FESPACO : Sept films maliens pour le Cinquantenaire

Du 24 février au 1er mars se tiendra la 26ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Pour les cinquante ans de l’évènement, sept productions représenteront le Mali à la grand-messe du cinéma africain.

Le voir sélectionné pour l’Étalon d’or de Yennega est déjà un accomplissement. Le film « Barkomo » (la grotte) des réalisateurs maliens Aboubacar Draba et Bocari Ombotimbé retrace la création du village de Barkomo. Pour mener à bien leur projet, les deux jeunes cinéastes n’ont pu compter que sur leur… génie. Munis de deux caméras et épaulés par des acteurs bénévoles, Draba et Ombotimbé, portés par leur passion pour le cinéma, se sont tout de même lancés dans l’aventure. Une œuvre expérimentale, en somme, mais dont l’originalité et le message ont séduit le FESPACO. En compétition avec 19 autres longs métrages pour le prestigieux Étalon d’or, Barkomo fera notamment face à la concurrence de « Rafiki », premier film kenyan sélectionné au Festival de Cannes. Pas de quoi effrayer pour autant. « Le Mali n’est pas un pays quelconque au FESPACO. Jusqu’en 2013, nous étions le seul à remporté trois Étalons d’or (deux pour Souleymane Cissé et un pour Cheick Oumar Sissoko). Nous y croyons donc », rappelle Seydou Koné, chef du département scénario, création et développement au Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM). « Une œuvre peut ne pas être primée, mais cela ne veut pas dire qu’elle n’est pas bonne. Le jury se base sur un certain nombres de critères pour faire son choix », explique Koné, pour qui voir des œuvres de jeunes cinéastes représenter le Mali est déjà une fierté. « La relève est assurée », se réjouit-il.

La langue et les dents

Le Mali concourt également dans la catégorie Séries avec l’une des dernières productions du très prolifique Boubacar Sidibé. Celui à qui l’on doit déjà « Les aventures de Seko », « Bajènè », « Dou : la famille » ou encore « Les Rois de Ségou » représentera le pays avec « La langue et les dents », une nouvelle fiction sur la réconciliation nationale. L’auteur affirme vouloir à travers cette série « donner à réfléchir sur des aspects de la société malienne et montrer que le peuple malien est pacifique et n’a qu’une seule aspiration : la paix et la cohésion sociale ».

 

 

 

Productions maliennes au FESPACO

Fiction Long métrage

Barkomo ou la Grotte (Aboubacar Draba & Boukary Ombotimbé)

Fiction court métrage

Oumou, un destin arraché (Gaoussou Tangara)

Documentaire Long métrage

Dawa, l’appel à Dieu (Malick Konaté)

Jamu Duman (Salif Traoré)

Films d’animation

Village apaisé (Issouf Bah)

Séries télévisuelles

La Langue et les dents (Boubacar Sidibé)

Films mobiles

Le cireur d’à côté (Fatoumata Thiaw Coulibaly)

 

Cinéma : L’émergence des jeunes réalisateurs 

 

En matière de cinéma, le paysage malien rajeunit ces dernières années. Une nouvelle génération des réalisateurs se lance sur les traces des illustres précurseurs. Malgré les difficultés, ces jeunes cinéastes sont présents, abordant des sujets divers dans leurs productions.

Septième art, l’univers cinématographique malien a connu des réalisateurs de génie et aussi bien en Afrique qu’ailleurs leur œuvres ont fait leur gloire et la fierté du Mali. Présents dans les grands rendez-vous, comme le FESPACO et le festival de Cannes, ces pionniers ont vu leur travail récompensé. Dans leur sillage, aujourd’hui de jeunes passionnés émergent de plus en plus. Refléter la société, tout en dénonçant dans leurs œuvres les maux qui la minent, semble être le combat de la continuité. Toumani Sangaré est l’un de ces  jeunes cinéastes, qui s’est intéressé à cet art dès l’adolescence. « Très jeune j’ai eu la chance de fréquenter des artistes et des amis dont les parents étaient issus du milieu du cinéma. Par la suite, j’y ai pris goût et ai voulu en faire mon métier », se souvient celui dont la série télévisée « Taxi Tigui » rencontra en 2016 un accueil enthousiaste auprès du public. Son film fantastique, « Nogochi » ou la « race humaine », en cours de production, sortira cette année, selon le réalisateur. Ayant pour référence les cinéastes Souleymane Cissé et Cheick Oumar Sissoko, Toumani Sangaré croit que tout est possible, sans tout de même faire fi des difficultés.

Le secteur est également investi par la gent féminine. « C’est une passion pour moi, le cinéma », lance Fatoumata Thioye Coulibaly, une réalisatrice encouragée très tôt par son père dans ce domaine. Après sa soutenance, en 2016, au Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté, elle réalise son premier film, intitulé « Héritage ». Présentée au FESPACO en 2017, l’œuvre est primée comme meilleur film de fiction des écoles africaines. Selon la réalisatrice, le court-métrage est une réponse aux « tensions sociales et  crispations identitaires qui creusent un fossé entre les citoyens maliens ». « J’ai représenté le Mali comme une famille, avec des enfants en guerre qui seront réconciliés par la femme à la fin », précise-t-elle, tout en déplorant le manque de financements, obstacle à la création.

Briser les tabous, c’est aussi le rôle des cinéastes maliens. Arouna Sissoko est le producteur exécutif du court métrage « La mariée muette »,  une adaptation de son texte « Amour perdu ».  L’avant-première de ce film, qui traite du mariage précoce des enfants dans des localités où leurs avis importent peu,  est prévue pour ce vendredi à Bamako.

 

FESPACO 2015 : cinq cinéastes maliens au rendez-vous

Créé en 1969, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) se déroule tous les deux ans. Le thème choisi pour cette 24 ème édition est « Cinéma africain : production et diffusion à  l’ère du numérique ». Ce sont au total 134 films qui seront diffusés dont 20 longs-métrages, 22 courts-métrages, 20 documentaires, 9 séries TV, 15 films des écoles de cinéma africaines et 48 films hors compétition ajoutés à  la sélection. Parmi ces centaines de films seulement 86 œuvres cinématographiques seront en compétition dont le Burkina Faso avec le plus grand nombre de productions, 12 films en tout. Cinq films représenteront le Mali à  Ouagadougou. Un fait qui contribue largement à  augmenter les chances de trophée, contrairement à  2013 o๠seul Ibrahima Touré était présent grâce à  son long-métrage « Toiles d’araignées ». Dans la course, ce sont « Délestage électrique » de Karim Koné (Brico Films Formation) dans la catégorie film école, « Dougouba Sigui » de Boubacar Sidibe dans la compétition série TV, « Devoir de mémoire » de Mamadou Cissé dans la compétition documentaire, « Chambre noire » d’Oumar Niguizié Sinenta dans la compétition court métrage et « Rapt à  Bamako » de Cheik Omar Sissoko dans la compétition long métrage. Trois grandes personnalités du cinéma présideront les différents jurys : le réalisateur ghanéen Kwaw Ansah pour la compétition long-métrage, la comédienne Firmine Richard martiniquaise pour la compétition court-métrage et série TV et le réalisateur sénégalais Ousmane William Mbaye pour la compétition documentaire et films des écoles. Rendez-vous le 07 mars pour découvrir le vainqueur de l’étalon d’or de Yennenga, l’équivalent de la Palme d’or à  Cannes; de cette 24ème édition de Fespaco.

