Défense: acquisition de nouveaux matériels par les FAMa ce mercredi

Dans un contexte de lutte contre le terrorisme, l’armée malienne renforce son kit de défense depuis plusieurs mois. Ce mercredi 30 mars 2022 a été marqué par la réception de nouveaux lots de matériels militaires, par le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Colonel Sadio Camara à l’aéroport international de Bamako.

L’objectif de cette première partie de l’acquisition, est de contribuer au renforcement des capacités opérationnelles des Forces armées maliennes dans leur mission de défense et de sécurité des populations et leurs biens, afin de faciliter la mobilité sur tout le territoire malien.

Cette fois, l’acquisition fruit, d’un partenariat entre la Russie et le Mali, est composée d’hélicoptères de combats, de radars de dernière génération et bien d’autres équipements qui entrent dans la lutte contre « le terrorisme et l’extrémisme violent ».

Les autorités rassurent que ces équipements militaires vont contribuer à la réussite des opérations FAMa à travers le ‘’plan Maliko’’, ‘’l’opération Kêlêtigui’’ entre autres. Ces matériels  déjà acquis permettent à l’armée malienne d’être « capable d’opérer en toute autonomie » a déclaré le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants le 30 mars dernier lors de la réception du matériel de défense.

Idelette BISSUU

 

Sécurité : une reconstruction pièces par pièces

Le gouvernement de transition poursuit le renforcement des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité, ainsi que leur réorganisation. Le but est de répondre aux besoins des populations face au terrorisme. Mais cela participerait également de la volonté des autorités de transition de créer des conditions optimales de sécurité afin de tenir les élections, comme l’exige la communauté internationale. 

Le 3 décembre dernier, le Président de la transition, le colonel Assimi Goïta, remettait un important lot de matériels roulants aux forces de défense maliennes. Cela faisait suite à la remise, le 26 novembre dernier, des clés de quatre hélicoptères de combats MI-171 flambant neuf achetés auprès de la Russie. À côté du renforcement des capacités opérationnelles des FAMa, Assimi Goïta procède également à une réorganisation des forces. Trois régions aériennes créées et délimitées, l’unité antiterroriste réorganisée, la Direction générale de la sécurité de l’État remplacée par l’Agence nationale de la sécurité de l’État, une École de guerre en gestation, la sécurité commande les missions de la transition. « Si nous échouons à améliorer cette sécurité, condition nécessaire à l’accomplissement des autres axes du Plan d’action du gouvernement, une grande partie des efforts déployés sera vaine et nous serons condamnés à répéter les mêmes activités sans résultats tangibles », s’est justifié le ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara, lors de la cérémonie de remise des matériels roulants aux forces de défense maliennes.

Deux rythmes de réformes se côtoient : le rythme opérationnel, relativement rapide du fait de l’urgence du moment, et le rythme de temps long, d’ordre politique et social, découlant prioritairement de l’assainissement de la gouvernance de la Sécurité.

Une sécurité au second plan

Les prémices des réformes en matière de sécurité au Mali datent des années 1990. Plusieurs initiatives sont nées, à la suite de consultations, afin de toiletter le secteur. Le Code de conduite des Forces armées et de sécurité de 1997,  les Journées de réflexion de la Police nationale de 2001, les États généraux de la Sécurité et de la paix au Mali (2005), etc. en sont des exemples. Cependant, ces réflexions ont souffert de la non-application de leurs recommandations. 

Il manquait également une volonté politique de la part du nouveau régime démocratique, fraîchement installé à la suite d’une dictature, qui voyait d’un mauvais oeil une armée monter en puissance. « Le Mali avait vécu sous une dictature militaire pendant plusieurs décennies et la réforme des forces de défense et de sécurité apparaissait comme potentiellement dangereuse, dans la mesure où elle aurait pu redonner un certain pouvoir aux acteurs en uniformes. Je pense que cela peut aussi expliquer pourquoi les autorités civiles de l’époque n’ont pas donné l’impulsion suffisante pour rendre effectives les différentes initiatives de réformes », analyse Niagalé Bagayoko, experte senior en réforme du secteur de la Sécurité et Présidente d’ African security sector network.

Elle poursuit en affirmant que les politiques d’ajustement structurel ont encouragé ce manque de volonté politique d’accorder une attention particulière à l’armée. « Avec les programmes d’ajustement structurel, on considérait que la Sécurité n’était pas un bien public au même titre que l’Éducation ou la Santé. Et, en la matière, on a tendance à faire en sorte que les investissements dans le domaine de la Défense ne se fassent pas de manière conséquente, car on les perçoit comme contraires aux investissements dans le développement ».  

2012, le déclic

« Pourquoi le Mali ne veut-il pas se battre ? Est-ce qu’il a les moyens de le faire ? Chaque matin on ne fait qu’entendre de tels propos. Je voudrais leur dire que ma réponse est cet exercice. Le reste, on verra plus tard », déclarait fièrement l’ancien Président Amadou Toumani Touré (ATT) lors d’un exercice militaire complexe de commandos maliens le 20 janvier 2011, en marge du Cinquantenaire de l’armée nationale.

L’événement, retransmis en direct sur la télévision nationale, avait rendu les Maliens fiers de leurs forces de défense. Cependant, en 2012, le réveil fut brutal. Ils constatèrent que l’échantillon dont on leur avait vanté la grandeur n’était pas du tout représentatif de l’ensemble des forces de défense et de sécurité, alors en débâcle face aux indépendantistes du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad), dans le nord du pays. Peinant à défendre l’intégrité territoriale, ATT ne sera plus là pour « voir le reste plus tard ». Il sera emporté par un coup d’État militaire, à la suite de mouvements d’humeur de l’armée mais aussi de la société civile. Trois grandes régions tomberont entre les mains des rebelles du MNLA, puis sous la coupe de djihadistes dont la progression vers le sud du pays durera jusqu’à ce qu’ils soient arrêtés par l’intervention française Serval.

L’affront essuyé avait montré une évidence : il est plus qu’urgent de disposer d’un outil de défense et de sécurité professionnel, qui assure efficacement sa mission régalienne de protection des personnes et de leurs biens.

Une reconstruction à deux vitesses

La transition civile née à la suite du coup d’État de mars 2012 va poser les bases d’une réforme de l’outil de défense nationale et de sécurité, qui va allier réformes opérationnelle, politique et sociale. C’est dans cette optique que la Politique nationale de Défense du Mali et la Loi d’orientation et de programmation militaire verront le jour. « Elles consistaient à rationaliser, assurer et garantir la montée en puissance opérationnelle et capacitaire des FAMa sur cinq années budgétaires glissantes, sur la base des axes d’efforts dégagés et du contrat opérationnel de chaque arme, en autonomie comme en interarmées », explique Kissima Gakou, chargé des affaires stratégiques de défense et en charge à l’époque de conduire les travaux ayant accouché de ces deux politiques.

Cependant, une reconstruction de l’outil de défense dans un contexte de réconciliation était illusoire sans prendre en compte les aspirations de tous les belligérants d’hier. C’est ainsi que le nouveau pouvoir élu du Président Ibrahim Boubacar Kéïta va mettre en place en novembre 2013 un Groupe pluridisciplinaire de réflexions sur la réforme du secteur de la Sécurité (GPRS), dont les travaux vont conduire à la création en août 2014 d’un Conseil national pour la réforme du secteur de la sécurité (CNRSS). Son décret de création sera relu en juin 2016 afin de prendre en compte les dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Composé de membres du gouvernement et des groupes armés signataires de l’Accord, le CNRSS permettra de déterminer les critères d’intégration des ex-combattants des mouvements signataires dans les corps constitués de l’État, y compris les forces armées et de sécurité, mais aussi les conditions d’attribution des grades et des fonctions de commandement et de reclassement. Il rendra aussi possible la réintégration des ex-combattants anciennement membres des forces de défense et de sécurité maliennes et le redéploiement des premières unités des forces de défense et de sécurité reconstituées. En outre, le projet de création de la police territoriale est aussi l’œuvre du CNRSS.

Allier gouvernance et capacités opérationnelles

La Loi d’orientation et de programmation militaire, d’un budget de plus de 1 200 milliards de francs CFA, avait pour but d’opérationnaliser les forces armées maliennes à l’horizon 2019 pour faire face immédiatement aux défis sécuritaires du moment. Elle comptait trois axes : les investissements, le personnel et le fonctionnement. Cependant, cette loi a souffert de la corruption, comme en atteste un rapport du Bureau du vérificateur général.

C’est cela le plus grand problème : l’aspect renforcement des capacités opérationnelles des forces est toujours privilégié au détriment de la gouvernance. Ce qui rend difficile l’obtention de résultats sur le terrain. « Il est illusoire de prétendre renforcer les capacités d’une armée sans travailler sur sa gouvernance. De manière presqu’exclusive les autorités maliennes et leurs partenaires étrangers ont mis l’accent sur le renforcement des capacités opérationnelles de combat », explique Niagalé Bagayoko.

Elle ajoute que, malgré tout,  des efforts ont été faits en matière de gouvernance dans le cadre de l’EUTM, la mission d’entraînement et de formation de l’Union européenne pour les forces armées et de sécurités maliennes. Cependant, l’absence de logistique adéquate, notamment de processus d’informatisation de la gestion de la paie et des ressources humaines, n’ont pas permis de produire des effets.

La gouvernance inclut également de former des forces dotées de bonnes conditions de vie et soucieuses du respect des droits de l’Homme et du droit des conflits armés, car « les exactions ont tendance à éloigner les populations, qui ont de moins en moins confiance en leurs forces de défense et de sécurité ».

Pour Niagalé Bagayoko, il faut allier réforme opérationnelle et réforme politique pour plus de résultats. « Le renforcement des capacités militaires est loin d’être l’unique solution au type de crise de conflictualité auquel le Mali est confronté de manière préoccupante depuis maintenant 10 ans. Est-ce que les hélicoptères de combat, les drones, les blindés, etc. détenus par la France au Mali ou par les États-Unis en Afghanistan ont réussi à venir à bout du type d’ennemi combattu ? Non, ce n’est absolument pas le cas. Aujourd’hui, ce qui est nécessaire, c’est d’apporter une réponse politique à la crise actuelle ».

Défis électoraux

À en juger par son Plan d’action, aujourd’hui, la mission fondamentale du gouvernement de transition est l’organisation des élections. Cependant, il pointe du doigt la situation sécuritaire pour justifier l’impossibilité de la tenue de la présidentielle dans un peu plus de deux mois.

Dans une interview à Jeune Afrique, le 8 décembre dernier, le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a souligné les efforts consentis par le gouvernement afin de relever les défis sécuritaires en vue de l’organisation des élections. « Le gouvernement fournit des efforts importants pour améliorer le maillage du territoire et créer les conditions pour la tenue des scrutins. De gros investissements humains et matériels sont en cours. Cette mobilisation nous permettra d’élever le niveau de sécurité dans les plus brefs délais… Nous ne sommes pas naïfs au point de penser qu’il faut 100 % de sécurité pour conduire des élections ».

Mais, selon Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste des groupes djihadistes, penser que dans peu de temps les conditions de sécurité idéales seront réunies pour les élections est illusoire. Cependant, il évoque la possibilité d’organiser élections a minima. « Il faut savoir que bien avant les deux coups d’État la situation sécuritaire n’était pas meilleure. Donc il faut partir du principe qu’il faut tenir les scrutins dans les zones où c’est possible a minima. Les conditions optimales pour leur tenue ne sont pas réalistes aujourd’hui. Et pas qu’au Mali, mais dans plusieurs pays autour du Mali ».

