Tombouctou bientôt plongée dans le noir

A Tombouctou, il n’y a presque plus d’électricité, ni d’eau potable, ce qui complique la vie quotidienne des citoyens de la ville. En cause, l’acheminement du gazoil par l’EDM pour faire tourner l’unique centrale électrique de la zone. D’après les responsables de la structure, d’ici 24h, la ville pourrait être plongée dans le noir total, sans parler du manque d’eau. La zone est contrôlée par les islamistes et l’acheminement des vivres est également à  la peine. La centrale électrique était auparavant approvisionnée tous les trimestres en carburant par Bamako. Les deux sociétés chargées de l’alimentation en eau et électricité du pays ne savent aujourd’hui pas comment faire parvenir du carburant dans le Nord du pays sans que celui-ci ne tombe aux mains des islamistes. Santé publique Cette situation pourrait avoir de graves conséquences sur le fontionnement de l’hôpital de la ville en empêchant les opérations chirurgicales et la prise en charge médicale des patients, selon le docteur Ibrahim Maiga, interrogé par RFI. Depuis la prise de Tombouctou par les islamistes d’Ansar Dine, l’aide humanitaire parvient au compte goutte. En attendant, le Haut conseil islamique du Mali qui est de fait le principal interlocuteur des groupes islamistes du Nord a décidé d’agir. Plusieurs convois de vivres ont déjà  été envoyés et le HCI n’entend pas rester les bras croisés. « Dans quelques jours, nos frères musulmans de Tombouctou et d’ailleurs risquent d’être plongés dans le noir et nous battons pour trouver une solution rapidement », a affirmé l’un des porte paroles du HCI. La collecte des fonds pour convoyer rapidement du carburant vers Tombouctou se poursuit. Téléthon pour le nord ? A Bamako, la mobilisation n’est pas en reste et un téléthon pour le nord a permis de récolter plus de 36 millions de francs pour venir en aide aux citoyens du nord Mali. Espérons que ces dons pourront être acheminés à  leurs bénéficiaires, qui subissent un quotidien de plus en plus difficile. En clair, il s’agirait de convoyer du carburant rapidement pour alimenter la ville en électricité.

AFLED soutient les femmes déplacées du nord Mali

C’’est lors d’une conférence débat organisée à  la Maison de la Femme, que l’Association Femmes Leadership et Développement (AFLED) a tenu à  sensibiliser sur le sort des femmes du Nord. Qu’elles soient de Gao, de Tombouctou ou de Kidal, il faut les écouter, les aider à  sortir du cycle de la violence subie au lendemain de l’occupation du nord par les groupes armés et rebelles. Lors de cette conférence, une ressortissante de Gao a pu témoigner des souffrances vécues lors de la prise de sa ville. Un témoignage qui montre la réalité ardue de ces personnes, déplacées aujourd’hui, mais qui ont été meurtries dans leur chair et dans leur âme. Entretien avec Mariam Diallo Dramé, la présidente d’AFLED. Journaldumali.com : Afled a organisé une journée de débats et témoignages sur les femmes du nord, parlez-nous de cette journée ? Mariam Diallo Dramé : l’objectif était surtout de sensibiliser tous les acteurs et les décideurs politiques pour mettre fin à  ces violences. l’ Association Femmes Leadership et Développement Durable (AFLED) en collaboration avec le Ministère de la Famille de la Promotion de la Femme et de l’Enfant et l’appui technique et financier du Programme d’appui au renforcement de l’équité hommes/femmes pour la réduction des disparités économiques et sociopolitiques (PAREHF3), se sont associés pour organiser cette conférence, qui est revenue sur les violences faites aux femmes et aux filles dans le Nord du Mali. La conférence s’est déroulée à  la maison de la femme rive droite de Bamako le 16 juin et nous espérons avoir eu un impact. Journaldumali.com : Beaucoup d’associations font de la collecte de dons et de vivres pour envoyer au nord ? Malgré tout, les dons n’arrivent pas toujours aux destinataires, interceptés par les rebelles ? D’après vous, comment peut-on aider autrement ces populations du nord ? Les populations du Nord n’ont pas uniquement besoin de vivres. Il y’a le problème d’eau et d’électricité. Le manque de médicaments et de soins de santé approprié. l’Association femmes Leadership et Développement Durable se positionne pour apporter un soutien psychologique, matériel et médical a tous les déplacés et surtout aux fillettes et femmes victimes de violences comme le viol. Le problème du nord est un sujet difficile, mais nous devons le dénoncer pour faire en sorte que les victimes ne soient pas stigmatisées et qu’elles bénéficient du soutien médical adéquat. Un intervenant lors de la conférence l‘a souligné, la honte doit changer de camp et ce sont plutôt les agresseurs qui doivent avoir honte de leurs actes. Journaldumali.com : Vous avez rencontré des femmes de Gao, de Tombouctou, déplacées à  Bamako, dont l’une a témoigné à  votre rencontre, que fait AFLED vous pour elles ? Nous leur donnons une voix car ces femmes et filles sont entrain de souffrir en silence, elles ne savent pas exactement les recours juridiques dont elles disposent. C’’est pourquoi nous les avons invités pour témoigner mais aussi pour les informer des instruments juridiques nationaux et internationaux qu’elles peuvent utiliser pour traduire leurs agresseurs devant la justice. Journaldumali.com : Des personnalités comme Maitre Djourté étaient présents, concrètement, de quels instruments juridiques disposons nous pour défendre ces femmes du nord, victimes de viols ? Le Mali peut saisir la CPI au nom des traités internationaux qui condamnent ces crimes de guerre. De nombreuses dispositions sont prévues aussi dans notre Code pénal. Les résolutions 1325, 1820 et 1888 des Nations Unies condamnent les violences basées sur le genre. Maitre Djourte a mis l’accent sur la nécessité pour le Mali d’adopter un texte sur les violences basées sur le genre. Journaldumali.com : Aujourd’hui, la solution passe t’elle par la négociation ou les armes ? Nous ne saurions dire quelle est la meilleure solution à  la crise du nord Mali. Mais une chose est sûre, tant qu’il y aura l’occupation et les affrontements, les femmes continueront de subir des violences. C’’’est pourquoi nous avons interpellé le Ministère de la famille de la promotion de la femme et de l’enfant sur la nécessité d’agir pour que la paix revienne. Le département nous a assuré qu’une place majeure sera accordée aux violences faites aux femmes dans le plan d’urgence qu’ils sont entrain de mettre en place. D’ici là , pour soulager les victimes AFLED continuera son programme de plaidoyer pour dénoncer les crimes, fournir une assistance psychologique et médicale aux victimes et s’assurer que les auteurs ne resteront pas impunis Journaldumali.com Pour rappel, l’association œuvre pour le leadership des femmes et le développement des communautés ? AFLED est une association de jeunes femmes qui a pour devise de faire émerger une nouvelle génération de leaders. Nous formons les jeunes femmes à  s’intéresser à  la vie publique, à  s’éduquer pour participer au développement du Mali et du continent en général.

Le MNLA rejette la fusion avec les islamistes d’Ansar Dine

La fusion entre les rebelles touaregs du MNLA et les islamistes d’Ansar Dine n’est plus d’actualité. Dans un communiqué du bureau politique et du bureau exécutif, le MNLA rejette catégoriquement l’accord signé le 26 mai avec Ansar Dine à  Gao. Le texte élaboré par les deux mouvements faisait mention d’un Etat islamiste de l’Azawad indépendant régi par la loi islamique. Le MNLA dénonce ce texte jugé trop radical, contraire à  ses valeurs. Depuis dimanche de nombreuses voix se sont élevées à  Gao, Tombouctou, mais aussi dans les diasporas tamacheks pour dénoncer un accord jugé inacceptable. Selon des cadres du MNLA présents à  Gao, ce texte est incompatible avec les valeurs du MNLA, Mouvement national de libération de l’Azawad : il y est question d’Etat islamique entièrement fondé sur le Coran, et sur la sunna. « Un accord mort-né  »  » Aujourd’hui, nous mettons fin totalement à  cet accord. Ansar Dine veut absolument appliquer la charia, et nous nous sommes un mouvement laà¯que. Il n’a jamais été question de mouvement intégriste (…) Cette rupture peut coûter cher au MNLA. Mais nous sommes les seuls à  pouvoir combattre les islamistes dans cette région. Nous savons le faire. » Au MNLA, on se défend d’avoir cru à  cet accord « en se rapprochant d’Ansar Dine ,on voulait éviter à  des jeunes de chez nous d’aller se perdre chez Aqmi, mais finalement», reconnait ce cadre de Gao « nous avons été floués ». Certains accusent l’intransigeance d’Ansar Dine sur la question de la charia mais accusent aussi des responsables du MNLA qui ont joué depuis le début, un double jeu vis-à -vis du groupe de Iyad Ag Ghali : ce rejet unilatéral va faire tomber les masques et clarifier les positions mais le MNLA joue gros. Parmi les dirigeants, on ne cache pas l’inquiétude de voir partir des combattants vers Ansar Dine, plus riche et plus fort. Mais, on se dit prêt à  prendre ce risque pour démontrer à  la communauté internationale que le MNLA peut être un partenaire crédible pour lutter contre les terroristes d’Aqmi, Al-Qaà¯da au Maghreb islamique.

Révolte et indignation à Gao

Depuis qu’Ansar Dine s’est érigé en maà®tre dans la cité des Askia, la population n’en finit plus de subir interdictions et contraintes. Le mouvement d’Iyad Ag Ghaly y a banni toutes les activités comme le foot, la projection de vidéos ou encore les rassemblements de jeunes. « Trop, c’est trop ! » Pour ceux qui sont restés sur place, C’’est l’enfer. Les autres ont quitté la ville depuis le début de la prise de Gao par les rebelles le 31 Mars. Les occupants auraient même tenté de profaner les tombeaux des fondateurs de la ville. «Â Les civils ont organisé une ceinture de protection. La tension est montée », a ajouté ce responsable municipal. Après la profanation d’un Mausolée à  Tombouctou, les rebelles qui ont auto-proclameé l’indépendance de l’Azawad semblent n’avoir aucun respect pour les vestiges culturels qui font la valeur des villes du nord Mali. Et pour dire non à  l’application de la charia , des jeunes, des femmes sont descendus dans rue ce lundi dans la rue. Selon des témoins, dans un des quartiers, des manifestants ont arraché les drapeaux d’Ansar Dine et du MNLA et ont hissé à  la place le drapeau national malien. « Les femmes, les enfants, les jeunes… tout le monde était dehors et demandait le départ de groupes armés. Nous n’avons plus peur. Trop, c’est trop », a affirmé Abdoulaye Diré, animateur d’une radio locale, selon l’AFP. « Riposte des groupes armés « A Gao, la situation empire de jour en jour. Viols, exactions sommaires, manque de nourriture et de soins de santé, les organisations humanitaires comme Human Right Watch (HWR) ont plusieurs fois tiré la sonnette d‘alarme. Certains témoignages font état de pratiques qui vont à  l’encontre du respect des droits de l’homme et de la liberté d’expression. Le respect de la personne humaine est lui constamment bafoué. En riposte à  la manifestation, un témoin a affirmé que les hommes du MNLA et d’Ansar Eddine tiraient en l’aire pour effrayer la foule. Les rebelles contrôlent les entrées et sorties de la ville et se promènent continuellement à  bord de jeeps, armés jusqu’aux dents, pour créer un climat de psychose à  Gao. Alors qu’un premier bilan de l’affrontement fait état de 5 blessés selon une source hospitalière, cette révolte populaire à  Gao, montre bien que tous les ressortissants du nord ne partagent les revendications indépendantistes et idéologiques du MNLA ou du groupe Ansar Dine. Du reste, Gao, qui s’est levé ce lundi 14 Mai, pour dire non, pourrait être à  l’avant du combat ultime contre l’occupation du Nord.

