Mali : Compaoré « reste médiateur » dans la crise, assure IBK

Ibrahim Boubacar Keà¯ta dit « IBK » qui fait une tournée africaine qui l’a déjà  conduit au Tchad et en Côte d’Ivoire, s’est longuement entretenu avec M. Compaoré au palais présidentiel de Ouagadougou. « Je suis ici aujourd’hui en tant que président élu du Mali pour un devoir élémentaire de reconnaissance à  l’endroit d’un frère (…) qui a accepté la lourde responsabilité d’assurer la médiation dans la crise multiforme que notre pays a connue », a affirmé à  la presse M. Keà¯ta, soulignant que les « Maliens dans leur pire cauchemar n’ont jamais pensé à  une telle crise ». M. Compaoré « restera à  mes côtés, il sera reconduit, il n’a même pas le choix », a-t-il dit sur le ton de la plaisanterie. Sous l’égide de M. Compaoré, nommé médiateur par l’Afrique de l’Ouest dans la crise malienne, Bamako et les rebelles touareg ont signé le 18 juin un accord préliminaire qui a permis l’organisation de l’élection présidentielle sur toute l’étendue du territoire malien y compris à  Kidal, ville du nord-est du Mali occupée par les Touareg après l’intervention française qui a chassé les djihadistes de la région. Selon l’accord, ces discussions doivent reprendre entre le nouveau pouvoir et les Touareg « 60 jours » après la formation du nouveau gouvernement pour définir l’avenir du nord Mali, appelé Azawad par les Touareg qui souhaitent son autonomie. Par ailleurs, IBK a catégoriquement exclu l’entrée dans son gouvernement du capitaine Ahmadou Sanogo, auteur du putsch qui a chassé le président Ahmadou Toumani Touré « ATT » du pouvoir en mars 2012 et précipité le Nord du Mali entre les mains des groupes armés touareg alliés à  l’époque des groupes djihadistes et d’Al-Qaà¯da au Magrheb islamique (Aqmi). Sanogo ne sera « pas dans mon gouvernement dans tous les cas », a asséné celui qui est présenté comme un homme à  poigne dans son pays. M. Compaoré, bientôt 26 ans au pouvoir, a affirmé qu’il avait de « bons préjugés » sur le président élu malien et lui a souhaité « bonne arrivée à  ce poste ». © 2013 AFP

Quel avenir politique pour le FDR ?

Parler du FDR dans certains milieux politiques au Mali, C’’est parler de trahison et de corruption et même de la continuation du régime d’ATT. Victimes collatérales du coup d’Etat du 22 mars 2013, les membres du FDR sont perçus aux yeux du citoyen lambda comme des dignitaires de l’ancien régime. Si il est reproché à  Soumaila d’avoir composé avec cette formation, on félicite IBK d’avoir su se garder d’intégrer tout regroupement politique. Du reste, le FDR à  la veille des élections est plusieurs fois monté au créneau pour dénoncer des tentatives de fraude, s’illustrant comme des agitateurs politiques. Et avec la victoire du candidat du RPM, quel sera leur avenir politique désormais ? Seront-ils contraint de tendre vers l’opposition coûte que coûte ? Mais dans leur rang, des divisions sont là . Actualité oblige, la cible du FDR a été, ces derniers jours, l’ex putschiste Amadou Haya Sanogo, contre qui, le front a demandé l’annulation du Grade de Général. Ce qui sonne, aux yeux de certains observateurs, comme un avant-goût de leur rôle de contre pouvoir dans le futur régime. Le FDR résistera t-il aux secousses internes ? Difficile d’y répondre à  l’affirmatif, si on s’en tient aux évolutions dans le camp du FDR après le scrutin présidentiel du 11 août. Et déjà , les signaux d’une division du FDR sont perceptibles. C’est d’abord Dramane Dembélé , le candidat de l’Adema qui contre toute attente, a appelé ses partisans à  voter pour IBK au second tour au détriment du candidat naturel du FDR Soumaila Cissé. Après cela, Iba Ndiaye, premier vice président a lui démissionné du Comité exécutif de l’Adema. On devine les raisons. On reproche surtout au FDR de n’avoir pas su rassemblé les petits signataires autour de Soumaila Cissé, considéré aujourd’hui comme un futur chef de file de l’opposition. Ces principaux soutiens se limitant à  de vieux renards de la classe politique malienne comme Fatoumata Siré Diakité, Amadou Koita, Jeamille Bittar, Tiebilé Dramé ou encore Modibo Sidibé etc. Ceux-ci resteront-ils fidèles à  Soumaila Cissé, l’opposition étant une posture difficile. « Nombreux sont les cadres du FDR à  fuir une opposition éventuelle pour préserver leur intérêt personnel», évoque un militant de la Coalition IBK Mali 2012. Un avis que ne partage pas Moussa Diallo, vice-président du mouvement des jeune de l’URD. « Au lieu de raser les murs, nous devons tendre vers à l’opposition pour sauver notre honneur et dignité ». Dans la perspective des législatives, les deux camps se préparent pour avoir la majorité à  l’Assemblée nationale. Le FDR aurait plutôt intérêt à  rester souder pour animer une opposition forte ou périr dans la division interne…

