OpenAi Mali : enquête sur une arnaque

Attrayante essentiellement par ses taux de retour sur investissements assez juteux, l’entreprise OpenAi Mali E-Commerce Général Sarl a réussi à duper en six mois plusieurs dizaines de Maliens. Comment s’est-elle implantée ? Qui est derrière l’escroquerie ? À combien s’élève le montant de l’escroquerie ? Enquête.

Hamidou D. (55 ans) a eu un Accident cérébro-vasculaire (AVC). Oumou G. (19 ans) ne va plus à l’école, traînant un sentiment de honte. La honte, c’est Zoumana T, 26 ans, qui l’exprime le mieux. « Comment arriverai-je encore à lever la tête devant les membres des sept familles voisines que j’ai convaincu de s’inscrire sur OpenAi Mali ? Ils ont investi tout leur patrimoine dedans. Des millions… », se morfond le jeune homme.

D’âges, sexes et profils professionnels différents, ils sont des centaines de Maliens à avoir vu disparaître leurs économies dans ce que l’on peut appeler l’une des plus grosses arnaques au Mali. Avec des conséquences inquiétantes pour certains. « Il y a des victimes qui sont tellement touchées par l’affaire qu’elles montrent des signes de troubles mentaux. On envisage de les amener consulter des psychologues », confie Soungalo Sanago, le Porte-parole du Collectif des victimes d’OpenAi Mali.

Depuis le lundi 20 mars, date à laquelle la supercherie a commencé à animer les débats sur les réseaux sociaux, le mystère s’épaissit. Mais plus l’enquête avance, plus les victimes ne cessent de se déclarer. Et les sommes perdues sont souvent colossales.

Selon les premières estimations recueillies tant bien que mal par le Collectif, qui essaie de réunir des témoignages dans différentes localités du Mali, ce sont près de 700 000 personnes qui ont perdu un montant de plus de 50 milliards de francs CFA dans l’escroquerie. Ces chiffres sont très difficiles à recouper et il est possible qu’ils soient surévalués.

« On estime que seulement une portion des victimes a été recensée. D’autres ont encore honte de se déclarer », fait savoir Domo Djiguiba, Trésorier du Collectif. Le responsable présumé des opérations d’OpenAi Mali à son siège, un certain Mamadou Barry, et ses collaborateurs, ne donnent plus de nouvelle depuis le week-end du 18 au 19 mars. Leurs téléphones sont aussi injoignables. Au moins deux commissariats, dépêchés par les tribunaux des Communes I, IV et V du District de Bamako, sont à leur recherche. « La justice malienne dispose des services techniques et scientifiques pour traquer tous les délinquants », a assuré le 22 mars sur Mikado FM Mamadi Tounkara, Substitut du Procureur de la Commune IV.

Pyramide de Ponzi

Dans son bureau à Badialan 1, Soungalo Sanago se remémore le jour où il s’est inscrit sur OpenAi Mali E-Commerce Général Sarl, qui se présente comme une société de commerce général, prestation de services, import-export et de distribution de produits, avec un numéro d’Immatriculation national (31709194223265M) et un Certificat d’identification fiscale (083396104K).

« C’est une connaissance qui m’a parlé d’OpenAi et de ses avantages. J’ai longtemps hésité avant de m’inscrire sur la plateforme, mais quand j’ai entendu qu’ils faisaient des publicités sur l’ORTM et qu’ils nous ont montré des documents certifiés par l’État Malien, j’ai eu confiance en l’entreprise et je me suis inscrit », raconte-t-il. L’affaire, florissante au début, Soungalo, « pensant bien faire », partage le bon plan avec ses amis, qui eux aussi embarquent des proches dans l’opération.

La stratégie s’est relevée être un montage financier frauduleux appelé la Pyramide de Ponzi, qui fait miroiter des taux de rendement très élevés à des investisseurs pour un risque très faible. L’offre, alléchante, consiste à générer des revenus pour les anciens investisseurs grâce aux apports financiers des nouveaux arrivants.

La plaquette publicitaire d’OpenAi Mali fait rêver. Par exemple, pour un investissement de 1 000 à 200 000 francs CFA, on peut gagner de 20 à 4 000 francs par jour. De ce dernier montant à 500 000 francs, de 5 000 à 12 500 francs par jour, de 500 001 à 1 million de francs CFA, de 15 000 à 30 000 francs et ainsi de suite jusqu’à 6% par jour de son investissement pour un placement de 5 à 10 millions de francs CFA sur la plateforme. Un profit qui ne demande en plus qu’à faire la promotion de certains produits se trouvant sur le site. Tout semble donc augurer d’un investissement à la fois fructueux et sans danger.

« Ce n’est pas que nous voulions de l’argent facile, comme le racontent certains. Nous avons vu une bonne opportunité et nous l’avons saisie. D’autant qu’elle est offerte par une entreprise qui selon nous dispose de documents légaux », se défend Mamadou Racine Diallo, le Président du Collectif, qui a regroupé et poussé les victimes à intenter des actions en justice.

Inexistante

Au départ de l’affaire OpenAi Mali, il y a un dénommé Amadou Coulibaly, un employé de commerce de 25 ans domicilié à Bamako, au quartier Hippodrome, peut-on lire sur sa pièce d’identité numéro 08332/3èmeA, délivrée le 16 septembre 2022 à Bamako, dont Journal du Mali a eu une copie. Selon les statuts de l’entreprise, dont nous avons aussi un exemplaire, il est indiqué qu’il est l’unique associé d’OpenAi Mali, société au capital social fixé à 1 million de francs CFA à sa création, le 3 octobre 2022.

Pour inciter les gens à s’inscrire sur sa plateforme, quelques jours après l’entreprise présente sur un groupe WhatsApp un certificat d’immatriculation qui lui aurait été délivré par la Direction du Guichet unique de création d’entreprises de l’Agence pour la promotion des investissements au Mali (API-Mali). Le document, sur lequel on peut apercevoir une signature et un cachet d’un département de l’API, s’est révélé être « un faux », en croire une source à l’API-Mali, selon laquelle l’entreprise est inexistante dans leur base de données.

« Elle n’a pas été créé officiellement. J’en veux pour preuve par exemple le numéro NINA, qui ne répond pas à la base de codification. Il commence par 3 au lieu de 1. Aussi le numéro du registre de commerce, qui commence par « MA » au lieu de « Ma ». Le code également est inapproprié « B » au lieu de « A » », explique notre source. Des enquêteurs se sont présentés à l’API et notre source assure que tous les éléments prouvant que c’était des faux ont été fournis.

Pour convaincre ceux qui rechignent encore à croire en son affaire, OpenAi Mali multiplie les manœuvres. Elle loue un local au quartier d’affaires de Hamdallaye ACI, puis se lance dans une campagne de publicité. La société débloque 522 000 francs CFA pour trois séquences de publicité à la Télévision nationale, l’ORTM, les 14 et 18 février, ainsi que le 15 mars 2023, après le JT de 20h. La facture de la télévision, qui circule sur les réseaux sociaux, a été confirmée par une source interne. Ensuite, l’entreprise a misé sur la publicité dans la rue.

Au Mali, où le taux de chômage est estimé à 6,5% (Ministère de l’Économie et des finances, février 2023), plusieurs jeunes s’adonnent à la recherche de gain sur des plateformes en ligne. Surtout depuis la floraison des jeux de paris sportifs dans le pays. L’entreprise OpenAi Mali a d’autant plus réussi à duper les gens qu’elle s’est servi du nom de la société étasunienne OpenAI, spécialisée dans l’intelligence artificielle. Sauf qu’il s’est avéré que la société fondée en 2015 par Elon Musk et Sam Altman n’a rien à voir avec celle du Mali. Les activités diffèrent, les logos également. Les escrocs ont aussi réussi à faire croire qu’ils étaient en partenariat avec des plateformes de commerce en ligne (Amazon, Allegro), dont les logos sont visibles sur leur site.

Méfiance

Ce qui aurait du susciter la méfiance à l’égard de l’entreprise est, selon des spécialistes en entreprenariat, qu’elle ne faisait pas de virements bancaires concernant les commissions. Pas de réels services ou de produits à distribuer, pas de produits consommables par les gens hors du système, les seuls moyens de gagner de l’argent étaient de pousser des gens à s’inscrire et à faire des tâches au sein de la plateforme.  En outre, au contraire de certaines plateformes de paris sportifs, où pour faire un dépôt sur son compte les opérateurs téléphoniques envoient à l’utilisateur un code, avec OpenAi Mali le dépôt se faisait en transférant l’argent sur le numéro de la société comme si l’on faisait un transfert normal.

« Souvent, ce n’est pas que les gens n’ont pas conscience qu’une affaire comme OpenAi Mali peut tourner en arnaque, mais ils se disent toujours qu’ils ont le temps de se sauver avant que ça ne chavire. En oubliant que les initiateurs de ces entreprises peuvent fuir à tout instant sans crier gare », commente un spécialiste en entreprenariat.

« À l’heure où on parle de Mali kura, que l’État malien permette qu’une entreprise de ce genre vienne abuser des citoyens de la sorte sur son territoire, c’est à contresens », juge le porte-parole des victimes, qui portent leurs espoirs sur la justice pour récupérer leurs investissements.

Centre du Mali : Après la reconnaissance des exactions, quelles actions ?

Pour la première fois depuis le début des opérations  anti-terroristes de l’armée dans le centre du pays, il y a trois ans, un ministre de la Défense admet l’implication de militaires dans des exactions contre des civils. 25 Peuls arrêtés  par les FAMAs à Nantaka et Kobaka, dans la région de Mopti, le 13 juin,  auraient été exécutés. Une enquête a été ouverte. Qu’y aura-t-il après ?

25 morts. C’est le  nombre de civils peuls  découverts dans trois fosses communes à Nantaka et Kobaka, le 15 juin, dans la région de Mopti. Les premières allégations des associations peules Tabital Pulaaku et Kisal ont vite attiré l’attention. Le ministre de la Défense a, dans un premier temps, nié toute implication des forces armées maliennes, avant de se raviser. Si cette tragédie est au devant de la scène aujourd’hui, d’autres accusations et enquêtes sont restées jusque-là sans suite.

Que s’est-il passé ?

« En réalité, le 13 juin, l’armée a traversé le fleuve à partir de Mopti. Quelques véhicules et des camions. Ils ont encerclé le village de Nantaka, qui est dans le même secteur que Kobaka. Ils ont fait du porte à porte et arrêté tous les hommes, avant de les transporter dans leur base, non loin de là », raconte Abdarahmane Diallo, Secrétaire administratif de l’association peule Tabital Pulaaku. Il dénonce  ce qu’il qualifie de « tentative d’épuration ethnique » et non de lutte contre le terrorisme.  « Quand ils sont  arrivés  à leur base, les hommes des autres ethnies : Sonrhai, Tamacheq, Bozo, ont été libérés, mais ils ont gardé au moins 25 Peuls. Le lendemain de la fête, le vendredi, ils les ont exécutés et enterrés à la va vite dans une petite forêt, dans trois fosses », accuse-t-il.