Mali: plusieurs blessés à Gao après des manifestations contre les groupes armés

La manifestation avait débuté timidement lundi en milieu de journée, avant de prendre de l’ampleur dans l’après-midi et elle se poursuivait lundi soir dans deux quartiers, d’après divers témoins, qui ont parlé de centaines d’habitants protestant notamment contre l’interdiction faite à  des jeunes par les groupes armés de jouer au football ou de regarder la télévision. « Actuellement, les groupes armés tirent en l’air, mais des centaines de civils manifestent en brûlant des pneus un peu partout dans la ville. Tout le monde en a marre des groupes armés », a déclaré à  l’AFP Ousmane Telly, un fonctionnaire à  Gao. C’est la première manifestation de colère de la population depuis que, le 31 mars, cette cité est tombée sous le contrôle de divers groupes armés, dont le Mouvement national de libération de l’Azawad (rébellion touareg), Ansar Dine (islamiste) et Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). Selon plusieurs témoins, ce sont des hommes d’Ansar Dine et du MNLA qui tiraient en l’air. Une source hospitalière a affirmé avoir reçu cinq blessés, dont un par balle. « Ce sont tous des civils. L’un d’entre eux a été blessé par une balle perdue, les autres sont tombés en courant pour fuir dans un quartier l’avancée des groupes armés qui tiraient en l’air », a-t-elle expliqué, sans plus de détails. Selon des témoins, dans un des quartiers, des manifestants ont arraché les drapeaux d’Ansar Dine et du MNLA et ont hissé à  la place le drapeau national malien. « Les femmes, les enfants, les jeunes… tout le monde est dehors et demande le départ de groupes armés. Nous n’avons plus peur. Trop, c’est trop », a affirmé Abdoulaye Diré, animateur d’une radio locale. D’après un élu municipal ayant requis l’anonymat, les habitants ont été excédés par le fait qu' »hier (dimanche), des hommes armés ont empêché des jeunes de jouer au football, et ils ont également cassé une télévision que regardaient des jeunes. C’est ça qui a tout déclenché ». Ensuite, « ce lundi, des hommes armés ont tenté sans succès de s’approcher des tombeaux des fondateurs de la ville. (…) Les civils ont organisé une ceinture de protection. La tension est montée », a ajouté le responsable municipal. Le maire de Gao, Sadou Diallo, joint alors qu’il se trouvait à  Bamako, a indiqué avoir eu des témoins qui lui ont raconté la manifestation en cours, et s’est dit inquiet pour la population. « Ce qui se passe est grave. Les islamistes risquent de tuer les gens », a dit M. Diallo, appelant au retrait de la cité des hommes armés, qu’il a qualifiés de « criminels » et d' »assassins ». Ces groupes armés sont accusés par diverses sources de violations des droits de l’Homme – l’ONG Human Rights Watch (HRW) ayant parlé de « crimes de guerre », évoquant des viols, des pillages et l’enrôlement d’enfants soldats. Ils ont profité du renversement par des militaires, le 22 mars, du régime du président Amadou Toumani Touré (ATT), pour accélérer leur offensive déclenchée mi-janvier : en trois jours, du 30 mars au 1er avril, ils ont pris le contrôle de Kidal (extrême nord-est), Gao et Tombouctou (nord-ouest), trois régions administratives de cette vaste zone aride du Mali. Depuis, les putschistes ont officiellement remis le pouvoir à  un civil, Dioncounda Traoré, qui a prêté serment le 12 avril, et a désigné Premier ministre Cheick Modibo Diarra. ATT est aujourd’hui réfugié au Sénégal. Mais le pays est dans une situation de blocage politique sur les modalités de la transition : 40 jours d’intérim selon le délai constitutionnel, douze mois suggérés par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) mais rejetés par les putschistes, qui restent omniprésents sur la scène politique. La Cédéao n’a plus évoqué de délai au cours d’un sommet à  Dakar le 3 mai. La principale mission des organes de transition sera de trouver une solution à  la crise dans le Nord, o๠les islamistes occupent désormais une position dominante. Mardi, la Cédéao a à  nouveau menacé d’imposer des sanctions au Mali, accusant l’ex-junte militaire de « perturber la transition politique » et de « déstabiliser » ce pays de 15 millions d’habitants.

Cri de cœur repart dans le Nord : « Assez de discours, les gens nous attendent ! »

Journaldumali.com : Comment est né le collectif Cri de C’œur ? De façon spontanée. Dès les attaques de Gao et Tombouctou, un groupe de jeunes pour la plupart originaires du nord du Mali, s’est rassemblé pour répondre aux demandes d’aide de nos parents et amis. Nous sommes tous des volontaires, la plupart d’entre nous n’ont jamais été membres d’une association. D’habitude, dans ce genre de situation l’aide humanitaire intervient très rapidement, au bout de 48h. Mais cette fois les populations sont restées plus de deux semaines, abandonnées à  elles-mêmes. D’o๠vient le nom du collectif ? Il vient des SMS que nous recevions de nos parents. Ils nous écrivaient : «Â Ecoutez nos cris et venez nous en aide ». «Â Assez de discours » De quels soutiens bénéficiez-vous ? Nous recevons l’appui de tous ceux qui veulent faire quelque chose. Le collectif rassemble des médecins, des journalistes, des opérateurs économiques. Notre message est un message d’action : «Â Assez de discours, les gens nous attendent et on besoin de nous ». Les gens nous ont écoutés et nous ont apporté leur soutien. Chacun a mis en marche son propre réseau et nous sommes arrivés à  mettre en place notre corridor. Personne ne nous finance, nous recevons des dons. La direction nationale de la santé, la direction de la pharmacie et du médicament, l’ordre des pharmaciens, l’ordre des médecins. Ce sont eux qui nous ont fait confiance et qui nous ont fourni les produits que nous avions demandé. Quelles actions avaient vous pu mener jusqu’à  présent ? Nous avons d’abord fait une marche pour attirer l’attention de l’opinion sur le drame qui se déroule au Nord. Suite à  cela, nous avons fait un sit-in à  la Tour de l’Afrique jusqu’au départ  du premier convoi humanitaire vers les zones en difficulté, le 13 avril. Nous avons collecté  essentiellement des médicaments. Quatorze personnes les ont acheminés à  Gao et 4 autres à  Tombouctou. Quelle situation y ont-ils trouvé ? Sur place, C’’était le chaos, la désolation. Il n’y avait plus aucune structure de soutien aux populations. A Gao, nous nous sommes appuyés sur les bonnes volontés qui sont restées sur place, essentiellement des médecins. Ils ont réussi à  récupérer une partie du matériel dérobé lors de l’attaque. Ils étaient soulagés de nous voir arriver avec des médicaments et du matériel. Ils ont pu venir en aide à  de nombreuses personnes, pour la plupart des femmes enceintes qui avaient besoin d’une césarienne. Vous n’avez rencontré aucun problème de sécurité ? Nous avions pris toutes les dispositions. De toute façon le transport interurbain est assuré. Nous avions des contacts avec la société civile et les quelques représentants de l’administration restés sur place. «Â Nous nous préparons à  repartir le 4 mai » Quelle est la prochaine étape ? Quand on a fait une réunion au retour du premier convoi, les volontaires ont déclaré qu’il fallait retourner sur place dès le lendemain. Ils ont été très touchés par la situation et par les appels des populations. Nous avons alors remis en branle le même réseau et nous nous préparons à  repartir le vendredi 4 mai. Nous allons mettre en place un roulement des médecins qui vont être sur place. Il y a des risques d’épidémies, des gens qui sont malades de tuberculose, de Sida, qui ont besoin d’assistance. La direction nationale de la santé se charge de la partie médicaments. Cela se chiffre en dizaines de millions de FCFA. Des partenaires nous ont offert des véhicules pour le corridor. Il reste à  organiser la logistique sur place. Nous devons prendre en charge le logement, la nourriture et les déplacements vers les centres de santé des villes voisines. Cela coutera environ 6 millions. «Â Un SMS pour soutenir le collectif » Comment soutenir votre action ? Le plus simple aujourd’hui C’’est le mécanisme de levée de fonds par SMS. Vous pouvez envoyez autant de fois que vous le pouvez MALI au 37 373 pour Orange et 35 373 pour Malitel. Le message coûte 300 francs. Tout est reversé au collectif. De nombreuses collectes s’organisent par ailleurs au nom des populations du Nord. Nous voulons dire à  leurs initiateurs que nous sommes des relais et qu’ils peuvent passer par nous pour faire parvenir ces fonds à  ceux qui en ont vraiment besoin.  

Au tour des épouses d’ambassadeurs d’aider les populations du Nord

Télévisions, radios, SMS. Au Mali, l’heure est à  la mobilisation en faveur des populations des trois régions du Nord occupées par les rebelles et les islamistes. Le «Â Beau club », qui réunit les épouses d’ambassadeurs en poste au Mali, s’est associé aux élans actuels de solidarité en remettant la semaine dernière un don à  la Croix Rouge. Les membres et les sympathisants du club se sont réunis à  la Maison du diplomate pour assister à  la remise officielle. Ce don avait été précédé d’un autre le 2 mars dans le cadre de l’opération Mains unies. Les bénéficiaires étaient alors les militaires. Cette fois, 60 sacs de sucre, 25 sacs de lait, 80 cartons d’huile et 80 cartons de pâtes ont été remis pour une valeur estimée à  six millions de FCFA. «Â C’’est le cri de C’œur qui répond au cri de la femme et de l’enfant », s’est félicité la présidente du club Sidibé Dedeou. Le président de l’amicale des anciens ambassadeurs et consuls du Mali a salué les efforts de la Croix Rouge dans sa quête du bien-être des populations du Nord. «Â Je suis très impressionné par votre dévouement, votre détermination et votre succès » a déclaré à  la présidente le représentant de l’amicale des anciens ambassadeurs et consuls du Mali. Nia Fané du comité directeur de la Croix rouge a salué ce geste du «Â Beau club » qui ne le «surprend guère ». Abondant dans le même sens, son homologue Fofana a vu dans ce don «Â la preuve de la solidarité malienne », avant de promettre que «Â cette importante contribution sera acheminée au populations du Nord dans les plus bref délais ».

La République autoproclamée de l’Azawad tient son premier congrès

Pendant que la transition malienne était en discussion à  Abidjan, au dernier sommet des chefs d’états de la CEDEAO, une rencontre pour le moins unilatérale se tenait à  Gao. Azawadiens et Azawadiennes s’y rencontraient malgré les condamnations de la communauté internationale à  l’encontre de la république de autoproclamée par le MNLA un 6 Avril 2012. Alors que des contacts dits « positifs » avaient été établis à  Nouakchott dernièrement, le mouvement rebelle prend les devants et entend imposer son idéologie en prenant acte de sa déclaration d’indépendance. Face à  l’envoi des forces de la CEDEAO au Mali, le porte parole du MNLA, Mossa Ag Attaher est virulent :  » Le MNLA suit de près cette intrusion et a déjà  mis en garde contre les conséquences désastreuses de toute action militaire d’une telle force sur le territoire de l’Azawad…La CEDEAO de l’Azawad est prête pour toute éventualité ». « Organiser la république de l’Azawad » L’objectif de la rencontre de Gao, qui aurait réuni près de 1000 personnes à  Gao, était en premier lieu de mettre en place des structures ayant acquis l’adhésion des Azawadiennes et Azawadiens, car jusque-là  le MNLA était dirigé par un Bureau exécutif constitué dans l’urgence suite au déclenchement des hostilités avec l’armée malienne. Face à  la situation d’insécurité qui prévaut au nord du Mali, la démarche irrite : « Ils veulent prendre les devants et saboter la négotiation », commente cet observateur. Mais ils ne sont en aucun légitimes dans leur démarche. Ils ne peuvent à  cause d’un petit regroupement prétendre parler au nom de toutes les communautés du nord » Ces mêmes communautés réfugiées et déplacées suite à  l’occupation du terrain par divers groupes islamistes et rebelles. Désormais, c’est le FNLA, le front national de libération qui contrôlerait une partie de Tombouctou selon les dernières informations. , »Se démarquer des groupes islamistes » Si à  Gao, Aqmi avait une main mise, c’est pourtant là , dans cette capitale du nord, que les délégués de l’Azawad ont élu conclave pour convaincre du bien fondé de leur revendications. Selon Mossa ag Attaher, porte parole du MNLA en Europe, le congrès du MNLA et de la société civile de l’Azawad sortira avec des dispositions claires et fermes concernant l’attitude à  adopter quant aux groupes islamistes qui sont entrain d’agir dans l’Azawad et qui tentent d’y semer terreur et violence. Le MNLA aura à  mettre en place une stratégie pour combattre ces groupes et neutraliser leur nuisance dans le pays. Sur le terrain, les choses se compliquent davantage. Avec les sécessionnistes d’une part, les idéologues d’un islam radical d’autre part, vient s’ajouter une troisième mouvance qui ne se situe ni d’un côté ou de l’autre. Le nord Mali est-il devenu un vaste terrain de jeu o๠chacun vient chercher, disputer une certaine influence?