FESPACO 2015: la campagne média a commencé

Une rencontre avec la presse a permis aux organisateurs de l’événement de présenter le visuel officiel du festival ainsi que les grandes lignes du programme. Le numérique trouvera sa place lors du FESPACO 2015. l’affiche de l’évènement annonce les couleurs avec des chiffres et un fonds qui renvoient à  un univers fortement numérisé. Ainsi, à  partir de la prochaine édition, les films numériques pourront être nominés pour l’Etalon d’or de Yennenga. Avant cette nouvelle mesure, seules les productions réalisées ou converties en 35 millimètres pouvaient prétendre au prestigieux trophée. Comme en 2012, l’ouverture officielle du festival ce déroulera le 28 février 2015 au Stade du 4 août et prendra fin le 03 mars au Palais des Sports de Ouaga 2000. Un spectacle géant est prévu à  cet effet pour célébrer les cultures africaines. Selon le comité d’organisation de l’évènement, 6000 personnes sont attendues à  la soirée. Michel Ouédraogo le délégué général du FESPACO invite la presse à  s’impliquer activement dans le rayonnement du festival. « Le FESPACO n’est plus seulement l’affaire des africains, mais il est désormais mondial», confirme-t-il. Financé à  hauteur de 20 millions de F CFA par l’Etat Burkinabé, le FESPACO s’ouvre en effet l’année prochaine aux films de la diaspora qui peuvent se lancer dans la conquête de l’Etalon d’or de Yennenga, du prix du meilleur court métrage, documentaire et la série télévisuelle. Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) est créé en 1969. Il a pour objectif de favoriser la diffusion de toutes les œuvres du cinéma africain et permettre les contacts et les échanges entre professionnels du cinéma et de l’audiovisuel.

Fespaco 2013: « Toiles d’araignées » décroche le prix de l’UA

Le prestigieux prix du plus grand festival panafricain cinématographique, l’Etalon d’or de Yennenga, a été décerné au réalisateur sénégalais Alain Gomis pour son long métrage Tey (Aujourd’hui). Son film raconte la dernière journée d’un homme qui sachant sa mort imminente, se promène dans Dakar. Le personnage principal est interprété par l’Américain Saul Williams, acteur et musicien. « Moi qui suis fait de morceaux de Guinée-Bissau, de France, de Sénégal, je suis très heureux et très fier de pouvoir apporter le premier Etalon d’or au Sénégal », a lancé très ému, le réalisateur. Il a ajouté par ailleurs que « La richesse du cinéma africain d’aujourd’hui, c’est sa diversité ». l’Etalon de bronze est revenu à  son compatriote Moussa Touré pour son film «Â La Pirogue » qui parle du drame de l’émigration de jeunes Africains en quête d’Europe. L’Etalon d’argent a été décerné à  « Yema » de l’Algérienne Djamila Sahraoui présenté par la présidente du grand jury, la réalisatrice française Euzhan Palcy, comme une « tragédie antique et contemporaine » sur une famille brisée par un attentat islamiste. l’Etalon d’or de la meilleure actrice a été attribué à  Mariam Ouédraogo, l’héroà¯ne de Moi Zaphira qui parle de l’histoire d’une femme qui lutte pour réaliser ses rêves et traverse tous les heurts et malheurs de la société burkinabè. Le cinéma numérique désormais en compétition Le Mali représenté au FESPACO avec quatre films majeurs remporte le prix de l’Union Africaine. Ce prix est attribué à  Ibrahim Touré pour son film «Â Toiles d’araignées ». D’importantes réformes sont annoncées pour les éditions futures. On peut citer, la prise en compte des films de la diaspora dans les compétitions officielles, l’introduction du format numérique ainsi que la revalorisation des prix, parmi lesquels l’Etalon d’or passe de 10 à  20 millions de FCFA. Créé en 1969, le Fespaco, qui a accueilli cette année plus d’un millier de cinéastes, comédiens et producteurs, avait innové en confiant pour cette biennale la présidence de tous les jurys à  des femmes. Euzhan Palcy, la réalisatrice de « Rue Case-nègres », s’est félicitée que le festival ait mis les femmes « au centre » et « à  l’honneur ». Rendez-vous en 2015 pour la prochaine édition !

Le Fespaco consacre le film « Aujourd’hui » du Franco-Sénégalais Alain Gomis

Alain Gomis a reçu l’Etalon d’or de Yennenga, le trophée le plus prestigieux, des mains du président burkinabè Blaise Compaoré lors de la cérémonie de clôture de la 23e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision (Fespaco), devant quelque 15.000 spectateurs réunis au grand stade de la capitale burkinabè. Son film, qui a fait « l’unanimité » au sein du jury des longs métrages, raconte la dernière journée d’un homme qui sait qu’il va mourir et qui erre dans Dakar. Le héros est interprété par l’Américain Saul Williams, acteur et surtout musicien venu du hip hop et connu pour sa verve de slameur. Son rôle quasi mutique lui vaut le prix d’interprétation masculine. L’actrice franco-sénégalaise Aà¯ssa Maà¯ga tient l’un des rôles principaux. « Moi qui suis fait de morceaux de Guinée-Bissau, de France, de Sénégal, je suis très heureux et très fier de pouvoir apporter le premier Etalon d’or au Sénégal », a lancé le réalisateur parisien, très ému, qui avait été révélé par « L’Afrance », film sorti en salle en 2001. « La richesse du cinéma africain, aujourd’hui, c’est sa diversité », a-t-il ajouté, concluant par un tonitruant « vive le Fespaco! » « Aujourd’hui » avait fait partie de la sélection officielle au festival de Berlin 2012. L’Etalon d’argent a été décerné à  « Yema » de Djamila Sahraoui (Algérie), présenté par la présidente du grand jury, la réalisatrice française Euzhan Palcy, comme une « tragédie antique et contemporaine » sur une famille brisée par un attentat islamiste. La cinéaste algérienne, qui tient le rôle principal, était extrêmement émue au moment de recevoir sa récompense pour ce film qui prend une résonance particulière au moment o๠les forces armées franco-africaines combattent au Mali voisin des jihadistes liés à  Al-Qaà¯da. L’Etalon de bronze est allé à  « La pirogue » de Moussa Touré (Sénégal), film sur le drame de l’émigration de jeunes Africains en quête d’Europe. L’auteur a dédié son oeuvre à  « la jeunesse sénégalaise et la jeunesse africaine ». Le numérique en 2015 L’ambiance était à  la fête avec un concert du groupe ivoirien Magic System et un spectacle conçu par le célèbre danseur et chorégraphe burkinabè Seydou Boro, en forme d’hymne à  l’Afrique. Créé en 1969, le Fespaco, qui a accueilli cette année plus d’un millier de cinéastes, comédiens et producteurs, avait innové en confiant pour cette biennale la présidence de tous les jurys à  des femmes. Euzhan Palcy, la réalisatrice martiniquaise de « Rue Case-nègres », s’est félicitée que le festival ait mis les femmes « au centre » et « à  l’honneur ». Une autre grande première viendra à  la prochaine édition en 2015, ont annoncé les organisateurs à  la clôture: la course dans la catégorie long métrage s’ouvrira enfin aux films tournés en numérique, alors que le débat a fait rage durant toute la semaine. Sur la qualité de la cuvée 2013, les avis ont divergé. Si de très beaux films ont été projetés, d’autres semblaient des survivances du cinéma « calebasse » des années 1960-1970, brocardé pour sa façon de véhiculer une image passéiste et misérabiliste de l’Afrique. « C’est dommage que le Fespaco continue de sélectionner des films qui ne devraient même pas être vus dans un festival de quartier », pestait un réalisateur préférant garder l’anonymat, interrogé par l’AFP. En revanche, pour l’un des doyens du Fespaco, le Malien Souleymane Cissé, seul cinéaste à  avoir décroché deux fois la récompense suprême, « on a eu des films de très belle facture sur le plan artistique, technique ».

