État du Mali pour les cinquante années à venir sont signés. Il s’agit pour nous de veiller à la mise en œuvre de tous ces projets pour que le Mali puisse être rapidement un pays émergent », a indiqué Alousséni Sanou.

Nouvelle dimension

Pour le géopolitogue Abdoulaye Tamboura, l’annonce de la signature de ces différentes conventions entre le Mali et la Russie constitue un nouveau cap dans les relations entre les deux pays.

« Cette coopération a pris une nouvelle dimension. Auparavant, elle était axée sur les domaines militaire, minier et de l’éducation. C’est un renforcement des acquis entre le Mali et la Russie et c’est de bon augure pour les deux pays. Cela permet à la Russie de diversifier ses offres et au Mali de diversifier ses partenariats », souligne-t-il.

Toutefois, des observateurs s’interrogent sur la capacité de la Russie à matérialiser tous ces projets et promesses, dans un contexte de guerre avec l’Ukraine, qui mobilise beaucoup de moyens, et de sanctions occidentales sur le pays. En 2019, lors du premier sommet Russie – Afrique, le Président Vladimir Poutine avait promis de doubler les échanges avec le continent, les faisant passer de 20 milliards de dollars à 40 milliards. Cette promesse n’a pas été tenue, d’après l’Institut français des relations internationales (IFRI). La Russie part avec plusieurs trains de retard en Afrique. Selon des chiffres avancées par certaines chancelleries occidentales, le volume des échanges de l’Union européenne avec Afrique a atteint en 2022 163 milliards d’euros alors que pour la Russie, il était chiffré à 20 milliards d’euros. Ce choix assumé des autorités vers la Russie pourrait avoir comme conséquence que les Occidentaux se détournent définitivement du Mali.

En dépit de cela, le 26 juillet dernier, le Colonel Assimi Goïta a pris part au 2ème sommet Russie – Afrique à Saint Petersbourg. Invité personnellement par Vladimir Poutine, avec lequel il communique régulièrement par téléphone, le Président de la Transition accomplissait son premier séjour en dehors du Mali depuis sa prise de pouvoir en mai 2021. « Cela dénote de toute l’importance que le Président de la Transition accorde à la coopération entre la Russie et le Mali et de ses relations privilégiées avec le dirigeant russe », glisse un analyste.

Coopération : l’Allemagne quitte la MINUSMA mais maintiendra son aide au Mali

Avec quelque 1400 soldats, l’Allemagne est la plus importante contributrice de l’Union européenne au sein de la MINUSMA. Mais depuis l’arrivée des russes au Mali, Berlin considère que les conditions ne sont plus réunies pour continuer à participer à la MINUSMA. En visite à Bamako jeudi et hier vendredi, son ministre de la défense affirme pourtant que l’Allemagne ne veut pas claquer la porte. « Le Président de la transition a dit que non seulement il appréciait énormément l’engagement de l’Allemagne ici, mais aussi la manière dont cet engagement a eu lieu dans le pays, c’est-à-dire sur un pied d’égalité et entre partenaires. Ceci nous confirme dans notre travail, dans notre coopération et nous allons continuer cette coopération avec le pays » a assuré le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius. Tablé sur neuf à douze mois pour le retrait de ses soldats de la MINUSMA, le Ministre précise qu’avec le Mali, les ponts ne sont pas entièrement rompus dans le domaine militaire, mais aussi à l’aide au développement. « Vous savez que nous retirerons nos forces armées de la MINUSMA l’année prochaine. Nous avons parlé des raisons pour ce retrait, mais de toute façon, une coopération, nous voulons la continuer sous une autre forme. Nous pensons à la formation militaire et nous aurons toujours des conseillers militaires sur place, et nous voulons continuer notre échange » a t-il ajouté.

Emanuela Del Re : « l’Union européenne veut rester un partenaire important pour le Mali »

La Représentante  spéciale de l’Union Européenne au Sahel était en visite au Mali du 12 au 15 mars 2023. À la fin de son séjour, durant lequel elle a rencontré plusieurs acteurs (Gouvernement, politiques, groupes armés signataires de l’Accord pour la paix, médiation internationale…), elle s’est confiée  à Journal du Mali dans cet entretien exclusif.

Vous venez de terminer votre visite au Mali. Quel en était l’objectif ?