Un habitant de Gao témoigne : « C’était horrible »

Le 31 mars 2012,nous étions tranquillement assis à  la maison, mes compagnons et moi, lorsque nous avons entendu des tirs. Nous étions à  mille lieux d’imaginer que Gao était en train d’être attaquée, même si nous étions sur le qui-vive depuis la prise de Kidal, la veille. Les tirs étaient de plus en plus fréquents. Nous avons été obligés de nous cacher dans nos maisons. Du fond de ma chambre J’ai entendu un hélicoptère de l’ armée survoler la ville. C’’est à  ce moment que J’ai compris la gravité de la situation. Vers le soir les armes se sont tues mais on ne savait pas qui contrôlait quoi. « Le coup d’Etat a fait plus de mal que de bien » Le lendemain les groupes armés qui avaient été chassés sont revenus et ont pris la ville Gao sans rencontrer la moindre résistance. Les militaires avaient fui ! J’ai le sentiment que les populations du nord ont été abandonnées par les autorités du Mali. Je n’ai jamais pensé un seul jour que la ville des Askias pourrait tomber aussi facilement. Ceux qui vivent dans le Nord Mali vont jusqu’à  dire que le coup d’Etat leur a fait plus de mal que de bien parce qu’au moment o๠les mutins fêtaient leur victoire, les populations vivaient dans une peur sans précédent. Car juste après le coup d’Etat l’armée s’est retirée, laissant les populations seules face à  des bandits qui n’ont pas hésité à  les violenter. « Honte à  toutes ces personnes qui ont violé des femmes ! » Des hommes enturbannés, armés de kalachnikov ont pris la place des forces armées et de l’administration. Les scènes qui se sont déroulées à  Gao se passent de commentaires. Il faut les avoir vues et vécues pour s’en faire une idée. De la fumée noire s’échappait des bâtiments en feu, des tirs se faisaient entendre, des habitants fuyaient tandis que d’autres pillaient des magasins. Des banques, l’hôpital, des centres de santé, des services publics ont été pillés. Le MNLA et Ançar Dine se sont rendus responsables de violations des droits de l’homme. J’ai vu des personnes égorgées, des cadavres trainés par terre, des rebelles montés sur des dépouilles humaines comme si de rien n’était. C’était horrible. Et il faut le dire haut et fort à  qui veut l’entendre : il y a eu des crimes contre l’humanité à  Gao. Honte à  toutes ces personnes qui ont violé des femmes alors qu’ils ont tous des femmes, des sœurs et des filles ! « Rêve absurde » Comme beaucoup d’habitants, j’ai essayé de quitter la ville. Le 3 avril, j’ai réussi à  monter dans un car en direction de Bamako. Tout au long du trajet les images de scènes horribles me revenaient en tête. Je pense toujours à  mes frères qui vivent encore l’enfer à  Gao. J’ai longuement réfléchi aux revendications du MNLA. Jamais ces utopistes ne réaliseront ce rêve absurde. Je lance un cri du C’œur aux nouvelles autorités pour qu’elles gèrent la crise avec la plus grande responsabilité et la plus grande ténacité afin que le Mali retrouve son intégrité territoriale. Boubacar Mahamane Tandina

Gao meurtrie

Profitant du putsch de Bamako, rebelles touareg et groupes islamistes, parmi lesquels des éléments d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) ont pris en fin de semaine le contrôle des trois principales villes du nord du Mali, Kidal, Gao et Tombouctou, sans rencontrer de résistance de la part d’une armée malienne sous-équipée et désorganisée, coupant de fait le pays en deux. La prise de la ville de Gao (classée comme la 2ème région militaire du Mali), dans la nuit du 31 mars au 01er avril dernier, a surpris plus d’un. Pis, elle a été et continue d’être le théâtre de toutes les exactions ; à  savoir vol, pillage, pillage, meurtre… , obligeant la population à  s’exiler. Le triste scénario qu’offre ainsi Gao interpelle à  plus d’un titre. En effet, outre la paralysie de l’activité économique, l’administration publique se trouve inopérante. Les hôpitaux et aires de santé ne fonctionnent plus. Conséquences : des centaines de personnes ont vidé les lieux accourant vers des cieux plus cléments. Après une brève interruption par les bandits armés, le trafic s’est quelque peu rétabli. Du coup C’’est la ruée sur Bamako ou autre localité. Certains sont partis vers Ansongo, Ménaka, à  la frontière nigérienne. Pris au piège Tout de même, ne sachant o๠donner de la tête, certains ont tout de même décidé de rester. «Â Je ne sais o๠aller. J’avais centré tous mes efforts sur ici en y mettant tous mes biens immobiliers », s’indigne Malamine Sylla fonctionnaire à  l’Office de protection des végétaux à  Gao. Et ce médecin ayant trouvé refuge à  Bamako d’ajouter, « J’ai construit une maison à  Gao. Mes deux véhicules ont été emportés. C’’est triste de tout perdre et me retrouver bredouille » Selon une source habitant la ville de Gao, la cité des Askias n’est plus viable. Les habitants ayant choisi de rester sont privés d’eau. La seule centrale thermique qui alimentait la ville ne fonctionne plus à  cause du manque de carburant. «Â Il n’ya plus de carburant, les boutiques sont fermés, l’activité économique est paralysée ». A cela, il faut ajouter des milliers de d’habitants de Gao ont quitté la ville. «Â Nous préférons braver les intempéries que de rester, sous les balles, dans une ville qui ne vit plus ». Les chrétiens chassés des lieux Selon une source chrétienne, des hommes armés ont détruit la mission et l’église des Pères blancs. Du coup, la peur a gagné la communauté chrétienne de Bamako. «Â La chasse aux chrétiens de Gao est ouverte depuis que la ville est tombée entre les mains de la rébellion, samedi. Les Pères blancs de la ville ont échappé de peu à  la mort »,  alerte une source informée à  Bamako. Dès la chute de la ville, ils ont été informés qu’ils étaient «Â sous la menace de “barbus” »  et ont décidé de quitter la ville le lendemain. Quelques heures plus tard,  poursuit-elle, des hommes armés sont arrivés. Ils ont forcé la porte, exigé du gardien qu’on leur livre les prêtres pour les égorger et fouillé la maison. Furieux de les avoir ratés, ils ont brûlé l’église, brisé les statues et les ornements religieux. Tous les témoignages que J’ai recueillis vont dans le même sens : des islamistes s’en prennent aux chrétiens dans le nord du pays ». Comme quoi, Gao va vraiment mal. Le capitaine Amadou Sanogo, chef de la junte malienne, a appelé les Occidentaux à  intervenir militairement dans le nord du Mali, contre les groupes islamistes armés, dans un entretien publié jeudi dans les quotidiens français Libération et le Monde. Sera-t-il entendu ?

Terreur et désolation au nord du Mali

« Nous manquons de tout ! Pas question de traà®ner dehors, à  partir de 16 heures tout le monde est chez soi. Histoire de ne pas attirer l’attention et éviter de se faire agresser ». C’’est le témoignage d’un habitant de la ville de Gao dont nous préserverons l’anonymat. La prise des villes du nord du Mali la semaine dernière s’est accompagnée de pillages et d’exactions, en particulier à  Gao et Tombouctou. Mais dans les trois localités majeures du nord de notre pays, C’’est surtout la situation humanitaire qui est préoccupante. Amnesty International et plusieurs autres ONG ont tiré la sonnette d’alarme et appellent à  ce qu’un corridor soit rapidement mis en place pour venir en aide aux « sinistrés ». Car C’’est véritablement un « désastre humanitaire majeur » qui menace le Nord-Mali, selon l’organisation de défense des droits de l’homme demande aux forces en présence de permettre aux les agences humanitaires d’avoir immédiatement accès à  cette région pour éviter de nouvelles victimes au sein de la population civile. Aujourd’hui, on ne dispose d’aucun bilan, ni humain, ni matériel des combats et des pillages qui les ont suivis la semaine dernière. Depuis, C’’est au quotidien que les habitants de ces villes se battent contre le manque d’eau, d’électricité, de nourriture, de médicament et de soins de santé, toutes les infrastructures de service ayant été systématiquement pillées. «C’’est le chaos» Enlèvements de jeunes filles par des hommes armés, vol systématique de véhicules, saccages des locaux de l’administration, actes de vandalisme multiples…Voilà  le triste tableau qu’offre la vie dans les villes du Nord du Mali. Plusieurs cas de viols ont également été signalés dans les villes de Tombouctou, Gao et Menaka. Un témoin de Gao a confié à  Amnesty International : « Le 2 avril, trois jeunes filles ont été enlevées par des hommes armés dans le 8e quartier appelé Boulgoundié et ont été emmenées dans des véhicules. Elles ont été ramenées le lendemain. Elles étaient trop traumatisées pour raconter ce qu’elles avaient subi ». Minty Ben Barka témoigne aussi : Il y a des viols sur les femmes, surtout la nuit. Deux jeunes filles ont été enlevés par les rebelles et maintenant dans la ville, il n’y a que des hommes parce que tout le monde cherche à  partir. La violence règne ici à  Tombouctou ». Minty attend le lendemain pour quitter la ville. Les femmes et les enfants sont les plus vulnérables face à  cette situation, car ils ont moins les moyens de se débrouiller alors que les choses deviennent de plus en plus difficiles. « C’’est le chaos», nous raconte un habitant de Gao qui a pu quitter la ville. La population fuit en effet, par tous les moyens, ces différentes localités. Peu de bus assurent le transport interurbain et peu de gens ont les moyens d’en payer les frais. C’’est donc à  moto, à  pied ou à  dos d’âne que des familles entières essaient de sortir de l’enfer qu’elles vivent. Depuis le début des attaques du MNLA et de ses alliés au Nord, plus de 200 000 personnes ont quitté la zone dont quelques 100 000 ont trouvé refuge dans les pays voisins (Mauritanie, Niger, Algérie et Burkina Faso). Ce jeudi 06 avril, le Forum des ONG Internationales au Mali (FONGIM), a publié un communiqué révélant que les acteurs humanitaires et les ONG nationales et internationales ont subi ces derniers jours des agressions et pillages notamment à  Kidal, Gao et Tombouctou, qui les empêche de remplir leurs missions d’assistance aux personnes déplacées et aux populations en situation de vulnérabilité. Le FONGIM appelle toutes les parties prenantes à  «défendre l’intérêt des populations» et à  «garantir la protection de couches les plus vulnérables».

MNLA : Fin de la progression ?