Clap de fin au Fespaco, jour du palmarès

Après une semaine de films et de fête, le Fespaco, grand festival du cinéma africain de Ouagadougou, s’achève samedi par la remise des prix, dont le prestigieux Etalon d’or de Yennenga, qui récompense le meilleur long métrage. Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision (Fespaco), qui a accueilli pour sa 23e édition plus d’un millier de cinéastes, comédiens et producteurs, se conclut à  partir de 15H00 (locales et GMT) là  o๠il a commencé le 23 février: au grand stade de la capitale burkinabè, dans une ambiance festive. Les stars ivoiriennes du groupe Magic System devraient enflammer le public, de même que le spectacle conçu par le célèbre danseur et chorégraphe burkinabè Seydou Boro, en forme d’hymne à  l’Afrique. Mais le moment le plus attendu sera l’annonce du palmarès. Il départagera les 101 films en compétition dans cinq catégories, o๠tous les jurys étaient – grande première – présidés par des femmes. Le jury des longs métrages, emmené par la Française Euzhan Palcy, réalisatrice martiniquaise de « Rue Case-nègres », décernera le trophée le plus convoité, l’Etalon d’or de Yennenga, à  l’un des 20 films en lice. Ou plutôt seize, quatre films ayant été déclarés hors course pour non-respect du règlement. Ils étaient tournés en numérique et n’ont pas été « kinescopés » (transférés sur pellicule), ce qui a relancé le vif débat sur le numérique dans un festival qui pour l’instant n’admet que le 35 mm dans la catégorie reine. Sur la qualité de la cuvée 2013, les avis divergent. Si de très beaux films ont été projetés, d’autres semblaient des survivances du cinéma « calebasse » des années 1960-1970, brocardé pour avoir véhiculé une image passéiste et misérabiliste de l’Afrique. « festival de quartier »? « C’est dommage que le Fespaco continue de sélectionner des films qui ne devraient même pas être vus dans un festival de quartier », peste un réalisateur qui préfère garder l’anonymat, interrogé par l’AFP. En revanche, pour l’un des doyens du Fespaco, le Malien Souleymane Cissé, seul cinéaste à  avoir décroché deux fois la récompense suprême, « on a eu des films de très belle facture sur le plan artistique, technique ». « C’est une chance de ne pas être du jury de ce festival: il y a au moins une dizaine de films qui peuvent prétendre au prix », assure Narjes Torchani, président de la Fédération africaine de la critique cinématographique (FACC), qui a remis vendredi le Prix RFI (Radio France Internationale) de la critique au long métrage « One man’s show » de Newton Aduaka (Nigeria). Couronné en 2007 au Fespaco, Aduaka, qui vit en France, raconte l’histoire d’un acteur (le Camerounais Emil Abossolo Mbo), qui se découvre atteint d’un cancer et fait le bilan de son existence au milieu des trois femmes de sa vie. Lui aussi déjà  sacré à  Ouagadougou (en 2001), Nabil Ayouch (Maroc) espère également décrocher un second Etalon d’or et succéder à  son compatriote Mohamed Mouftakir, lauréat en 2011 avec « Pégase ». Avec « Les chevaux de Dieu », Ayouch a présenté l’un des films les plus marquants du festival. En écho aux aux attentats sanglants de 2003 à  Casablanca, il évoque la vie dans un bidonville de la cité, o๠des adolescents sont recrutés par des islamistes qui les endoctrinent avant de les envoyer mourir en « martyrs ». Le beau film de Djamila Sahraoui (Algérie), « Yema », traite lui aussi de l’islamisme, un thème qui a une résonance particulière au moment o๠les forces armées franco-africaines combattent au Mali voisin des jihadistes liés à  Al-Qaà¯da.

Ibrahima Touré, réalisateur : « ce qu’on montre dans le film est toujours une réalité au Mali »

Ibrahima Touré à  travers son premier long métrage dénonce «Â la dictature faite par les Hommes sur les Hommes ». Son œuvre, raconte les mésaventures de Mariama, une adolescente de 17 ans qui refuse d’épouser le mari choisi par ses parents. Malgré la pression de son entourage, Mariama est restée égale à  elle-même. Dans ce film, le réalisateur part en guerre contre l’oppression, l’humiliation des femmes, la corruption, etc. Filmer le réel Pour Ibrahima Touré, «Â Ce qu’on montre dans le film est toujours une réalité au Mali et en Afrique. Les droits des individus sont toujours réprimés et les tenants du pouvoir restent au pouvoir. Ils refusent la gouvernance, ils refusent l’alternance. C’’est un problème qui mine l’Afrique. » Malgré le fait qu’il ait dénoncé certains maux de la société notamment la corruption, I. Touré affirme qu’il n’a pas été inquiété mais plutôt qu’il a été soutenu. Par ailleurs, ce professionnel du 7ème art affirme que «Â ce film est destiné à  tout le monde. On a commencé à  le montrer à  des étudiants, à  des jeunes, à  des femmes qui sont venues et qui ont pleuré. Elles m’ont dit que C’’est trop dur, mais C’’est comme ça, C’’est la réalité, C’’est la vie. La vie est dure dans le Sahel. » . Tourné en six semaines avec un seul acteur professionnel et un budget de 180 millions francs CFA, «Toiles d’Araignées» est l’un des deux longs métrages produits entre 2010 et 2011 par le Centre national de la cinématographie du Mali. Ce film est une adaptation du roman «Â Toiles d’araignées » écrit en détention, par Ibrahima Ly au moment o๠le Mali était dirigé par la junte militaire dans les années 1970. Ce long métrage de 92 minutes a remporté le prix de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF)  dans la catégorie «meilleur long métrage» de la 28ème édition du festival international de cinéma Vues d’Afrique qui s’est déroulée du 27 avril au 6 mai 2012 à  Montréal au Canada.

Fespaco 2013 : clap départ pour le cinéma numérique ambulant

Pour la cinquième fois consécutive, le Cinéma Numérique Ambulant (CNA) participe au Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO). A cet effet il a initié le projet Fespaco classique. Il consiste en la projection de cinq films classiques qui ont connu du succès auprès des publics des villages. A la suite de chaque projection, un débat est organisé autour du film du jour et des films apparentés diffusés par les équipes des CNA. A la fin de chaque film, le réalisateur, les acteurs, les producteurs ou techniciens vont revenir sur le contexte de création du film et ses conditions de tournage et de production. Un critique apportera une analyse sur la place de ce film en tant que classique, donnera des indications par rapport à  son pays de production, son contexte, son esthétique, ainsi que des informations sur la carrière du réalisateur et sa filmographie. Il fera le parallèle entre le film projeté et d’autres films du même genre. Puis des animatrices du CNA présenteront les retours des villageois sur le film projeté et les films africains en général. Elles vont rapporter des témoignages sur la réception de ces films et sur les réactions des populations. Toutes ces informations sont en effet minutieusement consignées dans des cahiers, à  l’issue de chaque projection en plein air. Pour l’année 2013, le CNA a annoncé l’élargissement de son réseau à  d’autres pays, et la création d’une unité «Vidéo Fada» dédiée à  la réalisation de courts métrages de sensibilisation. La structure a procédé au lancement officiel de la base de données que le CNA met en ligne. C’est un espace dédié au stockage d’informations sur les projections, il sera ouvert à  ses partenaires. Une conférence de presse a été donnée à  cet effet. Le Cinéma Numérique Ambulant (CNA) est un réseau international d’associations de cinéma itinérant. Il gère des unités mobiles de projection au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, en France, au Mali, au Niger, au Sénégal et au Togo. Ces cinémas ambulants réalisent des projections en milieu rural et dans les quartiers populaires des zones urbaines. Le CNA apporte des films africains au plus grand nombre, pour permettre une véritable rencontre entre ces œuvres et leurs publics «naturels». Il forme ainsi un public pour les salles de cinéma et participe au développement du sens critique des spectateurs. En 2013, le CNA est composé de: 8 associations de droit local; 15 unités mobiles de projection; 1200 projections par an; 12 millions de spectateurs; 12 ans d’expérience; 50 salariés en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale et en France; une structure de coordination, et le CNA Afrique; un réseau de partenaires et de bénévoles, d’engagements et de valeurs. Créé en 2009, le CNA Afrique ouvre son conseil d’administration à  des personnalités qui soutiennent les Cinémas numériques ambulants depuis plusieurs années et à  des acteurs reconnus de la société civile et culturelle africaine. Sa première grande réunion se tiendra en marge du Fespaco 2013. En Afrique, il est basé à  Ouagadougou, la capitale du cinéma africain. Il rassemble des associations de cinéma itinérant installées dans sept pays en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. La branche Afrique a pour objectif de renforcer et développer le réseau CNA du continent.