Les habitants d’un hameau à proximité, ayant entendu des  coups  de feu, se sont rendus sur les lieux et ont découvert trois  fosses contenant respectivement 13, 7 et  5 corps. « Au moment où je vous parle, l’armée s’en prend à tout Peul dans le centre. Que ce soit dans le Delta, à Koro ou à Douentza, c’est exactement la même chose. On ne cherche même pas à savoir ce que vous avez fait », s’indigne Abdarahmane Diallo.

L’envoi par le ministre de la Défense d’une mission conduite par le chef d’État-major général des Armées a abouti à un communiqué, le 19 juin, qui confirme « l’existence de fosses communes impliquant certains personnels FAMAs dans des violations graves ayant occasionné la mort d’hommes à Nantaka et Kobaka, dans la région de Mopti ». Tiena Coulibay instruit en même temps au Procureur militaire d’ouvrir une enquête et « réitère sa détermination et sa ferme volonté à lutter contre l’impunité », engageant les FAMAs au strict respect des Droits de l’Homme.

Flambée de réactions

Les réactions des organisations de droits de l’homme et de la communauté internationale n’ont pas tardé. Deux jours après, le Canada, les États-Unis et l’Union Européenne ont exprimé leur profonde inquiétude face à ces « exécutions extrajudiciaires ». « Les États Unis restent profondément préoccupés par la détérioration de la situation au Mali et dans la région du Sahel », indique le communiqué du Département d’État. Quant à l’Union Européenne, elle « salue l’ouverture de l’enquête judiciaire et  l’engagement des autorités maliennes, au plus haut niveau, à lutter contre l’impunité ».  La MINUSMA a, lors de son point de presse du 21 juin, informé « d’une enquête spéciale ». Le 26 juin, la mission des Nations Unies a rendu publiques les conclusions de l’enquête lancée après  la mort de civils à la foire de Boulkessy, le 19 mai, et souligné que « des éléments du bataillon malien de la Force conjointe du G5 Sahel ont sommairement et/ou arbitrairement exécuté 12 civils au marché de bétail de Boulkessy ». L’expert indépendant de l’ONU sur la situation de droits de l’homme au Mali, Alioune Tine, est arrivé à Bamako et doit se rendre au centre du pays.

« C’est un grand pas. Nous espérons qu’il y aura des sanctions contre les auteurs de ces crimes… Avec les réactions de la communauté internationale nous espérons une suite », se réjouit Hamadoun Dicko, Président de la jeunesse de Tabital Pulaaku. Selon lui, les pressions ont été déterminantes, mais il dit craindre d’autres abus vers Diafarabé, où « les femmes n’osent même plus chercher du bois ».

Dans un environnement où sévissent éléments terroristes et dissensions communautaires, « prudence est mère de sureté ». C’est ce que pense Me Moctar Mariko, Président de l’Association malienne des droits de l’homme. « Il y a de fortes  présomptions contre l’armée malienne. Nous avons recueilli des déclarations, mais il faut rester très prudents et attendre que les enquêtes annoncées soient effectives ».

L’omniprésence ces derniers mois de la « question peule », les accusations d’exactions et les conflits avec les Dozos dans le centre alertent au plus haut niveau. Pour le leader de la jeunesse de Tabital Pulaaku, les autorités doivent envisager dans l’urgence une solution, faute de quoi le pire est à craindre. « S’ils continuent comme ça, beaucoup vont se dire : mieux vaut être djihadiste, pour avoir une arme », prévient-il. Le ressentiment se nourrit de la collusion supposée entre FAMAs et Dozos. Le 23 juin, des chasseurs (Dozos) attaquent le village de Koumaga, dans le cercle de Djenné. 16 morts sont recensés, selon le gouvernement, alors que des responsables de Tabital Pulaaku parlent d’une cinquantaine.

Des cas dans le silence

Selon Corinne Dufka, directrice adjointe de Human Rights Watch pour l’Afrique de l’Ouest, dans un article du Monde publié le 20 juin, « depuis 2017, plus de sept fosses communes contentant les corps d’une soixantaine d’hommes qui auraient été  tués par l’armée malienne au cours d’opérations antiterroristes » ont été documentées. « Mais aucune de ces révélations n’a abouti en justice », déplore-t-elle.  

A Douentza, selon un animateur d’une radio locale, le 9 juin, un véhicule militaire venu en renfort à Boni saute sur une mine. Trois bergers étaient à proximité. Ils auraient été tués. « L’un était un conseiller du hameau de Dalla. Quand le  maire a appris sa mort, il en a été attristé. Si mon parent est tué comme ça et que je vois des gens mal intentionnés, est-ce que je les signalerai aux militaires ? Non ! C’est ça qui aggrave la situation », témoigne-t-il. Selon un rapport de l’organisation International Alert sur le Sahel, publié le 27 juin, « l’expérience ou la perception d’abus commis par les autorités gouvernementales, souvent en toute impunité, a engendré des frustrations dont profitent les extrémistes violents ».

Le sentiment d’abandon de l’État et les violences infligées par les terroristes  finissent par se  traduire en  interrogations. « Pourquoi ils ne se sont pas occupés de nous pendant trois ans ? Mon père, chef de village de Dogo,  a été tué en 2015 par ces terroristes. Combien d’imams, des chefs de villages, ont été exécutés sans que nous entendions le gouvernement ou Tabital condamner ? », se plaint Issa Dicko, natif de Youwarou. « A chaque fois que l’armée arrête des terroristes, les gens font de cela un scandale, mais qui a une seule fois condamné les tueries de ces terroristes ? », ajoute-t-il, estimant que tout ce qui se passe vise « à nous détourner du problème du Nord ». Pour Madame Diarra Tata Maiga, Présidente de la société civile de Mopti et de l’ONG ODI Sahel, « la situation dans le centre est triste. Nos véhicules sont garés, les gens sont en train de mourir, mais à Bamako on nous parle d’élection ».

Que faire ?

« Il faut éviter l’amalgame, sensibiliser, pour que la confiance renaisse. Un miliaire doit sécuriser tout le monde », préconise Hamadoun Dicko. La formation sur les droits humanitaires doit être accentuée. « Il faut renforcer la capacité des militaires maliens. Tous n’ont pas encore compris qu’il y a une ligne rouge à ne jamais franchir », précise Me Moctar Mariko.

En attendant les conclusions de l’enquête sur  ces fosses communes,  le sujet reste sensible en cette veille de l’élection présidentielle. Cette rarissime reconnaissance   suffira-t-elle à calmer les tensions ?  

Les « Experts Mali » bientôt à l’œuvre

 

La lutte contre la criminalité au Mali fait sa mue. Une Direction de la police technique et scientifique verra bientôt le jour, pour pallier les nombreuses insuffisances constatées lors des investigations criminelles.

La criminalistique a amorcé un nouveau virage. La recherche de preuves dans des affaires criminelles devrait bientôt ressembler à un épisode des « Experts ». Combinaison, gants, masques, poudre noire ou blanche selon les cas, rien ne devra être négligé pour relever des traces sur les scènes de crime. Une révolution pour une section qui existe déjà au Mali. Cela fait en effet quelques années que la police technique et scientifique dispose d’un département, qui ne produit malheureusement pas les résultats escomptés. Difficile de lui en tenir rigueur. Il n’avait à disposition ni les matériels adéquats, ni les ressources humaines qualifiées. « Le service que nous fournissions a montré ses limites face à l’évolution de la criminalité, qui prend de nouvelles formes. Nous devions donc apporter une réponse adéquate » reconnait le commissaire principal Herve Sangaré, expert en criminalistique et chef du service laboratoire de la police technique et scientifique. Pour aider ces futurs « Experts Mali », un fichier national automatisé des empreintes digitales sera mis en place. « Ce fichier sera un formidable outil pour lutter efficacement contre la récidive des délinquants, qui est une problématique majeure dans le pays » explique Sangaré. Les affaires criminelles devraient donc être plus rapidement résolues. « Dès l’instant qu’un avis de recherche sera lancé contre une personne qui a commis un acte criminel, il suffira de quelques indications pour interroger la base de données et identifier la personne ». Il sera donc plus dur de passer entre les mailles du filet. Au-delà des empreintes digitales, des experts balistiques, ceux qui analysent les douilles provenant des armes à feu, seront également formés. A terme, l’ADN sera utilisé, ce qui élargira les possibilités de recueillir des preuves. « Si on respecte les principes de conditionnement, de la collecte de l’ADN jusqu’à son transport au laboratoire pour son traitement, on aura des résultats positifs » assure notre expert.

Aubaine pour la Justice

Tout ceci devrait donc profiter à la justice, qui aura les cartes en mains pour incriminer les auteurs d’actes criminels. « Sur certaines affaires, nous pataugions et naviguions à vue. Le juge ne peut se substituer à l’homme de science. Faute de preuves, nous ne pouvions accuser qui que ce soit. Cela nous permettra d’instruire de manière plus efficace nos affaires » se réjouit le procureur général de Mopti, Mohamed Maouloud Najim. « Les criminels qui profitaient des défaillances du système feront face à un instrument plus efficace ».

 

Crash Air Algérie: l’erreur humaine confirmée

selon le rapport des enquêteurs français du Bureau d’enquêtes et analyses (BEA), la cause principale de l’accident réside dans la non-activation par les pilotes du système d’antigivre des moteurs, ce qui a pu provoquer le décrochage de l’avion. C’est l’hypothèse qui avait été précedemment avancée dans le premier rapport qui avait été rendu public par le BEA en avril 2015. Le vol Ouagadougou-Alger, un McDonnell Douglas MD 83 exploité par la compagnie Swiftair et affrété par Air Algérie, s’était écrasé dans le nord du Mali dans la région de Gossi, le 24 juillet 2014 avec 116 personnes à  son bord. Il n y a eu aucun survivant. Le rapport final publié en premier lieu ce vendredi 22 avril au matin par le Ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement est désormais à  la disposition des familles dont l’avocat avait, il y a un an, avait qualifié d’ « accablants » les dysfonctionnements révélés par l’enquête judiciaire sur l’accident. Le BEA a apporté son assistance technique à  la commission d’enquête sur les accidents et incidents d’aviation civile malienne.

Fin de l’enquête onusienne sur les évènements de Gao

Ils ont été nommés le 13 février dernier par le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon « afin d’établir tous les faits autour de cette manifestation » qui a dégénéré à  Gao le 27 janvier 2015, faisant trois morts et plusieurs blessés. Durant huit jours, les experts onusiens ont rencontré les autorités maliennes ainsi que celles de la région de Gao, la police nationale et le service de la protection civile à  Gao, les responsables de la Minusma, le Cadre de concertation des notables de Gao, les associations qui ont organisé la manifestation du 27 janvier, les autorités hospitalières qui ont accueilli les victimes, des partis d’opposition et plusieurs autres interlocuteurs susceptibles d’aider à  faire la lumière sur ces évènements indique la mission onusienne au Mali. Ils se sont également entretenus avec les manifestants blessés durant ces évènements, et rendu visite aux familles endeuillées. Enquête suivie de sanctions Deux jours après les événements malheureux de Gao, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita y a effectué une visite inopinée o๠il promis une enquête et appelé les uns et les autres au calme. Une délégation de l’opposition malienne s’est aussi rendue le 2 février dans la cité des Askia pour demander une enquête impartiale suivie de sanctions. La société civile a organisé à  Bamako des meeting de soutien aux populations de Gao et exigé toute la lumière. Les experts Bacre Waly Ndiaye du Sénégal, Ralph Zacklin du Royaume-Uni et Mark Kroeker des à‰tats-Unis se rendront rendra à  New York pour présenter le rapport préliminaire au Secrétaire général des Nations Unies. Le rapport final est attendu fin mars 2015. Pour rappel, les populations de Gao ont organisé une marche le mardi 27 janvier contre la Minusma. Elles exigeaient le retrait du projet de zone temporaire de sécurité établi de façon exclusive entre la Minusma et la coordination des mouvements de l’Azawad, hostiles au gouvernement malien. Les forces de la Minusma ont tiré sur les manifestants. Bilan: trois personnes tuées et plus d’une dizaine de blessés.