Dans quelques jours, ils vont proclamer l’indépendance de l’Azawad. D’après eux, ils ont libéré le nord au profit des populations touaregs. Après avoir pris Kidal, Gao, Tombouctou, les indépendantistes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont décidé de rendre les armes. Est-ce pour autant la fin de la menace pour ceux qui croyaient que les rebelles allaient continuer leur progression vers Bamako. D’après une source à  Tombouctou, Douentza qui se trouve entre la région de Tombouctou et celle de Mopti,sur une distance d’environ 200km, serait la limite des rebelles, même si des mouvements avaient été signés à  Mopti. Plusieurs ressortissants de la Venise malienne, se sont réfugiés à  Bamako, de peur d’être la cible d’attaques rebelles. A Bamako, la nouvelle est accueillie avec prudence. «Â  C’’est une bonne chose de savoir qu’ils vont s’arrêter là , mais va-t-on les laisser nous prendre la moitié du pays ? », s’inquiète Ali, un commerçant. Alors que le Collectif des ressortissants du Nord a appelé à  la reconquête des régions du nord, lors d’une assemblée tenue à  Bamako le 4 avril, les rebelles n’entendent pas négocier avec la junte du capitaine Sanogo qu’ils jugent illégitime : «Â  Ce n’est pas un capitaine sans expérience, qui va nous faire reculer…», déclarait Mossa Ag Attaher, l’un des porte- parole du MNLA. Au même moment, la junte se débat à  Bamako entre les partis politiques qui réclament son départ et l’embargo de la CEDEAO, qui réclame le retour à  l’ordre constitutionnel sans délai, avec un appel à  une intervention étrangère au Nord… Le Mali abandonné La France par la voie de son ministre des Affaires Etrangères, Alain Juppé se dit préoccupée par la progression de l’islamisme au nord du pays, mais la France n’interviendra pas au Mali militairement. , a déclaré Juppé Rappelons qu’Aqmi détient encore 6 otages français au nord du pays, ce qui compromet une quelconque ingérence française au Mali. Tout au plus peut-on espérer une aide logistique de la France ? Même son de cloche du côté des Nations-Unies qui se contente d’exiger un retour à  l’ordre constitutionnel. Tout comme l’Union Africaine qui a émis des sanctions contre les membres de la junte. l’Union Européenne appelle aussi à  un cessez-le-feu, sans toutefois une suspension de ses aides. Malgré tout, l’appel du capitaine Sanogo à  une intervention militaire étrangère au Mali, sonne vide face à  une communauté internationale unanime à  condamner le régime pris par les armes. Dans ce cafouillis, les rebelles se préparent à  s’autoproclamer «Â état indépendant » au nord du pays. Dans la Venise malienne, des scènes de pillage et même de viol sur des femmes de Gao ont été dénoncés par des ressortissants de la ville. Certains habitants joints par téléphone refusent même de parler, alors que les ONG dénoncent une situation humanitaire critique, qui touche près de 90 000 déplacés. Voici le témoignage poignant d’un salarié d’une Ong qui a requis l’anonymat : «Â A Gao la situation est catastrophique, les rebelles ont pillé tous les services techniques, l’hôpital régional, les banques et même la Croix Rouge et le Programme Alimentaire Mondial (PAM). Il n’y a plus d’eau, d’électricité de médecins dans la ville. Les gens sont terrés chez eux et malgré cela, les rebelles entrent dans la ville pour braquer les familles, et violer les femmes la nuit…Les rebelles volent même les véhicules qu’ils chargent de provision et sont toujours à  l’intérieur de la ville qu’ils ratissent carré par carré ! » Notre interlocuteur ajoute aussi qu’il cherche à  quitter la ville, sa femme et lui. Des cars de la compagnie Binke transport sont chaque jour acheminés à  Gao et se remplissent de voyageurs décidés à  fuir le climat de peur qui règne à  Gao. «Â A Gao, il n’y a plus rien d’intéressant à  Gao, à  par la peur », conclut notre témoin joint par téléphone. MNLA, Ançar Dine, la nouvelle donne Fi de Bamako, le MNLA a un autre concurrent. Le mouvement Ançar Dine du chef islamiste Iyad Ag Ghaly. Ce dernier consolide son emprise sur la ville sainte de Tombouctou et aurait d’ores et déjà  fait appliquer la charia sur place. Du coup, les rebelles se sont repliés dans certaines zones de Tombouctou. Leur nouvel ennemi n’est plus Bamako mais l’ingérence d’Ançar Dine dans leurs affaires. Mais pour cet éditorialiste, les liens sont évidents : « Des complicités locales, des alliances temporaires, chacune cherche à  avoir le contrôle dans les zones du nord. Sans parler de la proximité d’AQMI ». Alors les gesticulations du capitaine Sanogo à  Bamako laissent le mouvement rebelle complètement indifférent. Pour le moment.

Tous à la reconquête du nord !

Ils étaient plusieurs milliers (jeunes, vieux, hommes et femmes) à  répondre à  l’appel du collectif des ressortissants du nord pour exprimer leur soutien aux populations meurtries des régions de Kidal, Gao et Tombouctou, occupées par les rebelles du MNLA. C’’est l’ancien premier ministre Ousmane Issoufi Maà¯ga qui a planté le décor avec un cri du coeur. «La mère patrie est en danger. Quoi de plus digne et plus noble que la défense de sa patrie. Nos parents du septentrion nous regardent parce qu’impuissants et démunis. Ils ont été spoliés, vandalisés, pillés, humiliés et torturés dans leur âme. Une grave crise alimentaire plane et toutes les infrastructures ont été détruites. Nous sommes nés dans cette partie du Mali, nous sommes redevables de cette population. Nous sommes des musulmans et des croyants, Dieu dans sa bonté infinie nous sortira de ce gouffre. Pour ce faire, nous devons plus que jamais nous unir et resserrer les rangs pour faire taire nos divisions. Il ne s’agit point d’une association encore moins d’un parti politique, il s’agit de sauver le Mali. Nous devons parler d’une seule voix et nous devons agir et agir maintenant. Il est urgent et impératif de mettre en place un système d’organisation efficace et bien outillée pour faire face aux problèmes de l’heure. C’’est pourquoi, nous avons convié cette rencontre pour mettre en place des groupes de travail pour la sensibilisation de tous les Maliens et de tous les amis du Mali en Afrique et dans le reste du monde. Les commissions d’experts qui sortiront de l’assemblée travailleront à  préparer une feuille de route et l’agenda de sa mise en œuvre. Nous avions suffisamment parlé dans le passé, nous devons aujourd’hui agir et agir vite ! ». Tous à  la reconquête du nord ! Pour faire face à  l’urgence de la situation, le COREN a proposé 5 actions prioritaires à  mettre en œuvre. Il s’agit de l’organisation dans les jours à  venir d’une grande marche de protestation ; la mise en place d’une chaà®ne de solidarité pour les victimes des agressions ; Un système d’auto-défense pour la libération des territoires occupés ; un système de communication performant pour sensibiliser l’opinion public nationale et internationale et enfin poursuivre ou faire poursuivre les auteurs des atrocités devant les juridictions compétentes nationales et internationales. Ces actions prioritaires seront traduites en acte par les commissions d’experts mise en place à  cet effet. Le président du COREN, Malick Alhousseini Maà¯ga dira qu’à  cet instant précis, « les chapelets macabres de la haine, de la barbarie, de l’inhumain, de la terreur des assassinats programmés et même d’un génocide planifié s’égrènent avec furie contre les populations innocentes civiles ou militaires des villes de Tombouctou, Gao et Kidal. » C’’est pourquoi, il appelle tous les fils et filles du nord, tous les Maliens à  se rendre à  partir de demain dans ces trois régions pour qu’ensemble, D’ores et déjà , des lieux ont été indiqués et des numéros communiqués pour recenser les candidats afin de mieux organiser la résistance et obtenir la libération des villes tombées aux mains des assaillants. Un grand meeting sera organisé très prochainement pour mieux informer et sensibiliser les populations sur l’ensemble des actions à  entreprendre.

Permis d’exploitation pour Mali Manganèse

Les 4èmes Journées minières qui se sont achevées, avaient retenu pour thème, la diversification des ressources d’exploitations. C’’est ce qui justifie la présence de plusieurs sociétés minières orientées sur d’autres exploitations que l’or. C’’est sans doute le cas de la société Mali Manganèse qui en était à  sa 2è participation aux Journées prosaà¯quement désignées sous le vocable «Â Fête de l’or ». Le Stand de Mali Manganèse fut l’un des plus visités. La preuve, Mali Manganèse a reçu au minimum 100 visiteurs par jours sur son stand installé sur le site des journées minières. Mr Touré, Chef de Bureau à  la Direction générale de Mali Manganèse indique que sa Société est une structure de droit malien soumise aux règles de l’Organisation pour l’harmonisation du droit en Afrique, En effet, dit-il, Mali Manganèse Sa est détentrice d’un permis de recherche depuis décembre 2008. Et depuis, ses acticités ont commencé sur le terrain, dans une localité située dans le Cercle d’Ansongo dans la région de Gao. Avant l’amorce des travaux de recherches, la Direction de Mali Manganèse s’est acquittée de toutes les formalités afférentes à  l’implantation d’une mine. «Â En plus de l’étude d’impact environnemental qui a été sanctionnée par l’obtention du permis environnemental, nous avons fait l’étude de faisabilité qui a été défendue au niveau de la Direction nationale de la géologie et des mines ». Puis, dit-il, s’en est suivi l’introduction de la demande d’exploitation. Potentiel Manganèse Pour le Chef de bureau, M Touré, l’intérêt des journées minières est grand puisqu’elles permettent de nouer des partenariats féconds. «Â Nous étions pratiquement les premiers à  déposer nos dossiers pour une participation effective à  l’évènement. Nous encourageons l’initiative des Journées minières, surtout que d’année en année, les choses s’améliorent », a-t-il indiqué. Sur le permis octroyé à  la société Mali Manganèse, la quantité des rebenus est estimée à  8 millions de tonnes. Certaines sources indiquent que la région de Gao est l’un des plus grands gisement de Manganèse dans la sous région ouest africaine. Selon nos sources, d’autres sociétés disposent de permis dans la même zone. C’’est une zone manganifère, apprend-on d’autant que «Â sur environ 100 km au Mali, vous avez du manganèse ». Pour lui, la durée d’exploitation du manganèse malien peut atteindre un demi-siècle. Ce qui fait qu’en toute objectivité, le Mali pourrait être classé comme le 3ème pays producteur de manganèse. Après l’acquisition du permis, la société a consenti d’énormes investissements non seulement sur site, mais aussi dans la région o๠elle appuie pratiquement tout les cercles. «Â A Ménaka, nous sommes entrain de construire une école, dans le cercle d’Ansongo, on a prévu d’équiper non seulement le centre de santé mais aussi de l’agrandir et de le doter en médecin spécialisés en imagerie, en obstétrique. Sans compter qu’à  Gao, nous sommes sur le point d’appuyer l’hôpital régional ». Par ailleurs, dit-il, la Société Mali Manganèse témoigne de sa participation à  toutes les manifestations socio culturelles à  Gao. «Â Notre rôle n’est pas seulement d’enlever le Manganèse, d’aller le vendre, et mettre les dividendes dans la poche. C’’est aussi de faire profiter largement les populations. La société se dit soucieuse de l’environnement, ce qui justifie l’initiative d’un vaste programme de plantation d’arbres.

La femme rurale célébrée à Gao

La journée de la femme rurale à  Gao met en perspectives plusieurs défis comme la transformation des modes de production, l’insertion des femmes dans les circuits productifs, et le développement de l’entreprenariat privé de même que la productivité liée au développement de l’agriculture, notamment dan sles régions comme Gao. D’après la présidente de la Fédération nationale des femmes rurales, Mme Niakaté Goundo Kamissoko, dans le secteur agricole, les femmes rurales qui s’occupent de la transformation, de la production, de la conservation et de la distribution constituent en zone rurale environ 60% de la main d’œuvre agricole et produisent 60 à  80% de l’aliment de base, rapporte le journal Indépendant. Malgré tout, les femmes rurales restent confrontées à  la paupérisation croissante avec un statut soumis aux pesanteurs sociales et culturelles dans tous les domaines. « A cet effet, il est important, dès lors, d’accorder une importance toute particulière à  leurs conditions de vie et de travail au regard de l’importance de leur contribution au développement socio- économique du pays » a souligné le Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé, présente au lancement de cette journée. A en croire la marraine de l’évènement, Mme Haà¯dara Aà¯chata Cissé dite Chato, députée à  l’Assemblée nationale, revendiquer les droits à  la terre et à  la succession ne sous-entend pas faire la guerre ou violer les mœurs. Cette demande légitime doit, toutefois, se faire dans le respect et la courtoisie nécessaires. Ainsi, a-t-elle poursuivi, « sans paix et sécurité on ne peut pas parler de développement, alors mobilisons-nous pour notre survie et prions pour une paix durable dans notre pays ». Renforcement des capacités et autonomisation économique Il s’agit, entre autres, du renforcement de capacité des forces de sécurité de la région, du désenclavement du cercle de Ménaka, de pallier l’insuffisance d’infrastructures pour abriter les services déconcentrés de l’Etat. Au nom du président de l’APCAM empêché, le vice-président, Mohamed Ag Hatabo, pour sa part, a mis l’accent sur la paix et la sécurité. « Il ne peut y avoir de développement sans la paix et la sécurité » a-t-il martelé. Mohamed Ag Habato d’ajouter que, depuis un certain temps, sévit dans la 7e région, une insécurité de taille. Personne ne peut se permettre de se balader avec son véhicule 4X4 par peur de se faire déposséder, a-t-il précisé. Au cours de la cérémonie, l’APCAM a offert des équipements maraà®chers et un millions de FCFA aux femmes rurales. Quant au gouvernement représenté par le Premier ministre et à  la marraine, ils ont respectivement offert trois millions et un million de FCFA aux femmes rurales. Concernant l’autonomisation politique des femmes du Mali, à  l’approche des élections de 2012, Mme Cissé Mariam Kaà¯dama a saisi l’occasion pour lancer ce message : « nous sommes un poids politique qui ne saurait être négligé ou instrumentalisé ». Elle les a ainsi invitées à  sortir massivement le jour du vote pour choisir un candidat ou une candidate. Les remises d’équipements maraà®chers et d’attestations ainsi que la visite des rizières à  Bagoudjié et à  Berra ont été les temps forts de la Journée qui a aussi été marquée par la prestation de Naà¯ny Diabaté et de Mamou Thiero. Il s’en est suivi une conférence-débat sur le thème au cours de laquelle le ministre et les panelistes ont tenté d’édifier les femmes rurales sur le chemin à  emprunter.

