FIERES : un projet pour l’autonomisation des femmes

Le projet (Filles et éducation résilientes) FIERES est financé par Affaires mondiales Canada pour une durée de 5 ans (2022-2027). D’un montant de plus de 5 milliards de FCFA, il vise à accroître l’autonomisation des femmes à travers l’éducation.

Depuis 2012, la crise a accru la vulnérabilité des filles plus exposées aux violences basées sur le genre qui les empêchent de jouir de leurs droits à l’éducation. Ces maux sont entre autres le déplacement interne, la pauvreté, la violence .

Né dans ce contexte, le projet FIERES est géré par le consortium constitué de la Fondation Paul Gerin La Joie et le Centre d’étude et de coopération internationale (CECI), en partenariat avec 6 ONG locales, ayant des expertises techniques avérées dans les régions d’intervention

Le but ultime du projet est  la prise en compte de l’autonomisation  de 20 442 filles, adolescentes, femmes, ( 13 942 de 8 à 24 ans ; 6 500 de 24 à 60 ans) notamment celles dans des conditions de grande vulnérabilité, comme les déscolarisées, les nomades, déplacées ou ayant vécu des grossesses précoces dans les régions de San, Mopti et Tombouctou. Le projet visera notamment à accroître l’accès à l’éducation pour les filles et adolescentes à une éducation ou un apprentissage de niveau fondamental 1 et 2, améliorer les conditions d’apprentissage et renforcer la participation des filles et des adolescentes dans les processus décisionnels dans les lieux d’apprentissage, les communautés, les lieux de travail.

Cette autonomisation par l’éducation permettra à ces femmes d’être plus résilientes et à devenir des actrices du changement positif au sein de leurs communautés, selon les responsables du projet.

Le nombre total d’écoles fermées dans les zones concernées s’élève à 1 752 sur un total de 9 021 selon un rapport cluster éducation de janvier 2023.

Le nombre total d’écoles fermées représente 19% . Le nombre d’enfants affectés par ces fermetures est de 525 600, le nombre d’enseignants concerné de plus de 10 000. Ces facteurs s’ajoutent à d’autres socio culturels peu favorables à l’éducation et au maintien des filles à l’école.

Le projet veut apporter une amélioration substantielle de 3% par an à la scolarisation des filles soit un objectif de 15% à la fin de projet. Celles qui n’ont pas l’âge scolaire auront accès à des alternatives et des apprentissages adaptés pour les former de façon professionnelle.

Le second objectif phare du projet est de faire des filles, adolescentes, femmes des actrices du développement et de changement de leur milieu de vie.

Le projet interviendra dans 70 écoles des trois zones concernées, 25 465 cibles seront touchées, dont 50,6% sont des adolescentes. L’inscription directe touchera 3 420 dont 45% de filles, les adolescentes bénéficiaires d’alternatives éducatives seront 2 000 dont 1 200 filles de 9 à 14 ans. 765 femmes et filles bénéficieront de formation professionnelle qualifiantes, ainsi que des accompagnements. Et 6 500 femmes seront sensibilisées sur les droits des femmes et enfants. Le programme touchera aussi du personnel administratif et scolaire et des femmes mentors.

Le décrochage scolaire en milieu rural, une responsabilité collective

« J’ai abandonné l’école en troisième année de l’école fondamentale parce que ma mère avait besoin de moi à la maison pour les tâches ménagères et pour m’occuper de mes petits-frères » nous raconte Fatoumata Koné, originaire du village de Sanankuruni (Sikasso), une jeune aide-ménagère de 18 ans arrivée à Bamako, il y a trois ans.

L’éducation est un droit de l’Homme dont les bienfaits pour la société n’est plus à justifier. Pourtant, nous assistons encore en 2017 au phénomène pernicieux qu’est le décrochage scolaire. Si ce phénomène existe aussi bien dans la métropole de Bamako, elle est prépondérante en milieu rural où les populations ne perçoivent pas le réel intérêt d’être scolarisé. A titre d’illustration, Fatoumata Koné est désarçonnée et perdue face à la question de savoir l’intérêt qu’elle pourrait tirer de cette poursuite d’études.

Pour être efficace, une scolarité doit durer au moins quatre à six ans, qui correspond au cycle primaire. Pourtant, les différentes études sur le sujet établissent que sur dix étudiants inscrits, quatre à six ne terminent pas le cycle primaire. Ce chiffre concerne pour la majorité les jeunes filles. En effet, dans le contexte rural malien, les représentations stéréotypées quant aux rôles des femmes perdurent. Outre la pauvreté, le poids des schémas traditionnels pèse toujours et handicape les jeunes filles qui souhaitent poursuivre leur scolarité. Les valeurs comme le mariage, les habiletés à cuisiner, la préparation du trousseau de mariage sont toujours prépondérantes à la scolarité pour beaucoup des parents vivant en milieu rural.

