Cosmétiques : au bonheur des dames… et des commerçants

On les appelle « Lux beauté », « Salama Beauté », « Sensationnel »… Autant d’enseignes avec un même objectif : rendre les Maliennes belles, et capter par la même occasion les sommes importantes que ces dernières consacrent à leurs soins de beauté.

Les fêtes sont terminés et s’il y en a qui peuvent avoir le sourire aux lèvres, ce sont les commerçants de produits cosmétiques. Pour être sur leur 31, leurs clientes (et clients !) n’ont pas lésiné à la dépense. « Pour la Saint Sylvestre, en plus des habits et parures que j’achète, le maquillage et la beauté de ma peau comptent énormément. Je fais un gommage du visage à 1 500 francs CFA, accompagné de fond de teint qui coute 5 000 francs. Du rouge à lèvres, du fard à paupières et le tour est joué ! », explique Nana Kéïta, monitrice de jardin d’enfants.

Tous les budgets sont permis Chez des revendeurs comme Amina Boutique, la dépense moyenne par cliente tourne autour de 10 000 francs CFA, certaines laissant derrière elles près de dix fois cette somme. Savons, laits, défrisants, produits de maquillage et harmattan oblige, produits hydratants, les dépenses n’ont guère diminué, malgré la crise. Exportés pour la plupart de Dubaï, des États-Unis, de la Côte d’Ivoire, du Togo, d’Italie et du Sénégal, ces produits sont vendus à des prix plutôt accessibles, en particulier les produits éclaircissants que se procurent autant les femmes que les hommes. Les grandes marques comme QEI+, Diamond Glue, Dodo, Caro white, Skin light, coûtent plus cher, de 13 000 à 70 000 francs CFA la gamme de laits corporels. « Avec la vente de plusieurs gammes de produits éclaircissants et de mèches brésiliennes à raison de 40 000 ou 80 000 francs CFA la boule, nous pouvons faire des bénéfices de plus de 800 000 ou 2 millions de francs CFA par jour », explique Mamadou Fané, vendeur de produits cosmétiques chez « Sensationnel », au Grand marché. Ailleurs, comme chez Boubacar Keïta, connu comme l’un des pionniers de ce commerce au Mali, les bénéfices sont inférieurs mais le commerçant se frotte lui aussi les mains à l’issue de cette période faste où il réalise plus de 50% de son chiffre d’affaires annuel. « Nos produits viennent de la Côte d’Ivoire et du Togo. Ils sont de très bonne qualité, affluent en quantité dans le Grand marché où je les prends pour les revendre entre 500 et 1 000 francs CFA. Les personnes aux revenus faibles et moyens sont mes principaux clients », explique Abdoul Karim Bah, revendeur.