Fermeture des salles de cinéma : un grand gâchis culturel au Mali

Les yeux sont rivés sur le 23è Festival panafricain du film et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) au Burkina Faso. Cette grand-messe du 7ème art est un prétexte tout trouvé pour parler du cinéma malien. Nous n’avons pas la prétention de faire un diagnostic exhaustif du cinéma malien, mais plutôt d’en évoquer un aspect non négligeable. Il s’agit de la problématique des salles de cinéma. «Â  Une part du rêve meurt » Les salles de cinéma avaient ceci d’important qu’elles jouaient un rôle important dans la promotion de la culture malienne de façon générale, du cinéma de façon particulière. Les salles étaient le canal idéal de diffusion des œuvres cinématographiques. Aujourd’hui le constat est amer. Presque toutes les grandes salles sont vendues ou fermées depuis le milieu des années 90. El Hadj (Niaréla), El Hilal (Médina-Coura),Rex (face à  la gare ferroviaire), Babemba(Ouolofobougou), SoudanCiné (Dravéla) Rio(Bagadadji), ABC et Lux (Badialan 2) sont autant de salles de cinéma qui ont fait la fierté des cinéphiles bamakois et maliens, du lendemain des indépendances jusqu’à  leur vente-abandon par l’Etat, et qui se retrouvent entre les mains des opérateurs économiques. A leur place trônent désormais des centres commerciaux. C’’est le cas de l’ex cinéma Rex en face de la gare ferroviaire, du cinéma Rio en face de l’Assemblée nationale, du cinéma ABC au Badialan 2. Les salles comme Vox au centre ville et Lux au Badialan 2 et El Hilal à  Médina-Coura battent de l’aile. La salle Babemba a survécu grâce à  son rachat par le groupe Babemba. «Â Réhabiliter le cinéma Soudan » Le Soudan ciné longtemps à  l’abandon doit en principe reprendre sous la houlette de Abderahamane Sissaoko. «Â C’’est dommage de voir ses salles disparaà®tre comme ça. Elles occupaient une grande part dans notre distraction et notre épanouissement culturel », confie, nostalgique, Mariam Coulibaly presque sexagénaire et grande cinéphile. La situation est déplorée par les cinéastes maliens qui y voient le signe patent du peu d’égard des autorités pour la culture. Au cours d’une émission culturelle en 2011, Cheick Oumar Sissoko, l’ancien ministre de la Culture du Mali appelait à  la réhabilitation des salles cinéma pour assurer le rayonnement culturel. Administrateur des Arts et de la Culture, Adama Traoré plaide pour l’élaboration d’une politique culturelle viable qui puisse prendre en charge la problématique des salles de cinéma. Faute de quoi, dit-il, le cinéma malien sera étouffé.

Ouverture du FESPACO 2013 : Quand la politique s’invite au cinéma

Volonté de recentrer le festival sur le cinéma ? Sans doute un peu des deux. Malgré tout, les animations proposées cette année – on retiendra surtout la prestation endiablée de l’artiste nigérian Flavour – ont remporté un certain succès auprès d’un public venu moins nombreux qu’à  l’accoutumée. Aux alentours de 15h samedi après-midi, le stade du 4 août a ouvert ses portes aux burkinabè afin qu’ils viennent fêter le lancement du FESPACO 2013. De 16h30 à  19h, se sont succédé artistes et personnalités politiques afin d’animer cette cérémonie dont le thème « Wakatt » – « le temps », en langue nationale Mooré – aura permis au public présent de faire un bref voyage dans le passé africain grâce aux costumes et coupes de cheveux « rétro » des danseurs. Côté musique, les artistes burkinabè Sana Bob et Greg se sont chargés de chauffer un public, un peu tiède avant l’arrivée de la star nigériane Flavour. Ce dernier, tout de blanc vêtu, a réussi à  électriser la foule – et surtout, disons-le, le public féminin – durant 30 minutes de show pendant lesquelles se sont succédé les tubes et les danses lascives. Le chanteur de « Ashao » s’est même permis une sortie de scène jusque dans les gradins o๠il a été salué par le Premier ministre et les premières dames burkinabè et gabonaise. Parmi les personnalités présentes au Stade figurait le maire de la ville de Ouagadougou. Simon Compaoré, qui prenait la parole pour la dernière fois en tant qu’édile de la capitale à  l’ouverture d’une édition du Fespaco, s’est réjoui de la visibilité dont a bénéficié sa cité grâce au festival. « Le temps passé à  la mairie de la ville de Ouagadougou m’a permis de mesurer l’aura que confère le FESPACO à  la ville », a indiqué Simon Compaoré avant d’ajouter : « notez que le FESPACO est une manifestation à  plusieurs facettes dont sa légendaire rue marchande ». Il a, en outre, souligné la nécessité de redonner au cinéma africain ces lettres de noblesse. Outil d’intégration Une vision soutenue par le Ministre de la Culture et du tourisme, Baba Hama. « Le cinéma est un outil incontournable d’intégration de nos peuples. Il devient donc nécessaire, pour son développement, de mettre en place une véritable industrie » a déclaré ce dernier. Bien que le FESPACO soit, sans conteste, la plus grande manifestation cinématographique du continent africain, il reste encore beaucoup à  faire. « Il est impératif de doter le FESPACO – qui a atteint maintenant sa vitesse de croisière – d’infrastructures fiables et répondant aux normes de la profession » a souligné le ministre de la Culture et du tourisme qui assure que « le gouvernement burkinabè a pris conscience de cela ». Cette 23e édition du FESPACO a pour intitulé : « Cinéma et politiques publiques en Afrique ». Selon Beyon Luc Adolphe Tiao, Premier ministre du Burkina, « cette thématique pourra permettre à  tout le monde de réfléchir à  la relance du cinéma africain, en net recul ces dernières années ». Le chef du gouvernement burkinabè fonde son optimisme sur les multiples vertus du cinéma. « Le cinéma est un vecteur de la promotion des droits, il est aussi un vecteur d’intégration des peuples africains », a-t-il mentionné. Le Gabon, pays invité d’honneur de cette édition est représenté par sa première dame, Sylvia Bongo Ondimba, accompagnée par des membres du gouvernement dont Blaise Louembé, ministre de la culture. « Emerveillé » par la beauté de la cérémonie d’ouverture, le ministre Louembé a pu « féliciter le Burkina pour avoir eu l’initiative de créer le FESPACO et choisi le Gabon comme invité d’honneur ». Pour lui, il est urgent et nécessaire de créer une synergie au plan continental afin de permettre au cinéma africain de remonter la pente. Selon M. Louembé, le président Ali Bongo Ondimba a déjà  « donné des instructions afin que soit mis en place un fond d’aide aux réalisateurs pour la promotion de leurs films au plan national et international ». Son département a donc prévu la construction de salles de cinéma dans toutes les villes afin de faciliter la diffusion des films produits au Gabon. Voilà  de quoi redonner le sourire au cinéma gabonais. Ouverte ce samedi 23 février, la 23e édition du FESPACO se déroulera jusqu’au 2 mars prochain. Projections de films en compétition, rue marchande, nuits du FESPACO ainsi que la cérémonie de libation vont meubler le programme des cinéastes et cinéphiles présents à  Ouagadougou. Placée sous le parrainage de la première dame du Burkina, Chantal Compaoré depuis quelques éditions, le festival a comme invitée d’honneur cette année Salimata Salembéré, ancienne ministre de la Culture du Burkina.

