ONG au Mali : Continuer malgré tout

Alors que sous d’autres cieux certaines ONG sont épinglées dans des scandales, celles qui opèrent au Mali, s’efforcent d’apporter assistance et espoir à des populations très éprouvées par le conflit et l’insécurité qui prévaut. Habitués aux zones de guerre et aux situations complexes, ces organisations doivent composer avec une criminalité qui ne cesse de croître, des zones très enclavées et une population nomade.

Le 24 avril 2017, les locaux de la sous-délégation du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) à Kidal ont été cambriolés par des inconnus armés. « Le deuxième cambriolage en moins de trois mois », affirmera l’organisme dans un communiqué publié dans la foulée. Le vol de trop. Excédée, l’ONG décide d’une suspension temporaire et partielle (les urgences étaient assurées) de ses activités dans cette région. Deux mois plus tard (juin 2017) Médecins Sans Frontières est à son tour victime d’actes de banditisme dans la même région. Elle suspendra également ses activités après ce qu’elle qualifiera de troisième cambriolage de son complexe en un peu plus d’un mois. Des décisions qui ont eu des répercussions quasi immédiates sur la situation déjà peu enviable des populations. Après plusieurs consultations, estimant avoir reçu des « garanties sécuritaires », les deux organisations reprennent leurs activités d’assistance aux populations.  « Il nous a été très difficile de suspendre nos actions, mais, au-delà de nous, ce sont les populations, déjà très démunies, qui sont affectées » affirme Jamal Mrrouch, chef de mission de Médecins Sans Frontières au Mali. « La situation humanitaire au Mali continue de se détériorer. L’insécurité, qui s’est propagée des régions du Nord vers la région centrale de Mopti et jusqu’à certaines zones de Ségou (Macina et Niono), affecte la mobilité des populations et perturbe leurs moyens de subsistance et accès aux services de base, tels que l’eau potable, la santé et l’éducation. Les affrontements entre groupes armés et les violences intercommunautaires continuent de provoquer des déplacements de populations, qui requièrent une assistance humanitaire et des services de protection », peut-on lire sur les premières pages du  Plan de réponse humanitaire publié en février 2018. Le document du Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) met en exergue les difficultés des organisations à mener à bien leurs activités.

Pris pour cible

Selon un autre rapport d’OCHA rendu public en septembre 2017, 100 cas de contraintes d’accès humanitaire ont été recensés au Mali. Un chiffre jamais égalé depuis 2013, au plus fort de la crise. En dépit de la signature de l’Accord de Paix en 2015, le pays s’enlise et l’insécurité chronique ne cesse de s’accroître. « Nous avons l’ensemble des garanties de sécurité de la part des parties prenantes au conflit, nous ne demandons pas plus que cela. Ce que nous craignons le plus en tant qu’humanitaires, ce sont les bandits de grand chemin », assure Jean Nicolas Marti, chef de délégation du CICR au Mali. L’ONG a notamment pâti il y a peu des conséquences de cette situation sécuritaire très volatile. Au début du mois de février, l’un de ses collaborateurs a été abattu dans la région de Gao par des bandits armés.  « Tout le monde a une arme à Gao. Dans certaines localités, des jeunes n’hésitent pas à vous lancer qu’une personne qui a un fusil ne saurait mourir de faim et ces personnes bénéficient d’une totale impunité. Elles ne se privent donc pas de commettre des actes répréhensibles », explique Mohamed Touré, coordinateur du Groupe de recherche pour l’amélioration des initiatives de la population, une ONG qui opère dans la région de Gao depuis 1995. Œuvrant pour la paix et la cohésion sociale, l’organisation de ce natif de la région éprouve néanmoins d’énormes difficultés. « Le banditisme a pris le pas sur tout ici. Nous ne pouvons pas nous déplacer sans craindre d’attaques, même dans les pinasses nous sommes pris pour cible », regrette-t-il. En plus des vols de véhicules et de matériels, les ONG sont victimes d’attaque sur les routes. En raison de l’enclavement de certaines zones, elles sont difficilement praticables et dangereuses. MSF en a fait les frais. L’organisation, qui opère au Mali depuis 1985 en offrant des soins et une assistance médicale à la population, a vue l’un de ses camions (loué) se faire attaquer dans la région de Mopti.  Transportant des vaccins destinés à une campagne dans la région de Kidal, il a été victime d’un carjacking dans le Centre, causant au passage la blessure du chauffeur.

