Le JUPREC : activiste pour la cause des femmes

Entre le 25 novembre et le 10 décembre 2017, le projet JUPREC (Justice, Prévention, Réconciliation) issu du consortium constitué par « Avocats sans Frontières », l’École nationale d’administration publique du Canada et le CECI a mené 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre. Des rencontres d’échange, des débats pour sensibiliser les communautés sur le danger que représentent ces violences.

Ces deux dates symboliques marquent pour la première, la journée de lutte contre les violences basées sur le genre et la seconde la déclaration universelle des droits de l’Homme. Des dates choisies par les responsables du projet JUPREC pour mettre l’accent sur le lien entre ces violences et les droits de l’Homme. Car, « ces violences constituent effectivement des violations de droit de l’Homme », selon Madame  Maïmouna Dioncounda Dembélé, responsable Violence basée sur le genre du projet JUPREC.

L’objectif de ces 16 jours d’activisme est de permettre une large sensibilisation du public et surtout au projet de « redoubler d’effort dans nos actions de mobilisation pour justement faire le maximum de bruit sur les questions de violence basées sur le genre. Pour que cela ne soit plus tabou. Il faut pouvoir en parler sur la place publique afin que les communautés reconnaissent que ces actes de violences existent et qu’elles ont des conséquences sur les foyers. » Une prise de conscience qui aura pour effet de faire partager la conviction que « les hommes et les femmes sont différents, mais égaux », note Madame Dembélé.

Impliquer les communautés

Parmi les stratégies qu’il utilise pour atteindre le maximum de personnes, le JUPREC organise des discussions éducatives dans les communautés afin de prévenir les violences basées sur le genre.  Elles sont complétées par des séances de renforcement des capacités des acteurs de la justice.

L’assistance juridique et judiciaire est, aussi, octroyée pour lutter contre l’impunité qui constitue, selon les responsables du projet, l’une des causes de la perpétuation de ces violences. Pour atteindre ses résultats, le projet procède également au partage de bonnes pratiques à l’issue des causeries. Mis en œuvre depuis 2014, le projet JUPREC a sensibilisé les communautés et les leaders religieux sur les enjeux et les conséquences des violences basées sur le genre et sur « le besoin d’un rapport égalitaire entre homme et femme comme des sujets de droits à respecter. » Au total dans six régions du Mali (Bamako, Sikasso, Ségou, Tombouctou, Gao et Kidal), 40 jeunes des organisations de la société civile ont été formés, 36 débats éducatives, quatre conférences publiques, une soirée culturelle et trois compétitions de football ont eu lieu.

Je suis Onu Femmes ! Tu es Onu Femmes ! Nous sommes Onu Femmes !

« Je suis Onu Femmes ! Tu es Onu Femmes ! Nous sommes Onu Femmes ! » C’’est le slogan de la nouvelle entité des Nations Unies pour les femmes à  Bamako lancée ce jeudi au centre international de conférence. Un projet ambitieux il faut le dire, et qui accompagne la Politique Nationale Genre du gouvernement malien, voté en Novembre 2010. La cérémonie était présidée par Mme le Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé, de la ministre de la promotion de la femme, Mme Konaré Mariam Kalapo et la Coordinatrice du système des Nations Unies au Mali, Mme Mbaranga Gasarabwe. Le défi de la promotion du genre au Mali, constitue l’un des objectifs du millénaire pour le développement et qu‘il faut réaliser au Mali. Une politique à  mener en prenant en compte les aspects socio-culturels, en y intégrant les femmes de la ville comme les femmes rurales. Les nombreuses associations féminines qui sont venues participer au lancement de l’agence ont réitéré leur engagement à  cet égard. Onu femmes est opérationnel depuis Janvier 2011 au Mali et pour sa directrice Pays, Mme Rachelle Mian, les missions clés d’Onu Femmes s’appuient sur plusieurs mandats spécifiques : – Le renforcement des processus gouvernementaux et politiques sur l’égalité des sexes – l’Appui aux partenaires nationaux – Le droit des femmes et des filles – La cohérence avec les travaux du système des Nations Unies A cela s’ajoute, l’autonomisation économique des femmes, l’entreprenariat féminin ou encore la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Pour Mbaranga Gasarabwe, Coordinatrice résidente du système des Nations Unies au Mali, «Â  Aucun pays ne peut réaliser les OMD sans puiser davantage dans la force des femmes, l’industrie des femmes et leur sagesse. En effet, là  ou les femmes ont accès à  l’éducation supérieure, à  de bons emplois, à  la terre, à  d’autres biens, la croissance nationale et la stabilité sont garanties ». l’une des missions clés d’Onu femmes, est donc la pleine participation des femmes à  la vie sociale, aux décisions politiques et la promotion du leadership féminin. Dans son sketch, la troupe Nyogolon, célèbre au Mali, a illustré ce propos avec une scène de ménage, o๠l’homme, doit laisser partir sa femme, en formation, chose qui lui déplait, mais qu’il finira par accepter avec le lobbying de ses proches. Une approche qui met en relief la complémentarité hommes-femmes, avait souligné Rachelle Mian, lors d’un entretien. Il faut pour mener cette politique du genre, prendre en compte les valeurs du pays, insiste la Directrice Pays. Un fonds d’appui aux initiatives des femmes Quant à  la ministre de la promotion de la femme, le Dr Kalapo, elle a souligné que le mandat d’Onu femmes allait de pair avec les orientations nationales en matière de genre et d’égalité des sexes. Pour Mme le Premier ministre, le gouvernement fonde beaucoup d’espoir sur cette nouvelle entité et la mobilisation des ressources pour soutenir le projet d’Onu femmes. Elle a ainsi lancé un appel aux partenaires techniques et financiers, pour la mise en place d’un fonds d’appui aux initiatives des femmes, un fonds spécifique qui viendrait compléter ceux déjà  alloués aux efforts de microfinance. Onu femmes a été accueilli ce jeudi avec enthousiasme par les femmes de la société civile du Mali. Notons à  la cérémonie, la présence de l’ancienne ministre de la promotion de la femme, Mme Maiga Sina Damba, a qui un hommage particulier a été rendu pour les efforts entrepris dans la promotion de la femme au Mali. Des jeunes ont ensuite délivré des messages à  la salle, en scandant le slogan : « Je suis Onu Femmes, tu es Onu Femmes, nous sommes Onu femmes ! ». Un moto repris en C’œur par les femmes, le tout accompagné par l’Ensemble Instrumental National du Mali.