C’est d’ailleurs le cas pour Fatoumata Koné, qui  explique que ses jeunes frères avaient le droit d’aller à l’école alors que ses grandes sœurs, elles, se sont toutes mariées. Ainsi, si l’accès à l’école la « libérait », et malgré qu’elle comptait parmi les meilleurs élèves de son école, sa mère a jugé meilleur pour elle l’interruption de sa scolarité à mi-chemin de son parcours à l’école primaire.  Elle explique calmement, avec résignation et déception que « ma mère savait qu’il était important que je poursuive mes études, mais les tâches ménagères étaient plus importantes pour elle ».

Ce phénomène est une menace d’ordre public. En effet, en raison du peu de revenus qu’obtient un « décrocheur »  face à un « persistant », ce premier n’est qu’une charge supplémentaire pour l’Etat. Outre les dépenses publiques qu’il génère, le décrochage peut aussi être une source de radicalisation pour des jeunes désœuvrés et sans perspective d’avenir.

Pour cette raison, plusieurs campagnes et projets ont été mis en place dans le but de lutter contre ce phénomène au Mali, mais également dans toute la sous-région ouest africaine. Parmi eux, il y a  la mise en œuvre de cantines scolaires en milieu rural par les associations des parents d’élèves ou par l’État. Cette stratégie favorise d’abord la scolarisation puis le maintien des élèves dans le milieu scolaire car les enfants deviennent un fardeau moins lourd pour les parents. On note d’ailleurs un accroissement de 20% à 30% du nombre d’élèves dans les écoles bénéficiant de cantines en milieu rural malien. Cet accroissement est de 23% pour les filles et 17% pour les garçons. Malheureusement, l’établissement de cantines scolaires n’a pas perduré en raison du manque de suivi des collectivités locales.

 

 

Aussi, l’on remarque que certains facteurs émotionnels permettent de favoriser une réduction de ce taux de décrochage : le rôle actif et l’intérêt du père et de la mère pour la poursuite des études, apparaissent après l’intérêt et la qualification des enseignants et la motivation des élèves.

 

Ce manque de motivation des élèves est dû principalement au fait qu’ils ne se rendent pas compte forcément de l’utilité de la scolarisation ou de l’apprentissage d’un métier. Fatoumata Koné, par exemple, ne savait pas qu’elle pouvait gagner plus d’argent et d’autonomie en poursuivant une formation professionnelle.

 

Quant au corps enseignant, il est confronté à une baisse du niveau de qualification et à un désintérêt des enseignants pour les élèves qui rencontrent des difficultés pédagogiques ou familiales.

 

Force est de constater que la responsabilité de chaque acteur de l’éducation est à relever pour l’éradication de ce phénomène. Une synergie entre les différents acteurs, qu’il s’agisse aussi bien de l’élève, du parent d’élève, de l’enseignant que de l’Etat, est nécessaire pour la mise en œuvre de politique publique efficiente et efficace.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chibok, il y a 6 mois…

Mais o๠sont-elles passées ? Comment peut-on expliquer que 200 jeunes femmes disparaissent ainsi de la carte ? Qu’est-il advenu d’elles ? Sont-elles seulement encore vivantes ? Quelques unes des questions qui empêchent, depuis six mois, les proches des jeunes filles de Chibok de dormir. Après avoir battu le pavé, en vain, pendant plusieurs semaines, après avoir reçu l’appui de nombreuses personnalités dans leur combat, après avoir été reçus par le Président Goodluck, après les annonces d’intervention internationale pour les recherches…plus rien ! Le silence ! Même leur ravisseur, Abu Bakar Shekau, qui brandissait leur triste sort comme une épée de Damoclès au dessus du Nigéria, n’en parle plus. A-t-il été découragé par le peu d’intérêt que finalement ces jeunes femmes ont aux yeux des autorités nigérianes ? Quand on pense à  la libération des otages camerounais, cette semaine, l’amertume est encore plus grande. Michèle Obama est retournée aux petits obèses américains, Valérie Trierweiler à  son bouquin, Ban Ki Moon a fort à  faire avec Netanyahu et la presse grignote l’os Etat Islamique. Les jeunes filles qui ont battu le pavé de part le monde sont retournées aux frasques de la Kardashian. Aux oubliettes les filles de Chibok. Et pourtant, Boko Haram existe toujours. Ces fous de Dieu continuent d’enlever des jeunes gens, de les embrigader, de tuer. l’armée nigériane continue de faire le black-out sur les combats sur le terrain qu’elle perd les uns après les autres. Chrétiens et musulmans mènent des vendettas cycliques et la mort rôde à  chaque coin de rue dans le grand nord. La charia fait son chemin au fur et à  mesure que l’à‰tat fédéral recule. Pendant ce temps, les parents des 219 jeunes filles, âgées de 12 à  17 ans, prient pour qu’elles reviennent. Aujourd’hui, six mois après, « six mois de douleur, de peine, d’angoisse et de stress », ils sont dans la rue pour demander à  tous, à  l’intérieur comme à  l’extérieur du Nigéria de ne pas les oublier. « Bring back our girls » Ce cri doit retentir, jusqu’à  ce qu’elles reviennent ! Ramenez-nous nos filles !