Attaque d’un camp militaire à Gao : dix suspects arrêtés

L’information a été donnée hier. L’attaque d’un camp militaire dans la région de Gao au Nord, a été repoussée par l’armée malienne aux environ de 4h du matin. Si on ne fait état d’aucun mort pour l’instant, on apprend ce matin que dix personnes ont été mis aux arrêts. Les assaillants, « un petit groupe » d’hommes en possession d' »armes automatiques », ont ciblé mardi vers 04H00 (locales et GMT) le camp militaire de Ouatagouna (170 km au sud de Gao), proche de la frontière nigérienne, selon des sources sécuritaires, militaires, humanitaire et des habitants de la localité joints par l’AFP. Aucun n’a évoqué de mort ou de blessé lors des échanges de tirs avec l’armée. « On ne déplore aucune perte en vie humaine de part et d’autre », a assuré le gouvernement dans un communiqué diffusé mardi soir. D’après les différentes sources, les assaillants appartiennent à  une milice dont le chef a été identifié par le gouvernement comme « Aliou Amadou Diallo dit Sadjo ». Sadjo Diallo a été interpellé par des hommes du camp de Ouatagouna « lors d’une recherche d’une bande de voleurs opérant dans le Gourma (nord) », et mardi matin, « les autres éléments de la bande ont tenté de libérer leur chef en s’attaquant au poste de sécurité » de la localité, explique le communiqué officiel. L’armée a riposté mais certains des assaillants ont pu s’enfuir. « La mission de poursuite engagée a pu appréhender dix suspects », ajoute le texte gouvernemental. Jointe mardi soir dans le Nord après la diffusion du communiqué, une source militaire a indiqué que cinq autres suspects de l’attaque ont été arrêtés, portant à  quinze le nombre total des arrestations. Selon des sources sécuritaires basées dans la région, Sadjo Diallo a été « arrêté pour +détention illégale d’arme de guerre+ il y a quelques jours ». Il a été transféré lundi à  Gao. « Il a été déféré devant la justice », qui l’a inculpé mardi après-midi d' »+association de malfaiteurs armés+, il risque au moins dix ans de prison », a affirmé une source judiciaire. Plus tôt mardi, des sources sécuritaires avaient raconté à  l’AFP que les assaillants avaient tiré à  partir de maisons avoisinant le camp de Ouatagouna. « Nous avons repoussé » les assaillants, « c’était difficile de les déloger, parce qu’ils tiraient à  partir de maisons situées dans les alentours » de la base de Ouatagouna, en « prenant pour boucliers humains des civils » et empêchant l’armée de riposter, avait expliqué une des sources. « Il y a eu beaucoup de coups de feu. Des assaillants tiraient sur le camp militaire à  partir de maisons », avait aussi témoigné un habitant de Ouatagouna.D’après des habitants, les assaillants ont fui en direction du fleuve Niger. Le nord du Mali est le théâtre depuis plusieurs années de violences d’origines diverses liées notamment à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) et à  des rébellions touareg.

Lutte contre l’ensablement : Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement à Gao

Une partie de la forêt classée de Monsonga bientôt déclassée C’’est par Ansongo que le séjour du Pr Tiémoko Sangaré a commencé, le samedi dernier. Il y a visité la forêt de Monsonga, classée depuis la période coloniale. Elle subit aujourd’hui des agressions qui menacent son existence. En effet, la forêt classée est tout simplement occupée par des populations qui y ont construit des habitations, une école, un dispensaire, une mosquée. Et C’’est justement le côté social de l’occupation qui rend la situation particulièrement difficile à  gérer pour les services des eaux et forêts. Le passage du Ministre a permis d’instaurer des échanges avec les populations et de dégager des pistes de solution. Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement leur a expliqué la nécessité de préserver cette réserve qui constitue un rempart contre l’avancée du désert. Il a rappelé que ce n’est qu’en épargnant la nature que nous pouvons garantir une existence pour nos descendants. « Faisons en sorte qu’il soit possible de vivre demain sur ces terres », a-t-il lancé aux habitants de Monsonga. En guise de solution, il a évoqué la nécessité de donner aux populations un autre espace vital. Ce qui se traduira par un réaménagement de la forêt pour déclasser les parties occupées et créer un classement compensatoire. « Les services techniques se chargeront du réaménagement en collaboration avec les populations car leur adhésion est indispensable », a expliqué Tiémoko Sangaré. Avant l’intervention du ministre Sangaré, le chef du village de Monsonga avait brièvement présenté son village qui compte aujourd’hui 3700 habitants, dont 167 familles qui occupent la forêt classée. A ces populations, le Ministre a annoncé que leur forêt classée sera une portion de la partie de malienne de la Grande Muraille verte que les 11 pays sahéliens sont en train de préparer pour dresser un rempart contre la désertification. Cette haie vive large de 11 km, qui partira de Dakar à  Djibouti, passera par Gao afin de protéger le fleuve Niger des agressions telles que l’ensablement. A Gouthine et Gargouna, des exemples à  suivre Après l’étape du village de Monsonga, le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement s’est rendu à  Gouthine, un village de 931 habitants. Là , les populations ont réussi à  reverdir la berge du fleuve sur une trentaine d’hectares, avec l’appui du Programme de lutte contre l’ensablement dans le bassin du fleuve Niger. Grâce au microclimat ainsi créé par la plantation, les populations peuvent faire du maraà®chage et de la riziculture. Sans compter qu’ils exploitent le bois de la forêt. Cette réalisation n’a pas manqué d’émerveiller le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement Tiémoko Sangaré. Pour qui l’existence d’une forêt dans cette zone désertique est la preuve qu’ « il suffit de s’y mettre pour réussir ». Il a encouragé les populations de Gouthine à  persévérer dans l’effort et leur a assuré de l’appui constant du gouvernement. s’en suivra l’escale de Gargouna, un village de 3750 habitants. Le ministre Sangaré a visité des réalisations du Programme de lutte contre l’ensablement dans le bassin du fleuve Niger. Ces réalisations portent sur la fixation de dunes, les plantations, l’installation de vergers, de périmètres maraà®chers et de renforcement de capacités. Dans le cadre de la fixation de dunes, 61 hectares ont été réalisés. Les plantations destinées à  la protection des berges s’étendent, elles, sur 35 hectares. Le périmètre maraà®cher est vaste d’1 hectare. Les populations ont témoigné devant le ministre Sangaré que ces réalisations leur ont permis de développer des activités génératrices de revenus, améliorant ainsi le quotidien des familles.. Ils ont assuré que l’exode rural a beaucoup diminué dans cette contrée parce que les champs protégés de l’ensablement, produisent bien. Jeunes plants cherchent preneurs… Le dimanche matin, le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement a visité le jardin du pépiniériste Dramane Traoré. Encouragé par les services du ministère dans le cadre de la campagne de reboisement, ce pépiniériste a produit beaucoup de jeunes plants. Toute sa production n’a pu être enlevée par les services des eaux et forêts, faute de moyens financiers. Il lui reste plus de 60.000 plants en souffrance dans son jardin. Ces plants sont essentiellement des épineux qui sont les essences locales. Il n’est pas le seul dans cette situation. Quinze autres pépiniéristes connaissent les mêmes difficultés. Le ministre Tiémoko Sangaré a demandé aux services des eaux et forêts de prendre des mesures pour enlever les plants en souffrance afin de les mettre à  disposition car la campagne de reboisement n’est pas encore terminée à  Gao, la période de décrue étant propice à  la plantation d’arbres. La région a déjà  réalisé 73% de ses objectifs de plantation dans le cadre de la campagne spéciale de reboisement. Des arbres qui peuvent rapporter gros Afin d’inciter ses administrés à  prendre soin des arbres déjà  plantés, le gouverneur de la région, le général Kalifa Keita a annoncé des récompenses. La commune ou le village qui se distinguera le plus dans l’entretien de ses arbres, recevra une somme de 1 million de Fcfa. Cette annonce a été faite au cours d’une conférence des cadres animée par le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement Tiémoko Sangaré. Le gouverneur n’a pas manqué de souligner la dégradation poussée de notre environnement, avant d’en appeler à  l’action collective pour y mettre un terme. Il s’est félicité de l’initiative du département de l’environnement de lancer l’opération : « à  chacun son arbre du cinquantenaire ». « Ce slogan a été le moteur de la mobilisation à  Gao », a témoigné le gouverneur. A sa suite, le ministre Sangaré a rappelé que le Mali compte développer son secteur agricole. « Cela n’est possible que si nous travaillons à  créer les conditions d’une production optimale », a-t-il expliqué. Cet engagement du gouvernement a conduit à  la création de l’Agence de l’Environnement et du Développement Durable. Il a pour finir rappelé que la volonté affichée de préserver l’environnement est à  la base de l’adhésion du Mali au projet de la Grande Muraille verte. Ce projet sera sans doute l’un des thèmes centraux du 1er Forum africain du développement durable qui se tiendra dans notre pays cette année.

Insécurité à Gao : l’Etat responsable

Insécurité permanente Les autorités maliennes ont beau dire qu’il n’y a pas d’insécurité au nord du Mali, les faits démontrent le contraire. En effet, plus un jour ne passe sans qu’un acte d’insécurité ne s’y passe. A longueur de journée, les paisibles populations qui sont braquées et dépouillées de leurs biens. Au vu et au su de tout le monde. Acculées dans leurs derniers retranchements, les forces de l’ordre et de sécurité se calfeutrent dans leurs locaux, n’osant affronter les bandits qui font régner leur loi. Le dernier cas d’attaque, ou plutôt celui qui reste encore frais dans les mémoires, C’’est l’enlèvement du véhicule du directeur régional des eaux et forêt qui remonte à  quelques semaines. Braqué par des hommes encagoulés, ce dernier s’est vu contraint de leur laisser son véhicule 4×4 en plein jour. Et malheureusement, ce cas n’est que la partie visible de l’iceberg. Quand on choisit de vivre à  Gao, on n’a pas le choix .il faut renoncer à  afficher des signes extérieures d’aisance matérielle. Le simple fait de posséder un véhicule attire vers vous les problèmes. En effet, ceux qui, dans un passé récent, circulaient dans de grosses cylindrées, ont été forcés de les laisser chez eux et d’aller à  moto ou pire à  pied, sous peine d’être déposséder de ses biens. Les populations qui ne dorment plus que d’un œil. A 17 heures déjà  tous les véhicules de la ville, sans exception, sont parqués dans la Cour Gendarmerie. Les contrevenants à  cette mesure courent le risque de se voir agresser. L’Etat doit réagir au plus vite Excédée par le phénomène, la population de Gao s’est vu obligée, il y a quelques semaines, de descendre dans les rues pour demander aux autorités de se ressaisir et de jouer pleinement leur rôle en matière de sécurité. Un jeune commissionnaire en douanes n’a pas hésité à  charger lourdement les forces de l’ordre qui, dit-il, feignent de jouer leur rôle de prévention et de sécurisation des populations mais en réalité abandonnent les populations à  leur sort. Cet autre notable de Gao a déploré l’attitude des plus hautes autorités qui font preuve d’une grande irresponsabilité. « Si l’Etat malien n’est pas capable d’assurer notre sécurité, nous allons nous même l’assurer, quelques soient les voies et moyens ». Craignant les attaques d’hommes armés, les populations vivent dans l’anxiété totale et nourrissent une extrême méfiance envers tout le monde. Selon nos sources, les assaillants ne sont autres que des résidents de Gao. D’autres sources nous ont indiqué que C’’est des bandits, qui, tapis dans les confins du Sahara, font des « descentes » au dépens des paisibles populations. Les Tamasheqs et les Arabes sont également cités dans plusieurs incidents. Par ailleurs, des satellites américains sont braqués sur la ville de Gao est depuis un certain temps. Les téléphones seraient aussi sur écoute. On se demande bien quel est le profit pour les populations de cette haute surveillance technologique. Il est vrai que l’objectif affiché des américains est la lutte contre Al qaà¯da. Il revient donc à  l’armée malienne de jouer son rôle et de protéger les populations. l’argument qui soutient que le pays n’a pas les moyens tient-il face au désarroi de familles entières menacées et victimes d’une situation contre laquelle seules, elles ne peuvent rien ? Si, les populations décident de se s’organiser pour assurer leur propre défense ou pire faire justice elles-mêmes, l’on s’acheminerait vers l’instauration d’un état de non-droit dans une région déjà  peu favorisée par la nature.

