6 degrés sous l’horizon : Les femmes artistes sous les projecteurs

En commémoration de la Journée internationale des droits des femmes, Bamako Art Gallery propose du 6 mars au 10 avril une exposition dédiée aux femmes artistes, « 6 degrés sous l’horizon ».

Bamako Art Gallery est riche en couleurs et en images pendant un mois. Tableaux, photographies, installations d’écodesign et vidéos se regardent esthétiquement dans l’exposition « 6 degrés sous l’horizon », la position à laquelle se situe le soleil lors de la dernière étape de l’aube. Au figuré, cela signifie une forme de commencement, de révélation, pour six jeunes maliennes artistes contemporaines. « Au cœur de cette exposition, il y a cette notion d’émergence et de révélation par la lumière. L’idée, c’est de présenter des artistes qui sont au début de leur carrière et qui sont en train d’émerger par leur très grande maturité, avec une esthétique vraiment moderne. Elles sont lumineuses aussi par les réflexions qu’elles portent. Leurs œuvres jettent de nouvelles perspectives sur les thématiques qu’elles traitent », explique Marie Doussou Sangaré, Commissaire de l’exposition.

Les œuvres exposées traitent de faits de société. Fanta Diarra est une jeune photographe. Les huit œuvres de sa série « Terre sans frontières », où des personnages sont recouverts de formes végétales de diverses couleurs, représentent un cri du cœur pour la protection de l’environnement. « J’essaie de montrer l’homme qui, à force de détruire la nature, est lui-même devenu un tas de déchets monstrueux. Donc nous voici en train de disparaître, mangés par la nature qui se venge », explique-t-elle.

La condition des femmes n’est pas en reste. Kani Sissoko, également photographe, en traite dans « Quand les murs parlent ». De belles figures féminines couchées, torses nus, perles autour des reins, font face à un mur, témoin des abus dont souffrent les femmes dans une société patriarcale. « Les murs peuvent nous en dire plus sur les problèmes des femmes que ces dernières elles-mêmes. Ils sont témoins de tous les conseils que nos mamans nous donnent pour la préservation de notre foyer. Quand on n’en peut plus, quand on en est à bout, on rentre dans nos chambres et on pleure. Les murs sont nos confidents », affirme-t-elle. La thématique de l’immigration et celle de l’asservissement des peuples sont également évoquées à travers « 6 degrés sous l’horizon ».

Une soixantaine d’œuvres sont présentées. Leurs prix varient de 30 000 à 550 000 francs CFA, selon les dimensions et les techniques utilisées.

Ab imo pectore : La complexité de la foi s’expose

La Galerie Medina, située à Bamako en face de l’ECICA, présente tout au long du moi de mai 2018 l’exposition Ab imo pectore, quinze œuvres de deux artistes, Wahib Chehata, Franco-tunisien, et Abdou Ouologuem, Malien, tous deux peintres, cinéastes et photographes. Ayant des points communs, ils espèrent véhiculer avec l’art, une image positive du Mali à travers le monde.

L’exposition Ab imo pectore est une œuvre duale qui a pour objectif de renouer un dialogue entre les Maliens. Au-delà de ce dialogue, elle se veut un cadre de réunion de l’Afrique, ainsi que du monde entier, autour de l’art, de l’inspiration, de la philosophie, de la politique et de l’esthétique. « Le Mali, c’est ma terre principale de création » dit Wahib Chehata, peintre, cinéaste et photographe. Lui et son collègue Abdou Ouologuem affirment s’inspirer « de tout ce qui est beau ». « Je ne manque pas d’inspiration ici, car je suis dans une mine d’or. Le Mali est une mine d’or en matière d’inspiration », déclare Abdou Ouologuem.

Les deux artistes présentent pour cette exposition 15 œuvres à la Galerie Medina, en face de l’ECICA. Marqués par l’histoire récente du Mali et de l’Afrique, ils veulent véhiculer des messages de sensibilisation, d’union et de paix à travers leur travail. Parmi les œuvres exposées, « L’homme blessé », « La mort bleue », « Ultima necta », ou encore « Croisade ». « La mort bleue est la mort qui ne choque personne. Tous les jours, il y a des immigrés qui meurent, mais nous, les Africains, nous ne sommes plus dérangés par ça, cela fait juste l’actualité », déplore Abdou Ouologuem, qui veut montrer le Mali sous sa forme d’antan, un beau pays, une terre d’accueil, d’amour. « Nous avons voulu questionner l’idée de la foi, sa complexité, source d’inspiration mais parfois source de conflit. Au Mali précisément, c’est quelque chose qui a une forte résonance, donc nous avons voulu l’aborder à travers le prisme du beau, parce qu’avant tout nous nous sommes des artistes. Notre joie, c’est d’exprimer le beau », estime Wahib Chehata.

Avec ces œuvres, les deux artistes espèrent voyager à travers le monde et donner une autre image du Mali et de l’Afrique. Ils participeront à la prochaine Biennale de Dakar, édition 2018, pour inviter à « l’union sacrée », car « l’Afrique n’est pas synonyme de violence et de terrorisme ». « Le jour où nous oublierons que celui-là est Malien, Sénégalais ou Chinois, nous serons heureux. Soyons juste humains ».

« Dialogue » : exposition plurielle au LAC de Lassa

Le LAC de Lassa, situé sur les hauteurs de Bamako a lancé sa troisième exposition d’arts dénomme « Dialogue ».  Ouverte du 27 avril au 13 mai, elle met à l’honneur de plusieurs artistes sculpteurs, designers et peintres de la place. Cet évènement se veut un lieu sde rencontre et de dialogue entre les visiteurs et le mode de l’art.

Cette exposition met en lumière des objets d’art plastiques à savoir des sculpteurs et des objets de design intérieur et quelques toiles. Elle a pour objectif de rendre hommage à la sculpture malienne. Le LAC de Lassa, crée en 2012, est un espace de production de diffusion d’art et d’artisanat maliens par le biais d’une réflexion sur les enjeux climatiques et la protection de la biodiversité. « C’est un espace dédié à un processus éco-esthétique par lequel les designers transforment les déchets non-biodégradables ou des matériaux naturels en matière ou en objets du quotidien », explique Carole Refabert Traoré, Commissaire de l’exposition « Dialogue », co-fondatrice du LAC de Lassa. À travers cette exposition qui met en valeur des oeuvres réalisées à partir de matériaux recyclés, elle s’adresse aux autorités maliennes, « amener nous vos déchets, nous nous allons les transformer ».

Les œuvres de neufs artistes (sculpteurs, designers, bronziers) sont exposées à Lassa. On peut y rencontrer Thierno Diallo, sculpteur, Mohamed Diabagaté, un jeune peintre, ou encore Sidiki Traoré, designer et peintre, entres autres, dont les oeuvres sont à l’image de la rue de Bamako et l’actualité du pays. Elles évoquent les perturbations sociales, la géomancie, le savoir… De même, plusieurs tableaux et sculptures sont axés sur la paix et la réconciliation entre les fils de cette nation. « Cette exposition est l’image de la rue de Bamako et de nos savoirs-faire », déclare Sidiki Traoré, designer, co-fondateur du LAC de Lassa, qui estime que « les inventeurs du Mali sont les artistes d’aujourd’hui ». Ainsi, pour Carole Refabert Traoré, l’objectif de la structure est de créer une sorte de « dynamisme pour que les Maliens puissent avoir accès à leur culture et au savoir-faire des artistes ».

 

 

L’esclavage moderne par Moussa Kalapo..

Après avoir été épris par le paradoxe d’un Institut français calme au cœur d’un Bamako bruyant, lorsqu’on entre dans le Patio de ce lieu de culture, on est ensuite très vite captivé par les photographies poétiques d’enfants travaillant difficilement sur différents chantiers. On ne peut s’empêcher alors de penser à la campagne « Enfances Volées » initié par Save the Children car ces enfants ont bel et bien leurs enfances volées.

 

Ce message est porté par Moussa Kalapo qui, à travers cette exposition, souhaite « susciter l’intérêt des maliens » sur une pratique qui « parait normal aux yeux de tous » affirme-t-il. Il dénonce à travers ses clichés le travail des enfants de 7 à 17 ans dans les foyers en tant que commerçants-ambulants ou sur des chantiers ou maçons ou mécaniciens. C’est ce travail qu’il esthétise par ces clichés avant de le qualifier « d’esclavage moderne ». Cette photographie malienne au Mali engagée et mobilisée est à l’honneur jusqu’au 27 Octobre dans ce lieu de culture. Cette exposition permet de mettre des visages, sur un problème de la société, qui de loin peuvent apparaitre abstraits.

Ce n’est pas la première fois que le changement social, la dénonciation a pu être initié par la photographie. Rappelons que dès les premières guerres du XXeme siècle, la nécessité d’envoyer des photographes de guerre a été indéniablement reconnu pour avertir et informer le public.

« J’ai commencé à poser des questions aux enfants que j’apercevais, désœuvrés en train de travailler si ardemment à leur âge déjà. Je voulais montrer leur frustration, leur mécontentement, exprimer leur ressenti et le mien », soutient Moussa Kalapo.

 

 

Institut français du Mali : Rentrée esthétique avec l’exposition Wohou – Wohou

 

 

L’Institut Français de Bamako a procédé au vernissage de sa première exposition d’art de la nouvelle saison, le lundi 2 octobre 2017 en fin d’après-midi. A l’honneur, les artistes plasticiens rebelles de Côte d’Ivoire des années 1970, le collectif Wohou – Wohou.

Les œuvres d’art de Wohou – Wohou font partie de la collection des arts contemporains du Musée national du Mali. C’est une collection rare, qui recèle des trésors du continent. L’exposition est la première pour de la saison 2017 – 2018 de l’Institut français. « L’IFM propose cette collection d’art durant tout le mois d’octobre. L’accès est gratuit pendant les heures d’ouverture de nos locaux », a déclaré à Journal du Mali Mme Corinne Micaelli – Mulholland, Directrice déléguée de l’IFM.

« Wohou -Wohou est un mouvement d’artistes plasticiens rebelles de Côte d’Ivoire né dans les années 1970. Ces plasticiens étaient à l’époque désœuvrés, parce qu’il avait la crise et qu’ils n’avaient pas de matériel. Ces rebelles avaient aussi envie de se renouveler et, du coup, ils ont créé ce mouvement. Ces créations sont essentiellement des objets de récupération, écorces d’arbres, tissus, sable, charbons Wohou – Wohou, en langue locale, veut dire m’importe quoi. Ils évoluaient dans la récupération pour faire des œuvres d’art, parce que pour eux l’art c’est toute la vie. Il est présent dans chaque étape de la vie humaine » expliquera la Directrice de l’IFM.