Adama Coulibaly : « L’éducation en situation d’urgence sauve des vies »

Journaldumali.com: Nous célébrons aujourd’hui la 2ème édition de la journée internationale des filles, quel est l’objectif de cette journée ? Adama Coulibaly: Les filles font face à  des défis particuliers et nous pensons que nous avons besoin de projeter la lumière sur ces défis pour que le monde puisse en prendre conscience. A travers ces événements, nous arrivons à  faire passer des messages clés et toucher la conscience des uns et des autres pour qu’en retour chacun commence à  poser des actes concrets afin d’améliorer la situation des filles dans le monde. Cette journée est aussi marquée par la présentation d’un rapport mondial et africain sur la situation des adolescentes. Qu’en est-il exactement ? Nous avons commencé à  produire un rapport sur la situation des filles dans le monde en tant qu’organisation depuis 2006 et nous comptons le faire jusqu’en 2015, date butoir des objectifs du millénaire pour le développement. Pour cette année particulièrement, le rapport mondial tout comme le rapport africain est focalisé sur la « situation d’adolescence en urgence : une double peine ». C’’est une double peine parce qu’elles sont filles et une double peine à  cause de leur âge. Le rapport a fait des recommandations concrètes et a prouvé aussi que l’éducation en situation d’urgence est extrêmement importante. Contrairement à  ce qu’on pense, en investissant dans l’éducation en situation d’urgence, nous sauvons des vies et le rapport le démontre. Le document précise des actions concrètes qu’il faut mener en situation d’urgence. Par exemple, chaque fois que nous voulons mettre en œuvre des programmes d’urgence qui ciblent les adolescentes, il faut les consulter parce qu’elles connaissent mieux leur problème plus que tout le monde. C’’est aussi le cas lorsque nous voulons faire des interventions d’urgence, il faut former et mobiliser des équipes de femmes aussi parce qu’elles connaissent leur problème et celui des adolescentes. Un autre aspect est d’avoir des données ventilées par sexe et par tranche d’âge, car cela permet de cibler la tranche adolescente et de là  nous pouvons faire des projets spécifiques en matière d’éducation, de protection et de santé reproductive. Quels sont les moyens dont vous disposez pour mettre en oeuvre ces programmes d’urgence? C’est l’occasion pour nous de lancer un appel aux bailleurs de fonds pour qu’ils puissent financer l’éducation en situation d’urgence qui manque cruellement de fonds. Beaucoup de donateurs ont tendance à  financer les activités comme on le dit communément qui sauvent la vie, par exemple l’eau potable, la nourriture, l’assainissement, etc. mais ce rapport prouve que l’éducation sauve aussi des vies, je pense que de plus en plus de bailleurs seront convaincus pour financer l’éducation en situation d’urgence.