Nombreux défis

Les observateurs l’assurent, 2018 sera une année de grands défis pour les humanitaires. La montée en puissance annoncée du G5 Sahel et le rapprochement effectué par certains groupes radicaux devraient donner lieu à des confrontations très violentes. « Nous en constatons déjà les prémices. Les conséquences humanitaires de ces combats-là seront plus importantes que tous ce que nous avons connu jusqu’ici dans le Nord du Mali », prédit Marti. « Le CICR a renforcé ses équipes à Mopti et sa capacité de réponse », ajoute-t-il.  Et ce n’est pas non plus la décision du Chef d’Etat-major Général des Armées (CEMGA) d’interdire la circulation des motos et pick-up dans les régions de Ségou, Mopti et Tombouctou qui fait des heureux. Pour certaines de ces organisations, qui avaient déjà du mal à acheminer leurs aides, la pilule passe mal. « Nous avons des patients qui viennent dans les centres de soins à moto. Il y a des zones qui sont inaccessibles avec un véhicule. Nous respectons certes la décision, mais cela va compliquer notre travail » se plaint le chef de mission de MSF. Au-delà de l’aspect sécuritaire, les effets du changement climatique devraient aussi bientôt se faire sentir. « La tendance est de conjuguer la situation humanitaire du Mali avec l’insécurité qui règne dans le pays, mais les changements climatiques causeront d’énormes besoins », souligne OCHA dans son rapport. La faible pluviométrie de l’année 2017 fait craindre à l’organisme onusien une crise alimentaire grave. « En juin 2018, lorsque la période de soudure débutera, 4,1 millions de personnes, soit plus d’un Malien sur cinq, seront en situation d’insécurité alimentaire et auront besoin d’assistance humanitaire, y compris 795 000 personnes ayant besoin d’assistance immédiate », affirme OCHA. Sur les 262 millions de dollars que le bureau souhaite mobiliser dans le cadre du Plan de réponse humanitaire pour l’année 2018, 91 seront destinés au Programme alimentaire mondial (PAM).

Actions de grâce

Les besoins sont grands, immenses même. L’urgence est donc d’anticiper pour y répondre efficacement. Mais la meilleure volonté du monde ne suffit pas sans les moyens. Et la tendance actuelle, selon Jamal Mrrouch, est à une diminution des financements destinés aux ONG. Une tendance qui, si elle se confirmait, ferait dangereusement planer le spectre d’une catastrophe humanitaire. « Notre budget est en augmentation par rapport à l’année dernière. Nous faisons le plaidoyer nécessaire pour obtenir de nos supports le plus d’actif possible, afin que le Mali ne devienne pas un conflit oublié » plaide notre interlocuteur du CICR. Avec plus d’un siècle et demi d’existence, l’organisation humanitaire a été sur plusieurs théâtres de guerre. Au Mali elle est présente depuis les années 1990, avec une longévité et des méthodes de travail, qui prônent notamment une totale impartialité, qui lui ont permis de gagner la confiance des parties signataires et non-signataires de l’Accord de Paix. Ce qui la fait bénéficier d’un dôme pour exercer ses activités. Une présence qui prend des allures de véritable bouée de sauvetage pour des populations très démunies. Dans des régions où l’autorité de l’État est absente, ces organisations apparaissent comme une lueur dans une obscurité infinie. « Dans une zone de guerre, il y a toujours un sentiment ambivalent, des populations qui nous remercient et apprécient nos actions, mais ces populations en même temps sont démunies de tout, donc elles aimeraient que le CICR en fasse plus qu’il ne le fait parfois », analyse Marti. Le Centre de Santé de Référence de Kidal fonctionne grâce au CICR, qui prend en charge les salaires mensuels d’une cinquantaine d’agents, assure la gratuité des soins dans certains cas et fournit l’eau potable. Il est difficile de quantifier les personnes qui ont bénéficié d’assistance, mais elles pourraient se chiffrer à des centaines de milliers, voire atteindre le million au Nord du Mali.

 

L’environnement, le baromètre de notre santé

La pollution de l’air tue 6,5 millions de personnes dans le monde chaque année, selon l’OMS, qui estime que dès 2030 250 000 décès supplémentaires seront liés directement ou indirectement au réchauffement global de la terre. Des chiffres qui attestent du lien étroit entre notre santé et l’environnement qui nous entoure.