« Ils ont été dans la brousse et dans les rues pour voir et créer. Ils ont travaillé avec des objets et des matériels qui viennent de chez nous. Pour n’importe quelle forme d’art, si tu veux travailler, regarde autour de toi et développe », estime le professeur béninois Ludovic Fadairo, un artiste peintre sculpteur. « Je pense que l’on doit élargir un tout petit peu cette exposition, pour les visiteurs ou les observateurs, afin qu’ils soient plus nombreux et pour permettre à la jeunesse de voir le travail des ainés », souhaite Mamadou Camara, artiste peintre infographiste, professeur d’art au lycée Ba Aminata Diallo. « L’institut Français au Mali va également présenter au mois de novembre une exposition de photos pour commémorer pour le 31e anniversaire du décès du grand photographe Maurice Bechar », nous a appris la directrice de l’IFM en conclusion.

 

Mariam Maiga : L’art sans tabous

Elle s’appelle Mariam Ibrahim Maiga. C’est une artiste plasticienne formée au Conservatoire des arts multimédias (CAMM) Balla Fasséké Kouyaté. Toute jeune, elle fut attirée par l’art. Elle a déjà fait deux expositions de ses œuvres et en a une troisième en vue. Nudité, maternité et viol sont les thèmes qu’elle évoque sans tabous.

Habitant à Bamako, mais née à Gao, Mme Traoré Mariam I. Maiga a été captivée par l’art du dessin dès sa tendre enfance. Pas étonnant qu’elle soit sortie du CAMM avec un diplôme supérieur en arts plastiques. Elle n’arrive pas à expliquer comment elle tomba amoureuse de ce métier. « Moi-même, je ne sais pas comment. En deuxième année fondamentale, je dessinais déjà » se souvient-elle. Peut-être que la peur d’être frappée a aiguisé sa plume à dessin. « Je dessinais en classe parce que j’avais peur de me faire frapper par certaines personnes. Ces gens-là ont participé à ma formation », reconnait-elle en souriant. Sa sensibilité aussi a impacté son choix de s’exprimer par la peinture, en adepte de l’acrylique sur toile et du collage. Ses toiles sont peintes en noir, sa couleur de préférence, et rouge. «Je travaille surtout avec le noir. J’ai même essayé de travailler du noir sur le noir, mais je n’arrivais pas à faire voir ce que je voulais faire ». Elle a organisé en 2014 sa première exposition collective dans son atelier, « Tim’ Arts », à Baco Djicoroni Aci. Sa troisième exposition personnelle sera axée sur le viol. Depuis la crise de 2012, elle se souvient encore de ces femmes violées. « Il y avait deux petites filles qui ont été violées, puis évacuées ici. L’une avait douze ans et l’autre neuf. La plus petite n’a pas survécu. Elle est décédée », nous confie Mariam. La jeune artiste envisage de travailler sur tous les viols qui se commettent en silence, « Les viols des crises, les viols dans les familles, sur des petites filles, souvent par leurs oncles ou cousins, que les familles cachent, il faut en parler ».  Avec son mari, elle nourrit un projet de centre culturel, « Shiif’Art » (vestibule de l’art), pour l’exposition et la réception d’artistes du monde entier. Son objectif est de faire connaitre l’art. « C’est moi qui fais vivre l’art, l’art ne me fait pas vivre ». Selon elle, le choix du ministre de la culture doit tenir compte de sa vision. « Il faut être fou pour pouvoir gérer les artistes. Je parle de la vision : un fou voit différemment les choses ».

Sommet Afrique-France : Exposition pour les artisans maliens

Du 25 au 30 août, le Musée accueillera une exposition visant à rendre hommage aux artistes maliens dont les œuvres ont été primées à travers le monde. 

À pas comptés, le sommet Afrique-France arrive. Les jours qui passent nous rapproche davantage de de cette grand-messe que Bamako accueillera les 13 et 14 janvier 2017. Dans le cadre de ce 27e sommet Afrique-France, au Musée nationa se déroulera  du jeudi 25 au 30 août, une exposition qui vise à rendre hommage aux artisans maliens, surtout ceux et celles qui sont en phase d’exportation et qui ont vu leurs œuvres saluées de par le monde. Cette initiative, assure-t-on du côté du comité va « donner du sens aux activités diverses et progressivement jalonner le chemin vers le Sommet ». Intitulées « Les orfèvres du Mali », l’exposition est placée sous la présidence de la ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Nina Walett Intallou.

Après le 23e sommet qui s’est tenu en décembre 2005, ce 27e sommet Afrique-France retient toute l’attention du Comité, dirigé par Abdullah Coulibaly, et qui s’active pour gagner le pari de l’organisation.

Sinaly Tangara invite pour « Le Voyage »

Tuyaux, pots d’échappement, vieux pneus et vieilles barriques, « cela fait six ans que je récolte mon matériel sur les tas d’ordures. Aujourd’hui, je suis prêt ». La trentaine d’œuvres, dont une vingtaine de sculptures en fer, comprend également des textes ainsi que des montages artistiques avec pour seul thème : l’Afrique et ses maux. C’’est « une interpellation, en particulier à  la jeunesse qui doit réinventer le continent par son dynamisme et sa compétence ou alors elle devra se résoudre à  disparaitre virtuellement en copiant les autres », nous explique l’artiste. Celui qui a abandonné ses études de médecine et s’est consacré à  sa passion, les arts martiaux, reste marqué par « les oiseaux que J’admirais dans le champ de mon père o๠J’ai grandi. Ils sont d’ailleurs très présents dans mon exposition ». l’exposition dure jusqu’au 12 février et Sinaly invite les Maliens à  venir « entendre » les messages qu’il veut passer : l’Afrique et le Mali, déchirés par les problèmes sociopolitiques, doivent se ressaisir. Le choix de ses matières est tout aussi symbolique, car pour lui aller chercher des ordures et leur redonner vie C’’est attirer l’attention de tous sur la question environnementale. Peu connu du grand public, Sinaly Tangara n’en est pas moins prolixe. En 2010, il exposait dans le cadre du Festival sur le Niger, des œuvres célébrant le cinquantenaire des pays africains. Plus récemment, il a participé au collectif d’artistes qui ont exposé à  l’occasion de l’anniversaire de l’Institut français de Bamako. Cette exposition, « C’’est la crème de tout ce que J’ai pu faire jusqu’ici. J’ai sorti tout ce que J’avais en moi », conclut-il. Rendez-vous le 18 janvier pour découvrir ou redécouvrir cet artiste hors norme, libre penseur et prof de salsa.

Expo : « Modes, bijoux et parures des Femmes du Mali de 1946 à nos jours »

Qu’est-ce qui inspirait la mode des années 40 à  nos jours ? Comment la vie communautaire était-elle organisée avant et à  l’indépendance ? Quelle était l’importance des Biennales artistique et culturelles dans la découverte des talents en herbe et leur impact sur l’unité nationale ? Autant de questions qui trouvent une réponse crédible dans le témoignage du doyen Hamidou Diawara à  travers une exposition-photos sur le thème : «Modes, bijoux et parures des Femmes du Mali de 1946 à  nos jours» ! Dédiée à  la Malienne et à  l’Africaine pour magnifier son combat inlassable pour l’émancipation et le rôle primordial joué dans l’indépendance, l’avènement de la démocratie et le développement du pays, cette expo-photos vise aussi à  éveiller les souvenirs et les consciences sur ce que furent les modes vestimentaires féminines du Soudan-français au Mali. Grand témoin de l’histoire contemporaine du Mali, Hamidou a fouillé dans son immense trésor (archives) pour apporter un éclairage sur l’évolution de la mode malienne de 1946 aux premières années de l’indépendance acquise par le 22 septembre 1960. Des couvre-chefs, des foulards, des boucles d’oreille, des colliers, des tresses, et des habillements atypiques sont ainsi mis en valeur. Grand professionnel, Hamidou a aussi promené son projecteur sur des grandes figures féminines de l’indépendance et de l’émancipation des peuples.

A quoi ressemblera ma ville en 2030 ?

Imaginez à  quoi ressemblera Bamako en 2030. D’ici une quinzaine d’années, la capitale malienne fera partie des grandes mégalopoles d’Afrique de l’Ouest avec une croissance démographique en hausse et des extensions périurbaines de part et d’autre. Comment appréhender cette ville du futur ? Sébastien Philippe, à  travers d’anciennes cartes postales agrandies et exposées à  l’Institut français, tente de donner une réponse en retraçant l’Histoire du Mali et son futur, ceci dans le cadre du grand colloque autour du devenir de la ville de Bamako dans les années à  venir, initié par la Mairie du District et qui s’ouvre ce samedi 15 mars. Depuis 2012, la politique de la Mairie du District est axée sur le développement urbain en élaborant une vision politique de Bamako à  l’horizon 2030 : « Bamako 2030,croissance et développement – imaginer des stratégies urbaines pour un avenir maà®trisé et partagé ». Présentée à  Dakar lors du 6ème sommet d’Africités, elle a été enrichie par des experts africains, européens et l’ensemble des acteurs maliens, qu’il s’agisse de l’Etat, des Communes de Bamako et de quinze communes riveraines de Bamako, pleinement associées. Rive droite, rive gauche Sur une première carte, on peut voir le trafic aérien entre Bamako, carrefour naturel de la sous région et ses voisines Abidjan, Dakar ou Conakry, grâce à  une modernisation de l’aéroport international Bamako Sénou. Le projet de ligne double de tramways devrait lui relier les quatre points cardinaux de la capitale et accélérer le trafic. Bamako, multipolaire ? La ville s’élargira volontiers côté est vers Tienfala, une commune rurale de Koulikoro. A l’ouest, vers Diago, derrière la ville de Kati, au sud vers Sanankoro et au nord ouest, via Dougabougou pour s’étendre toujours plus loin. Les communes du district de Bamako se verront alors fondues dans les communes péri-urbaines par la faute de l’explosion démographique. Avec une population de plus de 2 millions d’habitants aujourd’hui, la cité des trois caà¯mans pourrait atteindre les 6 millions en 2030, explique Boubacar Bah, maire de la commune V. A l’horizon 2030, décrit une autre carte, il faudra rééquilibrer les deux rives de Bamako, en évitant la centralisation de toutes les activités sur une seule rive. Pour Sébastien Philippe, auteur des cartographies, la vision 2030 est de faire Bamako une ville carrefour et o๠il fait bon vivre. l’équilibre entre les deux rives, de part et d’autre du Djoliba, permettra de réduire les embouteillages. D’autres tableaux font une comparaison entre le Bamako d’hier ( de 1920 à  1960) et Bamako aujourd’hui. On y découvre des patrimoines historiques comme la gare ferroviaires qui date de 1920, la mairie du district au style colonial, le Grand hôtel de Bamako, légende d’hier. Des édifices qu’admirent, Gilles Huberson, ambassadeur de France au Mali: « J’aime particulièrement la gare, la mairie, et la beauté du fleuve Niger. Mon C’œur est à  Bamako », ajoute le diplomate, sourire aux lèvres, pour qui la France a apporté sa touche à  la construction des beaux édifices du Mali. Les cartes de Sébastien Philippe interpellent le citadin sur l’avenir de sa ville. Pour Boubacar Bah, il faudra s’approprier cette vision 2030, pour concrétiser le rêve d’un Bamako plus moderne et en faire une des capitales les plus coquettes d’Afrique de l’Ouest.