Après les évènements de Gao, la Minusma affine sa communication

Selon Olivier Salgado, porte-parole de la Minusma, l’enquête qui doit situer les responsabilités des auteurs des violences qui ont conduit à  la mort de trois manifestants à  Gao la semaine dernière, suit son cours et ne peut être pour le moment commentée par la mission. Face à  la polémique médiatique qui a mis à  mal, la mission déjà  très critiquée au Mali, le chef de la communication affirme, que la Minusma n’a minimisé en rien, la gravité des choses : « ce que les journalistes n’ont pas assez fait, c’est de restituer le contexte de la manifestation, qui très vite est montée en ébullition ». Salgado déplore aussi que les journalistes n’appellent pas assez la mission pour avoir sa position sur les choses. Le moins que l’on puisse dire, c’est que sur le traitement médiatique de la chose, certains journalistes qui n’étaient pas sur place, ont visiblement ajouté à  la mayonnaise, en décriant fortement la mission et son rôle au Mali et en l’accusant d’agression. « Ce rôle justement est de stabiliser, de s’interposer, d’assurer la protection des populations, pas de tuer », déplore Malick, ressortissant de Gao. Pour Kader Touré, de la Radio Ania, de Gao, il est clair que les choses ont clairement échappé à  la volonté des organisateurs de ce qui devait être une marche pacifique à  l’origine. Mauvaise perception Le contexte étant de plus en tendu au nord, lorsque les tirs proviennent de la Minusma, qui était attaquée, cela prend une ampleur dévastatrice dans l’opinion. Mais lorsque la Minusma a été contrainte de riposter en détruisant le véhicule de rebelles du MNLA, souligne encore Olivier Salgado, certains ont dit « enfin la Minusma réagit ». L’un des problèmes majeurs de la mission depuis son installation au Mali, réside en la perception que les Maliens se font de sa présence et de son rôle, ce qui lui demande un effort de communication plus grand envers le peuple malien, qu’elle est supposée aider. « Les communiqués ne suffisent plus, C’’est aussi pourquoi nous avons mis en place Mikado FM, la radio des Nations Unies pour avoir un contact direct, sans filtre, ni tabous avec les Maliens », ajoute Salgado, lors d’un débat sur les évènements de Gao. La Radio elle émet déjà , sur la région de Gao.

Commission d’enquête parlementaire : jeter la lumière sur Kidal

Cette commission devrait être mise sur pied le 12 juin 2014 et sera dirigée par l’honorable Adama Kané, informe la presse locale. La commission sera composée de 7 membres pour le RPM, 2 pour l’APM, 2 pour l’ADEMA, 2 pour le VRD (opposition), et 1 pour l’alliance Fare-Sadi. Une commission dans laquelle l’opposition aura la charge d’être le rapporteur comme en dispose le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Dans sa sortie lors de la rencontre avec les femmes de son parti ASMA CFP, il y a peu, Soumeylou Boubeye Maiga, ex ministre de la défense, a montré qu’il n’entendait pas porter seul le chapeau de la déroute de l’armée malienne face aux groupes armés le 21 Mai dernier : “De la tragédie qui nous est arrivé, on attend beaucoup de choses. Je suis persuadé que l’histoire rétablira les faits un jour…Dans l’action publique, J’ai toujours considéré qu’il y a ceux qui montent la garde et ceux qui cherchent les tribunes. Nous, nous montons la garde, quoi qu’il arrive. Souvent, sous les tribunes, il y a des abris; donc on peut passer d’une tribune à  un abri. La distance n’est pas grande; ceux qui cherchent les tribunes sont aussi dans les abris” a lancé l’ancien ministre de la Défense. S’il est désormais avéré que Soumeylou Boubèye Maiga a démissionné pour sauver d’autres têtes, il a déclaré qu’il n’accepterait jamais que des hommes politiques se servent de la tête des autres pour en tirer un quelconque avantage politique.  » Des militaires ont perdu la vie dans cet événement regrettable et une enquête viendra établir les responsabilités. Car aucune déclaration gouvernementale n’a pu éclairer les maliens sur ce qui C’’est réellement passé ce jour là « , a t-il aussi déploré. Aujourd’hui, les Maliens et la classe politique attendent de cette enquête des éclairages sur les atrocités de Kidal. Après la lourde défaite de notre armée face aux rebelles du MNLA, Soumeylou Boubèye Maiga a été remplacé à  la tête du ministère de la défense et des anciens combattants par le colonel à  la retraite Bah NDaw.

Mali: l’enquête sur l’assassinat des journalistes de RFI n’avance pas

C’’est le constat de Suliman Baldo, l’expert indépendant des Nations unies chargé des droits de l’homme. Exemple de cette impuissance : l’enquête sur l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Il y a quatre mois, le 2 novembre dernier, les envoyés spéciaux de RFI au Mali, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ont été assassinés aprés avoir été enlevés à  Kidal en plein jour par des hommes armés et cagoulés. Les assassins sont toujours dans la nature. Une enquête a été ouverte à  Bamako et à  Paris, mais jusque là , elle a bien du mal à  avancer. A Bamako, l’enquête sur l’assassinat de Claude Verlon et Ghislaine Dupont a été confiée à  un juge d’instruction, Mahamadou Kassogué, un homme à  la réputation de sérieux qui travaille déjà  sur des dossiers de jihadistes. Récemment, un mandat d’arrêt a été lancé contre le seul suspect identifié Baye ag Bakabo, le propriétaire du véhicule de l’enlèvement. l’homme est un trafiquant proche d’Ansar Dine, soupçonné de travailler pour l’islamiste Abdelkrim al-Targui. Raisons de sécurité Mais les magistrats maliens chargés du dossier sont pessimistes. « l’enquête n’avance pas », confie sous couvert d’anonymat un magistrat du parquet. Tout s’est joué à  Kidal et dans la région or, pour des raisons de sécurité, le juge ne peut pas se rendre sur place. Les auditions contenues dans le dossier malien ont été effectuées en présence des enquêteurs français. « Les gendarmes maliens ont interrogé les témoins dans le camp Serval mais les conditions n’étaient pas satisfaisantes », considère un autre magistrat malien : il faudrait que l’on reprenne tout en détail. Mais depuis plus rien n’a été fait. « Je crains malheureusement que la justice malienne ait du mal à  opérer les investigations utiles localement, commente Maà®tre Christophe Deltombe, l’avocat de la famille de Ghislaine Dupont. Kidal est peut-être encore en distance par rapport au pouvoir d’Etat malien et je me demande si la justice malienne a tous les moyens pour pouvoir mener sereinement des investigations, voire même les mener tout court ». De nombreuses zones d’ombre Quant à  l’identité des assassins, il ne cache pas son inquiétude. Les zones d’ombre sur les circonstances et les mobiles de l’assassinat restent nombreuses. « Il y a au moins un homme qui a été reconnu, notamment par le chauffeur, un certain Baye ag Bakabo, confirme Christophe Deltombe. Pour les autres, on a commencé par nous annoncer qu’on avait repéré les quatre personnes, puis ensuite on nous a dit qu’on ne les avait pas repérées. Bref, on est un peu dans le flou. Il y a des interrogations à  la fois sur la manière dont cela s’est passé et sur les circonstances. Par exemple, on a parlé d’un hélicoptère, dans les débuts, de l’intervention de Serval, puis on en a plus parlé après. Quel est véritablement le but de ce rapt ? On en saura peut-être plus le jour o๠on pourra mettre la main sur les personnes qui ont procédé au rapt. Mais à  ce jour, on n’a arrêté personne ». Peut-on espérer voir un jour les assassins arrêtés ? Pour l’avocat, « cela va dépendre bien sûr de la volonté politique malienne, de la capacité de la justice malienne à  mener ses actions efficacement, des capacités de la police malienne à  agir. Donc ça dépend d’un contexte politique compliqué, et en même temps on est totalement dépendant du Mali ». Côté français, les familles, qui se sont portées parties civiles, attendent toujours la saisine d’un juge promis par le parquet antiterroriste de Paris. « Le parquet de Paris nous avait annoncé qu’il avait l’intention de saisir un juge fin janvier ou début février, mais à  ce jour, à  ma connaissance, aucun juge d’instruction n’est encore désigné ».

Affaire PMU Mali : en quête de preuves…

Idrissa Haidara est serein. Face aux enquêteurs du Pôle économique, il répond avec précision et assurance. Le contrat d’impression portant sur 19 milliards, il le justifie par une décision paraphée par l’ancien président Alpha Oumar Konaré. Le document, jamais remis en cause par ATT, fait du recherché Alou Tomota, l’adjudicataire du juteux marché d’impression de PMU Mali. Autres révélations : au lendemain du coup d’Etat, les putschistes l’ont convoqué à  Kati et le Directeur Général s’est vu obligé de leur verser 8 millions de CFA. Aussi quatre anciens ministres ont déjà  été entendus cette semaine sur ce dossier brûlant qui requiert d’après le rapport du Bureau du Vérificateur Général les auditions des ex-Directeurs Généraux de la Police et de la Sûreté d’Etat et des cadres du ministère de la justice. Les membres du conseil d’administration indûment bénéficiaires de 7200 litres de carburant et de 137 millions de CFA doivent passer chez les limiers du Pôle économique qui refuse du monde. Les amis du DG interpellé témoignent leur sympathie à  cet homme courtois et discret. A PMU Mali, les agents se demandent à  qui le tour puisque deux cadres ont été cueillis ces dernières quarante huit heures pour détournement de 18 et 36 millions de CFA. Ils avaient été sommés de rembourser par le DG. Un PDG dans la tourmente Signalons qu’à  Badalabougou, fief d’Idrissa Haidara, l’affaire attriste tout le monde à  commencer par les gérants de la mosquée qui multiplient les prières pour l’élargissement du DG de PMU Mali. Le sieur Haidara devait d’ailleurs inaugurer dans quelques semaines une mosquée financée par ses soins dans son village natal à  Kéllé. Sa famille a proposé une transaction financière pour le tirer d’affaire mais Idrissa Haidara l’a rejeté pour prouver son innocence et exiger que la lumière soit faite sur ce montant colossal de 36 milliards. Assisté par un avocat du barreau de Dakar avec qui il a fait ses humanités, il dépoussière des preuves administratives assez gênantes et un enquêteur n’a pas manqué de lui signifier qu’il aurait mieux fait en amont de mettre ses pièces justificatives à  leur disposition pour éviter ces tracasseries judiciaires. Des sources proches de l’enquête renseignent que samedi, Idrissa Haidara sera fixé sur son sort. Pour rappel, C’’est le rapport du Bureau du Vérificateur Général qui l’accuse de mauvaise gestion, de détournements de fonds et de contournements de procédures délectant ainsi PMU Mali de 36 milliards CFA sur la période 2006-2011. Ancien de la BDM, Idrissa Haidara a vécu pendant trois ans en France d’o๠il est revenu avec le projet de PMU Mali S.A.E.M qu’il a porté, concrétisé et pérennisé jusqu’à  offrir à  cette institution vitale à  l’Etat un siège ultra moderne en 2010.

