COFOP : Derrière les démissions, une bataille de positionnement

Plusieurs associations et partis politiques ont annoncé le 6 février leur démission de la Coalition des forces patriotiques (COFOP), sur fond d’incompréhensions internes et de divergences de positionnements.

Elles sont au total 7 organisations membres de la coalition, dont 2 partis politiques (Parti UNION et Parti démocratique du peuple malien PDPM) et 5 associations (Siguida Tagne, Association Sikidja, AMJP, APAS et AFVAM) à avoir claqué la porte de la COFOP pour « signaler notre désaccord profond et notre refus de participer à une gouvernance qui ne respecte pas les principes qui nous ont unis au départ ».

« Cette décision découle du constat que les principes fondamentaux qui guident notre Coalition, tels que le respect des textes et des règles démocratiques, ont été compromis. Nous regrettons profondément de constater une violation flagrante de la règle de prise de la présidence tournante, établie à un an, qui n’a pas été respectée, le Président en place ayant maintenu sa position pendant cinq ans sans renouvellement », indiquent les démissionnaires.

Ils dénoncent également « l’attitude paternaliste » du  Président de la Coalition qui, selon eux, a contribué à une atmosphère incompatible avec les valeurs démocratiques de la COFOP et sapé la confiance au sein de la Coalition, «  compromettant ainsi notre capacité à œuvrer pour le bien de notre pratique républicaine ».

Divergences de fond

Selon les explications du Président de la COFOP, que nous avons contacté, les membres démissionnaires de la Coalition menaient depuis plusieurs mois des activités contraires au positionnement de la COFOP. « Ils ont appelé à voter non au référendum et ont participé à tous les meetings des opposants alors que la COFOP était pour le « oui ». Nous les avons rappelés à l’ordre mais ils ont refusé. Donc, à l’Assemblée générale, il a été demandé au bureau rentrant de les sanctionner, car ils nuisaient aux actions de la COFOP », précise le Dr. Abdoulaye Amadou Sy.

À l’en croire, en violation de l’article 7 des statuts de la COFOP,  les 7 organisations ont adhéré au Front Uni pour le Mali (FUMA) créé en novembre dernier et dont Mamadou Traoré, Président du parti UNION  et ancien candidat à la présidentielle de 2018, est le coordinateur.

« L’article 7 stipule que nul parti politique ou association ne peut adhérer à un autre regroupement de partis politiques ou d’associations dont les buts sont contraires à ceux de la Coalition des Forces patriotiques. Or le FUMA est un regroupement de l’opposition et la COFOP a signé un accord de partenariat avec le M5-RFP et soutient les actions du pouvoir actuel. À partir de ce moment, deux options s’offraient à eux. Soit ils partaient d’eux-mêmes, soit ils se faisaient exclure », avance le Dr Sy.

Quant à la violation de la règle de prise de la présidence tournante dont il est accusé, l’ancien ministre des Transports et des travaux publics affirme que cette règle n’a jamais existé dans les statuts de la Coalition.

« Il n’est pas écrit dans nos statuts que la présidence est tournante. Les statuts disent simplement que le mandat est d’une année renouvelable. Chaque année, le bureau est refait. Ils se sont présentés à chaque fois mais ils n’ont pas été élus. Ils veulent avoir la présidence de la COFOP pour l’amener à l’opposition ».

Coalition affaiblie ?

Alliance politique d’envergure à ses débuts, issue des entrailles de l’ex-majorité présidentielle sous IBK, la COFOP a enregistré de par le passé les départs de certains grands partis politiques, à l’instar de la Codem et du parti SADI.

Composée depuis de 24 partis politiques et associations,  elle se retrouve désormais avec 17 organisations membres suite aux nouvelles démissions, ce qui pourrait porter un coup fatal à la coalition.

Mais pour son Président, cela ne sera pas le cas. « C’est du pain béni pour la COFOP. Ceux qui partent n’apportent rien à la Coalition. Cela clarifie plutôt notre position. C’est en fait la partie molle qui vient de se détacher du regroupement », clame-t-il.

Conseil national de transition : une perpétuelle reconfiguration

Depuis sa mise en place, en décembre 2020, le Conseil national de transition (CNT) a connu plusieurs réaménagements. Passé de 121 à 147 membres en octobre 2022, conformément aux recommandations des Assises nationales de la Refondation, l’organe législatif transitoire a vu sa composition évoluer fréquemment.

Le 23 octobre 2023, le Président du CNT, le Colonel Malick Diaw, a annoncé la suspension pour 1 mois de 4 membres pour « absences non justifiées lors des travaux des commissions et des séances plénières de la session d’octobre 2023 ». Cette suspension, qui consiste en « l’interdiction de participer aux activités du CNT et la perte du bénéficie du salaire et des indemnités », concernait Mohamed Ag Intallah, Aménokal de Kidal, Mohamed Ali Ag Mattahel, Akli Ikan Ag Souleymane et Boubacar Sidigh Taleb Sidi Ali, tous proches des groupes armés du Nord. Deux d’entre-eux, Akli Ikan Ag Souleymane et Boubacar Sidigh Taleb Sidi Ali, ont annoncé dans la foulée leur démission de l’organe législatif transitoire.

Démissions et décès

Avant ces deux dernières démissions en date, le Conseil national de transition en avait connu bien d’autres. Quelques jours plus tôt, l’ancien député RPM Mamadou Diarrassouba, cité dans une affaire d’atteinte aux biens publics, avait rendu le tablier pour se « mettre à la disposition de la justice ».

Le 8 décembre 2020, trois jours après la séance inaugurale du CNT, lors de laquelle il était absent, l’Imam Oumarou Diarra s’était officiellement retiré de l’organe, expliquant dans la lettre de démission adressée au Président de la Transition que le CNT ne correspondait pas à ses attentes et qu’il aurait été une réussite seulement après une concertation entre les acteurs cités dans la Charte.

Kadidiatou Haidara, fille du leader religieux et Président du Haut conseil islamique du Mali, Chérif Ousmane Madani Haidara, qui avait été nommée au CNT en décembre 2020 mais n’y a jamais siégé, a été remplacée en octobre 2021. Par la suite, le Lieutenant-Colonel Adama Diarra avait démissionné de son poste, étant appelé à d’autres fonctions dans la lutte contre la prolifération des armes légères.

Nommés respectivement Consul général du Mali à Guangzhou en Chine, Consul général du Mali à Bouaké et Consul général du Mali à Lyon en France, Mamadou Sory Dembélé, ancien Président de la Commission Santé, le Colonel Abdoul Karim Daou et Sory Ibrahima Diakité, 4ème Secrétaire parlementaire, ont eux aussi quitté le CNT en octobre 2021. Par décret N°2023-PT-RM du 11 août 2023, ils ont été remplacés par MM. Hama Barry, Mohamed Albachar Touré et Mahamadou Coulibaly.

Dans une lettre adressée au Président du Conseil national de transition datée du 27 juillet 2023, mais rendue publique le 8 août, l’artiste Salif Keita avait également soumis sa démission « à compter du 31 juillet 2023 », pour des « raisons purement personnelles ». Le célèbre chanteur, qui a avait indiqué rester toujours « l’ami incontesté des militaires de mon pays », a été nommé une semaine plus tard Conseiller spécial du Président de la Transition.

Suite au décès de certains de ses membres, le CNT a aussi connu des changements en son sein. Décédé en janvier 2021, Abdrahamane Ould Youba a été remplacé par Sidi Mohamed Ould Alhousseini et l’ancien Président de l’ADEMA Marimantia Diarra, qui a tiré sa révérence le 23 juillet dernier, a été remplacé par l’ingénieur Oumar Maiga.

Décrets abrogés

Condamné le 14 septembre dernier à deux ans de prison, dont un ferme, pour « atteinte au crédit de l’État », le leader du mouvement « Yerewolo debout sur les remparts », Adama Ben Diarra dit « Ben le Cerveau », a vu son décret de nomination au CNT  abrogé le lendemain de sa condamnation par le Président de la Transition.

Avant lui, Issa Kaou Djim, ancien grand soutien du Colonel Assimi Goita, avait connu le même sort. Poursuivi pour atteinte au crédit de l’État, interpellé sur la base du flagrant délit, placé en détention provisoire le 29 octobre 2021 puis libéré le 8 novembre 2021, l’ancien 4ème Vice-président de l’organe législatif de la transition avait vu son décret de nomination être abrogé 24h après par le Président de la Transition.

Arrêté pour son implication présumée dans une tentative de déstabilisation des institutions de la Transition, le Colonel Amadou Keita, qui occupait de hautes fonctions au CNT, a lui aussi été renvoyé de l’institution le 24 juin 2022, suite à l’abrogation de son décret de nomination.

Gouagnon Coulibaly : « l’URD n’est ni à moi ni au groupe qui m’a soutenu »

Confirmé Président de l’URD par la Cour Suprême le 12 avril dernier, Gouagnon Coulibaly a reçu le 2 mai 2023 au siège du parti une attestation de reconnaissance et une médaille de la part de l’Association des jeunes engagés pour la cause du Mali (AJECM). À l’issue de la cérémonie, le nouvel homme fort du parti de la Poignée de mains a répondu à nos questions.

Vous avez été confirmé il y a 3 semaines Président de l’URD suite à la longue bataille judiciaire qui vous opposait au Pr. Salikou Sanogo. Quels actes allez-vous poser ?

Nous ne sommes pas braqués contre qui que ce soit, ni triomphalistes. Nous n’avions pas souhaité aller en justice mais les évènements nous y ont contraints. Dieu faisant bien les choses, aujourd’hui nous avons tourné cette page. Alors mettons-nous ensemble parce que le Mali est plus important que tout. Il faut s’unir pour le sauver.

Selon certaines informations, ceux qui étaient opposés à votre présidence vont créer une autre formation politique. Avez-vous des craintes pour l’avenir de l’URD ?

En réalité, parmi ces camarades, il y en a qui ont déclaré qu’ils allaient quitter l’URD pour créer un autre parti et d’autres un mouvement. Mais beaucoup également disent ne pas vouloir quitter l’URD. Pour le moment, au Bureau national, nous n’avons reçu que deux démissions. Avec deux démissions, on ne peut pas parler d’une véritable division. Parmi nos camarades en désaccord avec nous, beaucoup affirment être membres de l’URD et être prêts à continuer le travail entamé avec feu Soumaïla Cissé. Nous les encourageons. L’URD n’est ni à moi ni au groupe qui m’a soutenu, mais à nous tous. Ce qui nous divise est très peu par rapport à ce qui nous réunit.

Quelle est votre position à l’égard de la Transition ?

Nous nous sommes inscrits dans la ligne des autorités de la Transition pour les aider à réussir, à ce que les réformes se passent bien, à commencer par le projet de Constitution, que les gens votent massivement pour le oui et que les autres réformes et les élections se passent dans de bonnes conditions. Nous ne ménagerons aucun effort et nous allons rester disponibles pour les autorités toutes les populations du Mali pour apporter notre pierre à l’édifice Mali, notre bien commun. Dans les jours et les mois à venir, nous allons tout faire pour montrer aux Maliens que l’URD est un parti qui aime le Mali et qui va tout faire pour que le pays se redresse.

RPM : l’inévitable saignée

L’ancien parti présidentiel est depuis quelques années secoué par des divisions profondes qui se sont accentuées après le coup d’État contre Ibrahim Boubacar Keita, en 2020, et la disparition de ce dernier en janvier 2022. Alors que la bataille judiciaire qui oppose certains membres du Bureau politique national au Président du parti n’a pas encore connu son épilogue, le RPM, déjà fragilisé par ses luttes internes, pourrait voir plusieurs de ses figures majeures quitter le navire à l’approche des futures échéances électorales.

C’était attendu, mais cela a surpris tout de même. Moussa Timbiné, désormais ancien secrétaire général de la section de la Commune V de Bamako et ancien président de l’Union de la jeunesse (UJ-RPM), a annoncé le 6 janvier 2023 sa démission et celle de l’ensemble des membres des bureaux des sections, sous-sections et comités et de l’UF et de l’UJRPM de ladite commune.

