Bamako 360 : Booster la culture malienne dans sa diversité

Bamako 360 est une initiative d’un Ivoirien de 37 ans, Patrick Tiess, développeur web installé au Mali depuis plus de huit ans. C’est un site internet dédié à la culture malienne, la passion de son fondateur.

Bamako 360 est le fruit de l’expérience que Patrick a su tirer d’un premier portail similaire en Côte d’Ivoire, entre 2003 et 2005. La première chose qu’il a donc faite une fois arrivé au Mali, en 2009, a été de créer un site uniquement dédié à la promotion de la culture malienne dans toute sa diversité. Au départ, son objectif était de donner des informations en live, d’où le nom du premier site, Bamako Live, devenu Bamako 360 en 2014.  « La culture malienne est une richesse que le monde entier doit découvrir », affirme Patrick Tiess.

Conscient de la richesse du Mali en la matière et très attaché à sa promotion, Patric Tiess travaille chaque jour pour parvenir à informer le public malien et du monde entier. Il suit de près les activités des artistes maliens, ou étrangers installés au Mali, ici comme en dehors du pays, à travers ses contacts personnels et les comptes des hommes et femmes de culture sur Facebook, Twitter ou encore You Tube. « Je fouille partout, sur internet et sur les réseaux sociaux et je participe aussi à certains évènements ou rencontres. Je cherche au quotidien du contenu pour le site, ainsi des contacts pour le futur », déclare le promoteur de Bamako 360, qui s’intéresse à la danse, au théâtre et à l’artisanat autant qu’aux artistes musicaux de renommée.

Bamako 360 travaille en partenariat avec certaines structures locales comme l’Institut français du Mali, le Ciné Magic, la Galerie Medina ou la Fondation Festival sur le Niger. « Il y a vraiment du talent ici au Mali. Certains artistes sont très connus, comme Oumou Sangaré, Rokia Traoré et Toumani Diabaté, mais beaucoup sont toujours dans l’ombre. Ce site est ma contribution pour aider ces artistes à avoir des auditeurs et des personnes qui pourront leur permettre de réaliser leurs rêves ».

Dans les mois à venir, Patrick Tiess ambitionne de lancer un magazine avec beaucoup de contenus très riches. Il compte ainsi toucher, en plus des artistes et de ses lecteurs, les structures mises en place pour le développement des activités culturelles. « Quand un artiste réussit, c’est toute sa communauté qui en profite », conclut-il.

Ab imo pectore : La complexité de la foi s’expose

La Galerie Medina, située à Bamako en face de l’ECICA, présente tout au long du moi de mai 2018 l’exposition Ab imo pectore, quinze œuvres de deux artistes, Wahib Chehata, Franco-tunisien, et Abdou Ouologuem, Malien, tous deux peintres, cinéastes et photographes. Ayant des points communs, ils espèrent véhiculer avec l’art, une image positive du Mali à travers le monde.

L’exposition Ab imo pectore est une œuvre duale qui a pour objectif de renouer un dialogue entre les Maliens. Au-delà de ce dialogue, elle se veut un cadre de réunion de l’Afrique, ainsi que du monde entier, autour de l’art, de l’inspiration, de la philosophie, de la politique et de l’esthétique. « Le Mali, c’est ma terre principale de création » dit Wahib Chehata, peintre, cinéaste et photographe. Lui et son collègue Abdou Ouologuem affirment s’inspirer « de tout ce qui est beau ». « Je ne manque pas d’inspiration ici, car je suis dans une mine d’or. Le Mali est une mine d’or en matière d’inspiration », déclare Abdou Ouologuem.

Les deux artistes présentent pour cette exposition 15 œuvres à la Galerie Medina, en face de l’ECICA. Marqués par l’histoire récente du Mali et de l’Afrique, ils veulent véhiculer des messages de sensibilisation, d’union et de paix à travers leur travail. Parmi les œuvres exposées, « L’homme blessé », « La mort bleue », « Ultima necta », ou encore « Croisade ». « La mort bleue est la mort qui ne choque personne. Tous les jours, il y a des immigrés qui meurent, mais nous, les Africains, nous ne sommes plus dérangés par ça, cela fait juste l’actualité », déplore Abdou Ouologuem, qui veut montrer le Mali sous sa forme d’antan, un beau pays, une terre d’accueil, d’amour. « Nous avons voulu questionner l’idée de la foi, sa complexité, source d’inspiration mais parfois source de conflit. Au Mali précisément, c’est quelque chose qui a une forte résonance, donc nous avons voulu l’aborder à travers le prisme du beau, parce qu’avant tout nous nous sommes des artistes. Notre joie, c’est d’exprimer le beau », estime Wahib Chehata.

Avec ces œuvres, les deux artistes espèrent voyager à travers le monde et donner une autre image du Mali et de l’Afrique. Ils participeront à la prochaine Biennale de Dakar, édition 2018, pour inviter à « l’union sacrée », car « l’Afrique n’est pas synonyme de violence et de terrorisme ». « Le jour où nous oublierons que celui-là est Malien, Sénégalais ou Chinois, nous serons heureux. Soyons juste humains ».