Coton : Le Mali plaide à l’OMC pour une fin des subventions

Alors qu’il ne reste que quelques heures avant la clôture de  la 13ème Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Abu Dhabi du 26 au 29 février, le C4+, groupe dont fait partie le Mali continue à plaider pour une fin des subventions. Mais, les négociations sont très difficiles. 

« La question du coton est l’un des dossiers chauds ». Présent à la 13ème Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Moussa Alassane Diallo, ministre de l’Industrie et du commerce du Mali, a planté le décor. Alors que la conférence n’a officiellement débuté que le 26 février, lui se trouvait à Abu Dhabi, ville hôte, depuis une semaine. Il a participé le 24 février à une session spéciale organisée par l’OMC et la FIFA sur le secteur de l’or blanc pour le compte du groupe Coton4+ (C4+). Composé de 4 pays producteurs de coton d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad) et mis en place en 2003, il a été rejoint par la Côte d’Ivoire pour devenir le C4+. Ces pays militent depuis 20 ans pour une réforme des subventions, qui entraînent selon eux une distorsion des marchés mondiaux. En effet, la Chine et les États-Unis, ainsi que des pays européens tels que la Grèce et l’Espagne, allouent des subventions importantes à leurs producteurs. Grâce à ces aides, le coton provenant de ces pays est vendu moins cher sur le marché. À la Conférence ministérielle de Nairobi, en 2015, le secteur du coton avait bénéficié de l’accord visant à éliminer les subventions à l’exportation de produits agricoles, mais les lignes n’ont toujours pas bougé. Ahmat Abdelkerim Ahmat, ministre du Commerce et de l’industrie du Tchad et Coordonnateur du C4+, a lors de la Conférence plaidé pour ne plus « diluer » le coton dans le « paquet de l’agriculture ». En sus, il a affirmé que le groupe avait soumis un projet de décision ministérielle, avec des « modalités réalistes pour plafonner et éliminer progressivement les subventions », mais « qui n’a pas été pris en compte », selon lui. Face aux positions tranchées, le C4+ a proposé aux États concernés d’adopter une flexibilité qui permettrait au groupe d’avoir un meilleur accès au marché, un soutien interne et une concurrence à l’exportation plus avantageuse.

La FIFA comme alternative

Alors qu’en coulisses les délégués et experts ne sont pas enthousiastes sur un hypothétique accord sur les subventions au coton, l’OMC essaye de trouver une alternative auprès de la FIFA. Les deux institutions ont signé en septembre 2022 un protocole d’accord portant sur une réflexion sur les moyens de faire du football un outil au service de l’inclusion économique et du développement. Le Président de la FIFA, Gianni Infantino, a participé à la session spéciale du 24 février, au cours de laquelle le groupe C4+ a présenté ses opportunités d’affaires en lien avec le coton. Le Président de la FIFA avait expliqué un peu plus tôt que le football représentait un marché de près de 270 milliards de dollars, dont 70% générés en Europe. En développant l’économie du football sur d’autres continents, cette valeur pourrait augmenter de près de 500 milliards de dollars et profiter à d’autres pays, notamment ceux du C4+. « Le Mali accueille favorablement l’accord OMC – FIFA. Le développement durable et inclusif se fera avec le coton », a affirmé Moussa Alassane Diallo. Ce développement, selon le chef du département du Commerce, passera par l’accroissement du taux de transformation sur place alors que 98% du coton malien est exporté, ce qui soumet les producteurs maliens aux risques de fluctuation des cours du produit sur le marché mondial. De leur côté, La FIFA et l’OMC veulent contribuer à créer et à améliorer la chaîne de valeurs du coton. « Les grands pays et les grands clubs ont leurs propres producteurs d’équipements, mais beaucoup d’autres à travers le monde ont du mal à trouver des acteurs économiques pour produire leurs maillots. Nous pensons que ce partenariat avec l’OMC peut les intéresser », a assuré le Président de la FIFA, avant d’ajouter « nous avons aussi de nombreux projets à travers le monde. Football for Schools est un projet éducatif qui constitue un débouché pour les équipements sportifs que nous commanderons aux pays du C4+ ».

Le blocage des États-Unis

Cet accord OMC-FIFA se présente pour l’heure comme la meilleure option des pays du C4+ vu l’évolution des négociations. Le porte-parole de l’OMC, Ismaïla Dieng, a confié que les discussions, qui se sont prolongées tard dans la soirée, ont été difficiles. Si difficiles que celui qui pilote le dossier de l’agriculture a proposé de « réduire la voilure » du texte. Selon l’un des experts du C4+ qui participent aux échanges, ce n’est pas lors des rencontres formelles que les lignes « bougent » mais plutôt durant les échanges bilatéraux. « Les pays peuvent se parler directement, faire des propositions concrètes, pour aboutir à des concessions ».

Dans ce sens, le groupe C4+ a rencontré des délégations de la Nouvelle-Zélande, des États-Unis et du Pakistan. Selon l’expert, ce sont les États-Unis qui bloquent pour l’heure tout accord, alors que la Chine et l’Union européenne, qui accordent également des subventions à leurs producteurs, seraient prêtes à faire des concessions. Pour la suite des négociations, le C4+ devra faire sans son Coordonnateur, le ministre du Commerce et de l’industrie du Tchad Ahmat Abdelkerim Ahmat, qui devait quitter Abu Dhabi ce mercredi, à la veille de clôture de la Conférence ministérielle, qui pourrait être prolongée. Les échanges continueront en présence de la délégation malienne, pour laquelle le coton est plus qu’une priorité.

Pour la CMDT, « le coton contribue à lui seul pour 15% du PIB national et fait vivre directement ou indirectement 4 millions de personnes ». Et selon les dernières prévisions du Comité de pilotage du Programme régional de production intégrée du coton en Afrique (PR-PICA), la plus haute instance sous-régionale de gestion des questions liées à la filière coton, la production du Mali est estimée en 2024 à 690 000 tonnes de coton graine, contre 480 000 pour la campagne précédente. Si ces chiffres se confirment, ils relègueraient le Bénin, avec 553 787 tonnes, en deuxième position.

OMC : lors de la 13ème conférence ministérielle, la question des subventions divise les membres

Plusieurs questions vont occuper les discussions lors de la 13ème conférence ministérielle de l’organisation mondiale du commerce qui se tient à Abu Dhabi du 26 au 29 février. Parmi ces questions, celle sur les subventions oppose les membres.

Alors que les délégués des différents pays enchaînent les réunions et les négociations lors de la 13ème conférence ministérielle de l’OMC ouverte hier lundi à Abu Dhabi, la question des subventions divise les Etats. Ce mardi, l’OMC a organisé trois conférences sur l’environnement, et la dernière consacrée à la réforme des subventions des combustibles fossiles a mis en évidence une partie du fossé entre les membres. Todd McClay, ministre du commerce de la Nouvelle-Zélande dont le pays fait partie des co-parrains de cette initiative espère qu’une partie de ce fossé sera réduit à l’issue de la conférence. 48 pays sur les 164 de l’OMC sont membres de cette initiative. « 24 trillions de dollars ont été dépensés ces dernières années pour subventionner les énergies fossiles. Éliminer ces subventions pourraient permettre de réduire de 3% les émissions de gaz à effet de serre » a affirmé M. McClay. Comme très souvent, ces textes peinent à avancer, bloqués par des pays qui se sentent menacés. La Chine ainsi que les Etats Unis, les deux plus grands pollueurs de la planète ne souscrivent pas à l’initiative d’une réforme des subventions des combustibles fossiles. Selon un délégué rencontré dans les coulisses, une telle réforme « voudrait dire pour la Chine qui est l’usine du monde devra réduire sa capacité de production, ce qui pour l’heure n’est pas encore envisageable ».

Lors de la cérémonie d’ouverture de la 13ème conférence le 26 février, la Directrice générale de l’OMC, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala s’est réjouie qu’un accord soit proche sur les subventions à la pêche alors que la question est débattue depuis 2001.  Un accord a déjà été adopté par consensus lors de la 12ème conférence ministérielle de l’OMC (CM12), tenue à Genève du 12 au 17 juin 2022 qui fixe de nouvelles règles multilatérales contraignantes pour lutter contre les subventions préjudiciables. Les membres s’étaient entendus en outre pour poursuivre les discussions lors de la 13ème conférence en vue de faire des recommandations. La Directrice générale a formulé le vœu d’une entrée en vigueur de cet accord d’ici son anniversaire le 13 juin prochain. « Lorsque nous y parviendrons, ce sera l’entrée en vigueur la plus rapide de tous les accords de l’OMC et je sais que nous y parviendrons », a-t-elle ajouté.

Une autre question de subvention à laquelle le Mali est directement concerné est également débattue durant cette semaine. Le groupe du Coton-4+ (Mali, Tchad, Bénin, Burkina Faso) ainsi que la Côte d’Ivoire militent pour une réforme des subventions qui entraînent selon eux une distorsion des marchés mondiaux depuis 20 ans. La Chine et les Etats-Unis ainsi que des pays européens tels la Grèce et l’Espagne allouent des subventions importantes à leurs producteurs. Grâce à ces subventions, le coton provenant de ces pays est vendu moins cher sur le marché. Ahmat Abdelkerim Ahmat, ministre du Commerce et de l’industrie du Tchad et coordinateur du C4+ a assuré que le groupe a soumis un projet de décision ministérielle pour cette conférence  « qui n’a pas été pris en compte » selon lui.