Il explique que la sécurisation du processus électoral demande « une grosse logistique, qui n’est pas dans les capacités des autorités maliennes, même avec l’apport de la MINUSMA ou de Barkhane. Je ne dis pas que le scrutin ne doit pas avoir lieu. Il doit avoir lieu,  mais là où c’est possible ».

Le ministre des Affaires étrangères Diop a déclaré que seules 5 régions du pays sur 19 réunissaient des conditions minimales de sécurité. Alors qu’on sait que l’élection présidentielle de 2018 et les législatives de 2020 ont pu être tenues malgré des incidents. Certains politiques pensent que l’argument de la situation sécuritaire est brandi pour reporter l’organisation des élections. « On se demande si la situation sécuritaire ne fait pas partie d’une stratégie aux fins du report de la date des élections. Certes, il y a beaucoup de localités en insécurité, mais une conséquence de cela est la concentration de ceux qui votent dans les centres-villes et villes moyennes », déclarait à Journal du Mali en septembre dernier, Djiguiba Kéïta, Secrétaire général du PARENA.

Au même titre que plusieurs politiques du Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour la réussite de la transition, il préconise d’organiser les élections là où c’est possible et de faire consensus pour accepter les résultats des urnes. Pour l’heure, la date des élections et les propositions de réformes de la défense nationale et de la sécurité seront, semble-t-il, connues et validées à l’issue des Assises nationales de la refondation.

Que protègent les forces militaires étrangères au Sahel ?

Officiellement, elles cherchent à lutter contre le terrorisme, mais les interventions des acteurs extérieurs s’inscrivent davantage dans la défense de leurs intérêts.

L’empreinte militaire extérieure, notamment celle des États-Unis et de la France, s’accroît en Afrique de l’Ouest et particulièrement au Sahel. Pourtant, face à des opinions publiques de plus en plus hostiles à cette présence jugée envahissante, ces interventions risquent de s’avérer inefficaces ou, pire, contre-productives.

Le 6 avril 2018, le président ghanéen Nana Akufo-Addo déclarait : « Il n’y aura pas de base militaire américaine au Ghana ». Il répondait ainsi aux protestations soulevées par la signature d’un accord de coopération en matière de défense avec les États-Unis. Quatre mois plus tôt, au Niger, les autorités avaient démenti avoir autorisé l’envoi de soldats italiens dans le Nord du pays, où des bases américaines et française étaient déjà positionnées.

Autrefois limitées au conseil, à la formation et à l’équipement des armées nationales de la région, les forces militaires étrangères, depuis le déclenchement de la crise malienne de 2012, ont accru le déploiement de troupes au sol ainsi que l’installation des bases logistiques ou militaires. Au Mali, en 2013, l’intervention des troupes françaises dans le cadre de l’opération Serval a permis de stopper l’avancée des groupes extrémistes violents vers le sud du pays et leur éviction des grandes villes.

Présenter cette zone du Sahel, comme la nouvelle frontière d’un « djihad » mondial comporte des risques importants

Dans ce capharnaüm militaire, le Mali et le Niger, au carrefour de l’instabilité régionale, sont devenus des terrains privilégiés pour les puissances occidentales. Ces dernières, bien qu’ayant recours aux mêmes arguments sécuritaires pour justifier leur présence, poursuivent des objectifs parfois différents.

Si la lutte contre le terrorisme demeure l’enjeu principal pour les Américains dans la région, il semble que des partenaires européens, comme l’Allemagne et l’Italie, soient aussi motivés par la question migratoire. L’annonce du gouvernement italien, en décembre 2017, de sa décision d’envoyer des troupes au Niger pour combattre le terrorisme répondrait davantage à une volonté d’exercer un contrôle plus étroit sur les flux migratoires. Selon l’Organisation internationale pour les migrations, plus de 75 % des migrants et réfugiés parvenus en Europe en 2017 sont entrés par l’Italie et nombreux sont ceux ayant transité par le Niger.

La participation de l’Allemagne à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) avec un millier de soldats et l’ouverture d’une base logistique au Niger consolide sa présence au Sahel, une zone au cœur des dynamiques migratoires.

La montée en puissance des groupes extrémistes violents et de la criminalité organisée au Sahel, ayant conduit au renforcement de la présence militaire étrangère, a été précédée d’un affaiblissement des États de la région. La situation de ces pays, qui font face à une mauvaise gouvernance caractérisée par une corruption endémique, un système de justice défaillant, une incapacité à fournir les services sociaux de base et à intégrer les espaces périphériques, favorise l’ancrage local et la résilience des groupes extrémistes violents de la violence auprès des populations.

Au Mali, forces françaises sont de plus en plus critiquées par l’opinion publique

Si la France est intervenue à la demande des autorités maliennes de transition de l’époque, au nom d’un passé commun, elle l’a fait aussi et surtout pour protéger ses ressortissants et défendre ses intérêts stratégiques, y compris économiques, dans la région.

À titre d’exemple, le pays continue d’importer du Niger voisin la majeure partie de l’uranium indispensable à son énergie nucléaire. L’intervention de la France, baptisée Serval, en janvier 2013, a laissé la place, six mois plus tard, à l’Opération Barkhane – au coût financier d’environ un million d’euros par jour – dont la zone d’action est élargie aux cinq pays du G5 Sahel : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad.

Tandis que la présence française est fortement médiatisée, d’autres pays tels que les États-Unis et l’Allemagne, se font plus discrets. En octobre 2017, quatre commandos américains et cinq militaires nigériens ont perdu la vie à Tongo Tongo, localité située à la frontière avec le Mali, dans une embuscade revendiquée par l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Cette attaque a révélé au grand public l’ampleur de la présence militaire des États-Unis au Niger, et plus largement dans la région.

Elle a également démontré, une fois de plus, que les groupes terroristes, bien que traqués par les pays de la région et leurs alliés, conservent une capacité de nuisance et recourent à des modes opératoires de plus en plus complexes. Cependant, la présentation de cette zone du Sahel, dans la rhétorique qui a suivi l’attaque de Tongo Tongo, comme la nouvelle frontière d’un « djihad » mondial comporte des risques importants.

De nombreuses études soulignent en effet la nécessité de prendre en compte les dynamiques locales dans le développement et l’expansion des groupes armés terroristes dans la région. Ces groupes exploitent, entre autres, les griefs des populations contre la gouvernance étatique ainsi que les tensions entre les différentes communautés socioprofessionnelles – à l’image des conflits pouvant opposer les éleveurs aux agriculteurs – pour s’ériger en garant de l’ordre social.

La décision des États-Unis de donner plus d’autonomie aux troupes déployées sur le terrain paraît dangereuse

Par ailleurs, la décision des États-Unis de donner plus d’autonomie aux troupes déployées sur le terrain paraît dangereuse. Dans un tel contexte, les erreurs de ciblage risquent d’être exploitées par les groupes extrémistes violents pour consolider leur présence et d’affecter l’efficacité des interventions.

Ces derniers mois, les signes d’un mécontentement populaire contre la présence militaire extérieure se sont multipliés dans la région. Accueillies dans un consensus quasi-général au Mali, en janvier 2013, les forces françaises sont de plus en plus critiquées par l’opinion publique.

Cette hostilité a débouché sur l’émergence de mouvements de protestation au cours des derniers mois, à travers le pays, pour dénoncer la politique de la France, accusée parfois d’accointance avec les anciens groupes rebelles. Au Niger, également, des manifestants, répondant à l’appel d’une coalition d’organisations de la société civile, scandaient en février dernier : « Armées française, américaine et allemande, allez-vous en ! », accusant leurs autorités de brader la souveraineté du pays.

La multiplication des interventions au Sahel répond d’abord à une volonté des puissances occidentales de défendre leurs intérêts stratégiques, qu’ils soient d’ordre sécuritaire, politique, diplomatique ou économique. Le masquer ou tenter de le dissimuler contribuerait davantage à renforcer l’image d’une région victime de simples calculs géopolitiques de la part d’acteurs extérieurs.

 

 

 

Cet article est d’abord paru sur le site de l’Institut d’études de sécurité.

Forum de Dakar: Sécuriser, ensemble

La collaboration et la mutualisation des efforts et des actions, ce sont les maîtres-mots de la 4ème édition du Forum de Dakar qui s’est ouvert ce lundi 13 novembre à Dakar au Sénégal. La rencontre de haut-niveau est devenue au fil des éditions un rendez-vous important pour les experts en sécurité du continent et d’ailleurs.

Le Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité se tient les 13 et 14 novembre au Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio sur le thème : « Défis sécuritaires actuels en Afrique: pour des solutions intégrées ». La gestion du terrorisme et la nécessité d’y apporter des réponses communes, harmonisant un ensemble d’approches selon la menace et le théâtre d’opérations, est désormais un défi existentiel pour les pays africains, en particulier ceux confrontés directement aux menaces terroristes.

« La force mixte multinationale et la force du G5 constituent les récentes illustrations de la doctrine africaine des opérations de soutien a la paix », a déclaré Moussa Mahamat Faki, président de la commission de l’Union Africaine, lors de la cérémonie d’ouverture. La Force conjointe du G5Sahel est en effet en cours d’opérationnalisation et mutualise les énergies des 5 pays membres (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) plus la France. Malgré des problèmes de mobilisation de fonds, cette initiative se veut un outil de lutte coordonnée contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière dans la région concernée.

L’Afrique connaît actuellement trois foyers du terrorisme : Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, l’Aqmi au Sahara et au Sahel et les milices shebabs en Somalie. En 2017, pas moins de seize groupes identifiés comme étant liés au terrorisme par le biais d’activités diverses tels que les traffics illicites, les réseaux criminels, ou encore la piraterie sont actifs sur le continent africain.

Plus de 700 participants, au nombre desquels les Chefs d’Etat du Rwanda et du Mali, prennent part à cette rencontre. Lancé lors du Sommet de l’Elysée de 2013 organisé par la France, le Forum de Dakar avait tenu sa première édition en décembre 2014 à Dakar. Le Sénégal avait alors annoncé par la voix de son président , Macky Sall, son souhait d’accueillir désormais ce rendez-vous.

316 milliards Fcfa pour l’armée malienne

Le gouvernement a annoncé l’octroi d’une enveloppe de plusieurs centaines de milliards de Fcfa pour le renouvellement de l’équipement de l’armée et le rehaussement des effectifs. Cette grosse enveloppe entre dans le cadre de la mise en oeuvre d’une stratégie de renforcement de la défense et la sécurité sur le territoire malien, pour le compte de l’année 2017. Elle devra être scindée en deux. Le secteur de la défense se verra attribuer 265 milliards de Fcfa contre 51 milliards de Fcfa pour le secteur de la sécurité. Le financement de ces deux secteurs sera tiré du budget 2017 de l’état et servira à la mise en œuvre de la loi d’orientation et de programmation militaire (LOPM). Cette dernière prévoit un investissement global de 1230 milliards de Fcfa entre 2015 et 2019 pour l’achat de matériel militaire destiné à renouveler l’équipement obsolète de l’armée malienne.

La première phase de ce projet de renouvellement de l’équipement a concerné l’achat de véhiculés blindés et semi-blindés Renault Trucks Défense et d’hélicoptères Super Puma. L’armée de l’air a également passé commande auprès du constructeur brésilien Embraer. La LOPM prévoit également un renforcement des effectifs de l’armée malienne, constituée actuellement de 13.000 soldats pour une population de 16,5 millions d’habitants. 10.000 soldats supplémentaires seront ainsi recrutés.