Exposition « Bijoux du Mali » : toute la diversité du Mali

La collection de bijoux conservés par le Musée National du Mali grâce à  plusieurs missions de terrain, entre 2006 et 2008 et qui ont été effectuées dans les localités de Kayes, Yélimané, Nioro, Bamako, Mopti, Djenné et Tombouctou, auprès des populations Khassonke , soninké , peulh, maure, Sonrha௠et Touareg, a permis de rassembler plus de 100 parures et une documentation audiovisuelle importante. Cette collection a été complétée par l’acquisition d’un lot important de bijoux auprès du collectionneur bijoutier M. Kouyaté de Djenné. Le musée national de Bamako en partenariat avec le British Muséum (Grande Bretagne) depuis 2006 et avec le Musée National d’Ethnographie de Lei den (Pays-Bas) depuis 2008. Avec l’appui financier de l’Ambassade royale des Pays-Bas, une partie importante des bijoux conservés au Mali fait l’objet d’une exposition au Musée National du Mali depuis le 17 septembre et en cours jusqu’au 31 novembre 2013. Etude de la collection des bijoux et parures Il faut préciser que l’exposition n’a pas la prétention de donner une idée complète de la diversité des bijoux et objets de parures au Mali. Car la bijouterie est un art en en constante évolution, soucieuse de s’adapter en permanence à  l’évolution du gout. Il est illusoire de vouloir rendre compte de son extrême diversité. On a parfois tendance à  trop rapidement attribuer un bijou à  tel ou tel groupe ethnique. Mais la très grande distribution de certaines formes et motifs dans toute la zone saharo sahélienne ne permet pas de satisfaire de cette approche. Il semble de plus en plus clair que la distribution des formes suggère l’existence d’échanges technologiques ou commerciales et d’influences subies, enracinés dans l’histoire séculaire des relations transsahariennes mais aussi européennes. De nombreux bijoux attribués par exemple aux peulhs ou aux soninkés dénotent des liens avec l’orfèvrerie saharienne.

Nelson Mandela : l’exposition historique sur le premier Président noir d’Afrique du Sud

La saison sud-africaine débute cette semaine en France. Jusqu’à  la fin de l’année, il y aura plus de 200 événements : de la musique, du théâtre, du cinéma, du sport, de la dance et de la gastronomie. Le premier événement est une exposition à  l’Hôtel de Ville de Paris sur la vie de Nelson Mandela, jusqu’au 6 juillet. Devenu le premier Président noir d’Afrique du Sud après 67 années de lutte dont 27 passées en prison, il est aujourd’hui considéré comme un véritable héro. Dans cette rétrospective, c’est toute sa vie, et du même coup celle de l’Afrique du Sud, durant ces années sinistres de l’Apartheid, que le public découvre. Le rôle des artistes a été primordial Dès le parvis de l’Hôtel de Ville, une reproduction à  échelle réelle de la cellule de Nelson Mandela accueil le visiteur. « C’était sa cellule à  Robben Island. 2,4 mètres sur 2,1 mètres. Un banc, un matelas parterre, un sceau d’aisance et c’est tout.Il y a vécu comme ça pendant 18 ans », raconte Laurent Clavel, commissaire général des Saisons France – Afrique du Sud. Le spectateur le voit à  sa sortie de prison avec Winnie Mandela, sa deuxième épouse. Il assiste également au massacre de Sharpeville, qui a fait au moins 69 morts. Pour ceux qui n’ont pas connu cette période, ils pourront découvrir à  quel point les artistes ont joué un rôle important dans ce combat contre ce régime raciste. Le rôle ambiguà« de la France pendant ces années sombres Les visiteurs pourront découvrir cet accord secret entre de Gaulle et le fondateur de l’Apartheid qui fait de la France le premier fournisseur d’armes de ce régime répressif. Il y a également les côtés positifs comme lorsque Mandela, à  peine sorti de prison, est accueilli par François Mitterrand. Le public peut aussi découvrir une sculpture d’exception. En Afrique du Sud, elle fait 10 mètres de haut, à  Paris, c’est une reproduction plus petite. Il s’agit de poteaux noirs, tels des barreaux d’une prison, et lorsque que l’on se met à  3 mètres de haut, les pieds sur un rond de marbre noir, on voit avec émotion apparaà®tre, dans cette forêt de barreau, le visage de Nelson Mandela. Le héro sud-africain « va plutôt bien pour un homme de son âge », d’après son arrière petit-fils, « il aura 95 ans l’an prochain donc je dirais même qu’il va très bien », a confié Luvuyo Langa-nani Mandela, présent lors du vernissage de l’exposition.

« Transition Foto », une expo à ne pas rater!

Lancée il y a déjà  une semaine, cette initiative de l’Agence pour le Développent International (USAID), en partenariat avec le groupe artistique ‘’Balanis », est intitulée « Transition Foto ». Il s’agit d’une exposition de photographies portant sur un an de transition au Mali à  travers l’objectif des photographes maliens. l’Atelier Medina sur le Boulevard du Peuple et les rues adjacentes ont servi de cadre au lancement, le 11 avril dernier, qui a attiré de nombreux visiteurs. l’exposition, soutenue par le Bureau des Initiatives en matière de Transition de l’USAID, sillonnera les villes de Kati, Mopti, Ségou Kayes et Sikasso du 13 au 22 avril 2013, permettant ainsi aux populations de ces localités de voir des images d’évènements qu’ils n’ont vécus qu’à  la radio. Ce projet vise également à  aider les maliens et maliennes à  faire le bilan d’un an de transition, pour pouvoir s’en sortir ensemble et d’avancer ensemble vers un avenir d’unité, de sécurité, et de paix. Depuis la rupture de l’ordre constitutionnel au Mali suite au coup d’état militaire du 22 mars 2012, le Gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, en plus de l’aide humanitaire qu’il fournit aux maliens touchés par le conflit, appuie le rétablissement de la démocratie au Mali, y compris la tenue d’élections libres, transparentes et crédibles. l’exposition de photos prises par des maliens au cours d’un an de transition s’inscrit dans le cadre de l’appui au processus de réconciliation nationale, qui est indispensable à  la tenue d’élections libres et apaisées et à  la prévention de conflits post-électoraux.

Exposition : « Echos de la crise malienne en prison »

«Â Echos de la crise malienne en prison, expression des femmes détenues à  travers la photo, la vidéo, la peinture et le bogolan », tel est le thème de l’exposition qui se tient du 28 au 30 mars au centre Anw – Ko Art de Niamakoro à  Bamako. Les tableaux exposés sont les œuvres des femmes détenues de la prison de Bollé. Ces réalisations ont été possibles grâce à  la structure BE KA FILMS qui est aux côtés des femmes du milieu carcéral depuis trois ans. Pour cette édition, la parole est donnée à  ces femmes de s’exprimer sur la crise que traverse le Mali. Depuis leur lieu de détention, elles suivent quotidiennement l’actualité par le biais de la télé ou de la radio. Sur certaines photos ou bogolan, elles prônent la paix et l’union de tous les Maliens. Sur d’autres, C’’est plutôt les couleurs qui parlent, on peut ainsi voir, les drapeaux du Mali et de la France, une sorte de reconnaissance envers de l’Hexagone pour sa prompte intervention militaire. Par ailleurs, dans un film de cinq minutes, les détenues ont dénoncé la politique de deux poids deux mesures des autorités. Elles pensent que les vraies coupables ne sont pas arrêtées, et que celles qui n’ont pas les moyens pour se défendre restent longtemps en prison avant d’être jugées. La promotrice de cette initiative, Awa Traoré, s’est réjouie du travail de ces femmes car C’’était une occasion pour elles de révéler leur talent. Ce vernissage a été bien accueilli par les visiteurs, en témoigne les ovations après la présentation de chaque catégorie d’œuvres par les encadrants. Certains visiteurs interrogés sur leur appréciation des œuvres ont répondu que C’’est une réalisation formidable qu’il faudra soutenir. Pour leur venir en aide, une vente des œuvres aura lieu le 13 avril 2013 à  l’occasion d’une journée de plaidoyer pour les droits des détenus au palais de la culture de Bamako.

Biennale de la photographie : de Bamako à Addis

Le vernissage de l’exposition de photographies s’est déroulé hier mardi à  l’Alliance française en Ethiopie. Etaient présents l’Ambassadeur du Mali en Ethiopie Boubacar Gouro Diall, le délégué général de l’Alliance Olivier Dintinger, des responsables artistiques des rencontres de Bamako et d’une foule de curieux et de professionnels de la photo. Occasion pour l’Ambassadeur Diall de féliciter l’Alliance française pour cette initiative qui selon lui permet de « parler du Mali en bien pendant cette période difficile de l’histoire de notre pays », rapporte le conseiller en communication de l’ambassade Alassane Diombélé. l’exposition qui va durer trois semaines propose au public une cinquantaine de tableaux d’une douzaine d’artistes du continent parmi lesquels les œuvres de Fatoumata Diabaté et Mohamed Camara du Mali. Ces artistes font partie de la nouvelle génération de photographes maliens, qui maintiennent le flambeau de leurs illustres prédécesseurs comme Malick Sidibé. Le délégué général de l’Alliance Ethio-Française a profité de l’occasion pour annoncer l’arrivée à  la fin de ce mois à  Addis Abeba de l’artiste musicien Vieux Farka Touré pour un show dans la capitale Ethiopienne. Une occasion supplémentaire de porter haut les couleurs du Mali en particulier des régions du nord du pays qui sont sous occupations islamistes depuis plus de dix mois maintenant. Pour rappel, les Rencontres africaines de la photographie sont organisées autour d’expositions de photographes contemporains et de rétrospectives, dans différents lieux culturels de la capitale tels que le Musée national du Mali, la Bibliothèque Nationale du Mali, le Mémorial Modibo Keà¯ta, et le Musée du district. à€ cela s’ajoutent des colloques et des projections de film. Depuis 2004, la manifestation est sous l’égide de la Maison africaine de la photographie.

