Cinéma : Bisbilles autour du mot cinéaste

La création en début d’année par le réalisateur Boubacar Sidibé de la « Maison des cinéastes du Mali » (MCIMA) continue de faire des remous. Elle suscite une levée de bouclier de la part de ses confrères, qui lui reprochent d’utiliser une dénomination qui engage tous les cinéastes sans leur consentement préalable. Regroupés au sein de l’Union nationale des cinéastes du Mali (UNCM), ils ont mi-juin convoqué une assemblée extraordinaire qui a décidé d’introduire une plainte auprès du Gouvernorat du District pour contraindre Sidibé à un changement de nom.

28 octobre 2019. Le réalisateur Boubacar Sidibé, connu notamment pour ses séries « Dou la famille » ou « Les rois de Ségou » participe en Mauritanie à 14ème édition du Festival international NouakShort. Un festival qui a réuni des participants du Burkina Faso, du Niger, du Tchad et du Mali. À l’issue de l’évènement, il a été décidé, selon le rapport de Boubacar Sidibé, de créer dans chacun des pays membres une association pour le développement et la promotion du cinéma en Afrique. C’est donc avec pour projet de lancer la « Maison des Cinéastes » que le réalisateur rentre au Mali. Ainsi, les différentes associations créées serviront de relais à la Maison des cinéastes de Mauritanie affirme Boubacar Sidibé. Une initiative qui a dû mal à passer auprès d’autres cinéastes maliens, même s’ils s’en défendent. « En dépit de ce que beaucoup pensent, l’UNCM n’est pas contre l’association, mais revendique ses métiers en protégeant le mot cinéaste, d’où le fait  d’avoir proposé à la MCIMA de prendre pour dénomination la Maison du cinéma du Mali, car le cinéma est pour tous », affirme Salif Traoré, Secrétaire général de l’UNCM. Il soutient que l’association n’approuve pas le nom générique cinéaste compte du fait qu’ils ont vu dans les textes de la MCIMA que figurent également des comédiens et des journalistes.

Nœud gordien

Boubacar Sidibé dit avoir pour vision de mettre ensemble réalisateurs, comédiens, techniciens, journalistes, tous ceux qui œuvrent à la promotion, au développement et au rayonnement de la culture et des traditions maliennes à travers le cinéma. « Soyez donc certains que je ne détruirai jamais une union à laquelle j’ai consacré 12 années de ma vie professionnelle » a-t-il dit à ses confères lors de l’assemblée extraordinaire du 18 juin 2020. L’Union des cinéastes du Mali, qui existe depuis 1986 et compte une centaine de membres, uniquement cinéastes, affirme qu’il n’y a aucun problème mais tient néanmoins à faire aboutir le changement de nom.

Aminata Keita

Le couple Obama, producteur pour Netflix

L’ancien couple présidentiel américain a signé un accord de production de films et de séries avec la plateforme Netflix. Le contrat fait mention de plusieurs années de collaboration. Pour le moment, aucune date n’est encore fixée.

Après 10 ans à la tête des États-Unis, l’ancien président et sa femme s’attaquent à un autre défi : Netflix. Le couple Obama a signé un accord de plusieurs années et produira films et séries avec le géant américain. Sur le site de ce dernier, le programme est encore flou et annonce de « potentiels » séries originales, séries et film documentaires ou encore des fictions. Ce projet n’a pas encore été daté. Une chose est sûre, il sera disponible à tous les membres,  125 millions à ce jour selon la plateforme et dans 190 pays.

Le géant américain veut utiliser l’expérience de l’ancien président pour créer des contenus originaux. «L’une des joies simples de notre travail dans la fonction publique était de rencontrer autant de personnes fascinantes de tous les horizons et de les aider à partager leurs expériences avec un public plus large», explique Barack Obama dans un communiqué, «C’est pour cela que Michelle et moi sommes aussi excités à l’idée de travailler avec Netflix». Michelle Obama a pour sa part ajouté qu’elle « croyait beaucoup à la puissance des histoires qui nous inspirent, nous font penser différemment et nous aident à nous ouvrir aux autres ». Selon elle, Netflix s’est imposé naturellement comme un partenaire de choix pour diffuser ce type de contenu.

Cette nouvelle n’a visiblement pas plu à tout le monde. Des abonnés conservateurs ont menacé de boycotter la plateforme sur les réseaux sociaux. Ils craignent que cette nouvelle collaboration ne donne naissance à des contenus politiquement orientés sur Netflix. Durant les dernières élections américaines, Reed Hasting, le PDG de la firme, avait soutenu Hillary Clinton et vivement critiqué l’actuel président. «Trump détruirait beaucoup de ce qui rend l’Amérique merveilleuse», avait-il confié.