OMC : l’organisation veut des résultats probants à l’issue de sa 13ème conférence ministérielle

« A la croisée des chemins ». Le Dr Thani Bin Ahmed Al Zeyoudi, ministre du commerce extérieur des Emirats Arabes Unis n’aurait pas pu trouver meilleure formule pour décrire la situation de l’organisation mondiale du commerce. Celui qui est également président de la 13ème conférence ministérielle de l’OMC qui s’est ouverte à Abu Dhabi ce lundi et se tiendra jusqu’au jeudi 29 février a exhorté à l’issue des travaux à montrer au monde « que l’OMC est vivante et pleinement capable de produire des résultats ». Cette semaine de négociations qui démarre s’annonce difficile pour les délégués des plus de 160 pays membres de l’OMC présents à Abu Dhabi. Dans un contexte géopolitique très tendu, les délégués devront s’entendre afin de dégager un consensus pour adopter les décisions. « Que ce soit le pays le moins avancé ou le plus puissant, chacun à son mot à dire, c’est ce qui fait le charme de l’OMC et rend aussi complexe les négociations » a reconnu la Directrice générale de l’organisation, la Nigériane, Ngozi Okonjo-Iweala, première femme et première africaine à occuper ce poste.  Agriculture, commerce électronique, environnement ou encore l’épineux dossier de la réforme de l’OMC pour le règlement des différends sont entre autres au menu de cette conférence. Les pays étalent pour l’heure leurs différences.  L’organe de règlement des différends de l’OMC est en panne. Ce dernier permet à un Etat se sentant lésé par un autre de porter plainte, en cas de litige, sur des subventions ou des obstacles techniques au commerce. Ce mécanisme est en suspens parce que les Etats-Unis bloquent la nomination des membres de l’organe d’appel.

Optimisme modéré 

Face à ces écueils, la directrice de l’OMC est d’un « optimisme modéré », même si elle assure être confiante en la capacité des pays à faire « les bons choix ».  Motif de satisfaction pour elle, durant la conférence, les ministres ont approuvé l’accession à l’OMC des Comores et du Timor-Leste, un État insulaire d’Asie. Les chefs d’Etat de ces pays ont salué cette décision. Les Comores ont déposé leur demande d’adhésion en 2007 alors que  le Timor Leste a attendu huit ans pour voir sa demande approuvée. 22 autres pays tapent à la porte pour intégrer l’organisation, une preuve selon Ngozi Okonjo-Iweala que l’OMC fonctionne et est résiliente. En sus, elle s’est réjouie qu’un accord soit proche sur les subventions à la pêche alors que la question est débattue depuis 2001.

Le Coton 4 veut des résultats

Le coton occupe une place importante dans les négociations de l’OMC depuis 2003. Le groupe Coton-4 composé du Mali, du Burkina Faso, du Tchad, du Bénin, auxquels s’est ajoutée la Côte d’Ivoire militent pour réformer les subventions au coton qui entraînent une distorsion des marchés mondiaux selon eux. La délégation malienne qui comprend le directeur commercial de la CMDT, des conseillers techniques est conduite par le ministre du Commerce, Moussa Alassane Diallo. Un événement spécial regroupant le Coton-4, l’OMC, la FIFA a été organisé le 24 février dernier autour du « Partenariat pour le coton ». Un appel a été lancé à de nouveaux investissements des secteurs public et privé dans le coton africain pour améliorer la chaine de valeur de l’or blanc. Le C4 qui a qualifié ce partenariat de mariage de raison s’est toutefois désoler des progrès lents réalisés dans l’atteinte de leurs objectifs à appeler à plus de soutiens internes.

Campagne agricole 2023 – 2024 : des prévisions en hausse

Au début de la campagne agricole 2023 – 2024, 10,9 millions de tonnes de céréales étaient attendus au Mali. Une production en hausse de 6,4% par rapport à la campagne précédente.

Le maïs reste la principale spéculation avec 4,1 millions de tonnes, suivi du riz, 3 millions de tonnes, du sorgho, 1,7 million et du mil, 1,9 million de tonnes. Le pays exporte entre 10 et 15% de sa récolte et consomme environ 5,4 millions de tonnes. Il est le deuxième producteur de graminées en Afrique de l’Ouest derrière le Nigeria.

La production de coton devrait être d’environ 780 000 tonnes, le prix au producteur de 295 francs CFA le kg et le prix subventionné de l’engrais 15 000 francs CFA le sac de 50 kg.

Les prévisions de production révisées de céréales de septembre 2023 sont en légère hausse, de 3,3%, par rapport à celles de l’année dernière et de 5% par rapport à la moyenne quinquennale, selon le rapport de la Cellule de Planification et des Statistiques / Service du Développement rural (CPS/SDR, Septembre 2023)

Selon les perspectives sur la sécurité alimentaire de Famine early warning  systems Network (FEWS Net), ces prévisions de la CPS/SDR devraient être « probablement inférieures à la moyenne quinquennale ». En raison notamment de précipitations mal réparties ayant retardé les semis, des faibles précipitations de septembre et de l’insécurité, qui a limité les surfaces cultivées dans le centre et le nord du pays, ainsi que du coût élevé des intrants.

Coton : le Mali veut retrouver sa première place

Après une mauvaise campagne 2022-2023, le Mali a perdu sa première place de producteur de coton au profit du Bénin. Avec 389 700 tonnes produites, il est même troisième, derrière le Burkina Faso. Mais pour la campagne à venir et les prochaines, les acteurs de la filière ont de grandes ambitions.

Ces dernières années, la production cotonnière du Mali ressemble aux montagnes russes. De 700 000 tonnes en 2019, le Mali a chuté l’année suivante à 147 000 tonnes. Une campagne catastrophique et un mauvais souvenir que beaucoup d’acteurs ne souhaitaient plus revivre. Après la reprise en main en 2021, avec un chiffre record de 777 120 tonnes et une prévision de 820 000 tonnes, l’euphorie est retombée face à la réalité du terrain. En début de campagne de la saison 2022-2023, du fait de la hausse des prix des intrants, la filière coton a dû revoir ses ambitions à la baisse et viser l’objectif de 780 000 tonnes. La valeur des intrants placés était de 68,84 milliards de francs CFA contre 86,23 milliards en 2021. En sus, les livraisons ont accusé du retard, ce dont les différents protagonistes se sont accusés, alors que le niveau de production baissait ostensiblement. La production réalisée sera de 389 700 tonnes contre 777 120 en 2021, soit une baisse de 50% due en partie à l’abandon d’environ 150 000 hectares par les producteurs à cause de la pullulation des jassides, repérés pour la première fois au Mali, selon le ministère de l’Agriculture. Il faut y ajouter l’inondation de certaines parcelles, au bord de certains cours d’eau et dans les bas-fonds. Conséquence, le Mali a perdu sa première place au profit du Bénin, qui a enregistré une production de 587 656 tonnes. Le Burkina Faso se classe à la deuxième place avec 411 969 tonnes.

La CMDT place la nouvelle campagne sous le signe du redressement de la production cotonnière, avec un seul objectif, retrouver la place de leader du continent. La production nationale pour la campagne 2023 est estimée à 780 000 tonnes de coton graine, alors qu’au Bénin elle est projetée à 768 000 tonnes. Pour cela, la CMDT espère « un approvisionnement correct des producteurs en engrais ainsi qu’en produits anti-jassides ainsi qu’une bonne pluviométrie ». Alors que la nouvelle campagne devrait démarrer ce mois-ci, les projections pour les prochaines sont déjà connues. Elles sont de 860 000 tonnes pour 2024 et de 910 000 tonnes en 2025. Toutefois, elles peuvent se heurter à l’insécurité et l’augmentation des prix des intrants agricoles avec la guerre en Ukraine. Le coton est avec l’or la principale source de devises du Mali.

COMATEX : une relance et des questions

Depuis cMalie mardi 4 avril, la Compagnie Malienne des Textiles (COMATEX) est détenue à 100% par l’État malien, après la passation de services entre la nouvelle Direction générale et l’entreprise chinoise COVEC. Le gouvernement entend désormais œuvrer à sa relance. Mais la société, basée à Ségou, croule sur une dette de plus 8 milliards de francs CFA et est confrontée, entre autres, au vieillissement de ses équipements et à la concurrence des tissus importés.

La volonté avait été annoncée le 23 novembre 2022. Réunies en Conseil des ministres, les autorités de la Transition avaient adopté un plan « qui nécessite un apport financier de l’État d’environ 6 milliards de francs CFA » pour la relance des activités de la Compagnie Malienne des Textiles. Dans cette perspective, le 10 mars 2023 le gouvernement a doté la COMATEX d’un nouveau Conseil d’administration et d’un nouveau Directeur général. En outre, le ministre de l’Industrie et du commerce, Mahmoud Ould Mohamed, a rencontré fin mars dans la Cité des Balanzans les travailleurs de la société. Un chronogramme de redémarrage de l’usine a été établi. Le 4 avril, l’entreprise chinoise COVEC, qui en détenait 80%, a cédé ses parts pour le franc symbolique à l’État. Le 17 avril prochain se tiendra le premier Conseil d’administration pour dynamiser le processus.