L’ancien Président de l’Assemblée nationale a justifié cette démission non seulement par la « dégradation générale de la situation du parti », mais aussi par le « refus catégorique du Président Bocary Tréta d’appliquer la décision de la Cour d’Appel de Bamako », qui annulait les conclusions du Comité central du parti en décembre 2021, et enfin à cause de l’établissement de « sentiments de confusion et de doute » qui suscitent entre autres de l’inquiétude auprès des militantes et militants qui aspirent à se présenter aux élections communales et législatives. Ces futures échéances électorales ont d’ailleurs pesé dans la balance de cette démission et du timing de son annonce, explique un proche de Timbiné, démissionnaire comme lui.

« Bocary Tréta n’a pas de base électorale. Donc il ne se soucie pas qu’il y ait des élections municipales dans 6 mois. Avec la situation d’ambigüité au sein du RPM, les militants désireux de se présenter sous ses couleurs courent le risque d’une invalidation de leurs listes. Beaucoup de carrières pourraient alors tomber à l’eau », glisse-t-il.

D’autres départs en vue ?

Moussa Timbiné faisait partie du Collectif pour la défense des statuts et règlement intérieur (CDSRI-RPM) qui a assigné le camp de Bocary Tréta en justice pour invalidation du Comité central du parti. Ce Collectif, présidé par Me Baber Gano, secrétaire général du parti, compte également en son sein d’autres grandes figures du parti, dont Mamadou Diarrassouba, secrétaire à l’organisation et président de la fédération des sections RPM de Koulikoro, Mahamane Baby, secrétaire chargé de l’emploi et de la formation professionnelle, Issa N. Traoré, secrétaire politique adjoint, Mamédy Sidibé, secrétaire général de la section de Yanfolila, Siaka Batouta Bagayoko, secrétaire chargé de l’Environnement, ou encore Mme Belco Samassékou, 2ème secrétaire chargée des relations avec les élus.

« Ni Baber Gano ni Mamadou Diarrassouba ne sont partis avec Moussa Timbiné. Il y a un combat qui est en cours à l’interne. Si tout le monde sort, cela voudra dire que le combat du Collectif n’aura servi à rien », affirme notre source, en soutenant que ces derniers resteront au RPM aussi longtemps que la bataille judiciaire durera.

Pour autant, à en croire ce désormais ex-militant RPM proche de Moussa Timbiné, la Commune V n’a fait que donner le ton de la vague de démissions à venir. « Chaque commune du district de Bamako va faire une conférence de presse pour sa prise de position. S’ensuivront les sections de l’intérieur et de l’extérieur. Il y a un timing qui a été donné pour tout cela. D’autres déclarations vont suivre », prévient-il.

« Nous ne souhaitons pas de départs. Ces camarades ont l’amour du parti mais veulent imposer une vision qui leur est propre, au détriment de l’ensemble des militants. C’est ce que nous, nous voulons éviter », répond Sékou Niamé Bathily, chargé de communication du parti, rappelant que le RPM a connu de nombreux départs de marque par le passé, au point que beaucoup avaient pensé qu’il était « fini » sans possibilité de rebond. Bocary Tréta a d’ailleurs dans un communiqué appelé les militants à ne pas se « laisser distraire ». Il a aussi été procédé rapidement au remplacement des démissionnaires.

Au RPM, la division s’est accentuée sur l’approche à adopter lors de la future élection présidentielle. Les violons ne s’accordent pas sur la participation du parti à cette importante échéance. Plusieurs tendances se dégagent au sein du Bureau politique national, dont le mandat est par ailleurs expiré depuis 2019.

Si certains, dont ceux du CDSRI-RPM, dénonçant un passage en force, ne sont pas d’accord sur la désignation comme candidat du parti de l’actuel président, Dr. Bocary Tréta, d’autres pensent que le RPM, qui a été chassé du pouvoir, ne devrait même pas se présenter à ces élections de fin de transition mais plutôt soutenir le candidat adoubé par les militaires.

Une autre tendance, incarnée par des militants qui ambitionnent d’être candidats, est quant à elle favorable à l’organisation des primaires pour désigner le porte-étendard du parti.

 

Mali : Assimi Goïta, nouveau chef de l’Etat selon l’acte fondamental du CNSP

Le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) a désormais une base juridique. Son acte fondamental a été publié, jeudi 27 août, dans le numéro spécial du journal officiel du Mali. Il en ressort que pour l’heure le Colonel Assimi Goïta, président du CNSP, assure les fonctions de chef de l’Etat.

« Le Comité national pour le Salut du Peuple désigne en son sein un Président qui assure les fonctions de Chef de l’Etat », dispose l’article 32 de l’acte fondamental du CNSP. Ainsi, c’est le Colonel Assimi Goïta qui devient le nouveau chef de l’Etat du Mali avec toutes ses prérogatives. Il nomme aux emplois civils et militaires, signe les ordonnances et les décrets adoptés, accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires auprès d’autres pays et ceux de l’étranger sont accrédités auprès de lui.

L’acte fondamental ne se contente pas uniquement d’avoir une base juridique au CNSP, mais fait aussi montre de sa légitimité. Dans le préambule, les nouvelles autorités militaires se fondent sur la Constitution du Mali et qualifie de populaires « les événements du 18 août 2020 ayant conduit à la démission du président de la République Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA ». Elles indiquent que c’est « conscient de l’urgence de doter le Mali d’organes de transition pour la conduite des affaires publiques » que l’acte fondamental a été adopté.

L’acte fondamental préserve également les droits et devoirs de la personne humaine, la souveraineté de l’Etat et de l’unité africaine. Et ce sont ses dispositions « qui s’appliquent comme dispositions constitutionnelles, complètent, modifient ou suppléent celles de la Constitution du 25 février 1992 » avant l’adoption d’une Charte pour la transition

Coup d’État du 18 août : Le film de la journée

Alors qu’un climat de panique s’est installé sur Bamako, réveillé tôt par une mutinerie de militaires au camp Soundiata Kéïta de Kati, le mardi 18 août, au Monument de l’Indépendance se tient un regroupement, semble-t-il spontané, d’une centaine de jeunes, impatients de voir le Président Ibrahim Boubacar Kéïta démissionner. Ibrahim Traoré, mécanicien, habits tâchés d’huile, est convaincu du départ d’IBK cet après-midi. « L’armée républicaine malienne a décidé de prendre les choses en main. Nous sommes derrière elle, parce qu’elle veut nous libérer d’un régime corrompu et dictatorial. Que le peuple malien nous rejoigne massivement pour fêter le départ de ce régime. Un nouveau Mali va naître ce soir à minuit », prédit-il. Dans la nuit du mardi au mercredi, la prophétie d’Ibrahim s’est réalisée. Arrêté à sa résidence privée de Sébénikoro avec son Premier ministre, Boubou Cissé, vers 16h 30, et conduit à la garnison militaire de Kati, le désormais ex Président de la République a, contraint, déclaré sa démission vers minuit. « Je voudrais en ce moment précis, tout en remerciant le peuple malien pour son accompagnement le long de ces longues années, la chaleur de son affection, vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions, à partir de ce moment, et avec toutes les conséquences de droit, la dissolution de l’Assemblée nationale et celle du gouvernement », a-t-il déclaré. L’histoire ne cesse de se répéter. Le Président Ibrahim Boubacar Kéïta venait d’être chassé du pouvoir un mardi, comme ses prédécesseurs Modibo Kéïta et Moussa Traoré.

Kati a encore fait peur à Bamako. Tout est parti de cette ville-garnison, à 15 km de la capitale, tristement célèbre pour son putsch de 2012 contre le Président Amadou Toumani Touré. Le même scénario s’est répété ce mardi 18 août 2020. Très tôt le matin, vers 8 heures, le commandant Abdoulaye Gakou, chef de bataillon adjoint du camp, regroupe les militaires. Même si le coup semble bien préparé en amont, certains militaires présents affirment ne pas savoir ce qui va se passer. Le colonel Malick Diaw, ancien du CNDRE, qui a dirigé un groupement tactique interarmées en 2016, vient s’adresser aux troupes. « Je vous retourne votre vérité aujourd’hui », dit-il aux militaires. Un instant, les mots sortent difficilement de sa bouche, à cause de l’émotion. Rapidement, il se dirige vers sa voiture, une Toyota Corolla de couleur grise, prend son arme, tire en l’air et demande aux militaires d’aller prendre des armes. Les soldats s’exécutent. Le magasin d’armes a été ouvert et les mutins s’arment lourdement. Certains ont été dépêchés à la Poudrière, à moins d’une vingtaine de kilomètres de la ville de Kati. Là, blindés, munitions et autres armes lourdes sont en train d’être acheminés. Pendant ce temps, à Bamako, d’autres éléments procèdent à des arrestations. « Le gros du travail a été effectué par des éléments de la police nationale. Alors qu’on se préparait à Kati, ils arrêtaient des ministres, des députés et autres personnalités. Leur choix pour cette mission n’est pas fortuit. Ils sont toujours avec eux et savent là où ils peuvent être », explique un militaire.  

C’est ainsi que, de la matinée jusqu’à tard dans l’après-midi, plusieurs personnalités politiques et militaires ont été arrêtées. Ce sont, entre autres, le Président de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné, le ministre de l’Économie et des finances, Abdoulaye Daffé, les généraux Ibrahima Dahirou Dembélé, ministre de la Défense et M’Bemba Moussa Keïta, ministre de la Sécurité intérieure et de la protection civile, et plusieurs autres hauts gradés.

La Cité administrative a été interdite d’accès et des forces de sécurité se postent en sentinelle devant les bâtiments.

Colère

À côté des mouvements de militaires, plusieurs jeunes se rassemblent vers 13h au Monument de l’Indépendance pour exprimer leur soutien aux mutins. Ils scandent des slogans et propos hostiles au Président Ibrahim Boubacar Kéïta et à la France. Un vieux tacot supporte péniblement deux enceintes, qui crachent les paroles d’une chanson de Tiken Jah Fakoly « quitte le pouvoir, quitte le pouvoir, je te dis quitte le pouvoir ». « Nous sommes ici pour montrer à l’armée malienne que nous sommes derrière elle. Que tous ceux qui hésitent se joignent au combat. On attend que les militaires viennent nous dire qu’IBK a démissionné, sinon on ne rentrera pas à la maison », prévient Elimane Niang, membre de la jeunesse M5-RFP de la Commune III.

Alors que des rumeurs faisant étant de la démission d’IBK se faisaient entendre, certains sont révoltés. Ils ont peur que les militaires aillent signer un compromis avec lui pour le faire sortir du pays. Ils souhaitent qu’il soit jugé et condamné. « En cet instant, on entend qu’IBK a déposé sa démission. Celle-là, on n’en veut plus. Il doit être arrêté, ainsi que les membres de son régime, et jugé. Ceux qui sont morts ne le seront pas pour rien. Les derniers mots d’un de nos camarades de lutte ont été de ne pas arrêter le combat. Si jamais IBK s’en tire facilement, c’est comme si on l’avait trahi »,  prévient un manifestant, très excité. 

La nature des colères est diverse mais elles se rejoignent toutes au niveau des problèmes de gouvernance, que beaucoup voudraient voir changer dans le futur. Kadiatou Traoré est diplômée sans emploi. Habillée d’un complet wax, foulard rose sur la tête, elle a perdu son père, militaire, sur le théâtre des opérations au nord du Mali. Et elle ne cache pas sa colère contre IBK et son régime. « Qu’IBK s’en aille. Aujourd’hui, je suis contente pour deux choses : Moussa Timbiné est aux mains des militaires ainsi que Karim Kéïta. Et, d’ici à 16 heures, le Président de la République sera arrêté. Ce sont nos pères qui sont morts au front. Même le Pharaon n’a pas gouverné de la façon dont IBK l’a fait. Avec le nouveau pouvoir à venir, j’espère que nous pourrions étudier. Que Dieu nous donne un président qui saura bien diriger le pays et que la France ne se mêle pas des affaires maliennes ».