Semaine de l’éducation : la scolarisation au féminin

Elle cite : « Un monde exempte de toute disparité de genre, et dans lequel toutes les filles d’Afrique ont accès à  une éducation de qualité, elles obtiennent de bons résultats et achèvent leurs études. » La mission du FAWE La mission du FAWE selon Mme Samassékou, C’’est de promouvoir l’équité et l’égalité de genre dans l’éducation en Afrique. Il s’avère donc nécessaire d’encourager l’adoption de mesures politiques, de pratiques et d’attitudes positives en faveur de l’éducation des filles. Il est important pour elle, que le FAWE atteigne les objectifs visés pour atteindre l’Education Pour Tous (EPT). En 2007, le gouvernement du Mali a élaboré une politique nationale de scolarisation des filles. Le document fait l’état du taux de scolarisation des filles et retrace les stratégies à  développer pour une scolarisation massive de la gente féminine. Il est examiné durant deux jours à  Bamako, par les membres du FAWE et les acteurs intervenant dans le domaine de l’éducation. Il s’agira pour eux, de dégager les voies pour l’accélération du taux de scolarisation des filles. Ce taux était estimé à  52,1% entre 2005 et 2006. Depuis sa création en 1997, FAWE/MALI s’est investit dans la promotion de l’éducation des filles à  travers de nombreuses activités. Celles-ci tenues, en partenariat avec les ministères de tutelle et les différents acteurs du domaine de l’éducation féminine. Mme Samassékou trouve donc naturel et normal, que l’antenne du Mali consacre cette journée du 29 novembre, à  l’examen du document de politique nationale de scolarisation des filles adoptée par notre pays. Le FAWE s’en félicite d’ailleurs, car, il représente un cadre de référence de l’ensemble des acteurs gouvernementaux ou non, intervenant dans le domaine. La coordinatrice nationale du forum des éducatrices africaines Mme Maiga Kadiatou Baby, explique : « Lorsque FAWE a été créee et que nous avons vu sa problématique, nous avons pensé que notre pays était également concerné. Tout comme, tous les pays de l’Afrique subsaharienne de l’époque. C’’est ainsi que nous avons adhéré au forum.» A sa création, ce sont uniquement les femmes ministres de l’éducation et les recteurs des universités, qui pouvaient faire adhérer leurs pays au FAWE. C’’est Ainsi que, pendant la transition des années 90, la ministre en charge de l’éducation et actuelle présidente d’honneur de cette 9e édition, Mme Diallo Fatoumata Camara, a demandé à  ce que FAWE soit représenté au niveau du Mali. l’antenne malienne de FAWE verra ainsi le jour en 1997. But et objectifs visés Mme Maiga explique que le FAWE a pour objectif principal, d’influencer les politiques éducatives, afin que de bonnes décisions soient prises pour la promotion de l’éducation de la fille. Cela concerne non seulement la scolarisation, mais aussi et surtout l’alphabétisation. Il s’agit aussi de développer des innovations pédagogiques, qui donneront l’envie et le goût des études aux filles, à  continuer jusqu’au cycle supérieur. « FAWE juge important de sensibiliser les communautés à  comprendre les enjeux liés à  l’éducation de la fille. Il est important qu’ils adhèrent à  la problématique et en fassent une priorité. »Déclare-t-elle. Favoriser les filières scientifiques FAWE incitent les filles à  aller vers les filières scientifiques. Parce qu’il a été constaté qu’à  l’école, elles ont souvent tendance à  opter pour les filières littéraires. Or, estime Mme Maiga, « Nous savons que les filles sont capables de faire les filières scientifiques et de percer, aussi bien que les garçons.» On sait surtout que les filières scientifiques offrent plus de débouchés que celles littéraires. Après 12 ans d’existence, FAWE /MALI a fait du chemin. Il a beaucoup fait en faveur de la promotion des filles. Un nombre important d’entre elles ont été scolarisées. FAWE a aidé des communautés à  accepter la problématique d’équité genre à  l’école. Il octroi des bourses d’études aux filles de familles démunies, ou déscolarisées. Vive la scolarisation des filles et l’équité genre. Bon vent à  FAWE !