RESOPE, l’art d’être une femme entrepreneur

Créativité mais aussi sens des affaires et du regroupement, ces qualificatifs pourraient désigner les nombreuses femmes du Réseau des femmes opératrices économiques de l’espace Uemoa(Resope), réunies à  Bamako, du 15 au 22 Mars pour une foire internationale, qui regroupe six pays au centre international de conférence de Bamako. Venues du Niger, du Togo, de Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Bénin et du Mali, les femmes entrepreneurs proposent au public, un savoir faire riche à  travers l’artisanat, le textile, l’alimentaire mais aussi les pratiques culturelles et sociales des femmes de la sous-région. Booster l’entreprenariat féminin Avec cette initiative, les femmes du Resope, sous la houlette de Mme Coulibaly Aissata Touré, par ailleurs, Présidente du réseau des femmes opérarices économiques du Mali, entendent favoriser un espace de concertation et de dialogue entre femmes opératrices de la zone Uemoa. En boostant l’entreprenariat féminin et la compétitivité des entreprises et produits issus de leurs activités. l’idée de la foire a émergé lors de la deuxième conférence régionale du Réseau tenue en Octobre 2010. Avec des ateliers, des conférences débats et des expositions, elle a pour objectif de mettre en exergue les défis quotidiens des femmes engagées dans les activités économiques. Sur les 250 stands prévus à  la foire, 180 ont été occupés. En déambulant dans les allées, on est agréablement surpris de l’accueil de ces femmes, dédiées à  leurs affaires. «Â Je participe à  cette foire pour valoriser mon art et surtout pour vendre beaucoup de produits, », confie cette opératrice ivoirienne, qui fait la promotion de chapeaux créatifs pour le mariages et autres cérémonies sociales. Sur un autre stand, Mme Diakité Hadja Bani Kébé, donne des conseils aux femmes pour le bonheur dans leurs foyers. Elle vend par ailleurs de l’encens, et garde le sourire en toutes circonstances. Entre maroquinerie, élégance vestimentaire, savoir faire artisanal, produits de beauté, encens, il y en a pour tous les goûts et toutes les couleurs, sur ces stands chatoyants o๠il ne s’agit pas seulement de s’exposer mais de faire du chiffre d’affaires. l’initiative du Resope qui vise à  organiser cette foire sous régionale tous les deux ans, montre surtout qu’avec les femmes, C’’est l’Union qui fait la force !

ATT et l’univers dogon

La participation du président Amadou Toumani Touré à  cette manifestation culturelle témoigne de toute sa symbolique dans la valorisation notre patrimoine identitaire. l’exposition présente ainsi l’histoire de l’art et de la culture de ce groupe ethnique, depuis le Xème siècle jusqu’à  nos jours. Cela, à  travers plus de 330 œuvres exceptionnelles issues de collections du monde entier et rassemblées pour la première fois en France. l’exposition créée au Musée du Quai Branly entend, en effet, restituer toute la force de l’art de la sculpture telle que l’ont conçue les Dogon, qu’il s’agisse du bois ou du métal, de pièces imposantes ou de puissants objets de petite dimension.  Au C’œur d’un univers fantastique Dogon est le nom du groupe ethnique vivant sur le plateau central de la région (Mopti) allant du Mali au sud du Niger. Ce groupe hétérogène, en partie constitué de migrations successives, est devenu célèbre à  travers le monde par ses sculptures qui ont révélé de nombreux secrets dont leur cosmogonie. Science selon laquelle les créateurs sont un ou des dieux anthropomorphes qui gênèrent l’Univers et l’Homme par la volonté d’un esprit, par la parole, le geste, le souffle, un membre, des sécrétions… A travers plus de 350 œuvres, le Musée du Quai Branly invite, au cours de cette exposition, à  plonger dans l’art et la culture Dogon. Une exposition qui, grâce à  ces œuvres issues des musées et des collections privées du monde entier, fait figure d’évènement. l’exposition est organisée selon le lieu géographique des trouvailles et présente essentiellement les styles de la falaise de Bandiagara. l’évènement est très important, selon le président ATT. Qui a effectué le déplacement à  l’occasion. Au Musée du Quai Branly, l’exposition couvre plus de dix siècles d’histoire des peuplements, des influences artistiques, des traditions culturelles et des modes de vie du pays Dogon. Les sculptures enchantent par la finesse du trait et leur caractère expressif : beaucoup de ces sculptures figuratives sont considérées comme étant de nature commémorative et on prête à  certaines la vertu de soutenir la force de vie des défunts. D’autres encore nous renseignent sur la place de l’enfant dans la société et le rapport à  la mère. Sur le site du Musée, nous apprenons qu’une salle est également consacrée à  la «Â La société des masques », une des richesses séculaires de l’univers Dogon. Les masques chez ce groupe ethnique, dont la société est très ritualisée, sont source de diverses interprétations. Le parcours de l’exposition se termine par des objets du quotidien réalisé par les tisseurs et les forgerons, véritables entités dans les villages. Bref, cet évènement culturel permet d’aller au delà  du caractère contemplatif que peut représenter de telles œuvres pour des occidentaux.

La Synthèse de Souleymane Keita

Le coup d’envoi a été donné par le ministre de la culture, Hamane Niang, entouré de l’ancien chef dudit département Cheick Oumar Sissoko, et de plusieurs autres invités, amis et parents de l’artiste. «Â La synthèse » est une initiative de l’artiste peintre sénégalais Souleymane Keà¯ta. Qui retrace, à  travers une quinzaine d’œuvres, la synthèse des 20 dernières années de carrière de peintre. Pour l’artiste Souleymane Keà¯ta, le choix du Mali n’est nullement fortuit : «Â Ce pays, dit-il à  l’ouverture de l’exposition, est une source d’inspiration inépuisable pour moi ». Au total une quinzaine d’œuvres exposées à  l’intention du grand public, à  travers lesquelles l’artiste se saisit de tout ce qui l’entoure, de sa culture, des paysages et des pratiques de l’Afrique. Ce rêve est la grande transhumance de l’homme au travers de la matière et du temps. Et nous y notons grâce à  ces toiles, ces textiles, ces objets qui permettent le dialogue sans mot entre le peintre et les autres. Le critique d’art Jean Michel Severino (qui a préfacé l’exposition) est formel que Souleymane Keà¯ta est un artiste de grand talent. « Nous regardons Souleymane Keà¯ta, dit-il. Ce regard l’inspire, son inspiration vient nous habiter. Nous habitons Gorée, Dakar et l’Afrique. Nous admirons bruire la vie dans la beauté magique que nous dévoile l’artiste comme une grande attention dans l’exploration de soi et du monde ». De sa naissance et de son enfance sur l’à®le de Gorée, le peintre a gardé le sens de la poésie, de la finesse et le besoin de douceur. Au nom de ses origines « Mandé », il puise dans les ressources de l’histoire et place son œuvre sous le signe de la terre. Ses séries « Scarifications », « la Chemise du Chasseur » ou dans la série sur « Le criquet », par la couleur ocre ou les tons marrons portent le témoignage de ce lien entre le bleu mer et l’ocre de terre. Entre douceur et engagement, la peinture de Souleymane Keita est un heureux ménage des contraires. Séduisante par ses couleurs et sa matière, son œuvre qu’associe le dessin, la couture et le collage, plait à  a fois à  l’amateur le moins averti et au collectionneur chevronné. D’o๠l’avis du ministre de la culture que Souleymane Keà¯ta est un artiste de son temps. Saluant l’œuvre du peintre, le ministre Hamane Niang a révélé que Souleymane Keà¯ta représente un bel exemple de l’intégration africaine. Le chef du département de la culture, qui a lancé un appel au public à  venir admirer la richesse des tableaux, a déclaré que cette exposition a une valeur pédagogique.

L’art Dogon à l’honneur au Quai Branly

Depuis les expéditions ethnographiques françaises du début du XXe siècle, l’art dogon n’a cessé de fasciner l’Occident. L’exposition parcourt l’histoire du peuplement du pays dogon, territoire du centre-est du Mali bordé par la falaise de Bandiagara. A l’entrée de la Galerie Jardin du musée, une carte retrace ces vagues de migrations successives qui ont fait naà®tre un art sculptural aussi riche que multiple. Cette richesse éclate dès la première salle de l’exposition: 133 sculptures y sont réparties selon les peuples qui les ont forgées. A l’appui de la cartographie, un fléchage au sol permet de situer les pré-Dogon (Tombo, Niongom, Tellem), déjà  présents sur le plateau de Bandiagara au Xe siècle, les Dogon-Mandé venus du sud-ouest et les Djennenké arrivés de l’empire du Ghana, au nord-ouest, pour fuir l’islamisation. Puis viennent les pièces N’duleri, Tintam, Bombou-Toro, Kambari et Komakan. « Dans cette première salle se trouve la moitié de ce qui existe au monde en matière de chefs-d’oeuvre sculpturaux dogon », explique Stéphane Martin, le président du Musée du Quai Branly. « C’est l’exposition que tout commissaire rêve de faire », renchérit Hélène Joubert, responsable des collections africaines du musée. Pour la première fois, poursuit-elle, « ces pièces sont réunies par ensembles, et tout devient cohérent: on voit clairement l’évolution iconographique et la régionalisation des styles ». Parfois, aussi, « on sent le même sculpteur derrière certaines œuvres, et c’est très émouvant ». La plupart de ces sculptures sont datées entre le Xe et le XIXe siècle. Au style réaliste djennenké, illustré par cette figure hermaphrodite au bras levé qui clôt majestueusement l’exposition, succède au XVIe siècle l’élégance N’duleri. L’assimilation, dès le XVe siècle, des styles tellem et niongom donnera naissance au premier style vraiment dogon, celui des Mandé. D’une grande diversité stylistique, ces œuvres présentent aussi des caractéristiques communes: bras levés, hermaphrodisme, gémellité, zoomorphisme… Autant de rappels au mythe de la création dogon, qui veut qu’Amma, dieu créateur du monde, ait eu deux jumeaux. L’un d’eux, rebelle, sera changé en renard, l’autre se transformera en cheval. Au travers de ses œuvres, la civilisation dogon livre les secrets de sa cosmogonie. Mais percer ces mystères prend du temps, souligne la commissaire Hélène Leloup: »Pour comprendre la statuaire dogon, il faut aller sur place, parler aux gens. J’ai ainsi appris qu’un bras levé signifiait un appel au dieu et qu’une main fermée était un remerciement pour un don ». La deuxième partie de l’exposition revient sur la fascination des anthropologues français pour les Dogon. Dès 1904, Louis Desplagnes rapporte du village de Songo des peintures rupestres aujourd’hui exposées Quai Branly. Dans les années 1930, Marcel Griaule conduit la mission Dakar-Djibouti. Sa présentation de la cérémonie des masques à  l’exposition coloniale de 1931 connaà®tra un grand succès. Plusieurs masques de cette collection sont mis en scène. Souvent zoomorphes, ils représentent tantôt un singe, tantôt un oiseau, tantôt un cervidé. Des hommes les portaient à  l’occasion de cérémonies initiatiques, comme celle du « dama » (levée de deuil), dont un film de Jean Rouch et Germaine Dieterlen décrit le déroulement. La dernière section de « Dogon » présente 140 objets à  la fois quotidiens et sacrés (tabourets, portes de grenier, outils en fer et bronze, bijoux en forme de serpent), témoignant de l’inclination des sculpteurs à  évoquer le mythe originel dans leur travail. L’exposition se referme sur un « uldebe », linceul d’influence musulmane, et l’idée qu’en quelques décennie, l’islamisation du plateau de Bandiagara et l’augmentation des contacts avec l’Occident ont profondément transformé le mode de vie des Dogon. Après Paris, l’exposition se rendra à  Bonn, puis Milan. Verra-t-on un jour pareille rétrospective au Mali, et pourquoi pas au musée de Bandiagara qui se construit? Peu de chances, convient Hélène Leloup. « Depuis 50 ans, les populations se sont converties à  l’islam et il n’y a plus de pièces sur place… Il faudrait qu’un grand nombre de collectionneurs acceptent de prêter leurs objets ».