Oumou N’diaye est habillée aux couleurs du Mali. Membre du M5-RFP, elle tient un balai, une branche de neem avec des feuilles, une tapette et une spatule. « Nous, les femmes, sommes là depuis le 5 juin. Nous exigeons qu’IBK démissionne, avec son régime. S’il ne s’en va pas de gré, il s’en ira de force. Ce sont nos maris et nos enfants qui sont tués au Nord. IBK a fait tuer des innocents jusque dans une mosquée. Il a été maudit par le bon Dieu, c’est pourquoi les militaires se sont levés.  Un Musulman ne fait pas cela. Avec ce balai, on va le balayer avec son régime maléfique, qui tombera à l’image de chacune des feuilles de cette branche qui tombe », déclare-t-elle.

Cris de joie

Jusqu’à 15 heures, tout le monde est dans le flou total. « Assistons-nous à un coup d’État ou juste à une mutinerie de militaires en colère ? ». C’était la grande question. Mais les choses ont bientôt commencé à paraitre plus claires. Plusieurs centaines d’éléments des forces de défense et de sécurité, lourdement armés d’armes de guerre, ont pris la direction de Sébénikoro, résidence du Président Ibrahim Boubacar Kéïta. Arrivés au niveau du Monument de l’Indépendance, ils ont tiré des coups de feu en l’air, sous les hourras des manifestants, qui leur tendent la main. Une pluie a arrosé les manifestants, qui y ont vu un signe divin. « Dieu ne dort pas. Le pouvoir maléfique est parti. Enfin ! », s’exclame un manifestant.

Les putschistes sont arrivés à la résidence d’IBK, à Sébénikoro en même temps que plusieurs manifestants, qui les ont suivis. Embouteillage monstre. Un blindé est posté devant l’accès menant directement à la résidence. Joyeux, les soldats tirent en l’air.  Le Président Ibrahim Boubacar Kéïta est avec son Premier ministre, Boubou Cissé. Des militaires se présentent à eux et leur demandent de les suivre. IBK est mis dans un Toyota V8 noir et Boubou Cissé dans un blanc. Ils sont escortés par les militaires jusqu’au camp de Kati.

Vandales aux aguets

Les rangs des manifestants ne cessent de grossir. Certains affirment attendre d’investir la maison d’IBK. « Il y a de l’or là-dedans », jurent-ils. Cependant, d’autres ont déjà trouvé une mine, qu’ils exploitent : la maison du fils du président, Karim Kéïta, située seulement à quelques mètres de celle du chef de l’État. La maison est pillée. Tout est emporté. Des tonnes de ciment, déposées dans un magasin, sont enlevées par les habitants du quartier. La piscine, dans l’enceinte de la cour, sert de cadre à une « after party » pour des adolescents. Aux environs de 21 heures, la station Total, près du pont « Woyowayanko », à l’entrée de Sébénikoro, est vandalisée. Les pompes à carburant sont détruites et les marchandises de l’alimentation emportées. Une boutique de mode, dans l’enceinte de la cour de la station Shell, près de la maison d’IBK, est cassée et tous les effets dérobés. Les éléments de la Garde nationale qui assuraient la sécurité de la maison du président, pour mettre fin aux pillages, font des tirs de sommation et lancent des gaz lacrymogènes afin de faire fuir les pilleurs.

Des actes de vandalisme se sont également déroulés en d’autres endroits. Pendant que les uns et les autres étaient impatients, au Monument de l’Indépendance, du départ du Président de la République, certains manifestants en colère se sont attaqués au cabinet du ministre de la Justice du gouvernement restreint, Me Kassoum Tapo, à Bamako-coura. Du monument on pouvait voir une épaisse fumée noire se dégageant du bâtiment. Du mobilier de bureau, des portes, des climatiseurs et bien d’autres objet sont emportés. Des vandales ont été pris au piège au niveau du quatrième étage. Les accès aux escaliers de secours et à ceux menant à la sortie étant condamnés par le feu, certains décident de sauter du balcon.

En bas, le reste des manifestants se donne pour mission de les rattraper à l’aide d’un matelas dérobé. Quatre jeunes sautent du quatrième étage, mais l’un d’entre eux est blessé au bras. Il est rapidement conduit au centre de santé pour des soins. Des manifestants ont aussi essayé de s’attaquer à l’annexe du ministère des Finances, non loin du monument, mais en ont été empêchés par d’autres manifestants.

Dans la nuit du 18 au 19 août, Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé sa démission et celle du gouvernement. Il a également dissout l’Assemblée nationale. L’épilogue d’une longue journée qui a mis fin à sa présidence.

 

Repères : 18 août 2020

8h : Début de la mutinerie au camp Soundiata de Kati

8h : Arrestation du ministre de l’Économie et des finances

Vers 9h : Arrestation du Président de l’Assemblée nationale

13h : Des manifestants investissent le Boulevard de l’Indépendance

Vers 13h : Arrestation des ministres de la Défense et de la Sécurité et de plusieurs haut gradés

16h : Alors que les putchistes sont à Bamako, un communiqué du Premier ministre demande aux militaires de faire taire les armes

16h30 : Le Président de la République et son Premier ministre sont arrêtés à Sébénicoro, puis conduits au camp Soundiata de Kati

00h : Dans un message télévisé, le Président de la République annonce sa démission

Mali : Le président IBK démissionne

Dans une courte déclaration faite à minuit à la télévision nationale, le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keita a annoncé sa démission de sa fonction de président de la République, ainsi que la dissolution de l’Assemblée nationale et celle du gouvernement. « Si aujourd’hui, après des semaines de turbulences, de manifestations diverses conclues hélas par des victimes devant lesquelles je m’incline et que je n’ai jamais souhaité (…) si aujourd’hui, il a plu à certains éléments de nos forces armées de conclure que cela devait se terminer par leur intervention, ai-je réellement le choix? M’y soumettre » a déclaré IBK. Il a ajouté ne souhaité « qu’aucun sang ne soit versé » pour le maintenir aux affaires. Le chef de l’Etat sortant et son Premier ministre Dr Boubou Cissé ont été arretés vers 16h30 à la résidence d’IBK à Sébénicoro puis conduits à Kati. Ville garnison où depuis ce matin s’est déclenché une mutinerie, devenue un coup d’état aboutissant à la démission du président.

Yelema : Pourquoi tant de démissions ?

Depuis quelques semaines, le parti Yelema (Le changement) se vide de certains de ses membres fondateurs et autres militants. Après la démission, le 6 juin de neuf cadres du parti, c’est toute la section de Diré qui a posé ses valises à la CODEM le 15 juillet. Les démissionnaires reprochent au Président Moussa Mara des violations répétées des principes de base du parti et l’absence de promotion du leadership jeune, entre autres.

Au sein du parti de l’ancien Premier ministre Moussa Mara, la saison semble compliquée. En deux mois, des dizaines des membres ont claqué la porte. Parmi eux, des fondateurs du parti. Les conséquences  d’un long malaise auquel ces militants ont choisi de mettre fin en débarquant pour la plupart à la Convergence pour le Développement du Mali (CODEM) de l’actuel ministre de l’Environnement, de l’assainissement et du développement durable, Housseini Amion Guindo.

« Avec certains membres fondateurs, nous avons décidé de démissionner de Yelema, parce que nous avons créé ce parti sur la base de la vérité et de la transparence, de la responsabilisation de la base, de la promotion du leadership jeune, de la méritocratie,  des  intérêts publics supérieurs aux intérêts privés. Au bout de dix ans d’exercice,  nous nous sommes rendus compte que le Président du parti, Moussa Mara, n’était pas en train de respecter ces  principes », se justifie Amadou Aya, démissionnaire, Secrétaire politique de Yelema pendant près de  dix ans.

Il fait partie de la première vague de neuf cadres qui a démissionné le 6 juin dernier.  L’ancien membre du Comité exécutif de Yelema assure toutefois qu’ils étaient seize  le jour de leur adhésion à la CODEM. Le 15 juillet, c’est toute la section Yelema de Diré qui les a rejoints, ouvrant une brèche non négligeable au sein du parti.

Départs forcés ?

Face à ces départs, le  Président de Yelema ne cache pas son regret de voir ces compagnons d’antan lui tourner le dos. « Nous avons été témoins de cette situation déplorable, cela d’autant plus que certains partants ont été les fondateurs du parti. À l’annonce du départ de ces camarades, les instances du parti ont mis en place trois commissions pour aller discuter avec eux : une commission du comité exécutif central, dirigée par le Maire de la Commune IV, une commission des femmes et une dernière des jeunes. À chacune de ces commissions ils ont indiqué qu’ils sont déjà partis et ont fait le choix du parti où ils comptent désormais militer, en l’occurrence la CODEM », confirme Moussa Mara.

« Libéré », le nouveau membre du bureau national de la CODEM énumère les raisons du divorce. « Quand le premier responsable du parti est aux affaires, ministre, Premier ministre, et qu’il ne peut pas promouvoir le leadership jeune selon le mérite de chacun, il y a des questions à se poser. Il prenait également des décisions sans en référer à l’Exécutif et à la base, comme lors de l’élection présidentielle de 2018, où il fait une déclaration unilatérale de candidature en foulant au pied les principes du parti », raconte Amadou Aya. Il ajoute : « et, après cela, alors qu’on s’apprêtait à aller à Kenieba pour la campagne, il est venu nous dire lors d’une réunion de comité qu’il se retirait  au profit de Cheick Modibo Diarra. Cela nous a choqués ».

À l’inverse, l’ancien Premier ministre assure qu’il a toujours agi selon les principes du parti. Ayant écrit plusieurs livres, animé des conférences et occupé des responsabilités, Mara entend laisser ces éléments parler en sa faveur. « Le parti Yelema souhaite garder chacun de ses militants, comme tous les autres partis. A fortiori ses responsables, dont certains membres fondateurs. Il fera tout pour cela, mais à l’impossible nul n’est tenu. La vie politique a ceci de particulier que des départs sont constatés, de même que des arrivées. Nous recevons les arrivées et déplorons les départs », regrette le chef du parti.

Alors que ses anciens camarades le soupçonnent de manoeuvre pour rester à la tête du parti au-delà des dix ans prévus, Mara annonce qu’il quittera « ce poste pour  continuer à militer au sein du parti, car personne n’est indispensable ».

Pour reconquérir d’autres militants, indispensables pour faire aboutir ses ambitions politiques, Yelema compte, selon son président, sur ses idées, ses principes et ses convictions. « Nous restons donc sur notre voie, sans aucune animosité envers qui que ce soit et avec la ferme ambition de réaliser le vrai changement au Mali », conclut-il. Mais cette sérénité affichée suffira-t-elle à contenir l’hémorragie ?

Démission du Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga

À quelques heures de l’examen d’une motion de censure du gouvernement déposée par la majorité et l’opposition , le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a démissionné, jeudi.

Le Premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maïga a présenté jeudi sa démission au chef de l’État Ibrahim Boubacar Keïta, qui l’a acceptée, selon un communiqué de la présidence.

La démission du  »Tigre », en poste depuis près de 16 mois, intervient à quelques heures de l’examen par l’Assemblée nationale d’une motion de censure du gouvernement déposée mercredi par des députés de l’opposition mais aussi de la majorité.

Il a présenté sa démission ainsi que celle de ses ministres, selon le texte. Le président IBK « a accepté la démission du Premier ministre et celle du gouvernement, et l’a remercié pour sa loyauté et son sens élevé du devoir », a précisé la présidence.

« Un Premier ministre sera nommé très prochainement et un nouveau gouvernement sera mis en place, après consultation de toutes les forces politiques de la majorité et de l’opposition », selon le communiqué.

La personnalité du Premier ministre cristallisait les critiques depuis plusieurs semaines, opposition, leaders religieux (Mahmoud Dicko, Mbouillé Haidara) réclamaient notamment son départ.

Zidane quitte le Real Madrid

L’entraineur francais a annoncé en conférence de presse qu’il ne prolongerait pas son contrat avec le club madrilène.

Zinédine Zidane ne sera plus l’entraineur du Real Madrid la saison prochaine. En conférence de presse surprise ce jeudi, il a annoncé: « J’ai pris la décision de ne pas poursuivre mon role avec le Real Madrid l’année prochaine ».

En deux saisons et demi à la tete des Merengue, Zizou a remporté neuf trophées. Il est notamment le premier entraineur la Ligue des champions trois années de suite.

Zuma démissionne sous la pression de l’ANC

Le président sud-africain Jacob Zuma a mis fin au suspense en annonçant mercredi sa démission, épilogue d’un combat féroce avec la direction de son parti, le Congrès national africain (ANC), qui a plongé tout le pays dans la crise.