Ce n’est pas ma première visite au Mali. J’ai été ici plusieurs fois avant et j’ai rencontré plusieurs fois, pas seulement les autorités, mais aussi la société civile, les représentants des partis politiques et des mouvements du Nord. Cette fois, c’est particulièrement important parce que, comme vous le savez, l’Union Européenne, qui reste toujours à côté de la population malienne, veut reconfirmer son intention de rester un partenaire important pour le Mali. Je suis heureuse de dire que cela a été reconfirmé aussi par le ministre, que j’ai rencontré, ainsi que notre collaboration essentielle, surtout sur les questions pas seulement nationales mais aussi régionales.

Vous vous êtes imprégnée de la situation au Mali avec les différents acteurs sur le terrain. Quelles sont vos impressions finales sur cette situation globale?

Je peux dire que je connais déjà très bien la situation au Mali. Et je peux dire qu’à chaque fois j’ai l’opportunité, et c’est pour cela d’ailleurs que j’aime beaucoup être ici, directement dans le pays, d’apprendre un peu mieux ce qui se passe, parce que la situation ne change pas. Sur le plan sécurité, bien sûr, la situation est très grave, on le sait. On sait que les terroristes s’organisent au Nord et qu’il y a d’énormes problèmes de criminalité. C’est vraiment une situation qui a un très grave impact sur la population. C’est pour cela que l’Union Européenne est à côté de la population avec des projets qui peuvent garantir pas seulement la survie mais aussi le développement. Nous avons  à peu près 900 millions d’euros de projets pour le pays .Cela veut dire que nous sommes vraiment présents et notre activité a un impact énorme sur la situation économique, sociale, sécuritaire et surtout humanitaire. Je dois dire que nous sommes conscients de tous les problèmes et que nous comprenons très bien ce que traverse la population. Nous avons la volonté de rester partenaires du Mali. Je suis fière de dire que notre action a un résultat important.

L’UE dénonce la présence du groupe Wagner depuis près de deux ans au Mali, alors que le gouvernement la conteste. Est-ce que cela impacte sa coopération avec pays sur le plan sécuritaire et, dans d’autres domaines, où s’étend cette coopération ?

Nous avons dit à plusieurs reprises que pour nous, le choix d’appeler Wagner n’était pas un choix acceptable. En même temps, nous avons la volonté de rester à côté des populations maliennes. Cela veut dire que, pour nous, c’est important de continuer notre action, de surtout accompagner le Mali dans un processus d’appropriation. Notre rêve est de voir les FAMa, que nous avons aidées pendant beaucoup d’années, car nous avons entrainé plus de 18 000 soldats des FAMa à travers l’EUTM, combattre les terroristes et obtenir des résultats forts sur le plan sécuritaire.

L’EUTM va-t-elle poursuivre sa mission dans le pays ?

Pour le moment, comme vous le savez, cette mission a été réduite et il y aura d’autres changements. Pour toute autre décision concernant cette mission sur le territoire malien, nous attendons la fin de la Transition et les élections pour voir ce qui se passera avec le gouvernement élu, avec l’opportunité de discuter et de réviser notre présence ici et de voir s’il est possible de continuer certaines activités ou non.

Le référendum prévu pour le 19 mars a été reporté le 10 mars dernier. Avez-vous des craintes quant à un retour à l’ordre constitutionnel comme prévu en février 2024?

Nous espérons que le chronogramme va être respecté. Nous avons aussi  la volonté d’y contribuer, avec un appui financier au processus électoral, pour garantir que les institutions nécessaires soient mises en place et qu’il y a la possibilité de faire des élections libres dans une atmosphère constructive. Bien sûr, les décisions de report sont toujours un petit problème. S’il y a encore une prolongation de l’attente de la part des populations, c’est toujours quelque chose qui peut créer d’autres problèmes. Les autorités maintiennent leur attachement à rester dans le délai imparti, mais nous ne savons pas encore si cela sera vraiment traduit en réalité. Mais, pour nous, c’est important de montrer qu’il y a une volonté de retourner à l’ordre constitutionnel.

La mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation bloque depuis quelques mois. Vous venez de rencontrer les différents acteurs (groupes armés signataires et partie gouvernementale). Comment la médiation internationale compte-t-elle relancer le processus ?

