FESPACO 2017 : Une clôture tout en « Félicité »

Le festival panafricain du film a pris fin ce samedi 06 mars. L’étalon d’or s’est vu décerné à Alain Gomis, réalisateur franco-sénégalais pour son film ‘’Félicité’’’, alors que Daouda Coulibaly a remporté le prix du public avec son film ‘’WULU’’.

Ce samedi 4 mars marquait la clôture de la 25ème édition du FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou), avec pour thème « Formation et enjeux de la professionnalisation ». Pour l’occasion, le palais des sports de Ouaga 2000 a accueilli le public, venu des 4 coins du monde pour assister à l’évènement, qui se déroule tous les deux ans dans la capitale burkinabè. Pour la première fois, deux chefs d’États étaient présents à cette biennale du film africain : le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, et l’ivoirien Alassane Ouattara, dont le pays était l’invité d’honneur du festival. Ils ont d’ailleurs remis l’étalon d’or au cinéaste franco-sénégalais Alain Gomis, récompensé pour son film ‘’Félicité’’. Ce film, qui a remporté un Ours d’argent à Berlin il y a deux semaines, raconte la vie difficile d’une chanteuse de bar de Kinshasa.

L’étalon d’argent, il a été décerné à ‘’un orage africain’’ du réalisateur Sylvestre Amoussou. Anticolonialiste béninois, il met en scène un président africain face aux multinationales occidentales cyniques qui tentent vainement de le déstabiliser après des nationalisations. Durant le festival, le film avait déjà rencontré un immense succès auprès du public.

Le troisième prix, l’étalon de bronze, a été décerné au film marocain « A mile in my shoes » de Saïd Khallaf, qui filme la vie sordide d’un enfant d’un quartier populaire de Casablanca, victime de toutes sortes d’abus.

Le film Wulu du réalisateur franco-malien, Daouda Coulibaly, a remporté quant à lui le prix du public.

Au total, 150 films étaient en compétion. Avec plus de 100.000 téléspectateurs en salles, onze acteurs africains ont remportés des distinctions. Ils ont tous reçu la distinction de l’«ordre du mérite des arts, des lettres et de la communication avec agrafe cinématographique », en présence du ministre burkinabè en charge de la Culture. Parmi les récipiendaires, quatre ont été élevés au rang d’officiers, tandis que sept l’ont été au rang de chevalier, dont deux expatriés (un Ivoirien et un Congolais de la RDC).

La 26ème édition est prévu du 23 février au 2 mars 2019, et marquera le cinquantenaire du Fespaco. A son arrivée à Ougadougou, le président ivoirien a déclaré que « Le Fespaco est un événement essentiel pour le monde de la culture, pour les Africains, pour la diaspora, pour le monde entier et cette 25e édition montre à quel point le Fespaco est un succès burkinabè, ouest-africain, continental et même mondial. » Cette invitation de la Côte-d’Ivoire marque la réconciliation entre les deux pays voisins, en froid après la chute du président burkinabè Blaise Compaoré fin octobre 2014.

Fespaco 2017 : Haut les couleurs du Mali !

Pas moins de sept films représentent le Mali pour la compétition officielle de la 25è édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) qui  se tient du 25 février au 4 mars 2017. Parmi lesquels, un sérieux prétendant à l’Étalon d’or.

« Wulu », le chien en bambara, est le titre du long métrage malien en compétition pour cette 25è édition du FESPACO. Réalisé par le franco-malien Daouda Coulibaly, c’est le seul film malien de la sélection long métrage en course pour l’Étalon d’or, la récompense suprême de ce grand rendez-vous du cinéma africain. Six autres films sont en compétition au nom du Mali dans les autres sections de la compétition officielle (court métrage, documentaire, films d’écoles de formation, séries). Il s’agit entre autre de la série télévisée « Bamako la ville aux trois caïmans » de Aïda Mady Diallo, du documentaire « Les héritiers de la colline » de Ousmane Samassekou et du court métrage « Les mains d’or » de Sambade Hawa Aliou N’Diaye.

Une chance de gagner « Le Mali peut compter sur « Wulu » car c’est un film qui a une qualité technique intéressante », estime Moussa Ouane, directeur sortant du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM). En salle en 2015, « Wulu » a été tourné entre le Sénégal et le Mali avec le comédien Ibrahim Koma et la chanteuse Inna Modja. Ladji, le héros du film, est, selon le réalisateur, le portrait d’une jeunesse qui travaille, qui est sérieuse, qui se débrouille avec ses propres moyens et que l’on envoie, d’une certaine manière, à l’abattoir.

Panorama Aux 105 films retenus pour les différentes sélections de la compétition officielle, s’ajoutent 34 longs métrages choisis pour être projetés dans le cadre du panorama hors compétition, dont deux films maliens : « Koussaw » d’Ibrahima Touré et « L’ombre de la folie » de Boubacar Gakou. Récemment doté d’un fonds de soutien, l’industrie du cinéma du Mali se prépare à reprendre la place qui est la sienne. « Bientôt nous allons pouvoir produire entre 10 à 15 films par an au lieu d’un seul chaque deux ans. Vous verrez, nous prendrons la place du Nigéria », assure Monsieur Ouane.

Le Fespaco 2017 a pour pays invité la Côte d’Ivoire. Le grand voisin du sud du Mali présentera ses potentialités dans tous les secteurs, à commencer par le cinéma.

 

 

Wulu, le long métrage Malien en compétition au Fespaco 2017

Le long métrage de Daouda Coulibaly, réalisateur Franco-malien est le seul film malien parmi les vingt en compétition au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO 2017).

Sorti en 2015, « wulu » qui signifie « Le chien » en bambara est le titre du long métrage du célèbre réalisateur Franco-malien, Daouda Coulibaly. Qualifié d’ «incontournable » par l’industrie du cinéma à travers le monde et au Mali, Wulu est le seul film en compétition dans la section long métrage de la 25ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) prévue du 25 février au 4 mars 2017. Connu pour ses courts métrages, Il était une fois l’indépendance et Tinyè So (« La maison de la vérité », en bambara), Daouda Coulibaly n’est plus à présenter dans le milieu. « Il est bourré de talent. Il adore le cinéma. C’est sa passion », explique Moussa Ouane, Directeur Général sortant du Centre National de Cinématographie du Mali (CNCM).

Scarface malien. Le film parle de Ladji, un jeune qui cherche à s’en sortir et va en trouver le moyen en entrant dans le crime organisé. Pour l’auteur, le titre est une référence « au N’tomo qui est une initiation que l’on pratique au Mali. Le niveau du chien est le dernier des cinq niveaux qui nous permet de valider l’initiation », a-t-il confié à notre confrère RFI. Wulu a été tourné entre le Sénégal et le Mali avec le comédien Ibrahim Koma et la chanteuse Inna Modja. Dans le film, le réalisateur revient également sur le trafic de drogue dans le nord du Mali qui a contribué au déchirement du pays et au financement du terrorisme. « Il y a un trafic de cocaïne qui s’est installé depuis les années 2000 dans la région de l’Afrique de l’Ouest et les sommes engendrées sont considérables. L’affaire d’ « Air cocaïne » (mentionnée dans le film) c’est cinq à six tonnes de cocaïne transportée, ce qui représente des millions d’euros et est susceptible de déstabiliser n’importe quel pays », estime Daouda Coulibaly.