Mohamed Salia Touré : « Pour l’instant, le mouvement Welé Welé ne soutient aucun candidat »

Le 28 mars, le candidat de l’Alliance pour la Démocratie et la Paix (ADP Maliba), Aliou Boubacar Diallo, recevait Mohamed Salia Touré, Président du mouvement Welé Welé, l’Appel. Après cette  rencontre, le PDG de Wassoul’Or affirmait sur son compte Facebook que l’ancien Président du Conseil national des jeunes soutenait sa candidature à l’élection de juillet. Mohamed Salia Touré affirme le contraire à Journal du Mali et explique sa ligne de conduite.

Comment se porte le mouvement Welé Welé?

Welé Welé se porte très bien. Depuis notre lancement, le 21 octobre 2017, nous avons entamé une vaste campagne de sensibilisation et d’implantation de nos comités, à Bamako et à l’intérieur du pays. Nous avons pu couvrir toutes les communes de Bamako et fait le lancement à Sikasso le 17 mars,  le 24 à Mopti et le 31 mars à Kayes, en plus de la région de Ségou. Koulikoro et les cinq régions du nord, où nous avons pu identifier nos points focaux, suivront.

Le candidat de l’ADP Maliba a affirmé  il y a quelques jours que vous souteniez sa candidature à la présidentielle. Qu’en est-il ?

Le mouvement social Welé Wélé est dans une démarche d’implantation, de promotion de la  citoyenneté, en milieu jeune. Nous sommes fermes, mais pas fermés.  Nous parlons avec tous ceux qui parlent d’alternance, car la finalité de notre action est de parvenir à une alternance générationnelle au sommet de l’Etat. Aliou Boubacar Diallo est une personne respectée et respectable. Il parle d’alternance et porte des nouvelles idées pour le Mali. C’est dans ce sens que je l’ai rencontré et que nous avons échangé. Je me suis rendu compte qu’il y avait une convergence parfaite de vision entre nous par rapport au Mali. Nous avons donc décidé de nous  revoir pour approfondir les échanges et voir dans quelle mesure pouvons mettre en place un cadre de collaboration pour nous mener à cette alternance. Mais, pour l’instant, le mouvement Welé Welé ne soutient aucun candidat.

Beaucoup d’observateurs estiment que vous êtes affiliés à Mamadou Igor Diarra…

Nous ne sommes affiliés à personne. C’est vrai qu’il y a des personnalités du monde politique, économique et culturel qui nous ont aidés dans la mise en place de ce mouvement. Alioune Ifra N’diaye, Président d’honneur du mouvement, est une personnalité connue du monde culturel. Quant à Mamadou Igor Diarra, il nous a aidé et soutient les idées du mouvement, comme d’autres personnalités avec qui nous parlons. Il y en a d’autres, dans l’anonymat, qui nous aident. Le jour où nous  déciderons de nous affilier à un courant politique donné, nous le ferons savoir. C’est la convention nationale des Horons qui décidera.

Sur quels principes  allez-vous opérer votre choix ?

Il y a des points sur lesquels nous ne pouvons transiger, car nous pensons que la crise dans laquelle notre pays a été  précipité est due au manque de sérieux et de responsabilité, souvent même collective. Pour en sortir, il faut que nous devenions des Horons responsables, qui respectent la parole donnée. Un autre point est le programme, les recettes proposées pour faire sortir le Mali de la crise. Nous devons garder à l’esprit que le Mali a besoin d’une personnalité politique nouvelle incarnant de nouvelles idées.

On constate de plus en plus d’implication des jeunes en politique. En quoi est-ce une nécessité ?

C’est une très bonne chose. C’est le discours que je tiens quand je vais dans les milieux jeunes. Je leur dis : « investissez le champ politique. Il faut qu’on déprofessionnalise ce secteur dans notre pays, qu’on cesse de penser que la politique est pour des malhonnêtes ou des gens qui ne tiennent pas parole. Parce que, si vous honnête et que vous vous désengagez, si moi qui suis honnête, je me désengage et que d’autres, qui le sont aussi, font de même, la politique restera entre les mains des malhonnêtes ». Sous d’autres cieux, quand on est menteur et qu’on ne respecte pas la chose publique, on ne peut devenir homme politique. L’exemple le plus patent est le cas de François Fillon en France. Il faut donc une nouvelle génération de jeunes, qui n’ait pas honte de faire de la politique, parce qu’il n’y a pas de travail plus noble que de se mettre au service de la communauté. C’est cette révolution citoyenne que nous appelons de nos vœux. Si les jeunes s’intéressent à nous, cela veut dire que  le message est en train d’être entendu.

Création à Blon Ba : Ainsi naquit le « Hôron »

 

 

Le Nouveau Blon Ba ouvre officiellement ses portes ce samedi 30 septembre, avec un nouveau spectacle. En attendant d’être dévoilée au grand public, « Hôron », la dernière création d’Alioune Ifra Ndiaye, sera d’abord présentée aux professionnels. Une occasion de découvrir cette œuvre, qui se veut « politico-socio-artistique ».

« Quand on prend les programmes des états-majors politiques, on se rend compte que ce sont des projets de développement, des projets de gouvernement, mais pas des projets de société. Ce n’est pas étonnant que nous n’ayons pas d’identité ». C’est de ce constat qu’est né le nouveau projet de l’entrepreneur culturel Alioune Ifra Ndiaye, qui le présentera en filage professionnel ce samedi 30 septembre au Blon Ba.  « J’ai donc réfléchi à quel type de Malien nous pourrions rêver. Je l’ai théorisé et appelé le « Hôron », en opposition avec le Banyengo, dont je parle dans un de mes livres. L’objet culturel qui est sorti de cela est ce spectacle, que nous allons bientôt livrer au public », poursuit-il.

« Hôron », spectacle vivant d’une durée d’une heure et vingt minutes, est donc un manifeste, un outil pour faire passer un message aux Maliens. Sur scène, des chanteurs, des danseurs, des musiciens, qui déploient un art à travers lequel le spectateur (re)découvre le contenu de ce qui est devenu un concept qu’il doit se réapproprier : le Hôronya. « Ce concept n’est plus le même qu’au temps de nos parents. Il a évolué. Nous devons trouver notre Hôron moderne ». Ce dernier, à l’heure de la mondialisation, du tout mercantile et des nouvelles technologies, « a les moyens de rester lui-même, avec ses valeurs humaines et sociales, tout en profitant des avancées de son temps ».

« Hôron », c’est aussi une deuxième partie de spectacle sous forme d’animation interactive, avec des supports comme la vidéo. Celle-ci a pour objectif principal de susciter l’échange avec le public. « Car, au final, tout ceci fait partie d’un projet plus vaste. Notre objectif est de pousser les gens à s’engager. Nous allons aller vers eux pour obtenir leur adhésion à ce concept et obtenir qu’un million de Maliens, de Hôronw, s’engagent pour le Mali », continue Alioune Ifra Ndiaye.

Le 30 septembre sera également l’occasion pour le public invité de découvrir le « Nouveau Blon Ba ». L’espace culturel, sis à Baco Djicoroni, en Commune 5 du District de Bamako, est en effet fin prêt pour faire vivre l’art dans tous ses compartiments et sous toutes ses formes.