« Une moto deux – temps pollue beaucoup plus qu’une voiture, quel que soit son âge », c’est la conclusion d’une étude menée par des chercheurs de l’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB) sur la pollution de l’air ans la capitale. L’étude menée, entre 2002 et 2013, a montré que la quantité de CO2 émise par 130 000 motos était de 18 018 kg, de loin supérieure aux 12 858 kg de CO2 émis par 177 287 véhicules.

Au Mali, le paludisme constitue près de 40% des motifs de consultation et sévit presque toute l’année. Son vecteur, l’anophèle femelle, trouve des conditions favorables à sa prolifération dans notre écosystème. « Il atteint sa maturation à une température de 30°. C’est pourquoi nous observons des pics de la maladie pendant les périodes de forte chaleur », note Jean-Paul Tchapebong, membre de l’ONG Climates Mali. Ces périodes correspondent aussi à l’apparition de la méningite, dont l’agent pathogène survit à de fortes températures.

Corollaire des changements de climat observés depuis quelques années, la forte canicule entraîne aussi des effets directs et indirects sur la santé. Conséquence immédiate généralement observée, la déshydratation, qui touche les sujets les plus fragiles : les jeunes enfants, les personnes âgées ou encore les femmes enceintes. Ces chaleurs entraînent également « un stress thermique », selon les spécialistes. Autres conséquences, « la sécheresse et des effets néfastes sur l’agriculture », avec des risques de malnutrition, selon M. Tchapebong. A l’opposé de ce phénomène, les fortes pluies et les inondations vont entraîner la stagnation ou le ruissellement d’eaux souillées et les risques de maladies parasitaires.  Elles sont assez fréquentes au Mali. Parmi les comportements qui influencent notre environnement et jouent sur notre santé, figure l’utilisation du charbon de bois, qui « dégage du monoxyde de carbone nocif à la santé et qui reste longtemps dans l’atmosphère », précise M. Tchapebong. A une échelle plus grande, la destruction anarchique des forêts, les moyens de transport, les industries et l’utilisation des engrais et autres pesticides chimiques dans l’agriculture constituent autant de facteurs qui détruisent l’environnement et menacent notre santé. Une autre pratique courante au Mali, et non des moindres, est l’utilisation de produits chimiques dans la teinture. Une activité assez répandue et pas toujours effectuée dans les normes requises, notamment en ce qui concerne les eaux usées, souvent déversées directement dans la nature, portant ainsi atteinte à la santé des hommes et des autres êtres vivants.

Climat-RIC4REC: l’IRD au chevet des personnes vulnérables

L’IRD et ses partenaires ont procédé au centre Awa Keà¯ta ce mardi au lancement officiel du projet RIC4REC ( Renforcement des Initiatives Communautaires pour la résilience aux Extrêmes Climatiques. En coordination avec l’Agence de l’Environnement et du Développement Durable (AEDD), ce projet intervient dans le cadre d’un programme global conçu et financé par DFID au bénéfice direct de près de 5 millions de personnes vulnérables dans plus de 20 pays, notamment les femmes et les enfants dont le Mali, a précisé un responsable de l’IRD. L’objectif principal est d’aider ceux-ci à  devenir plus résistants face aux extrêmes climatiques. Il est à  rappeler que grâce à  la phase pilote qui a été effectuée par l’IRD et ses partenaires sur six mois, le projet RIC4REC a démarré pour outiller 264 000 personnes au Mali face aux risques du changement climatique. Bénéficiant d’un appui du gestionnaire de finance et de celui de connaissance mandatés par le Département Britannique du Développement International, ledit projet des activités telles que: des émissions radio, des échanges d’expérience, accroà®tre l’accès aux ressources naturelles etc. Ce sont 64 communes dans les régions de Mopti, Koulikoro, Segou et Tombouctou qui bénéficieront des avantages de ce projet. L’ambassadeur de la Grande Bretagne réitèrera l’accompagnement de son pays à  soutenir les actions de l’IRD. Au segal du ministère de l’environnement et de l’assainissement de prononcer le lancement officiel du projet RIC4REC. Un partage d’expérience. Selon le Directeur de l’IRD, les activités qui seront menées tout au Long du projet représente pour eux et ses partenaires des leçons d’expérience qui seraient systématiquement partagées à  travers les plates-formes nationale sur le changement climatique. Quant au niveau régional et international, ils le seront à  travers le site officiel du projet.