« Les autorités font preuve de beaucoup de volonté et on espère qu’elles réussiront à relancer la COMATEX. C’est un désir du Président de la Transition, nous a dit le ministre lors de sa visite. Il faudra cependant que l’État fournisse beaucoup d’efforts, car la compagnie est confrontée actuellement à diverses difficultés », tient à préciser le Secrétaire général du Comité syndical UNTM de la COMATEX, Abdoulaye Diakité.

Au nombre de ces difficultés, des dettes à outrance. Selon les estimations du syndicat des travailleurs, l’entreprise croule sous une dette de plus de 8 milliards de FCFA. « 200 millions comme arriérés de salaires aux employés, plus de 2 milliards aux fournisseurs de carburant et 600 millions à EDM. En plus, elle doit aussi de l’argent à la BDM et à la SOTELMA », énumère le syndicaliste. Autant de dettes à payer, tout comme une validation du plan à obtenir du Tribunal de Commerce pour aboutir à la relance. Depuis deux ans, la juridiction tarde à statuer sur le redressement judiciaire de la compagnie.

Coton : la Zone UEMOA met en place son interprofession

Le secteur cotonnier en Afrique de l’Ouest se regroupe afin de mieux faire face à ses défis. C’est dans ce cadre que l’Organisation régionale des interprofessions de la filière coton des États membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (ORIC-UEMOA) a vu le jour le 21 mars 2023 à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

L’interprofession, qui regroupe les producteurs et les sociétés cotonnières des pays de l’UEMOA, compte pour le moment les quatre grands pays producteurs que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Mali. Le Sénégal et le Togo, qui ont participé à l’Assemblée générale constitutive, deviendront membres lorsqu’ils mettront en place leurs interprofessions respectives.

Cette interprofession, dont l’objectif est d’améliorer la compétitivité de la filière coton, permettra aussi à l’UEMOA d’avoir un seul interlocuteur et facilitera la prise de décision ainsi que la diffusion de l’information. « Je pense que cela peut être une plateforme intéressante pour réfléchir aux défis auxquels les filières africaines font face. Au lieu que chacun reste dans son coin et se repose sur ses acquis, on peut commencer à partager peut-être ces acquis et orienter les axes de recherche en fonction des défis, mutualiser les efforts », a déclaré Jean-François Touré, Directeur général de la société Seco et Président de l’Association professionnelle des sociétés cotonnières de Côte d’Ivoire (Aprocot-Ci).

Défis communs

Cette mutualisation intervient à une période particulièrement complexe pour le secteur en Afrique de l’Ouest. En effet, la zone a enregistré une baisse d’environ 20% de sa production lors de la dernière campagne. Une baisse consécutive en partie à une attaque de jassides qui a touché les pays de la sous-région. Justement, contre cette invasion nouvelle, ils avaient envisagé des mesures communes pour y faire face.

À l’instar de cette problématique, qui concerne aussi bien les producteurs que les sociétés  cotonnières, d’autres aspects, comme le coût des intrants, la recherche variétale, le développement local d’engrais biologiques ou encore la certification du coton seront examinés en commun dans le cadre de cette organisation. En outre, parmi les objectifs assignés à l’interprofession régionale figurent le partage d’information, l’amélioration de la productivité ou encore la question vitale de la transformation du coton.

Au Mali, où l’invasion des jassides a été responsable de 90% des pertes, les prévisions de 810 000 tonnes de production ont été revues à la baisse et sont estimées à 526 000 tonnes lors de la campagne écoulée

Coton durable : accroître le potentiel

La culture du coton offre aussi un potentiel en termes d’atténuation des effets du changement climatique, selon un rapport de l’Institut international pour le développement  durable (IISD).

Le coton est plus bénéfique à la lutte contre le changement climatique que la plupart des fibres synthétiques utilisées dans le secteur textile, émettant un tiers de GES (Gaz à effet de serre) de moins par kilogramme de fibres produites. En 2019, quelque 2,5 millions d’agriculteurs ont produit au total entre 6,24 Mt et 6,46 Mt de coton fibre conforme NVD, d’une valeur à la plantation autour de 3 à 5 milliards de dollars, soit une hausse de 0,44 million de tonnes à 0,49 million de tonnes par rapport à l’année précédente.

Avec une croissance  importante, le coton conforme NVD représente maintenant 25 à 26% de la production mondiale totale. Selon l’IISD, en 2019, environ 92% du coton conforme NVD provenait d’Asie – Inde, Chine et Turquie –, l’Inde arrivant en tête avec une production de 349 786 tonnes. L’Afrique représente environ 4% de la production  (Tanzanie, Ouganda et Bénin). L’étude montre aussi que l’Inde, la Chine, les États Unis, l’Ouzbékistan et le Brésil offrent des NVD qui présentent le plus de potentiel d’expansion compte tenu de la taille de leur production cotonnière de type conventionnel.

Le Burkina Faso, le Mali, le Soudan, le Tchad, et l’Éthiopie peuvent, selon l’étude, favoriser le développement durable grâce aux exigences sur les producteurs pour adopter des pratiques de culture plus durables, eu égard à leur part dans la production mondiale de coton, l’application encore limitée de NVD et leur place dans l’Indice de développement humain.

Chute de la production en Afrique de l’Ouest : Un ennemi commun

À l’exception notoire du Benin, plusieurs pays de la sous-région ouest africaine ont connu une baisse importante de leur production de coton pour la campagne 2022. Une chute estimée à 20%, selon le département américain de l’Agriculture (USDA). Responsable de cette régression, une attaque de jassides, des « insectes verts très vifs qui piquent et sucent les feuilles sur la face inférieure ». Si les pays ne sont pas touchés avec la même ampleur, ils envisagent une solution commune pour maîtriser cette nouvelle menace à l’or blanc.

La production totale de la zone serait de 4,8 millions de balles, en recul de 1,2 million de balles par rapport à 2021, selon l’USDA. La superficie récoltée est estimée à 2,9 millions d’hectares, en baisse de 7%. Le rendement, estimé à 360 kilogrammes par hectare, est aussi en recul de 14%.  Cette infestation des champs par les cicadelles ou les jassides (amrasca butuguttula) aurait été favorisée par des pluies abondantes de juin à septembre dans plusieurs pays : Mali, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Sénégal et Togo, alors que le Bénin, le Cameroun et le Tchad ont été relativement épargnés.

Ce ravageur, présent au Mali et en Afrique pour la première fois, se multiplie très rapidement. Une femelle peut pondre en un jour plus de 300 œufs qui se transforment en larves en quelques heures, d’où une capacité très élevée d’envahir les parcelles, selon une note de la Compagnie malienne de développement textile (CMDT).

Solution globale

Au Mali, l’invasion des jassides « a causé 90% des pertes » et la baisse est estimée à 30%. Les principaux facteurs qui ont entravé la production en 2022, selon la compagnie nationale, sont les difficultés d’approvisionnement en intrants agricoles à cause de l’embargo de 6 mois, l’attaque des jassides pour 91 256 hectares, les inondations et l’enherbement des parcelles. La Côte d’Ivoire a été le pays le plus touché, avec environ une perte de 50% de sa production.

Face aux prédateurs, les mesures ont été envisagées au niveau global. Après l’identification de l’espèce incriminée, les pays de la région ont envisagé l’identification des matières actives contre les jassides, le choix de trois fournisseurs par appel d’offres international pour l’approvisionnement des producteurs de coton et enfin la « prise de mesures appropriées auprès du département de l’Agriculture et des organisations sous-régionales (CILSS et CSP) pour une dérogation sur l’homologation et une autorisation spéciale d’importation de ces nouveaux produits de gestion des jassides ».

Le Mali, la Côte d’Ivoire et le Bénin restent les principaux producteurs de la zone, avec une évolution plus stable pour le Bénin au cours des trois dernières années.

Economie : 2023, une année « stress test » pour le Mali

Comptes de l’Etat dans le rouge, recettes fiscales en berne, montée en puissance de la dette intérieure, inflation galopante, etc. Sur le plan économique, le bilan des autorités de la transition laisse peu de place à la satisfaction. Mais malgré ce tableau, une bonne tenue des secteurs aurifère et cotonnier, principaux pourvoyeurs de devises et de revenus pour les agriculteurs, pourrait présager une année 2023 sous le signe de la résilience.

Après la levée des sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA au début du mois de juillet 2022, l’économie malienne a bénéficié d’une bouffée d’oxygène à travers la réouverture des frontières et le déblocage des comptes de l’Etat du Mali à la BCEAO, ce qui a permis d’apurer les impayés de dette accumulés pendant 6 mois.

 Une économie nationale affaiblie par les crises

Ces sanctions ont contribué à affaiblir une économie déjà mise à mal par des années de crise sécuritaire, amplifiée par la pandémie et l’instabilité politique en 2020, ainsi que par l’inflation provoquée par la guerre en Ukraine depuis février 2022. Toutefois, elles n’ont pas conduit à un effondrement de l’économie nationale qui aurait pu entraîner des troubles socio-politiques, voire une déstabilisation des autorités de la transition.

 Au final, la croissance du PIB malien devrait atteindre 2% en 2022, selon la Banque africaine de développement et la Banque mondiale, contre 3,1% en 2021, ce qui place le pays largement en dessous de la moyenne de l’UEMOA, prévue à 5,9% (BCEAO).