IBK à Abidjan ce vendredi

Autant dire qu’IBK s’est déjà  mis dans le rôle. Ce fut une semaine riche pour le nouveau Président élu du Mali, qui rend visite à  certains « pairs » africains. Certainement pour leur exprimer toute sa reconnaissance dans la gestion de la crise malienne, mais aussi sans doute, pour les convier personnellement et de vive voix à  son investiture officielle prévue pour le 4 septembre et pour les Chefs d’Etat, le 19 septembre. Le Tchad, il faut le rappeler a joué un rôle majeur dans la libération du Mali, et notamment a participé aux côtés des français, dans la bataille des Ifoghas( Nord Mali) pour en déloger les islamistes les plus radicaux. Idriss Déby a donc eu l’honneur de la visite d’IBK, alors qu’il se trouvait en vacances à  Iriba, une localité de l’Est Tchadien. En milieu de semaine, Ibrahim Boubacar Keita, dont l’agenda on le devine, s’annonce chargé, se serait aussi rendu à  Franceville au Gabon, sur la tombe de Feu Omar Bongo un ancien compagnon dont les conseils lui auront sans doute été utiles dans le cheminement politique. Omar Bongo Ondimba ne disait-il pas qu’on n’organise jamais une élection pour la perdre ? Ouattara, artisan de la paix au Mali Et ce vendredi, direction Abidjan, la capitale économique de Côte d’Ivoire pour rencontrer Alassane Dramane Ouattara, un chef d’Etat dont le rôle dans la crise malienne a été majeur. Désigné dès l’éclatement du Coup d’Etat, l’une des premières réunions de crise avait eu lieu à  Abidjan. En Mai dernier, les deux hommes s’étaient rencontrés à  Abidjan pour évoquer la crise malienne. Le Chef de l’Etat ivoirien avait alors tenu à  réaffirmer sa disponibilité à  accompagner le peuple malien et renouvelé son engagement personnel et celui de la CEDEAO à  Âœuvrer pour le retour de la paix et de la stabilité au Mali. Il avait aussi souhaité que l’élection présidentielle de juillet 2013 puisse consacrer la stabilisation politique et institutionnelle du Mali. C’est chose faite ! Eminent le rôle qu’aura joué Ouattara dans la crise malienne, même si Blaise Compaoré sera désigné plus tard médiateur de la CEDEAO. On affirme encore que c’est Ouattara, qui a fait pression sur Dioncounda Traoré pour le déclenchement de l’opération Serval en Janvier 2013. C’est à  ce même homme que Django Cissoko, l’actuel Premier ministre de transition, a rendu une visite il y a peu, pour prendre conseil et dispenser des remerciements. Dans la sous région, Alassane Ouattara, un président émergé d’une crise post-électorale n’ignore pas à  quel point la fonction présidentielle peut être difficile. Alors ses conseils seront sans doute précieux pour IBK, qui il faut le rappeler, a eu pour camarade, un certain Laurent Gbagbo dans leurs années de militantisme politique.. Après Abidjan, IBK est attendu samedi à  Ouagadougou au Burkina Faso pour rencontrer le président Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne.