Mariage tardif au Mali : pour Safiatou, la vie conjugale est trop ennuyeuse

Pourquoi certaines filles tardent à  avoir un mari ? La réponse à  cette question parait banale, mais elle s’éloigne, à  vrai dire, des hypothèses fantaisistes qu’on pourrait en apporter. Le mariage comme statut social Dans la société malienne comme dans bien d’autres milieux sociaux africains, certaines jeunes filles en âge de fonder un foyer, généralement autour de 22-23 ans, rechignent à  se plier à  cette étape de la vie sociale. Même si des superlatifs ne manquent pas pour expliquer le phénomène, il n’en demeure pas moins qu’il est en décalage total avec les principes édictés par la tradition malienne. Afin d’échapper à  tout harcèlement social, nombreuses sont les jeunes filles qui brandissent le prétexte d’être en quête de l’homme idéal… « Le bon mari ? ». Elles sont nombreuses à  se lancer à  la conquête de l’homme idéal qui n’est autre que l’homme riche. Ainsi, elles peaufinent leur choix avec à  la clé des critères purement matériels et financiers. Si se marier procède d’une vocation sociale, du reste incontournable, dans la société Africaine, bon nombre de demoiselles ne l’entendent pas de cette oreille. Le phénomène date depuis longtemps, mais il commence à  connaà®tre des proportions grandes. Au grand dam des mères pressées de voir leurs filles avec la corde au cou. A en croire le Dr Fafré Coulibaly, toutes les valeurs et principes traditionnels liés à  la tradition sont entrain de s’effriter pour laisser place à  un modernisme à  l’occidental. Quand une jeune fille traà®ne à  se marier, ce n’est pas un phénomène Africain. D’autant plus que la tradition exige à  ce que la jeune fille soit vite donnée à  un mari. Or si l’on observe bien , ces réfractaires au mariage, ont pour la plupart vécu en Europe pour leurs études :  » Moi je préfère attendre au lieu de me jeter au bras de n’importe quel bénêt riche ou pas ! De toute façon, c’est mal vu ici, mais il serait bon de pouvoir vivre un peu avec son amoureux pour apprendre à  mieux le connaà®tre ! », confesse Lalla, 32 ans et commerciale. Ce à  quoi, Mme Camara Assitan Diallo répond outrée :  » Le concubinage est la voie à  toutes les dérives. Qui nous garantit que le couple finira par se marier ? » Le débat est lancé ! Le poids de la tradition «Dans le passé, la jeune fille n’avait aucune occasion de traà®ner sans mari. Et ce compte tenu de la pesanteur de la tradition. Aujourd’hui, force est de constater que ce garde-fou s’effrite progressivement, en laissant libre cours à  la liberté et ou au libertinage.». Libertinage De nos jours, la société malienne semble accorder trop de liberté aux filles dans le choix du moment de leur mariage. Ce qui fait que souvent, elles deviennent sélectives dans leurs choix de « l’homme idéal ». Et mieux, elles ont beaucoup de mal à  en découdre avec les habitudes du monde moderne, o๠la femme a le contrôle de sa vie. Le phénomène est aussi lié à  une acculturation fortement ancrée dans les réalités occidentales. La propension de certaines filles à  ne pas se marier tôt, s’explique par le fait qu’elles se fixent des critères de choix, souvent trop rigides. Sauter le pas Pour Mme Traoré Aissata Touré, le bon choix réside dans le risque qu’on prend pour se marier à  tel ou tel mari. « Autrement dit, C’’est en prenant le risque de se marier à  tel ou tel homme qu’on se rend compte qu’il est bon. Car souvent, on se fait trop d’idées sur les hommes pour rien ». Ainsi, nombre de femmes sont beaucoup trop sélectives dans leurs choix. Or, dans la société traditionnelle malienne, une jeune fille doit se marier tôt pour ne pas succomber à  des dérives de nature à  compromettre sa légitimité dans la vie sociale. Pour Safiatou Touré, il faut finir de jouir de tout son statut de célibataire avant de s’engager dans la vie conjugale…trop ennuyeuse. Comme elle, plusieurs jeunes filles estiment que le foyer met un terme à  la liberté et devient une étape à  entamer avec beaucoup de sérénité et de sérieux. Et que la jeunesse est l’instant approprié pour vivre ses ardeurs, s’éclater une bonne fois ou jamais ! » Infuence du milieu social Le fait qu’une jeune fille tarde à  se marier peut également s’expliquer par l’influence très marquante de son milieu social. Car souvent la mentalité qui anime certains proches et amis, peut influer négativement sur la décision de la sujette à  aller vers le mariage. Nombreuses sont ces jeunes filles qui restent dans le piège de critères souvent irréalistes et se prêtent du coup à  la stigmatisation sociale. Dans le milieu rural en général, une fille qui dépasse l’âge requis du mariage, est souvent taxée de tous les mauvais comportements du monde.