Dakar : base de défense américaine pour l’Afrique de l’Ouest

Cet accord doit permettre de faciliter la présence de militaires américains dans le pays, pour notamment lutter contre « la menace terroriste » en Afrique de l’Ouest. Il a été signé par l’ambassadeur des Etats-Unis à  Dakar, James Zumwalt et le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, en présence du ministre sénégalais de la défense. Cependant, cet accord ne prévoit pas de base militaire au Sénégal, mais plutôt un accès permanent à  certaines zones stratégiques. C’’est-à -dire qu’en cas de menace terroriste ou de crise humanitaire, les Etats-Unis pourront positionner très rapidement de positionner leurs soldats pour que ces derniers interviennent dans la région. Le contenu exact du document n’a pas encore été révélé, mais il semblerait que l’aéroport militaire d’Ouakam, situé près de Dakar, et qui avait déjà  servi en 2014 de base régionale aux militaires américains mobilisés contre l’épidémie d’Ebola, soit très probablement concerné. Ce texte, qui conforte le Sénégal dans son rôle de centre logistique des opérations de Washington dans la région Ouest africaine, permettra aussi aux forces des deux pays de faire davantage d’entraà®nement en commun. Les deux parties ont par ailleurs expliqué qu’il s’agit d’un accord à  durée indéterminée, en précisant également que c’est la première fois qu’un tel contrat est signé entre les Etats-Unis et un pays africain.

L’armée malienne recrute pour sa futur force aérienne

Le Mali, dans le but de renforcer son dispositf militaire a signé le 15 juin dernier avec l’avionneur brésilien «Â Embraer » un contrat concernant la vente et la livraison de six avions combats légers et d’attaques au sol, «Â A-29 Tucano ». La première prise de vol des A-29 Tucano remonte aux années 80. En prélude à  l’arrivée de ses avions, l’armée l’air procède à  des recrutements dans les métiers de la protection défense, de la maintenance aéronautique et des systèmes d’information et de communication (SIC) pour les sous-officiers techniciens. s’y ajoutent le recrutement à  partir du niveau Bac, de pilotes et navigateurs. l’avionneur brésilien fournira du soutien logistique et assurera la formation des pilotes et des mécaniciens maliens. De l’avis d’un spécialiste de l’armée de l’air, le A 29 super Tucano, bien qu’il ne soit en rien comparable aux aéronefs militaires de certains pays occidentaux, peut emporter un armement sophistiqué et adapté à  son utilisation. Il peut atteindre une vitesse avoisinant les 600km/h grâce à  un turbopropulseur, Il peut être armé de deux mitrailleuses 12,7 mm et dispose de cinq pylônes sous les ailes lui permettant d’emporter un canon de 20mm, des nacelles lance-roquette ou bien encore des bombes. Le déploiement de ces avions de combat facilitera les poursuites lancées contre les ennemis qui opèrent à  bord de pick-up, et permettra une destruction efficace des infrastructures terroristes : dépôt de carburant, munitions d’armes, entre autres. Par ailleurs, il peut également décoller et atterrir depuis des terrains sommaires (qui n’ont pas été prévu à  cet effet), ce peut s’avérer utile lors de certaines opérations. Les A-29 Tucano, qui équiperont prochainement les FAMAs, sont actuellement utilisés par une dizaine de forces aériennes à  travers le monde, qui n’ont pas forcément un budget conséquent, comme le Burkina-Faso, l’Equateur, la Colombie, ou le Sénégal. C’est un appareil très bien adapté à  la lutte anti-guérilla, aux attaques au sol, ou à  l’appui des troupes d’infanteries, comme c’est notamment le cas en Afghanistan o๠les A-29 sont parti prenante dans toutes les missions de reconnaissance et d’intervention.

Tiéman H. Coulibaly : «Nous sommes en alerte maximale»