Fespaco 2013 : le Mali à la conquête de « l’Etalon d’Or » du Yennenga

Le festival panafricain du film de Ouagadougou promet de belles images. Au total, 101 films de 35 pays seront en compétition officielle dans différentes catégories : longs métrages, courts métrages, documentaires, séries télévisées à  cette 23è édition, dont le thème est « Cinéma africain et politiques publiques en Afrique ». En conférence de presse, Baba Hama, ministre de la Culture et du Tourisme a surtout insisté sur la nécessité de réfléchir aux moyens de développer le cinéma africain et par extension burkinabè. Le Mali en compétition pour l’Etalon d’Or du Yennenga Cette année, le Mali sera représenté au Fespaco avec 4 films majeurs. Il s’agit de deux films dans la catégorie télévision : « Les Concessions » de Ladji Diakité, Léopold Togo, Ibrahim Touré, Abdoulaye Dao, Madjé Ayité et produit par le CNCM, et « Les Rois de Ségou » (saison 2, et une série de 20 épisodes de 26 minutes) de Boubacar Sidibé. Dans la catégorie documentaire, le film « Hamou-Beya » (pêcheurs de sable) défendra les couleurs du Mali. Côté long métrage, le Mali se lance à  la conquête de l’Etalon d’or de Yennega avec l‘œuvre «Toiles d’araignées » du réalisateur Ibrahim Touré. Transposition du roman sur l’écran noir, «Toiles d’araignées » est un récit époustouflant qui plonge dans les affres du régime de l’ex-dictateur Moussa Traoré. Mais « Toiles d’araignées », C’’est aussi le titre du roman autobiographique d’Ibrahim Ly. Jeune professeur de mathématiques, militant contre l’arbitraire, pour la justice sociale, les droits et les libertés, il devient membre d’un regroupement clandestin de l’époque appelé le PMRD (Parti malien pour la révolution démocratique) o๠se trouvaient des patriotes engagés dans la lutte contre la junte militaire au pouvoir à  Bamako. Nous sommes dans les années 1970. Financer le cinéma africain Fête du cinéma et des réalisateurs, le festival de Ouagadougou, au-delà  des projections, entend promouvoir l’entreprenariat culturel grâce à  la mise en place d’un mécanisme de soutien technique et financier. Sur le plan du tourisme, le gouvernement a également annoncé la création d’un label qualité destinés aux hôtels du Burkina. Si le festival brasse du monde, se pose encore et toujours la problématique des salles de cinéma qui n’en finissent plus de fermer en Afrique. Ouagadougou peut s’enorgueillir d’en posséder encore de belles comme le ciné Neerwaya, Oubry ou encore le Burkina en plein centre ville. C’’est dans ces lieux cultes que les aficionados du cinéma verront de belles œuvres cinématographiques.

Amsétou Sanogo : la promesse d’un bel avenir dans le cinéma

«Â Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années », écrit Corneille dans le «Â Cid ». Amsétou Sanogo en est une ! A son jeune âge elle aura vite franchi des étapes que d’autres rêvent encore d’atteindre. Sa première apparition sur un plateau de tournage s’est faite lors de la réalisation du film «Â Commissaire Balla » du cinéaste malien Ladji Diakité. Dès lors, le talent de cette jeune dame a été vite détecté par les professionnels du cinéma. Cette première expérience marque le début d’une carrière jugée prometteuse. Notamment, par Mme Fatimata Traoré du Centre National de la Cinématographie du Mali (CNCM) qui lui a prodigué de nombreux conseils. «Â Je dois aussi ma carrière à  cette dame dont la disponibilité m’a été d’un grand apport. C’’est elle qui m’a poussé à  aller plus loin », juge la jeune actrice. Après le film «Â Commissaire Balla », Amsétou est sollicitée pour d’autres tournages. C’’est ainsi qu’elle participe à  des œuvres cinématographiques comme «Â Duel à  Dafa » du réalisateur Ladji Diakité, «Â Fantan-Fagan » (le pouvoir des pauvres), une coréalisation de feu Adama Drabo et de Ladji Diakité, «Â Minyè » (l’envie), de Souleymane Cissé, «Laisser mon mari » du réalisateur nigérian Jéry Romarus. Elle participe également au long métrage «Â Da Monzon » (de Sidi Fassara Diabaté) projeté en compétition officielle au dernier FESPACO. A ce jour, la jeune actrice aura participé à  sept films dont la plupart sont des longs métrages. Un début de carrière très prometteur pour un secteur o๠la concurrence est parfois rude. Ambition internationale En nourrissant l’ambition d’élargir sa carrière au plan international, pour devenir une comédienne de la trempe de Oumou Berhé dite «Â Dikorè », Fatoumata Coulibaly dite «Â FC’ », ou Maà¯mouna Hélène Diarra, notre actrice ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : «Je sais que le défi va être énorme. Mais J’adhère à  la thèse selon laquelle «Â à  C’œur vaillant, rien n’est impossible », dit-elle. Le plus impressionnant est que sa formation académique ne la prédestinait pas à  une carrière d’actrice. Etudiante à  la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Bamako (FSJP), comment s’est-elle retrouvée dans le monde du cinéma ? Amsétou raconte à  l’époque des classes primaires (particulièrement au fondamental, puis au lycée), elle participait à  des activités sportives et culturelles scolaires. Au fil des années, poursuit-elle, la comédienne Oumou Berthé dite «Â Dikorè », qui est la mère d’une de ses amies découvre en elle sa grande sympathie pour le cinéma et les plateaux de tournage. Après avoir détecté son talent d’artiste, celle-ci l’encourage à  aller s’inscrire à  la Direction nationale de la cinématographie du Mali. Quelques mois plus tard, ce fut le début d’une carrière très attendue : «Â Quand on ma contacté pour participer à  la réalisation du film «Commissaire Balla», je n’en revenais pas. Je me demandais, si J’étais vraiment à  la hauteur. Mais «Â Dikoré » m’a beaucoup encouragé. Aujourd’hui, je lui rends cet hommage mérité » nous a confié Amsétou Sanogo. Faire vibrer le cinéma malien «Â Mon plus grand souhait est que le cinéma malien retrouve ses années de gloire o๠des réalisateurs comme Souleymane Cissé et Cheick Oumar Sissoko ont remporté des Etalons d’or de Yennenga » au FESPACO. «Â Je sais que des efforts énormes sont entrain d’être abattus. Mais nous devons persévérer et être plus agressifs », ajoute t-elle. «Â Le cinéma est un monde merveilleux o๠les contacts, la chaleur humaine, le renforcement des liens d’amitié et fraternité sont très forts. Dans le secteur du cinéma, les acteurs sont de même père et de même mère », explique Amsétou. Qui dirige aujourd’hui au Mali l’association «Â Artistes du Monde ».

Fespaco 2011 : Le Mali peut-il rêver de l’Etalon d’or ?