 » Novembre à Bamako » : Une exposition hommage à la capitale

L’initiative, venue de « Les Editions Cauris » en partenariat avec l’Institut français, était fort appréciable. En témoigne la présence massive de nombreuses personnalités de la culture malienne et universelle. La Directrice de «Â Les Editions Cauris », Kadiatou Konaré et ses collaborateurs y étaient également. Tout en couleurs, avec des photographies d’une qualité extraordinaire, le livre de Valérie Marin La Meslée, a été coédité par « le bec en l’air » en France et « Cauris éditions », ce livre met en lumière la capitale du Mali sous l’angle de la culture. «Â Ce n’est pas un livre de spécialistes. Ce n’est pas un livre d’enquête. Mais, c’est une promenade, une déambulation qui propose de voir une ville africaine comme n’importe quelle ville dans le monde », disait-t-elle lors de la conférence de presse de lancement du livre dans les locaux de «Â Les Editions Cauris ». Panorama Urbain « A Bamako, il y a des indicateurs qui m’ont convaincu que quelque chose se passait et la ville représente un panorama passionnant. Tout est-là  pour un vrai sujet sur une capitale africaine. Et, j’aime cette ville en plus du fait que c’est elle que je connais le mieux. C’est ma porte d’entrée sur l’Afrique ». Ce sont-là  autant de raisons qui ont poussé Christine (co-auteure du livre) ainsi que Valérie à  consacrer un peu de leurs temps à  sillonner les rues de Bamako, soit à  la recherche des artistes et des opérateurs culturels qui ne sont pas toujours disponibles, soit à  s’immerger dans les lieux de représentations de spectacles. Le livre dresse des entretiens et des portraits d’artistes célèbres comme Amadou et Mariam, Rokia Traoré, Salif Keita. Malick Sidibé, Moussa Konaté, Souleymane Cà®ssé, Kettly Noà«l…et certains artistes méconnus. Pratiquement aucun domaine de la création n’a été oublié. Notons que le bouquin est l’une des meilleures réalisations de la journaliste littéraire qu’est Valérie Marin La Meslée. Selon son auteur, « Novembre à  Bamako » est un carnet de voyage personnel sur l’Afrique, 50 ans après les indépendances. Bamako ressemble à  un gros village qui n’a pour autant pas volé sa réputation de véritable ville africaine, qui voit la mondialisation arriver mais qui ne se précipite pas. Pourquoi « Novembre à  Bamako » ? Valérie Marin La Meslée explique que « C’’est parce que J’ai découvert Bamako en 2002. Sept ans plus tard, je crois pouvoir, en marge du journalisme, témoigner d’un moment à  Bamako, au prisme de ce qui m’est le plus essentiel, la culture… ». Et Valérie d’ajouter qu’elle a été surtout inspirée par les innombrables rendez-vous de novembre dans cette capitale africaine aux relents foncièrement culturels. Cette œuvre invite tous les accros et même les néophytes de l’Afrique à  voyager dans le quotidien d’une ville qui, malgré le vent de la mondialisation, sauvegarde ses vieilles habitudes. Très émue, Kadiatou Konaré a signifié que sa collaboration avec « Bec en l’air » a été des plus enrichissantes, car émaillée d’échanges d’expériences extraordinaires. Notons que Valérie Marin La Meslée est journaliste littéraire à  la rubrique culture du Point et au Magazine littéraire.

Musée National du Mali: Les Ciwara du Quai Branly en vedette

Les masques cimiers Ciwara sont emblématiques de l’art de l’Afrique de l’Ouest, particulièrement représentatifs du goût des collectionneurs d’art « primitif » du XXe siècle. De très nombreux exemplaires ciwaras se trouvent depuis lors dans des collections publiques ou privées de par le monde. Le Musée du Quai Branly dispose d’une importante collection de ces Ciwaras dont la plupart sont d’origine malienne. Du 26 janvier au 30 avril 2011, 33 de ces œuvres seront exposées au Musée national du Mali. Samuel Sidibé, directeur du Musée national du Mali, a indiqué que l’exposition « Ciwara, collections du musée du quai Branly » est née d’une volonté commune de renforcer les liens de partenariat entre le Musée national du Mali et le musée du Quai Branly en France. l’exposition est financée par le Musée national, le musée du Quai Branly, avec l’appui du Fonds de Solidarité prioritaire (FSP) du ministère français des affaires Etrangères et européennes, à  travers le projet « Musées au service du développement». Il s’est réjoui du fait qu’avec cette exposition, pour la première fois, un grand musée occidental accepte de prêter une importante collection au musée d’un pays africain pour une exposition. C’’est en effet la première fois qu’une collection d’un musée européen fait le chemin inverse. Samuel Sidibé juge cette approche intéressante et prouve, au-delà  de la symbolique de montrer que la circulation des œuvres peut se faire du nord vers le sud, que le Musée national du Mali a atteint une crédibilité de nature à  convaincre les grands musées du monde afin qu’ils acceptent de lui prêter des collections. Cela permettra au public malien d’avoir accès à  des œuvres issues de son patrimoine et qu’il n’aurait peut-être jamais eu l’occasion de voir autrement. Un rêve devenu réalité Aurélien Gaborit, Responsable de collections Afrique au musée du quai Branly, a rappelé que l’exposition avait été présentée à  Paris au musée du quai Branly en 2006, peu de temps après l’inauguration de l’infrastructure. Selon lui, cette exposition avait été créée pour faire des voyages, mais pour des difficultés financières, elle n’avait pas encore quitté le musée du quai Branly. Ce rêve est donc désormais réalité. Il a indiqué que le plus ancien des Ciwara de la collection a été collecté au Mali en 1882. « De très nombreuses pièces ont été collectées lors de la Mission-Djibouti menée par Marcel Griaule en 1931. Elles forment un groupe très diversifié stylistiquement », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que dans l’imaginaire occidental les cimiers Ciwara ne font pas partie des fétiches, des objets en rapport avec les esprits ou la mort, d’o๠son succès auprès des collectionneurs. Au Mali le cimier Ciwara représente l’objet d’art le plus connu. « Il est largement reproduit et associé à  une symbolique de bravoure et de reconnaissance », selon Samuel Sidibé. Le Ciwara, être hybride, qui enseigna aux hommes l’art de cultiver la terre est un être bienveillant et associé à  la fertilité des champs et à  la prospérité des hommes. A l’occasion des fêtes en rapport avec l’agriculture, les masques Ciwara sortent. « Les sculptures sont portées sur la tête et sont animées par les mouvements du danseur, ce que montre le film qui sera associé à  l’exposition au Mali », a-t-il ajouté. En s’efforçant de maà®triser les éléments de la nature – que miment les contorsions des masques au cours des cérémonies – les hommes cherchent à  faire des animaux leurs alliés. Selon les villages, ces masques qui généralement sortent en couple, peuvent avoir un usage différent. Mais dans tous les cas, ce sont des objets fédérateurs et protecteurs pour la communauté, d’autant plus qu’ils peuvent être vus de tous, n’étant pas réservés aux seuls initiés.

SIAO 2010, frappé par la crise !

Le plein d’innovations Du 29 octobre au 7 novembre, le continent dans ce qu’il produit de plus beau en matière d’artisanat est représenté à  la biennale de l’artisanat africain. Des exposants de grande pointure, des œuvres d’une qualité remarquable, le tutorat des artisans, la protection de l’environnement par l’incitation à  l’utilisation des sacs biodégradables, l’implication de l’organisation africaine de la propriété intellectuelle, le balisage des espaces dédiés à  la restauration, le pavage des pistes…Telles sont les innovations de cette 12e édition du salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) qui prendra fin dimanche. Les habitués du Salon le disent : chaque année le SIAO imagine de nouvelles stratégies pour attirer les exposants et le public. Ainsi, en venant sur le site, tout le monde y a pour son compte. Dans les pavillons, les allées sont bien achalandées et à  l’extérieur les maquis rivalisent d’idées pour faire venir le client, et cela semble réussi puisqu’ils ne désemplissent pas. La nuit, ce sont des shows gratuits qui font le plaisir du public qui fait très nombreux le déplacement. A chacun sa chance Du côté des exposants, les fortunes sont diverses. Dans les deux pavillons climatisés, on semble surtout en quête d’opportunité d’affaires et de contacts. Outre les artisans, de nombreuses sociétés sont là  pour faire valoir leur expertise dans le domaine du fret maritime ou de la banque. Les maisons de couture renommées ou les galeries d’art ayant déjà  pignon sur rue drainent une clientèle de clients habitués qui viennent chercher la bonne affaire. l’accès y est cependant restrictif puisqu’il faut avoir acheter un billet deux fois plus cher pour y accéder. Dans les pavillons grand public, les gens vont et viennent surtout pour le « plaisir des yeux ». Pas vraiment les moyens de se faire plaisir alors qu’ils reconnaissent que les prix sont très abordables. La crise est passée par là . Du côté du pavillon rouge (non climatisé) Traoré Bourama vient du mali et représente la galerie Benso. Dans son stand, on retrouve des bijoux fantaisies en argent et bois ainsi que de la maroquinerie. Selon lui, le SIAO est une opportunité hors du commun pour les artisans africains. Depuis une vingtaine d’année, il ne rate aucune édition et appelle les autorités maliennes à  créer un espace similaire pour permettre à  la création malienne d’être encore plus vue sur le continent et ailleurs. Georges, quant à  lui, vient du Ghana. Il expose des perles traditionnelles et salue dans le SIAO une initiative qui lui permet de sortir et faire connaitre la culture de son pays. Il avoue aussi faire de bonnes affaires pendant le Salon puisqu’il achète divers produits qu’il revend une fois rentré dans son pays. Fousséni est burkinabé. Il vend du pagne tissé et des vêtements confectionnés dans cette matière. Les affaires marchent bien pour lui qui en est à  sa première participation. La créativité dans tous ses états Une large gamme de produits sont exposés au SIAO. Elle va de la pharmacopée traditionnelle béninoise aux pagnes tissés « Faso Danfani » du Burkina Faso, en passant par des tenues en bazin du Mali ou du Sénégal et de la maroquinerie du Niger ou encore du Tchad. Tous les savoir-faire sont là . Le gros succès cette année semble être du côté des produits en coton, surtout labélisés « coton biologique ». Mme Traoré Ba Fatouma est la directrice du centre Art et Coton qui appartient à  une coopérative de femmes burkinabé. Son stand qui montre des produits en coton tissé (tissus, décorations…) ne désemplit pas et on peut dire que le succès est au rendez-vous. Les visiteurs font quand même un reproche aux exposants. Il s’agit du non-renouvellement de la gamme de produits proposés. « Chaque année, ils viennent avec les mêmes choses. Si J’ai déjà  acheté ça l’année dernière, quel intérêt J’ai de le prendre une seconde fois. Ils devraient créer et nous proposer des nouveautés, toujours nous surprendre, pour nous donner envie d’acheter » nous dit une jeune dame qui se promène, très indécise, dans les allées du pavillon climatisé marron. Les artisans qui évoluent dans le même secteur comme l’orfèvrerie proposent tous le même type de produit ce qui fait perdre le label « made in » très recherché par les clients surtout les occidentaux. Il faut souligner que 27 pays sont présents sur le Salon, parmi lesquels le Mali. Notre pays, dont l’artisanat est connu et reconnu à  travers le monde, y est fortement représenté. Outre les exposants présents dans les deux pavillons grand public, le pavillon VIP marron abrite le stand national du Mali. On y retrouve un échantillonnage de ce que le Mali fait de meilleur en matière d’art. Maroquinerie haut de gamme, tissages, arts plastiques sont entre autres les produits exposés pour le ravissement du public qui vient nombreux le visiter. De l’art pour l’emploi des jeunes Le Siao 2010a choisi pour thème « artisanat africain, jeunesse et emploi ». Les organisateurs veulent ainsi prouver que l’artisanat est un secteur d’avenir pour la jeunesse et surtout ramener les jeunes vers ce secteur car « l’artisanat est le domaine dans lequel nous excellons ». La présence en début de Salon de plusieurs ministres africains était un signe fort de l’engagement des Etats à  faire de l’artisanat un pourvoyeur d’emploi et de mieux-être, en plus d’être un formidable miroir de la créativité et de la richesse culturelle de notre continent. Les pavillons fermeront leurs portes ce dimanche.