Troupe de Gao : En route pour la biennale artistique

Crée en 2002, la Troupe artistique de Gao est l’une des troupes les plus connues pour son travail et son sérieux dans la région de Gao. Un ensemble composé essentiellement de jeunes entre 13 et 23 ans. Troupe nationale et sous-régionale Ayouba Ag Mouslem est à  la tête de la troupe depuis plus deux ans. A la question de savoir quelle a été le secret de son groupe qui cartonne sur le plan régional, l’encadreur de la troupe a indiqué que son seul cheval de bataille est le travail bien fait. Par ailleurs, les jeunes se sont appropriés ce principe qui aujourd’hui fait sa fierté. La Troupe est composée de chanteurs, de danseurs, de batteurs, et guitaristes…L’un des objectifs que la troupe s’est fixé, est de remporter le trophée de la prochaine biennale culturelle et artistique. Prévu pour décembre prochain, cette compétition culturelle aiguise les envies. La Troupe véhicule de nombreux messages, dont des tubes de sensibilisation sur les divers maux de la société malienne (Chomage, pauvreté, drogue, effritement des valeurs éducatives…). A travers chants et pièces de théatres, elle sensibilise les populations sur les différentes pandémies telles que le VIH/Sida, la tuberculose, les maladies sexuellement transmissibles. Dans une de ses oeuvres, la troupe de Gao fait le bilan des 50 ans d’indépendance du Mali. Un bilan assez mitigé à  travers lequel, la troupe véhicule des conseils pertinents et constructifs d’un Mali debout sur les chantiers du développement. Très confiant sur la participation de ses mentors à  la prochaine biennale, Ayouba Ag Mouslem a lancé un immense défi aux participants de la prochaine biennale culturelle du Mali. Mais avant, pour cela, le responsable de la troupe appelle au soutien de toute la région. « Il faut que la population nous accompagne fortement. Que leur appui soit constant… ».

Lancement de la Super coupe ATT à Gao : Bamako terrasse Ségou

Le lancement de la 8ème édition de la super coupe ATT vacances s’est déroulé ce samedi à  Boulgoudié dans le quartier «Â Gao 8 » sur la route de Bamako. Plus de 11 600 joueurs, venus des 8 régions du Mali, seront appelés à  concourir lors de la présente édition. La compétition se déroulera d’abord au niveau régional, avec une phase finale qui mettra aux prises la meilleure équipe de chaque région. Un esprit sain dans un corps sain. Tel est la finalité recherchée par la Super coupe ATT. La compétition est destinée aux jeunes scolaires pendant les vacances. Une coupe pour les jeunes Reconnue comme l’activité sportive phare des vacances depuis maintenant 8 ans, la Super Coupe est entrain de gagner en maturité, tant elle suscite de plus en plus d’adhésion de jeunes. Nombreuses étaient-elles, les personnalités qui ont fait le déplacement de Gao : le gouverneur de Gao, quatre ministres du Gouvernement de Modibo Sidibé, le Consul de la République d’Algérie, les maires des communes urbaines de Mopti, Ségou et Sikasso… Selon le porte-parole de la Commission d’organisation, la compétition vise à  magnifier les bonnes actions posées par le président de la République ATT. Un homme qui, dit-il, s’est illustré à  travers d’énormes actions de développement pour le pays. Cette année, les initiateurs de la compétition l’ont placé sous le signe des festivités du cinquantenaire de l’indépendance du Mali. C’est pourquoi la présente édition a eu une envergure beaucoup plus étoffée que celles antérieures. Mieux, la présente édition sera ponctuée par des remises de prix aux meilleurs élèves qui se sont distingués au cours de l’année scolaire 2009-2010. Notons que la phase finale de la compétition se déroulera du 18 au 25 septembre prochain dans la capitale du Kénédougou (Sikasso). Occasion pour les 9 finalistes (issu de toutes les régions) de se disputer la suprématie du trophée. Un match palpitant qui a vu le sacre des jeunes Bamakois Dans les premières minutes du match, les deux équipes se sont disputés sans marquer de but, même si dans les 30 premières minutes les ségoviens ont voulu prendre le match en main par une légère domination. Mais, la surprise est venue du coté des Bamakois qui, à  la dernière minute de la première mi-temps, ont inscrit un magnifique but marqué de la tête sur corner. C’est l’œuvre du dossard 4 de Bamako. Ce score restera inchangé, même après la deuxième mi-temps. Notons qu’avant le match, des troupes culturelles, et autres composantes de la société « gaovienne » ont défilé devant l’assistance. En somme, tout aura été au rendez-vous pour que la fête soit belle.

Protection civile à Gao : Un nouveau siège pour la direction régionale

C’est dans une atmosphère de grand jour que le nouveau siège de la direction régionale a été inauguré. Créée il y’a deux ans, la Direction régionale de la protection civile ne disposait pas encore de siège. Cependant ses sollicitations n’ont fait que croà®tre. C’est pourquoi, le Ministère de la sécurité intérieure n’a pas lésiné sur les moyens pour doter la structure d’un siège flambant neuf. En effet, la ville de Gao, située au bord du fleuve niger, ploie sous le coup de noyades. Dans son mot de bienvenue, le maire de la Commune de Gao, Sadou Diallo reconnaitra que l’evènement est plein de signification, « tant il est porteur d’espoir pour toute une communauté « .  » Ce joyau offrira le cadre appropié pour un service au bénéfice des populations en proie aux sinistres de toute sorte, notamment les incendise et innondations. Le joyau architectural est une illustration de la volonté des autorités à  pallier aux souffrances des populations sur le plan du secourisme. Le directeur national de la protection civile, le colonel Mamadou Traoré a fait un rappel des tristes évènements qui ont motivé à  juste raison, la constructioon d’un siège pour la Direction régionale de la protection civile. L’incendie de Gao Au nombre de ces evènements, il faut citer les dégats causés à  l’époque par l’incendie du marché de légumes de Gao et qui avait risqué de se propager vers le marché « Washington ».Il a signalé que Kidal aura dans les prochains mois, le siège devant abriter la Direction régionale de la Protection civile. Le ministre Sadio Gassama, dans son discours, a laissé entendre que le rêve est devenu réalité à  Gao. Cette action, dit-il, s’inscrit en droite ligne de la poursuite des actions de développement, à  travers le renforcement du dispositif de protection. Avec un coût de réalisation de 187 millions, l’infrastructure est composée d’une salle de garde, du logement du directeur régional, de bureaux… Bref toutes les commodités pour que les forces de l’ordre arrivent à  jouer pleinement leur rôle. La Troupe de Gao, lauréat de la semaine régionale de jeunesse de Gao, a émerveillé l’assistance à  travers sa prestation.

Les tailleurs du marché de Gao reçoivent 40 machines à coudre

Dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23 mai 2010, un grave incendie a réduit le marché de Gao en un tas de cendre. Ni marchandises, ni constructions, n’ont été épargnés. Il n’y a certes pas eu de pertes en vies humaines, mais l’incendie a provoqué d’importants dégâts et conduit des milliers de foyers au chômage. Environs 600 millions de FCFA sont partis en fumée. En plus de 32 boutiques et 1500 hagards calcinés. l’origine de l’incendie reste toujours inconnue selon les enquêteurs. Suivant le geste du gouvernement malien qui a offert 30 millions de FCFA aux victimes, le ministère de l’artisanat et de tourisme, sous la houlette de son ministre N’diaye Bah, a offert une quarantaine de machines à  coudre. La remise du matériel s’est faite ce lundi 31 à  l’assemblée permanente des chambres de métiers du Mali (APCM), sous la présidence de Mr N’diaye Bah. Le président de l’APCM, Mr Mamadou Minkoro Traoré n’a pas caché sa joie face à  ce geste de solidarité de la part de leur ministère de tutelle. Il explique le réseau institutionnel de l’Artisanat et le ministère, se sont mobilisés dès l’annonce du drame. Donnant l’assurance qu’au nom des bénéficiaires, le matériel sera utilisé à  bon escient. La solidarité malienne toujours intacte Le ministre estime que « la place de l’artisanat est précieuse dans le développement économique, social et culturel de notre pays. Nous espérons que cette modeste contribution apportera un peu joie et de réconfort dans le C’œur des victimes ». N’diaye Bah a remis les 40 machines au président de l’APCM qui à  son tour, les a remis au représentant des victimes, notamment, le député élu de Gao et 2è vice président de l’Assemblée Nationale, Mr Mohamed Ag Inbarkhawane. Celui se réjouit de ce regain de solidarité qui n’a jamais fait défaut au Mali et remercie vivement le ministre et tous ceux qui ont de près ou loin, contribué à  soutenir la population de Gao. Le réseau des femmes artisanes du Mali a quant à  lui, offert une tête de machine à  coudre. Le président de l’assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Mr Bakary Togolais a offert 2 tonnes de riz et deux tonnes de Maà¯s aux victimes. D’autres volontaires ont suivi le pas avec 20 000, 30 000 et 6000 FCFA. Les dons continuent à  fuser de partout. La population attend avec impatience la reconstruction du marché Mr Inbarkhawane estime que l’on ne reconnaà®t ses vrais amis que dans le malheur. Il indique que les habitants de Gao attendent la reconstruction du marché en fondant tout leur espoir sur l’Etat malien et toutes les bonnes volontés. « Il y a urgence car la plupart des habitants vivaient des fruits du commerce de ce marché qui accueillait les gens venant de toute la sous région ouest-africaine.