Filles-mères : un phénomène de mode à Bamako

Tous les jours que dieu fait à  Bamako, des nouveaux nés sont retrouvés dans les poubelles, les champs, sous des camions, ou encore aux portes de certaines maisons. Selon des statistiques réalisées par la brigade des mœurs, plus de 10 gamins sont, toutes les deux semaines, délaissés par leurs mamans juste après leur naissance. Des centaines de bébés abandonnés La semaine dernière, la brigade de recherche du 11e arrondissement de police de Bamako a découvert un bébé sous un gros porteur. Le malheureux n’avait même pas son cordon ombilical sectionné. Il était 3h du matin, lorsque les agents de police ont entendu les cris de ce bébé. Ils l’ont tout de suite ramené à  l’hôpital pour les premiers soins, avant qu’il n’atterrisse à  la pouponnière. Les aides ménagères premières responsables Dans la majeure partie des cas, ce sont les aides ménagères qui agissent de la sorte. Elles quittent le plus souvent leurs villages pour venir travailler à  la capitale. Une fois sur place, elles découvrent les délices de la vie et se laissent aller à  la dérive. Une fois enceintes, elles n’ont pas les moyens de procéder à  des avortements à  l’hôpital. Certaines procèdent par des avortements personnels. C’est-à -dire, qu’elles avalent des poudres, ou comprimés recommandés par des vendeuses de médicaments traditionnels ou pharmacies parterres. l’issue ne peut être que catastrophique. Les plus chanceuses se retrouvent avec des bébés malformés à  la naissance, ou attardés, les autres par contre, meurent. Par ailleurs, certaines gardent la grossesse jusqu’à  terme. Mais, à  l’approche de l’accouchement, elles disparaissent et vont se réfugier loin de leur lieu de travail o๠tout le monde les connait. Prétextant une départ pour le village. On sait pourtant qu’elles ne peuvent retourner avec une grossesse, au risque de se faire renier par les leurs. Leur seule alternative, devient l’abandon de cet être frêle et innocent. Les plus cruelles, tuent même ces enfants. Procédant par l’asphyxie, ou encore le broyage du crâne. [b Cependant, beaucoup n’ayant pas la force de procéder ainsi, décident tout simplement de jeter le gosse quelque part et s’enfuir. La pouponnière de Bamako est ainsi remplie de gamins sans pères, ni mères, s’émeut la Directrice Mme Salimata Ouattara : Témoignages Djènèba est aide-ménagère à  Bamako depuis 3 ans : « Je suis mariée au village. J’ai laissé mon mari pour venir travailler parce que la vie est dure là  bas. J’y retourne toutes les saisons. Au cours de ma première année, je suis sortie avec le gardien du lieu o๠je travaillais. Je suis malheureusement tombée enceinte. Je n’ai su mon état que 5 mois après. C’’est ma patronne qui m’a informé en me chassant de chez elle. Mon amant n’a pas voulu reconnaà®tre sa responsabilité et je me suis retrouvée toute seule. Je me suis réfugiée chez une amie qui travaillait pour des ‘boss’ et qui dormait seule dans sa chambre. Ses patrons n’ont rien su. Le jour ‘J’ , je suis allée accoucher seule dans les bois. Je me suis enfuie quelques temps après en laissant mon bébé pleurer tout seul. Je ne l’ai même pas lavé. J’ignore ce qui est advenu de lui. J’en ai toujours le remords. Aucune nuit ne passe sans que je ne l’entende m’appeler. Je regrette et je regretterai toujours mon acte. » Le cas de Djènèba est un parmi des milliers à  Bamako. Et les abandons de bébés sont devenus un phénomène de mode Informer et sensibiliser ! Le Ministère en charge des femmes et des enfants, doit mener des campagnes de sensibilisation, d’information et de conscientisation. Ces filles ont besoin de conseils. Elles ne sont pas du tout informées. Elles doivent connaà®tre tous les moyens de prévention pour éviter de contracter des grossesses non désirées. En plus de cela, elles risquent des maladies sexuellement transmissibles. D’après une étude réalisée par le Ministère de la santé, les aides ménagères ont un pourcentage assez élevé de VIH/SIDA. Elles sont atteintes en nombre parce qu’elles ne sont pas suffisamment informées. La prison de « Bolé » comme peine Face aux recherches approfondies et quotidiennes de la Brigade des mœurs, épaulée par les autres brigades de la ville, plusieurs filles-mères sont finalement retrouvées et incarcérées à  Â‘Bolé’, la prison des femmes et des enfants.

Fin du 10è camp d’excellence « Pathfinder » : la Côte d’Ivoire décroche le prix du leadership