Journal du Mali: Des opérations anti-terroristes sont en cours depuis quelques jours au Mali. Pourriez-vous nous dire ce qui se passe exactement sur le terrain ? Tiéman Hubert Coulibaly : Il y a des opérations anti-terroristes qui se déroulent effectivement dans le sud depuis quelques temps, suite à  l’attaque de la localité de Misseni. Nous avons dépêché non seulement des renforts, mais aussi déployé une opération sur la base d’un concept bien étudié. Ces opérations sont conduites par le Chef d’à‰tat-Major Général des Armées, dont l’adjoint s’est rendu immédiatement sur zone afin de réorganiser les troupes et donner une réponse adéquate à  la menace qui s’est clairement exprimée là -bas. Aujourd’hui, il y a des acquis en terme opérationnel. Nous avons pu mettre un coup d’arrêt aux ambitions de ce groupe. D’ailleurs, du matériel, non seulement roulant mais aussi des armes et divers objets, a pu être récupéré dans la forêt de Sama, suite à  une offensive qui nous a permis de démanteler un camp refuge dans cette forêt de 13 500 hectares qui est très dense, sachant que la pluie a rendu le terrain difficile. Mais je pense que les acquis, au moment o๠je vous parle, sont positifs. Cela dit, il faut bien lire la situation. Le développement de cette menace dans le sud du Mali touche aussi le nord de la Côte d’Ivoire, certainement l’est de la Guinée, et peut-être l’ouest du Burkina Faso. Il faut dire clairement que le projet politique de ces groupes-là  est de s’opposer à  notre mode de vie démocratique, tolérant, moderne, ouvert sur le monde, et que pour cela, ils sont prêts à  déstabiliser tous nos à‰tats. Je me suis rendu en Côte d’Ivoire afin de mettre en place une plate-forme de coopération permettant d’optimiser l’articulation de nos forces à  nos frontières. Bientôt je me rendrai en Guinée parce qu’une menace s’était profilée à  Yanfolila qui est un peu la ville jumelle de Mandiana en Guinée. Nous avons dépêché une compagnie d’intervention rapide de la Garde nationale, en collaboration avec nos frères et partenaires de la Guinée, pour circonscrire les velléités qui voulaient s’exprimer dans cette partie du Mali. Donc au final, nous sommes en alerte maximale, partout sur le territoire national. Quel est l’objectif de ces groupes terroristes que vous traquez ? Les développements au sud doivent être lus comme une suite du projet terroriste qui s’était adressé à  la ville de Konna en 2013 et qui a été arrêté. Ces groupes n’ont pas démordu et entendent opposer leur volonté politique, au moyen de la violence, à  la nôtre. Nous sommes l’à‰tat, nous sommes l’armée, nous seuls avons sur notre territoire, le monopole de la violence. C’’est l’à‰tat qui peut déployer une violence légitime et légale et C’’est à  cela que nous sommes appelés face à  ces groupes-là . Cela demande beaucoup de cohésion, une meilleure organisation de nos forces de défense et de sécurité, qui doivent intégrer l’élément terroriste dans les pratiques quotidiennes de gouvernance. Cela demande une conscience aigà¼e des populations qui doivent collaborer avec les forces de défense et de sécurité, pour que nous soyons non seulement en symbiose avec nos populations, mais aussi qu’elles nous aident au moyen de renseignements immédiats, de coopération sur le terrain et d’accueil de nos forces. à‰videmment cela demande aussi que ces forces aient un comportement irréprochable vis-à -vis des populations pour que cette guerre aboutisse à  une victoire pour le Mali. Quel accueil font les populations aux militaires ? Elles qui n’étaient pas habituées à  ce genre de situation de menace et d’activités djihadistes. Aujourd’hui, ça se passe très bien. Les populations, nous le constatons, ont une confiance renouvelée en leur armée et nous voyons l’appréciation positive qui est faite de l’engagement clair de nos forces de défense et de sécurité à , non seulement faire face aux attaques et à  les traiter convenablement, mais aussi à  engager par moment des poursuites pour traquer et détruire le dispositif terroriste. Nous voyons que les populations, partout sur le territoire, manifestent un soutien à  nos forces armées. Vous évoquez les groupes djihadistes qui menacent le Mali. Quels sont-ils ? Vous savez, Ansar Dine, MUJAO, Boko Haram, Ansar Al Charia, GSPC dans le temps, AQMI, Daesh…C’’est du terrorisme, prenant pour prétexte l’islam. Je vous ai dit que dans le fond, ils veulent s’opposer à  une manière de vivre. Alors quelque soit leur nom ou l’enseigne devant leur crémerie, le principe est le même : s’attaquer à  un à‰tat légitime, faire peur à  des populations afin de leur imposer leur volonté. Et pour certains, leur volonté est non seulement d’asservir le peuple, mais aussi d’avoir un territoire à  leur disposition de manière à  répondre favorablement et efficacement aux sollicitations de leurs complices narcotrafiquants. Je vous inviterais à  analyser les zones d’activité de ces terroristes, que ce soit au nord du Mali, au sud de la Libye, en Egypte et dans cet axe dans le sud du Mali. Ma thèse est qu’un nouvel arc de fragilité de nos à‰tats est en train de se tracer sur cette ligne qui part de la Guinée à  l’est, en passant le Mali au sud, la Côte d’Ivoire au nord, le Burkina à  l’ouest, et jusqu’au Niger sur toute la zone qui concerne Niamey et la zone frontalière avec la Libye. Dans la partie qui concerne le Mali, le Burkina, la Côte d’Ivoire, la Guinée, et on peut pousser jusqu’au Sénégal oriental, il y a un élément intéressant qui est lié à  l’activité d’orpaillage. Si nous essayons de rapprocher les sites o๠nous avons identifié ou soupçonné un passage de ces groupes terroristes, nous nous rendons compte que cela correspond à  des sites d’orpaillage. Donc, il faut que nous y fassions très attention. Je prétends que ces sites d’orpaillage sont en train de devenir des sources de financement pour des activités terroristes. Autrement dit, ils se servent dans notre sous-sol, ils prennent notre or alluvionnaire et se financent là -dessus. Ce n’est plus uniquement les activités de trafic de drogue ou les prises d’otage qui aujourd’hui financent ce grand terrorisme-là . Les sites d’orpaillage sont donc des éléments à  surveiller de très près. Il apparait que plusieurs de ces djihadistes sont des Maliens, des gens qui se sont radicalisés au sein de leurs communautés. Comment l’armée malienne gère-t-elle cela ? Nous aurons les mêmes modes opératoires que tous les autres pays. La difficulté du terrorisme, C’’est bien cela. Il ne s’agit pas d’une armée qui vient d’ailleurs et nous attaque à  nos frontières. Il s’agit d’un ennemi qui est parmi nous et qui peut s’exprimer n’importe o๠et à  n’importe quel moment. Cette expression violente sur base confessionnelle a été nourrie patiemment dans beaucoup de nos pays. Les adhérents à  ces thèses radicales et excluantes sont au Mali depuis très longtemps, depuis l’époque de l’administration coloniale. Il y a eu des épisodes o๠des membres de certaines confréries ont du se cacher dans des puits parce qu’ils étaient traqués par l’administration coloniale. Donc il y a eu une sédimentation pendant toutes ces années, et un contexte international favorable à  leur éclosion, avec ce qui s’est passé en Libye et ses conséquences. Il y aussi les faiblesses internes de nos à‰tats post-coloniaux et leurs difficultés à  prendre en charge nos problèmes. C’’est un ensemble de choses qui font qu’aujourd’hui, nous devons changer de posture. En matière de gouvernance, de règles de gestion publique, en matière de comportement social y compris de la classe dirigeante, et sur ce point-là  J’adhère totalement aux positions prises de manière claire par le président de la République, par rapport à  l’orthodoxie dans la gestion. Tout cela fait partie de l’arsenal pour faire face au terrorisme et à  la déstabilisation intérieure. Qui sont les quinze individus arrêtés la semaine dernière à  la frontière avec la Côte d’Ivoire ? Ce sont des membres de la Dawa, une organisation à  propos de laquelle nous nous posons de plus en plus de questions. Il y a des Maliens, des Franco-maliens, des Français, des Mauritaniens. C’’est un dossier qui est pris en charge par des services spécialisés. Ce que je peux vous dire, C’’est qu’ils étaient en Côte d’Ivoire et qu’ils ont passé la frontière parce que les prêches, qui étaient de plus en plus violents, ont été interdits là -bas. à€ quand une telle mesure au Mali ? Cela est du ressort du ministre de l’Administration territoriale, et de manière collatérale de celui de la Sécurité. Nous, à  la Défense, nous pensons que les décisions administratives qui doivent être prises de manière à  circonscrire et à  réduire les opportunités d’initiatives pour les terroristes et mettre un frein à  la prospérité de leur idéologie, sont bonnes à  prendre. Vous avez évoqué les récentes actions que nos FAMa ont menées avec succès. Peut-on aujourd’hui dire que l’armée se porte mieux ? Vous savez, une armée est souvent le reflet, l’image de sa société. Nous faisons beaucoup d’efforts, en demandant aux chefs de corps de veiller au comportement individuel de chaque soldat. Bien entendu, cela ne peut avoir de résonance crédible que si la haute hiérarchie militaire et politique a elle aussi un comportement irréprochable dans son action de tous les jours et vis-à -vis de la troupe. La troupe entendra le message de manière claire si elle aussi a l’impression que ses problèmes sont pris en charge de manière résolue par la hiérarchie. Elle nous écoutera attentivement si elle a l’impression que nous nous soucions d’elle. C’’est le cas aujourd’hui. Nous nous soucions des soldats, de leurs conditions de vie, de celles de leurs familles, de leurs carrières dans l’armée, et éventuellement de la continuation de leur vie de citoyen après l’armée. La Loi d’Orientation et de Programmation Militaire (LOPM) donne sur une période de cinq ans un certain nombre de moyens, de manière à  améliorer les conditions de vie du soldat malien, ses capacités opérationnelles, les relations entre le commandement et la troupe en renforçant les formations, y compris pour les responsables, en matière d’éthique, de comportement, en matière de renforcement de la chaine de commandement et du pouvoir positif des chefs sur la troupe. Bref, tout un environnement qui fera que la confiance sera renforcée au niveau du soldat. Je pense qu’il y a aujourd’hui un état d’esprit positif. Car nous nous battons pour le niveau d’équipement, les capacités de se mouvoir sur terre et dans les airs, à  travers des solutions pour améliorer l’aéromobilité de notre armée. Tout cela est important. Mais le plus important, C’’est l’état d’esprit. Nous nous battons pour le drapeau. Est-ce que les chefs qui nous dirigent sont des chefs en qui nous avons une confiance claire ? C’’est tout cela qui fait que l’armée devient un tout cohérent mais surtout un tout efficace. Le travail a commencé et je crois que les résultats que nous avons eu sur le terrain prouvent qu’il y a l’amorce d’un mieux-être. à€ propos des moyens aériens, des annonces ont été faites il y a quelques semaines. O๠en est-on ? Avec la société brésilienne Embraer, nous avons signé un contrat pour l’acquisition d’un certain nombre d’aéronefs. Ce sont des avions d’attaque légers qui ont des capacités de feu et de surveillance. Nous avons besoin de surveiller le territoire, qui est vaste, avec des lignes de frontière très longues, et en matière d’opérations, nous avons de très importantes élongations : par exemple, 1 200km d’un point de surveillance à  un autre. Pouvez-vous nous dire quand ils seront livrés ? Très bientôt. La procédure n’est pas totalement bouclée. Le Mali n’a pas beaucoup de moyens et ces équipements coûtent cher. Ce que je peux vous dire, C’’est que le contrat est signé mais il y a encore des étapes à  boucler afin de le rendre totalement opérationnel. Nous espérons finir cela rapidement afin que l’armée de l’air puisse remplir son contrat opérationnel dans les mois à  venir. De combien d’hommes l’armée malienne est-elle composée ? Beaucoup et pas assez. Beaucoup, parce que le pays a peu de moyens. Mais pas assez, parce que le territoire est vaste et qu’il nous faut davantage d’hommes pour en assurer la sécurité. Nous avons un plan de recrutement qui va commencer dans quelques jours pour la gendarmerie, l’armée de terre, l’armée de l’air, pour laquelle il faut de l’expertise, mais aussi pour la Garde nationale qui est une arme extrêmement importante dans notre dispositif de défense des frontières. Un gros contingent va être recruté cette année. En l’état actuel de la situation, je ne souhaite pas vous donner de chiffres car un travail est en cours sur ce thème. Nous aurons l’occasion d’en reparler. Quelles sont les dispositions que prévoit l‘accord de paix concernant les ex-combattants des groupes armés ? D’abord, permettez-moi de dire que je me réjouis de la signature de cet accord de Bamako, préparé à  Alger mais signé à  Bamako. Je vous confirme que dans sa mise en œuvre, le ministère de la Défense est en première ligne. Déjà  pour faire en sorte que la cessation des hostilités et le cessez-le-feu deviennent une constante. Deuxièmement, pour contribuer à  ce que les éléments qui ont été faits prisonniers de part et d’autre soient libérés pour ceux d’entre eux qui sont libérables. Et troisièmement, pour faire fonctionner les différents outils, comité de suivi et comité technique sur le terrain, pour que la sécurité dans toutes les zones qui ont été soumises au conflit et celles o๠un potentiel d’insécurité ou de violence résiduelle pourraient s’exprimer, puissent bénéficier d’une protection par les forces armées maliennes mais aussi par les éléments des groupes armés qui aujourd’hui adhèrent sincèrement à  l’accord. Parce que bien souvent, il s’agit d’éléments ressortissants de ces zones, qui eux-mêmes ont intérêt à  ce que leurs familles et leur entourage bénéficient du maximum de protection pour faciliter le retour à  la vie normale, le retour des réfugiés. Et là  peut commencer une fraternité d’armes renouvelée. Alors, au bout de ce genre de crise, d’épisodes violents, il y a le processus communément désigné par l’acronyme DDR (Démobilisation Désarmement Réinsertion). C’’est le C’œur du mécanisme de mise en œuvre de l’accord, et à  mon avis, l’adjuvant principal pour atteindre la paix. Il faut réussir ce processus, pour éviter une rechute, pour éviter la production de nouveaux éléments « crisogènes ». C’’est ainsi que le ministère de la Défense a travaillé en interne pendant plusieurs mois sur sa conception et sa vision du processus DDR. Nous avons fini la semaine dernière et J’ai écrit au Premier ministre pour lui transmettre notre vision sur la manière dont devrait se dérouler ce processus pour que les chances de réussite soient optimisées. Cela nécessite beaucoup de moyens. Il faut commencer par les sites de cantonnement, pour identifier qui est qui, qui est combattant, de quelle obédience, qui veut faire quoi pour la suite, dans la mesure o๠nous avons décidé de mettre fin à  toutes les violences. Qui veut devenir soldat dans l’armée malienne pour servir le Mali, qui veut devenir cordonnier, maçon, ingénieur etC’…Et puis, il y a le filtre sanitaire. Il faut impérativement que tous ces combattants soient évalués sur le plan sanitaire pour ensuite voir comment les orienter vers une vie coupée de la violence. Certains vont être intégrés, voire réintégrés dans l’armée. Ne craignez-vous pas que cela passe mal au niveau des troupes ? C’’est un processus qui peut évidemment, comporter des volets difficiles, psychologiquement douloureux. Le président de la République a donné un exemple à  chacun d’entre nous, quand le 15 mai l’accord a été signé et quand le 20 juin il a été complété par les autres signataires. Vous avez vu des images o๠des hommes sont tombés dans les bras les uns des autres, alors que juste avant, ils avaient du mal à  se serrer la main. Ils ont partagé un repas. Aujourd’hui, nous enregistrons la présence à  Bamako des chefs de groupes armés qui, il n’y a pas si longtemps, étaient en rupture totale avec l’à‰tat du Mali. Donc, la paix, nous devons l’accepter et la reconnaà®tre, nécessite de nous un effort d’oubli de soi, un effort d’accepter celui qui, il y a peu, était considéré comme un irréductible ennemi. Ces aspects psychologiques douloureux qui s’adressent au premier chef à la troupe, doivent être pris en charge. D’abord par le ministre de la Défense, qui est l’autorité politique de premier plan, puis par la hiérarchie militaire et tout l’environnement gouvernemental pour que ceux dont nous partageons définitivement la douleur d’avoir perdu des frères d’armes dans des conditions particulièrement traumatisantes, soient accompagnés de manière à ce que ces épisodes puissent être surmontés. Ces efforts, nous devons les faire. Et nous ferons en sorte que cela ne devienne pas un élément de rupture ou de perturbation de la construction de notre armée. Il est normal que dans un tel processus il y ait des craintes, une peur de rechute et même des phénomènes de refus. Mais notre rôle est de les traiter. Est-ce que la paix dans notre pays vaut la peine que nous engagions ce travail y compris au niveau de la troupe? Je pense que oui ! Je pense que les jeunes qui aujourd’hui défendent notre pays dans les rangs de l’armée ont des ressources psychologiques et civiques assez poussées pour comprendre que pour que l’essentiel demeure, il faut souvent que quelque chose change. Il y a des groupes armés indépendantistes et ceux dits loyalistes. Ces derniers auraient des liens de connivence avec le gouvernement malien. Que répondez-vous à  ceux qui vous accusent d’avoir sous-traité la guerre ? Ni le Mali, encore moins l’armée, n’a de connivence avec qui que ce soit ! Si les groupes armés ont décidé d’exister et de se ranger du côté de la patrie, C’’est eux qui le disent. Ce n’est pas le gouvernement qui les a créé et le gouvernement n’a initié aucune opération ni pris aucune décision en ce qui concerne la création de ces groupes. De la même manière que certains ont pris les armes contre l’à‰tat malien, ces groupes qui se disent patriotes ont été créés. Pourquoi fait-on un procès au gouvernement du Mali ? A-t-on fait un procès à  ceux qui pourraient être les parrains ou les soutiens des groupes qui attaquaient le Mali ? Ce débat est terminé et les DDR concernent tous les combattants, y compris ceux des groupes armés dits patriotes. Beaucoup de Maliens pointent du doigt la présence de troupes étrangères, MINUSMA et Barkhane, sur le territoire malien. Comment se passe aujourd’hui la coopération avec les FAMa ? Notre pays est un grand pays, et un terrain difficile. Les réalités géographiques, les aspects de relief et même climatiques sont très différentes. Et cela a une influence sur les modes opératoires, les postures à  prendre dans telle ou telle partie du pays. Il n’est pas toujours évident pour des intervenants extérieurs de s’adapter au terrain malien. La Force Barkhane est une force issue d’une armée qui connait cette zone, pour avoir été une armée coloniale il y a quelques années. Il y a une tradition méhariste, etc… Ce n’est pas forcément le cas pour les autres. Barkhane est installée là oà¹vous savez, a la mission qui est la sienne, et qui consiste à  tout faire pour réduire les forces terroristes dans cette partie de l’Afrique et pas seulement au Mali. Et, à  mon avis, elle fait très bien son travail. Notre collaboration se passe bien en tous points de vue. C’’est une coopération opérationnelle, qui nous amène à  faire des missions conjointes de surveillance, de patrouille et nous apprenons beaucoup des amis de Barkhane. Bien entendu, il y a des aspects techniques, opérationnels, politiques et de coopération qui peuvent s’améliorer chemin faisant, rien n’est facile. Il faut toujours travailler afin que tout se passe bien. Et qu’avez-vous à  dire sur l’action de la MINUSMA ? En ce qui concerne la MINUSMA, nous avons vu les conditions dans lesquelles cette force a été créée et déployée dans le cadre de la stabilisation du Mali. Dans une autre vie, J’ai été un peu proche du dossier, ça n’a pas été un déploiement facile. La génération des forces a été difficile. Les pays contributeurs dans le cadre des Nations unies, agissent souvent suivant des réalités détachées du terrain. Cela dit, la MINUSMA paie un lourd tribut au Mali. Il y a quelques jours, nous avons été particulièrement bouleversés par l’assassinat lâche de six de ces soldats de la paix qui étaient originaires du pays frère du Burkina Faso. Je pense que rarement l’émotion et la colère nous ont autant étreints qu’au cours de cette cérémonie d’adieu à  ces jeunes. Alors il faut saluer toutes les composantes de l’outil de construction de paix, de sécurisation et de stabilisation de notre pays, Barkhane et la MINUSMA. Mais alors comment améliorer la coopération pour éviter cela ? Maintenant, au quotidien, nous devons faire beaucoup d’efforts avec la MINUSMA, pour la sécurisation, notamment des convois. Entre Douentza et Gao, Douentza et Tombouctou, aujourd’hui ce sont les FAMa qui le font. Nous pensons que nous arrivons à  un moment o๠il faut avoir des dispositifs de sécurisation, soit conjoints ou mixtes, des convois humanitaires, d’approvisionnement de ces villes-là  et même d’approvisionnement des troupes de la MINUSMA. Vous savez, la construction de la paix et la stabilisation comportent des éléments qui sont d’un point de vue technique, extrêmement difficiles. C’’est la lutte contre tous les dispositifs explosifs qui jalonnent notre territoire, je veux parler des mines. Nous allons devoir engager une grande opération de déminage. Sinon, pendant que nous sommes engagés à  mettre en œuvre l’accord, nous allons continuer à  perdre des soldats mais aussi et surtout des citoyens parmi lesquels il y aura des enfants. J’ai l’intention de solliciter nos amis de la MINUSMA et les autres, pour qu’en marge de la mise en œuvre de l’accord, nous puissions garantir la sécurité des populations de ces zones qui sont aujourd’hui truffées de ces engins explosifs. Ménaka a été un point névralgique ces derniers temps. Quelle est la situation là -bas, et qui assure la sécurité des habitants de la ville aujourd’hui ? On a voulu faire de Ménaka un point névralgique. Il ne s’est rien passéà Ménaka. à‰videmment, il y a eu l’attaque de la Plateforme contre la CMA, mais il y en a eu sur d’autres points du territoire, il faut le dire. On a voulu en faire un élément de blocage de l’avancée vers la paix et ce n’est pas le fait des groupes armés, C’’est le fait d’autres acteurs. On parle du retour de l’armée malienne à  Ménaka, mais l’armée malienne n’a jamais quitté Ménaka ! C’’est une fausse information, délibérément mise en avant pour brouiller la compréhension de l’opinion que de dire que l’armée malienne est retournée à  Ménaka, qui plus est, trop vite. C’’est vraiment une manipulation de la réalité. Suite aux évènements de Kidal, l’armée s’est auto-cantonnée pour donner un maximum de chances aux efforts des amis du Mali, et plus particulièrement à  ceux du président mauritanien Abdel Aziz qui, à  l’époque, était le président en exercice de l’Union africaine. Il a mis de son temps, de son énergie pour obtenir un arrêt des hostilités. à€ ce jour, l’armée malienne a observé avec une stricte rigueur les dispositions de cet accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités. Cela n’a pas étéle cas pour tous les acteurs. Voudriez-vous que J’évoque Agouni, dont le maire fut chassé et un drapeau autre que celui du Mali planté ? Faut-il que je parle de ce qui s’est passé à  Nampala, à  Léré, à  Diabali, et aux environs de Ménaka, Tin Fadimata, etc ? Le cessez-le-feu a été violé depuis sa signature peut-être une trentaine de fois. Pourquoi a-t-on voulu faire un cas de Ménaka ? l’armée s’est auto-cantonnée pour donner du poids à  ce que le chef d’à‰tat d’un pays frère et ami était venu construire dans notre pays. Et quand l’accord a été signé, l’armée, seule force autorisée à  porter des armes et à  déployer la violence légitime sur le territoire, s’est redéployée avec l’accord de nos partenaires. Donc, aujourd’hui, Ménaka est sécurisée par nos forces et la MINUSMA. l’accord de coopération militaire avec la France a fait couler beaucoup d’encre. Certains reprochent aux autorités d’avoir cédé une partie de la souveraineté militaire du Mali, voire certaines de ses bases, à  l’ancienne puissance coloniale ? Ce n’est pas exact. Aucune base malienne n’est utilisée ni occupée par la France. Vous savez, les mots ont leur sens et ont un retentissement particulier au sein de l’opinion. Donc il faut que nous soyons justes. Le camp Barkhane de Gao a fait l’objet de l’attribution d’une cinquantaine d’hectares. Il a été construit de tentes et de matériels précaires. Le camp de l‘armée malienne est occupé par l’armée malienne. J’y étais il y a quelques jours, croyez donc les assertions de celui qui a vu. Tessalit, je n’ai pas encore pu y aller pour des raisons évidentes. Il fallait éviter de rééditer un certain épisode. Mais J’irai bientôt car nous y avons un détachement qui occupe sa position. Nous y avions également du matériel qui est en train de redescendre à  la faveur de l’accord. Comment pensez-vous, qu’un pays étranger, fut-il l’ami le plus proche, puisse venir occuper un camp ? Cela peut se faire dans le cadre d’un accord, mais ce n’est pas parce que nous recevons des amis dans nos camps que ceux-ci vont être réputés comme étant occupés par ces amis-là . Il y a des fonctionnaires de l’armée française qui sont coopérants ici, mais est-ce que Jean-Yves Le Drian est ministre de la Défense du Mali ? Non, C’’est moi qui suis le ministre de la Défense du Mali. Ce n’est pas parce que J’ai un ami qui me donne de la ressource humaine pour les nécessités de notre amitié qu’il devient forcément chef de ma famille ! Mais que dites-vous du sentiment de souveraineté bafouée et de retour en arrière ? On parle de retour en arrière… à‰tait-ce un retour en arrière quand l’offensive djihadiste a été arrêtée à  Konna ? Est-ce que nous allons nous débarrasser du complexe de colonisés ? Moi je parle avec mon homologue, de ministre à  ministre. Nous avons eu besoin qu’un ami vienne nous aider, de la même manière que nos ancêtres sont allés les aider lors de la Grande Guerre puis lors de la Seconde Guerre mondiale. En 2012, nous avons eu besoin que ce pays vienne nous aider parce que nous n’étions pas en position et en situation de contrer ceux qui voulaient transformer définitivement le destin de notre pays. Est-ce que ce jour-là  nous avons parlé de retour en arrière ? Moi, je n’ai pas de complexe. Le Mali a ses amis, et le Mali a ses intérêts. Il y a plus d’un an, l’armée a connu une défaite malheureuse à  Kidal. Une commission d’enquête parlementaire a travaillé sur ce sujet. Que savez-vous de ses conclusions et quelle est votre appréciation de ces évènements ? Vous me permettrez de laisser au Parlement ses prérogatives. La commission d’enquête fait un travail dans le cadre d’attributions qui ne sont pas celles du gouvernement. Donc je ne m’exprimerai pas sur ce rapport que je n’ai pas vu, du reste. Sur le plan opérationnel qui peut nous concerner, vous avez reconnu que ce qui s’est passé à  Kidal s’est mal passé pour nous. C’’est regrettable. Il y a eu des pertes en vies humaines, au-delà  de ce qui pouvait être accepté dans le cadre d’une opération militaire, parce que dans les opérations, malheureusement le fait de perdre des hommes fait partie des données. Mais, à  Kidal, ont été assassinés de manière cruelle, inhumaine, des fonctionnaires, des civils. Aucun soldat malien, aujourd’hui encore, ne peut s’empêcher de vivre mal la mort de ces fonctionnaires. Pour le reste, l’opération militaire, montée dans les conditions dans lesquelles elle a été montée, a été un échec. Nous avons perdu des hommes, du matériel. Cet échec a encore aujourd’hui un retentissement terrible dans nos têtes, dans notre quotidien. à€ tel point que plus jamais l’armée ne se mettra dans une telle situation.