Après une ultime bravade télévisée dans l’après-midi, le chef de l’Etat a annoncé en soirée qu’il obtempérait aux ordres de son parti, qui le menaçait d’un vote de défiance au Parlement.

« J’ai décidé de démissionner du poste de président de la République avec effet immédiat, même si je suis en désaccord avec la direction de mon organisation », a déclaré M. Zuma lors d’une allocution retransmise en direct à la télévision.

« J’ai servi le peuple d’Afrique du Sud de mon mieux », a-t-il ajouté, concédant toutefois ne pas avoir été « un parangon de vertu ».

Depuis son arrivée à la tête de l’ANC en décembre, le vice-président du pays, Cyril Ramaphosa, tentait d’obtenir un départ en douceur du chef de l’Etat, éclaboussé par les scandales, afin d’éviter une catastrophe électorale en 2019.

Mais il s’est heurté de front au refus de l’obstiné locataire de Union Buildings, dont le mandat n’expire que l’an prochain.

Grandes dates de Jacob Zuma qui a annoncé mercredi sa démission « immédiate » de la présidence sud-africaine.

Au bout de plusieurs jours de vaines tractations, la direction du parti s’est résolue mardi à prendre le taureau Zuma par les cornes en le « rappelant », ainsi qu’elle peut le faire pour tous ses membres « délégués » à un mandat gouvernemental.

Mais M. Zuma, qui n’a aucune obligation juridique de se soumettre aux ordres de son parti, a continué à jouer la montre, bien décidé à vendre chèrement sa peau.

Faute de réponse immédiate de sa part, l’ANC a pris les devants en annonçant à la mi-journée qu’il voterait jeudi au Parlement une motion de défiance contre le chef de l’Etat.

Ultimatum

« On procède avec la motion de défiance demain (jeudi) pour que le président Jacob Zuma soit démis de ses fonctions », a annoncé le trésorier du parti, Paul Mashatile, à l’issue d’une réunion à huis clos de son groupe parlementaire au Cap.

« La direction de l’ANC ne peut pas attendre au-delà d’aujourd’hui », a ajouté M. Mashatile.

Déterminé à en finir au plus vite, l’ANC a aussi annoncé que Cyril Ramaphosa serait élu vendredi matin par le Parlement pour succéder à Jacob Zuma. Sitôt investi, il prononcera ensuite en soirée le discours sur l’état de la nation dont son prédécesseur a été privé la semaine dernière pour cause de crise.

Lorsqu’il s’est invité deux heures plus tard sur la chaîne de télévision publique SABC pour un entretien en direct, tout le monde s’attendait à ce que le président annonce enfin sa capitulation.

Las ! Ultime bras d’honneur, M. Zuma a écarté la question de sa démission d’un revers demain pour dire toute sa rancoeur à l’endroit de la direction de l’ANC.

« J’ai trouvé très injuste que la question (de ma démission) soit posée », s’est-il plaint. « Je ne suis pas d’accord car il n’y a aucune preuve que j’ai fait quoi que ce soit de mal ».

Avec force détails, il a expliqué être convenu avec M. Ramaphosa de partir en douceur « après le mois de juin ». Mais, a-t-il affirmé, la nouvelle direction du parti lui ensuite assuré qu’une frange du parti refusait cet accord et qu’il devait partir plus tôt.

‘Pas d’accord’

« Je leur ai dit je ne suis pas d’accord avec votre approche , si vous voulez me rappeler, rappelez-moi », a-t-il raconté, « je trouve très étrange que mon parti me dise de partir parce qu’il y a un nouveau président à l’ANC, cette règle n’existe pas ».

La démission de Jacob Zuma a coupé l’herbe sous le pied de l’opposition, qui se réjouissait par avance de pouvoir, au Parlement, enfin bouter Jacob Zuma hors de la présidence.

Ces dernières années, ses députés ont déposé huit motions de défiance. Toutes ont systématiquement échoué, barrées par la majorité absolue de l’ANC.

Manifestation d’étudiants hostiles au président sud-africain Jacob Zuma, le 22 octobre 2015 à Johannesburg.

« Nous nous réjouissons avec tous les Sud-Africains que la longue et douloureuse décennie de la présidence Zuma arrive enfin à son terme », s’est félicité Mmusi Maimane, le chef de l’Alliance démocratique (DA), le principal parti d’opposition.

« M. Zuma a fait beaucoup de mal à notre pays  sous son règne, la corruption a fleuri au point de presque détruire notre pays », a-t-il ajouté, « ce sera pour toujours son honteux héritage ».

Coïncidence ou non, la police a mené mercredi sa première opération contre la sulfureuse et jusque-là intouchable famille Gupta, au cœur des scandales qui impliquent le président.

Cinq personnes ont été arrêtées et le luxueux domicile de la fratrie à Johannesburg perquisitionné, dans le cadre de l’enquête sur les détournements de fonds publics, a indiqué l’unité d’élite de la police sud-africaine (Hawks).

Tous devraient être présentés devant un tribunal jeudi. La page de l’ère Zuma semble bel et bien tournée.

Israël : la police recommande l’inculpation de Netanyahu pour corruption

Impliqué dans plusieurs affaires de corruption, le Premier ministre israélien a clamé son innocence ce mardi, excluant de démissionner.

« Ces recommandations n’ont aucune valeur juridique dans un pays démocratique », a déclaré Benjamin Netanyahu en réfutant toutes les accusations de la police.

La police israélienne a indiqué mardi 13 février avoir recommandé à la justice d’inculper pour corruption, fraude et abus de confiance le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a de nouveau clamé son innocence lors d’une allocution télévisée. La décision de mettre officiellement en examen l’homme de 68 ans dépend maintenant du procureur général Avishaï Mandelblit, qui pourrait mettre plusieurs semaines ou mois avant de trancher. Dans un communiqué, la police a assuré « qu’il existait suffisamment de preuves contre le Premier ministre pour l’inculper pour avoir accepté des pots-de-vin, pour fraude et abus de confiance ». Les médias israéliens avaient au préalable annoncé que la police avait recommandé l’inculpation du Premier ministre pour corruption dans deux affaires, après deux ans d’enquête.

Peu après, M. Netanyahu a pris la parole à la télévision pour confirmer sa mise en examen et a clamé son innocence. « Ces recommandations n’ont aucune valeur juridique dans un pays démocratique », a déclaré Benjamin Netanyahu en réfutant toutes les accusations de la police. Au cours de l’enquête, il n’avait cessé de répéter la même formule : « Il ne se passera rien parce qu’il ne s’est rien passé. »

Des dizaines de milliers de dollars de pots-de-vin ?

La première affaire qui est reprochée à Benjamin Netanyahu est d’avoir reçu des cadeaux, par exemple des cigares de luxe dont il est friand de la part de riches personnalités comme James Packer, milliardaire australien, ou Arnon Milchan, producteur israélien à Hollywood. Leur valeur totale a été chiffrée par les médias à des dizaines de milliers de dollars. La police a également estimé qu’il y avait corruption à propos d’un accord secret que M. Netanyahu aurait tenté de passer avec le propriétaire du Yediot Aharonot pour une couverture favorable de la part du plus grand quotidien israélien payant.

Netanyahu a été soupçonné à plusieurs reprises par le passé, sans être inquiété. À la tête du gouvernement depuis 2009, après un premier mandat entre 1996 et 1999, M. Netanyahu a dépassé les onze ans de pouvoir. Sans rival apparent, il battra le record de longévité de l’historique David Ben Gourion, fondateur de l’État d’Israël, si l’actuelle législature va jusqu’à son terme en novembre 2019. La ministre israélienne de la Justice Ayelet Shaked a déjà affirmé qu’un Premier ministre inculpé officiellement n’était pas obligé de démissionner.

L’ANC exige la démission de Zuma

Le Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir en Afrique du Sud, a décidé mardi de « rappeler » le président Jacob Zuma, qui jusqu’à présent s’accroche à son poste.

A l’issue d’une conférence de presse ce mardi l’ANC confirme avoir exiger la démission de Jacob Zuma. Mais contrairement à ce que la presse sud-africaine affirmait, le parti dément avoir fixé une date butoir pour le président Zuma. Après une réunion-marathon à huis clos de treize heures le lundi soir, la direction du parti au pouvoir, a acté le départ  du président Jacob Zuma. « Cela a pris treize longues heures, mais le Comité national exécutif (NEC) de l’ANC a décidé de rappeler Jacob Zuma de son poste de chef de l’Etat », a écrit le site d’informations du journal The Times.

Concrètement, l’ANC va lui adresser une lettre lui ordonnant de céder le pouvoir, après avoir rejeté la demande de Jacob Zuma de conserver son poste encore quelques mois, ont rapporté d’autres médias.

D’après le sécretaire général de l’ANC, Ace Magasule, Zuma devrait répondre à la décision. La direction de l’ANC a le pouvoir de « rappeler » tous ses membres délégués à une fonction gouvernementale, comme elle l’avait fait en 2008 pour le président Thabo Mbeki, qui avait obtempéré et accepté de démissionner.

Mais le chef de l’Etat n’est toutefois pas obligé d’accepter cette décision.

Dans ce cas, l’ANC peut alors décider de présenter devant l’Assemblée nationale une motion de défiance. Ce texte peut être adopté à la majorité absolue et contraindrait M. Zuma à partir.

 

Clap de fin pour Robert Mugabe !

Après une semaine mouvementée pour le Président nonagénaire, voilà, depuis quelques heures, que son sort est connu. Il vient de démissionner après 37 ans à la tête du Zimbabwe et affirme que cette décision est « volontaire ». Pour l’heure, c’est Emmerson Mnangagwa qui devrait reprendre le flambeau. À Harare, la population est euphorique.

Robert Mugabe vient de vivre ses dernières heures à la fonction suprême. La nouvelle est tombée par la voix du Président du parlement et s’est répandue comme une traînée de poudre. Alors que le Parlement statuait sur son sort, Robert Mugabe a préféré lui couper l’herbe sous le pied. « Moi Robert Gabriel Mugabe (…) remet formellement ma démission de président de la République du Zimbabwe avec effet immédiat », c’est ce  qu’à lu Jacob Mudenda, le président du Parlement. L’ancien homme fort du Zimbabwe déclare dans ce courrier qu’il « choisi volontairement de démissionner », en justifiant son choix par sa volonté d’assurer une passation de pouvoir sans heurts.

Seul contre tous

Suite au coup de force opéré par l’armée dans la nuit du 14 au 15 novembre dernier, le positionnement de cette dernière a été clair : elle soutient l’ex vice-président limogé Emmerson Mnangagwa. Un soutien de taille dont ne dispose pas Grâce Mugabe, désignée successeur de son époux au détriment de son successeur légitime – selon ce qui était prévu par Mugabe – et compagnon de route de longue date. Cette dernière est accusée d’avoir précipité la chute de son mari en raison de son ambition politique. Pire, son propre parti, le Zanu PF, au pouvoir depuis son accession à la fonction suprême lui tourne le dos, le démet de ses fonctions, moins d’une semaine après le début de ce qui s’apparente à un coup d’État.

Le retour en force du « crocodile »

Devancé par la désormais ex Première Dame du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa a vu ses plans de carrière réduit à néant lors de son limogeage, le 6 novembre dernier. À la suite de ce revers, qui a lancé le début de cette perturbation, il décide de fuir le pays. Certains pensent qu’il serait le commanditaire de ce coup d’État qui ne dit pas son nom. À la suite du limogeage de Robert Mugabe à la tête du parti, celui-ci a choisi d’y mettre à sa tête Emmerson Mnangagwa. Depuis l’indépendance du pays, en 1980, Mnangagwa a eu en charge de nombreux portefeuilles ministériels, la Défense et la Finance, pour ne citer qu’eux. Pour l’ancien fidèle de Mugabe, c’est un retour à la normale qui semble s’opérer, avec la prise du poste tant convoité.