Depuis le 27 juillet dernier, une trentaine de jeunes filles venues de Guinée, du Sénégal, de la Mauritanie, de Côte d’Ivoire, ont bénéficié de cours de mathématiques, de physiques-chimie et des sciences de la vie et de la terre, sans oublier l’informatique à  l’initiative du 10è camp d’excellence de la fondation Pathfinder, du Dr Cheikh Modibo Diarra. Qu’ont fait les excellentes du 27 juillet au 15 août ? A l’exception des cours dispensés, les filles ont mené des activités sportives, théâtrales, des jeux de société, des chorégraphies autour de danses traditionnelles de chaque pays. Elles ont effectué des excursion sur Ségou, ou elles ont visité la célèbre tombe du roi Damonzon Diarra, fondateur de Ségou, et le domicile du Dr Cheick Modibo Diarra, Président Directeur Général de la fondation pathfinder, de même que le Musée national, les différents monuments de la capitale, le fleuve Niger, les barrages hydro-électriques et agricoles de Sélingué. Le rôle des femmes dans les Sciences La ministre du logement et présidente de l’association de femmes ingénieurs du mali, Mme GAKOU SALIMATA FOFANA explique : « la femme a sa place dans la science, car C’’est une chose indispensable pour le développement du pays ». Elle invite les filles à  maintenir le cap et se dit fière d’être femme et mère de scientifique. Le Dr Cheick Modibo Diarra déclare : « la science n’est le privilège d’aucun genre, ni d’aucune nationalité, ni même d’aucune race. Il s’agit d’apprendre en créant la richesse ». Il explique qu’en créant le camp d’excellence, il a parlé à  Moustaphe Dicko, ancien ministre de l’éducation du mali. Ce dernier lui a apporté un appui et l’ex gouverneur de la BCEAO Mr Charles Konan Banny pour le côté finances. Le premier camp d’excellence fut organisé en 2000 et l’évènement continue chaque année. Signalons par ailleurs que la première est sortie de l’école de médecine l’an dernier. Un camp d’excellence bientôt bilingue Le 11e camp d’excellence s’élargira à  certains pays anglophones dont la Gambie, la Sierra leonne, le Ghana et le Libéria. Et aux 53 états d’Afrique ici 2015, selon Dr diarra. Parmi les 34 filles présentes le prix du leadership a été décerné à  l’ivoirienne Ange Georgina Raà¯ssa Gnahoré. La bourse du gouverneur quant à  elle, revient à  une excellente du camp 2008, d’origine béninoise. Elle entrera dans une université du canada et tous ses frais d’étude seront pris en charge durant tout son cursus universitaire.

10e camp d’excellence de la fondation Pathfinder « Filles et Sciences »

Avec la gloire qu’il a obtenu grâce à  l’envoi de la Sonde d’exploration  » Pathfinder, l’éclaireur », de la NASA sur la planète Mars, le professeur Cheick Modibo Diarra a créée en 1999 la fondation du nom de la mission. Avec ce centre visant à  aider les pays africains pour l’éducation des filles, il a initié en 2000, la 1ere édition du camp d’excellence à  Bamako. Les critères de sélection Les filles sont choisies par les ministères de l’éducation de chaque pays dans les filières scientifiques sous forme de concours. Le plus haut niveau est la classe de 1ère puisqu’elles se préparent pour affronter le bac. Une quarantaine de filles sont donc venues du Bénin, du Niger, du Sénégal, de la Mauritanie, de Guinée Conakry, de Côte d’Ivoire, du Togo, du Burkina Faso et de la Tunisie. Chaque pays envoie 3 candidates. Et le pays hôte en rajoute 7 de plus. Le directeur exécutif de la fondation pathfinder, M. Drissa Traoré explique : « Toutes celles qui auront une mention bien après le bac, participeront à  un concours financé par la BCEAO. Elles auront ainsi une bourse dénommée ‘’la bourse du gouverneur de la BCEAO »pour des études supérieures. » Il précise que les filles ne sont pas nombreuses dans les filières scientifiques. Il faut donc encourager celles qui ont le courage et la volonté d’y aller. Signalons que la 1ère promotion de filles du camp d’excellence, qui s’était tenu à  Bamako en 2000, a terminé avec la faculté de médecine l’année dernière. Pour cette 10e édition, M.Traoré précise que les filles seront organisées en réseau. Afin qu’elles puissent s’entraider et échanger sur une multitude de choses, et aussi, inciter les autres à  aller vers des filières scientifiques. Les filles bénéficieront d’encadrements pédagogiques et extra-pédagogiques. La fondation travaille avec le ministère de l’éducation, qui envoie des professeurs également choisis selon des critères stricts. Chaque fois qu’un camp est organisé dans un pays, les enseignants sont pris sur place, dans le cadre d’un brassage de haut niveau. Les cours dispensés sont les mathématiques, les sciences-physiques et chimiques, les sciences de la vie et de la terre, et des cours d’informatique. Des séminaires et ateliers sur le leadership féminin et la sensibilisation contre le VIH SIDA Ce camp ne consiste pas à  l’élimination des candidates, mais vise essentiellement à  la formation et à  la préparation au bac scientifique. Cependant, la jeune fille qui montrera le plus de leadership sera récompensée et la meilleure sur le plan académique, primée. Le camp concerne uniquement les pays francophones. Mais, puisque l’exception confirme la règle, la Guinée-Bissau participait au concours jusqu’aux récents troubles qui ont empêché les filles de venir. Le même cas s’est produit pour le Tchad qui n’a pas pu envoyer les filles à  cause de l’insécurité qui règne sur place. Hélas…

Sciences et technologies : Implication des femmes et des filles !