Dernier Conseil des ministres de la Transition : Sur un air d’au revoir…

L’équipe de transition que dirige Dioncounda Traoré, tient ce mercredi son dernier Conseil des Ministres, une réunion qui aura des allures nostalgiques pour certains. A l’heure o๠les tractations pour la formation du gouvernement s’accélèrent et à  quelques jours de l’investiture d’IBK, les membres de l’équipe actuelle discutent de leurs dernières prérogatives, d’autres pensent sans doute à  leur avenir politique. La sortie, lundi du ministre de l’économie et des finances Abdel Karim Konaté? visait elle à  nettoyer les écuries avant le grand départ et sur plusieurs dossiers sensibles comme les achats de véhicules par l’Etat pour l’armée et la Primature et qui avait l’objet de questions par le Groupe de Suivi budgétaire(GSB). D’après une source au ministère des finances, plusieurs dossiers cruciaux seront transmis à  la nouvelle équipe : « La rénovation du Palais présidentiel pour laquelle une requête a été introduite auprès des partenaires chinois. La question des avantages et émoluments des anciens premiers ministres devrait être fixée par les entrants. Tout comme le chronogramme des législatives à  venir « . Précisons que le ministre Sinko Coulibaly avait mentionné, ou plutôt dirons nous proposé, la date du 27 octobre 2013 pour le Premier tour des législatives. Conscient sans doute de ne pouvoir tout faire et surtout disposant de peu de temps, le dossier sera finalement transmis à  la nouvelle primature. L’avenir du Comité de réformes et de suivi de l’armée… Autre dossier clé : la réforme de l’armée, l’installation d’une fibre optique pour optimiser les communications et la proposition de dissolution du Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité, présidé par le Général Amadou Haya Sanogo. Avec ses nouvelles prérogatives de Général, l’avenir du Comité devrait incomber au nouveau président. Le capitaine lui même l’a signifié. « Je me plierai aux ordres du Chef suprême des armées ». Autant dire qu’IBK devra faire montre d’autorité en la matière et montrer qui est le vrai chef. Ainsi délesté de tous ces dossiers sensibles, le conseil des ministres du jour devrait avoir des airs de banquet d’adieu pour ceux qui durant un an, ont composé avec la transition. Une année pas facile s’il en fut et ponctuée d’évènements majeurs comme l’opération serval, les nominations des ex membres de la junte etc. Ainsi le président par intérim devrait présider cette réunion avec tout la sérénité qui lui sied désormais.