Enquête : Les énigmes de l’Affaire SANOGO…

Vendredi, six décembre, le froid enveloppe Bamako que nous quittons à  l’aube pour le village de DIAGO via la ville militaire de Kati. Ce désormais ex-fief de la junte porte encore les stigmates de la marche durement par les forces de sécurité. Le macadam est écorché par la chaleur des pneus brûlés par les manifestants. Nous traversons la ville au moment o๠les militaires et les enfants de troupe du prytanée militaire font leur décrassage matinal. La troisième région militaire du pays n’a plus cette ambiance des grands jours. Elle a vu naà®tre dernièrement le quartier HAYABOUGOU et l’école HAYA SANOGO. Opportunisme des autochtones ou reconnaissance pour services rendus ? Allez savoir. Notre équipe a foncé sur le village de DIAGO o๠nous attendait notre indicateur du jour. Premier signe négatif, le jeune ne décroche pas son téléphone et une dizaine de minutes plus tard, il demande à  être rappelé. Ce fut fait. Il confirme le rendez-vous et le lieu tout en prenant le soin de nous demander d’être discret. « 7h10 à  Diago… » Sept heures dix, scotché au téléphone nous tentons en vain de joindre notre contact. Finalement, nous décidons de trouver des solutions de rechange. Vendeuses de galettes, boutiquiers, cultivateurs, vendeurs de carburant, nous interpellons villageois, passants et tout être susceptible de nous indiquer le site du charnier. Un niet catégorique nous est opposé à  chaque fois que nous révélons l’objet de notre visite. Nul ne veut trahir le capitaine. Telle une consigne, personne ne veut parler du charnier. Découragé, nous décidons de claquer quelques billets de banque (quitte à  faire une entorse à  la déontologie) pour délier les langues. Même résultat. Un jeune conducteur de moto SANILI, un baluchon entre les jambes et madame bien installée derrière, accepte de deviser avec nous : « je vais vous dire la vérité. Personne ne vous montrera le site du charnier parce que nous n’avons pas réussi à  le localiser, nous avons appris l’information à  la télévision comme tout le monde. Un beau matin, nous avons vu des cortèges traverser la ville et le soir, à  la télévision, on a appris que la fosse commune est chez nous. Nous n’avons jamais eu vent de cette affaire. Nous n’avons jamais senti des odeurs pestilentielles et jusqu’ici nous estimons que C’’est dans la tête de ceux qui ont découvert le charnier. Ceci dit, même si nous en savions plus, nous ne vous l’aurions pas dit car si votre ennemi vous rate, vous avez l’obligation de ne pas le rater ». Une femme d’âge mûr, la quarantaine révolue, manifesta alors le désir d’y ajouter son grain de sel : « jeunes gens, ne vous fatiguez pas, le Mali n’a plus de grands hommes, SANOGO en était un et ne comptez pas sur nous pour le vilipender ». Las de tourner en rond, décision fut prise de rebrousser chemin pour prendre langue à  Bamako avec un fidèle du capitaine arrêté. « Ce n’est qu’une machination… Sans détour, l’homme, les cheveux grisonnants, raconte le film de l’arrestation de son mentor : « vous savez, tout ceci est une machination. C’’est le patron des bérets rouges sous ATT qui a arrêté le capitaine. Dés son arrivée, le capitaine a repris les derniers mots du capitaine SANKARA en affirmant être désarmé et prêt à  coopérer. Toute résistance lui aurait été fatale. Il était entre les mains de la gendarmerie mais depuis quelques jours C’’est la garde nationale qui veille sur lui. Je veux calmer ses partisans en leur faisant comprendre qu’il se porte bien et se sent vraiment en sécurité. Seulement, par prudence et par intelligence, on aurait dû confier la mission de son arrestation à  un homme neutre ». Après prés d’une demi-heure d’échanges, l’adrénaline monte, notre interlocuteur se fâche et se lâche : « dà®tes-moi, est ce qu’on parle de la mort de Youssouf TRAORE, le chef des opérations secrètes sous SANOGO, mais qui peut attester aujourd’hui de sa mort. Qui ? Pourquoi son épouse refuse de porter le deuil ? Retrouver cet homme et le faire parler au procès équivaudrait à  disqualifier les faits reprochés au capitaine ». Les yeux embués de larmes, l’homme dépité et meurtri, mit un terme à  ses confidences en nous priant de ne jamais révéler son identité. Sa prière est partagée par l’essentiel de nos sources. Une d’entre elles, retrouvée à  la gendarmerie du camp 1 o๠nous croyions pouvoir voir le lieutenant KONARE se débine. Il a peine à  affirmer que KONARE assimilé à  l’époque du coup d’Etat comme l’aile dure de la junte est depuis quelques temps transféré dans un lieu de détention situé hors de la capitale malienne. « Ses relations avec SANOGO ne sont plus au beau fixe ». Jusqu’ici, il n’est pas fait état de l’avocat chargé de sa défense. Parlant de défense, un proche parent d’Amadou Haya SANOGO nous a soufflé que des démarches sont entreprises pour densifier le pool des avocats du capitaine et dans cette optique l’emblématique procédurier sénégalais Maà®tre Ciré Clédor LY pourrait être le patron de ce pool. Il aura à  ses côtés un des grands ténors du procès du Général Moussa TRAORE. Bamako va vers des jours historiques, si et seulement si le procès se tient.

Journalistes tués au Mali : «l’enquête progresse rapidement», assure Le Drian

Interrogé sur RMC-BFMTV, le ministre de la Défense à  cependant affirmé que les assassins n’ont «pas encore» été identifiés. «Nous travaillons bien sur le sujet», a-t-il souligné. L’engagement des services de police et de justice français dépêchés sur place est «très fort», et «il est accompagné du soutien des Maliens», a-t-il dit. «Il y a une procédure judiciaire que je respecte totalement», a souligné le ministre pour justifier sa discrétion. Selon une source malienne proche de l’enquête, un Touareg du nom de Bayes Ag Bakabo, propriétaire du véhicule qui a servi à  l’enlèvement des deux journalistes le 2 novembre à  Kidal (nord-est), est «très fortement soupçonné d’avoir planifié les enlèvements» pour le compte d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique. La discrétion est de mise sur le sort des otages Interrogé sur le sort des autres otages français dans la région, Jean-Yves Le Drian a simplement déclaré qu’ils étaient «vivants». «Je fais remarquer que puisque nous avons réussi à  libérer ceux que l’on appelle les quatre otages d’Arlit, nous l’avons fait à  la fois avec détermination et avec la plus grande discrétion. C’est le même principe que je m’impose à  moi-même et que Laurent Fabius s’impose à  lui-même pour mener à  bien les autres libérations que j’espère prochaines», a conclu le ministre. Deux otages français, Serge Lazarevic et Gilberto Rodriguez Leal, sont probablement encore détenus au Sahel et un, Francis Collomb, a été enlevé au Nigeria. Quatre journalistes français ont par ailleurs été enlevés en Syrie.

Mali : progrès dans l’enquête sur l’assassinat des deux journalistes à Kidal

Moins d’une semaine après le meurtre de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, envoyés spéciaux de Radio France Internationale (RFI) à  Kidal, l’enquête pour retrouver leurs assassins semble en bonne voie. « Au moins 35 personnes ont été arrêtées depuis (le début des) investigations, nous mettons tout en œuvre pour faire avancer les enquêtes », a affirmé une source sécuritaire malienne. L’information a été confirmée par une source administrative de Kidal, qui a parlé de « quelques dizaines de personnes interpellées sur le territoire malien au cours des dernières 48 heures ». « C’est encourageant », a ajouté cette source à  Kidal, précisant que « dans la voiture abandonnée non loin du lieu du crime, de précieux numéros de téléphone ont été trouvés, ce qui est un détail important ». La source sécuritaire malienne a pour sa part affirmé que « les preuves s’accumulent ». « Nous avons plus que des indices, des sous-traitants (ceux qui enlèvent des otages pour le compte d’un groupe armé, NDLR) actuellement en prison pour une affaire d’enlèvement d’otages français en 2011, ont également permis de prendre de bonnes pistes dans l’enquête », a-t-elle ajouté. En novembre 2011, deux Français, Philippe Verdon, exécuté depuis, et Serge Lazarevic, toujours retenu, avaient été enlevés à  Hombori (nord) par des sous-traitants d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) dont certains ont été arrêtés à  Gao, la plus grande ville du nord du Mali, puis transférés à  Bamako. Des suspects connus des services de renseignement ? Le Mali et la France ont promis que tout serait fait pour retrouver les auteurs de l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes à  Radio France Internationale (RFI) tués peu après avoir été enlevés à  Kidal par un petit groupe d’hommes armés. Des policiers français sont arrivés lundi à  Bamako pour participer à  l’enquête sur ces assassinats. Selon le quotidien français Le Monde, qui cite mardi des sources malienne et française, « trois des quatre personnes ayant participé à  la prise d’otage (des deux journalistes) ont été identifiées ». « Elles ne figurent pas parmi celles arrêtées depuis dimanche. Selon une source locale à  Kidal, confirmée par une source gouvernementale française, la mise au jour des profils de ces trois membres du groupe de preneurs d’otage a notamment été rendue possible grâce à  un document découvert dans le véhicule trouvé à  proximité des cadavres des deux journalistes », ajoute Le Monde. Le journal précise que « cette pièce a permis d’identifier un premier individu déjà  fiché, en 2010, comme un membre d’Aqmi, et de remonter sur deux autres membres du commando. Il est vite apparu que ces trois personnes étaient connues des services de renseignement français en opération au nord du Mali ».