Renforcer la participation et l’épanouissement des filles africaines et des femmes dans les sciences et la technologie, un domaine surtout réservé aux hommes, voilà  l’objectif de cette première conférence internationale qui se tient à  Bamako et Ségou, cette semaine. Avec 20 pays représentés, et plusieurs délégués venus du monde entier, Les divers panels vont de la  » motivation des jeunes filles en sciences et en technologie à  leurs sous-représentation dans ces domaines, mais aussi à  la stimulation des activités qui favorisent la parité des genres dans les politiques de programmes nationaux en sciences et technologie. Ces panels entendent proposer des solutions et dégager des idées pour inciter les filles à  s’intéresser davantage aux sciences ! Pour Ali Dao, représentant de l’UNESCO Mali, cette rencontre pose des problèmes cruciaux du genre au 21è siècle.  » Il faut préparer les filles du 21è siècle, à  être performantes !, ajoute le prefesseur Ngozi Osisioma, de la California State University, et qui propose des programmes de recherche avancées et de séminaires pour cela. L’expérience montre que les filles aiment travailler en groupe, échanger, analyser, à  l’inverse des garçons, habitués à  la compétition, poursuit Mme Osisioma, leurs capacités vont de l’écriture active à  la sélection active des informations et aussi à  cette capacité à  disséquer leur environnement direct !  » les femmes seraient-elles plus cérébrales ? » Si l’on en croit Mme Osisioma, cela s’appellerait de ‘ L’Active Learning » ou Apprendre à  mieux apprendre! Et cet apprentissage doit se poursuivre tout au long de la vie ! Avec des capacités d’analyses critiques, d’interconnexion et d’échanges. Si la science reste un domaine élitiste, il faut dans le cas des filles, y associer une autre dimension : celle de l’échange capital, pour réussir ! autrement dit le ‘ Social relationnal’ ou l’esprit de groupe ! Malgré tout, ce sont bien souvent les femmes elles-mêmes qui se mettent des barrières, comme nous l’indique l’anecdote de l’un des panellistes :  » Je voyageais un jour sur un vol Paris-Marseille, quant une voix OFF nous annonça les directives de l’équipage de Bord, entièrement composé de femmes ! Le commandant de bord était une femme, le copilote et l’assistant de navigation, des femmes également ! Mais les réactions se manifestèrent, surtout de la part de femmes passagères elles-mêmes, sans doute peu rassurées par le fait d’être conduites par des femmes… » Le rôle des enseignants dans l équilibre des genres… Les panels touchent donc divers sujets liés à  l’implication du genre dans la différence des performances académiques en sciences mathématiques également. Selon le professeur Tella de l’université de l’état d’Osun au Nigéria, le rôle des enseignants est tout aussi important, dans la stimulation des étudiantes filles ! Il s’agit d’établir un équilibre sain entre les capacités des filles et des garçons ! Afin de ne pas reléguer les femmes et les filles à  leurs rôles traditionnels de mère ou d’épouse seuls. La question du genre disparait ainsi pour laisser place à  la performance, à  la qualité et à  l’esprit de leadership. En sciences bien sur… Cette conférence fait suite à  la conférence internationale tenue en 2007 à  Perth en Australie, sur l’Education des sciences et de la technologie, o๠le taux d’implication des filles, avait été constaté comme l’un des plus bas au monde. Un rapport de la Banque Mondiale établi en 2008, faisait aussi cas de la faible performance des étudiants africains et particulièrement les filles, en sciences ! La conférence de Bamako se poursuit à  Ségou o๠les participants se rendront du 16 au 18 juillet, pour dégager des compétences pédagogiques sur la question. En bref, il faut renforcer les capacités des en matière d’orientation universitaire, de conseil, afin d’élargir les opportunités pour les filles les femmes dans les sciences et la technologie. Aussi intéressante que soit cette conférence, on regrette le risque suivant : Que tous ces constats et analyses sur le genre, restent entre les participants et ne s’élargissent pas assez aux principales concernées : les femmes et les filles ! Pourquoi ne pas avoir invité quelques étudiantes des facultés de Bamako pour assister à  ces débats ?