France-Mali : L’accord est signé

Prévue pour le 20 janvier 2014, reportée à  plusieurs reprises, puis annoncée pour début juillet, la signature de l’accord entre la France et le Mali a finalement été effective ce mercredi 16 juillet 2014. Les parties maliennes et françaises se sont retrouvées au Ministère malien de la Défense pour parapher ce document qui aura provoqué bien de controverses sans que la position de Bamako et de Paris ne varie sur le sujet. Le Mali et la France sont donc désormais liés, 50 ans après les indépendances, par un document qui pose les bases juridiques de leurs nouvelles relations militaires. Selon le ministère malien de la Défense, ce traité de « coopération en matière de défense » entre les deux pays vise à  concourir à  une paix et une sécurité durables. Il est compatible avec les engagements de chaque Etat dans le cadre de l’Union africaine, de l’Union européenne et de l’ONU. Les termes de l’accord Peu d’informations ont filtré sur le document, hormis le document distribué à  la presse à  la fin de la cérémonie de signature. On peut y lire que « la première partie pose les objectifs et les grands principes de la coopération, ainsi que les domaines et les formes qu’elle prendra. La seconde partie concerne le volet statutaire des membres du personnel et des personnes à  charge. Cette partie est relative au partage des compétences entre les juridictions, les conditions d’entrée et de séjour, les dispositions fiscales douanières, les règlements des dommages, ou encore le soutien logistique et les moyens de communications ». Par ailleurs, et toujours selon le document du ministère, le traité couvre les personnels militaires français et les personnes à  charge au Mali et les personnels militaires maliens à  charge en France. Ce traité, conclu pour une durée de cinq ans reconductible, doit être encore être examiné par l’Assemblée nationale qui en autorisera la ratification. Pour Jean-Yves Le Drian, « C’’est un accord équilibré, équitable et qui fixe le cadre global de coopération ». Globalement, il va contribuer à  la stabilité et une paix durable du Mali, de prendre en compte la lutte contre le terrorisme, de formaliser la présence des forces françaises au Mali dans un cadre d’assistance, de soutien et d’appui. On souligne qu’aucune base militaire ne sera cédée à  la France. Jusqu’à  ce 16 juillet, la France et le Mali n’étaient liés que par un accord de coopération militaire et technique signé en 1985 et rendu public en 1990. Il y est expressément spécifié que les formateurs militaires français « ne peuvent, en aucun cas, prendre part à  la préparation et l’exécution d’opérations de guerre, de maintien ou de rétablissement de l’ordre ou de la légalité » au Mali. Il aura fallu pour la mise en œuvre de l’Opération Serval (janvier 2013-juillet 2014), que les deux pays procèdent à  « un échange de lettres officielles » pour permettre le déploiement des troupes françaises au Mali. l’accord signé ce jour permet donc de créer un cadre propice au soutien de la France au Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et pour la sécurisation du pays, en proie à  une crise politico-sécuritaire depuis janvier 2012. Mais si pour les autorités des deux pays, la signature de cet accord est une formalité, l’opinion publique malienne s’est montrée hostile à  sa conclusion. Pour beaucoup de Maliens cet accord est « néocolonial » et constitue un « un grave retour en arrière sur le plan de l’indépendance et de la souveraineté maliennes » comme on a pu le lire dans plusieurs médias locaux et internationaux.