 Sur le plan budgétaire, la contraction de l’activité économique pendant les 6 premiers mois de l’année 2022 a eu pour conséquence une diminution des ressources de l’Etat avec des recettes douanières et fiscales en deçà des objectifs et une hausse de la charge de la dette consécutive aux impayés. Par conséquent, en dehors du secteur de la sécurité, tous les budgets de fonctionnement et d’investissement prévus dans la loi de finances 2022 ont été diminués, voire annulés, représentant une baisse globale de 148 milliards de francs CFA pour un budget dépenses rectifié à 1 982 milliards, selon la loi rectificative votée le 17 août 2022.

 L’Etat à la recherche de ressources

Pour boucler les fins de mois, l’Etat a entrepris une vaste campagne de mobilisation des recettes fiscales une forte pression sur des entreprises déjà fragilisées par leurs difficultés à se faire payer les créances dues par des structures publiques. En effet, la dette intérieure a atteint des niveaux inégalés et pourrait, en 2023, dépasser la dette extérieure, soit environ 30% du PIB selon la BAD.

En l’absence d’aide extérieure majeure depuis le coup d’Etat de 2020, l’Etat malien a depuis la levée de l’embargo, multiplié les sorties sur le marché financier de l’UMOA pour lever des fonds : 277 milliards le 9 août, 207 milliards au début septembre (appel public à l’épargne) et 33 milliards le 5 octobre, et 123 milliards le 2 décembre. Le succès relatif de ces différentes opérations témoigne que la signature du Mali reste crédible aux yeux des investisseurs régionaux, même si la majorité des souscriptions proviennent des établissements financiers maliens (BMS, BDM, BNDA).

 L’or et le coton à la rescousse ?

 La capacité de l’économie du Mali à redresser la barre en 2023 pourrait dépendre de plusieurs facteurs. Tout d’abord, la bonne tenue des cours de l’or et une production nationale élevée, qui a atteint 63 tonnes en 2022. Cette tendance va probablement se confirmer en 2023, même si la récente décision de l’Etat de suspendre jusqu’à nouvel ordre l’attribution de titres miniers pourrait entraîner des difficultés à moyen terme si elle devait perdurer. Deuxième facteur, la production agricole. L’ensemble des chiffres ne sont pas encore publics, mais la CMDT a déjà annoncé que la production cotonnière record de la campagne 2021/2022 (760 000 tonnes) ne serait sans doute pas renouvelée en 2023. En cause, la difficulté d’approvisionnement en engrais du fait de l’embargo et de la hausse des prix, les fortes pluies ayant entrainé des inondations, et l’invasion d’insectes. En conséquence, malgré un prix d’achat relevé à 285 francs CFA le kilo, au lieu de 280, près de 160 000 hectares n’auront pas été cultivés. Quant à la production céréalière, elle pâtira, dans une certaine mesure, des mêmes causes.

 Même si son impact est difficile à évaluer, il est probable que la décision du gouvernement de suspendre l’activité des ONG travaillant sur financement français aura des conséquences en matière de recettes fiscales pour l’Etat, mais aussi d’attractivité de la destination Mali dans un contexte déjà incertain.

Pourtant, le salut de l’économie malienne en 2023 passera par la fin de l’isolement politique à travers un retour de la confiance entre les dirigeants de la transition et les bailleurs de fonds multilatéraux, comme bilatéraux, pourvoyeurs d’appui budgétaire et capables de mobiliser dans leur sillage la communauté d’investisseurs.

Coton : bientôt deux filatures au Mali

Premier producteur de coton en Afrique, notre pays a enregistré 760 000 tonnes de cette matière première au terme de la campagne 2021-2022. Pour obtenir une plus-value de l’or blanc, l’État a signé avec la Chine, le 21 novembre dernier, un protocole d’accord qui vise à mettre en place deux filatures.

L’une sera construite à Koutiala et l’autre à Bamako. Elles seront financées par  Eximbank, la banque d’import-export chinoise, qui investira 354 millions de dollars avec un taux concessionnel sur 20 ans.

Les structures seront gérées par la Société Malienne de Filature (SOMAFIL),  récemment créée. Elle est détenue à 85% par la CMDT et à 15% par le partenaire chinois, la société Qingdao, en charge de la réalisation du projet. Selon les prévisions, l’usine de Koutiala, qui sera bâtie sur une superficie de 50 hectares, aura une capacité de transformation de 20 000 tonnes de coton fibre par an. Quant à l’unité de Bamako, elle pourra traiter annuellement 25 000 tonnes de fibres de coton.

Avec la mise en place de ces deux filatures, il s’agira pour le Mali de capter environ 30% de la valeur ajoutée de l’ensemble de la chaine de valeur du coton. En outre, 50 000 emplois seront créés.

Rappelons que c’est avec la production de la campagne précédente que le Mali a reconquis sa place de leader africain. Une véritable prouesse vu la situation de crise multidimensionnelle qu’il connait. Pour conforter cette place, la campagne 2022-2023 prévoit une production de 800 000 tonnes de coton.

Mali- Coton : encourager le bio

4,5 millions de personnes, 200 milliards de francs CFA injectés dans les zones rurales, 140 milliards de francs CFA dans les intrants et équipements chaque année, et plusieurs secteurs connexes avec des milliers d’emplois. Le coton est un secteur stratégique pour le Mali. Mais la transformation et le faible niveau de la production bio, pour laquelle la demande ne cesse de croître, sont des défis à relever pour la durabilité.

Réussir à rehausser le niveau de transformation à environ 20% dans un secteur qui transforme moins de 2% de sa production, c’est le défi que s’est lancé l’Association pour valorisation du coton (AJVC), depuis quelques années, avec les acteurs qu’elle regroupe autour du Festival panafricain de la cotonnade (FEPAC), qui fêtera sa 5ème édition du 23 au 26 décembre 2021.

Avec une production estimée à 820 000 tonnes de coton graine en 2021, pour une superficie de 810 000 hectares et un rendement moyen de 1,12 t/ha, le Mali affiche des prévisions optimistes, avec respectivement 918 440 et 979 139 tonnes en 2022 et 2023. Et les rendements grimperont à 1,58 t/ha. « Ces projections justifient l’engagement de réussir la relance du secteur », selon les autorités. Dans cette  perspective, la production et la valorisation du coton biologique devraient rendre « plus attractif le coton malien ».

Le bio comme booster

Avec l’augmentation de la demande mondiale, le Mali entend prendre une place active dans la production de coton bio. Mais, avec 796 tonnes par an, elle reste marginale et ses acteurs confrontés à de nombreuses difficultés. Faiblesse des rendements, faible production d’engrais organiques essentiels à la production biologique ou encore absence de prime bio ont eu pour conséquence une baisse progressive de la production entre 2016 et 2019, de 341 tonnes à 285 tonnes en 2018 et 252 tonnes en 2019.

Le Mali a intérêt à développer cette culture pour plusieurs raisons, selon Bernard Laguerre, dans « Intrants biologiques et enjeux de marché du coton biologique » : un prix plus avantageux que celui du coton conventionnel et des avantages pour l’environnement. Le coton bio peut offrir aux producteurs une amélioration de leurs revenus et de leurs conditions de vie. Mais il faut réunir certaines conditions, comme l’augmentation des rendements, la réorganisation de la filière, la certification de la production et une montée dans la chaîne de valeur de la filière, à travers la création d’une usine de filature de coton bio notamment.

Cotonculteurs : mésentente au sommet

Élu à l’issue d’une Assemblée générale le 10 juillet 2021, le nouveau Président de la Confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton (C-SCPC), Bakary Koné, est déjà contesté. Certains réclament une administration provisoire en attendant des élections plus consensuelles, alors que pour les autres le bureau actuel est légal et doit mener à bien les missions de la structure.

Après une campagne cotonnière catastrophique et alors que les objectifs affichés restent ambitieux, le secteur du coton n’a pas fini de panser ses plaies. Avec l’inculpation de M. Bakary Togola, en septembre 2019 dans l’affaire des ristournes, et le lancement du processus de renouvellement, son mandat prenant fin, « le bureau n’a pu être installé » car « l’installation de la Confédération a coïncidé avec les difficultés du secteur », explique M. Dialla Moussa Dembélé, Président de la Fédération régionale de Kita. C’est ainsi qu’un président par intérim dont le mandat devait être de 6 mois est resté 20 mois à la tête de la structure.

Lors des Assises du coton, lancées en janvier 2021, et malgré des positions divergentes, «  il a été décidé de ne pas parler de transition, qui n’est pas prévue par les textes », ajoute M. Dembélé. Les 42 Unions des secteurs des sociétés coopératives et les 4 Fédérations régionales, pour poursuivre le processus, ont écrit au président par intérim du bureau de la C-SCPC et aux autorités pour l’organisation de l’Assemblée générale. Sans  réponse après 30 jours, elles ont alors commis un huissier et l’Assemblée générale du 10 juillet 2021 a élu M. Bakary Koné par 13 voix pour contre 7 à M. Bakary Togola.