Edito : Quand la transition tire à sa fin…

Elle aura pu paraà®tre longue mais la transition malienne a sans doute été l’une des plus courtes comparée aux transitions guinéennes et nigériennes. Des schémas presque similaires, un coup d’Etat qui renverse le régime sortant, une période transitoire qui prépare des élections destinées à  asseoir la légitimité d’un nouveau président. Au Mali, on l’avoue, on n’aura jamais connu cela. L’occupation du nord pendant près de 8 mois aura mis à  mal une transition jugée inefficace dès le départ avec la feuille de route qui tardait à  se concrétiser. Puis la destruction des mausolées de Tombouctou et l’application d’une charia rigide qui en aura vu tomber des mains au Nord. A Bamako, on tremblait de savoir qu’à  quelques kilomètres de ce Nord, des islamistes du Mujao ou d’Ansardine faisait régner la terreur parmi les populations de Gao, Kidal et Tombouctou. Des islamistes aujourd’hui évaporés dans la nature et dont certains menacent de resurgir à  Gao… Et de la mise en place du Premier Ministre de pleins pouvoirs, en vertu des dispositions de l’Accord Cadre au déclenchement de l’Opération Serval, le magistère de Dioncounda Traoré agressé un 21 Mai 2012 aura été plein de rebondissement. Ponstuée de manifestations en tous genres, d’incursions répétées de l’ex junte dans les affaires courantes, sans oublier la guerre fratricide entre les bérets rouges et verts. Il aura fallu voir la démission forcée de Cheick Modibo Diarra et l’arrivée le 11 décembre 2012 de Django Cissoko pour amorcer les choses et opérer le déclenchement de l’opération Serval le 11 janvier 2013. En 16 mois, le Mali a traversé des évènements comme jamais dans son histoire et depuis les indépendances. Les élections du 28 juillet 2013 ont mis un terme à  une période d’instabilité institutionnelle trop longue et qui avait freiné les bailleurs internationaux, augurant une nouvelle ère pleine de défis et dont les Maliens attendent beaucoup désormais et particulièrement du premier chef de la nation.

Gouvernement : IBK peut-il compter sur la diaspora ?

Nouvelle rumeur : Django Sissoko, l’actuel Premier ministre malien de transition, pourrait faire l’affaire d’ici les législatives, et fort de sa majorité, IBK nommerait ensuite son Homme…Pour revenir dans le vrai, les noms de Soumeylou Boubèye Maiga(ASMA) et de Tiéman Hubert Coulibaly, l’actuel ministre des Affaires étrangères continuent d’être cités pour la primature. Nancoma Keita, un homme du sérail RPM, Bocary Téréta, Secrétaire Général du parti ou encore le très charismatique, patron de l’ONUSIDA, Michel Sidibé. Mais ce dernier peut-il quitter un poste aussi stratégique que Directeur de l’ONU-Sida pour se mêler de politique ? Il avait été un moment pressenti pour être Premier Ministre de transition, avant la nomination du scientifique Cheick Modibo Diarra. La formation du futur gouvernement fait véritablement débat dans les milieux politiques et les grins de la capitale. Le défi pour IBK sera de composer un savant mélange de cadres compétents, tirés de sa propre formation politique, des autres familles politiques ou encore de la diaspora. La diaspora : un vivier de cadres compétents Il est tout à  fait plausible que le Président IBK puise largement dans la diaspora malienne, pour former son équipe dirigeante, ayant lui même été un cadre de l’extérieur. Pour rappel, il a travaillé au FED, le fonds européen de développement dans les années 80 et même été ambassadeur en Côte d’Ivoire sous Alpha Oumar Konaré, avant d’occuper les fonctions de ministre et de Premier ministre au Mali. Il pourrait donc privilégier ce profil au détriment de certains cadres de l’intérieur.  » Notre pays a aujourd’hui besoin de cadres compétents et il faut changer les mentalités, voilà  le vrai défi d’IBK », affirme Mme Sylla, directrice d’un magazine féminin. De nombreux maliens s’illustrent aujourd’hui dans les organismes internationaux. Tout récemment, Modibo Ibrahim Touré, l’ancien ministre des postes et nouvelles technologies s’est vu confier à  l’ONU, la Direction adjointe des pays des Grands Lacs, par Ban ki Moon. Un autre, comme Hamadoun Touré, officiait lui à  l’ONUCI en Côte d’Ivoire avant son entrée au gouvernement de transition. Une expérience qui s’est révélée courte pour l’homme qui aurait retrouvé son poste. Un profil comme Habib Ouane, cadre de la CNUCED et proche d’IBK pourrait aussi faire l’affaire. Ce dernier a été ministre de l’énergie et de l’eau, sous ATT avant le coup d’Etat :  » La fonction n’était pas facile. Lorsqu’on vient des institutions, il est laborieux de composer avec l’état d’esprit local, mais la tâche est intéressante », confie le fonctionnaire international qui déplore cependant le côté griotique de la politique. Trouver le bon équilibre Pour sa première déclaration, IBK a voulu lancer un message clair au sérail politique :  » Il n’y aura pas de partage du gâteau et ne seront nommés que sur compétence et mérite, ceux qui devront l’être.. ». Une déclaration qui si elle a fait mouche, devra s’appliquer dans la pratique.  » Il faut malheureusement constater qu’au Mali, on a nommé les ministres, administrateurs civils et directeurs des structures étatiques par affinités politiques et reconnaissance ces dernières années, ce qui a installé un sytème de gouvernance difficile à  changer en un tour de main », précise ce chargé de Communication d’un ministère de la place. La politique étant malgré tout une affaire d’alliances, IBK devra composer avec la classe politique locale. Et il ne fera pas que des heureux. Ni des mécontents. Sa forte personnalité devra aussi s’imposer face aux religieux et aux militaires.  » Pour l’heure, IBK, ne touchera pas à  ces derniers. D’une certaine façon, il leur doit sa victoire et ne va pas se hasarder à  soulever une tension « , commente ce policier. Exit donc les hommes en uniformes qui ont intégré la transition ? Beaucoup d’entre eux ont été nommés Général et d’après une source, certains viseraient des postes dans le futur gouvernement, tout comme les religieux qui voudraient plus qu’un simple ministère du culte et des affaires religieuses. Pour Kankélentigui, un mélange de sagesse et d’autorité sera la clé pour former une équipe de choc. Les défis de l’heure sont de taille. Et comme l’a martelé le Président élu lors d’un de ses discours de campagne, « Tolérance Zéro » !