SBM out : les responsabilités partagées ?

Symbole de rigueur et de fermeté, Soumeylou Boubèye Maà¯ga a rendu service au Président IBK à  qui il a enlevé l’épine Sanogo du nom du capitaine tombeur de Amadou Toumani Touré. Ancien directeur de la sûreté nationale, ancien patron de la diplomatie et jusqu’à  hier ministre de la défense, l’homme est un océan de secrets. Il est craint et respecté. Son départ du gouvernement est une perte. En Boubèye, le Président détenait un homme de devoirs. En Boubèye, le Président détenait une source fiable de secrets d’Etat. En Boubèye, le Président tenait un négociateur hors-pair. En Boubèye, le Président tenait un stratège doté d’un réseau très dense d’hommes d’Etat. En somme, Boubéye incarnait le socle de l’Etat fort. Aujourd’hui, le Président IBK qui a suffisamment parlé pour convaincre les Maliens doit suffisamment agir pour apaiser ses compatriotes, rassurer la communauté internationale et renforcer la cohésion nationale. Que les Maliens portent en triomphe Moussa Mara est une bonne nouvelle. Que les Maliens exhibent leur patriotisme est source d’espérance. Que les bamakois marchent tous azimuts renforcent l’autorité et la légitimité du pouvoir en place mais en passant la situation à  la loupe une question se pose : l’avion a-t-il un pilote ? Naturellement, le Falcon présidentiel est entre les mains de monsieur Ibrahim Boubacar Keita. Il a l’impérieux devoir de sécuriser le Mali et d’assumer son rôle de Chef suprême des armées. A ce titre, le ministre démissionnaire ne peut à  lui seul porter le chapeau des couacs de Kidal. La chaine de commandement va au-delà  de Boubèye Maà¯ga. Du chef d’Etat major au chef du gouvernement, les responsabilités sont partagées. Accueilli en héros et coltiné dans les sondages, le Premier ministre ne peut être exempt de reproches dans l’affaire de Kidal. Depuis Bamako, sa pensée devrait se tourner vers ses hommes de devoir qui l’accompagnaient et qui croupissent actuellement dans les geôles des groupes armés terroristes. Comme le dit le penseur « la guerre est trop sérieuse pour être laissée entre les mains des militaires » et un gouvernement de coalition étant des principes de renoncement et de solidarité, nul ne devait publiquement étaler le linge sale. Le peuple veut la tête des responsables malheureusement nos autorités n’ont pas la culture de la démission. En ce sens, Boubèye Maà¯ga est une exception. Nous espérons que ses collègues impliqués de loin ou de prés aux événements de Kidal tireront les leçons de son exemple.

Bah N’Daw, le nouveau ministre de la Défense en terrain connu

l’onde choc de provoquée par les événements de Kidal a eu raison de ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maà¯ga qui a démissionné hier mardi 27 mai 2014. C’’est désormais le colonel-major d’aviation, Bah N’Daw qui le remplace à  ce poste. A la différence de Soumeylou Boubèye Maà¯ga, C’’est un militaire de carrière qui revient aux affaires. Le tout nouveau ministre de la Défense et des Anciens combattants est un produit de l’Ecole militaire interarmes(EMIA), formé en ex-URSS et diplômé de l’Ecole de guerre de Paris. Le successeur de Soumeylou Boubèye est dépeint comme un homme rigoureux, un militaire à  cheval sur la discipline et partisan du travail bien fait. l’ex-aide de camp de l’ancien président, Moussa Traoré s’est révélé au public malien lorsqu’il a démissionné avec fracas en 2004 du poste de chef d’Etat- major de l’Armée de l’Air. l’officier, disait-on à  l’époque, avait rendu le tablier pour protester contre la décision des autorités de l’époque de lui imposer ses collaborateurs. Satisfaction dans l’armée Bah N’Daw est-il l’homme de la situation ? Des militaires n’hésitent pas à  répondre par l’affirmative. Les porteurs d’uniforme interrogés s’accordent à  dire que l’ancien directeur du Génie militaire est l’homme de la situation, capable de nettoyer les Ecuries d’Augias de l’armée malienne. « Le nouveau ministre est un militaire qui connaà®t bien son sujet et je demeure convaincu qu’il pourra relever le défi », confie un adjudant chef -major de l’armée de l’Armée qui cache mal sa joie suite à  de la démission de Soumeylou Boubèye Maà¯ga. Cet autre militaire l’ayant pratiqué embouche la même trompette : «il a les capacités militaires, morales, intellectuelles pour poursuivre le chantier de la refondation et de la restructuration de l’armée. s’il est tout aussi optimiste comme ses frères d’armes quant à  la capacité du nouveau ministre, ce sous-officier se veut prudent. l’expérience et la compétence de Bah N’Daw lui permettent de produire des résultats positifs. Mais ce n’est possible que lorsqu’on lui donnera les coudées franches », tempère t-il. Il faut rappeler que le colonel-major, Bah N’Daw, est l’un des rares militaires à  occuper le poste de ministre de la Défense et des Anciens combattants au Mali depuis l’avènement de la démocratie en 1991. Les généraux Sadio Gassama (son camarade de promotion à  l’Ecole militaire interarmes) sous Amadou Toumani Touré et Yamoussa Camara (aux arrêts) sous la transition sont les militaires ayant occupé ce poste ministériel avant lui.

Situation à Kidal : Boubèye fait le point !

La guerre est donc faite de batailles et Soumeylou Boubèye Maiga, interrogé sur le plateau de la télévision nationale, le sait. C’’est la lecture qu’il a faite des évènements du mercredi 21 Mai. « Il y avait avant les évènements à  Kidal 250 hommes», précise le ministre pour resituer les choses. Alors que l’armée malienne tenait vaillamment face au feu de l’ennemi, au gouvernorat, un retournement de situation leur a fait perdre l’avantage : « Les troupes ont donc dû se replier pour mieux se réorganiser, se reconstruire moralement et se redéployer à  nouveau », explique l’ancien fonctionnaire des renseignements. Soumeylou Boubèye Maiga sait de quoi il parle, lorsqu’il évoque les groupe islamistes comme le Mujao, Ansar Dine , Aqmi, les alliées traditionnels du MNLA, qui ont prêté mains fortes aux rebelles, en prenant le dessus sur les FAMA. Mais le moral des troupes est bon, elles se sont pour une partie réfugiées dans le camp de la Minusma, et l’autre partie est à  Gao. « Ce n’est pas une débandade comme lors des évènements de Janvier 2012, aucun soldat n’a passé le pont de Wabaria, je tiens à  le dire, mais C’’est un repli stratégique, nuance Boubèye Maiga. Dans une guerre, il y a des batailles et ce que nous avons vécu hier à  Kidal, est une étape, dont nous allons tirer toutes les leçons », poursuit le ministre serein. Qui affirme qu’à  Ménaka les forces sont sous pression mais tiennent. Sur Tombouctou et Gao aucun problème à  signaler et le Mali tient toutes ses autres positions. Bilan nuancé Côté bilan, SBM donne le chiffre de 30 blessés et mentionne 20 morts, alors que le MNLA parle du double: « Quant aux prisonniers, ils ne sont aussi nombreux que le veut la propagande de l’autre camp », souligne le ministre de la défense. Qui ajoute qu’il y en a bien moins que les 70 évoqués par le porte parole du MNLA dans la journée. Si le ministre a réitéré le soutien des forces Serval, auquel le Mali a demandé un appui, il réaffirme également le rôle de la Minusma, des forces qui travaillent de pair avec les FAMA dans la limite de leur mandat, corroborant ainsi le discours du Président de la République, pendant la conférence de presse avec le président mauritanien Ould El Abdel Aziz, venu marquer son soutien et son attachement au Mali. « Minusma, Serval, sont nos partenaires sur le terrain », répète Boubèye allant dans le même sens que le Premier ministre Mara, face aux journalistes ce jeudi. Toutes les voix du gouvernement sont donc en concerto pour dire aux Maliens qu’il ne faut surtout pas tomber dans l’amalgame, la stigmatisation des communautés ou les appels à  la haine. Cela alors que des manifestations ont émaillé la journée, pour réclamer la libération de Kidal. Une masse de près d’un millier de personnes ( selon la police) a défilé du boulevard de la République, sous la férule de l’Union nationale des travailleurs du Mali(UNTM), jusqu’ à  la Primature pour remettre une déclaration au PM. Cela tandis que des slogans anti-français ont pu être aperçus sur des banderoles. Mais le Mali demeurant un et indivisible, et le principe de l’intégrité territoriale non discutable, le dialogue avec les groupes armés reste ad vitam eternam la solution idéale, celle constamment prônée par les autorités maliennes. Les groupes armés du Nord l’entendent-ils de cette oreille ? Espérons le dans les jours à  venir…

Karim Keita : « Il est dommage que le Mali ne soit pas suivi par la communauté internationale »

Journaldumali.com : Que regard portez-vous sur les évènements de Kidal? Karim Keita: Le Premier ministre a pu se rendre à  Kidal qui fait partie du Mali et C’’est déjà  un premier pas. Nous pensons que le reste doit suivre. Un diplomate affirmait qu’il y avait une montée en puissance de l’armée malienne au nord. En tant que président de la Commission Défense, partagez-vous ce sentiment ? l’armée malienne monte en puissance pas seulement au nord, mais sur tout le territoire malien. Elle doit aller partout et n’a pas besoin de permission pour se rendre partout dans le Mali. Que faut-il penser de la situation du gouvernorat de Kidal ? C’’est fâcheux. Regrettable. On voit là  qu’il y a une volonté de l’autre partie de ne pas aller à  la paix et je pense que C’’est dommage que l’Etat malien ne soit pas suivi par la communauté internationale et cela depuis quelques mois. l’Etat malien veut aller à  la paix, mais les groupes entre eux se divisent et ne veulent pas aller à  cette paix. Nous sommes entrain de voir comment les unir entre eux, pour passer à  des pourparlers inclusifs rapidement. Par contre, il est inadmissible que le chef du gouvernement ne puisse pas se rendre sur n’importe quelle partie du territoire malien. Cette visite du PM à  Kidal a crée l’euphorie. Kidal est-elle vraiment libre ? Kidal est entrain d’être libéré mais ne crions pas victoire trop vite. On doit juste pouvoir se rendre partout au Mali, C’’est tout. C’’est ce qu’a prouvé le Premier ministre Mara. Quel rôle joue la commission Défense de l’Assemblée nationale ? Une commission défense est le tunnel entre l’exécutif et le législatif concernant la défense, la sécurité et la protection civile. Notre rôle est de contrôler l’action du gouvernement sur ces points. J’avoue que nous avons changé d’approche pour devenir une cellule de réflexion, d’accompagnement, une cellule qui vient en complément à  l’exécutif et à  nos forces de défense et de sécurité. Il nous faut des forces aujourd’hui de défense et d’anticipation comme je l’ai dit dans mon intervention lors de la DPG. Plus que jamais nous devons développer le renseignement, l’analyse, la quête de données dans la lutte que nous menons contre le terrorisme. Notre armée fait aujourd’hui face à  un ennemi d’un genre nouveau qui n’est pas identifiable, n’a pas d’uniformes. Cela revient à  combattre sa propre ombre et ce n’est pas du tout facile. Le renseignement est le maillon faible ? Comment faire pour développer ce renseignement ? Il faut des ressources humaines. Il faut quitter le renseignement classique. Ce sont des phases par laquelle nous passons tous. Lors de la grande guerre, la France a été défaite par les allemandes en six semaines. Le temps qu’elle se remette à  niveau, il lui a fallu près de deux ans. l’armée américaine, la plus puissante et qui a l’arme nucléaire a été atteinte dans son C’œur avec le 11 septembre 2001. Vous voyez qu’on a affaire à  un genre nouveau de menaces. Donc nous sommes entrain de réformer nos forces de défense et voir comment changer d’approche. Sur le plan financier, d’après le PM, il manque 65 milliards pour mieux doter l’armée. Le Mali a-t-il assez doté son armée ? Absolument. Mieux, il faut une revalorisation des primes et des salaires de nos militaires qui ne sont pas dans les conditions idoines. Pour remettre la hargne de vaincre, le feu intérieur chez nos militaires, il faut qu’on essaie d’améliorer leurs conditions de vie et de salaire. Et bien sûr doter l’armée de plus de moyens. En outre, avec l’action du Premier Ministre Mara à  Kidal, le moral de l’armée est désormais décuplé.