Contestation

Le 31 août 2021, un collectif de cotonculteurs s’est réuni à Koutiala et a réclamé la mise en place d’une administration provisoire, estimant que « nul ne saurait se prévaloir du titre de Président de l’Union », car il n’y a eu « aucune élection crédible à la base ». « Nous ne pouvons pas empêcher ceux qui ont perdu d’être mécontents, mais nous avons des textes qu’il faut respecter », rétorque pour sa part le Président de la Fédération de Kita.

En attendant de voir se rapprocher les deux camps, la campagne est plutôt bien partie, selon M. Dembélé. Alors que les objectifs étaient de 800 000 hectares, ce sont 810 000 hectares qui ont été semées. La zone de Kita a réalisé 92 500 hectares contre 90 000 prévus, soit un taux de 102%.

Mali – agriculture: le prix du coton graine fixé à 280 francs CFA le kilogramme

Le prix du kilogramme de coton graine passe de 250 à 280 francs CFA. L’annonce a été faite par le président de la transition Bah N’Daw lors de la 11ème session du conseil supérieur de l’agriculture, mardi 30 mars, au Palais de Koulouba.

« Je réitère ici mon engagement à doter le secteur du développement rural de ressources adéquates en lui affectant 15% du budget national, de maintenir le prix subventionné des engrais à 11 000 francs CFA pour le sac de 50 Kg et le prix d’achat de kilogramme aux producteurs de coton graine à 280 francs CFA », a déclaré le président de la transition.

Cette décision intervient après une campagne 2020-2021 catastrophique qui a vu la production cotonnière souffrir avec une chute de 84%. Le gouvernement avait ramené de 275 à 250 francs CFA le prix du kilogramme de coton graine pour cause de pandémie de coronavirus. Cela avait poussé les producteurs de coton à refuser de semer l’or blanc. « On espère que cette année on va remonter la pente. En 2021-2022, on attend plus de 11 millions de tonnes de production céréalière, soit une augmentation de près de 16 %. Et pour le coton, nous allons arriver à 810 000 tonnes », espère Mohamed Ould Mouhamoud, ministre de l’Agriculture.

Production de coton: Le Mali enregistre une hausse de plus de 6 %

Le Mali enregistre une hausse de plus de 6 % de la production cotonnière en 2019/2020 par rapport à la saison précédente en se plaçant juste derrière le Bénin. Le pays espère maintenir cette tendance dans une conjoncture atone marquée par les conséquences de la pandémie de coronavirus.

Au Mali, la production de coton s’est chiffrée à 700 000 tonnes au terme de la campagne 2019/2020, soit 6,6 % de plus par rapport à 2018/2019. Pour la campagne 2020/2021, l’objectif des autorités est d’atteindre 820 000 tonnes de coton.

Le volume récolté pour la campagne 2019/2020, fait du Mali pour la deuxième année consécutive, le second producteur d’or blanc d’Afrique derrière le Bénin (714 000 tonnes).

La campagne 2020/2021 sera marquée par une réduction du prix garanti aux producteurs à 200 Fcfa/kg contre 275 Fcfa/kg un an plus tôt en raison de la chute de la demande mondiale liée au coronavirus. En dépit de cette mauvaise conjoncture mondiale, l’exécutif compte reconduire sa subvention de 10 milliards Fcfa en faveur des producteurs durant la prochaine saison.

Au Mali, la filière coton génère 12 % du budget de l’Etat et fournit des sources de revenus à 40 % de la population rurale.

Source: Ecofin

Coton : Remonter la pente

L’or blanc sera au centre d’une réflexion stratégique et scientifique, du 12 au 14 mars 2020. La Semaine du coton initiée par l’Association des jeunes pour la valorisation du coton (AJVC) réunira les acteurs de la filière pour orienter leurs actions vers de meilleurs rendements et une valorisation du produit, dont le Mali est devenu le 2ème producteur de la zone UEMOA.

L’objectif de 800 000 tonnes de coton et de 15% de transformation et valeur ajoutée reste à atteindre. Après les 676 000 tonnes de la campagne précédente, les autorités se sont fixé cet objectif à l’horizon 2020 – 2022. Il est réaliste, mais son atteinte est encore confrontée à des difficultés.

L’un des obstacles est l’absence de convergence dans les actions, selon Abdel Rahmane Sy, le Président de l’AJVC. « Tous les acteurs travaillent de façon isolée, sans une stratégie commune ». Les industriels, dont l’objectif est d’obtenir la matière première, ne sont pas forcément conscients des difficultés des producteurs et la Compagnie malienne de développement du textile (CMDT) subit aussi des contraintes. Tributaire de la pluviométrie, la production du coton souffre aussi des impacts du changement climatique. À ces problèmes s’ajoute le désintérêt des jeunes pour le secteur. Attirés par l’orpaillage ou la migration, Ils vont de moins en moins vers cette filière, dont la main d’œuvre est vieillissante.

D’où l’engagement des initiateurs de la Semaine du coton à faire de l’entrepreneuriat jeune dans le domaine agricole l’une des priorités de leurs actions.

Les producteurs, en manque d’intrants et d’équipements, peinent à faire aboutir leurs requêtes. C’est donc pour faire le bilan de la chaîne de valeurs qu’ils se rencontrent afin d’échanger et de formuler des recommandations pertinentes à l’endroit des décideurs.

Concrétiser les recommandations

Même si elles ont été adressées à plusieurs partenaires, dont les ministères de l’Agriculture et du Commerce, l’AJVC reste sur sa faim quant à l’application des mesures recommandées. Elle espère tout de même se faire entendre des plus hautes autorités pour un suivi plus efficace.

Pour prendre en compte l’une des préoccupations du secteur, la Semaine du coton mettra un accent particulier cette année sur la production de coton bio. En raison de la promesse d’importants financements entre le Mali et la France, d’environ 64 milliards de francs CFA. « Il faut donc envisager des actions pour mettre en place ces projets » et créer plusieurs emplois, conclut le Président de l’AJVC.

Chiffres du coton :

Revenus de la population rurale : 40%

Recettes d’exportation : 22%

Recettes budgétaires : 12%

Coton : Légère hausse de la production

Le département américain de l’Agriculture (USDA) revoit à la baisse ses prévisions pour la production de coton au Mali. Cependant, celle-ci demeure nettement supérieure à celle de la campagne passée.

Dans son rapport mensuel publié ce 13 janvier, le service agricole étranger souligne que, pour la campagne 2019 – 2020, la production est estimée à 1,35 million de balles, en baisse de 9% par rapport aux chiffres du mois dernier, mais en hausse de 6%, soit 80 000 balles, par rapport à l’année dernière.

Les superficies, qui atteignent un record avec 735 000 ha, enregistrent une légère hausse, de 1% par rapport à l’année passée, contrairement aux chiffres précédents annoncés.

Encouragés par les prix élevés du coton bord champ, les agriculteurs ont augmenté leurs superficies, même si les pluies tardives ont impacté leurs ambitions. Environ 230 ha ont dû être réensemencés et certains se sont tournés vers d’autres cultures, comme le sorgho ou le mil, en raison de leur résistance à la sécheresse.

Malgré les perturbations pluviométriques, les rendements seront en moyenne de 400kg / ha, soit seulement 2% de moins que la moyenne des 5 dernières années, en hausse de 5% par rapport à l’année dernière.

Coton : Objectif 1 million de tonnes

Un million de tonnes, c’est ambitieux mais pas impossible. C’est en tout cas l’objectif affiché par les organisateurs du Forum sur les perspectives de la production cotonnière au Mali, campagne 2019 – 2020, prévu pour ce 11 avril 2019. Après une campagne 2018 – 2019 dont la production s’est élevée à 700 300 tonnes de coton graines, 675 500 en zone CMDT et 24 800 en zone OHVN, soit un taux de réalisation de 93,37%, les acteurs du secteur « rêvent » de booster la production pour atteindre le million de tonnes. Plus qu’un symbole, il s’agit d’un objectif réaliste et réalisable pour le premier producteur africain, à condition de s’en donner les moyens.

Partager cet objectif  avec les acteurs du secteur est l’un des résultats attendus à l’issue de ce forum, qui doit regrouper les producteurs de coton, les services techniques et d’encadrement,  les  administrations des zones cotonnières et les partenaires techniques et financiers de la filière. Mobiliser l’ensemble des acteurs autour d’un défi majeur n’est pas une première, estiment les responsables de la Confédération des Sociétés coopératives des producteurs de coton du Mali (C –  SCPC).

Faible valeur ajoutée

En  effet, en 2011, le Mali produisait environ 240 000 tonnes. C’est lors d’un forum que l’objectif du président de l’époque d’atteindre 500 000 tonnes avait été dévoilé. Et la production avait atteint 450 000 tonnes, précisent les responsables de la C-SCPC. Il s’agit donc de « dégager les grandes lignes et d’inciter la base afin d’atteindre le but fixé », explique M. Abdoulaye N’Diaye, chargé de la communication à la C-SCPC.

D’autant que «pendant  les six dernières campagnes, la production cotonnière a connu un accroissement régulier », passant de 449 646 tonnes en 2012 – 2013 à 728 606 tonnes en 2017 – 2018. Un record qui incite les cotonculteurs à poursuivre l’augmentation de la production.