Magic Cinema, Bamako à l’heure du numérique

Situé dans l’immeuble qui porte le nom de l’ancien cinéma « Le Babemba » à  Ouolofobougou sur l’Avenue de l’indépendance, le Magic Cinema a achevé sa rénovation en novembre 2013 et fut repris en gérance libre par le groupe Magic Holdings. Un lifting qui aura coûté 600 millions de francs CFA. Le cinéma de Bamako dispose de deux salles climatisées respectivement de 791 et de 180 places et est doté des commodités modernes. « Notre plus, ce sont nos écrans qui offrent un confort de vue inégalé », se réjouit le gérant de la salle, M. Siriki Mété. A ceux à  l’intérieur des salles s’ajoute l’affichage publicitaire et la diffusion de films en 3 dimensions sur des écrans LED. Les salles sont également exploitées pour des évènements tels que des concerts, tournages d’émissions TV, etc. Grâce à  des partenariats avec les plus grands studios mondiaux que sont Warner, Fox, Sony, Paramount, Metropolitan et Disney, entres autres, Magic Holdings propose chaque semaine des nouveautés au public bamakois qui « se fait pourtant prier pour venir voir les films ». « Le prix du ticket n’est pas donné », avoue Moussa, étudiant de sortie ce samedi de Saint Valentin avec sa petite amie. En effet, les prix vont de 2 000 à  3 500 francs CFA pour les films en 3D. Le personnel, composé de 8 employés à  temps plein, s’emploie à  en faire un lieu de vie agréable, avec une programmation de 3 à  5 films par semaine variée pour tous publics. l’objectif de 3 000 entrées par semaine est difficilement atteint, bien que « l’attrait de nouveaux films aide à  booster les chiffres ». Les projections destinées au jeune public (12 ans et moins) tous les samedis dans l’après-midi attirent également du monde. Dans le futur, le Magic Cinema pourrait se lancer dans le tournage, la production et la distribution de films pour lequel il dispose d’un agrément non encore exploité.

Films-Afrique-Réseau : Pour une meilleure visibilité du cinéma africain

Le cinéma africain il faut le reconnaitre, connait d’énormes difficultés de distribution et circulation. Le problème présent depuis des décennies, constitue un véritable casse-tête au niveau de la circulation en Afrique et en Europe. Réseau Films- Afrique-Cinéma Le réseau films-Afrique-cinéma est né en novembre 2009 à  Angers (France), sous l’impulsion de certains professionnels de la France, du Sénégal, du Mali et du Burkina Faso. Ces hommes et femmes professionnels de la distribution et de la diffusion cinématographique, sont présentement à  Bamako. Le réseau à  Bamako Le représentant malien du réseau, Mr Sanon Sanogo indique :  » qu’en créant ce réseau, les professionnels du 7e art ambitionnent de renforcer leurs compétences et d’améliorer la libre circulation et la diffusion des films africains sur le continent et en Europe. Nous évaluerons et analyserons également l’expérience des films burkinabés. » Les burkinabé sont effectivement, les meilleurs en matière de réalisation, de production et de promotion cinématographique. Il faut préciser que le réseau est financé par l’Union européenne et le programme ACP films. Ainsi, pour la promotion et la vulgarisation des films et cinéastes africains, cinq films seront diffusés dans les différents pays membres du réseau. Parmi lesquels ‘le fauteuil’ du réalisateur burkinabé Missa Hébie. Ce film a remporté le prix du public au festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Il a déjà  été projeté au Sénégal et au Burkina Faso le mois écoulé. Sa projection est prévue ce mois-ci au Centre culturel français de Bamako. Circuit Africain Mr Sanogo précise par ailleurs que  » ce projet vise à  construire un circuit de diffusion de films africains sur une base économique saine et l’émergence d’une véritable industrie du cinéma en Afrique. Il s’agit d’augmente la présence des films africains en Europe et en Afrique. » Le réseau est selon ses dires, ouverts à  tous les professionnels du cinéma. Pour le renforcement du cinéma malien Le Directeur Général du Centre national de cinématographie du Mali (CNCM), Mr Moussa Ouane, se réjouit de « cette heureuse initiative qui permettra à  nos jeunes cinéastes de se faire connaitre dans le monde. Mais aussi, à  tous professionnels du secteur, de faire connaitre la richesse et la beauté du cinéma malien ». En effet, l’industrie cinématographique malienne est au plus mal ces dernières décennies. Néanmoins, d’énormes efforts ont été consentis afin de faire de notre cinéma, non seulement une richesse culturelle, mais aussi, un moteur de développement économique. En témoigne la récente rénovation du CNCM et l’allocation du budget 2010 s’élevant à  environ 709.591.856 FCFA. Aussi, le centre a réalisé pour la première fois, deux longs métrages en 2009. Ce sont ‘toile d’araignée’ de l’écrivain et historien malien Ibrahima Ly et ‘Damonzon’.