Communiqué du Ministère de la Défense sur la situation à Kidal

Le ministre de la Défense et des anciens combattants informe l’opinion nationale et internationale que le samedi 17 mai 2014 les Forces Armées et de sécurité maliennes, dans l’accomplissement de leurs missions de sécurisation du séjour du Premier ministre et sa délégation à  Kidal, ont eu à  faire face à  des actes de violence et d’agression perpétrés par le MNLA appuyé par des éléments des groupes terroristes. Au cours des affrontements, les Forces armées maliennes ont enregistré huit (8) morts et vingt-cinq (25) blessés tandis que vingt-huit (28) morts et soixante et deux (62) blessés ont été dénombrés du côté des agresseurs. Le ministre présente les condoléances du gouvernement aux forces armées et de sécurité du Mali, ainsi qu’aux familles des disparus, et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Nos forces ont repris le contrôle de tous les bâtiments administratifs à  l’exception pour le moment du Gouvernorat o๠le MNLA et les terroristes détiennent une trentaine de fonctionnaires en otages. Le ministre rassure nos concitoyens que conformément aux instructions du président de la république, chef suprême des armées, toutes les mesures conséquentes seront prises pour garantir la sécurité des personnes et de leurs biens à  Kidal, consolider la souveraineté de l’Etat et protéger le processus de dialogue politique. Bamako le 18 mai 2014 Le ministre de la défense et des anciens combattants

Le Drian et le Mali : à l’heure du bilan

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, entame dès ce lundi une visite de trois jours au Mali, au Niger et au Tchad. Le redéploiement du dispositif militaire français au Sahel et la situation en Centrafrique seront au centre des discussions. Pour la première fois depuis des années, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, ne réveillonnera pas avec les militaires déployés en Afghanistan, mais avec les troupes présentes en Afrique. C’est au Mali que le ministre entame, lundi 30 décembre, une visite de trois jours qui le mènera également au Niger et au Tchad. Le redéploiement du dispositif militaire français au Sahel et la situation en Centrafrique seront les principaux sujets de discussion. Le ministre s’entretiendra, mardi, avec le président Ibrahim Boubacar Keita, à  quelques jours du premier anniversaire de l’opération Serval, lancée le 11 janvier 2013 pour chasser les islamistes armés qui contrôlaient le nord du pays. Fin décembre, 2 500 soldats français seront encore présents dans le pays, soit deux fois moins qu’au plus fort de la crise. Au printemps 2014, le contingent français ne devrait plus compter qu’un millier d’hommes. 650 soldats français poursuivront à  terme leurs opérations contre le « terrorisme » au Mali, o๠les groupes islamistes conservent une forte capacité de nuisance. Les 350 autres se répartiront entre la mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM Mali) et la participation française à  l’état-major de la Minusma, la force des Nations Unies au Mali. La France qui dispose d’environ 5 000 hommes stationnés en permanence en Afrique, de Dakar (350) à  Djibouti (2000), en passant par Libreville (950), N’Djamena (950) ou encore Abidjan (450), entend « réarticuler » de façon « très progressive » son dispositif dans la région afin de l’adapter aux nouvelles menaces, souligne-t-on à  la Défense. Financement des opérations En 2013, 630 millions d’euros pour les opérations extérieures étaient prévus dans le budget initial, promulgué quelques jours avant le déclenchement de l’opération Serval au Mali, dont la Cour des comptes a récemment évalué le coût à  647 millions d’euros. La consommation réelle de crédits s’est finalement élevée à  environ 1,2 milliards d’euros, selon Gilles Carrez.

Armée: lancement de la semaine de lutte contre le Sida

Le plan sectoriel du ministère de la défense et des anciens combattants est structuré autour de quatre orientations stratégiques correspondant aux principaux domaines d’interventions en matière de lutte contre le VIH/SIDA. Il s’agit notamment de la prévention de la transmission du VIH, de la prise en charge globale des personnes infectées et affectées, la surveillance, des études et recherches, de la gestion de la politique de lutte contre le VIH/SIDA. Pour cette année 2013, la thématique s’inscrit dans un cadre de mobilisation pour l’affectivité de la complétude et la couverture du territoire national par l’offre de service pour Zéro nouvelle infection à  VIH, Zéro nouvelle discrimination, Zéro décès lié au SIDA. Selon Malick Sène, Secrétaire exécutif du Haut conseil national de lutte contre le Sida(Hcnls), quand les cadres de l’armée maà®trisent bien le sujet, l’exécution sur le terrain devient facile. « Sur un continent o๠les conflits se multiplient et o๠les besoins de mise en place de forces de maintien de la paix sont de plus en plus nombreux, l’épidémie a des conséquences sur les capacités de déploiement de ces forces d’intervention, y compris celles de l’ONU » a indiqué pour sa part, le ministre de tutelle Soumeylou Boubèye Maà¯ga. Les facteurs de risque et de vulnérabilité dans l’armée sont entre autres le jeune âge, la mobilité interne et externe, le multipartenariat, l’alcool, la crise politique de Mars 2012. Pour lutter contre ce fléau, plusieurs actions sont prévues. Il s’agira de rendre disponible et accessible les supports de protection, de former les pairs éducateurs afin d’informer, d’éduquer et de sensibiliser et de faire un meilleur suivi des éléments qui viennent du front. Le réseau de service de santé de l’armée permettra également de renforcer et de compléter le dispositif sanitaire mis en place dans le cadre de cette lutte.

Mali : Vers un accord de Défense et de coopération militaire avec la France

Le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maà¯ga a annoncé lundi la signature d’un accord de défense et coopération militaire entre son pays et la France, à  l’issue d’un entretien avec son homologue français Jean-Yves Le Drian en visite au Mali. Cet accord vise à  renforcer davantage sur la coopération entre les deux pays, a précisé le ministre malien de la Défense sur les antennes de la télévision nationale ORTM. Le ministre Maà¯ga a exprimé un besoin, celui d’une formation plus spécialisée des militaires maliens, en plus de celle dispensée par l’EUTM (Mission de formation des militaires maliens par l’Union européenne). l’entretien entre le ministre de la Défense et son hôte ont porté sur le suivi de de l’opération Serval, l’appui de l’EUTM ( Mission de formation des militaires maliens par l’Union européenne) , qui entamera très prochainement la formation du 3è bataillon après “Waraba” et “Elou”. En attendant, la France maintient sa présence au Mali. « Tant que la menace existe, a assuré François Hollande, lors de la conférence de presse en marge de l’investiture, la France aura des hommes au Mali ». Le défi il faut le dire est immense face à  la reconstruction d’une armée malienne déstructurée par la crise au nord et sans chaà®ne de commandement véritable. Les célébrations du 22 septembre ont été l’occasion de saluer le courage de ceux qui ont combattu aux côtés des français pendant l’opération Serval.

Soumeylou Boubèye Maïga, nouveau ministre de la Défense : en terrain connu !

Après avoir échoué in extrémis à  la course à  la Primature, revoilà  Soumeylou Boubèye Maà¯ga. Il est ministre de la Défense et des Anciens combattants du nouveau gouvernement de Oumar Tatam Ly. Il retrouve ainsi poste qu’il avait occupé sous Alpha Oumar Konaré. C’’est donc un come-back à  la tête de la grande muette dont il maà®trise les rouages. Il fait partie des revenants et a la particularité d’avoir servi tous les régimes du l’ère démocratique. Retour sur le parcours d’un dinosaure de la politique malienne. Soumeylou Boubèye Maà¯ga est membre fondateur de l’Alliance pour la démocratie au Mali/ Parti africain pour l’indépendance et la justice (Adéma/PASJ). Sorti du Centre d’Etudes des Sciences et de l’Information(CESTI) de l’Université Cheick Anta Diop de Dakar, il travaille comme journaliste reporter au quotidien national l’Essor et au journal Soundjata. Le natif de Gao au nord du Mali est également détenteur d’un diplôme d’études supérieures spécialisées(DESS) en diplomatie et administration des organisations internationales en France. Grand combattant du régime dictatorial du général Moussa Traoré, il devient à  la chute de ce dernier un membre influent de l’Adéma/PASJ. « Un homme du sérail » Soumeylou Boubèye Maiga, 59 ans, est un homme du sérail qui a connu les arcanes de la politique malienne des deux dernières décennies après une longue présence à  la tête de la sécurité d’Etat qu’il a dirigé de 1993 à  2000. Date à  laquelle il entre dans le gouvernement dirigé par feu Mandé Sidibé en qualité de ministre de la Défense et des Anciens combattants. En froid avec son parti qui décide de soutenir ATT, il se présente sous la bannière d’une association appelée Convergence à  l’élection présidentielle de 2007 o๠il enregistre un piètre score. Il rejoint les rangs de l’Adéma et se verra nommé conseiller spécial du président d’alors, Amadou Toumani Touré avant que celui-ci porte son choix sur lui, en avril 2006, pour occuper le portefeuille des Affaires étrangères et de coopération internationale dans le gouvernement de Mariam Kaidama Sidibé jusqu’au coup d’Etat du 22 mars 2012. En juin dernier il lance enfin son parti dénommé Aliance pour la Solidarité au Mali, convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP). Il ne se présentera pas au scrutin du 28 juillet mais a décidé de soutenir le leader du Rassemblement pour le Mali, Ibrahim Boubacar Kéà¯ta. En plus d’être un loup blanc de la politique de l’échiquier politique malien, il est un grand connaisseur des grands dossiers comme celui du sensible nord, sa région d’origine, qui tient à  C’œur le président IBK. Seulement le revers de la médaille est que l’homme apparaà®t aux yeux de beaucoup de Maliens comme une figure tutélaire de l’ancien ordre dont ils réclament le changement à  cor et à  cri.