Un 4è étalon d’or pour le Mali ? Avec 28 pays et un total de 111 films en compétition, le Mali présente trois œuvres dans la sélection officielle du Fespaco 2011. Et deux films dans la catégorie hors compétition. Les cinéastes Maliens sont déterminés à  remporter de nombreux prix avec ces 5 films tous produits par le centre national de cinématographie du Mali (CNCM).  C’’est d’ailleurs ce qu’espère Sidy Fassara Diabaté, réalisateur du film «Â Da Monzon, la conquête de Samanyana », dont l’œuvre concourt dans la catégorie long métrage. Fiction historique de 110 mn, il est le premier film malien traitant exclusivement de l’histoire de Ségou. Il est en compétition avec 17 autres films dont trois films marocains, trois burkinabés, deux Sud-africains, deux algériens, deux égyptiens, un ivoirien, un nigérian, un mozambicain, un tchadien et un Béninois. Depuis quelques années, le Mali n’arrive plus à  décrocher des distinctions au Fespaco. Avec Souleymane Cissé, qui a remporté deux fois la distinction en 1979 avec son film , en 1985, et Cheikh Oumar Cissokho, avec en 1995. Le Mali détient le record en la matière. Pour prendre une revanche sur le temps, le pays présente des films dans des catégories diverses : longs métrages, courts métrages, documentaires, panorama TV/Vidéo, les films des écoles africaines de cinéma et les films hors compétition. Les œuvres hors compétition Pour la compétition officielle des fictions court métrage, le Mali sera représenté par l‘œuvre «Tineye So» de Daouda Coulibaly, un jeune réalisateur qui vit en France depuis de nombreuses années. de la jeune Awa Traoré concourt dans la catégorie documentaires avec 21 autres films. Pour les fictions TV/Vidéo, les couleurs maliennes seront défendues par le film de Moussa Diarra. Dans la catégorie séries TV/vidéo, deux réalisations : de Aà¯da Mady Diallo et « Les Rois de Ségou » de Boubacar Sidibé en compétition avec 11 autres films. Il y aura également onze films dans la compétition des Ecoles. du Malien Bouna Chérif Fofana, et huit autres films pour la catégorie Panorama TV/Vidéo. De quoi multiplier les chances de remporter des récompenses. Hommage aux disparus Récemment, le monde du cinéma africain a perdu de grandes figures. 9 films rendront donc hommage à  ces réalisateurs et comédiens qui nous ont quitté en 2009 et 2010. Notre compatriote feu Adama Drabo, à  travers la projection son film « Ta Dona », est un de ces réalisateurs. Des hommages seront également rendus à  Tahar Cheriaa, Moustapha Dao, Mahamat Johnson Traoré, Samba Félix N’Diaye, James Campbell, Sotigui Kouyaté, Amadou Bourou et Désiré Ecaré.           l’attribution de l’étalon d’or du Yenenga aura lieu ce samedi au Stade du 4 Août de Oaugadougou. Le Mali croise les doigts pour ses cinéastes.                                  

Paroles de Grin : Et si nous allions au cinéma ce week-end ?

Fespaco : Cinéma Made in Mali Le Mali est formidablement présent au Fespaco 2011. De belles œuvres sont représentées cette 22è édition qui s’est ouverte ce samedi à  Ouagadougou. le documentaire, de la talentueuse réalisatrice Awa Traoré, mais aussi , une fiction du réalisateur malien, Boubacar Sidibé, et produite par l’ORTM, intéressera les spectateurs sur la création de la ville légendaire de Ségou. Puis le long métrage, Da Monzon, à  la conquête de Samanyana, révèlera le talent immense du comédien, Gabriel Magma Konaté et de bien d’autres à  la Biennale du cinéma Africain. Avis aux amateurs de fictions historiques, made in Mali. Libye, un monde veut s’effondrer Khadafi tremble t-il ? Tiendra-t-il plus longtemps que Moubarak ? s’attendait-il à  ce grondement venu du nord ? Mais lui et les siens ne lâcheront pas. A commencer par son fils, qui a averti cette semaine : «Â Des rivières de sang risquent de couler en Libye.». Des réformes ont été promises, des augmentations de salaire. Rien à  faire ! La révolte gronde en Libye. On veut faire comme les Tunisiens, Moubarak bis, Khadafi exit. 2011, C’’est l’année de toutes les révolutions, humaines, mais les bonnes révolutions laissent toujours des morts. Dans le cas de la Libye, les répercussions seront immenses sur la sous-région. Que veulent les libyens, qui ne sont pas les plus mal lotis du monde arabe ? Les affidés de Khadafi tremblent, s’inquiètent de la chute de ce monarque pas comme les autres…et de la fin des pétrodollars et autres investissements… Le dimanche à  Bamako C’’est jour de… ? C’’est bien connu, le Malien est homme de Grin. Sa femme elle, est confidente, dans les mariages, baptêmes et autres cérémonies qui font le social, social de notre pays. Ne soyez pas surpris, si vos oreilles sifflent, ou vous grattent, particulièrement le Dimanche. Il se pourrait que quelque part, dans une cour, ou un Grin, l’on parle de vous ! Et oui, tout comme le favorise notre sens du Balimaya ou de la parenté, la vie des autres, devient le centre de la conversation de quelques uns. Ainsi en est-il depuis la nuit des temps en terre du Mandé. Alors, vérifiez vos, faits, vos gestes, les troubadours modernes, les griottes lyriques, mais aussi le mauvaises langues, les divulgueront jusqu’à  l’éternité… Des nouvelles des otages On n’avait plus entendu parler d’eux et les revoilà . Libres cette fois. 3 d’entre eux, la française Françoise Larribe, le Togolais et le Malgache, ont été libérés par AQMI. Contre quoi ? La révolution qui agite le monde arabe a-t-elle trop étouffé les menaces d’AQMI. Les médias eux ont fait leur travail de diffusion. Les négociateurs, le leurs certainement. Tiken Jah fait sa révolution Africaine Il est toujours là  o๠on ne l’attend pas. Tiken, le roi du reggae made in Africa, ne perd pas une once d’énergie pour ravir son public. s’il arrive tard sur scène, sur les coups de 23h, C’’est pour mieux entretenir ses fans et distiller ses messages anti-domination néocoloniale, tout ça dans son studio-concert de la Cité Unicef de Bamako. Pétant, le feu, raconte un spectateur, avec un jeu de jambes hors pair et , incisif surtout envers les monarques, , Tiken doit exulter de ce qui agite le monde arabe. Car ses paroles sonnent souvent justes, parfaitement rythmées, mélodiques, et un brin visionnaires. C’’est aussi ça la Révolution Africaine !

22è édition du Fespaco : Du cinéma plein les yeux

Notre pays sera présent à  la 22e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) qui se déroulera du 26 février au 5 mars sur le thème : « Cinéma africain et marchés ». Le Fespaco est la plus grande fête du cinéma du continent africain. Il regroupe tous les deux ans, des milliers de professionnels du cinéma, tous domaines confondus (réalisateurs, comédiens, techniciens, producteurs et distributeurs). Les représentants de festivals partenaires, de médias internationaux et les cinéphiles de tous les horizons sont attendus à  cette édition. De hautes personnalités du monde politique et de nombreuses célébrités mondiales de domaines différents participeront également à  cette grande fête. Le Mali présente 5 oeuvres à  cette rencontre cinématographique. Il s’agit du long-métrage « Da Monzon, la conquête de Samanyana » de Sidy F. Diabaté ; un court-métrage de fiction « Tinye so », de Daouda Coulibaly. Dans la catégorie de la fiction vidéo, on retiendra « Drogba est Mort » de Moussa Diarra, tandis que dans la catégorie des séries TV/vidéo concourront « Les rois de Ségou » de Boubacar Sidibé et « Karim et Doussou » d’Aida Mady Diallo. Cette année, les organisateurs ont prévu d’inaugurer des sculptures de bronze grandeur nature représentant deux cinéastes africains qui se sont particulièrement illustrés tout au long des différentes éditions de la manifestation : le réalisateur Burkinabé Gaston Kaboré et le Malien Souleymane Cissé. Des hommages seront également rendus à  des professionnels disparus ces dernières années. Parmi eux : Adama Drabo, Mahama Johnson Traoré, Sotigui Kouyaté, et Tahar Chériaa. Le 22è Fespaco sera également l’occasion de grands débats sur le cinéma africain. En effet, les mutations technologiques intervenues dans la production et la post-production cinématographique et audiovisuelle en général, ont contribué depuis quelques années à  l’élargissement de l’offre ainsi qu’à  une diversification des modes de production en Afrique. Toutefois, la diversification de cette offre en matière d’image contraste avec la disparition progressive des salles comme lieux de consommation collective de films, accentuant l’absence du film africain sur son propre marché. La part des films africains sur le marché cinématographique du continent ne représente plus que 3 % alors que celle des films américains s’élève à  70 %, constate un communiqué de presse publié par la direction du Fespaco. Pire, les films africains ne sont pas mieux lotis sur le marché international. Bien au contraire. En effet, très peu de films africains ont accès au marché international, notamment aux chaà®nes de télévision hors du continent. Certes, le marché de la télévision africaine offre depuis peu un visage plus profitable aux productions cinématographiques et audiovisuelles africaines. En lieu et place des programmes des télévisons publiques auxquels étaient astreints le spectateur africain, ont succédé des programmes diversifiés qu’offrent aujourd’hui près de trois cents chaà®nes privées dans quarante quatre pays qui se partagent sept cents millions de téléspectateurs. Le 15è Marché international du cinéma africain (MICA) organisé dans le cadre de la 22è édition du Fespaco, ouvre ses portes du 26 février au 4 mars. Le MICA est un cadre de rencontre, de promotion et d’échanges, ouvert aux films et aux exposants. Outre la promotion des longs-métrages, il assure également celle des vidéos (courts-métrages, documentaires, séries etc.), la réalisation ou la production d’Afrique et du reste du monde.