Euphorie à Harare

Jacob Zuma ainsi que son homologue angolais, Joao Lourenço doivent se rendre ce soir au Zimbabwe pour aider le pays à trouver une issue à ce contexte politique. Pendant ce temps-là, à Harare, la capitale, depuis l’annonce de la nouvelle, brandissement du drapeau national, cris de joie, danses viennent rythmer la satisfaction des Zimbabwéens. Le plus vieux Président au monde, jadis héros de la libération, vient d’être poussé vers la porte de sortie après 37 ans à la tête du pays.

 

 

MNLA : Le porte-parole pour l’Europe démissionne

Les dissensions internes prennent corps au sein du fantomatique mouvement national pour la libération de l’azawad (MNLA ), par la vois e son désormais ex-porte parole de la branche européenne Moussa Ag Assarid qui vient de remettre sa démission au secretaire général Bilal Ag chérif. Cette démission survenue jeudi 28 avril n’a guerre étonné les milieux avertis, quand on sait que le l’ ex-représentant du mouvement, passait pour être un fervent partisan de la division du pays, et avait été écarté depuis la signature de l’accord d’Alger. Non content que le processus de la mise en œuvre soit une réalité, il claque la porte. Pour lui  » les idéaux et les objectifs sont abandonnés et réduits à  l’accord d’Alger-Bamako » à  ses dires « la dérive autocratique, clanique qui se profilait à  l’horizon depuis les accords de Ouagadougou s’est accentuée après la signature de l’accord et atteint son paroxysme lors du congrès qui vient de s’achever au cours duquel la moindre règle démocratique n’a été utilisé  ». II faut signaler que lors de la signature de l’accord d’Alger, il avait joué a la politique de la chaise vide. Dans un communiqué qu’il avait rendu public, il dénonçait une trahison de la part de ses compagnons. Selon lui, « le texte de l’accord signé par la CMA faisait une impasse totale sur les trois points essentiels » il s’agit surtout de la reconnaissance d’un statut politique, territorial et juridique spécifique de l’azawad, avec un mode de gouvernance adéquat induisant de larges compétences normatives, dans l’exploitation et la gestion du territoire, de ses ressources et en matière de sécurité. Interrogé sur da demission un cadre de la CMA éclare, « Moussa Ag Assid a pris sa décision c’est son choix on a rien dire. De toutes les façons, il s’était déjà  mis à  l’écart depuis la signature de l’accord ». Aujourd’hui le MNLA a choisi la voie du dialogue pour obtenir la paix et compte tenir cette ligne. « Son départ ne va pas affecter le mouvement car il ya beaucoup d’autres cadres qui sont plus déterminés et engagés à  obtenir la réussite de ce processus », conclut-il.

Basketball dame : la démission d’Hervé Coudray

C’’est dans la matinée de ce mardi 28 juillet dans la salle de réunion de la Fédération Malienne de Basketball (FMB) que s’est tenue la conférence de presse sur la démission d’Hervé Coudray à  la tête de l’équipe nationale senior dame. Présidée par Me Jean Claude Sidibé, président de la FMB, la conférence s’est articulée principalement sur les différentes raisons de la démission du technicien français. Selon le président de la FMB, les raisons invoquées par Hervé Coudray sont entre autres, la modification du stage de Can, le retard de salaire, le refus de la signature de la convention portant sur le double rôle d’Hervé Coudray avec la Fédération Française de Basketball (FFB) etc. Me Jean Claude Sidibé expliquera que le bureau fédéral était depuis plusieurs mois déjà  en désaccord avec les choix de l’entraineur sur les 16 joueuses de la liste notamment Hamchetou Maà¯ga. Quant à  la modification du Stage de Can, Me Sidibé expliquera que les équipes adverses à  Can n’étant pas de taille, la FMB a donc trouvé mieux d’effectuer les stages sur place à  Bamako. Il avouera que C’’est également dans le souci de réduire les dépenses du département en charge du sport car dira-t-il, chaque voyage coute 50 millions à  l’Etat. Une des raisons principales qui expliquent la modification du lieu de stage est selon Me Sidibé, la convention que la FFB lui a adressée pour signature. Ladite convention porte sur la double fonction d’Hervé Coudray qui serait à  la fois l’entraineur d’un club de Can et celui des aigles. « Dans la convention, il est dit qu’Hervé Coudray est un entraineur national. Entant que tel, il a l’obligation de donner la priorité au club de Can au détriment de l’équipe nationale du Mali » a lancé le président de la FMB avant de déclarer sur un air dégoutant que : « C’’est grave ça! Et on veut que J’accepte cela. La colonisation n’est pas finis terminée il semble. » Quant au retard de salaire dont a évoqué Hervé Coudray dans sa lettre de démission transmise à  la FMB, Me Jean Claude Sidibé expliquera que rien n’en est car il assure avoir versé la somme de 7 500 euros au technicien français. On rappelle qu’Hervé Coudray percevait un salaire mensuel de 4500 euros soit 3 millions de Fcfa. Comme solution de rechange, la FMB a décidé de confier le rôle du technicien français à  son adjoint Amara Traoré qui sera secondés par Oumar Sidya et Boubacar Diallo. « Il a désormais la charge de nous trouver douze grandes guerrières. J’ai foi qu’il remplira cette tâche avec succès » a conclu le président de la FMB. Aucune poursuite ne sera engagée des deux côtés.

Sondage : Plus de 91% des Maliens contre la démission de Moussa Mara

Le sondage d’opinion en question s’est déroulé les 26, 27 et 28 mai sur un échantillon de 1360 individus répartis entre les quartiers de Bamako. La particularité de ce sondage est le fait d’avoir associé des journalistes lors de la phase de terrain. Ce sondage intervient dans un contexte o๠le pays est mouvementé après la visite du premier ministre à  Kidal. Cette visite on connait la suite, a occasionné le déclanchement de la guerre entre les groupes armés et l’armée malienne. A la grande déception des Maliens, la ville de Kidal tombe une fois de plus dans les mains des groupes armés. « Cette situation est diversement appréciée au sein des politiciens et de la population malienne. Tandis que que certains félicitent le premier ministre et son gouvernement? Par contre d’autres demandent la démission du chef du gouvernement. Pour notre part, nous avons effectué un sondage d’opinion auprès de la population afin d’avoir leur avis sur les différentes questions concernant la situation de Kidal », a expliqué l’ingénieur statisticien. +91% de maliens contre la démission de Mara Au total, cinq questions ont été traitées. Ces questions peuvent se résumer comme suit: « Vu ce qui est arrivé à  Kidal, le premier ministre doit-il démissionner ou non ? » ; « En prenant en compte ce qui est arrivé à  Kidal, quelle appréciation faites-vous du travail du premier ministre Moussa Mara depuis sa nomination? » ; « En observant les récents développements de la crise, selon vous, la France est-t-elle neutre, aide le Mali ou bien aide le MNLA? » « Quel est votre niveau de satisfaction sur le travail de la force Serval? » « Quel est votre niveau de satisfaction sur le travail de la MINUSMA? ». Il ressort des résultats de l’étude que plus de 91% de la population veulent que le Premier Ministre reste à  sa place ; 8,1% pensent qu’il doit démissionner et 0,7% n’ont pu donner de réponses à  cette question. Pour le statisticien, il est clair que la quasi-totalité de la population veut que le premier reste à  sa place. « Sur cette question, l’opinion des hommes est la même que celle des femmes dans chacune des deux catégories. Plus de 90% veulent que le Moussa Mara reste à  sa place », révèle t-il. De même pour le niveau de formation, on note que quelque soit le niveau de formation, au moins 88% de la catégorie ne veulent pas de la démission du premier ministre. Sur la deuxième question qui est « En prenant en compte ce qui est arrivé à  Kidal, êtes-vous satisfaits ou non du travail du premier ministre Moussa Mara depuis sa nomination? » 89,8% de la population se disent satisfaits du travail du premier ministre depuis sa nomination alors que 8,4% se disent non satisfaits de son travail (1,8% n’ont pu donner de réponse à  cette question). De manière générale, la population est donc satisfaite du travail de premier ministre depuis sa nomination. En observant les variables (Homme, Femme) et le niveau de formation, on s’aperçoit que quelque soit la catégorie choisie, au moins 83% sont satisfaits du travail du premier ministre depuis sa nomination. Rôle de la France Sur cette autre question « En observant les récents développements de la crise, selon vous, la France est-t-elle neutre, aide-t-elle le Mali ou bien aide-t-elle le MNLA? », les avis sont partagés avec une tendance générale qui se confirme. 15,4% de la population pensent que la France est neutre; 10% pensent que la France aide le Mali et 70,8% pensent que ce pays aide le MNLA. Cette tendance est confirmée par niveau de formation et par sexe. Quelque soit la catégorie choisie, au moins 68,6% de la population pensent que la France aide le MNLA alors que moins de 17% pensent qu’elle aide le Mali. Concernant la satisfaction de la population sur le travail de la force Serval, il ressort des résultats que 81,7% de la population ne sont plus satisfaits du travail de la force serval, seulement 16,1% en sont satisfaits. La population qui applaudissait la force serval, n’est plus sur la même longueur d’onde que cette force aujourd’hui. Concernant la Munisma 67% ne sont pas satisfaits de son travail contre 29,3% qui en sont satisfaits. De manière générale, on conclut que la population n’est plus satisfaite du travail des forces étrangères.

RCA: Djotodia parti, retour mitigé de l’espoir

Vendredi 10 janvier. Après avoir démenti quelques heures plus tôt la rumeur faisant état de sa démission, le président de la transition centrafricaine annonce qu’il renonce » au pouvoir pour permettre à  son pays de sortir de la crise qui dure depuis quelques semaines et a déjà  fait des milliers de morts. Dès la fin du sommet de N’Djamena (Tchad) Djotodia a pris la direction du Bénin, dans un avion affrété par la présidence tchadienne. Dans ce pays, il ne sera guère dépaysé, y ayant vécu des années et épousé une béninoise. Après la fête, les interrogations Quelques minutes après l’annonce par RFI de l’information, c’est d’abord la peur , le sentiment le mieux partagé à  Bangui. C’est la débandade, les commerçants ferment boutique, les parents ramènent leurs enfants à  l’intérieur des maisons. Mais ce sentiment est de courte durée. S’en suivront rapidement des scènes de liesse, mais elles ne sont pas très nombreuses. Pour la plupart des centrafricains, « tant que la Séléka est en ville et armée, ce n’est pas encore la joie. C’est juste le soulagement… » dira Hippolyte à  un journaliste de l’AFP. Pas vraiment entendu parler de la Séléka, même si quelques exactions ont encore eu lieu ça et là . On se surprend donc, dans les rues de Bangui, de Bossangoa et d’ailleurs, à  espérer. Un nouveau président dans 15 jours, situation encore tendue Pour mener les consultations et doter le pays d’un nouvel exécutif, un homme aura la tâche difficile. Il s’agit de Alexandre-Ferdinand Nguendet, président du Conseil national de transition, qui assure l’intérim. Les parlementaires disposeront de quinze jours pour trouver un successeur à  Michel Djotodia, mais les parrains de la région et la France les poussent à  choisir au plus vite. Plusieurs noms circulent à  Bangui, mais il est encore trop tôt pour déterminer celui qui sera chargé de mener le pays à  de nouvelles élections. En attendant, il faut trouver une solution au problème sécuritaire. De nouvelles violences et des pillages ont eu lieu ce week-end en plusieurs points de la capitale. Les ressortissants étrangers, et particulièrement ceux de confession musulmane, continuent de fuir le pays, o๠ils continuent d’être pris à  partie par les populations. Les chrétiens ne sont pas non plus à  l’abri. Dans l’église évangélique des Frères, devenue un camp de réfugiés, Pierrot, lui, ne veut plus entendre parler de cohabitation. « Ils viennent nous demander pardon avec des armes dans le dos. Les musulmans balancent des grenades dans les maisons. Ils ont incendié ce matin mon domicile », grogne ce diplômé en linguistique recyclé en couturier. Dans le centre de santé qui jouxte le site de l’église, à  16 heures, le personnel avait déjà  recensé 36 blessés et 8 morts, certains touchés par des éclats de grenade dans l’enceinte même de l’hôpital. Le président par intérim Nguendet semble vouloir faire évoluer la situation. Il a prononcé le soir même de son retour de N’Djamena, un discours solennel à  la Nation, appelant chacun à  déposer les armes. Il s’est ensuite rendu dimanche au tribunal de grande instance de Bangui, o๠la Cour constitutionnelle de transition en manteaux d’hermine a pris acte de la démission de son prédécesseur et l’a chargé de procéder à  la nomination de son successeur. Puis, il a rendu visite aux 150.000 déplacés entassés depuis un mois à  l’aéroport M’Poko, leur garantissant la sécurité et les appelant à  rentrer chez eux.