Le 13 mars, pour vous dire que les choses avancent, nous avons eu une réunion de la médiation internationale au siège de la MINUSMA, à laquelle ont participé tous les acteurs, l’Union européenne, la CEDEAO, l’Union Africaine, l’Algérie, etc.  Cette réunion était très importante parce que nous avons eu l’opportunité de nous exprimer librement. J’ai parlé de la nécessité d’avoir plus de femmes dans le processus et de celle de faire marcher les commissions. Il y a la volonté de voir le processus avancer. Il y a eu la proposition de faire une autre réunion ministérielle. J’ai discuté avec les représentants des groupes armés signataires et ils m’ont dit qu’ils ont la volonté d’avancer. La volonté est là et la médiation internationale a l’intention de faire ce qu’elle doit faire : faciliter le processus, parce que nous ne pouvons pas imposer.

Doit-on s’attendre à la tenue prochaine d’une réunion du CSA ?

Nous avons évoqué cela. Je pense qu’ils vont décider de cela bientôt et j’espère qu’il y aura une grande participation. Comme je le dis, les propositions sont là, ainsi que l’énergie et la volonté. Les différents acteurs doivent trouver des compromis et des formules pour avancer dans le processus. Je crois que tous les ingrédients sont réunis et nous, en tant que médiation internationale, nous espérons pouvoir faciliter les choses.

Jean-François Marie Camara : « Les autorités actuelles des deux pays sont en train de redynamiser leurs relations »

Sous l’impulsion des Présidents de Transition Assimi Goita et Mamadi Doumbouya, le Mali et la Guinée sont depuis quelques mois dans une dynamique de renforcement de leurs liens de coopération. Entretien avec Jean-François Marie Camara, enseignant – chercheur à la Faculté des Sciences administratives et politiques de l’USJPB sur ce rapprochement.

Comment expliquez-vous le rapprochement entre le Mali et la Guinée ?

On peut analyser ce rapprochement sous plusieurs angles. Sur un plan politique, les deux pays sont dans la même situation, une transition politique intervenue après des coups d’État. Géographiquement, ils partagent les mêmes frontières et au plan historique, ils ont la même histoire. Le Mali et la Guinée ont en outre besoin aujourd’hui de tisser des rapports qui vont faciliter le transit des marchandises maliennes par le port de Conakry, qui est plus proche de Bamako que celui de Dakar.

Une nouvelle page de l’histoire commune des deux pays est-elle en train de s’écrire ?

Je ne parlerai pas d’une nouvelle page, parce que pour moi elle a été ouverte par les pères de l’indépendance des deux pays, les Présidents Sékou Touré et Modibo Keita. Cette page est juste en train d’être réchauffée. Les autorités actuelles des deux pays sont en train de redynamiser les relations et liens historiques et de coopération très forts entre les deux pays. Si, aujourd’hui, les Colonels Assimi Goita et Mamadi Doumbouya décident de faire route ensemble, cela veut tout simplement dire qu’ils sont en train de suivre les pas tracés par leurs aînés.

Le rapprochement politique entre les deux pays pourra-t-il continuer au-delà des transitions actuelles ?

Cela pourra continuer, à condition que cela défende réellement les intérêts des peuples malien et guinéen. C’est pour cela qu’il faut que les accords établis aujourd’hui soient des accords gagnant – gagnant. Si c’est le cas, même après les transitions dans les deux pays, les présidents qui seront élus ne les remettront pas en cause.

La Guinée vient d’ouvrir une représentation du Port de Conakry à Bamako. Le Mali a également ouvert une représentation des Douanes maliennes au port de Conakry en août dernier. Quelles peuvent être les retombées pour les deux pays ?

Je pense que cela va faciliter beaucoup de choses pour les opérateurs économiques. Les deux États vont également y gagner, notamment à travers les retombées financières. Bon nombre de Maliens vivent du commerce et  un important pourcentage des produits consommés au Mali est importé via les ports de la sous-région, notamment ceux du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, alors que la Guinée est plus proche.