FESPACO 2011 : « Da Monzon » en compétition

La biennale du cinéma africain se tient régulièrement dans la capitale burkinabé Ouagadougou. C’’est l’occasion beaucoup de faire connaitre et reconnaitre leurs œuvres sur la toile panafricaine et mondiale du cinéma. Le FESPACO 2011 regroupera cinéastes, réalisateurs, acteurs, jeunes talents, bref, toute la crème du cinéma africain du 26 février au 05 mars prochain. Le cinéma malien est très apprécié, ce qui fit son succès dans bon nombre de rencontres cinématographiques. Il est connu particulièrement grâce à  de célèbres cinéastes et réalisateurs tels Cheick Oumar Sissoko, Adama Drabo, Souleymane Cissé et bien d’autres. Le centre national de cinématographie du Mali (CNCM) existant depuis 2005, se donne pour tâche principale, la promotion du cinéma malien. Le directeur adjoint du centre et également réalisateur du film Da Monzon, Sidi Diabaté rappelle que depuis les indépendances, un service national de cinéma, rattaché à  l’époque au ministère de l’information. En 1977, il a été érigé en service central sous le nom de centre national de production cinématographique (CNPC). A la suite de la mise en œuvre de la loi instituant l’industrie du cinéma en 2005, que le CNCM verra le jour. « Nous sommes chargés de produire pour l’Etat, des films documentaires, des numéros d’actualités et des films de fiction long métrages et courts métrages» indique Sidi Diabaté. Pour l’année 2010, le CNCM a produit deux longs métrages qui sont notamment « Da Monzon », « Toile d’araignée » et un feuilleton de 52 épisodes « Les concessions » coproduit par le CNCM et trois pays de la sous région, le Burkina Faso, le Niger et le Togo. Le Mali en produira 40 épisodes et les 12 autres seront partagés entre le Niger, le Burkina Faso et le Togo. Le tournage devrait prendre fin en avril prochain et au plus tard au mois de juin, il sera sur le petit écran. En ce qui concerne « toile d’araignée », C’’est une adaptation du livre du même nom, de l’écrivain Ibrahima Ly. l’adaptation a été faite le réalisateur Ibrahima Touré. « Da Monzon » à  l’affiche Pour cette édition 2011 du FESPACO, le Mali aura un film en compétition dans la catégorie « long métrage ». C’’est le film « Da Monzon » du réalisateur Sidi Diabaté (aussi coscénariste) qui a été choisi. « Da Monzon » est une production exclusive CNCM, comme nous le précise l’auteur. Le tournage s’est déroulé entre 2008 et 2010 et la post-production s’est faite à  Copenhague. « Da Monzon » est un long métrage de fiction historique de 110 mn (1h50mn). Sidi Diabaté explique que « C’’est un film qui traite pour la première fois de l’histoire de Ségou. » Il explique que le casting des acteurs s’est imposé de lui-même au moment de l’écriture du scénario. « J’ai écrit l’histoire en pensant déjà  à  certaines personnes telles que Hélène Maimouna Diarra (Grand-mère), Abdoulaye Diabaté (Tiènetiguiba Danté), Amadou Kassogué dit Kass (chef des Tondjon). Heureusement ces trois personnages ont répondu à  notre appel. » Il aura fallu deux ans pour écrire le film qui retrace l’histoire du fabuleux roi de Ségou nommé Da Monzon. Aussi vavait la royauté à  cette époque, les mœurs, coutumes et traditions de l’empire ségovien, le rôle et la place du griot…Dans le film, figurent certes les grands acteurs du cinéma malien mais aussi de jeunes acteurs du conservatoire de Bamako et l’institut national des arts (INA). Sidi Diabaté explique que « nous avons fait un mélange de jeunes et vieux talents et nous ne sommes pas déçus du résultat». Il ne cache pas sa joie pour la sélection de son tout premier long métrage au FESPACO 2011. « Chaque réalisateur africain qui fait un film, rêve que celui-ci soit présenté au festival du film de Ouagadougou qui est le forum le plus important d’Afrique au sud du Sahara. Parce que C’’est le lieu o๠tous les grands hommes du cinéma mondial se rencontrent. Le jugement de ces gens-là  est très important pour nous. » Le rôle principal est joué par Namory Diabaté, sortant de l’INA en section théâtre. Da Monzon, C’’est une « grosse production » comme on n’en voit pas souvent au Mali. Le plateau de tournage enregistrait parfois plus de 400 personnes. Le tournage du film s’est fait à  Sékoro, Dougoukouna, Somonoso (Ségou) et 10% du tournage dans le Mandé, notamment à  Samalé ( à  2 km de Samagnana) et Sindala (à  2 km de Sibi). Ces lieux ont été choisis à  cause de leur topographie parce que comme l’indique Sidi Diabaté, le gros problème qui se pose aux films historiques aujourd’hui, C’’est la restitution du décor. « Nous n’avons pas les moyens de fabriquer des décors de cette taille et de cette complexité. Nous sommes obligés d’utiliser les décors naturels. l’urbanisation étant très rapide, la ville de Ségou ne ressemble plus à  celle des années 1800. » Donc, il y a eu la construction des sept vestibules du roi de Ségou Da Monzon à  Sékoro par le ministère de l’artisanat et du tourisme ainsi que la rénovation du quartier Somonoso.