Sodas: ils nuiraient à la fertilité

Une nouvelle étude menée sur des souris, par des chercheurs de l’Université de l’Utah, de l’Arizona et de l’Institut de l’enfance de Californie, révèle que les sodas fortement sucrés (30 à  40g par canette) pouvaient présenter de nombreux effets négatifs pour la santé, en particulier sur la fertilité, l’instinct de survie et la compétitivité. Trop de sucre nuit à  la survie Des souris alimentées avec un régime « sucré » (l’équivalent humain de 3 canettes de boissons gazeuses par jour) ont une durée de vie bien inférieure à  celle de souris nourries avec un régime alimentaire normal. Pour comparer la nocivité des boissons gazeuses, les chercheurs ont établi, un régime alimentaire sucré à  base de sirop de maà¯s riche en fructose et en saccharose, un édulcorant couramment utilisé dans les sodas. Trop de sucre nuit à  la fertilité Les deux groupes de souris ont suivi leur régime alimentaire pendant 26 semaines. La compétitivité, la fertilité, l’instinct de survie et les mesures métaboliques ont été évalués et comparés. Les chercheurs ont constaté une différence entre les deux groupes de souris : le régime sucré multiplie par 2 le taux de mortalité des souris femelles. Par ailleurs, leur taux de cholestérol augmente et la fertilité diminue progressivement. Les souris mâles, nourries au régime sucré ont une compétitivité faible : ces rongeurs ne défendent que 36% de leur territoire alors que les souris au régime alimentaire sain préservent 48% de leur habitat. Ce régime implique aussi une fertilité fortement diminuée. Les chercheurs suggèrent que les «analyses démontrent les effets néfastes d’une alimentation trop riche en sucre, par des boissons sucrées en particulier. Cependant les humains ne sont pas des souris et les effets ne seront pas forcément identiques. Inutile de s’inquiéter donc, mais penser aux risques sur la santé déjà  établis de la surconsommation de sucre et modérer sa consommation».

Les médicaments Made in China : un poison pour l’Afrique

Dans une grande partie de l’Afrique, les produits made in China ont pignon sur rue. Il est presque impossible de ne pas tomber sur des produits chinois dans les allées du marché de Lagos, d’Alger et de Bamako. Contrairement à  d’autres griffes importées, les marques chinoises sont plus abordables. Le site Think Africa Press s’intéresse à  un produit en particulier: les médicaments. Les affaires de faux médicaments en provenance de Chine ont amplifié la méfiance des Africains, mais beaucoup restent contraintsde les acheter, faute d’argent. Or la qualité de certains médicaments en provenance de Chine n’est pas optimale. «La Chine est l’un des principaux fabricants mondiaux de médicaments et une source principale des médicaments vendus en Afrique. Sur un continent o๠des millions meurent chaque année de maladies curables, la demande de médicaments bon marché est élevé», précise Think Africa Press. Comment distinguer le bon grain de l’ivraie? Là , est la principale difficulté. Les médicaments peuvent avoir le même packaging, la même notice, sans être de qualité équivalente. «Les médicaments de qualité inférieure sont un grand problème», explique Lorraine Kabunga, un pharmacien à  Mbarara, en Ouganda. «Quand les gens achètent des médicaments de moindre qualité, il peut y avoir une réponse différée ou pas de réponse du tout». L’une des solutions serait que les Etats africains réglementent davantage le marché des médicaments. «Il est grand temps pour l’Afrique d’avoir ses propres autorités réglementaires régionales», explique Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint du programme de l’ONUSIDA.

Automédication: à bannir!