Général CAMARA : « Nous interdisons au pouvoir politique de s’immiscer dans les affaires militaires »

Les préoccupations des journalistes étaient nombreuses lors de ce point de presse animé par le Général Yamoussa Camara. Ce dernier a commencé par évoquer les critiques qui lui sont personnellement faites ces derniers temps. En l’occurrence, le fait qu’il soit toujours habillé en civil lors de ses apparitions publiques. « Certains organes me reprochent d’être en costume et cravate pendant que mon pays est en guerre. Je vais vous dire une fois de plus que nous ne sommes pas en guerre, nous traversons une crise majeure. La guerre est un conflit entre deux pays » affirme le ministre malien de la Défense. Mais le point essentiel évoqué lors de cette rencontre a été l’évènement du vendredi 08 février dernier. Des affrontements violents avaient opposé des militaires membres du corps des parachutistes logés au camp de Djicoroni, et ont causé mort d’hommes. Le ministre de la Défense a tenté de dédramatisé cet incident. « l’histoire des bérets rouges est une histoire dépassée. » a –t-il déclaré aux journalistes. Selon lui, le récit du film de ce vendredi est différent des rumeurs qui circulent à  Bamako à  ce propos. Pour rappel, le bilan officiel est de deux morts et treize blessés. «Nous interdisons au pouvoir politique de s’immiscer dans les affaires militaires ». Cette phrase a été prononcée par le ministre de la défense au cours de ce point de presse. En effet, après les évènements du vendredi, le président de la République avaient instruit au Premier ministre de rencontrer les différents corps afin d’arriver à  trouver une solution aux différends problèmes qui minent l’armée malienne, au moment même o๠elle a besoin de toutes ses énergies sur le front de la reconquête du territoire national. Les enfants du camp étaient armés, selon le ministre de la défense Pour le général Yamoussa Camara, il n’y a pas de cacophonie entre les bérets rouges et les bérets verts. Il n’y a que certains bérets qui refusent de rejoindre leur poste d’affection après l’évènement du 30 avril. « 8 d’entre eux ont été libérés récemment. Ce sont des indisciplinés, des insurgés et des déserteurs. Ils doivent être traités comme tels »martèle-t-il. Yamoussa Camara ajoute que pendant que plus de 400 bérets rouges sont en train de se battre au front, d’autres ont toujours à  l’esprit d’appartenir à  la garde présidentielle et ne veulent pas quitter la capitale. Selon la version du ministère de la Défense sur les affrontements du vendredi, les enfants et les femmes du camp du 33ème régiment ont tenu tête aux renforts qui sont venus s’opposer au rassemblement des bérets rouges. « Nous avons appris que les bérets rouges s’apprêtaient à  venir libérer leurs camarades au camp I de Bamako d’o๠l’envoi des renforts au camp para. Les enfants, les femmes et certains habitants de ce quartier manipulés par certains hommes politiques et des officiers ont saccagé un camion rempli des munitions. Des munitions qui ont finalement explosées et dont les crépitements ont des victimes. Les renforts sur le terrain ont alors répliqué en tirant des tirs de sommation. Le ministre affirme également que les enfants dans la foule détenaient des armes et tiraient sur les militaires venus en renfort. Une information aussitôt contredite par les journalistes dont plusieurs s’étaient rendus sur place au moment même o๠se déroulaient les affrontements. Ces derniers affirment avoir vu les hommes en tenue militaire tirer sur la foule composée majoritairement des enfants et des femmes sans armes. Le dernier point de cette conférence de presse a été les combats des derniers jours à  Gao entre les militaires maliens et les islamistes du MUJAO ainsi que les attentats-suicides revendiqués par ce mouvement. Les combats qui ont eu lieu ce dimanche en plein centre-ville de Gao ont fait trois du côté des terroristes et des prisonniers. Du côté de l’armée, il n’y a quelques blessés légers. La question concernant le retrait des troupes françaises au nord est revenue au cours des débats. Selon le ministre, la France va diminuer son effectif à  partir du mois de mars prochain et non de se retirer définitivement. Ce retrait attendra que les forces de la MISMA prennent la relève.

Veuves, une journée pour elles

Les Nation Unies ont décidé de consacrer le 23 juin, journée internationale des veuves. Selon Ban Ki-Moon, le Secrétaire général de l’ONU, il s’agit «d’attirer l’attention sur les nombreuses difficultés que connaissent les femmes lorsque leur mari meurt. Plongées dans le chagrin, les veuves se retrouvent parfois sans filet de protection sociale pour la première fois depuis leur mariage. Trop souvent, elles sont privées du droit d’hériter, de droits fonciers, de l’accès à  l’emploi et même des moyens d’assurer leur survie». Au Mali, la situation des veuves n’est pas plus reluisante que dans les autres pays, africains en particulier. Elles vivent dans des conditions difficiles car bien souvent rejetées et privées de tout. Elles se retrouvent à  la rue, obligées de mendier pour nourrir leurs enfants. Et comme de nos jours, la solidarité est une chose de moins en moins partagée…« Dans les régions o๠le statut social d’une femme dépend de celui de son mari, les veuves peuvent, du jour au lendemain, être frappées d’ostracisme et d’isolement. Qu’il soit désiré ou non, le mariage peut alors être pour une veuve le seul moyen de retrouver une place dans la société » déclare encore Ban Ki-Moon. C’’est ainsi que demeure encore de nos jours des pratiques telles que le lévirat qui constitue à  donner la veuve en mariage au frère de son mari défunt. Par ces temps de pandémie du Sida, on peut bien imaginer les conséquences dramatiques de ce genre de tradition. Hawa, de Bako-Djicoroni est mère de six enfants. A la mort de son mari, son calvaire commença. Avant même le quarantième jour (fin de la période d’enfermement obligatoire pour la veuve qui ne doit avoir aucun contact avec l’extérieur), elle était déjà  convoitée par le cousin, le petit frère et même l’ami du défunt mari. Elle refusa toutes les propositions pour rester auprès de ses enfants. Mal lui en prit. Elle fut expulsée manu militari par la belle-famille qui prit les services d’un huissier pour s’assurer qu’elle ne quitterait la maison avec rien. Cette histoire, recueillie il y des années par un confrère, reste d’une amère actualité sur la situation des veuves au Mali. Alors, une journée mondiale pour parler d’elles et pousser à  la prise en compte et l’amélioration de leur situation est une occasion, nous semblait-il, à  ne pas rater. Difficile de comprendre que le département de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, passe sous silence une opportunité pareille. Mme le Ministre aurait pu au moins se fendre d’un discours à  la télévision, histoire de donner de la visibilité à  la cause…Nenni ! Les associations féminines que nous avons jointes pour leur demander leur programme pour la journée d’aujourd’hui, nous ont affirmé que nous étions les premiers à  leur donner l’information sur l’existence d’une telle journée. Or, il existe une Association des Veuves et Orphelins du Mali …Que fait-elle aujourd’hui ? Une journée pour attirer l’attention sur leur sort et aider à  ce que plus de monde s’en soucie, voilà  l’opportunité qui s’offre à  partir de ce 23 juin. Quand on sait qu’en plus les lois ne sont pas faites pour protéger les femmes dans la société actuelle…

Visite du Général Sekouba Konaté au Mali

Le général Sekouba Konaté, Ministre de la Défense Nationale, vice-président du CNDD était ce lundi 10 août en tournée dans la sous-région ouest-africaine notamment au Mali et au Burkina Faso. A Bamako et à  Ouagadougou, le général Konaté était porteur de messages du Chef de l’Etat, commandant en chef des forces armées, président du CNDD, capitaine Moussa Dadis Camara. A Bamako, reçu au palais Koulouba par le président Amadou Toumani Touré (ATT), l’envoyé spécial du locatire du camp Alpha Yaya Diallo, a affirmé: « Je suis envoyé par le chef de l’Etat, président de la République, Commandant en chef des forces armées non seulement pour venir remercier le Président ATT qui est notre aà®né et de renforcer la coopération bilatérale qui a existé, qui existe et qui existera toujours entre la Guinée et le Mali ». Au Mali, le Ministre de la Défense Nationale dira: « La transition se porte très bien ». Quant au chronogramme des élections, le général Sekouba Konaté précisera: « Le chef de l’Etat guinéen a dit qu’il va respecter le chronogramme et le chronogramme sera respecté pour 2009 ». « J’ai été envoyé par le chef de l’Etat et le Président du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), pour remercier le Président du Faso Blaise Compaoré du soutien qu’il nous a apporté suite à  notre arrivée au pouvoir », a déclaré le général Sekouba Konaté. Parlant des élections, le général El Tigre affirme: « Les élections vont se tenir selon le chronogramme que le chef de l’Etat, le capitaine Moussa Dadis Camara a lui-même annoncé ». « Tout dépendra du peuple aussi », a conclu l’envoyé spécial du capitaine président Moussa Dadis Camara. Le général Sekouba Konaté est rentré à  Conakry après cette tournée rapide dans la sous-région ouest-africaine.

Droits de l’homme : les violations continuent !

En Afrique comme ailleurs, la répression envers les défenseurs des droits de l’homme demeure constante, selon le rapport annuel 2009 de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme. Un rapport qui a suscité de vives discussions lors d’un point de presse le 17 juillet à  Bamako. Amir Mohamed Suliman, directeur au centre de Kartoum(Soudan) pour lesdroits de l’homme et le développement environnemental (KCHRD) raconte : « J’ai été arrêté le 26 novembre 2008 par les services nationaux de renseignements et de sécurité (NISS). Au moment de mon arrestation, J’étais en compagnie de deux autres militants des droits de l’homme : respectivement Osman Hummaida et Abdel Monin Aljak. Au cours de notre détention, nous avons subi des actes de torture et de harcèlement, pour nos liens supposés avec la cour pénale internationales (CPI). Ils ont usé de bâtons et de tuyaux d’eau et ont commencé à  me hurler au visage pour me faire avouer ou se trouvait la valise et l’ordinateur d’Osman Hummaida, sinon ils allaient me torturer. Quant J’ai ramené les valises d’Osman qui est toujours maintenu,ils m’ont libéré !  » Mutabar Tadjibaeva, est directrice de l’organisation de défense des droits de l’homme « le club des C’œurs ardents », et lauréate 2008 du prix Martin Ennals pour les défenseurs des droits de l’homme. Elle avait été arrêtée le 07 octobre 2005. Condamnée au terme d’un procès inéquitable, à  huit ans de prison pour « extorsions de fond » et  » appartenance à  une organisation illégale », Mutabar Tadjibaeva a subi des mauvais traitements en prison. Le 2 juin dernier, elle a été libérée pour raison de santé. Mme Aid Quilcué, première conseillère, régionale de Cauca (Colombie) témoigne sur l’assassinat de son mari Edwin Legarda, qui a eu lieu lors d’une opération des faux positifs : un cas d’exécutions ou les paysans ou des civils de zones défavorisées les déguisent avec des uniformes de guérilloros ». Elle a ajouté que C’’est très difficile d’obtenir justice en Colombie, parce que très souvent le système judicaire est à  la solde de la politique gouvernementale. Pour l’instant, Aid déplore qu’aucun tribunal n’ait été chargé de traiter le cas de son époux dans le cadre d’une procédure publique Ces actes de répressions à  l’encontre de défenseurs des droits de l’homme sont constants rien qu’en 2008. Des réalités liées à  des situations socio-économiques défavorables Ce qui fait dire Souhayr Belhassen, présidente de la fédération internationale des doits de l’homme (FIDH) que les mécontentements sociaux liées à  la chute des bourses, à  l’augmentation des lois liberticides en matière de contrôle du corps social est l’un des traits saillants des difficultés rencontrées par les défenseurs des droits de l’homme en 2008 : « La criminalisation de la protestation sociale s’intensifie, touchant de plus en plus les pays dits démocratiques. Une situation d’autant plus inacceptable qu’elle se est accompagnée d’atteintes à  toutes les formes de contestations pacifiques contre les politiques gouvernementales ayant un impact sur les droits de l’homme ». En effet, l’observatoire dans son rapport 2008 alerte la communauté par le biais d’appels urgents, de lettres ouvertes et de communiqués. Il a lancé 421 interventions urgentes concernant des atteintes diverses à  l’encontre de près de 690 défenseurs des droits de l’homme. l’observatoire a aussi mandaté 12 missions internationales d’enquête, d’observation judiciaire et de défense.