Les zones de production cotonnière encadrées par la Compagnie malienne de développement du textile (CMDT) et l’Office de la Haute vallée du Niger (OHVN) couvrent respectivement des superficies de 134 518 km2 pour une population d’environ 4 026 000 habitants, et 26 000 km2 pour environ 1 652 980 habitants. La « production des cultures du système coton est assurée par des exploitations familiales, au nombre d’environ 203 900, cultivant en moyenne 10 hectares, dont 3 hectares réservés au coton » et le reste consacré aux céréales et légumineuses.

Contribuant à hauteur de 15% à la formation du PIB, le coton fibre est le deuxième produit d’exportation du Mali, encore à faible valeur ajoutée car très peu transformé sur place.

Forum international sur le coton : Transformation impérative

La deuxième édition du Forum international sur le coton se tiendra du 7 au 9 mars 2019 à Bamako. Cette rencontre « scientifique et professionnelle » veut contribuer à une prise en compte efficiente des problèmes du secteur coton et surtout à une meilleure valorisation de l’or blanc.

« Atteindre 800 000 tonnes de coton et 15% de transformation à l’horizon 2020 », c’est le thème et l’ambitieux objectif que visent les organisateurs du Forum international sur le coton. Premier producteur africain, avec 725 000 tonnes de coton graines la campagne passée, le Mali est un « grand leader dans le domaine, mais malheureusement il ne transforme que 2% de sa production », explique M. Abdel Rahmane Sy, initiateur du forum et président de l’Association des jeunes pour la valorisation du coton (AJVC).

Si les initiatives existent pour rehausser ce niveau de production et atteindre les objectifs de transformation pour une meilleure plus value, elles manquent de coordination. Il faut donc que tous les acteurs et décideurs publics, le secteur privé et les experts du domaine discutent des problématiques et proposent des solutions pertinentes et capables d’impulser le changement. C’est justement cette synergie que le forum veut créer autour du coton.

En effet, 15% de transformation, c’est pourtant un objectif réalisable, et même un engagement du Mali, qui a signé des conventions en ce sens au plan sous-régional. Cette transformation, qui concerne essentiellement le coton graine, est l’œuvre d’environ 92 unités de production, dont 80 regroupées au sein de la Fédération nationale des producteurs d’huile et d’aliment bétail (FENAPHAB).

Pour fabriquer leurs produits, ces unités locales acquièrent la production de la Compagnie malienne de développement textile (CMDT), pour un montant annuel de 37 milliards, selon M. Boubacar Sidiki Diabaté, secrétaire général de la FENAPHAB. Cependant cela est insuffisant pour couvrir leurs besoins et elles importent aussi de la sous-région. Outre les coûts de transport et de l’énergie, cela contribue à augmenter le prix de revient de l’aliment bétail. Mais le parent pauvre de la transformation est la fibre,  où il y a peu d’unités.

L’une des pistes est donc une véritable « volonté politique de promouvoir le textile », insiste M. Sy. Si ce secteur peut être porté par l’artisanat, « l’absence de données claires » à ce niveau constitue un obstacle. Il faut donc un changement de stratégie pour que le soutien à la production soit au niveau de celui à la transformation, espèrent les professionnels.

FESICO 2018 – Adelrahmane Sy : « Notre ambition, c’est 15% du coton malien transformé localement »

La première édition du Festival International de la Cotonnade (FESICO), l’ex FEPAC, s’achève le 31 mars prochain à Kita. Le Président de l’Association des jeunes pour la valorisation du coton (AVJC), Abdelrahmane Sy, principal initiateur du festival a bien voulu répondre à quelques questions.

Quelle est la particularité de cette édition ? Du FEPAC au FESICO, qu’est-ce qui a changé ?

Tout d’abord, c’est la dimension internationale que nous sommes en train de viser. Comme vous le savez, l’enjeu du coton n’est pas seulement en Afrique, mais à travers le monde entier. Notre ambition est de participer également aux programmes de transformation des produits locaux, afin qu’ils soient compétitifs sur le marché international. Nous aimerions que cet espace soit celui de la vulgarisation des messages en vue de la promotion des acteurs locaux transformateurs de coton. Nous souhaitons que le festival soit un espace de rencontres, où l’ensemble des acteurs du coton de différents continents se retrouve au Mali pour discuter des problématiques en rapport avec la production et la transformation du coton.

Quelles sont les objectifs économiques du FESICO ?

Notre ambition, c’est d’arriver à impacter le secteur afin d’assurer une transformation locale du coton produit, jusqu’à 15%. Imaginez qu’avec uniquement 2% nous avons plus de 6 millions d’acteurs qui interviennent dans le secteur. Si nous arrivons à atteindre l’objectif de 15%, cela aura un grand impact économique, avec la réduction du chômage des jeunes, le développement et la stabilité. D’autre part, nous avons également avec la FENAPHAB (Fédération nationale des producteurs d’huile et d’aliment bétail) plus de 82 usines de transformation dans le pays, avec un chiffre d’affaires de 20 milliards par an. Nous souhaitons que les initiatives qui aident à fédérer les usines se multiplient. Les deux usines de transformation du coton, Batexci et la Comatex traversent des moments difficiles. Nous voulons faire en sorte d’encourager au moins 8 millions de Maliens à s’intéresser aux produits locaux en s’habillant en cotonnade.

Le Mali est actuellement le 1er pays africain producteur de coton. Quel impact sur l’économie nationale ?

Cela va avoir un impact important sur l’économie du Mali, tant sur le plan du transport, parce que ce sont les compagnies de chargeurs qui vont en bénéficier, que pour les producteurs. Les banques, les acteurs du dédouanement, toute la chaine de valeur en profitera.

Textiles locaux : La mode au service de l’identité culturelle ?

 

 

Alors que la 3ème édition du festival autour du bogolan débute ce 2 novembre au Palais de la Culture, revenons sur le marché du textile local, qui fait du Mali un eldorado pour les férus de mode.

Le textile malien, grâce à l’indigo végétal, produit à Sangha, dans la falaise dogon, le bogolan et le coton tissé, est un champ important de l’identité culturelle du pays. Il permet à la petite industrie artisanale et à la consommation locale de s’épanouir. Le textile peut aussi être un vecteur de lutte contre les inégalités sociales. C’est l’essence de la marque « Ikalook », qui se positionne singulièrement dans le paysage du prêt-à-porter. Sa fondatrice, Mme Sow Namissa Théra, explique en effet que « son concept vise d’abord à créer de l’emploi ».

Pourtant, ce secteur porteur, considéré comme primitif et trop traditionnel, subit un désintérêt local en faveur de produits importés comme le bazin ou le wax, pourtant plus coûteux. Nos tissus traditionnels, souvent primés à l’extérieur, peinent à prendre leur véritable essor sur le marché malien. Le styliste malien feu Chris Seydou, qui a travaillé pour Yves Saint Laurent, avait réussi à vulgariser nos tissus traditionnels dans la haute couture des années 90. Aujourd’hui, plusieurs maisons de couture s’amusent avec ces « joyaux » pour promouvoir une nouvelle « mode » et se réapproprier un legs vestimentaire pensé pour notre « climat ». Mme Sow Namissa Théra lance le 4 Novembre, dans ses nouveaux locaux à Dar-Salam, une nouvelle ligne : «à la pointe des tendances dans le monde, tout en étant adaptée au marché et à la consommation locaux ».

En effet, nos tissus traditionnels ont tous une singularité, par leurs matières adaptées aux températures élevées du Sahel, en général, mais également en raison des messages qu’ils peuvent porter. C’est le cas du bogolan, qui peut être utilisé comme protection mystique, ou du « Kunta Arkilla », couverture d’origine sonrhaï mise dans le trousseau de la mariée.

Plusieurs personnalités publiques se sont mises au service de la culture malienne. On a pu voir Michelle Obama, en 2008,  arborer une veste en bogolan pendant la campagne électorale de son mari. La chanteuse d’origine malienne Inna Modja, participe également à cet essor en portant les tenues de la maison de couture « Les péchés mignons », de la talentueuse Mariah Bocoum, sa sœur. D’autres stylistes africains n’hésitent pas à faire usage du bogolan malien, comme la maison béninoise « Nanawax » de Maureen Ayité. L’essor économique et le rayonnement culturel du Mali passent également par là. Consommons donc local !

 

Coton : Promouvoir la transformation

Koutiala, la capitale de l’or blanc, accueille du 22 au 26 mars la deuxième édition du Festival panafricain du coton (FEPAC). Une occasion pour se pencher sur l’un des principaux défis de cette culture qui participe grandement à l’économie du Mali : la transformation.

Depuis des décennies, les déclarations d’intention se succèdent sans trop d’impact sur l’évolution de l’industrie cotonnière au Mali. Si la production continue de connaître des beaux jours malgré les fluctuations des cours sur les marchés internationaux (650 000 tonnes de coton graine pour 2016-2017), la transformation en produits finis ou semi-finis reste encore très marginale. Le chiffre de 2% de la production nationale transformée localement n’a pas beaucoup évolué, déplorait le directeur général adjoint de la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT), Cheick Oumar Tidiane Doucouré, lors de la 54è édition du Salon international de l’agriculture à Paris, en février. La société cotonnière s’y était rendue en force pour déployer le potentiel du coton du Mali et attirer les investisseurs pour favoriser le développement des agro-industries et l’accompagnement du privé.