Exposition Universelle de Shanghai : le grand attrait du Stand Mali

Après le flottement des débuts lié à  l’acheminement tardif de ses produits, le stand du Mali à  l’Exposition universelle de Shanghai en Chine, a trouvé ses marques. Maintenant, il ne désemplit pas. Plus de 160 000 visiteurs y sont enregistrés quotidiennement, selon le décompte établi par les responsables du stand. Soit plus d’un million de visiteurs par semaine. Un succès inattendu, même pour les organisateurs maliens. Le stand doit ce succès à  notre riche patrimoine artistique et culturel. Les Chinois et les autres visiteurs qui s’y rendent, en sortent véritablement émerveillés. Visiter le stand du Mali est une grande découverte pour le public chinois. Sa conception a été inspirée du style d’habitat de la cité légendaire de Tombouctou. Avec ses portes ornées de fer et de bronze étincelant. La porte d’entrée est décorée aux couleurs nationales (vert, jaune et rouge) et avec le logo du Cinquantenaire de l’indépendance. De fait, avant même d’y pénétrer l’on est saisi par un immense sentiment de fierté nationale en tant que Malien. Ce sentiment se renforce à  l’intérieur au contact des objets du patrimoine national exposé. l’artisanat et la culture malienne sont représentés dans leur ensemble et dans leur diversité. Des masques dogons au sabre touareg en passant par les statuettes bambara, les bijoux peulhs, les salons tombouctiens fabriqués à  base de peau d’animaux. Le visiteur peut aussi faire connaissance avec le Mali à  travers des images vidéo qui défilent sur un écran géant de télévision. Documentaires culturels, images de sites touristiques et culturels et de la visite du président de la République Populaire de Chine, Hu Jintao, dans notre pays en février 2009, tout y est.Commentaire du ministre de la Culture, Mohamed El Moctar, après avoir visité le pavillon de l’Afrique : « l’Exposition universelle de Shanghai est d’abord une rencontre culturelle entre les nations du monde. Elle offre l’opportunité à  chaque pays d’exposer ce qu’il a de plus précieux en matière culturelle. Et en la matière, notre pays a de quoi être fier. Le stand du Mali reflète parfaitement la richesse de notre patrimoine culturelle.»Le stand du Mali doit aussi son attrait au talent de nos artisans qui rivalisent d’ingéniosité pour représenter notre identité culturelle. Dans tout le pavillon Afrique, l’artisan le plus en vue est sans doute notre compatriote Mohamed Assaleck. Ce forgeron de la Région de Gao est une grande attraction. Il s’est installé dans un « salon songho௠» et fabrique sur place des objets caractéristiques de l’artisanat de nos régions septentrionales (sacs à  main, coussins, fourreaux etC’…). Mohamed Assaleck, comme les autres artisans, a apporté du pays la matière première. De la peau dans son cas précis. Avec l’aide d’un interprète chinois, il explique aux visiteurs avec pédagogie et patience, le sens des objets qu’il expose. Il témoigne : « J’ai déjà  participé à  beaucoup d’expositions à  travers le monde. Mais celle de Shanghai est exceptionnelle. Vous voyez vous-même comment les visiteurs s’extasient devant nos produits. Et tous veulent immortaliser leur passage dans notre stand en faisant des photos. Des millions de personnes sont déjà  passés par là . Notre stand ne désemplit pas. Je suis vraiment fier ».En plus de l’artisanat, le stand Mali doit son succès au groupe de musique de Nèba Solo qui fait un véritable tabac. l’animation assurée par le joueur de balafon et ses danseurs attirent quotidiennement des milliers de personnes. Et au delà  du stand du Mali, les spectacles que le groupe donne, profitent à  l’ensemble du pavillon Afrique. En effet, la musique ne connaissant pas de frontières, les Chinois ont rapidement apprécié le balafon de Nèba Solo. Des membres de la délégation malienne racontent qu’ils s’étaient une fois perdus dans l’immensité du site de l’Exposition universelle. En évoquant le seul nom de Nèba Solo, ils se firent guider jusqu’au stand. Chen Yu, une jeune Chinoise rencontrée sur place, confirme : « Si vous n’arrivez pas à  retrouver le stand du Mali ou même le pavillon de l’Afrique, prononcez simplement le nom de Nèba Solo devant un volontaire. Il vous guidera sans problème. Sa musique a vraiment conquis les jeunes ».Mais le stand du Mali doit payer la rançon de son succès. En effet, il faut signer ou cacheter les passeports des dizaines de milliers de visiteurs. Les organisateurs de l’Exposition de Shanghai ont innové en confectionnant des passeports que les visiteurs peuvent faire signer ou cacheter dans les stands ou pavillons qui les ont marqués. Ainsi, au stand du Mali, des milliers de visiteurs viennent quotidiennement faire cacheter leurs passeports. Résultats : de longues files d’attente se forment devant le stand. Moctar Traoré, membre de la délégation malienne, n’en revient pas. « Nous nous mettons tous au travail. Malgré tout, le rang est toujours long. Cacheter quotidiennement des milliers de passeports s’avère une véritable corvée. Mais le sentiment de fierté nationale nous motive », confie Moctar Traoré avec un bandage à  la main. De toute évidence, notre pays est en train de marquer l’exposition universelle de Shanghai qui se poursuivra jusqu’en octobre prochain. Il faut reconnaà®tre que l’occasion est trop belle pour ne pas être exploitée.Et le thème officiel de l’expo, « meilleure ville, meilleure vie », dans tout cela ? Avouons-le : dans le pavillon de l’Afrique, il y a très peu d’éléments s’y rapportant. Dans presque tous les stands, ce sont les produits de l’artisanat qui règnent en maà®tre, favorisant ainsi les affaires. Ce qui ne correspond pas à  l’esprit de l’expo. Mais qui s’en plaindrait ?

Arrêt de la Foire syrienne de Bamako : plus de 100 millions de pertes

Depuis 2007, Bamako accueille la foire exposition syrienne une fois dans l’année. l’organisateur de l’évènement Mr Bachar Al Kahal est un opérateur économique syrien. Il collabore depuis près d’une dizaine d’années, avec ses homologues maliens et est propriétaire d’usines de fabrications d’aluminium, d’alvéoles, de mouchoirs et de chaussures. l’idée de création d’une foire syrienne lui est venue il y a plus de trois ans. Il estime que « C’’était important pour moi de faire faire connaitre les marchandises de mon pays à  la population malienne que J’apprécie particulièrement. J’ai été charmé par l’hospitalité et la solidarité qui règnent dans ce pays. » Signalons que ces foires se font dans également au Sénégal, en Australie et en Espagne. Elle est toujours durant 12 mois à  travers le monde. Tous les dossiers aux normes Pour organiser une foire au mali, les organisateurs doivent déposer une demande au niveau de la direction nationale du commerce et de la concurrence (DNCC). Le contact de Mr Bachar au Mali, notamment Ibrahim Aboubacar Cissé affirme être personnellement parti déposer la demande à  la DNCC. C’’était le 5 mai et une décharge lui a été remise. Le 18 mai suivant, ils reçoivent l’autorisation no 242/MIIC-DNCC pour commencer l’exposition du 22 mai au 8 juin 2010. La foire devait se tenir au centre international de conférence de Bamako mais, celui-ci n’était pas disponible selon sa directrice. La DNCC les reverra donc au palais de la culture. La foire a commencé le samedi 22 avec une douzaine de commerçants syriens venus pour l’évènement. Tout se passait bien jusquau mercredi 26 oà¹, aux environs de 11h, la DNCC a envoyé une lettre dans laquelle elle demandait l’arrêt de la foire. La lettre no 254/MICC-DNCC du 26 mai 2010 disait : « Pour le respect d’une saine concurrence sur le marché, notamment au niveau du commerce de détail, l’exposition ne peut dépasser le 26 mercredi 26 mai 2010. » Autrement dit, la foire devait purement et simplement s’arrêter le même soir. C’’est ce qui sera fait d’ailleurs. Aucune autre explication n’a été fournie. Mr Bachar indique ne pas savoir ce qui lui est reproché. « Lorsque je saurai exactement ce qu’on me reproche, je déciderai par conséquent si la foire doit continuer ou non au Mali. » A-t-il spécifié au bord du désarroi. 100 millions de FCFA en fumée Bachar Al Kahal explique avoir déboursé plus de 100 millions de FCFA pour l’acquisition des marchandises qui devaient être vendues à  ma foire. Ce sont trois conteneurs remplis d’objets de toutes sortes qui sont arrivés via le port de Dakar, après deux mois de trajet. Le dédouanement des marchandises lui aurait coûté 30 millions de francs. Sans compter les billets d’avions et les hôtels de ses commerçants. Les marchandises comportent entre autres : Tapis, rideaux, meubles, chaussures, vêtements pour hommes, femmes et enfants, matelas, chaises en plastique, balançoires, bijoux, parfums, ventilateurs, frigos, concentrés de tomates, boissons de fabrication syrienne… Ils sont en ce moment stockés dans sa boutique qui s’avère trop restreinte. Des emplois sacrifiés Mr Cissé précise que la foire avait créé de petites embauches temporaires. En effet, 17 jeunes maliens rapatriés d’Arabie Saoudite gagnaient quotidiennement leur vie en servant de traducteurs et d’apprentis commerçants aux vendeurs syriens. Ceux-ci ont d’ailleurs plié bagages dès le jeudi 27 mai denier pour rejoindre leur pays, estimant qu’ils n’ont plus rien à  faire ici. La majorité l’a pris avec philosophie, remettant leur sort « entre les mains de dieu. Nous avons passé 6 mois à  préparer cette foire. Si elle vient s’annuler de la sorte, cela veut dire que C’’est Allah qui ne l’a pas voulu. à‡a va aller Inch’Allah.» Cependant, selon des sources proches du dossier, lors du dernier conseil des ministres, des comptes auraient été demandés au ministre en charge de l’industrie, des investissements et du commerce par qui de droit. Celui-ci a indique ne pas être au courant de quoi ce soit et a à  son tour, demandé des compte à  la DNCC. l’affaire est toujours en suspens. Lorsque nous avons essayé de contacter les agents de la DNCC, personne n’a souhaité nous recevoir, expliquant qu’il n’y avait aucun problème donc, aucune raison de donner des précisions.