Enquêtes de moralité en cours pour former un gouvernement

Après dix-huit mois de crise politico-militaire, le Mali débute sa reconstruction. Vendredi, la passation de pouvoir entre le nouveau Premier ministre Oumar Tatam Ly et son prédécesseur Diango Cissoko, a acté le renouveau de la démocratie malienne, jadis exemple de stabilité pour la région. Deux jours plus tôt, le nouveau président malien Ibrahim Boubacar Keà¯ta, 68 ans, avait prêté serment. Il s’était fixé comme « priorité la plus pressante » de son mandat de cinq ans « la réconciliation nationale » alors que le pays panse toujours les plaies du conflit avec la rébellion touareg du Nord puis les groupes islamistes liés à  Al-Qaà¯da. Les consultations pour la formation d’un nouveau gouvernement ont débuté jeudi dernier et se poursuivent depuis la passation de pouvoir. Aucun nom n’a pour le moment filtré, mais l’entourage d’Oumar Tatam Ly a confirmé que des enquêtes de moralité de potentiels futurs ministres avaient débuté. L’annonce du gouvernement ne devrait pas tarder…

Gao: le taux de malnutrition est alarmant

Le ministère de la Santé et ses partenaires viennent de publier les résultats de l’enquête de nutrition et de mortalité (méthodologie SMART), qui a été menée pour la première fois depuis le début de la crise dans cette région affectée par le conflit. l’étude révèle un état nutritionnel alarmant, rendant la situation extrêmement difficile pour les populations les plus vulnérables, et les enfants de moins de 5 ans en particulier. « Dans le District sanitaire de Bourem, un des cercles de la région de Gao, la malnutrition aiguà« globale de 17% dépasse le seuil d’urgence de 15% fixé par l’OMS (Organisation mondiale de la santé), souligne le communiqué de l’organisation onusienne, rendu public hier mardi 23 juillet. « Au cours des six prochains mois, 22.730 enfants seront à  risque de malnutrition aiguà« dans la région », indique le communiqué. Il faut agir vite pour sauver des enfants « La situation nutritionnelle à  Gao mérite une attention particulière. Il faut agir maintenant pour ne pas laisser mourir des enfants qui auraient pu être sauvés et pour prévenir de nouveaux cas » a déclaré David Gressly, coordonnateur de l’action humanitaire au Mali, lors de sa visite à  Gao le 23 juillet. Ces taux élevés de malnutrition aigà¼e s’expliquent, en partie, par le fait que l’enquête ait été menée en mai 2013, au début de la période de soudure au cours de laquelle les vivres viennent à  manquer. De plus, avec la saison des pluies, l’augmentation des cas de paludisme ont un impact sur l’état nutritionnel des enfants. Enfin, l’impact négatif du conflit sur les moyens économiques des populations est aussi un facteur qui explique la gravité de la situation. Pour faire face à  ce problème, le gouvernement s’attelle sur l’élaboration du plan quinquennal 2013-2017 de nutrition infantile au Mali, en collaboration avec les agences des Nations Unies (PAM, FAO, UNICEF, OMS) formant le Mouvement international de renforcement des efforts de lutte contre la faim chez les enfants (REACH). l’enquête nutritionnelle se poursuit à  l’échelle nationale Au Nord, elle sera prochainement menée à  Tombouctou et elle est déjà  en cours dans le Sud du pays. Les résultats permettront d’évaluer les tendances de la situation nutritionnelle pour évaluer les besoins et prioriser l’allocation des ressources. Les fonds nécessaires pour répondre aux besoins nutritionnels sur l’ensemble du pays s’élèvent à  80 millions de dollars. A ce jour, seul un quart de ce financement a été sécurisé. En date du 22 juillet, la Procédure d’Appel Consolidé (CAP) pour le Mali a reçu environ 142 millions de dollars, soit 30 pour cent des 476 millions de dollars recherchés.

Transparency International: les pots-de-vin toujours en hausse

Plus d’une personne sur deux estime que la corruption s’est aggravée au cours des deux dernières années, selon le « Baromètre mondial de la corruption » de Transparency International, la plus vaste enquête d’opinion sur la corruption menée à  l’échelle mondiale. Les personnes sondées sont néanmoins fermement convaincues qu’elles peuvent changer la donne et affirment leur volonté de mettre fin aux pratiques de corruption. l’enquête, réalisée auprès de 114 000 individus dans 107 pays, démontre que la corruption est un phénomène omniprésent. Au cours des 12 derniers mois, 27 % des personnes interrogées ont dû s’acquitter d’un pot-de-vin pour accéder à  certains services publics ou à  certaines institutions. Aucun progrès n’a donc été réalisé depuis les précédentes enquêtes. Près de 9 personnes sur 10 ont déclaré vouloir agir contre ce phénomène Deux tiers des personnes s’étant vues demander un pot-de-vin ont refusé, ce qui semble indiquer que les Etats, la société civile et le secteur privé doivent intensifier leurs efforts pour inciter les populations à  lutter contre la corruption. « La pratique des pots-de-vin reste très courante dans le monde, mais les populations savent désormais qu’elles ont le pouvoir de mettre fin à  la corruption ; nombreuses sont les voix qui s’élèvent aujourd’hui contre les abus de pouvoir, les transactions secrètes et les pots-de-vin », affirme Huguette Labelle, présidente de Transparency International. Les institutions n’inspirent plus confiance Le Baromètre mondial contre la corruption 2013 montre également que, dans de nombreux pays, les citoyens ne font plus confiance aux institutions censées lutter contre la corruption et contre les autres formes de criminalité. La police est considérée comme l’institution la plus corrompue dans 36 pays, au sein desquels 53 % des citoyens se sont vu réclamer des pots-de-vin par la police. La justice est considérée comme l’institution la plus corrompue dans 20 pays, au sein desquels 30 % des citoyens ayant été en contact avec le système judiciaire se sont vu réclamer des pots-de-vin. La classe politique elle-même doit s’efforcer de regagner la confiance des citoyens. Le Baromètre mondial de la corruption 2013 fait état d’une crise de confiance vis-à -vis de la classe politique et relaie les doutes des citoyens quant à  l’efficacité des institutions de justice. Dans 51 pays, les partis politiques sont considérés comme l’institution la plus corrompue. 55 % des personnes interrogées estiment que l’action du gouvernement obéit à  des intérêts particuliers. Les dirigeants politiques peuvent montrer l’exemple en publiant leurs déclarations de patrimoine ainsi que celles de leur famille proche. Les partis politiques – et leurs candidats à  titre individuel – doivent déclarer leurs sources de financement et leurs revenus, de manière à  indiquer clairement qui les finance et révéler ainsi les conflits d’intérêts potentiels. Des recommandations pour remédier à  cette situation Il s’agit notamment de garantir l’indépendance du pouvoir judiciaire, mais aussi de mettre en place des codes de conduite pour ceux qui travaillent pour les Etats. L’organisation recommande également la mise en oeuvre de lois visant à  encourager la dénonciation et l’adoption des normes des Nations Unies sur les marchés et la gestion financière. Cependant, avec un quart des personnes qui ont admis avoir déjà  corrompu quelqu’un, la lutte contre ce fléau est loin d’être gagnée car la corruption est souvent profondément ancrée dans les mœurs.

Nigéria: que s’est-il passé à Baga?

187 morts et près de 80 personnes encore dans un état grave à  l’hôpital. Voila le bilan des affrontements entre armée et islamistes à  Baga (nord-est). C’est le plus lourd bilan en un jour depuis le début de l’insurrection islamiste dans la région nord du pays. La communauté internationale et en particulier les à‰tats Unis ont vivement condamné « la mort de tant de civils innocents ». Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est déclaré « choqué » par le bilan des victimes et a appelé « tous les groupes extrémistes à  cesser leurs attaques ». Bain de sang Le président nigérian Goodluck Jonathan a ordonné une enquête approfondie pour établir ce qui a conduit à  tel bain de sang, le 19 avril à  Baga, un village de pêcheurs sur les rives du Lac Tchad. La localité est aujourd’hui en ruines, plus de la moitié de ses habitations ont été détruites par les flammes. Baga est situé à  150 kilomètres de la ville de Maiduguri, considérée comme le berceau du groupe Boko Haram. Selon de premières informations, les combats ont commencé lorsque des soldats ont encerclé une mosquée o๠des insurgés étaient cachés. Mais selon un habitant, les violences ont en fait éclaté quand des militants armés de Boko Haram ont voulu rentrer dans un centre o๠des habitants ont l’habitude de « regarder des matchs de football ». Les islamistes auraient ensuite tiré dans la foule paniquée qui tentait de fuir, toujours selon le récit de cet habitant. Des soldats qui se trouvaient à  proximité sont intervenus avant de se replier face à  des insurgés lourdement armés. Des habitants ont affirmé que les hommes de Boko Haram étaient armés de lance-roquettes anti-char. Des soldats sont ensuite revenus avec des moyens militaires renforcés. Des insurgés tués mais aussi de nombreux civils Ensuite, des soldats ont « commencé à  tirer et à  incendier les maisons. Ils ont ouvert le feu sur tout ce qui bougeait. Les femmes, les enfants et les personnes âgées n’ont pas été épargnés », a déclaré cet habitant sous couvert de l’anonymat. A Washington, le porte-parole du département d’Etat, Patrick Ventrell, a déclaré que les Etats-Unis condamnent ces violents affrontements et mis en garde les autorités contre le seul recours à  la force armée. Washington soutient pourtant Abuja dans sa lutte contre Boko Haram mais estime que les autorités nigérianes doivent comprendre que « l’extrémisme violent nécessite plus que la simple réponse sécuritaire » et doivent « répondrent aux problèmes des communautés vulnérables », selon M. Ventrell. Depuis 2009, les attaques de Boko Haram dans le centre et le nord du Nigeria, et leur répression par l’armée, ont fait au moins 3.000 morts.

Aguelhok, la marque d’AQMI

Il y a un peu plus d’un mois, la localité d’Aguelhok au nord du Mali était attaquée par des hommes armés se réclamant du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA Après plusieurs jours de siège, des dizaines de militaires des forces armées et de sécurité sont fait prisonniers puis froidement exécutés les mains attachées dans le dos. Ce drame se passait sous les yeux des élèves de l’Institut de formation des maitres (IFM) de la ville, o๠les militaires avaient trouvé refuge dans un premier temps. Des images effroyables ont très vite circulées sur Internet, informant ainsi l’opinion publique de l’horreur des crimes commis. Ces atrocités ont été condamnées d’une même voix par toutes les couches de la population malienne et les amis du Mali. C’’est pour faire la lumière sur ces exactions que les autorités ont mis en place une commission spéciale. Cette dernière composée exclusivement d’officiers supérieurs de l’armée malienne, vient de rendre ses conclusions au président de la République, Amadou Toumani Touré. La rencontre s’est déroulée à  Koulouba en présence des ministres Marahafa Traoré de la Justice et Natié Pléa en charge de la Sécurité intérieure et Protection civile. Des boucliers humains Pendant dix jours, les enquêteurs ont recueilli des preuves et des témoignages dans la ville martyre. Ils ont pu interroger des rescapés civils et militaires qui ont confirmé l’horrible réalité. Selon le président de la commission, l’inspecteur général de police, Alioune Badara Diamouténé, les investigations menées portaient sur « les cas d’atteinte à  la vie, à  l’intégrité physique des personnes et aux biens ». Les propos des personnes qui ont vécu l’attaque de la ville, en particulier les élèves et enseignants de l’Institut de Formation des Maà®tres sont formels. « Des combattants de l’armée malienne désarmés ont bien été arrêtés, ligotés les mains au dos avant d’être abattus ». Pire, les rescapés ont été utilisés par les assaillants comme des boucliers humains, alors qu’ils se trouvaient en difficulté. La marque d’AQMI Les enquêteurs ont conclu que les « déclarations corroborent le mode d’exécution sommaire de combattants désarmés régulièrement pratiqué par AQMI. l’habillement de la plupart de ces combattants barbus, le mode d’exécution de militaires désarmés, attestent de la participation d’AQMI aux combats aux côtés du MNLA lors des attaques des 18, 20 et 24 janvier dernier contre le camp militaire, l’Institut de formation des maà®tres et la ville d’Aguelhok ». Leurs conclusions ne laissent plus de doute sur la jonction sur le terrain des assaillants du MNLA et des éléments d’AQMI et leur culpabilité conjointe dans les exécutions sommaires de militaires maliens désarmés et immobilisés. Il reste maintenant à  la justice de se saisir de cette affaire afin de retrouver et de punir les auteurs de ces actes barbares. Pour que les martyrs d’Aguelhok et leurs familles puissent connaà®tre la paix.