l’automédication peut se définir comme étant « l’utilisation, hors prescription médicale, par des personnes pour elles-mêmes ou pour leurs proches et de leur propre initiative, de médicaments considérés comme tels, ceci avec la possibilité d’assistance et de conseils de la part des pharmaciens ». Plusieurs d’entre nous achetons des médicaments à  la pharmacie sans être passé par le médecin. « Je ne prend pas jamais de médicament si cela ne m’a pas été prescrit par un médecin. J’ai peur parce que cette attitude peut amener d’autres risques ou même d’autres maladies » explique Djibril Kaba. Bon nombre de nos concitoyens ne considèrent pas cet aspect de la même façon : « moi je suis atteinte de drépanocytose, J’ai très souvent de violents maux de tête, J’avoue qu’à  force de prendre du paracétamol cela ne me soulage plus. Du coup je cumule les médicaments sans avis du médecin » confie Aà¯ssata Diallo. Certains médicaments conviennent à  une automédication de base, car adaptés aux soins basiques et à  faible risque, si l’information liée au produit est pertinente, lue et respectée. La perception et la connaissance des symptômes par le malade sont déterminantes et elles changent selon le niveau socio-culturel des personnes concernées (capacités d’observation et déduction, antécédents, connaissances générales, accès à  des sources capables de confirmer son diagnostic, etc). Médicaments de la rue et vente sans ordonnance l’automédication par la « boà®te à  pharmacie » est admise par les médecins eux-mêmes pour des symptômes peu préoccupants, mais uniquement pour des traitements de courte durée comme le précise la notice de tous les médicaments. l’automédication peut entraà®ner plusieurs conséquences, comme l’installation de maladies qui peuvent se manifester immédiatement ou à  long terme. La distribution du médicament est devenue chose aisée grâce à  la privatisation du secteur pharmaceutique dans les années 1985. En 2005, on dénombrait 265 officines au Mali. Mais il est à  noter que l’automédication est accentuée par la vente de médicaments dans la rue. Appelés « pharmacies par terre », ce phénomène gangrène le marché malien depuis plusieurs années déjà . « J’avoue que J’achète les médicaments « par terre » surtout un dont je suis particulièrement fan, il s’agit d’un médicament contre le rhume et C’’est le seul qui peut venir à  bout de mon rhume, tous les autres médicaments que je peux prendre s’avère inefficace » se réjouit Mariam Doumbia. Selon le Dr Mohamed Guiro, pharmacien : « les achats directs de médicaments doivent être contrôlés. Il ne faut pas les encourager. Il y a certains médicaments dont la vente est strictement interdite sans ordonnance. Tout ceci est fait pour éviter l’automédication ». Une étude de 2003, menée dans les officines de Bamako montre que 64,52 % des clients ne présentent pas d’ordonnance au moment de leur achat.

Consommation du« Bôgôni »: alerte danger!

La consommation du kaolin, « bôgôni » en bambara, n’alerte pas vraiment l’opinion publique car étant un phénomène traditionnel mais aussi très répandu dans nos sociétés. Dégoutante selon l’avis de la plupart des hommes, honteuse selon celui des femmes, cette pratique dure depuis des siècles en Afrique occidentale. Révélateur de manque La consommation du kaolin peut être associée au syndrome de « pica ». Le pica est un trouble du comportement alimentaire caractérisé par l’ingestion durable (plus d’un mois) de substances non nutritives (terre, craie, sable, papier, kaolin, etc.) Le pica a plusieurs causes, sa genèse associant des carences alimentaires et affectives. Son évolution peut parfois se compliquer de troubles intestinaux (occlusion, parasite digestif), de saturnisme en cas d’ingestion de peinture. l’ingestion du kaolin a beau être banalisée dans nos sociétés elle n’en demeure que plus dangereuse. Un effet presque imminent de l’absorption du kaolin est la constipation. Celle-ci est suivie d’une anémie qui s’aggrave au fil du temps. En effet le kaolin, une fois absorbé constitue une barrière à  beaucoup d’éléments nutritionnels à  l’exemple du fer et du zinc. Arrêtez, vite ! Pour les femmes enceintes, principales consommatrices de kaolin, les effets peuvent aller de l’avortement spontané à  l’incrustation du kaolin sur certaines parties du corps de l’enfant causant ainsi des manifestations cutanées et des troubles intestinaux. A la naissance, le bébé peut souffrir de développement insuffisant de ses organes, d’hypogonadisme (sécrétion anormalement faible d’hormones par les glandes génitales, C’’est-à -dire testicules chez l’homme et ovaires chez la femme) et de ralentissement de sa croissance. Diverses méthodes sont utilisées par certaines femmes soucieuses des dangers du kaolin. Une cure est de diminuer progressivement sa consommation mensuelle de kaolin (une demi-dose, puis un quart… jusqu’à  arrêt). Par contre l’envie de croquer du kaolin découle d’un manque de certains éléments tels que le fer dans notre organisme. De ce fait, un moyen beaucoup plus efficace serait la prise régulière de ces éléments (fer ou acide folique sous forme de comprimé), sous ordonnance médicale bien sûr et sur une durée allant d’un à  deux mois. Alors, les croqueuses, maintenant que vous êtes averties, il est temps d’abandonner cette pratique qui en plus est loin d’être esthétique !

