Les think thanks africains face aux défis contemporains

Du 9 au 11 mai, s’est tenue à Rabat la deuxième édition du sommet des think thanks africains. Trois jours durant de nombreux experts représentant des think thanks africains et d’ailleurs ont échangé sur le rôle et l’avenir de ces centres de réflexion.

« Approfondir l’expertise et renforcer la durabilité : les défis contemporains des think thanks africains ». C’est autour de ce thème que se sont tenus, les travaux de la deuxième édition du sommet des think thanks africains à Rabat. Trois jours durant (9-11 mai) de nombreux experts représentant des think thanks africains et d’ailleurs ont échangé sur le rôle et l’avenir de ces centres de réflexion. « Ce sommet nous offre l’opportunité unique de définir une nouvelle dynamique pour le développement de l’Afrique » a relevé Karim El Aynaoui, directeur général de l’OCP Policy Center, think thank marocain qui organise l’évènement avec l’Université américaine de Pennsylvanie. Invité à s’exprimer lors de l’ouverture du sommet, l’ancien président du Nigéria Olusegun Obasanjo s’est attardé sur le sujet de l’intégration régionale de l’Afrique. Énumérant en ce sens de nombreux défis qui se posent au continent, il s’est dit persuadé qu’ils peuvent être relevés grâce à l’apport des think thanks. « L’Afrique dispose des meilleurs think thanks au monde » assure-t-il. Avant d’ajouter que ces derniers doivent « par la création de nouvelles directives contribuer de manière analytique à un changement positif du continent ». Pour y arriver, celui que l’on surnomme ‘’Baba’’, préconise aux Think Thanks de « travailler » avec les gouvernements nationaux et les sociétés civiles afin de converger vers le développement. « Les think thanks sont indispensables à la réalisation du plan africain 2063 » affirme t-il.
Plus de financement pour de meilleurs résultats
L’importance de ces centres n’est donc plus à démontrer. Néanmoins, les défis ne manquent pas. Le financement notamment. Comment assurer la viabilité des Think Thanks sans financement ? Conscients des difficultés auxquelles ces entités sont confrontées , les experts ont réclamé un meilleur accompagnement des bailleurs. « Le financement est irrégulier, insuffisant et inégalement réparti entre les États. Les think tanks africains dépendent de la communauté internationale. Les gouvernements doivent voir leur importance et leur accorder le minimum de financement » souligne Obasanjo. James McGann de l’université de Pennsylvanie a recommandé aux think thanks de créer une communauté afin qu’ils puissent d’une « voix unifiée » communiquer avec les bailleurs de fonds et ainsi faciliter leur accès au financement. « Sans financement, pas d’experts haut de gamme », a-t-il ajouté.


Changer le business model
Afin de donner plus de visibilité à leurs études, McGann, qui édite annuellement un classement des think thanks à travers le monde, à proposer d’en finir avec le modèle académique qu’il estime « dépassé ». « Personne ne lit les livrables, le modèle est obsolète. De nouvelles idées doivent émerger, nous devons changer le business model pour profiter des nouvelles technologies » plaide-t-il.