Centrafrique : démission du président Michel Djotodia

Le Président de la transition centrafricaine, Michel Djotodia ne démissionnera pas, avait démenti la présidence par la voix de son porte-parole, Kodegue Guy Simplice, lorsque l’info circulait il y a quelques jours. Annoncé pour hier, c’est finalement aujourd’hui que les premiers responsables de la RCA ont présenté leur démission. Les chefs d’Etat de la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique Centrale (CEEAC) étaient réunis depuis hier en sommet extraordinaire à  N’Djamena pour évoquer son départ. Les tractations se sont tenues jusqu’à  4 heures, entre les membres du Conseil national de transition centrafricain (CNT), des proches du chef de l’Etat centrafricain issus de l’ex-rebellion Séléka qui a pris le pouvoir à  Bangui en mars, et des représentants de milices antibalaka, hostiles à  Michel Djotodia, président par intérim auto-proclamé depuis le 24 mars 2013. La communauté internationale reproche au président de ne pas avoir mis fin aux violences inter religieuses et aux exactions dans son pays. Aujourd’hui, l’objectif est de rétablir l’ordre dans le pays et d’organiser le plus rapidement possible des élections qui permettront de rétablir la paix. Aux cris de « Djotodia démission », plusieurs milliers d’habitants de Bangui manifestaient vendredi aux abords du quartier de Boy-Rabe, non loin de l’aéroport, sous la surveillance de soldats français et de la force africaine (Misca). En début d’après-midi, au moins quatre chars français de type Sagaie ont pris position près du palais présidentiel à  Bangui. Le camp De Roux, o๠est cantonnée la garde de M. Djotodia depuis le début de l’opération française Sangaris le 5 décembre, se trouve non loin du palais présidentiel et de nombreuses armes lourdes y sont entreposées.

Boubeye quitte la Ruche: à qui profite le crime?

Moins de 15 jours après la désignation de l’un de ses concurrents, Dramane Dembelé, comme porte étendard du parti majoritaire pour l’élection présidentielle de 2013, Maiga quitte le navire, un désaveu cinglant pour le choix qui a été fait. Sera t’il pour autant candidat ? La question mérite d’être posée, tant le parcours de cet ancien journaliste est tortueux. Nommé directeur de la sécurité d’Etat en 1993, ce n’est qu’un lot de consolation pour Boubeye, qui rêvait déjà  d’un destin ministériel. Pourtant, ce natif de Gao réussira à  faire de ce poste stratégique un instrument d’influence o๠il a pu déployer ses talents de manipulateur au service du Président Alpha Oumar Konaré (AOK). Remake de 2002 ou de 2007? Appelé au gouvernement de Mandé Sidibé en 2000, SBM obtient le portefeuille de la défense. Habile, il renforce ses réseaux au sein de la grande muette ainsi qu’en Algérie, pays auquel sa famille est liée. C’’est fort de certains soutiens et ayant une haute estime de lui même, que Boubeye se lancera un an plus tard dans la course à  la candidature de l’Adema pour la présidentielle de 2002. Première bataille, première défaite. Grâce à  des moyens financiers plus conséquents, Soumaà¯la Cissé, alors super-ministre de l’équipement, des transports et de l’urbanisme est choisi par les militants de la Ruche. A partir de là , Boubeye le stratège déroule le plan concocté avec son patron AOK. Après l’éviction de l’ancien Président du parti, Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK), C’’est au tour de Soumaà¯la d’être trahi par son « frère Sonra௠», qui soutient ouvertement l’indépendant Amadou Toumani Touré (ATT). Ses efforts ne seront pas récompensés, car ATT devenu président s’en méfiant comme la peste, le mettra au placard pendant 5 ans. Il faut trouver là  l’une des raisons qui pousse SBM en 2006, à  l’encontre de la décision de son parti qui soutient le président sortant, de se porter candidat à  la présidentielle de l’année suivante, sous la bannière de son association les Amis de Soumeylou Maiga (ASMA). Avec seulement 1,47% des voix, Boubeye n’arrive que 6ème, et se trouve logiquement exclu de l’Adema. Il y reviendra plus tard, avant qu’ATT ne lui confie le portefeuille des affaires étrangères, 1 an avant sa chute. Le parcours de Boubeye est si tortueux, que d’aucuns s’interrogent sur sa stratégie pour 2013 : sapage de l’intérieur au service d’un autre candidat, ou nouvelle candidature ? Un camouflet pour Dramane Dembelé Comme d’autres candidats aux primaires de la Ruche, Boubeye a mal vécu d’être écarté au profit d’un autre militant, pour beaucoup « trop peu expérimenté pour relever les défis auxquels le Mali est confronté ». La désignation de Dramane Dembelé par la commission des bons offices en avaient surpris plus d’un, car il ne remplissait pas certains des critères énoncés par cette dernière, notamment la « stature nationale et internationale ». Le candidat de l’Adema n’est en effet connu que des militants du parti, en particulier ceux de la commune VI du District de Bamako o๠il réside. Cet ancien directeur de la géologie et des mines (2000-2005) pourra t’il tenir tête à  des concurrents redoutables comme IBK, ancien Premier ministre ou Soumaila Cissé, ancien président de l’UEMOA ? Le défi est de taille, voire même insurmontable, comme certains Adémistes le laissent déjà  entendre. Boà®te de Pandore Homme de réseaux, connu à  l’international, Boubeye n’a pas pour autant une réelle assise populaire au Mali (voir score 2007), « mais ses capacités manœuvrières en font un personnage incontournable sur la scène politique malienne », selon un diplomate en poste à  Bamako. Pour beaucoup, sa démission du comité exécutif de l’Adema préfigure son entrée dans la bataille. Elle annonce aussi une nouvelle désunion au sein du premier parti politique malien, anéantissant ainsi les chances de son candidat. Elle suscite aussi des interrogations. Et si l’ancien ministre avait tout simplement ouvert la boà®te de Pandore ? Qui seront les prochains partants ? A quel grand candidat le départ de Boubeye va t’il profiter ? « l’inimitié avec Soumaila Cissé, d’une part, et Modibo Sidibé, d’autre part, ne laisse pas beaucoup de choix. s’il n’est pas candidat, il fera campagne au sein de l’Adema pour IBK, ancien président du parti, avec qui il partage un tropisme algérien. s’il est candidat, il le soutiendra lors du second tour », avance un Adémiste de la première heure. Compte tenu du poids électoral limité du stratège Boubeye, l’option 1 serait sans doute la plus judicieuse. Dougoutigui

Dernière journée de travail pour Benoît XVI

C’’est une journée historique que ce jeudi au Vatican. Pour la première fois depuis des siècles, un pape quitte sa charge de son vivant. Après avoir annoncé sa renonciation, le 11 février dernier, Benoà®t XVI s’en ira ce soir en laissant une Eglise Catholique bouleversée par sa décision et qui devra se choisir un autre chef d’ici la fin avril, pour la Pâques. Pour « le bien de l’à‰glise » Les chrétiens du monde entier étaient là  hier sur la place Saint Pierre pour la dernière audience générale du Pape. Plus de 150 000 personnes ont pris part à  ce dernier rendez-vous plein d’émotion, pendant lequel Benoà®t XVI est revenu sur les raisons de sa décision et sur le futur. Agé de 85 ans, Joseph Ratzinger, souverain pontife, chef de l’à‰glise catholique depuis huit ans, a renoncé (et non démissionner, ndrl) à  sa charge pour des raisons de santé. Il avait déclaré lors de l’annonce de sa décision ne plus « se sentir capable » d’assumer ses responsabilités. « J’ai pris cette décision en pleine conscience de sa gravité et de sa rareté mais aussi avec une profonde sérénité d’esprit », a déclaré Benoà®t XVI. Même si la surprise et l’incompréhension suscitée par cette annonce ne se sont pas tout çà  fait dissipée, les catholiques du monde entier ont apporté leur soutien à  celui qui aura désormais le titre de « pape émérite ». Aimer l’à‰glise, a dit le pape, C’’est « avoir le courage de faire des choix difficiles et dans l’angoisse, en ayant toujours à  l’esprit le bien de l’église et pas soi-même » a encore déclaré le Pape avant de présenter ses adieux. Dernière journée à  la Curie Le programme de ce jeudi est empreint de solennité. En fin de matinée, les cardinaux de la curie, qui participeront à  l’élection de son successeur, adresseront à  portes closes un dernier salut au pape sortant. A 17 heures, ce dernier quittera le Vatican à  bord d’un hélicoptère pour se rendre à  Castel Gandolfo, la résidence d’été des papes à  une trentaine de kilomètres de Rome. Benoà®t XVI, une fois sur place, saluera brièvement la foule depuis le balcon de la villa, qui donne sur la petite place de Castel Gandolfo. Ce sera sa dernière apparition publique en tant que pape. Enfin, à  20 heures, le dernier acte. C’’est à  ce moment précis que prendra effet officiellement la renonciation du pape. Les gardes suisses montant la garde devant le porche de Castel Gandolfo lèveront le camp. l’ex-pape prendra alors comme titre officiel «Sa Sainteté Benoà®t XVI, pape émérite». Pendant la période dite du «siège vacant», C’’est le cardinal camerlingue qui assurera officiellement l’interrègne. Cette lourde tâche incombera au fidèle secrétaire d’à‰tat de Joseph Ratzinger, le cardinal Tarcisio Bertone.

Benoît XVI démissionne

Le Souverain Pontife, âgé de 85 ans, affirme ne plus avoir « les forces » de la diriger en raison de son « âge avancé ». Cette annonce a été faite dans une salle du Palais Apostolique lors d’un consistoire au Vatican pour la canonisation de martyrs d’Otrante. Et ce sont des chaà®nes de télévision italiennes qui les premières ont annoncé l’information, très vite reprise dans le monde entier. Il est vrai que C’’est un évènement rarissime qui s’est produit une seule fois auparavant. Unique précédent dans l’histoire de l’Eglise, Célestin V avait abdiqué de sa fonction peu après avoir été sacré en 1294. Il avait vécu en ermite jusqu’à  sa désignation comme pape, et ne se sentait pas prêt à  assumer ce rôle dans l’à‰glise. Le Vatican et le monde pris de cours La démission de Benoit XVI prendra effet à  20H00 (19H00 GMT), le 28 février prochain. Commencera alors la période de « sede vacante » (siège vacant), a indiqué, le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi. Un nouveau pape sera désigné « pour Pâques », a-t-il précisé ensuite lors d’une conférence de presse convoquée à  la hâte au Vatican. Le père Lombardi a admis que « le pape nous a pris un peu par surprise, en outre un jour férié pour le Vatican ». Selon lui, le pape a « saisi l’occasion qu’un grand nombre de cardinaux étaient réunis à  Rome » pour le consistoire. « La plupart n’en avaient pas été informés à  l’avance », a assuré le père Lombardi. Le doyen des cardinaux Mgr Angelo Sodano a parlé de « coup de tonnerre dans un ciel serein ». Les réactions des chefs d’Etat n’ont pas tardées non plus à  tomber. En Italie, qui abrite le micro-Etat du Vatican, le chef du gouvernement sortant Mario Monti s’est dit « très secoué par cette annonce inattendue ». Le président français François Hollande a qualifié la décision du pape d' »éminemment respectable ». L’Allemagne pays d’origine du cardinal Joseph Ratzinger a exprimé son « respect » et sa « gratitude » envers le pape « pour avoir mené l’à‰glise comme il l’a fait pendant huit ans ». Un pontificat perturbé, un Pape fatigué Josef Ratzinger devenu Benoà®t XVI se retirera après son départ dans un monastère situé dans l’enceinte du Vatican. Il a accédé à  la tête de l’Eglise catholique le 19 avril 2005 à  l’âge de 78 ans après avoir régné près d’un quart de siècle sur la Congrégation pour la doctrine de la Foi. Très conservateur, il a été confronté dès le début de son règne à  une cascade de scandales scandale d’abus pédophiles dans le clergé, la crise la plus profonde de l’à‰glise contemporaine. L’an dernier, il a également dû faire face à  l’intérieur du Vatican à  un scandale de fuites de documents confidentiels, qui a conduit à  la condamnation de son propre majordome, Paolo Gabriele: un symptôme des mécontentements et des divisions dans la Curie, et une trahison personnelle qui avait beaucoup affecté Joseph Ratzinger. Un départ annoncé ? Même si les premières réactions sont à  la surprise face à  cette décision, on se souvient que Benoit XVI en avait évoqué l’éventualité en 2010. Dans un livre interview intitulé « Lumières du monde », le pape avait évoqué la possibilité d’une démission au cas o๠il ne se serait plus senti en état de continuer. Répondant au journaliste allemand Peter Seewald, Benoà®t XVI avait affirmé qu’un pape « a le droit et, selon les circonstances, le devoir de se retirer » s’il sent ses forces « physiques, psychologiques et spirituelles » lui échapper. Il a donc tenu promesse en déclarant ce lundi 11 février être « parvenu à  la certitude que (ses) forces, en raison de l’avancement de son âge (« ingravescentem aetatem » en latin), ne sont plus aptes à  exercer de façon adéquate le ministère » de pape et évêque de Rome. Un nouveau pape devrait être désigné «pour Pâques», le 31 mars, un conclave devant être organisé dans les 15-20 jours suivant la renonciation du pape.