Journée de la Femme : L’égalité pour toutes les maliennes

Plein emploi et travail décent Cette année, le décor de la cérémonie change. Ce n’est plus au Palais de la culture ou au Centre international de conférence de Bamako que les femmes se rassemblent, mais plutôt se sont elles mobilisées sur l’Avenue du Mali, au coeur de Bamako, pour rendre hommage au président de la République Amadou Toumani Touré, et saluer les actions menées par gouvernement en faveur des femmes et des enfants maliens. Le Mali, depuis 1994, célèbre la Journée Internationale de la Femme tous les 8 mars. C ‘est une occasion pour le gouvernement, la société civile et les partenaires au développement de rendre hommage à  la femme à  travers un thème bien défini. Cette année, C’’est la « Promotion d’un accès Egalitaire pour les Femmes au Plein Emploi et à  un Travail Décent » qui a été défini. La promotion de la femme au Mali La commémoration du 8 mars consiste à  rendre hommage aux Maliennes pour leur rôle dans le processus de développement socio-économique et culturel du pays. Elle vise surtout à  sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur la situation des femmes au Mali afin d’améliorer leur statut à  travers la promotion de l’équité Homme/Femme. Les efforts entrepris par les autorités et leurs partenaires ont permis d’avoir des résultats remarquables. On peut citer l’augmentation du nombre des femmes dans les instances de prise de décisions et leur émergence au niveau de certains postes stratégiques tels que : Secrétariat général de ministères (3 femmes/ 24hommes) Secrétariat général du gouvernement (1), femmes ministres (6/ 23 hommes). Ce n’est pas tout : on compte 3 femmes parmi les contrôleurs de services publics contre 27 hommes. Au niveau la sécurité et la protection civile, on enregistre la nomination de 2 femmes générales etc.) ; Egalité politique ? Sur le terrain politique, les élections en 2007 ont vu une meilleure participation des femmes aux échéances électorales. Une femme était candidate à  la présidentielle et 250 autres aux élections législatives contre 150 en 2002 avec un taux de 31,04%). Les candidatures féminines ont bénéficié de précieux soutiens, notamment lors de l’élaboration de leurs projets de développement. Dans le domaine des activités génératrices de revenus, on assiste de plus en plus à  une spécialisation de femmes en agriculture à  travers la FENAFER et l’augmentation du nombre de femmes entrepreneures avec l’apparition du réseautage dans la filière. On constate aussi que le taux de participation des femmes aux foires nationales, sous-régionales et régionale s’est accru. Un thème actuel Si le thème retenu à  l’échelle planétaire est « Accès et Participation des femmes et des Filles à  l’Education, la Formation, la Science et la Technologie », il a été décliné de façon plus simple au Mali : « Promotion d’un Accès Egalitaire pour les Femmes au Plein Emploi et à  un Travail Décent ». En clair, il s’agit de mettre en place des stratégies pour garantir un emploi à  toutes les femmes et à  tous les hommes. Mais, il s’agit surtout d’offrir un travail décent à  toutes les femmes, pour leur permettre d’obtenir un revenu suffisant et bénéficier d’une protection sociale appropriée afin qu’elles soient capables de prendre en charge leur vie, y compris leur vie professionnelle. Pour offrir un travail décent aux populations, des mesures ont été prises tant sur le plan international que national.