Lutte contre le terrorisme : le Mali et le Burkina Faso veulent renforcer leur coopération

Le président de la transition burkinabè Paul Henri Sandaogo Damiba s’est rendu à Bamako le samedi 3 septembre pour son tout premier déplacement à l’étranger depuis sa prise du pouvoir le 24 janvier dernier. Durant les quelques heures de sa visite, il s’est entretenu avec le Colonel Assimi Goita, président de la transition du Mali. Les deux présidents ont longuement échangé sur la question sécuritaire. Accompagné d’une forte délégation composé de chefs militaires et de diplomates, le président Damiba a souhaité une mutualisation des efforts des deux pays dans la lutte contre le terrorisme. Le 22 août dernier, le président Damiba a reçu à Ouagadougou le ministre de la Défense nigérien. Une rencontre à l’issue de laquelle le Niger et le Burkina Faso se sont engagés à mutualiser leurs efforts dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les deux pays avaient estimé que le Mali était le grand absent de la coopération dans le domaine de la défense et avaient appelé à un retour du Mali pour assumer ses responsabilités et jouer son rôle. Le Mali a quitté le G5 Sahel le 15 mai dernier dénonçant une instrumentalisation de l’institution. Le Colonel Assimi Goita devait en assurer la présidence tournante en février dernier mais la conférence qui devait consacrer cette présidence ne s’est jamais tenue. Les relations entre le Mali et le Niger ne sont plus au beau fixe depuis plusieurs mois, les autorités de la transition ont protesté contre plusieurs déclarations des responsables nigériens notamment le président Mohamed Bazoum et également son chef de la diplomatie. Pour certains analystes, la vraie problématique va être de pouvoir concilier les positions entre Bamako et Niamey, d’autant que l’armée française qui a quitté le Mali s’est installée au Niger.

Coopération: le Mali et l’Iran élargissent leur partenariat

Dans le cadre de sa participation à la première session de la commission mixte de coopération entre le Mali et l’Iran, le ministre des Affaires étrangères de la République islamique d’Iran,  Dr. Hossein Amir Abdollahian a  effectué, pour son premier déplacement en Afrique, une visite de travail de 48h au Mali, du 22 au 23 août 2022. Ladite session s’est tenue ce mardi à Bamako, avec pour principal objectif la diversification  et l’élargissement  du champ de la coopération et du partenariat entre les deux pays.

Plusieurs opérateurs économiques iraniens et maliens ont pris part à cette première session de la commission mixte de coopération Mali-Iran tenue à Koulouba et  co-présidée par le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop et son homologue iranien.

« La tenue aujourd’hui de la première session de la commission mixte de coopération, concrétise les orientations  de nos deux dirigeants et constitue une étape essentielle sur la voie de la réalisation des aspirations de nos peuples et de nos autorités à conférer une nouvelle dimension à nos relations bilatérales », s’est réjoui le ministre des Affaires étrangères du Mali.

Selon lui, cette rencontre mixte qui fait suite à son déplacement à Téhéran en février dernier, est aussi « un moyen pour promouvoir les liens de fraternité, de solidarité d’amitié et de coopération » entre les  deux pays dans les différents domaines mais aussi pour « entrevoir des perspectives prometteuses ».

Le Mali et la République islamique d’Iran visent en effet un élargissement des domaines de partenariats entre les deux pays notamment ceux de la santé, de l’agriculture, des  infrastructures,  de l’ingénierie, des mines et  de l’enseignement supérieur, entre autres.

Abdoulaye Diop a exhorté les opérateurs économiques du Mali et ceux iraniens à nouer un « partenariat gagnant-gagnant » tout en mettant en place des mécanismes efficaces pour « exploiter à hauteur de souhait les ressources disponibles dans les domaines prioritaires identifiés par nos deux pays ».

« Nos gouvernements doivent créer tous les cadres incitatifs juridiques, légaux et financiers pour pouvoir les accompagner à réaliser leurs rêves au bénéfice de nos deux peuples », a-t-il souligné.

Les deux ministres ont procédé à la signature de l’accord instituant le comité de suivi des décisions et recommandations de la commission mixte de coopération Mali-Iran.

Renforcer la coopération économique

Le renforcement des liens commerciaux entre les deux pays étaient également au cœur de cette visite du chef de la diplomatie iranienne à Bamako, accompagné d’une forte délégation d’opérateurs économiques de son pays.

Le directeur adjoint de la Chambre iranienne de commerce, d’industrie, des mines et de l’agriculture Hossein Selahvarzi et le ministre malien du Commerce et de l’Industrie, Mohamed Ould Mahamoud, ont souligné lors d’un échange, l’importance de l’expansion des relations économiques entre les deux pays.

Pour Hossein Selahvarzi, « les bonnes relations politiques entre la République islamique d’Iran et la République du Mali ainsi que l’intérêt et l’attitude positive du peuple du Mali envers l’Iran sont des avantages précieux pour les hommes d’affaires et les industriels iraniens pour la coopération et l’implantation d’entreprises au Mali ».