Un marché restreint Pour M. Doucouré, l’un des enjeux de cette participation était la mise en place d’une industrie de la transformation de la fibre plus dynamique que celle qui aujourd’hui ne comprend que deux unités pleinement en service, la COMATEX et BATEX-CI. Le gros des quantités transformées l’est encore de manière artisanale. « Nous sommes les principaux acheteurs du coton transformé au Mali. En particulier avec le bogolan qui revient à la mode. Le problème c’est que la cotonnade malienne artisanale est encore très chère. Il faut débourser au minimum 10 000 francs CFA pour un bogolan de bonne qualité », déplore Florent, couturier. Face aux imprimés wax chinois, difficile de résister pour des consommateurs dont le pouvoir d’achat est encore limité.

Promotion active Créé en 2014 pour faire la promotion du coton et en valoriser l’apport dans la vie sociale et économique du pays, le Festival panafricain du coton (FEPAC) se tiendra du 22 au 26 mars prochain à Koutiala. Pour Abdel Rahmane, dit Bob Sy, coordinateur du festival, il s’agit d’œuvrer avec les acteurs que sont les cotonculteurs, la fédération des industriels, les artisans pour que « le Mali  arrive un jour à avoir une valeur ajoutée de 20% au lieu de 2% ». Un objectif qui correspond à celui de la filière qui veut « aller vers 25% de taux de transformation d’ici 2025 », poursuit Monsieur Doucouré. Pour y arriver, plusieurs projets d’usines sont sur la table mais leur concrétisation peine à se réaliser.

 

 

 

 

Coton: le Mali réduit ses prévisions de production

Pour la saison 2016/2017, le Mali a réduit les prévisions de production de coton. En tout cas, C’’est ce qu’a annoncé, le lundi 02 mai, la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), qui, selon Reuters, n’a pas décliné les raisons de cette décision. La prévision a été revue à  la baisse à  650,000 tonnes, alors que les précédentes estimations variaient entre 750 000 tonnes et 800 000 tonnes. Ouverte le mois dernier, en avril, la saison du coton se poursuit jusqu’en mars 2017 au Mali, le plus grand producteur de coton de l’Afrique de l’ouest. La saison des récoltes de l’année dernière avaient généré 513,553 tonnes, ce qui était de beaucoup inférieur à  l’objectif de 650 000 tonnes, cela à  cause des dégâts causés par les pluies d’ailleurs même tardives, mettant du coup en évidence la difficulté qu’il y a à  atteindre les objectifs en matière de récolte. Au Mali, la production du coton commence en mai pour prendre fin en octobre. La commercialisation débute en octobre pour terminer en mars.

Quand les jeunes poussent le coton

« Nous sommes jeunes et nous ne savons rien de notre coton, qui n’est même pas promu auprès des consommateurs maliens ». Ces propos sont d’Abdel Rahamane Sy, dit Bob, président de l’Association des jeunes pour la valorisation du coton (AJVC) et promoteur du Festival panafricain de la cotonnade (FEPAC). Après une visite dans la zone coton de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT) avec visite de champs et d’usines à  Kita et Koutiala, ces jeunes ont pris l’initiative de créer un espace d’échanges pour la promotion de l’or blanc malien. « Notre pays est parmi les plus gros producteurs avec l’ambition de la première place africaine pour 2016. Nous voulons que le public malien connaisse mieux ce produit et surtout tout ce qu’il représente sur le plan culturel et économique pour le Mali ». Le festival qui bénéficie du soutien des ministères de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, de l’Emploi et de la Formation professionnelle mais aussi de l’Agriculture, sera l’occasion de présenter le coton malien dans tous ses états. « Le bio, le conventionnel, mais aussi et surtout tous ses produits dérivés que sont l’huile, le savon, et bien entendu les textiles, qui seront exposés lors de la Foire du coton», explique monsieur Sy. Les produits artisanaux seront également proposés par la Coordination des artisans de la Commune II du District de Bamako. Une trentaine de stylistes venus du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et du Mali présenteront, lors de deux grands défilés, tout le potentiel artistique du coton. Enfin, ce festival sera également une occasion de formation : quarante jeunes recevront les bases de l’entreprenariat afin de doter le secteur d’initiatives de valorisation pérennes et créatrices d’emploi. La première édition du FEPAC se déroulera du 21 au 28 avril 2016 au Centre international de conférence de Bamako.

Bamako Fashion Week : Première!

Maintes fois reportée, la Bamako Fashion Week a cette fois-ci bel et bien démarré. Depuis ce jeudi 19 février, la capitale malienne célèbre la mode, dans tous ses états et particulièrement le textile malien. Pendant quatre jours, stylistes, designers, couturiers, fabriquant de textile et mannequins venus de plusieurs pays de la sous-région vont démontrer leurs talents sur le T (podium de défilé, ndlr). l’Alliance des Couturiers et Créateurs du Mali (ACCM), initiatrice du projet veut changer le visage de la mode malienne. Bamako Fashion Week se veut un espace de rencontres, d’échanges entre couturiers, créateurs de mode, designers, fabricant de textile, accessoiristes, de formation, de séminaires sur la problématique de la valorisation du coton et du cuir malien, de défilés, d’exposition-vente et de musique. Elle comporte plusieurs activités : -une exposition-vente -Un séminaire sur la valorisation du coton et du cuir maliens -Un défilé « Made in Mali » -le concours Jeunes Créateur (prix Chris Seydou) -Un défilé des talents émergents -Le défilé des Créateurs Pour ce faire, diverses activités sont prévues au nombre desquelles des conférences, des expositions, des concerts et des défilés de mode. Selon Mme Maà¯ga Marietou Diakité, présidente de l’ACCM, « cette première édition se veut une vitrine de promotion de la culture malienne à  travers le textile made in Mali ». Thème de cette première édition : « le coton un atout de développement local et durable ». Zoumana Fané, expert national et ingénieur en textile ne manquera pas de préciser l’importance du coton en tant que textile mère de toute création africaine, « il est question de doter les acteurs de la mode malienne des critères spéciaux de la profession afin qu’ils deviennent des professionnels de la mode. C’’est ce défi que l’ACCM se chargera désormais de relever» a expliqué l’ingénieur. Le manque d’accompagnement du gouvernement dans ce domaine est un frein à  la fois au développement du textile made in Mali qui est en retard par rapport à  des pays comme le Burkina, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. C’’est fort d’un tel constat que la styliste Mariah Bocoum souhaite qu’enfin le textile malien bénéficie de la place qui est la sienne sur la plateforme internationale, « le Mali regorge de coton de meilleure qualité, des perles aux couleurs chatoyantes, il n’a donc rien à  envier au Dakar Fashion Week ou au Bujumbura Fashion Week. Il suffit juste que nous travaillions ensemble dans un cadre tel que la semaine de la mode de Bamako ». Il reste encore trois jours pour les acteurs de la mode malienne de démontrer ce qu’ils valent afin d’apporter au gouvernement des propositions concrètes. Hommage à  Chris Seydou Mais peut-on aujourd’hui parler de mode malienne et même Africaine sans évoquer le nom de Chris Seydou, qui s’est battu pour faire découvrir le Bogolan (étoffe traditionnelle du Mali) au monde entier. Il a été le premier créateur africain qui a osé habiller les citadins européens aux couleurs de l’Afrique. Seydou Nourou Doumbia, dit Chris Seydou était un couturier malien; Apprenti chez le tailleur Cheickene Camara à  Kati. En 1967, il retourne à  Ouagadougou o๠il ouvre sa première boutique-atelier. En 1969, il part à  Abidjan (Côte d’Ivoire) avant d’aller s’installer à  Paris en1971. Dans la capitale française, il travaillera pour Yves Saint-Laurent puis chez Mic Mac avec le styliste Tan Guidicelli, il rencontre également le couturier Paco Rabanne. A partir de 1981, il s’installe de nouveau à  Abidjan o๠il crée sa griffe Chris Seydou. Chris Seydou a vécu une partie de son enfance à  Ouagadougou (actuel Burkina Faso) avant de se réinstaller avec sa mère en 1963 à  Kati. Dès son enfance il dessine et crée des modèles de vêtements pour habiller les poupées. Il décède en 1994 à  Bamako.

Le coton bio du Mali séduit la Bretagne

Elle a perdu le marché des uniformes de la police, mais l’entreprise Armor Lux habille toujours les 2.700 agents techniques des lycées de Bretagne. Le conseil régional a accueilli, mercredi dernier, une délégation d’acteurs impliqués dans la filière coton bio équitable au Mali. Depuis 2008, la Région Bretagne et l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) accompagnent, en partenariat avec l’ONG Helvetas, cette filière innovante qui lie cotonculteurs africains et industriels du textile implantés dans l’Ouest. Pour les vêtements de travail Cinq ans après les débuts, cette expérience concrète a permis de consolider 10 000 emplois de producteurs au Mali. La Région s’est engagée dès 2008, en commandant des vêtements de travail en coton bio du Mali pour équiper les agents techniques des lycées. « Le coton est envoyé à  TDV Industries, à  Laval. Les balles y arrivent pour être filées, tissées et teintes. Ensuite, les vêtements sont fabriqués chez Armor Lux, à  Quimper », décrit Alain Yvergniaux, conseiller en charge de l’international à  la Région. La société finistérienne célèbre pour ses marinières, a toute de suite adhéré au programme. 17 000 pièces ont été confectionnées l’an passé, pour un montant de 300 000 €. Le coton malien est réputé pour les vêtements professionnels. Sa fibre longue est très résistante. « La commande publique est essentielle, insiste Alain Yvergniaux, car elle permet à  la filière d’être moins exposée aux aléas de la conjoncture mondiale. » D’autres collectivités pourraient emboà®ter le pas à  la Région Bretagne, comme le conseil général d’Ille-et-Vilaine ou la Ville de Rennes.

