Moussa I. Touré, Directeur général de l’API – Mali : « Nous attendions 150 projets et nous en sommes à plus de 180 »

Destiné à booster les investissements au Mali et à changer la perception du pays à l’étranger, le forum Invest in Mali est prévu pour les 7 et 8 décembre 2017 à Bamako. Malgré des « ambitions revues à la baisse », le Directeur Général de l’Agence pour la Promotion des Investissements au Mali promet « que la qualité sera au rendez-vous ».

Journal du Mali : À quelques jours du forum Invest in Mali, où en êtes-vous des préparatifs ?

Moussa Ismaïla Touré : C’est la dernière ligne droite. Nous avons maintenant des réunions tous les jours pour affiner les choses. Les préparatifs se passent bien. Nous rencontrons comme dans toute chose des difficultés, mais nous sommes là pour les surmonter. Le Jour J, nous serons plus que prêts.

Avez-vous eu les moyens de faire ce que vous vouliez en termes de préparation ?

Compte tenu du contexte économique et des tensions sur les ressources de l’État, nous avons dû revoir nos ambitions à la baisse. Nous les avons ajustées en fonction de ce que nous avons reçu, aussi bien de l’État que du secteur privé. Mais qu’à cela ne tienne, le meilleur sera donné.

Cela risque-t-il de jouer sur l’atteinte de vos résultats ?

Nous avons nourri de grandes ambitions et nous les avons toujours. Nous n’avons pas eu tous les moyens pour réaliser les préalables, mais nos attentes restent à un niveau élevé. Nous sommes exigeants envers nous-mêmes en termes de résultats et de qualité. La qualité sera là, en tout cas.

Est-ce que toutes les personnes que vous attendiez ont confirmé leur venue ?

C’est l’un des points majeurs du forum. Nous avons visé de grandes personnalités. Nous le savions, ce sont des personnalités qui ont des agendas bouclés sur une année. Si vous commencez à les contacter juste 3 à 4 mois avant l’évènement, c’est difficile. Mais de grosses pointures seront présentes à Bamako.

Le coût de la participation est-il à la portée des soumissionnaires ?

C’est un débat qui n’a pas lieu d’être. Tout d’abord, nous ne sommes pas à vendre. Les stands que nous avons installés sont pour nos partenaires, les sponsors, et sont compris dans le package de sponsoring. Pour ce qui concerne les porteurs de projets, ce forum va être une plateforme pour rencontrer des acteurs susceptibles de les accompagner, financièrement ou sur d’autres aspects. Dans notre cas, il y a deux tarifs, c’est d’usage. Un tarif pour les nationaux, qui est de 250 euros (163 750 francs CFA) et un tarif de 400 euros (262 000 francs CFA) pour les autres nationalités. Nous avons des projets présentés qui sont estimés à plus de 5 millions d’euros (plus de 3 milliards de francs CFA), et les plus petits sont à 100, 150 millions de francs CFA. Si un porteur de projet de 150 millions de francs CFA ne peut pas payer 150 000 francs pour investir dans un stand pour le présenter, on peut avoir des doutes sur la qualité de son projet.

Par rapport aux appels à projets, vos attentes ont-elles été comblées ?

Largement. Nous attendions 150 projets et nous en sommes à plus de 180. Et la qualité est vraiment à la hauteur. Cela nous donne un bon signal. Ce sont essentiellement des projets portés par des Maliens, dans les 4 secteurs prioritaires, l’agriculture, l’élevage, l’énergie et les infrastructures,  et dans d’autres. Tous ceux qui se sont inscrits n’ont pas encore payé, nous attendons qu’ils confirment.

Pourquoi le choix de cette période, surtout quand on sait que d’autres forums sont prévus au même moment ailleurs en Afrique ?

Nous avions voulu organiser ce forum beaucoup plus tôt. Mais, compte tenu des difficultés dans la phase préparatoire, nous avons été obligés de déplacer la date deux fois. In fine, nous avons décidé de le faire à cette période pour clore l’année 2017 en beauté, car elle a débuté par le sommet Afrique – France, qui a été un succès. Il y a une autre activité majeure en Egypte à la même date, le 6, mais nous avions fixé la nôtre bien avant. Il y a assez de place pour tout le monde et nous croyons aux potentialités du Mali.

Quels sont les résultats que vous attendez à l’issue du forum ?

Le premier est que, quand tout se sera bien passé, le narratif du Mali aura changé. Je pense que cela a déjà commencé, avec la campagne de communication internationale autour de ce forum au Mali. C’est un message positif. Nous avons fait appel à des acteurs venant du monde entier. Idéalement, nous attendons également des signatures de partenariats et, au minimum, des connexions entre acteurs du Mali et du monde entier qui aboutiront plus tard à des investissements.