« Compte tenu de la qualité appropriée et des prix compétitifs des biens et services iraniens, en particulier dans le domaine des services d’ingénierie, il existe une possibilité de coopération dans divers domaines, y compris l’installation et l’exploitation de lignes de production textile pour une utilisation optimale du coton afin de produire des tissus et des vêtements », a indiqué par ailleurs M. Selahvarzi

Un comité conjoint de suivi de la mise en œuvre des recommandations issues de la première session de la commission mixte de coopération entre les deux pays a été mise en place et une deuxième session sera tenue prochainement à Téhéran, dans la capitale iranienne.

Renforcement de la coopération entre le Mali et l’Union Européenne

Le Premier ministre, Dr Boubou Cissé a reçu cet après-midi à la Primature la Cheffe de la diplomatie de l’Union Européenne, Federica Mogherini, également Vice-présidente de la Commission Européenne, en présence de plusieurs membres du gouvernement dont le Général de Division Dahirou Dembélé, ministre de la Défense et le celui des Affaires Étrangères Tiebile Dramé. Les discussions ont porté sur le renforcement de la coopération entre le Mali et l’Union Européenne au plan sécuritaire, humanitaire, et en matière de développement socio-économique.

Le Premier ministre a fait le point de la situation socio-politique et sécuritaire avant de décliner les priorités du gouvernement qui sont inscrites dans le CREDD 2019-2023 (Cadre de Relance Economique et de Développement Durable) notamment: – la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger – le renforcement de la sécurité – le développement socio-économique – l’urgence humanitaire dans les régions du centre à travers le Plan de Sécurisation Intégré des Régions du Centre (PSIRC).

La représentante a exprimé toute la solidarité de l’Union européenne envers le Mali à faire face aux nombreux défis qui freinent le développement. Federica Mogherini a aussi annoncé la volonté de l’Union Européenne de soutenir les efforts du gouvernement à travers le déblocage des ressources de l’aide budgétaire de 2018 et la mobilisation d’un nouvel instrument financier en faveur du Mali pour répondre aux priorités pressantes du gouvernement.

Le premier ministre Boubou Cissé a salué les efforts de l’Union européenne qui accompagne le Mali depuis de longues années.

Source: Primature

Coopération: 14, 2 milliards de FCFA pour la promotion des PME-PMI au Mali

C’est une convention qui a été signé entre le premier ministre Boubou Cissé et Husain Al Nowais de Khalifa Fund et à Abu Dabi aux Emirats Arabes Unis. Une signature de 14,2 milliards de francs CFA au profit des jeunes et des femmes pour la promotion des petites et moyennes entreprises (PME) et petites et moyennes industries (PMI).

Les PME et les PMI ont un défi énorme à relever notamment celui d’accès au financement pour la promotion des différents projets socio-économiques.  La signature de cette convention avec les Emirats Arabes Unis vient répondre à une partie des préoccupations des acteurs du secteur au Mali.

Selon nos confrères de l’AMAP, les conventions suivantes sont sur la table de signature; il s’agit entre autres  trois autres accords notamment le Projet d’accord de coopération et d’assistance mutuelle en matière douanière, le Projet d’accord de coopération dans le domaine culturel et le Projet d’accord de coopération économique et technique entre le Gouvernement de la République du Mali et les Emirats Arabes Unis.

La BOA-Mali et Sotelma-Malitel renforcent leur lien de coopération

La Bank Of Africa (BOA-Mali) et la Sotelma – Malitel ont procédé vendredi 7 décembre à la signature d’une convention au siège de l’institution bancaire dans l’ACI 2000. Cette convention va permettre en particulier au personnel de la Sotelma-Malitel de bénéficier de meilleures conditions sur les produits et services de la BOA-Mali.

C’est en présence des deux directeurs généraux de la BOA- Mali et de la Sotelma- Malitel, respectivement M. Abdalah Ikched et M. Abdelaziz Biddine ainsi que d’autres cadres de la banque et du personnel de Sotelma-Malitel que la cérémonie s’est déroulée. « Je suis d’autant plus heureux et très reconnaissant de procéder à cette cérémonie, que je signe cette convention avec mon ami et frère Abdelaziz Biddine qui a pu dégager un créneau de son emploi du temps très chargé pour venir ce jour dans notre siège »,  a signifié le directeur général de la BOA Mali  avant de résumer les termes de la convention qui selon lui, anticipent chaque besoin du personnel de la Sotelma-Malitel.