Mort d’Adama Drabo : le cinéma malien pleure l’un de ses fils prodiges

A 61 ans, Adama était devenu un grand nom du cinéma malien. Il réalisera de nombreux films tels que « Taafé Fanga », « Ta dona » et « Fanta Fanga » son tout dernier long métrage sorti en 2008 et projeté au dernier Fespaco à  Ouagadougou. Depuis sa tendre enfance, l’homme rêvait de pouvoir faire un jour, des films. Adama débutera d’abord dans l’enseignement. Puisqu’à  l’époque, il ne pouvait pas se permettre le luxe de fréquenter une école de cinéma. Enseignant dans de petits villages environnants de Bamako durant une dizaine d’années, Adama consacrera son temps libre à  l’écriture de pièces de théâtres. Parmi elles, nous avons «Massa» en 1972, «Le trésor de l’Askia» en 1977, «l’Eau de Dieu tombera» en 1982 et «Pouvoir de Pagne» en 1983. l’homme avait aussi des talents cachés pour la peinture qu’il n’a jamais poussé loin d’ailleurs. En1979,il intègre le centre national de production cinématographique du Mali (CNPC). C’’est le début de la réalisation d’un rêve d’enfance. De là , il fait la rencontre de plusieurs grosses têtes du cinéma malien comme Souleymane Cissé et Cheick Oumar Sissoko. Il sera l’assistant de réalisation de ce dernier pour le tournage des films « Nyamanton » sorti en 1986 et « Finzan » sortit en 1989. Il se fait remarquer grâce à  ces films. Après avoir acquis une multitude de connaissances et d’expériences en matière de production cinématographique, Drabo réalisera en 1991, son premier long métrage intitulé «Ta dona ». Ce film est une sorte de sensibilisation face à  la dégradation de l’environnement par les hommes.‘’Ta dona » est une expression bambara qui veut dire, «’il y a le feu ». Ce film relate l’histoire d’un jeune garçon luttant pour le reboisement de l’environnement de son village et contre la corruption. Les dirigeants de la communauté ne font que s’enrichir sur le dos des pauvres villageois, ne se souciant que de leurs poches. Lorsque les feux de brousse se déclenchent, C’’est la catastrophe, le jeune exploitant forestier trouve une solution au problème. C’’est la décente aux enfers pour lui… » Ce film sera remarqué au FESPACO 1992 et au festival de Cannes. Taafe Fanga ou le pouvoir du pagne Après un franc succès pour son premier film, le réalisateur se jette à  l’eau pour une seconde fois en 1997 avec une oeuvre intitulée « Taafé Fanga ». Le film séduit le public malien car il jette un regard fort sur la condition des femmes. « Lorsque les femmes s’emparent du masque censé donner des pouvoir, elles changent le cours de l’histoire. Le pouvoir autrefois détenu par les hommes, est maintenant dans leurs mains. La cuisine, la lessive et tous les travaux ménagers sont effectués désormais par les hommes… » « Taafé Fanga » est comme une sorte de miroir dans lequel chacun se voit et comprend la situation de l’autre. Le film lui vaudra des prix au festival de Cannes, de Tokyo et au FESPACO. Son dernier long métrage « Fanta Fanga », co-réalisé avec le cinéaste malien Ladji Diakité, est sorti en 2008. Il a décroché le prix de la Sécurité sociale au FESPACO 2009. Il relate les problèmes rencontrés par les albinos en Afrique. En effet, ils sont le plus souvent l’objet de sacrifices humains, car considérés comme personnes mystiques et porteuses de richesse. La vie et l’oeuvre d’Adama Drabo resteront à  jamais gravées dans la mémoire du public malien avec son regard lucide sur la vie quotidienne. Il touchait au C’œur même des problèmes de société et des vécus quotidiens. l’Afrique perd un baobab de la cinématographie et de l’art. Adama laisse derrière lui une génération de spectateurs en nostalgie. Il a su se faire un nom et s’imposer sur dans le domaines du 7e art panafricain et mondial. S’il existe un paradis des cinéastes, Adama Drabo doit s’y trouver !

Souleymane Cissé revient au cinéma avec Min Yè

A côté de « Baara » ou  » Yeelen » ses oeuvres majeures, Souleymane Cissé a à  son actif de nombreux documentaires et près d’une trentaine de films. Très tôt, Souleymane Cissé a fréquenté le cinéma, d’ abord comme spectateur, ensuite comme projectionniste à  Bamako après ses études secondaires. Passionné, il commentait les films qu’il montrait aux autres. Militant, il adhéra aux mouvements jeunes quant éclatait la Fédération du Mali dans les années 60. « J’ai vu ce film sur l’arrestation de Patrice Lumumba, et cela m’a donné envie de faire du cinéma » , raconte t-il . Grâce à  une bourse, le jeune projectionniste apprend les techniques de l’image, à  l’Institut des Hautes Etudes Supérieures de la Cinématographie de Moscou, dont il sort diplômé en 1969. De retour au Mali, Souleymane Cissé s’attelle au maniement de la caméra et travaille au Ministère de l’information, Par la suite, il réalise de nombreux documentaires sur le Mali, qu’il parcourt caméra à  l’épaule, durant trois ans Du documentaire, Souleymane Cissé passe au moyen métrage avec « Cinq jours d’une vie », l’histoire d’un jeune errant, qui abandonne l’école coranique. Première distinction au festival de Carthage en 1975. Un talent pour l’image visible également dans Den Muso, ( la jeune fille, ) un premier long métrage qui évoque les affres du viol et le rejet de la société. Cette œuvre se verra interdite et censurée par le gouvernement malien de l’époque. Le jeune réalisateur sera même emprisonné quelque temps. Le cinéma comme un miroir de la société Infatigable, Souleymane Cissé va s’impliquer davantage dans le cinéma. Il crée en 1977 sa propre société de production Sisé Filimu. ( les films de Cissé) et sort l’année d’ après Baara ( le travail ), une œuvre qui aborde les dures réalités des couches populaires face à  l’omnipotence des gouvernements post indépendances. Premier Etalon d’Or du Yennenga pour Souleymance Cissé. Dans Finyè, (le vent), sorti en 1982, Cissé aborde cette fois la révolte des jeunes face aux pouvoirs ! Une révolte qu’il comprend bien l’ayant lui même vécu. Ce film sera également primé au Fespaco, en 1979 et recevra un Tanit d’or au festival de Carthage. Ce qui lui vaudra une reconnaissance internationale. Parmi ses œuvres majeures, figurent Yeelen ( la lumière ), réalisée en trois ans. Le film brasse le douloureux passage de l’enfance à  l’adolescence, et obtiendra le Prix spécial du Jury à  Cannes 1987. Souleymane Cissé sera membre du jury du festival en 1983 et en 2006, pour le 59è anniversaire ! Si la notoriété confère au cinéaste un respect international, cela ne l’empêche pas de faire ce constat lucide sur la profession: « Notre cinéma est entrain de se casser la gueule ! ». Le cinéaste comprend cette situation d’autant mieux qu’il restera de longues années sans tourner après la sortie de Waati ( Le temps ) en 1995. L’ ambassadeur des festivals internationaux Aujourd’hui, Souleymane Cissé est un habitué des grands festivals internationaux. Quant il ne tourne pas, il s’implique dans le développement de l’audiovisuel au Mali. Il a fondé l’UCECAO, l’union des Créateurs et entrepreneurs du Cinéma et de l’audiovisuel de l’Afrique de l’ouest, une organisation destinée à  soutenir la production cinématographie avec la création de structures adéquates, là  ou l’ appui des gouvernements fait défaut : « Sans penser à  leurs peuples, les dirigeants , même quant il s’agissait d’ intellectuels et d’ universitaires, ont détruit, comme on le leur demandait, les quelques structures qui existaient », dénonçait-il dans une tribune de l’hebdomadaire Jeune Afrique. A l’occasion des 40 ans du Fespaco, Souleymane Cissé, présent à  Ouagadougou, rappelait une fois de plus la fragilité d’un cinéma qui peine à  trouver son public et la disparition dramatique des salles de cinéma en Afrique : « En l’espace de cinquante ans, il n’a pas été possible de créer les structures nécessaires pour mettre en place une véritable industrie de l’image ».Cette année encore, Souleymane Cissé, ambassadeur du cinéma africain, est présent au festival de Cannes, avec Min-Ye, son sixième long métrage, sélectionné dans la catégorie « Séances Spéciales ». Le film raconte les problèmes d’un couple, celui d’ un réalisateur et sa femme, employée d’une ONG et qui se séparent dans la douleur… » A quand un film africain dans la compétition officielle à  Cannes ? Si Souleymane Cissé avoue que chaque film réalisé est un petit miracle, il est aujourd’ hui un modèle incontestable pour la future génération de jeunes cinéastes africains… Une aura que vient de confirmer le British Film Institute qui vient de lui accorder une récompense pour l’ensemble de son oeuvre. Dernier chef d’oeuvre, le film Min Yè, qui évoque la polygamie sort en avant première officielle à  Bamako ce mercredi au Studio BlonBa de Faladiè. Une projection honorée de la présence du chef de l’état Malien.