Incendie au marché de Gao : D’énormes pertes matérielles

Situé à  1200 km de la capitale Bamako, Gao représente le carrefour du commerce transsaharien au Nord du Mali. Le marché de Gao était réputé être celui o๠l’on retrouve des marchandises de toutes sortes. Les commerçants du Burkina Faso, de la Guinée Conakry, du Sénégal, du Bénin, du Niger, de la Mauritanie, de l’Algérie et même de la Côte d’Ivoire, venaient s’y approvisionner. D’importants dégâts matériels ont été constatés. Mais, il n’y a heureusement aucune perte en vie humaine selon le directeur régional de la police de Gao. Il explique que « la police a immédiatement ouvert une enquête pour déterminer les causes du drame. » Des moyens trop limités pour stopper le feu Gao est une zone assez enclavée parce que très éloignée de la capitale. Même si des efforts de désenclavement ont débuté depuis quelques années, les moyens restent cependant très limités. Les pompiers qui sont intervenus, n’ont pas réussi à  freiner l’incendie qui a ravagé tout le marché jusqu’au petit matin. Toute la ville a été alertée par la catastrophe. Les commerçants qui pour certains y ont passé la nuit, sont restés impuissants face au ravage. l’un d’eux explique que personne n’a pu avoir accès au marché, au risque de se faire carboniser par les flammes qui était assez intenses il faut le dire. Au même moment, la police chassait des pilleurs qui profitaient de l’inattention générale pour voler. Des milliers de marchandises parties en fumées ! Dans ce marché à  caractère sous régional, on pouvait trouver des tissus, des vivres (lait en poudre, pattes, conserves, couscous arabe…), des tapis, des moquettes, des chaussures de fabrication locales (en cuire), des bijoux artisanaux, matériels de bureaux… Les commerçants n’avaient que leurs yeux pour pleurer. Le marché de Gao était très visité par les commerçants du Mali, mais aussi de la sous-région, parce que les marchandises coutaient extrêmement moins chères. Bon nombre de bamakois aussi partaient faire hebdomadairement leurs emplettes à  Goa, commerçants ou non. Des dizaines de milliards de FCFA volatilisés Le marché génère chaque semaine, plus d’une cinquantaine de millions de FCFA, si non plus, selon l’agent Oulack Cissé de la mairie de Goa. Il précise que « la vie coûte chère à  Gao, C’’est ce qui amène de nombreux habitants à  se lancer dans le commerce qui rapporte énormément il faut le reconnaitre. Vous imaginez donc dans quelle situation chaotique cet incendie nous met tous ? Nous n’avons plus de marché, le feu a tout pris, même les feuilles mortes.» Cet accident, s’il s’agit bien d’un accident, n’est pas fait pour arranger la situation dans cette ville du nord du pays qui est souvent sujette à  des menaces de toutes sortes. Mr Cissé estime que la vétusté des lieux y est pour beaucoup dans cette histoire. Ce qui n’est pas du tout faux. Elle ne se limite pas qu’au cas de Gao, mais concerne presque tous les grands marchés africains qui brûlent ainsi permanemment pour manque de suivie logistique. Quelle solution adopter pour la reconstruction d’un marché qui n’est plus qu’une poussière de cendres ? Quel sort sera réservé à  tous ces populations qui n’avaient pour seul revenu, que le commerce ? Voici des questions auxquelles devront répondre les autorités aussi bien locales que nationales. Quel gâchis !

Attentat à la grenade contre le commissariat de police de Gao

Un individu non identifié, s’est attaqué, vendredi 9 avril vers 18 heures, au Commissariat de police de Gao. Selon des sources bien informées, l’homme portait sur lui trois grenades : deux offensives et une défensive. De passage devant le Commissariat, il a jeté sa première grenade offensive dans la cour, qui avec la bénédiction de Dieu, n’a pas explosé. Face à  l’échec de sa première tentative, il a pris la tangente. Deux policiers l’ont poursuivi dans sa fuite vers grand marché. Acculé, il jeta sa deuxième et dernière grenade offensive. Mais les deux policiers ont résisté et parviennent même à  le coincer entre la moquée de Dioulabougou et le fleuve. Très désespéré et paniqué par la détermination des policiers, il dégoupilla le reste sa grenade défensive. 6 civils et 2 policiers blessés Malheureusement pour lui, avant qu’il retourne la charge contre ses ennemis du jour, les policiers ont parvenu à  le terrasser. Et il tomba sa charge, qui le déchiqueta. l’arroseur a été arrosé et on ne pouvait que constater sa mort. Les déflagrations ont touché les membres inférieurs des deux courageux agents de police qui le poursuivaient. Six civils qui vaquaient à  leur préoccupation. Selon des sources hospitalières, la vie des blessés n’est pas en danger. Dans un communiqué lu, samedi soir, sur les antennes de l’ORTM, le ministère de la Protection civile et de la Sécurité intérieure a confirmé notre information et précisé que  » l’individu en question ne portait aucune pièce d’identité » sur lui au moment de l’incident. A Gao, certains estiment que l’auteur du forfait était un malade mental. D’autres révèlent qu’il serait un militaire radié pour vol et trafic d’armes. De leurs côtés, des sources policières écartent la piste terroriste. Elles assimilent, plutôt, cette action, à  une tentative d’intimidation de la police, qui mène, actuellement, une lutte acharnée contre les trafiquants de drogue et les bandits de grand chemin. Le seul bilan de la semaine dernière est évocateur : 12 trafiquants de drogue et 2 voleurs auraient été arrêtés. Dans tous les cas, la police a ouvert une enquête. Rappelons que courant 2008 et bien avant, on avait assisté dans la même ville à  des jets de grenades offensives dans certaines familles. A l’époque, on avait assimilé ces actions à  des règlements de comptes personnels ou politiques.

Report du Forum des tribus du Sahara, Kaddafi se dérobe

Selon une source bien fondée le Guide de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste, Mouammar Kadhafi aurait demandé le report dudit forum, pour dit-on, pouvoir faire d’une pierre deux coups. à€ savoir célébrer le Maouloud 2010, et conduire les travaux du forum des tribus du Sahara à  Gao. l’indignation des organisateurs l’information est tombée mercredi aux environs de 11 heures alors que les organisateurs étaient à  pied d’œuvre pour les préparatifs de l’évènement. Ce report que d’autre appellent « un gros lapin de Kadhafi », aurait indigné plus d’un dans les milieux proches du dossier, et ce au regard de l’importance de la réunion des tribus du Sahara face à  la conjoncture actuelle, car la zone fait face à  de nombreuses difficultés d’ordre sécuritaire. Entre autres, trafics en tout genre et terrorisme. 500 participants estimés Le nombre des participants à  ce forum, est estimé à  500 et laisse présager des intentions de son initiateur, Mouammar Kadhafi, président en exercice sortant de l’Union Africaine, animé par le souci d’une paix, d’une sécurité et d’une stabilité pérenne dans toute la zone sahélo-saharienne. Des délégations viendront du Niger, de la Libye, de l’Algérie, du Burkina Faso et des chefs de tribus touaregs pour être présents aux côtés de leurs homologues maliens. Le Forum des Tribus du Sahara verra pointer sur sa liste d’invités, assez exhaustive en hôtes de marque, des ambassadeurs et autres chefs de missions diplomatiques accrédités dans notre pays, des chefs de tribus songhoà¯, arabes, peuls, dogons et bambaras, de toutes les régions du Mali, sans oublier des politiques et élus du Nord, des hommes de droits, de culture, des journalistes, des officiers de l’armée, des professeurs d’universités et des dirigeants des projets et programmes menés au Nord-Mali, entre autres. Sécurité, la paix et la stabilité le but du forum Pendant deux jours. ce forum se donne pour but d’œuvrer au renforcement de la sécurité, de la paix et de la stabilité dans le Sahara. Au cours de ces deux jours de travaux, ATT et Kadhafi seront face à  dix chefs de tribus du Sahara, représentant les dix Etats membres de la Ligue populaire sociale des tribus du Sahara. Très probablement, sauf changement de dernière minute ou volte-face du Guide libyen (l’un des charmes de Kadhafi), le forum des tribus du Sahara devrait attendre la célébration du Maouloud 2010, ou se passer de la participation du Guide de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste, Mouammar Kadhafi.

Hôpital de Gao : Un besoin urgent de spécialistes

De dispensaire à  hôpital central l’hôpital de Gao dispose d’un personnel global de 178 personnes dont, sept (17) médecins. Le chef du service radiographie/échographie, de l’hôpital central de Gao, le Dr Moussa Maà¯ga explique que « pendant l’époque coloniale, C’’était juste un dispensaire o๠les populations locales et riveraines venaient se faire soigner avec les moyens de bord. Ce n’est qu’en 1972 qu’il sera érigé en hôpital. » Puis en 2003, il est devenu Etablissement Public à  caractère Hospitalier (EPH). Difficultés rencontrées Gao il faut le rappeler, est situé au Nord du Mali et à  environ 1300 km de Bamako la capitale. C’’est donc une zone enclavée et confrontée à  de sérieux problèmes à  cause de son éloignement. Par ailleurs, le Dr Maà¯ga déplore le manque de spécialistes au sein de l’hôpital. Il explique que tous les médecins de l’hôpital sont à  la base, des médecins généralistes. « C’’est vrai que nous avons un très bon un gynécologue et un chirurgien, mais, nous n’en avons pas dans certaines médecines spécialisées. » La structure manque donc de neuphrologue et de cardiologues. Il y a également un besoin urgent de traumatologues. Hors, le Dr précise qu’une majeure partie de la population de Gao souffre d’hypertension. Gao étant une zone désertique, le climat est plus propice à  la consommation de sel et de viande. Signalons que ce sont les complications ces maladies qui provoquent les accidents vasculaires cérébraux. Les accidents de la circulation sont aussi monnaie courante dans la cité des Askia, comme l’indique le Dr Maà¯ga. Et il n’existe aucun scanner au sein de l’hôpital. Les malades sont obligatoirement évacués sur Bamako. Là  encore, se pose un autre problème qui est d’ordre financier. En effet, l’évacuation d’un malade à  partir de l’ambulance coûterait un peu plus de 300.000 FCFA. D’autant que l’hôpital ne dispose que d’une seule ambulance. Pour le cas du VIH/SIDA, Gao enregistre entre 1,1 de taux de décès par an. Quand la télémédecine sauve des vies La télémédecine qui est cette technique de traitement médical à  distance, est pratiquée au Mali depuis quelques années maintenant. C’’est à  cette technique que fait recours, l’hôpital de la cité dans la majeure partie de cas et ce, depuis trois ans. Surtout, en ce qui concerne les accidents de la circulation. l’hôpital est donc abonné au réseau de téléradiologie qui il faut le dire, sauve de nombreuses vies et évite des déplacements de 24h de route et fait économiser. Et cela n’est pas pour déplaire aux malades et parents de malades qui le plus souvent, n’ont pas assez de moyens financiers. Par ailleurs, l’hôpital a aussi besoin de bloc obstétrical. Le Dr Maà¯ga insiste sur le fait que, « quelque soit la formation que reçoit un médecin généraliste, il ne pourra jamais remplacer un spécialiste. Il y a toujours une excellence qui prédomine. » Par ailleurs, le seul anesthésiste médical de l’hôpital doit partir à  la retraite sous peu. On imagine alors mal, comment se feront les interventions chirurgicales surtout que, selon les dires du Dr Maà¯ga, aucun remplaçant n’est prévu après son départ. Visite du ministre à  l’hôpital de Gao Il y a environ deux semaines, le ministre de la santé Mr Oumar Ibrahim Touré a visité l’hôpital de la cité des Askias. Le Dr Maà¯ga explique que ce dernier a constaté les carences et besoins à  combler. « Nous avons demandé qu’on nous forme, nous les jeunes médecins. Parce que généralement, tous les spécialistes préfèrent rester dans la capitale. Parce que Gao est une zone désertique assez difficile.». L’hôpital est jumellé au Centre Hospitalier de Vierzon en France depuis 2002. Ce jumellage est très prometteur et a donné plusieurs bons résultats. Le ministre se serait donc engagé à  former ces jeunes médecins de Gao.