Ce n’est pas Guy-André Kieffer!

En début de semaine, quelques journaux ivoiriens publiaient des articles qui avançaient que le squelette retrouvé à  Yaokro ne pouvait être celui du journaliste. « Le patriote » avait annoncé s’être rendu sur place et avoir discuté avec les populations autochtones qui ont reconnu avoir enterré en 2004 un corps échoué sur la berge de la rivière Gorée. « Ce n’est pas le corps d’un blanc », auraient déclaré de nombreux témoins et même des personnes qui ont participé à  l’inhumation de l’inconnu. Les résultats des analyses ADN, attendus mardi et finalement publiés hier ont donc confirmé cette version. Ce n’est pas de Guy-André Kieffer. Disparu depuis le 16 avril 2004 Le 16 avril 2004, vers 13 h 15, GAK est enlevé en plein centre d’Abidjan sur le parking d’un supermarché par un commando, alors qu’il a rendez-vous avec Michel LEGRE, beau-frère de Mme Simone GBAGBO, épouse du président GBAGBO. Depuis ce jour, GAK n’a plus donné aucun signe de vie. Sa voiture a été retrouvée début mai 2004 sur le parking de l’aéroport d’Abidjan, manifestement déposée là , le jour même de sa disparition, par l’un des protagonistes de l’enlèvement. Son ordinateur portable sera retrouvé chez Michel LEGRE et saisi par le juge RAMAEL. l’enquête du juge RAMAEL a établi que Michel LEGRE a eu de nombreux entretiens téléphoniques juste avant et après l’enlèvement avec le ministère de l’économie et qu’il s’y est rendu le 16 avril 2004 dans l’après-midi pour toucher la rétribution de son forfait. l’enquête judiciaire a été enclenchée à  la suite des plaintes pour enlèvement et séquestration déposées simultanément par la famille de Guy André Kieffer , le syndicat SNJ-CGT et par Reporters sans Frontières devant les autorités judiciaires françaises et ivoiriennes. En France, elle est conduite par le juge d’instruction Patrick RAMAEL auquel a été adjoint le juge Emmanuelle DUCOS (remplacée en 2008 par le juge Nicolas BLOT). En presque 8 ans d’enquête, le juge RAMAEL s’est rendu sur place à  plus de dix reprises dans le cadre de commissions rogatoires internationales. Ses investigations ont permis de mettre rapidement en lumière le rôle de Michel Legre dans cet enlèvement : ce dernier a manifestement et volontairement servi d’appât pour attirer le journaliste dans le piège qui lui a été tendu le 16 avril 2004. Legre a donné les noms des présumés commanditaires de cet enlèvement qui sont tous des proches du couple présidentiel et du ministre de l’économie ivoirien Paul Bohoun Bouabre et de son directeur de cabinet, Aubert Zohore. Legre a livré également les noms des exécutants ayant participé à  l’enlèvement, des militaires et membres des commandos rattachés à  Mme Simonne Gbagbo. Michel Legre, mis en examen et incarcéré, s’est ensuite rétracté. Le pire pour les proches de Kieffer a été le 28 octobre 2005, soit à  l’avant-veille de la fin officielle du mandat du président GBAGBO, sa mise en liberté provisoire par les autorités ivoiriennes. Ses proches veulent « garder espoir » La famille du journaliste et en particulier son frère et son épouse ont déclaré, suite à  l’annonce des résultats leur grande déception. Ils attendent, depuis près de 8 ans maintenant, de pouvoir faire leur deuil. « Cela ne remet en rien en cause l’enquête en cours », a tenu à  préciser Me Alexis Gublin, l’avocat de Bernard Kieffer, d’autant que les investigations se sont accélérées depuis le changement de régime en Côte d’Ivoire. « Si l’ADN avait été celui de Guy-André, cela aurait signifié qu’il était mort. Nous avons cependant ce soir toujours un espoir, même s’il n’y a que 1% de chances qu’il soit toujours en vie », a positivé Osange Silou-Kieffer, l’épouse du journaliste. En tout cas, le mystère reste entier autour de cette disparition. Et ce ne sont pas les dernières « révélations » faites par le journal ivoirien « Le Nouveau Courrier » qui vont arranger la situation. On pouvait y lire à  la veille de la découverte du squelette de Yaokro, les dires d’un mystérieux témoin anonyme se prétendant issu des ex-rebelles ivoiriens et s’accusant d’avoir participé à  l’enlèvement et au meurtre de Guy-André Kieffer. Baptisé « Gorge profonde » par le journal, cet homme refait surface ce matin dans Le Nouveau Courrier pour accuser le juge français qu’il prétend avoir rencontré à  Abidjan. « Ramaà«l ne joue pas franc-jeu », accuse-t-il dans les colonnes du quotidien. Pour Le Nouveau Courrier, en tout cas, cette affaire de squelette était un « pur montage médiatique (…) un contrefeu devant les révélations faites par « Gorge profonde » (…) dans le but d’accuser le pouvoir Gbagbo.

Dossier : Enquête sur l’état de la corruption au Mali, un phénomène vieux comme le monde

Mal social aux origines séculaires, la corruption s’est irrémédiablement instaurée dans les habitudes. Aujourd’hui, elle gangrène tous les secteurs de la vie publique au Mali et est devenue un mode de fonctionnement normal. Englués dans ce système qui n’épargne aucun secteur de la vie quotidienne, il apparait illusoire de le combattre. Selon de nombreux témoignages, la lutte contre la corruption est une grande illusion à  laquelle se livre à  visage découvert, certains pouvoirs publics au Mali. Nombre de Maliens sont conscients de la perversité du phénomène et de ses conséquences néfastes sur le développement du pays. Pour eux, rien ne bougera, si l’exemple ne vient pas d’en haut. Le mauvais exemple vient très souvent des milieux les plus nantis. Ce milieu censé être à  l’abri de besoin, est par excellence celui qui s’adonnerait le plus aux actes de corruption. Genèse d’un phénomène social Le point d’histoire sur la corruption est très évocateur. La corruption au sens moderne est arrivée au Mali dès le début de l’aventure coloniale. En effet, le premier homme de pouvoir identifiable à  avoir succombé à  la tentation de la corruption au Mali, fut Dioukha Samballa Diallo, roi du Khasso Dembaya. Hawa Demba Diallo, fondateur de la dynastie, avait établi dans sa capitale de Médine des règles privilégiant le dialogue des cultures. En témoignage de ces règles, il donna sa fille en mariage au chef des marchands français du nom de Duranton. Plus tard son successeur, Dioukha Samballah Diallo, accepta de vendre aux Français 4 hectares de terre à  5000 F de l’époque ; montant public de la transaction. En réalité, il accepta aussi de recevoir 1200 F des représentants français voulant le « remercier ». Ce « cadeau » sous forme de rente était payable à  lui personnellement et annuellement. C’’est sur ces 4 ha de terre, que Faidherbe fit construire, en 1855 le fort de Médine. C’’est de ce fort que partira, sous la conduite du colonel Brière de Lisle, la colonne armée qui étendit sur le Mali l’étendard de la colonisation dont la première étape fut la prise par la force de Logo-Sabouciré le 22 septembre 1878. Le reste est devenu de l’Histoire. Plus tard sous le Mali indépendant, les premiers cas retentissants de corruption rendus publics étaient ceux liés à  des « billeteurs » du ministère de l’Education nationale. Les sociologues, historiens, et autres psychologues auraient pu expliquer comment et pourquoi les « nouveaux » leaders nés d’une révolution sanglante de 1991 ont tant voulu s’enrichir si vite au point de faire de la corruption une industrie à  part entière, et même l’industrie la plus profitable au Mali. Dans ce pays, o๠le sens de l’honneur et de la dignité étaient très forts, il est arrivé que des hommes et des femmes n’hésitent plus à  se vanter de posséder des biens soustraits à  autrui. Ceci est une tragédie morale nationale et historique. Pour la première fois dans l’histoire du Mali, nous avons vu, depuis 1991, l’apparition de véritables ingénieurs de la malversation, du détournement de fonds publics à  des fins personnelles. Lorsqu’il a fallu procéder à  des audits, les termes de référence furent écrits de façon à  ce que « les aiguilles recherchées soient sous certains pieds pendant que les auditeurs avaient mandat explicite de chercher partout sauf sous les pieds ». Ampleur d’un phénomène «Â Vu l’ampleur de la corruption, l’arrêter sans créer des sources alternatives de financement reviendrait soit à  arrêter l’économie toute entière soit à  voir apparaà®tre d’autres formes plus sophistiquées de malversation », pense un observateur. De ce fait, dit-il, il faut créer, sans attendre des possibilités de créer de la richesse et de permettre à  chaque Malien d’accéder à  la richesse créée. « Ici, C’’est comme ça », explique pour sa part cet opérateur économique précisant même que, « C’’est une spécificité malienne… Bouffer l’autre, sinon, bouffer tout simplement est devenu normal ».Ainsi, selon cet agent du foncier, chargé du relevé de terrains qui doivent être morcelés, discutant avec l’un de ses amis : « Tu sais le travail marche mal… », se plaint-il. « Mais, s’étonne l’ami, tu es toujours fonctionnaire ? » Sa réponse est révélatrice : « Oui, mais il n’y a pas assez de clients ». C’’est clair, pour lui, son travail ne consiste pas à  effectuer une tâche pour laquelle il perçoit un salaire de l’Etat, mais à  faire des affaires en faisant payer une certaine somme d’argent à  chaque « client » qui a besoin d’un relevé. Ainsi, ce chauffeur de taxi interrogé à  propos de l’attitude des policiers de la circulation explique : « nous, on préfère payer 500 Fcfa ou 1 000 Fcfa au policier que 5 000 Fcfa au GMS ». Dans l’administration, « bouffer, C’’est devenu normal ». Aux médecins dont nombre, de mèche avec les pharmaciens de quartier touchent une commission sur les médicaments vendus et allongent sans utilité les ordonnances ? A ceux qui prescrivent des examens de laboratoire sans rapport avec la maladie afin d’avoir leur pourcentage sur les examens effectués ? Aux juges censés défendre les honnêtes gens, mais qui ont pris l’habitude de se renseigner auprès des avocats avant les procès pour savoir combien sont prêts à  payer les uns et les autres afin d’avoir gain de cause ? Aux journaux qui ne cessent de dénoncer les « détournements de fonds » et la corruption dont usent les partis politiques, mais qui ne sont pas à  l’abri de ces pratiques ? La corruption et son impact sur la vie économique. Selon une étude anonyme, il nous est revenu que 80 % des maisons en villa appartiendraient à  des fonctionnaires ou assimilés et 90 % des terrains appartiendraient à  la même catégorie d’individus ; les fonctionnaires. En d’autres termes, 85 % des projets immobiliers en cours, chaque projet revenant à  plus de 70 millions CFA, seraient entrepris par des fonctionnaires dont le revenu annuel connu serait inférieur à  un million CFA. C’’est dire que si ces entreprises étaient faites honnêtement, ces personnes devraient travailler 70 ans et dédier la totalité de leurs revenus durant ces 70 ans pour les réaliser. Tous les témoignages concordent pour dire que ces projets durent en moyenne 2 ans. Ainsi la seule conclusion crédible est que ces projets sont financés par de l’argent ayant une origine non déclarée. Des structures de contrôle pour rien ? Malgré la panoplie d’instruments crées par les autorités, la lutte contre la corruption ne semble véritablement pas déclenchée. Les plus hautes autorités, garant de cette lutte, donnent-ils raison au Dr Daniel Téssougué (magistrat malien) qui, à  propos de lutte contre la corruption, aime à  dire que «Le moustique ne fabriquera jamais l’anti-moustique». Idéologues qu’il soit, Daniel A. Téssougué invite toutes les forces vives maliennes à  se lever comme un seul homme pour demander aux autorités maliennes d’arrêter la comédie en cours dans le pays pour exiger une véritable politique de lutte contre la corruption dans le pays. La Cellule d’appui au structures de contrôle de l’administration (Casca) en passant pas le contrôle général des services publics, tous sont des instruments crées par l’Etat pour juguler le fléaux de la corruption au Mali. Aussi, l’Institution du Vérificateur général dans notre pays suscite les commentaires les plus divers. Si pour certains, c’est une structure de trop, pour d’autres le Vérificateur général a bien sa place dans l’arsenal juridique anti-corruption au Mali. Ingénieur agronome, Modibo Diakité, membre fondateur de Transparence Mali, se penche sur les chances de succès de la nouvelle institution dans l’environnement malien. Il faut noter que la structure a été créée pour renforcer l’arsenal répressif de la corruption au Mali est une promesse du candidat Amadou Toumani Touré (ATT). Ainsi par la Loi N°03-030 du 25 août 2003 il a été institué au Mali un Vérificateur Général, autorité indépendante chargée de la vérification générale. L’une des composantes de sa mission étant «de contrôler la régularité et la sincérité des opérations de recettes et de dépenses effectuées par les institutions de la République, les administrations d’Etat, les collectivités territoriales, les établissements publics ou tout autre organisme bénéficiant du concours financier de l’Etat». Il est légitime que la volonté politique de lutter contre la corruption en général et d’instituer l’institution du Vérificateur Général en particulier suscitent scepticisme et méfiance de bon nombre de maliens. Elle est pourtant pertinente quant il s’agit de relever certaines anomalies de gestion comme dans la dernière affaire, du Fonds Mondial ou d’importants détournements au ministère de la santé, ont révélé l’ampleur du mal au Mali. En tout état de cause, la lutte contre la corruption s’établit comme une entreprise de longue haleine si complexe et difficile que le pragmatisme devrait être de mise pour tester si possible au moindre coût l’adaptation au Mali de tout arsenal anticorruption jugé satisfaisant sous d’autres cieux.