En effet, A travers la signature de cette convention, le personnel de la Sotelma-Malitel bénéficie de conditions favorables pour la souscription à deux principaux produits de la BOA- Mali. Il s’agit d’abord d’Ikamobili, un prêt étalé sur 7 ans qui permet d’acheter une voiture neuve ou d’occasion en leasing (location avec option d’achat). Ensuite, le « Prêt Ma Maison » allant jusqu’à 20 ans destiné à financer l’acquisition ou la construction d’un bien immobilier à titre de logement principal.

En plus, un Pack spécial dénommé « Salaria » est offerte par la BOA-Mali au personnel de la Sotelma-Malitel pour ce partenariat. Le « Pack Salaria », explique M. Ickched, « C’est six produits pour un seul abonnement mensuel minime et pour le personnel de Sotelma, des taux d’intérêt réduits par rapport aux standards pour tous les prêts personnels sans oublier les services digitaux comme le B-SMS, le B-WEB et le B-Phone. »

Se disant satisfait de la convention car à la Sotelma-Malitel, « le personnel a toujours été la priorité des priorités », le D.G de la Sotelma-Malitel, M. Abdelaziz Biddine promet par ailleurs un retour de l’ascenseur d’ici janvier à l’endroit des collaborateurs de la Bank Of Africa–Mali. «  Je m’y engage personnellement avec la présence de mon équipe ici présente pour vous proposer en retour une offre intéressante », a-t-il révélé.

La Bank Of Africa – Mali, créée depuis 1982 est la première banque privée du Mali. Elle est la filiale du groupe Bank of Africa présent dans 17 pays sur le continent et en France, avec le soutien de son actionnaire principal, la BMCE Bank Of Africa.

                                                                                                         

Mali-Unicef : Objectifs fixés pour 2015-2019

La 3ème revue annuelle du programme de coopération Mali-Unicef 2015-2019 s’est tenue ce lundi 23 avril 2018 à Koulouba dans La salle de conférence du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale. La session s’est penchée non seulement sur le bilan des interventions de l’année écoulée mais aussi l’évaluation du niveau de mobilisation et d’utilisation des ressources ainsi que la présentation des Plans de Travail Roulants (PTR) 2018-2019.

C’était en présence du ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, M. Tiéman Hubert Coulibaly, de la représentante de l’Unicef au Mali  Mme Lucia Elmi, du Directeur de la Coopération multilatérale l’ambassadeur Modibo Traoré et d’autres membres du comité de pilotage du programme.

Bilan et défis

Prenant la parole pour son allocution, Lucia Elmi a d’abord fait le tour de quelques résultats obtenus en 2017. « Le renforcement des capacités des structures de santé a permis de vacciner environ 7 millions d’enfants et de traiter ceux souffrant de malnutrition aigue sévère avec la prise en charge de plus de 110.000 enfants. Plus de 30000 enfants déscolarisés et non scolarisés ont eu accès à une éducation de qualité. Dans les régions du nord, plus de 100000 personnes ont eu accès à une eau potable de façon durable et 3000 survivantes des violences basées sur le genre ont été prises en charge. » a-t-elle indiqué avant de poursuivre en mettant  l’accent sur d’autres défis qui restent à relever : « Près de 1.200.000 enfants ne vont pas à l’école et cette situation se dégrade d’année en année notamment dans le nord du pays ou plus de 250.000 enfants sont privés de leur droit à l’éducation à cause de plus de 750 écoles qui restent fermées. Il est aussi attendu qu’en 2018 environ 274.000 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aigue sévère et les violences basées sur le genre continuent d’hypothéquer l’avenir d’innombrables filles maliennes. En outre, plus de 4 millions de personnes n’ont toujours pas un accès convenable à l’eau potable »

Accroissement des efforts

Le ministre Tiéman Hubert Coulibaly pour sa part, après avoir remercié l’ensemble du système des Nations Unies et les partenaires techniques et financiers, a rappelé que malgré les résultats encourageant, ils ne doivent pas faire perdre de vue la situation actuelle qui demeure préoccupante en raison des disparités persistant dans les domaines de l’éducation primaire, de la santé et de la protection des enfants. « Je voudrais exhorter les membres du comité de pilotage à procéder à un examen approfondi de l’état de la mise en œuvre des composantes programmatiques, d’évaluer les réalisations en ayant à l’esprit les principes de la gestion axée sur les résultats et la nécessité de leur pérennisation et de leur appropriation par les populations bénéficiaires » a-t-il insisté.