IBK lors de sa première déclaration :  » Il n’y aura pas de partage du gâteau »

Après la confirmation de sa brillante victoire au scrutin du 11 août dernier par la Cour constitutionnelle, le nouveau président élu de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéà¯ta a fait hier mercredi sa première déclaration. Pour une première, IBK s’est voulu plutôt sobre et court, loin d’un discours grandiloquent et académique. Il a en effet consacré son adresse aux remerciements aux Maliens et Maliennes qui ont porté leur confiance en lui à  travers un quasi plébiscite. Non sans rendre grâce à  Dieu qui a permis cette victoire après les échecs de 2002 et 2007. Pour demeurer fidèle au qualificatif de Kankéléntigui (homme de parole en Bambara) dont on l’affuble, le patron du Rassemblement pour le Mali (RPM) a promis de répondre aux aspirations profondes du Mali qui, s’il plaà®t à  Dieu, ne revivra plus l’humiliation subie. Et le nouveau locataire de préciser sans ambages qu’il sera le président de tous les Maliens et dont le souci premier sera la renonciation de tous les fils du pays.  » Toute vérité est bonne à  dire » Dans son intervention en langue nationale Bamanakan, le nouveau président a adopté un ton détenu et teinté d’humour. Ce qui ne l’a pas empêché d’asséner certaines vérités. C’’est ainsi le troisième président du Mali démocratique a rappelé qu’il ne va diriger le pays en tenant compte du faciès de telle ou telle personne. Seul le mérite et la compétence seront pris en compte pour l’intérêt et le développement du Mali. IBK a exclu, dans un ton ferme et presque péremptoire, toute idée de partage de gâteau à  la tête de l’Etat. Un message on ne peut plus clair, adressé aux opportunistes et arrivistes de tous acabits qui ont déjà  commencé a graviter autour de l’homme de Sébénicoro. Sans tomber dans des déductions hâtives, on peut en inférer que IBK se pose déjà  comme l’homme de la rupture et balise le chemin du changement tant attendu par les millions de Maliens. Qui a dit que IBK n’était pas la solution ?