Côte d’Ivoire : Après le ministre de l’Intérieur, Soro sous le coup d’une enquête

Deux ministres en cause Dimanche dernier, les ivoiriens apprenaient avec stupéfaction au journal de 20 h, qu’une enquête serait ouverte sur le ministre de l’intérieur Désiré Tagro et le premier ministre Soro Guillaume, pour détournement de fonds. Une chose qui étonne quand on sait que le premier est un proche du président et a été pendant la période de crise, son porte-parole. Des allégations infondées selon Méà¯té Sindou Cependant, le porte parole de Soro, Méà¯té Sindou attendra lundi soir pour déclarer que ces allégations sont « infondées et ils demandent que toute la lumière soit faite sur cette affaire.» Même s’il ajoute que le geste du chef de l’Etat est salutaire car selon lui, les ivoiriens ont droit à  la vérité. Le procureur de la république auquel l’enquête a été confié, devra sur une période d’un mois, déterminer si le ministre de l’intérieur et le premier ministre ont perçu la somme de 10 milliards de FCFA de commissions de la part de la société française SAGEM, chargée de mener techniquement le processus électoral ivoirien. « Nous pensons qu’il est bon que l’opinion et singulièrement la presse considèrent cette requête d’information du chef de l’Etat comme une procédure normale. La Côte d’Ivoire est en train de rebâtir ses institutions et ce tournant s’est renforcé depuis la signature de l’accord de Ouagadougou. Et le Premier ministre partage avec le chef de l’Etat, l’idée qu’il est nécessaire en Côte d’Ivoire, de re-crédibiliser les institutions, de rebâtir l’Etat et notamment d’enraciner l’Etat de droit, en mettant fin à  l’impunité». A-t-il déclaré. Mr Méà¯té indique que le premier ministre veut que son action soit bien comprise dans le cadre de la sortie de crise qui dure depuis 5 ans environ. Il ajoute l’air très serein, que « nous attendons la fin de l’enquête qui est dans moins d’un mois et qui J’en suis certain, permettra de renforcer la crédibilité de Soro Guillaume. » Les explications de Gbagbo Selon le porte-parole du gouvernement, le président Laurent Gbagbo veut juste faire la lumière sur cette affaire et ces accusations dont fait l’objet depuis quelques semaines, son ministre de l’intérieur. Il précise que monsieur Tagro est la cheville ouvrière des accords politiques de Ouagadougou. Pour sa part, Désiré Tagro a précisé dans le quotidien national ‘fraternité matin’ du lundi 21 juin 2010, qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’une épreuve de vérité. Il a indiqué « J’attends que l’enquête livre ses secrets avant de me prononcer. »

Côte d’Ivoire : Enquête ouverte sur le ministre de l’intérieur

Ces derniers temps, la presse ivoirienne a multiplié des accusations de fraude à  l’encontre du ministre de l’intérieur, un proche du président de la république. Mr Tagro est accusé de détournement de fonds et de malversations. C’’est donc avec étonnement que les ivoiriens ont appris ce dimanche au journal de la RTI, un communiqué émanant de la présidence de la république. Ordonnance indiquant qu’une enquête sera ouverte contre le ministre de l’intérieur, suite à  la déclaration du président de l’assemblée nationale quelques jours plus tôt. Enquête menée par le procureur de la République l’enquête sur monsieur Tagro sera menée par le procureur de la république de Côte d‘Ivoire. Le ministre serait impliqué dans un certain nombre d’affaires qui restent assez floues. Entre autres, le recrutement xénophobe à  l’école nationale de police, communément appelé le céphonisme par les ivoiriens. Cette pratique qui o๠l’on a tendance à  favoriser une personne de la même ethnie que soi au détriment d’une autre, quelques soient ses talents. Il faut dire qu’elle est assez courante dans la sous-région ouest-africaine, et encore plus visible et courante au pays d’Houphouà«t Boigny. Il est aussi suspecté d’un détournement de 10 milliards de FCFA lui ayant été versés par la société française SAGEM, impliqué dans l’identification des électeurs. A cela s’ajoute cet autre détournement de la somme octroyée par l’Etat, lors des trois derniers pèlerinages de musulmans ivoiriens à  la Mecque. La liste se rallonge avec également le détournement de l’argent destiné aux victimes du Probo-Koala, versés par la société responsable Trafigura. Le procureur de la république a un mois pour clarifier cette situation qui jette le discrédit sur Désiré Tagro, fidèle de Laurent Gbagbo. Notons qu’il fut le porte-parole de Gbagbo lors de la précédente crise politique et sociale qui avait plongée le pays dans le chaos, puis négociateur de la présidence pour l’accord de Ouagadougou. Qui veut la peau de Tagro ? Vu la proximité, la complicité et les bonnes relations entre les deux hommes, C’’est avec une surprise général que les ivoiriens ont accueilli le geste de leur président. Même si Désiré Tagro n’est pas suspendu de ses fonctions de ministres, l’enquête sur lui en fait parler plus d’un. En Côte d’ivoire, une enquête sur un ministre en exercice ne peut être menée que par la haute cour de justice. Cependant, cette fois ci, le chef de l’Etat a demandé au procureur de la république de s’en occuper. l’on serait tenté de se demander si Koudou (surnom de Gbagbo) ne voudrait à  travers cet acte, sacrifier son acolyte de tout le temps. Certains observateurs ivoiriens estiment que l’affaire n’est qu’une ruse de l’homme pour montrer sa bonne gouvernance et pour l’occasion, éloigner tout soupçon de fraude à  l’encontre de son ministre. Néanmoins, ils n’écartent pas l’hypothèse selon laquelle, C’’est une manière de faire tomber des têtes. Ainsi, si l’on suit cette logique, le prochain sur la liste devrait vraisemblablement être le premier ministre et chef des ex-rebelles des forces nouvelles, Soro Guillaume. Précisons que dans le communiqué faisant état de l’ouverture de l’enquête sur Tagro, il est dit que « Désiré Tagro a-t-il perçu seul ou avec autrui, notamment le Premier ministre, la somme de 10 milliards de francs CFA ?». La suite de cette affaire sera connue pendant le mois de juillet prochain et l’on verra s’il s’agit juste d’une mise en scène ou d’une véritable division au sein du pouvoir ivoirien.