Ligue des champions africains : le Stade Malien éliminé

Zéro but partout. C’’est le score qui a sanctionné le match opposant le Stade Malien de Bamako à  Coton Sport de Garoua en match retour des 8ème de finale de la ligue des champions africains. Malgré une bonne première mi-temps, le Stade qui ne s’est créé aucune occasion, et a manqué d’atouts offensifs pour concrétiser sa domination, avant de lâcher le ballon en seconde période. Les Verts du Coton Sport ont su rester solides et auraient même pu prendre l’avantage à  la 70e minute par l’auteur du doublé du match aller, Yougouda Alexis. Mais C’’était sans compter sur un Stade et son portier, Soumbeyla Diakité, qui sont restés sereins jusqu’à  la dernière minute. En fin de rencontre, l’entraà®neur de Coton Sport Sébastien Desabre a déclaré « je pense qu’on a été très solide en défense. On a fait le match tel qu’on avait prévu compte-tenu du jeu tonitruant de l’adversaire qui avait choisi de passer par le jeu aérien. Je crois que nous étions préparés et notre charnière centrale était prête à  répondre dans ce domaine avec notre gardien… Le Stade Malien est une équipe de qualité et devrait le démontrer lors de la coupe de la Confédération. Coton Sport vient de franchir une nouvelle étape avec la qualification. Pour la suite je n’ai rien d’autre à  dire que le plus difficile commence ». Pour sa part, le coach du Stade Malien, Pascal Janin a affirmé que «Â… Sur le match retour, les garçons ont tout donné, tout essayé et ont fait de belles choses et ça n’a pas voulu sourire. Voilà  on est éliminé avec une très bonne équipe malgré tout. Maintenant il faut penser au match de barrage pour la Coupe de la Confédération. » Au match aller, les stadistes s’étaient inclinés (3-0) à  Garoua et échouent ainsi pour la seconde année d’affilée à  ce stade de la compétition. Le Stade Malien doit maintenant penser au barrage pour l’accession en phase de poules de la Coupe de la Confédération Orange, une compétition qui a permis au club de remporter son premier titre continental en 2009.

Agriculture biologique : Une autre alternative pour atteindre la sécurité alimentaire

l’agriculture biologique est un système de production qui maintient et améliore la santé des sols, des écosystèmes et des personnes. Elle s’appuie sur des processus écologiques, la biodiversité, et des cycles adaptés aux conditions locales plutôt que sur l’utilisation d’intrants aux effets néfastes. En octobre 2010, sur recommandation de la conférence des ministres de l’Agriculture, le Conseil exécutif de l’Union africaine s’est prononcé en faveur de l’intégration de l’agriculture écologique biologique dans les politiques agricoles. En décidant de s’engager dans la promotion de cette forme d’agriculture, l’Union africaine demeure convaincu qu’elle est un moyen efficace de pour assurer la sécurité alimentaire, l’éradication de la pauvreté et l’adaptation au changement climatique. C’’est dans cette dynamique que la Conférence africaine de Lusaka en mai 2012, son institutionnalisation a été examinée par l’Union africaine. Innovation et tradition Avec l’accompagnement de Helvetas-Mali, des résultats encourageants ont été réalisés. A la croisée des chemins, l’agriculture biologique allie tradition, innovation et science au bénéfice de l’environnement commun tout en faisant la promotion des relations justes et une bonne qualité de vie pour tous les acteurs impliqués. Quatre principaux principes sous-tendent la l’agriculture biologique. Il s’agit des principes de santé, d’écologie, d’équité et de précaution. Qui plus, elle s’articule autour de six piliers stratégiques. Au ombre de ceux-ci, l’on retenir le réseautage, l’information et la communication, la recherche, la formation et la vulgarisation, le développement de la chaine de valeur et la commercialisation. Les vertus du coton bio La porte d’entrée de l’agriculture biologique au Mali a été le coton biologique en 1998 suite à  la crise du coton conventionnel. A l’accompagnement de Helvetas-Mali, des résultats encourageants ont été réalisés. Une étude gouvernementale a été réalisée en 2010 par le secrétariat permanent du Conseil supérieur de l’agriculteur, chargé de la mise en œuvre de la loi d’orientation agriculture, sur la qualité des produits agro-alimentaires. Cette étude a manifesté l’intérêt du gouvernement malien pour l’agriculture biologique dans un contexte d’insécurité alimentaire et de changement climatique. A noter que le coton biologique est cultivé par plus de 220 000 petits agriculteurs dans 22 pays dans le monde. Si la fibre biologique ne représente que 0,76% de la production mondiale de coton, il est loisible de constater qu’elle a progressé de 20% entre 2008 et 2009.

L’APROCA s’investit pour la sécurité alimentaire

Cette rencontre, 6ème du genre, réuni des délégués venus des 15 pays membres de l’APROCA. Les années antérieures ont été marquées par de profonds changements dans la production cotonnière. Les aléas climatiques ont une incidence de plus en plus prononcée sur l’activité agricole, la fertilité des sols, le coût des facteurs de production. Le président de l’APROCA, Moussa Sabaly, note que la baisse des revenus des producteurs, les aléas climatiques et les distorsions du marché mondial, ont contraint les producteurs de coton de plusieurs pays «Â à  unir leurs forces pour affronter les problèmes communs avec des solutions communes ». Le clou de l’intervention du président de l’APROCA est l’adresse de deux doléances fondamentales. l’APROCA demande aux autorités maliennes, la conclusion d’un accord de siège entre l’Association et le Mali, et l’obtention d’une exonération au profit de l’association. «Â Ces différentes mesures, si elles venaient à  être accordées par les autorités maliennes, permettront un meilleur rayonnement de l’APROCA en Afrique et dans le reste du monde », conclu-t-il. Promouvoir les producteurs de coton malien Le président de l’Union malienne des sociétés coopératives, Bakary Togola, présent à  la cérémonie d’ouverture des travaux, a invité les délégués à  Âœuvrer dans le sens que «Â tout ce qui sera décidé soit au profit des producteurs… ». Toutefois, les responsables de l’APROCA soutiennent que la production cotonnière ne saurait être préjudiciable à  la production céréalière. Raison pour laquelle, l’organisation s’évertue à  intégrer désormais le coton et la production céréalière afin d’assurer la sécurité alimentaire. Le secrétaire général du Ministère de l’Agriculture invite les producteurs à  miser sur la bonne qualité de la production. Car, dit-il, cela constitue le seul secret pour affronter le marché mondial. Outre, les perspectives, les délégués des pays membres de l’APROCA plancheront sur les préoccupations liées au fonctionnement de l’organisation ainsi que la problématique du métier d’agriculteur. Les défis sont immenses pour faire de l’agriculture un vecteur de développement.

Le « SYPAM TTD » pour relancer la filière coton

Ils seront plus de 600 les 25 et 26 février à  Koutiala à  l’occasion du premier congrès constitutif du Syndicat des paysans du Mali-Terre-Travail-Dignité (SYPAM-TTD). Une nouvelle organisation pour « donner une nouvelle impulsion à  la lutte pour la promotion des producteurs maliens ». Pour atteindre cet objectif, explique Abdoulaye Diarra, responsable du bureau provisoire, « il est important d’assurer la formation syndicale et civique des agriculteurs ». Le syndicat aura notamment pour mission d’ «Â Âœuvrer au renforcement des liens de solidarité entre les différents mouvements syndicaux du Mali pour amener une unité d’action contre la domination et l’exploitation ». S’unir en temps de crise l’un des objectifs du SYPAM-TTD sera de lutter contre la spéculation foncière. Devenue monnaie courante, selon Abdoulaye Diarra, ce phénomène handicape fortement les paysans et la production agricole. La protection de l’environnement et l’élaboration de politiques favorables à  un développement rural humain font également partie des axes prioritaires du combat du SYPAM-TTD. La création de ce syndicat intervient dans un contexte de crise. Le cercle de Koutiala, zone de production cotonnière par excellence, était considéré comme la première ville industrielle du pays. Aujourd’hui, la ville n’est plus que l’ombre d’elle-même. La descente aux enfers du secteur du coton et la fermeture de nombreuses usines a contraint des producteurs à  l’émigration. De 800.000 tonnes il y a quelques années la production cotonnière a chuté de plus de 50%. En 2011 la campagne n’a enregistré que 308.107 tonnes, contre 560.000 prévues. 50.000 producteurs ont jeté l’éponge Le défi pour le SYPAM-TTD est d’organiser les producteurs afin de faire face aux défis de la relance du secteur du coton et des conséquences de la privatisation de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT). A cause des difficultés d’accès aux intrants et aux matériels agricoles, à  la baisse régulière du prix du coton sur le marché et la dévalorisation du secteur due à  la mauvaise gestion des fonds, plus de 56.000 exploitants (sur 1.720.000 immatriculés à  la CMDT) ont abandonné ces derniers temps la culture du coton au profit d’autres jugées plus rentables.