« La démission du Premier ministre malien ne doit pas nous poser des difficultés particulières »

Depuis son pied-à -terre de Koudougou, o๠il a pris part à  la commémoration du 52e anniversaire de l’indépendance du Burkina, le président du Faso, Blaise Compaoré, par ailleurs médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, a tenu à  se prononcer sur les récents évènements au Mali. « Nous avons d’abord été inquiets, comme l’ensemble de la Communauté internationale, parce que le processus qui a conduit au départ du Premier ministre n’a pas suivi les règles de droit », a-t-il indiqué. Une situation qui n’a cependant pas surpris le médiateur. Car « si vous vous souvenez, J’ai eu plusieurs fois à  attirer l’attention du monde sur le manque de cohérence, de visibilité dans les choix politiques de l’Etat malien. Cela pouvait bien sûr conduire à  des situations plus graves que celles que nous avons pu vivre ces derniers jours », a-t-il ajouté. Fort heureusement le pire a été évité. Et pour le chef de l’Etat, il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour la suite de la médiation. « Les contacts que nous avons toujours eus avec le président Dioncounda indiquent que le président malien est entièrement disposé à  travailler avec nous sur le processus de paix que nous conduisons. Donc je ne pense pas que nous allons avoir des difficultés particulières », foi de médiateur. Mais pour Blaise Compaoré, sa préoccupation a toujours été le répondant du côté de Bamako. « Je me dis que ce qui était difficile était de ne pas savoir avec qui discuter à  Bamako. Je crois que C’’est ce qui a causé le plus de problèmes », ce qui explique que le président du Faso fonde ses espoirs sur le nouveau Premier ministre, Diango Cissoko. « Nous espérons que cette fois-ci le droit constitutionnel a indiqué l’homme qui doit être à  la tête des orientations pour ce dialogue avec les mouvements rebelles », a souhaité le président du Faso. Sur le rôle de la communauté internationale dans la résolution de la crise malienne, Blaise Compaoré s’est voulu clair. « Nous attendons que les Nations unies clarifient la place de la Communauté internationale qui, pour nous, doit être aux côtés du Mali », a-t-il indiqué.

De la Nasa à Kati, la chute de Cheick Modibo Diarra

De la planète Mars à  la planète Terre, la chute aura été rapide et surtout brutale pour le désormais ancien premier ministre, Cheick Modibo Diarra. l’astrophysicien a dû présenter sa démission ainsi que celle de son équipe dans la nuit du lundi dernier après avoir été arrêté par des militaires sur ordre du capitaine Sanogo. Ironie du l’histoire, M. Diarra est contraint à  démissionner par ceux la même qui l’ont mis sur le piédestal après le coup d’Etat du 22 mars. l’homme cristallisait à  lui seul toutes les critiques, même de celles de ceux qui lui vouaient estime et admiration. En quelques mois à  la primature, il a progressivement dilapidé son capital sympathie. On lui a reproché de s’être emmurer dans sa tour d’ivoire avec gestion en solo des affaires. Conséquence, il est devenu la tête de Turc d’une bonne partie de l’opinion nationale, voire internationale. Comme l’attestent les propos du capitaine Sanogo ce mardi à  la télévision nationale, selon lesquels, Cheick Modibo Diarra « n’avait aucun égard pour le peuple, ne reconnait pas l’autorité du président de la République, voyage sans rendre de compte à  personne». Selon le chef de l’ex-junte, beaucoup de Maliens se sont rendus à  Kati, o๠se trouve ses quartiers, pour exprimer leur ras-le -bol face aux errements de l’ex- PM. C’’est le cas du groupe Yèrèwolo ton qui, selon des indiscrétions, lui en voulait à  mort ces derniers jours tout comme le collectif des patriotes qui était, avec d’autres regroupements comme les commerçants détaillants de la tendance Jeamile Bittar, à  l’aéroport de Bamako-Sénou le lundi dernier pour l’empêcher de voyager. « Cheick Modibo Diarra voulait fuir. Les Américains ont filé beaucoup d’informations à  Kati sur ses manœuvres malsaines », affirme sur un ton amer, un responsable du collectif des patriotes, très introduit auprès des militaires. Les organisations pro putsch sont restées de marbre après sa démission. Un signe sans doute révélateur de leur divorce d’avec l’ancien premier ministre de « pleins pouvoirs ». Le fait que Cheick Modibo Diarra n’ait pas entrepris cette démarche de plein gré n’a apparemment eu aucun impact négatif sur la suite des événements. Les Maliens ont paisiblement vaqué à  leurs occupations depuis 48heures sans que personne ne s’exprime réellement contre ce départ forcé. A l’international également, la démission de M. Diarra n’a pas semblé émouvoir outre mesure. La France, les Etats-Unis, l’Union africaine etc. ont implicitement exprimé leur satisfaction à  travers des déclarations de principe tout en condamnant la manière. La CEDEAO, par exemple qui n’était pas en de très bons termes avec l’homme de la Nasa. l’organisation sous-régionale, à  l’issue de son dernier sommet à  Abuja, avait réitéré dans ses recommandations l’interdiction faite aux dirigeants de la transition de se présenter à  l’élection présidentielle à  venir. Un avertissement à  peine voilé à  Cheick Modibo Diarra qui avait affiché ses ambitions. Ainsi se referme sur un échec la première manche sur terre pour Cheick Modibo Diarra. Jouera-t-il une seconde manche pour sauver la face ?

VIDEO: Nous avons « facilité » la démission du Premier ministre, dixit le Capitaine Sanogo

Le Capitaine Amadou Haya Sanogo et ses hommes sont de nouveau intervenus dans la vie de la Nation. Alors que le Mali peine à  sortir de la crise politico-sécuritaire qui afait suite au coup d’à‰tat de mars dernier. Cheick Modibo Diarra a dû démissionner de son poste de Premier ministre de la Transition après avoir été interpellé par des militaires se réclamant de Kati. Dans le journal télévisé de ce mardi 11 décembre, le chef de l’ex-junte donne ses explications sur les derniers événements et sur les raisons qui les ont motivés.

Adresse à la Nation du Président Traoré

Mes chers compatriotes, Chers partenaires et amis du Mali. Dans la nuit du lundi au mardi 11 décembre 2012, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra a annoncé sa démission ainsi que celle de son gouvernement. Cette démission m’a été formellement remise par écrit, J’en ai pris acte et je l’ai acceptée. Je voudrais saluer ici Cheick Modibo Diarra pour les services rendus à  la Nation, pour ses qualités d’homme ainsi que pour notre collaboration. En ce qui me concerne, J’aurai tout entrepris pour éviter une crise ouverte au sommet entre le Président et le Premier ministre, parce que le seul objectif qui vaille C’’est le Mali et le seul sacrifice qui vaille, C’’est le sacrifice consenti pour les intérêts supérieurs du Mali. Si la démission du gouvernement à  la suite de celle du Premier ministre est une pratique orthodoxe en démocratie, je voudrais vous rassurer sur la conscience aigà¼e que J’aie des urgences du pays et de vos attentes en raison du préoccupant enjeu de sécurité globale et de la nécessaire continuité dans la gestion des affaires publiques. Dans les vingt quatre heures, le Mali connaitra son nouveau Premier ministre et son nouveau gouvernement d’ici la fin de la semaine. Mes chers compatriotes, Les événements que nous vivons impliquent forcément un nouveau report de la date des concertations nationales. Ces assises, dont nous ne pouvons pas faire l’économie, ont pour but, vous le savez, de mettre en dialogue les forces vives de notre nation pour dégager une vision partagée et un consensus sur les voies et moyens de sortie de crise. J’ai personnellement veillé à  ce que, dans leur préparation, ces assises restent dans le cadre de la Constitution. Et C’’est pour permettre une approche plus inclusive et plus transparente que nous avions fait reporter leur tenue. Force est cependant de constater qu’en dépit de ces mesures, il n’a pas régné au sein des parties prenantes, ni la sérénité, ni l’humilité, ni l’esprit constructif sans lesquels ces concertations nationales ne sauraient que diviser davantage les acteurs de la vie nationale au lieu de les unir. Les organes, dont la création a été proposée, avaient pour but de drainer vers le même but toutes nos capacités et toutes nos volontés positives. Certains dont la commission nationale aux négociations seront mis en place incessamment. Je mesure aussi l’urgence d’une feuille de route traduisant d’abord un consensus sur ce que nous devons faire immédiatement, avec qui, comment et quand, et donnant ainsi des gages à  nos partenaires ainsi que plus de légitimité à  leur accompagnement. Car ne nous y trompons pas ; le Mali n’est pas une à®le perdue aux confins des océans, le Mali ne peut pas vivre seul. Nous sommes membre à  part entière de la Communauté des nations et tenus par là  même à  remplir nos contrats. Concernant la feuille de route nous sommes déjà  très avancés et l’attente de la Communauté internationale trouvera une réponse à  la mesure de l’urgence. Et pour prévenir de futurs désagréments, et ayant tiré toutes les leçons, J’ai décidé de mettre en place une équipe plus légère mais plus inclusive pour la tenue d’assises ayant les mêmes objectifs mais sans la conflictualité que nous avons tous déploré ces derniers jours. Chers partenaires et amis du Mali, Je voudrais réaffirmer ici la pleine conscience des Maliennes et des Maliens de leur situation particulière et de leurs responsabilités envers les autres peuples du monde et réitérer les requêtes que nous avons envoyées à  la CEDEAO, à  l’UA, à  l’UE et aux Nations unies de même que celles spécifiques envoyées à  la France et aux Etats Unis d’Amérique. Nous souhaitons plus que jamais que le CONOPS (Concept d’opération stratégique) élaboré par la CEDEAO et adopté par l’UA permette au Conseil de sécurité de prendre rapidement une résolution autorisant le déploiement des forces africaines et amies du Mali. Je voudrais également réaffirmer notre ouverture au dialogue avec tous ceux qui préalablement renoncent à  toute idée d’indépendance et d’autodétermination et à  toute velléité d’atteinte à  la laà¯cité de notre république. Mais chacun sait, qu’il n’y a pas de dialogue possible avec le terrorisme, le crime organisé, les narco trafiquants. C’’est pourquoi le volet militaire pour la sortie de crise, parce qu’il est incontournable doit être préparé avec autant de détermination et de célérité. Mes chers compatriotes, Nous devons nous préoccuper de l’image que nous renvoyons aux autres. Nous sommes un pays en crise certes, je suis le Président d’un pays en crise certes, vous êtes les citoyens d’un pays en crise certes, et de surcroà®t une crise multiforme et lourde de périls. Mais le Mali éternel doit demeurer parce que le sursaut est non seulement possible mais impératif de notre part à  tous et à  toutes : le peuple et chaque citoyen, l’armée et chaque soldat, les hommes, les femmes, les jeunes et les vieux. Si nous ne constituons pas dès aujourd’hui la chaà®ne sacrée de l’entente et de la cohésion nous resterons seuls, face à  notre tragédie. Je voudrais vous rappeler ici ce que J’avais déclaré le 29 juillet dernier et je cite : « Mes chers compatriotes Il y a un temps pour tout ! Il y a un temps pour la politique politicienne, un temps pour les ambitions personnelles, pour les intérêts individuels et corporatistes, un temps pour les querelles partisanes. Mais aujourd’hui, aujourd’hui, C’’est le temps de la mobilisation, de toutes et tous pour sauver notre pays en danger. C’’est le temps du dépassement et de l’oubli de soi… Il s’agit de faire du Mali notre seule priorité. Il s’agit de ne plus perdre de temps dans les polémiques stériles… Il s’agit de se focaliser sur l’essentiel, c’est-à -dire notre intégrité territoriale et notre démocratie… Ce que notre attachement à  notre pays, à  notre intégrité territoriale, à  l’unité de la Nation nous commande aujourd’hui, ce que les populations du Nord, nos compatriotes qui souffrent le martyr, ce que nos centaines de réfugiés et de déplacés nous demandent aujourd’hui, C’’est d’être unis et solidaires devant l’adversité… » Fin de citation. Alors unissons nous pour sauver notre patrie, unissons nous pour préserver notre démocratie. Unissons nous aussi derrière notre armée, qui malgré les difficultés du moment et les hoquets de l’histoire, s’est résolument engagée à  accompagner loyalement le pouvoir civil de transition dans l’accomplissement de sa mission. Mes chers compatriotes, Je suis l’un de vous, je suis parmi vous, à  votre écoute et attentif à  toute solution pour le Mali. Je n’ai pas la prétention d’être le berger et vous un troupeau. Ma foi en ce grand pays est inébranlable. Car je sais que la patrie prévaudra et qu’entre nous à  tous les niveaux, dans toutes les couches il y a toujours davantage de compassion pour cette terre meurtrie et plus de passion pour un Mali prévisible et apaisé. Vive le Mali un, indivisible et laà¯que. Que le Tout puissant nous inspire et nous protège. Je vous remercie