Guinée : L’enquête continue après le massacre du 28 septembre

Des officiers en prison A quelques jours de la présidentielle guinéenne prévue le 27 juin prochain, le gouvernement guinéen s’est livré à  une série d’arrestations à  la fin de la semaine dernière. 10 officiers supérieurs de l’armée et proches du capitaine et ancien président Moussa Dadis Camara ont été incarcérés pendant quelques jours. l’objectif selon le chef d’état-major, le colonel Nouhoum Thiam, C’’est de clarifier des gestions opaques au sein de l’armée. En réalité, ces officiers devaient rendre compte de leurs éventuelles implications dans le massacre du 28 septembre derniers qui a fait plus 150 morts, des centaines de blessés et laissé de profonds traumatismes au sein de la population guinéenne et de la communauté internationale. Les Nations-Unies enquêtent l’organisation des nations-unies a engagé vers la fin de l’année 2009, des enquêtes approfondies pour situer les responsabilités. C’’est d’ailleurs dans cette foulée que le capitaine Dadis Camara a été victime d’un attentat de la part son aide de camp Toumba Diakité. Ce dernier toujours en fuite, a été désigné comme le principal acteur de l’affaire. Selon certaines sources proches du dossier, C’’est Dadis Camara qui aurait donné l’ordre de tirer sur les manifestants. Ainsi, en plus de Toumba Diakité et Claude Pivi, d’autres officiers sont soupçonnés de complicité. C’’est ce qui explique l’arrestation de ces 10 soldats. Néanmoins, après quelques jours, ils ont recouvré la liberté ce lundi. Le colonel Thiam précise cependant que ces arrestations n’ont rien de politique et ce sont encore moins des règlements de compte. Il explique « il faut voir clair dans la manière dont les biens de l’armée sont gérés. » Ces propos nous indiqueraient que l’affaire serait liée à  des histoires de corruption au sein de l’armée guinéenne. On aurait pu croire que ces arrestations s’inscrivent dans le cadre de l’enquête menée par l’ONU mais il n’en est rien. Celle-ci est pour l’instant en stand-by. Entrave à  la dignité humaine Par ailleurs, les organisations de défense des droits de l’homme s’insurgent face à  ces arrestations qu’elles qualifient d’arbitraires. Le secrétaire général de l’organisation nationale de défense des droits de l’homme, Ali Oubari estime qu’il est anormal d’interpeller les gens sans procédure judiciaire. Il ajoute que « ce qui est étonnant, C’’est que ces arrestations sont faites en pleine période de transition et à  quelques semaines du scrutin présidentiel. A notre avis, ce ne sont pas des actions qui vont mener à  un apaisement, à  un déroulement du processus électoral dans un climat apaisé. » Dadis s’exprime En début de semaine, le capitaine Moussa Dadis Camara, après de longs mois de silence dans sa convalescence au Burkina Faso, s’exprimé sur la situation de son pays. Il espère que le prochain présidentiel apportera à  la Guinée et au peuple guinéen, de meilleures conditions de vie, un développement économique, social et politique plus serein. Il faut dire que sa déclaration n’a rien à  avoir avec l’arrestation de la dizaine d’officiers. Bientôt la première élection libre depuis 50 ans Signalons que la première élection présidentielle libre depuis l’indépendance de la Guinée Conakry doit se tenir dans moins de deux semaines. Elle doit mettre fin à  la transition militaire, débuté depuis la mort du général président Lansana Conté fin 2008

Massacre du 28 septembre en Guinée : l’ONU a publié son rapport

Dadis pris dans son propre piège On se rappelle qu’au lendemain de cette répression sanglante, la communauté internationale avait vivement condamné ce qu’elle a qualifié de barbarie. Et le chef de la junte au pouvoir, le capitaine Moussa Dadis Camara, avait lui-même demandé une enquête internationale afin de situer les responsabilités de chacun. Dadis a ensuite rejeté toute les responsabilités sur son aide de camp de camp, le lieutenant Toumba Diakité. Il s’en est alors suivi la réplique de Toumba qui, se sentant trahi et pris comme cobaye, et tentera de tuer son chef. Le rapport pointe des membres de la junte, du doigt Dans le rapport de la commission d’enquête internationale, il est indiqué qu’au moins 156 personnes ont été tuées dans les répressions et 109 femmes et jeunes filles ont été violées et parfois mutilées. l’ONU parle de crimes contre l’humanité et impute toute la responsabilité à  Moussa Dadis Camara. Elle réclame, pour le chef de la junte et les autres responsables comme le lieutenant Toumba Diakité et le commandant Moussa Tiegboro Camara, la saisie de la Cour pénale internationale. Une équipe de la CPI en Guinée pour 2010 Signalons que l’issue de ce rapport impatiemment attendue par tous, constitue un coup dur pour la junte au pouvoir. Même si cela n’est pas l’avis du ministre de la communication Idrissa Chérif. Il explique « C’’est le gouvernement de Guinée qui a demandé cette enquête. Dans ce cas donc, je pense que les normes doivent être respectées. Mais, cela fera l’objet d’un débat houleux au sein des membres du CNDD et du gouvernement. Je pense que ce n’est pas un coup dur, parce que C’’est le peuple de Guinée et le président Dadis qui ont été victimes, pas des chinois. » La cour pénale internationale (CPI) n’a pas encore été saisie pour le dossier. Néanmoins, le procureur Louis Moreno Ocampo examine le cas guinéen depuis le mois de novembre. Il est donc prévu l’envoi d’une équipe sur place, début 2010 normalement. Si les Nations-Unies contribuent avec ce rapport à  retirer le capitaine Dadis Camara du paysage politique guinéen, indirectement, elles font le jeu de son remplaçant Sékouba Konaté. Ce dernier n’est en effet pas mis en cause et les diplomates comme les opposants le considèrent plus crédible que le chef du conseil national pour la démocratie et développement (CNDD). Sékouba s’installe doucement Le général Sékouba Konaté est sans nul doute, l’homme fort du régime en place en Guinée. Personne, ni la communauté internationale, ni les opposants guinéens n’ont rien à  reprocher au général. Il est considéré plus crédible que son compagnon Dadis. En effet, dans le rapport publié par l’ONU, concernant les évènements du 28 septembre, le nom du général n’apparait nulle part. Il n’est incriminé nulle part dans les textes. Beaucoup s’accordent à  dire qu’il fait l’affaire de tous parce qu’il n’a pas d’ambition politique. Tout ce qu’il voudrait, C’’est ramener le pays dans la stabilité et organiser au plus vite des élections, pour ensuite retourner dans les casernes, comme un bon soldat. Beaucoup ne veulent plus du retour de Dadis Il semble qu’en Guinée et même ailleurs, personne ne veuille du retour de Dadis. Le ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner indiquait ce matin, qu’il ne souhaitait pas un retour de Dadis en Guinée. Il estime que la justice internationale doit l’arrêter pour crime contre l’humanité, « Il y a un risque de guerre civile si Dadis retourne en Guinée. ». De son côté, l’opposition guinéenne se réjouit fortement des conclusions de l’enquête menée par l’ONU et de celle de l’ONG Human Rights Watch. D’autant plus que C’’est le capitaine Dadis lui-même qui avait sollicité cette enquête. l’UE renforce ses sanctions l’union européenne durcit les sanctions qu’elle avait déjà  prises le 27 octobre dernier contre la Guinée. Et ce, après la publication du rapport de l’ONU. Il s’agit notamment de l’embargo sur les armes et munitions qui ont été renforcé. Egalement, l’interdiction d’exporter tout équipement ou matériel pouvant servir à  la répression. Par ailleurs, l’UE a aussi décidé de geler tous les fonds et les ressources économiques que les responsables guinéens ciblés, possèdent en Europe. Les personnes touchées par l’interdiction de transit et de séjour en Europe étaient au nombre de 42 au départ. A ceux-ci, s’ajouteront une trentaine d’autres dont la liste sera bientôt divulguée.

Nord Mali :  Air « cocaïne » volait avec de faux papiers

Rappel des faits A la mi-novembre, on apprenait la découverte d’un Boeing 727 en provenance du Vénézuela. Après l’atterrissage, toute la drogue que transportait le cargo, a été déchargée et mis dans cinq véhicules 4×4. Ces véhicules auraient ensuite pris la route pour le Niger, après que les responsables aient mis le feu au Boeing, dans le but d’effacer toute trace de leur passage. Une enquête nationale et ensuite, internationale a donc été ouverte. Au début de cette enquête, trois individus avaient été arrêtés après qu’on les ait retrouvé entrain de récupérer les carcasses de l’avion. Ces derniers n’étaient ni plus ni moins que des pauvres habitants en mal d’argent. Quant en plus, on sait que ces carcasses remportent énormément. Ce n’est que normal qu’ils profitent de la situation pour se faire un peu de sous. l’ONU indique que l’avion avait de faux papiers ne l’autorisant pas à  voler. Avion immatriculé en Guinée Bissau l’agence de l’aviation civile de la Guinée Bissau a depuis le mois de novembre dernier, demandé à  plusieurs pays Ouest-africains, d’arrêter l’avion et son équipage. Dans un rapport élaboré par les autorités Bissau-guinéennes, l’appareil n’aurait pas respecté les consignes de navigabilité. La même source explique que le Boeing 727 n’avait plus le droit de voler depuis le 31 octobre 2009. C’’est donc en parfaite illégalité qu’il circulait au moment de son atterrissage au Nord Mali. Ainsi, conscients qu’ils ne pourraient plus continuer à  circuler sans risque de se faire contrôler, les membres de l’équipage auraient fait établir de faux papiers pour l’avion. Ces papiers ont donc été élaborés en Arabie Saoudite, dans le but de brouiller toute piste susceptible de les faire repérer. Signalons qu’Air cocaà¯ne a été immatriculé à  Bissau, C’’est ce qui explique le fait les autorités de ce pays demandent une arrestation immédiate des trafiquants. L’enquête progresse Les enquêtes nationale comme internationale, progressent aussi vite qu’on ne pouvait l’imaginer. l’itinéraire de l’avion devient de plus net et se serait déroulé comme suit : Panama, ensuite Colombie et puis plus rien. On perd pendant quelques jours les traces de l’avion, pour ensuite voir le transpondeur (appareil localisateur) montrant les traces du cargo au Cap Vert. De là , il se dirigera vers la Guinée Bissau et terminera son trajet dans le désert malien. Par ailleurs, les autorités maliennes ont décidé d’ouvrir à  la suite d’une enquête préliminaire, une information judiciaire. La justice prend l’affaire en main et souhaite travailler en toute indépendance. Bamako aurait même demandé un coup de main de l’organisation internationale de la police criminelle Interpol. Plusieurs pays voisins du pays, seraient impliqués dans cette affaire et des têtes risquent de tomber très bientôt.

Violences de Kita : 12 personnes interpellées.

Tout est parti du tir de sommation que l’agent des forces de l’ordre a effectué en provoquant la mort d’un apprenti chauffeur sur la route de Manantali. Après le décès de ce dernier, la population a mené des représailles en s’attaquant aux symboles de l’état. Selon les dires de M. Tounkara, Conseiller à  la préfecture de Kita, les dégâts occasionnés sont estimés à  des centaines de millions. Il faut ajouter que plus d’une dizaine de services de l’Etat ont été saccagés et brûlés. Des véhicules de service ont aussi été calcinés. Mais le calme est revenu dans la ville de Kita depuis, laissant place aux interpellations. Cependant, la population vit dans un climat d’anxiété et envahie par la crainte. Suite aux dégâts causés sur les symboles de l’Etat, une enquête a été ouverte selon la volonté du chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré. « Nous ne pouvons pas accepter ce genre de comportements car C’’est la culture de la violence qui s’installe progressivement » a affirmé ATT au micro de notre confrère de l’ORTM. Les enquêtes ouvertes à  Kita auront pour but de situer la responsabilité des uns et des autres, dans les dégâts causés. Selon les autorités policières de Kita, 12 personnes ayant participé aux violences ont été arrêtées. Mais la prison de Kita n’est plus fonctionnelle due aux agressions des vandales. Une décision ferme du chef de l’état D’autre part, a rassuré le chef de l’Etat, l’agent en question (qui a commis l’acte déclencheur) répondra de son geste qui n’est ni plus ni moins qu’une bavure policière. Il faut signaler que l’agent, le Caporal Lassine Goita a été arrêté depuis mercredi dernier et écroué au Camp I de la Gendarmerie, en attendant d’être remis à  la justice. Certains pensent que ces évènements malheureux survenus à  Kita étaient prévisibles car la population, était régulièrement tracassée par les « forces de l’ordre ». Selon un notable de la ville, des évènements de ce genre sont très courants à  Kita. A présent, les autorités devront prendre de mesures appropriées afin que de tels évènements ne se reproduisent plus !