IBK : « Cette victoire, je vous la dois ! « 

En prélude, le Président Keita a remercié le peuple Malien, les partis politiques et ses alliés de l’avoir porté à  la victoire. « Je remercie tous ceux qui m’ont porté pendant toutes ces années dans les moments heureux comme dans les moments de peine », a déclaré un IBK visiblement heureux d’être arrivéà  la magistrature suprême. Le Salut Républicain a ensuite été adressé à  Soumaila Cissé, perdant de l’élection présidentielle : « Je serai le président de tous les MALIENS » a poursuivi le Président. IBK n’a pas non plus oublié la communauté internationale qui a permis et aidé le bon déroulement du processus électoral en garantissant la transparence et la crédibilité du scrutin ». Surtout, IBK conscient de cristalliser l’élan d’espoir et les attentes de ses concitoyens, s’engage à  servir le Mali avec dévouement et exemplarité. Premier devoir, a affirmé le Président, dès après l’investiture sera :  » d’œuvrer au Rassemblement de tous les Maliens et les Maliennes ».  » Autour des idéaux de paix et de tolérance, et de rassemblement ». Autre déclaration forte la réconciliation : « Cette réconciliation est nécessaire pour faire face aux aspirations légitimes de notre peuple »… Reconstruction d’un état de droit, redressement de l’armée et de l’école, lutte contre la corruption, développement économique et social de notre pays. « Refondation nationale, ère nouvelle, promesses et défis, d’un Mali qui retrouvera toute sa place dans le concert des Nations, un Mali souverain et respecté qui retrouvera toute sa place au dehors comme au dedans », a conclu IBK.

C’est parti pour le chronogramme présidentiel

D’abord l’investiture ou prestation de serment prévue le 4 septembre. En effet, deux semaines après la proclamation des résultats définitifs du 2è tour par la Cour constitutionnelle, et selon le délai constitutionnel, a lieu l’investiture du président élu. A 00h00, le 4 septembre, IBK revêtira donc les habits de nouveau président de la République, et pourra commencer à  gouverner un pays qui sort d’une crise. Un évènement majeur attendu et o๠défilera toute la République. L’investiture marque un nouveau départ pour chaque président, un peu comme le 8 juin d’ATT, le 4 septembre deviendra la date référence pour Ibrahim Boubacar Keita. Va t-il sacrifier comme son prédécesseur à  la traditionnelle conférence de presse ? La question mérite d’être posée au Président élu qui dans sa déclaration du 21 Août, a parlé de réconciliation nationale comme priorité de sa gouvernance, en refondant l’Etat et posant les jalons d’une nouvelle souveraineté pour le pays. 22 septembre, la liberté retrouvée. La fête nationale, elle devrait être placée sous le signe de la libération du Mali et la France être l’invitée d’honneur en reconnaissance de l’opération Serval déclenchée dans notre pays le 11 janvier 2013. Par ailleurs, on affirme que l’évènement pourrait réunir de grandes personnalités et anciens présidents pour marquer le sceau de la réconciliation. Dioncounda Traoré, Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, et peut-être Amadou Haya Sanogo devraient être réunis avec le président ivesti IBK. Avec la présence des grandes familles fondatrices de Bamako. Un évènement à  confirmer. Fixer la date des législatives Après l’installation dans le fauteuil présidentiel et la nomination des membres du gouvernement fortement attendue par l’opinion nationale, le président IBK aura dans le viseur les élections législatives pour asseoir sa majorité à  l’Assemblée nationale et engager les grands chantiers qui lui incombent. En premier, la date doit être fixée et par le gouvernement. Une réunion doit mettre d’accord le gouvernement et les partis politiques pour discuter de la question. Ces élections législatives devraient ainsi se tenir en octobre-novembre.