Cheick Modibo Diarra a jetté l’éponge

Il y a « certainement » été aidé par l’ex-junte dont le chef, le capitaine Amadou Haya Sanogo, l’avait « reçu » quelques heures auparavant dans ses quartiers à  Kati. Cheick Modibo Diarra, nommé le 17 avril, dans la foulée du coup d’Etat du 22 mars, a rendu sa démission et celle de son gouvernement. Des bagages débarqués de l’avion «Moi Cheik Modibo Diarra, je démissionne avec mon gouvernement», a déclaré C.M. Diarra lors d’une brève allocution à  l’Office de radio-télévision du Mali (ORTM) sans donner d’explication à  sa décision. l’air grave et les traits tirés, Diarra a simplement remercié ses collaborateurs et souhaité bonne chance à  «la nouvelle équipe». Cheik Modibo Diarra devait s’envoler lundi soir pour Paris afin d’y passer un contrôle médical. Il s’apprêtait à  se rendre à  l’aéroport quand il a appris que ses bagages avaient été débarqués de l’avion. Selon son entourage, le salon officiel par lequel il devait transiter à  l’aéroport était pris d’assaut par des hommes en armes. Il décida donc de rester à  son domicile o๠il a été arrêté. Selon le porte-parole de l’ex-junte malienne qui a fait brièvement arrêté le Premier Ministre dans la nuit du lundi à  mardi, un nouveau chef du gouvernement sera nommé «dans les prochaines heures» par le président Dioncounda Traoré. Bakary Mariko a également démenti ce mardi matin tout «coup d’Etat», reprochant au désormais ex-Premier Ministre de ne pas avoir agi en «homme de devoir» face à  la crise au Mali mais en fonction d’«un agenda personnel». Une hydre à Â…deux têtes Ce nouvel épisode dans le feuilleton malien laisse plutôt perplexe, en particulier les observateurs internationaux. Pour l’instant, aucune réaction officielle n’a été enregistrée de la part des « amis » du Mali, tous ceux qui de près ou de loin interviennent dans la recherche de solutions à  la grave crise politico-sécuritaire que connaà®t le pays. Les opposants au Premier Ministre ont maintes fois manifesté pour exiger sa démission, estimant qu’il ne servait pas au mieux les intérêts du pays et qu’il tenait un double langage en ce qui concerne la gestion de la situation au Nord du pays et la reconquête du nord sous contrôle islamiste depuis presque 10 mois. Ces derniers devraient donc voir d’un bon œil cette éviction. Les réactions parmi la population sont moins tranchées. Pour la majorité, cet épisode ne fera que plomber une situation déjà  particulièrement difficile. M. Coulibaly, chauffeur de taxi, estime que « décidément les politiciens n’ont rien à  faire du peuple. Sinon, ils s’occuperaient de nos problèmes au lieu de s’entre-déchirer ». Ce sentiment semble être le mieux partagé, tant les Maliens sont las des rebondissements de cette crise. « Que Sanogo arrête le Premier Ministre alors que tout le monde a dit dans ce pays que C’’est son allié, je ne comprends plus rien » affirme un jeune cadre d’ONG sous couvert de l’anonymat. En effet, Cheick Modibo Diarra, dont les rapports ont longtemps été tendus avec le Président de transition, était présenté comme proche de l’ex-junte. Cependant, de nombreuses informations ont fait état, ces dernières semaines, de divergences de vue entre les deux hommes, au point que beaucoup prédisaient le « débarquement » de Cheick Modibo Diarra de l’attelage qui dirige la Mali. Une chose est sûre, cette nouvelle donne ne vient pas simplifier la situation déjà  compliquée que vit le pays. Du trio à  la tête de l’Etat depuis le mois d’avril dernier, il ne reste que deux personnalités qui ne sont pas réputées s’apprécier. Le Premier ministre qui sera nommé dans les heures prochaines par Dioncounda Traoré aura-t-il la légitimité refusée à  son prédécesseur ? Le pouvoir que se dispute les « autorités de transition » va-t-il basculer du côté de Koulouba(ou de ce qu’il en reste) ? l’hydre malienne est-elle en train de se dévorer?

Crise malienne Mali : le Premier ministre Cheick Modibo Diarra affirme qu’il ne démissionnera pas

« Je ne démissionnerai pas. Si je dois démissionner, à  qui je dois remettre ma démission ? Parce que l’accord-cadre (de Ouagadougou) dit que le président (intérimaire) ne peut pas accepter ma démission », a déclaré M. Diarra dans cet entretien avec Africable, une chaà®ne de télévision basée à  Bamako. Cet accord signé le 6 avril entre l’ex-junte qui avait renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré et la médiation ouest-africaine avait prévu la remise du pouvoir aux civils, un président et un Premier ministre de transition. « La deuxième chose, c’est que je suis un enfant de ce pays, le Mali qui m’a tout donné. Et quand ce pays me confie une tâche, tant que je resterai debout, je ne vais jamais démissionner », a ajouté M. Diarra, en poste depuis le 17 avril. Cette déclaration de Cheick Modibo Diarra a lieu au lendemain du retour à  Bamako du président de transition Dioncounda Traoré, après deux mois passés à  Paris suite à  une agression le 21 mai dans la capitale malienne par une foule hostile. Contesté Dioncounda Traoré doit décider s’il maintient à  son poste Cheick Modibo Diarra, astrophysicien de renommée internationale mais qui est de plus en plus contesté. Dans un virulent communiqué publié mardi, le Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (F, qui regroupe 140 partis politiques dont l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema) du président Dioncounda Traoré, syndicats et organisations de la société civile, avait demandé la démission de M. Diarra. Le FDR, qui s’était opposé au coup d’Etat du 22 mars, lui reproche de n’avoir « aucune stratégie » pour libérer le Nord du Mali occupé depuis quatre mois par des groupes islamistes alliés à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). « C’est moi le chef du gouvernement qui propose une équipe au président. J’ai déjà  en tête l’architecture de la future équipe. Evidemment des gens qui ont des moyens et qui n’aiment pas le gouvernement, (ont le) droit d’utiliser leurs moyens pour payer (des) journaux pour faire du lobbying », a-t-il précisé. Reconquête et élections « On m’a confié une responsabilité, celle de diriger ce pays pendant la transition, de reconquérir le Nord, d’organiser des élections crédibles, transparentes pour qu’il n’y ait pas de conflits post-électoraux », affirme Cheick Modibo Diarra. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao) a donné jusqu’au mardi 31 juillet aux autorités de transition pour former un gouvernement d’union nationale qui ait, en particulier, la légitimité de demander une intervention militaire pour combattre Aqmi et ses alliés dans le Nord, ce que n’a jamais fait M. Diarra.

Mali : le front anti-putsch réclame la démission du Premier ministre

Le Premier ministre malien et son gouvernement ont désormais du souci à  se faire : ils viennent de perdre le soutien du front anti-putsch dont les partis membres ont la majorité à  l’Assemblée nationale. Et ce sont des mots très durs qui sont prononcés contre Cheik Modibo Diarra et de son équipe. Immobilisme, improvisation, pilotage à  vue,incompétence, la charge est vraiment forte ! Les principaux partis politiques anti-putsch, réunis au sein du FDR, Front uni pour la démocratie et la république, insistent : plus de trois mois après son installation, l’actuel gouvernement ne fait que du surplace. Il n’y a pas de véritable plan d’action pour libérer le nord du pays, pas de véritable stratégie pour sortir de la crise au Sud, poursuivent ceux qu’on peut aujourd’hui appeler des opposants déclarés au gouvernement. Pourtant, le Premier ministre malien a récemment publié une « feuille de route ». « La feuille de route ? C’’est un plan d’action, sans aucune vision politique et stratégique », peut-on lire dans le 4ème paragraphe de la déclaration du FDR dont des responsables se disent prêts à  engager un bras de fer avec le Premier ministre. Reste que cette sortie coà¯ncide avec l’envoi à  Paris d’une délégation malienne pour rencontrer le président Dioncounda Traoré. D’après nos informations, il s’agit notamment, d’organiser son retour à  Bamako.

La lettre de démission d’ATT

« En ce moment critique de l’histoire de notre pays, qu’il me soit permis d’avoir une pensée profondément douloureuse pour les populations des régions de Tombouctou, Gao et Kidal, en particulier mes amis les enfants qui souffrent du fait de l’occupation inacceptable de cette partie de notre territoire. A la suite de l’élection du président de la République en Avril 2007, les Maliennes et les Maliens m’ont renouvelé leur confiance. En application des dispositions de l’article 37 de la Constitution du 25 février 1992, J’ai pris fonction le 08 juin 2007 pour un mandat de cinq (05) ans. Dans le prolongement des acquis de mon mandat précédent, J’ai consacré toute mon énergie et toute mon imagination à  la satisfaction exclusive des besoins essentiels de mes compatriotes et à  la réalisation d’un Mali émergent. Aujourd’hui, il ne me revient pas de dresser le bilan de mes deux quinquennats. Les historiens s’en chargeront. Toutefois, depuis quelques mois, notre pays est en proie à  des convulsions sur le triple plan sécuritaire, politique et social. Cette situation a atteint son paroxysme les 21 et 22 mars 2012, lorsqu’une violente mutinerie de la garnison militaire de Kati m’a mis dans l’impossibilité d’exercer mes fonctions de président de la République. C’’est pourquoi, dans l’intérêt supérieur de mon pays, J’ai l’honneur de demander qu’il vous plaise de recevoir ma démission et, subséquemment, de constater la vacance de la présidence de la République conformément à  l’article 36, alinéa 2 de la Constitution susvisée. Ce faisant, J’adresse mes sincères remerciements à  toutes les Maliennes et à  tous les Maliens qui m’ont fait confiance, m’ont accompagné durant le temps que J’ai passé à  la tête de l’Etat et qui continuent d’œuvrer pour le rayonnement d’un Mali éternel. Enfin, je demande pardon à  toutes celles et à  tous ceux qui ont pu souffrir du fait des actes que J’ai posés, sans intention de nuire, durant mes deux mandats. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération très distinguée. Amadou Toumani Touré