Exposition universelle de Shanghaï : 42 pays africains en Chine

l’Afrique en Chine Pendant 6 mois, 42 pays du continent exposeront leur diversité culturelle et artisanale. Signalons que la Chine avait vivement souhaité une présence massive de l’Afrique. Raison pour laquelle elle a érigé un pavillon spécial o๠se retrouvent une trentaine de pays d’Afrique noire. Il faut dire que ce pavillon est entièrement financé par l’Etat chinois qui n’a pas lésiné sur les moyens. La Chine a également donné 600 000 dollars à  chaque participant. Cette somme est censée financer les billets d’avions, les stands d’expositions et autres petites dépenses. Indépendamment de ce pavillon Afrique, se trouvent les pavillons nationaux du Nigéria, de l’Algérie, de la Tunisie et de l’Afrique du sud. Les chinois sont passionnés par le pavillon Afrique qui fait 100% de visiteurs par jour. Les stands du Togo et du Mali en particulier attirent de nombreux visiteurs. La plupart posant en photo aux côtés des africains noirs qu’ils n’avaient encore jamais vus. Un exposant malien vêtu de son beau basin se fait une joie de prendre des photos avec ces chinois. Il explique que C’’est un plaisir pour lui de faire connaitre le riche patrimoine textile de son pays. Il cite notamment le Bazin, le bogolan, les tenues dogon, peulh, sénoufo… Egalement, des instruments traditionnels : Le balafon, la guitare traditionnelle, le camalé n’goni. Aussi, de nombreux maliens sont présents. La plupart font même des fabrications sur place. Vibrez au son du balafon au stand Mali l’exposition universelle enregistre la présence de nombreux artistes et musiciens maliens dont Nèba Solo. Cet artiste de Sikasso, grand joueur de l’instrument traditionnel le balafon, ambiance quotidiennement le stand du Mali. Il est accompagné de ses danseurs qui émerveillent le public chinois et apportent leurs grain musical à  l’ambiance dont fait montre, le stand Afrique de Shanghaà¯. Cependant, ils ne sont pas les seuls à  y mettre le feu puisque accompagnés par les ivoiriens, les congolais, les sud-africains, les togolais, etc. La Chine met le paquet La cérémonie d’ouverture officielle de cette exposition universelle s’est tenue en fin d’après midi du vendredi 30 avril à  Shanghaà¯. C’’était en présence de plusieurs chefs d’Etats venus du monde entier pour assister au spectacle. Cent millions de visiteurs sont attendus à  ce gigantesque évènement qui fermera ses portes le 31 octobre prochain. Le gouvernement chinois n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Le spectacle était haut en couleur avec des chants, danses et jets d’eau et des feux d’artifice. Plus de 40 milliards d’euros ont été déboursés pour la tenue de cette exposition culturelle. Une somme nettement supérieure à  celle déboursée pour l’organisation des jeux olympiques de Pékin en 2008. Le site d’exposition s’étend sur une superficie de 5,3 km2. Les spectateurs et téléspectateurs sont restés sans mot face à  cette extraordinaire cérémonie d’ouverture jamais égalé dans le monde. C’’était tout simplement magnifique !

Exposition universelle à Shanghai : la participation du Mali confirmée

C’’est l’un plus grands événements en Chine après les jeux olympiques en 2008. Cette grande manifestation est prévue du 1er mai au 31 octobre 2010. Elle a fait l’objet d’une conférence de presse animée hier par l’ambassadeur de Chine au Mali Mr Zhang Guoqing et le commissaire de l’exposition M. Mahamane Ansoumane Touré par ailleurs Directeur National du commerce et de la concurrence. Hommage aux victimes de la catastrophe Le séisme qui a frappé la Chine récemment a été la première remarque de l’ambassadeur de la chine au Mali. Pour rendre hommage aux victimes de la catastrophe, Zhang Guoqing a fait observer une minute de silence. C’’est ainsi qu’il a indiqué que le président Hu Jintao et son Premier ministre chinois, Wen Jibao se rendront sur lieu de la catastrophe dans la région nord-ouest de la Chine. Puis il a révèlé à  la presse que le président Amadou Toumani Touré, a été l’un des premiers chefs d’à‰tat étrangers à  adresser son message de condoléances suite à  cette catastrophe naturelle. Une exposition d’envergure Revenant à  l’exposition universelle de Shanghai, l’ouverture officielle aura lieu en présence de nombreux chefs d’états du monde entier, dont le président Amadou Toumani Touré. Ils sont plus de 70 millions de visiteurs attendus dans la grande métropole chinoise contre 35 millions lors de la dernière édition qui avait été organisée à  Aà¯shi au Japon en 2005. A l’heure actuelle, plus de 221 pays et organisations ont confirmé leur participation dont 31 pays africains. l’ambassadeur Zhang Guoqing a indiqué que C’’est la première fois que cette exposition est organisée par un pays en voie de développement malgré son poids économique. Le thème général retenu pour cette exposition est : « Meilleure ville, meilleure vie ». Quant à  la mascotte, elle s’appelle Haibao. Le choix de Shanghai La ville de Shanghai a été choisie le 3 décembre 2002 par le bureau international des expositions pour accueillir cette exposition universelle. C’’est la municipalité de Shanghai qui est l’organisatrice principale de l’exposition. Vu la dimension de l’événement, le défi était énorme de trouver un espace pour abriter la manifestation dans l’une des grandes villes de Chine. A Shanghai, la municipalité ne disposant pas de terrain vierge, a décidé de dégager des usines et les bidonvilles, qui se situaient en pleine ville ont été démolis pour la cause. Ce qui permettra de réaliser les pavillons des pays participants pour l’exposition. La participation malienne confirmée Après l’intervention de l’ambassadeur, Mahamane Ansoumane Touré ,le directeur national du Commerce et de la Concurrence et commissaire général de l’exposition malienne, a confirmé que le Mali prendra part à  cette grande manifestation. « Notre pays a bénéficié de l’assistance financière et matérielle de la partie chinoise. Le stand du Mali sera logé dans le pavillon de l’Afrique qui a été offert gracieusement aux pays du continent. Sur un budget total de 324 millions de Fcfa, la Chine prendra en charge 204,3 millions. Les 119,847 millions restants sont financés sur le budget national. Le Mali dispose d’un espace de 224 m2. l’animation dans le stand sera assurée par le chanteur Nèba Solo et son groupe composé de 8 artistes. 50 artisans sont inscrits pour y exposer ». La porte d’entrée du stand a été conçue sur le modèle de l’architecture de la porte d’entrée de la ville de Tombouctou et de la mosquée de Djenné qui est le plus grand bâtiment construit en Banco dans le monde. Le sous thème retenu par notre pays s’intitule « Prospérité de l’économie urbaine ». Ce thème entend inciter la communauté internationale à  accorder une plus grande attention aux problèmes urbains et à  rechercher une autre voie pour le futur développement des villes au Mali selon le commissaire. Et d’ajouter que cette exposition universelle constitue une occasion pour les participants d’échanger leurs acquis dans les domaines social, économique, culturel et scientifique.

Stell Tech, l’immobilier « pratique » à la Febak 2009

Exposante à  la foire exposition «Â FEBAK » de Bamako (qui vient de prendre fin ce week-end ), la Société Stell Tech, spécialisée dans la confection de maisons démontables, entend implanter ses activités au Mali. Stell Tech est une Société Australienne qui existe dans 4 pays à  travers le monde. A savoir, les Etats-Unis, la Chine, Honk- kong, et l’Australie. Avec sa multitude d’usines dispatchés à  travers le monde notamment en Afrique du sud et au Mozambique, la société a fait des réalisations immenses en Afrique. Singulièrement, elle a réalisé plus de 2000 logements en Afrique du Sud et au Mozambique. Implantation au Mali De nationalité malienne, le responsable de l’initiative a décidé d’apporter l’idée au Mali dans le but d’en faire bénéficier les Maliens. Répondant au nom de Touré Mahamane, le promoteur de cette entreprise est Docteur en énergétique. Avec sa très grande expérience acquise de part le monde, M Touré a décidé de se rendre utile à  son pays en lui faisant bénéficier de cette formule de construction innovante. Ce qui leur a valu d’avoir beaucoup de visites. Ainsi M Touré a décidé d’apporter son expertise au service du Mali, à  travers sa participation à  la foire exposition «Â FEBAK ». Mieux il entend pérenniser son initiative en créant une antenne Stell Tech au Mali. Pour les promoteurs de Stell Tech, cette présence au Mali vise à  attirer vers, les promoteurs immobiliers, les particuliers désireux de se faire des habitats, des Sociétés… «Â Par notre présence au Mali, nous envisageons le développement de ce pays », a indiqué Touré Ibrahim, agent-exposant de Stell Tech. Approché par nos soins, certains visiteurs n’ont pas caché leur satisfaction. Sur l’agenda mis à  disposition des visiteurs du stand, de milliers de personnes intéressées se sont inscrites en laissant leurs contacts. «Â Notre présence à  la FEBAK, C’’est pour non seulement exposer nos produits, mais aussi nous faire des clients et beaucoup de partenaires. Les visiteurs de notre stand nous ont adressé des motions d’encouragement dans le cadre de notre initiative » a indiqué M. Touré. Transfert de technologie Selon M Touré, les services administratifs réfléchissent sur les voies et moyens pouvant amener les Maliens à  s’approprier véritablement cette technologie. C’’est ainsi qu’il est prévu dans les prochains jours, la construction de maisons témoins. « C’’est pour permettre aux gens de venir voir, toucher, comprendre… » En marge de son caractère politique, la FEBAK a été une véritable opportunité d’affaires pour les entreprises. Tous les secteurs y étaient représentés. Cependant, une minorité d’exposants n’a pu tirer son épingle du jeu. C’’est le cas de cette société de produits cosmétiques burkinabé, dont la responsable a juré n’avoir gagné que la moitié de son chiffre d’affaires réalisé lors de la précédente édition. Par contre C’’est une marée humaine qui a déferlé sur le site de la Foire pendant deux semaines. Selon les organisateurs, jamais la FEBAK n’avait autant mobilisé de monde.