Prudence avec le Di-Antalvic

Les spécialités médicales à  base de dextropropoxyphène, comme le Di-Antalvic, le Propofan et leurs génériques, sont retirées du marché depuis le mardi 1er mars au matin, en raison d’effets indésirables survenus en surdosage. Vendu depuis une quarantaine d’années, ce médicament du laboratoire Sanofi-Aventis, présentait des risques en cas de surdosage (souvent d’origine involontaire). Huit millions de personnes prennent régulièrement du Di-Antalvic en France, de très loin le plus gros marché européen pour ce médicament, selon l’Afssaps.Le dextropropoxyphène pourrait, en effet, s’accumuler dans l’organisme et provoquer une intoxication, en particulier chez les personnes atteintes d’insuffisance rénale et chez les patients âgés. L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a dévoilé, le 31 janvier dernier, une liste des 77 médicaments ou classes de médicaments faisant l’objet d’un « suivi renforcé » ou d’une « enquête de pharmacovigilance ». L’Afssaps invite les patients à  ne pas interrompre leur traitement « sans avoir préalablement pris conseil auprès de leur pharmacien et/ou consulté leur médecin ».

Electroménager d’occasion : France merci ? Pas si sûr !

« France au revoir » ou encore « France merci » C’’est ainsi qu’on surnommait les produits de seconde main venus de l’occident. Si autrefois, C’’était principalement des véhicules qui arrivaient en Afrique et particulièrement chez nous au Mali, aujourd’hui, il y a de tout. Meubles, vêtements (bien sûr !) et de l’électroménager. La confidence d’un jeune vendeur de matériels que nous avons voulu interviewer nous a arraché un sourire. Bourama Traoré nous dit qu’il est « habillé en yougou-yougou (friperie), premier choix; ma voiture est France au revoir, tout comme ma télé et mon réfrigérateur ». Cela en dit long sur les nouvelles habitudes d’achat que nous avons acquises au cours des dernières années. Autrefois, avoir un climatiseur chez soi relevait du grand luxe. Ces appareils coutaient les yeux de la tête et seuls les hauts cadres et les expatriés en possédaient. Maintenant, tout le monde (grosses chaleurs récurrentes aidant) court se renseigner et s’offre un « split » seconde main à  moindre coût. Mais là  o๠il y a un vrai boom, C’’est dans le business des réfrigérateurs et des équipements audio-visuels. A tous les coins de rue, il y a un vendeur de ‘frigos’ d’occasion qui propose des appareils à  des prix imbattables. Alors que le même à  neuf couterait dans les 350 voire 400 000 FCFA, vous pourrez vous l’offrir de seconde main « premier choix » C’’est-à -dire en bon état, à  150 voire 200 000 FCFA. Soit une économie de 50% de la valeur du produit. Et tous les appareils électroménagers sont concernés. Fer à  repasser, four à  micro-onde, chaà®ne hi-fi, téléviseur, ordinateur, tondeuse, tout y passe. Le circuit des France au revoir électroménager est très fermé. On n’y entre pas comme ça. Il faut y être introduit, copté par un ancien, nous confie une langue indiscrète. Car, encore aujourd’hui, le milieu est dominé par des anglophones (ghanéens et nigérians) qui ont leur réseau de revendeurs. De plus en plus de maliens s’investissent cependant dans le secteur, au gré de leurs voyages dans les pays côtiers voisins dont les ports sont de véritables hypermarchés de l’électroménager d’occasion. Les marchandises sont importées de Singapour, et de l’Europe (France, Belgique, Norvège, Danemark, Allemagne). Un revendeur nous souligne que toutefois, depuis quelques temps, Singapour devient une source importante d’approvisionnement. Le marché est approvisionné de deux manières. Soit le vendeur a un frère ou un partenaire sur place (en Europe ou ailleurs) et qui lui sert de fournisseur et d’exportateur. Soit il fait lui-même le voyage, charge des conteneurs de produits et revient au pays attendre leur livraison. . Ces conteneurs, arrivés au port d’Abidjan, Lomé, Dakar ou Téma sont dédouanés, en fonction de la nature de la marchandise. Et une fois que la marchandise arrive à  destination, elle est stockée dans les magasins des grossistes ou importateurs. Qui les cèdent à  leur tour aux revendeurs avec une marge conséquente. Car, le fin mot de l’histoire C’’est que la plupart de ces appareils ont été collectés sur des décharges. Ce n’est pas pour rien que les produits à  la vente sont classés en deux catégories. Il y a ceux dits testés. Ce sont des appareils dont le fonctionnement a été