Daouda Coulibaly, initiateur du Forum PPP Afrique : « Notre continent est une terre d’opportunités »

Les 24 et 25 octobre 2017 se tient à Paris, aux Salons Hoche, le 1er Forum sur le Partenariat Public – Privé (PPP) en Afrique, sur le thème : « Relever le défi de l’énergie et des infrastructures en Afrique ». La rencontre, qui réunira plus de 300 cadres et décideurs africains et européens, est une initiative de Trainis, leader africain de la formation professionnelle continue. Son PDG, Daouda Coulibaly, explique le contexte et les objectifs de ce rendez-vous inédit.

Pourquoi organiser une telle rencontre ?

Les PPP sont à la mode en Afrique, mais les gens ne savent pas concrètement en quoi consiste le concept. Cela fait quatre ans maintenant que nous faisons de la formation sur le PPP. Elle sert à donner des bases, des outils, des clés aux acteurs concernés. Mais, une fois que cela est fait, nous avons constaté qu’ils ont des difficultés pour entrer en contact avec les autres acteurs qui pourraient les accompagner dans le processus. Ce sont, entre autres, les cabinets d’avocats spécialisés, les sociétés d’investissement, qui peuvent éventuellement leur apporter du financement, ou encore les cabinets d’analyses financières. Nous avons donc voulu créer un cadre de rencontre.

Qu’y aura-t-il au programme de ce Forum?

Les participants doivent s’attendre à faire un maximum de rencontre B2B, qui vont leur ouvrir des perspectives. Il y aura aussi quatre modules de formation. Les gens vont être formés sur des cas concrets, comme par exemple comment monter un  contrat PPP ou encore comment rechercher des financements… Il y aura également des conférences animées par des acteurs de success stories sur le continent africain. Ils viendront faire un partage d’expérience avec les participants. Il y a ensuite les panels de discussion. Il y en aura un sur l’énergie et un sur le financement des projets PPP, entre autres. Ce seront donc deux jours intenses et très riches en formation et en information, mais aussi en réseautage.

Le concept est à la mode, mais il y a-t-il des résultats concrets ?

Effectivement, l’appétit est nouveau sur le concept, mais, il faut dire, le concept lui-même n’est pas nouveau en Afrique. Au Mali, il y a des exemples de PPP. On peut citer l’un des plus récents, la centrale hybride de Ségou, qui va être faite en PPP. Les passeports maliens sont aujourd’hui fabriqués grâce à un PPP avec une entreprise française. Ce sont des milliards de francs CFA qui sont mobilisés pour mettre en œuvre ces projets. On appelle cela chez nous la délégation de services publics, c’est l’une des formes de PPP. Il y a aussi la concession et le contrat de marchés, où c’est l’État qui paie directement l’opérateur privé.

Le fait que la dynamique soit relativement récente en Afrique s’explique par plusieurs raisons. Les premiers projets n’avaient pas eu  le succès escompté, parce que non portés réellement par les bailleurs de fonds. Maintenant, la donne a changé, parce que le besoin s’est accru, les États n’ayant plus les ressources nécessaires pour faire face à des investissements de grande envergure. Ils se sont tournés vers le développement des infrastructures et les financements désormais disponibles auprès des bailleurs de fonds sont insuffisants. D’où la nécessité de se tourner vers des financements privés. Ce forum aidera les États à s’informer, à s’imprégner de tous les contours de ce que peut leur apporter ce genre d’opportunités.

Pourquoi ne pas avoir organisé cette rencontre en  Afrique ?

Nous sommes une entreprise africaine, basée en Afrique, même si nous intervenons en France pour des formations mais aussi pour ce forum. Paris, parce que les PPP sont un mécanisme que nous pensons être utile au développement des États. Mais, encore aujourd’hui, les investisseurs privés ne s’intéressent pas énormément à l’Afrique. Nous voulons donc faire se rencontrer les investisseurs et les Africains, pour qu’ils voient que le continent est désormais ouvert, que c’est une terre d’opportunités. Le cadre règlementaire est en train d’être amélioré en fonction du mécanisme PPP et donc les choses vont dans le bon sens. La prochaine édition aura lieu certainement en  Afrique, soit à Abidjan, soit à Kigali, pour permettre aux participants de voir ce qui se fait sur le continent et les opportunités qui leur sont offertes.

Fespaco 2017 : Haut les couleurs du Mali !