Simaga Sokona Badji, une jeune femme d’affaires pleine d’initiatives

Des études en gestion d’entreprise Alors que tous les Maliens dans les années 90 se rendaient en France ou en Russie pour étudier, Sokona Badgi choisit le Brésil, ce grand pays d’Amérique Latine et qui l’attire. Elle y fait un Master en gestions des entreprises; Au delà  des études, Sokona Badji explique ses motivations : » Le Brésil est une société ouverte o๠je me suis découverte pleine d’entrain et d’initiatives, je n’ai pas particulièrement vécu le racisme, tant cette société est diverse. Mais j’y ai appris à  faire des affaires et à  développer mon potentiel d’entrepreneur ». Sa première société, Sokona l’ouvre alors qu’elle est encore à  l’université, en deuxième année. C’est une société d’importation de Mèches synthétiques de la fameuse marque Darling. Et qu’elle envoie au Mali. De même qu’elle vend de l’artisanat et des produits Maliens au Brésil, une manière de croiser les cultures :  » Cette boà®te a marché quelques temps, et puis, je suis passée à  autre chose ». La voilà  lancée dans le monde des affaires. Intégration au Brésil Culturellement, le Brésil est un pays assez proche du Mali, juge Sokona qui s’y est bien sentie durant tout son séjour.  » Je fréquentais toutes sortes de gens, de catégories socio-professionnelles et le racisme, je ne l’ai jamais vécu. Le racisme au Brésil est surtout économique ! C’est la classe des riches contre celles des pauvres. ». Le reste est lié à  la curiosité naturelle, à  la joie de vivre d’un peuple très très chaleureux. Pour Sokona qui était désireuse de faire connaà®tre sa culture malienne là  bas, elle prend aussi l’initiative d’y faire ouvrir un consulat Honoraire à  Sao Paulo, étant la seule étudiante sur place à  l’époque. Une manière d’attirer ses compatriotes là  bas. Et pour les vacances, Sokona rentrait au Mali, décrivait ce pays aux siens, mais les réactions restaient froides. Elle décide alors d’apporter des projets au Mali inspiré de son expérience Brésilienne et accomplit en 1998, son grand retour au pays. Retour au pays natal Le retour après 8 ans passé au Brésil n’a pas été facile pour la jeune femme.  » Au Mali, j’avais l’impression que tout était trop lent. Au Brésil, je débordais d’idées, de projets. J’ai même fait envoyer des machines pour fabriquer des produits de toilettes hygiéniques, mais j’ai été confrontée aux problèmes de délestage dans mon usine. Alors ma production a stagné pendant un moment et j’ai du mettre la clé sous la porte  » explique Sokona en évoquant cette usine de fabrication de serviettes hygiéniques.  » Ah j’étais là  bien avant Maseda Industries, s’exlame t-elle enthousiaste. Loin de se décourager, Sokona Badgi intègre le milieu des Affaires Maliennes et tavaille pour un grand commerçant de la place et qui lui apprend tout du métier. Elle comprend mieux la mentalité locale et s’imprègne des us et coutumes du Mali, son pays, même si elle a beaucoup de mal à  collaborer avec certains :  » On me traitait tout le temps de « toubab », parce que j’étais exigeante dans le travail, mais ça je l’assume! » Sokona vends aussi des pièces de voitures, du matériel militaire, des engins, toutes sortes de marchandises.  » J’ai vraiment appris sur la tas, mais je trouve que le Mali reste un pays trop figé et qui avance lentement. » Chef d’entreprise A 42 ans, Sokona Badgi est mariée et mère de deux fillettes, mais aussi la Directrice Générale Adjointe de l’entreprise « NewBridge Industrie », une société de traitement de résidus de coton. Sokona réalise ce travail en partenariat avec la CMDT ( la compagnie Malienne de Textile ) et des partenaires étrangers, pour l’exportation de balles de coton. Une manière de toucher à  l’environnement également. Et la jeune femme voyage également beaucoup à  l’intérieur du pays et dans la sous-région Africaine. Leadership Cette année, la production de coton a baissé, ce qui a un peu découragé Sokona :  » Je suis à  10% de mes capacités, mais la campagne 2009/2010 s’annonce bonne », juge la jeune femme qui a aussi été membre de la JCI, la jeune chambre Internationale :  » C’est une bonne école pour apprendre le leadership, les responsabilités, le respect de soi, cela vous apprend à  être une bonne professionnelle. Aussi, Sokona ne s’arrête pas là  et compte lancer une société de transformation de pulpe de fruits murs, une idée qu’elle avait eu en 3è année d’études au Brésil.  » J’ai vu faire ça au Brésil en visitant des usines de fabrication de pulpe de fruits congelés ». La FEBAK 2009 Présente à  la foire exposition de Bamako, qui se tient actuellement, Sokona Badgi y représente la Maison du Brésil, un stand o๠elle présente les immenses potentialités d’affaires de ce pays aux entrepreneurs Maliens, une initiative en partenariat avec le ministère des Affaires Etrangères :  » Vous savez, on voit le Brésil en terme de joie de vivre, mais il y a tellement à  faire là  bas en terme de développement économique. L’idée, c’est de booster la coopération Mali Brésil et c’est pour cela que Sokona Badgi compte organiser pour 2010 un voyage d’affaires au Brésil. « A l’inverse de la Chine, le Brésil offre le transfert de technologies aux Africains ». Rendez vous est pris !

FEBAK 2009 : C’est parti pour la 9e édition !

Il déclare : «Â La tenue régulière de la foire de Bamako depuis 1993 et le nombre sans cesse croissant d’exposants et de visiteurs, témoignent si bien, de l’importance de cette manifestation commerciale internationale. » Pour la promotion des entreprises et des affaires Signalons que la FEBAK vise à  aider les entreprises participantes à  mieux faire connaà®tre au public malien, leur savoir faire en terme de services et produits, pour créer de meilleurs conditions d’augmentation de leur part du marché sur la scène nationale et internationale. Le ministre estime que le commerce est un facteur important d’accélération de la croissance économique et de ce fait, une source de création d’emplois à  travers les chaà®nes de distribution. Par ailleurs, le secteur commercial reste confronté à  de multiples défis. Il s’agit notamment de la contrebande et de la fraude ; De la préservation du pouvoir d’achat des consommateurs dans un contexte de libéralisation des prix ; De l’assurance de la qualité des produits ; Puis de l’harmonisation avec les directives et règles sous régionales et du système commercial multilatéral. Espace de rencontres et d’échanges La foire de Bamako se veut un espace de rencontres, d’échange et d’attraction des visiteurs et acheteurs en quête de produits de qualité ou de partenariat durable. Elle constitue un moyen de promotion du commerce en permettant de satisfaire les besoins de consommation du marché local et de promouvoir les exportations. Le ministre de l’emploi Mr N’diaye Bah, explique que cette édition consacre une participation exceptionnelle des partenaires étrangers. En témoigne la participation de la multitude d’exposants venus d’Afrique, d’Europe, d’Amérique, d’Asie et d’Océanie. Une multitude de produits Des milliers de produits sont exposés à  cette foire : Matériels informatiques, ustensiles de cuisine, bijoux, mobiliers de bureau, habits, chaussures, matières premières, véhicules…Tout ce qu’on peut imaginer. Il y a même de la pâtisserie et de la boulangerie arabe, en plus des amuses-gueules atypiques. Durant deux semaines donc, cette foire éveillera la curiosité et la satisfaction des visiteurs. Ruée grâce à  laquelle, chaque exposant s’efforce d’améliorer ses moyens et méthodes de production.

Salon des Inventions de Bamako : la perfection au fil des années…

Les deux évènements mettent en valeur le génie créateur du malien. Et ils sont près d’une centaine de participants à  mettre en valeur leurs inventions. De l’alimentaire à  l’industriel en passant par l’artisanal, tout est exposé au centre international de conférence de Bamako. Des visiteurs impressionnés parmi lesquels des ministres. « Sans l’imagination, il n’aurait pas été possible de diffuser dans le monde entier tous ces évènements sportifs qui nous passionnent tant, de disposer de nouvelles variétés de plantes et de produits d’ élevage pour notre alimentation, de procéder à  certaines opérations chirurgicales complexes, … », a lancé le ministre de l’industrie, des investissements et du commerce pour justifier l’organisation de ce salon international. Chaque année, de nouvelles inventions sont primées au salon de Bamako (grand prix du président de la république, le prix de la meilleure invention féminine…). Elles permettent généralement au pays de se présenter dans des rencontres internationales. Les inventeurs maliens ont ramené plusieurs distinctions au bercail. Sur la liste des médaillés, figure Gaoussou Traoré qui a remporté la médaille d’or du Salon International des Inventions de Genève pour « la meilleure invention d’un pays en voie de développement et la médaille d’or de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) décernée à  Monsieur Gaoussou TRAORE, pour l’invention de la brique H. Une édition à  la hauteur des attentes Le salon des inventions et innovations technologiques promet d’égaler les précédentes éditions (2000, 2003, 2005 et 2007). Des inventions comme la jarre (fiyenbaramousso) de Kalifa Sacko, promoteur de la fonderie Sacko, la machine à  laver exposée par l’association jeunesse Action Mali, les Coras électroniques de Ousmane Sacko…sont autant d’inventions qui ont captivé les regards. Non loin des stands réservés aux inventions et innovations technologiques, sous une autre thématique, on apaise sa curiosité sur les 100 produits alimentaires fabriqués et conditionnés au Mali. Cette deuxième exposition est une initiative qui vient compléter le projet d’appui aux commerçants détaillants. Elle vient à  point nommé car l’objectif du Salon National des Inventions et Innovations Technologiques selon le ministre Amadou Abdoulaye Diallo, « est non seulement de promouvoir l’esprit de créativité dans notre pays, mais aussi d’offrir un plateau d’échanges de technologies entre inventeurs et opérateurs économiques ». « Les œuvres présentées dans le cadre de ce salon et de cette exposition, constituent les manifestations les plus éclatantes et vivantes du génie créateur de notre peuple dans les domaines les plus divers comme la technique ou la technologie… » Jusqu’au 5 juillet, les chercheurs, inventeurs et artisans maliens exposeront les résultats de leurs efforts de recherche. A la différence des précédentes éditions o๠seuls des prix sont décernés, le ministre en charge du secteur a promis des lignes de crédits pour ceux qui ne seront pas primés afin qu’ils puissent développer leurs idées !