vérifié. Autrement, ils ont subi une réparation et peuvent être mis en marche lors de l’achat. Ces appareils sont vendus avec garantie. A côté, on note les appareils non testés. Leur fonctionnement n’est pas garanti. Le client joue à  qui perd gagne. Car, ces produits sont moins coûteux que les premiers. L’achat se fait aux risques et périls du consommateur. Si l’objet fonctionne, tant mieux. Dans le cas contraire, il s’attachera les services d’un réparateur. Kadi Diawara est vendeuse de jus de bissap et gingembre. Elle a acheté récemment un frigidaire dont elle n’est plus du tout satisfaite. « Quand J’achetais mon frigo, il donnait la glace à  hauteur de souhait, mais actuellement à  peine qu’il forme l’eau en glace. Pire, toute mon économie est volatilisée dans les frais de réparation ». Sur la qualité des produits, les vendeurs se veulent rassurants. « Nous avons des produits originaux. Aujourd’hui, c’est abusivement qu’on parle de seconde main. Nous n’avons pas que de vieux appareils. Il y a des anciens stocks d’appareils de première main que nous recevons ». Les clients semblent de cet avis. Salimata S. qui est venue acheter un fer à  repasser nous confie qu’elle s’est entièrement équipée chez son vendeur habituel, derrière le « malimag » à  Bamako. « Tout ce qu’il vend ici, C’’est de la bonne qualité. Avant J’achetais du neuf, mais au bout de deux mois, ça se gâte et tu ne peux même pas réparer. Alors qu’avec ce que Guindo propose, tu l’utilise des années, juste des petites réparations de temps en temps ». Confirmation de V. T., vendeuse: « c’est souvent des appareils neufs avec des noms qui s’apparentent aux marques classiques et connues. Au regard, on peut bien s’en rendre compte ». Dans les magasins du neuf, les patrons ne manifestent pas d’inquiétude majeure. Ils pensent que la population a le sens du discernement. C’est un choix à  faire. « Ou bien vous voulez acheter un peu cher et avoir de la qualité. Ou bien vous prenez une marchandise d’occasion, qui a déjà  une histoire, avec les risques de vous rendre régulièrement chez le réparateur », analyse un responsable de magasin, sous le couvert de l’anonymat. Selon certains frigoristes, l’utilisation de ces appareils cause une double dépense chez les utilisateurs. Mahamane Maiga est frigoriste à  Fadjiguila suggère à  la population d’acheter des nouveaux appareils électroménagers plutôt que dilapider l’argent dans les ajoute-t-il. Mais ces arguments sont bien sûr loin de convaincre les clients qui voient d’abord et surtout la grosse économie réalisée. Le revers de la médaille, C’’est que ces appareils ne sont pas toujours aux normes. En ces temps d’économie en tout genre et d’énergie en particulier, l’électroménager de seconde main qui arrive chez nous est bien souvent décommandé dans les pays d’origine. Les pannes fréquentes, la consommation abusive d’électricité sont entre autres des difficultés auxquelles les utilisateurs sont confrontés. En ce qui concerne les réfrigérateurs par exemple, jusque dans un passé très récent, ils fonctionnaient au fréon, un gaz à  effet de serre. Les consommateurs européens se sont débarrassés des leurs car ce gaz était interdit d’utilisation chez eux. Ces appareils se sont retrouvés en Afrique avec leur gaz toxique dans des familles qui n’en connaissaient pas les dangers. Les produits informatiques sont encore plus dangereux. De nombreuses organisations de la société civile, preuve à  l’appui, accusent les sociétés informatiques d’avoir trouvé un moyen détourné de faire disparaà®tre les stocks désuets de leurs usines, pour en constituer d’autres plus performants pour faire face aux exigences du marché. Des millions d’ordinateurs sont de ce fait recueillis dans nos écoles, entreprises et même familles qui deviennent des “dépotoirs” pour les pays du Nord. Et comme ils n’arrivent pas tous en bon état, une grande partie se retrouve sur les décharges, libérant des substances toxiques comme le plomb, l’arsenic qui contaminent des populations et en particulier les chiffonniers qui les manipulent sans aucune précaution. Kalifa Doumbia, est un jeune commerçant au grand marché, vient d’acheter un congélateur d’occasion. Mais il ignorait que le gaz réfrigérant de son appareil est interdit au Mali. « Je n’étais pas informé que l’importation de ces appareils est interdite. J’ai entendu parler du réchauffement climatique, mais je ne sais pas ce que cela signifie véritablement », confie-t-il.