Pas moins de sept films représentent le Mali pour la compétition officielle de la 25è édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) qui  se tient du 25 février au 4 mars 2017. Parmi lesquels, un sérieux prétendant à l’Étalon d’or.

« Wulu », le chien en bambara, est le titre du long métrage malien en compétition pour cette 25è édition du FESPACO. Réalisé par le franco-malien Daouda Coulibaly, c’est le seul film malien de la sélection long métrage en course pour l’Étalon d’or, la récompense suprême de ce grand rendez-vous du cinéma africain. Six autres films sont en compétition au nom du Mali dans les autres sections de la compétition officielle (court métrage, documentaire, films d’écoles de formation, séries). Il s’agit entre autre de la série télévisée « Bamako la ville aux trois caïmans » de Aïda Mady Diallo, du documentaire « Les héritiers de la colline » de Ousmane Samassekou et du court métrage « Les mains d’or » de Sambade Hawa Aliou N’Diaye.

Une chance de gagner « Le Mali peut compter sur « Wulu » car c’est un film qui a une qualité technique intéressante », estime Moussa Ouane, directeur sortant du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM). En salle en 2015, « Wulu » a été tourné entre le Sénégal et le Mali avec le comédien Ibrahim Koma et la chanteuse Inna Modja. Ladji, le héros du film, est, selon le réalisateur, le portrait d’une jeunesse qui travaille, qui est sérieuse, qui se débrouille avec ses propres moyens et que l’on envoie, d’une certaine manière, à l’abattoir.

Panorama Aux 105 films retenus pour les différentes sélections de la compétition officielle, s’ajoutent 34 longs métrages choisis pour être projetés dans le cadre du panorama hors compétition, dont deux films maliens : « Koussaw » d’Ibrahima Touré et « L’ombre de la folie » de Boubacar Gakou. Récemment doté d’un fonds de soutien, l’industrie du cinéma du Mali se prépare à reprendre la place qui est la sienne. « Bientôt nous allons pouvoir produire entre 10 à 15 films par an au lieu d’un seul chaque deux ans. Vous verrez, nous prendrons la place du Nigéria », assure Monsieur Ouane.

Le Fespaco 2017 a pour pays invité la Côte d’Ivoire. Le grand voisin du sud du Mali présentera ses potentialités dans tous les secteurs, à commencer par le cinéma.

 

 

Wulu, le long métrage Malien en compétition au Fespaco 2017

Le long métrage de Daouda Coulibaly, réalisateur Franco-malien est le seul film malien parmi les vingt en compétition au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO 2017).

Sorti en 2015, « wulu » qui signifie « Le chien » en bambara est le titre du long métrage du célèbre réalisateur Franco-malien, Daouda Coulibaly. Qualifié d’ «incontournable » par l’industrie du cinéma à travers le monde et au Mali, Wulu est le seul film en compétition dans la section long métrage de la 25ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) prévue du 25 février au 4 mars 2017. Connu pour ses courts métrages, Il était une fois l’indépendance et Tinyè So (« La maison de la vérité », en bambara), Daouda Coulibaly n’est plus à présenter dans le milieu. « Il est bourré de talent. Il adore le cinéma. C’est sa passion », explique Moussa Ouane, Directeur Général sortant du Centre National de Cinématographie du Mali (CNCM).

Scarface malien. Le film parle de Ladji, un jeune qui cherche à s’en sortir et va en trouver le moyen en entrant dans le crime organisé. Pour l’auteur, le titre est une référence « au N’tomo qui est une initiation que l’on pratique au Mali. Le niveau du chien est le dernier des cinq niveaux qui nous permet de valider l’initiation », a-t-il confié à notre confrère RFI. Wulu a été tourné entre le Sénégal et le Mali avec le comédien Ibrahim Koma et la chanteuse Inna Modja. Dans le film, le réalisateur revient également sur le trafic de drogue dans le nord du Mali qui a contribué au déchirement du pays et au financement du terrorisme. « Il y a un trafic de cocaïne qui s’est installé depuis les années 2000 dans la région de l’Afrique de l’Ouest et les sommes engendrées sont considérables. L’affaire d’ « Air cocaïne » (mentionnée dans le film) c’est cinq à six tonnes de cocaïne transportée, ce qui représente des millions d’euros et est susceptible de déstabiliser n’importe quel pays », estime Daouda Coulibaly.