Pose de la première pierre du barrage de Taoussa : Plus 130 milliards de FCFA d’investissements

Comme l’exige la tradition en milieu traditionnel malien, avant de construire quoi que ce soit, il faut toujours faire des bénédictions. C’’est dans cette optique que l’imam de la localité de Taoussa (cercle de Bourem, région de Gao), a proféré des bénédictions sur toute la zone du barrage. Le préfet du cercle de Bourem, Mr Mohamed Sangaré estime que « ce projet est une véritable action de réduction de la pauvreté. Et il permettra de minimiser les aléas climatiques tout en désenclavant la zone. » Il termine en disant que « le barrage sera un instrument d’orchestre moderne pour Bourem. » Un vaste projet de développement Le chef de file des bailleurs de fonds du barrage de Taoussa, Mr Ahmed Mohamed Ali, et non moins président de la banque islamique de développement (BID) explique « le barrage assurera la sécurité alimentaire et les besoins en eau potable pour les populations du Nord Mali. Il cite certains points qui selon lui, sont de véritables facteurs de développement dont : La production agricole contre la faim, l’assurance de l’irrigation, la promotion de l’économie à  travers le coton et l’industrie et par ailleurs, la pose de la première pierre des futurs 20.000 logements sociaux. » Signalons que ces logements sont financés par la BID, leur partenaire principal. Il estime que le barrage de Taoussa servira de fondement pour les activités agricoles à  venir… Pour le désenclavement du Nord Mali Pour sa part, le ministre de l’énergie et de l’eau, Mr Mamadou Igor Diarra déclare que « 2010 marque le cinquantenaire de notre indépendance, il sera aussi marqué beaucoup d’évènements démontrant le dynamisme de notre pays». Selon ses dires, les premières études de construction du barrage de Taoussa ont débuté en 1920. Puis, que le bassin du fleuve Niger constitue un enjeu majeur pour le développement du pays. C’’est selon lui, la principale source d’approvisionnement en céréales au Nord, notamment la vallée du fleuve Niger. Il y aura une croissance de 3% par an et 60 % de production de l’élevage. Sans compter 118 Gwh. Egalement une augmentation de 42 à  90 % du taux d’activité de la population. Un défi important le chef de l’état Le chef de l’état estime que C’’est un acte majeur qui change significativement les populations du bassin du Niger. ATT explique que : « Concrètement, le volet agricole du projet prévoit l’aménagement de 139.000 Hectares de terre dont : 45.000 Hectares de périmètres irrigables ; 84.000 Hectares de submersion contrôlé ; 100.000 Hectares dans la vallée de Tilemsi et dans les cuvettes du Gourma, entre Bamba et Taoussa. » Sur le plan énergétique le chef de l’état déclare que le barrage de Taoussa assurera la production de 25 Mégawatts, soit 87% de la demande locale.Le Mali inscrit ses actions dans ce cadre selon le chef de l’état .Ainsi , au plan de l’impact sous régional ,le réservoir de Taoussa favorisera une meilleure régularisation des deux barrages situés en aval , celui de Kandadji et au Niger et celui de Kainji au Nigéria. Le chef de l’état estime que la reprise au courant de cette année 2010, de l’activité de l’unité de production de phosphate de Tilemsi conforte cet optimisme. Signalons que le projet Taoussa est une action de développement humain orienté vers la satisfaction des besoins de création d’emplois et de génération de revenu pour les populations de la boucle du Niger. Par ailleurs, il profitera à  plus de à  plus d’un million d’habitants des régions de Tombouctou et de Gao et toutes les zones riveraines.

Nord Mali :  Air « cocaïne » volait avec de faux papiers

Rappel des faits A la mi-novembre, on apprenait la découverte d’un Boeing 727 en provenance du Vénézuela. Après l’atterrissage, toute la drogue que transportait le cargo, a été déchargée et mis dans cinq véhicules 4×4. Ces véhicules auraient ensuite pris la route pour le Niger, après que les responsables aient mis le feu au Boeing, dans le but d’effacer toute trace de leur passage. Une enquête nationale et ensuite, internationale a donc été ouverte. Au début de cette enquête, trois individus avaient été arrêtés après qu’on les ait retrouvé entrain de récupérer les carcasses de l’avion. Ces derniers n’étaient ni plus ni moins que des pauvres habitants en mal d’argent. Quant en plus, on sait que ces carcasses remportent énormément. Ce n’est que normal qu’ils profitent de la situation pour se faire un peu de sous. l’ONU indique que l’avion avait de faux papiers ne l’autorisant pas à  voler. Avion immatriculé en Guinée Bissau l’agence de l’aviation civile de la Guinée Bissau a depuis le mois de novembre dernier, demandé à  plusieurs pays Ouest-africains, d’arrêter l’avion et son équipage. Dans un rapport élaboré par les autorités Bissau-guinéennes, l’appareil n’aurait pas respecté les consignes de navigabilité. La même source explique que le Boeing 727 n’avait plus le droit de voler depuis le 31 octobre 2009. C’’est donc en parfaite illégalité qu’il circulait au moment de son atterrissage au Nord Mali. Ainsi, conscients qu’ils ne pourraient plus continuer à  circuler sans risque de se faire contrôler, les membres de l’équipage auraient fait établir de faux papiers pour l’avion. Ces papiers ont donc été élaborés en Arabie Saoudite, dans le but de brouiller toute piste susceptible de les faire repérer. Signalons qu’Air cocaà¯ne a été immatriculé à  Bissau, C’’est ce qui explique le fait les autorités de ce pays demandent une arrestation immédiate des trafiquants. L’enquête progresse Les enquêtes nationale comme internationale, progressent aussi vite qu’on ne pouvait l’imaginer. l’itinéraire de l’avion devient de plus net et se serait déroulé comme suit : Panama, ensuite Colombie et puis plus rien. On perd pendant quelques jours les traces de l’avion, pour ensuite voir le transpondeur (appareil localisateur) montrant les traces du cargo au Cap Vert. De là , il se dirigera vers la Guinée Bissau et terminera son trajet dans le désert malien. Par ailleurs, les autorités maliennes ont décidé d’ouvrir à  la suite d’une enquête préliminaire, une information judiciaire. La justice prend l’affaire en main et souhaite travailler en toute indépendance. Bamako aurait même demandé un coup de main de l’organisation internationale de la police criminelle Interpol. Plusieurs pays voisins du pays, seraient impliqués dans cette affaire et des têtes risquent de tomber très bientôt.

Trafic de drogue au Mali : les responsables restent inconnus

C’’est donc un terrain propice aux trafics d’armes, de drogues, et parfois même de personnes. Il est ouvert sur le Niger, l’Algérie et la Mauritanie. Et ces régions sont réputées favorables aux islamistes armés. C’’est le manque de contrôle qui encourage certainement les nombreux trafics qu’elle enregistre ces derniers temps. Signalons que l’Afrique de l’Ouest est un important point de transit et d’ouverture vers les marchés occidentaux. En témoigne les sites de fabrications de drogues multiples telles l’héroà¯ne et la cocaà¯ne, en Guinée Conakry. Rappel des faits Le 16 novembre denier, on apprenait la découverte d’un Boeing 727 à  Tarkint, situé à  200 Km de Gao. Selon l’ONUDC, l’agence des nations unies pour la lutte contre la drogue, le cargo aurait quitté le Venezuela avec comme destination, le Mali. Il faut dire que cet avion était déjà  trop fatigué, très vieux. Après l’atterrissage donc, la dizaine de tonnes de cocaà¯nes qui s’y trouvait, a été déchargée par les trafiquants, pour les mettre dans cinq 4×4 immatriculés au Niger. Une fois l’opération terminée, les véhicules auraient pris la route vers le Niger. Et, l’avion qui avait des problèmes techniques, refusa de repartir. l’unique solution était d’y mettre le feu, afin d’effacer toute trace. La drogue se trouverait en ce moment, entre le Mali et le Niger. Deux versions de l’affaire Il était prévu dans un premier, de larguer la marchandise avant de poser l’avion. Mais, ce plan n’ayant pas marché, la seconde option a été adoptée par les trafiquants. Cependant, deux versions ont été exposées par les experts de l’ONU. D’une part, l’avion aurait explosé au moment de son redécollage et d’autre part, le feu y aurait été mis volontairement. Et, C’’est la seconde version qui paraà®t la plus plausible, puisque des bidons d’essence ont été retrouvés près de l’épave. Tout compte fait, la drogue n’était pas destinée au Mali. Le pays a juste servi de passage pour les assaillants. Le terminus est de toute vraisemblance, l’Europe. La crise au nord Mali a certainement joué un rôle important dans l’audace des trafiquants ; Car C’’est la Guinée-Bissau qui servait de plaque tournante pour le cartel Sud-américain. Parmi les moyens utilisés jusqu’alors, C’’est bien la première fois qu’un cargo est employé pour l’Afrique de l’Ouest. Les pays Ouest africains les plus connus et propices au trafic de drogues, étaient le Nigéria (plus grand trafiquant) et la Guinée Conakry. Le Mali sert d’ouverture sur le marché extérieur avec l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, ensuite le Maroc et l’Egypte, qui sont des voies d’accès sur l’Europe. Enquête en cours Depuis le début de l’affaire, des enquêteurs américains, libyens, européens et maliens, travaillent activement sur les lieux. Les enquêtes ont permis de connaitre le lieu de fabrication du Boeing, et de préciser qu’il aurait déjà  appartenu à  un Etat africain. En début de semaine, trois hommes avaient été arrêtés. Ils ont été pris, entrain de découper une épave de l’avion. Selon toute vraisemblance, il s’agirait de simples ferrailleurs en quête de fer à  revendre, histoire de se faire un peu de sous. l’un d’eux, se serait même blessé pendant le découpage. Silence au sommet de l’Etat 15 jours après l’affaire de Boeing, l’Etat malien n’a fait aucune déclaration sur la question. Les Maliens se posent de nombreuses questions sur ce silence qui paraà®t ridicule pour certains. Un haut fonctionnaire explique sur le signe de l’anonymat : « Des déclaration officielles compliqueraient la résolution de l’affaire. Des preuves pourraient disparaitre et le processus de paix dans la zone qui est bien parti, risquerait d’être touché à  cause de ce nouveau problème. » Cependant, est-ce une raison valable pour que personne n’ose en parler ? La question suscite en tout cas, de nombreuses interrogations. Même si des cadres du pays sont directement ou non, concernés par l’affaire, ce n’est pas une raison pour le gouvernement d’agir comme s’il ne s’était rien passé. l’enquête suit son cours, et de nouveaux éléments seront bientôt trouvés par les multiples services de renseignements sur place.

Nord Mali : une zone du trafic de drogue en Afrique

Silence des Autorités maliennes A l’heure ou nous écrivons, les autorités Maliennes n’ont fait aucune déclaration sur cette affaire. A Dakar, Alexandre Schmidt de l’office des Nations Unies sur les drogues et le crime(ONDC), a pourtant déclaré l’existence d’un réseau international de trafic de drogue dans le Nord Mali et qui ne fait l’objet d’aucun doute. Ce dernier n’est pas passé par quatre chemins pour faire cette révélation qui semble laisser indifférent les autorités Maliennes. «Â Un Boeing parti du Venezuela a atterri sur une piste artisanale à  15 km de Gao (nord-est) avant de décharger de la cocaà¯ne et d’autres produits illicites », a indiqué le responsable régional de l’ONUDC Alexandre Schmidt lors d’une rencontre avec la presse. «Â Il a ensuite voulu décoller et s’est écrasé le 5 novembre », a-t-il ajouté. La quantité de drogue n’est pas connue. Mais, il a estimé qu’un Boeing peut transporter 10 tonnes de cocaà¯ne. Selon lui, la drogue n’a pas été retrouvée, l’agence internationale Interpol a été saisie et une enquête est en cours. Mais, il a indiqué que la carcasse de l’avion a été incendiée par les trafiquants pour faire disparaà®tre toutes les traces. Cet accident est-il un crash anodin ? Non! Répliquent certains analystes à  la déclaration faite par le responsable régional de l’ONUCI à  Dakar. Le mystérieux cargo de Bourem s’est normalement posé avant d’être incendié par les membres de l’équipage eux-mêmes et pour un but évident : faire disparaà®tre toutes traces compromettantes  de leur passage. Ils ont réussi. La très puissante organisation CAMORRA est semble-t-il passée par là », affirment d’autres sources. Une information à  confirmer… Nord Mali : zone de trafic illicite Selon les informations, il n’ y avait pas la moindre victime aussi bien à  l’intérieur de l’engin que dans les environs. Cette spécificité ne pouvait passer anodine pour les observateurs du Sahara malien. Pourtant d’autres sont convaincus qu’il s’agit d’un redécollage raté à  l’instar des multiples cargos qui atterrissent souvent sur les pistes naturelles du Tilemsi et larguent des cargaisons illicites. Il s’agirait, pour le crash de Gao à  Bourem, jeudi dernier, d’un équipage de narcotrafiquants colombiens, en l’occurrence des branches maliennes de la Camorra, ( mafia Sicilienne ) pour qui le Sahara malien est devenu un eldorado incomparable ces dernières années (…) Et, dans le but de détruire tous les indices possibles des origines, les trafiquants ont choisi d’incendier l’engin avant de s’évaporer dans la nature désertique. Ou sont ces narcotrafiquants à  l’heure actuelle ? La sous région Ouest Africaine, une plaque tournante La Mauritanie, l’Algérie et le Niger sont des pays frontaliers du Mali au nord et pourraient servir de destination pour ces narcotrafiquants afin d’y évacuer leurs marchandises. La bande sahélo saharienne est connue pour la trafic d’armes, le terrorisme et la drogue, qui viennent ternir l’image du Septentrion Malien. Un trafic qui semble échapper aux autorités Maliennes.