Cessez de fumer… et respirez mieux!

Pourquoi arrêter de fumer ? Les substances contenues dans la cigarette sont très nocives pour la santé. Ainsi, le goudron obstrue les poumons et gêne la respiration. De plus, la consommation de tabac peut entraà®ner des maladies mortelles comme le cancer. Mais les cigarettes contiennent un produit, la nicotine, qui rend le fumeur dépendant. Il souffre physiquement du manque de cigarette. C’est pourquoi de nombreux fumeurs peinent à  s’arrêter. Pour les aider, il existe désormais des produits (patch à  coller sur la peau, chewing-gum) qui donnent au corps une dose de nicotine de plus en plus faible jusqu’à  ce qu’il n’en ait plus besoin. Mais l’aide la plus efficace est la volonté. Les effets positifs de l’arrêt du tabac apparaissent progressivement. L’état de santé d’un ex-fumeur rejoint celui d’un non-fumeur en quinze ans environ. Il y a certes un plaisir de fumer qui est lié à  la dépendance nicotinique mais quelques dizaines de minutes après avoir fumé, la concentration de nicotine dans le sang ayant beaucoup diminué, des troubles causés par le manque réapparaissent (anxiété, irritabilité, etc…) Ces troubles disparaissent dès que l’on fume à  nouveau, ce qui explique le sentiment de plaisir et de soulagement que l’on éprouve à  fumer ainsi que l’extrême difficulté à  arrêter. Pour lutter contre le tabac, il faut aussi changer les habitudes et l’image de la cigarette. En particulier auprès des jeunes. Car c’est à  l’adolescence que la plupart des fumeurs allument leur 1re cigarette. Ainsi, seuls 5 % des 12-13 ans fument mais 50 % des 18-19 ans sont fumeurs. Car fumer est souvent une façon de faire « comme les grands » et d’affirmer sa liberté. C’est en tout cas ce que prétendent les fabricants de tabac dans leurs publicités. Pour eux, il est important de séduire les jeunes qui constituent leurs futurs clients…Autre idée fausse à  jeter aux oubliettes, faire du sport ne diminue pas. C’est ce qu’affirme une étude publiée dans l’International Journal of Cancer. Plus de 25.000 hommes âgés de 50 à  69 ans ont été suivis au cours de cette étude. Ils fumaient au moins cinq cigarettes par jour. Conseils pour cesser de fumer Renoncer au tabac est peut-être difficile, mais on peut y arriver ! Voici quelques conseils pour vous aider : • à‰laborez un plan d’action pour améliorer vos chances de cesser de fumer. Mettez-le par écrit, ce qui vous aidera à  cerner plus précisément ce que vous devrez faire pour vivre sans fumée ainsi que votre démarche. Essayez les trucs suivants : o Dressez la liste des avantages les plus importants de la désaccoutumance au tabac; lisez-la avant de cesser de fumer et après. o Faites la liste des situations o๠vous fumez et des raisons qui vous poussent à  allumer une cigarette; cela vous aidera à  déterminer quels sont les déclencheurs vous poussant vers le tabac. o Pour remplacer la cigarette, établissez une liste d’activités amusantes et saines auxquelles vous pourrez vous livrer quand vous aurez l’envie de fumer. • à‰vitez les déclencheurs qui vous poussent à  fumer. à€ compter du jour o๠vous renoncez au tabac, faites disparaà®tre ces déclencheurs ou évitez-les. Par exemple, si vous associez le café à  la cigarette, essayez plutôt de boire du thé ou de l’eau. • Ne portez pas sur vous d’allumettes, de briquet ou de cigarettes. • Chaque jour, allumez votre première cigarette une heure plus tard que d’ordinaire. Après la première cigarette, quand vous aurez à  nouveau envie de fumer, retardez l’allumage d’une autre 15 minutes ou demi-heure. Chaque report vous permet de reprendre le contrôle de la situation. • Bougez ! Contrairement à  la cigarette, l’exercice est la façon idéale de vous détendre et de vous sentir mieux. Pendant l’exercice, chaque fois que vous respirez profondément, vous aidez à  réparer certains des dommages causés à  votre organisme par la fumée. • Demandez l’aide d’un proche ou d’un membre de la famille, de votre médecin, de quelqu’un que vous connaissez et que vous respectez qui a récemment cessé de fumer, ou d’un compagnon qui souhaite cesser de fumer en même temps que vous.