Axes prioritaires

Le programme de coopération Mali-Unicef 2015-2019 a été conçu sur la base des objectifs prioritaires de développement du Mali et en parfaite harmonie avec le Plan cadre intégré des Nations Unies pour l’assistance. Il s’articule autour de huit composantes que sont la santé, la nutrition, l’éducation de base de qualité et équité, Eau, Hygiène et Assainissement, la protection de l’enfant, la politique et l’inclusion sociale, le programme d’appui intersectoriel ainsi que les coûts intersectoriels. «  Le Mali et l’Unicef entretiennent un partenariat fécond pour le bien être des enfants et des femmes en particulier et celui de toute la population en général à travers la mise en œuvre efficace et efficiente du programme. » a rassuré le ministre.

Projections futures

Les plans de travail 2018-2019 qui seront présentés sont « le fruit d’un travail inclusif et participatif qui nous amène progressivement à notre but commun, atteindre des résultats pour les enfants au Mali » a précisé la représentante de l’Unicef. Par ailleurs ces plans constituent une base solide pour l’élaboration conjointe du nouveau programme de coopération Mali-Unicef 2020-2024 qui viendra en appui aux nouvelles orientations nationales du document CREDD (Cadre Stratégique pour la Relance Economique et le Développement Durable) du Mali en cours d’actualisation et l’appui de l’atteinte des objectifs de Développement Durable (ODD) jusqu’à l’horizon 2030.

Germain KENOUVI

11 ministres de l’Afrique francophone à Paris pour combattre la terreur

À Paris, durant deux jours, autour du ministre de l’Intérieur français Bernard Cazeneuve, 11 ministres de l’Afrique de l’Ouest ont réflechit à une stratégie pour une meilleure lutte contre le terrorisme ainsi qu’une meilleure coopération sécuritaire entre ces pays et avec la France.

Onze pays francophones d’Afrique de l’Ouest (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger, Tchad, Côte d’Ivoire, Bénin, Sénégal, Guinée, Cameroun et Togo) étaient présents autour du ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, mardi 22 et mercredi 23 novembre pour évoquer les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme.

Cette rencontre inédite sur initiative du ministre français a permis de réaffirmer la volonté des nations présentes à lutter avec une totale détermination contre le terrorisme djihadiste et de réfléchir à des stratégies permettant de fluidifier le partage d’expérience et d’information notamment en matière de renseignement.

Paris déplore en effet, un manque de concertation entre les autorités et les services de la sous-région à l’heure ou le terrorisme transnational intensifie ces attaques dans plusieurs pays de l’afrique francophone.

À l’issue de ces deux jours de réflexion et de travail, une série de mesures ont été décidées : la mise en place de campagnes de contre-propagande pour mieux lutter contre la propagande djihadiste et détourner des sirènes du terrorisme les jeunes, particulièrement vulnérable à l’endoctrinement. Des programmes pour sensibiliser et mobiliser la population à ce problème au niveau régional, une meilleure détection des signaux de radicalisation via la réalisation d’un guide pratique, la mise en place de juridiction antiterroristes, le contrôle plus effectif des frontières, porter un coup aux sources de financement du terrorisme souvent en lien avec le trafic de drogue et d’être humains et la multiplication des exercices des forces de sécurité sur le terrain, élargie aux forces de police et de gendarmerie.

La France est d’ailleurs impliquée, dans la plupart de ces pays dans la formation des forces de sécurité.

Un dossier prix très au sérieux par les autorités françaises puisque dans le même temps, à Paris, la lutte contre le terrorisme dans la sous-région ouest-africaine était au menu de la rencontre entre le président français François Hollande et son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, à l’Élysée.

Par ailleurs, mercredi 23 novembre, à Bamako, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Abdoulaye Idrissa Maïga recevait en audience la présidente de la commission défense de l’Assemblée nationale française, Patricia Adam, accompagnée d’une délégation du Parlement français. Les questions relatives aux relations militaires entre les deux pays ont été abordées durant cet entretien, ainsi que la question de Kidal où les forces armées maliennes ne sont plus présentent depuis mai 2014.