IBK et le défi du renouveau démocratique

C’’est ce matin à  11 heures précises que la Cour constitutionnelle a donné les résultats définitifs du scrutin de 11 août dernier remporté par Ibrahim Boubacar Kéita avec 77,62% des suffrages face à  son challenger Soumaà¯la Cisssé, 22,38%. l’audience de ce matin visait à  confirmer la victoire électorale du candidat du Rassemblement pour le Mali(RPM) après la décision de Soumaà¯la Cissé de n’introduire aucune requête auprès de la Cour constitutionnelle. Au moment ou l’ancien premier ministre s’apprête à  occuper la très convoitée chaise présidentielle, le chemin de la colline du pouvoir est jonché de défis immenses . Les douze travaux d’Hercule Les attentes des Maliens sont d’autant plus grandes que l’arrivée du Kankélentigui (homme de parole) est perçue comme la solution aux maux dont a souffert le pays ces dix dernières années. Des maux dont l’origine, selon la vox populi, sont la résultante de l’effritement de l’autorité de l’Etat dont le seul restaurateur désigné est IBK. Il a en administré la preuve par le passé. Pour les Maliens, il est comme Hercule qui doit nettoyer les écuries maliennes. Le mal qui a surtout gangréné le corps démocratique malien est sans aucun doute le consensus inauguré par l’ancien président ATT. Le consensus qui est dans son essence antinomique à  la démocratie. Une opposition aphone rivalisait avec une société civile pusillanime dans l’art de décrocher des strapontins. Les partis politiques dans leur écrasante majorité ont préféré surfer sur la vague du suivisme pour ne pas être sevré des avantages du pouvoir. La nouvelle trouvaille a longtemps donné le change tant au plan national qu’à  l’extérieur à  telle enseigne que le Mali était cité à  tout bout champ comme la vitrine démocratique au sud du Sahara. ‘’Supercherie politique! », selon un observateur de la scène politique malienne et qui a, in fine, montré ses limites avec le résultat qu’on connaà®t. Fin de la  » jachère démocratique » Le Mali d’ATT avait ainsi fini de réunir les ingrédients de la jachère démocratique, après les dix ans de labour démocratique sous Alpha Oumar Konaré. Cette pratique qui consiste en agriculture à  laisser un terrain se reposer pendant quelques temps pour se fortifier. C’’est du moins ce qu’on espère pour la démocratie malienne qui, dit-on, va retrouver son tempo réel avec le nouveau locataire de Koulouba. Son charisme, son expérience et sa fermeté sont autant de préjugés favorables qui plaident en sa faveur. Pour y arriver, il doit cependant rompre avec les méthodes d’ATT qui se résumaient à  plaire à  tout le monde et à  réunir tous les acteurs politiques sur fond de corruption et de permissivité occasionnant ainsi une sclérose démocratique au détriment du développement du pays. IBK doit éviter le piège de ces hommes politiques qui se comportent comme de véritables girouettes sans conviction et qui n’apportent aucune valeur ajoutée à  l’exercice du pouvoir. En revanche, il devra essayer d’être en phase avec les masses populaires qui l’ont porté au sommet de l’Etat et dont le bonheur, a-t-il promis, sera assuré sous son magistère.

Mali : vers une nouvelle gouvernance présidentielle ?

L’époque est chère et courte, celle du positionnement pour entrer dans le gouvernement. Il faut faire vite ! On imagine ceux qui font parvenir des messages au Président ou encore ceux qui avaient disparu, réapparaà®tre dans la messagerie du « Kankelentigui ». Sauf qu’elle doit être bien pleine voire désactivée. Attention, ne devient pas chef d’Etat qui veut en cette République griotique. Et les messages de félicitation continuent. On dit que le président consulte, cherche, écoute, murit sa réflexion avec sagesse. Il est en tout cas avéré que la tâche s’annonce difficile pour IBK qui cristallise beaucoup d’espoir. O๠commence la nouvelle gouvernance ?  » Dans la manière de gérer l’administration, répond un consultant politique.  » Le président devra non seulement incarner l’autorité d’Etat mais aussi changer toute la gouvernance d’Etat et les vieilles pratiques démocratiques ». Pour Yaya Traoré, membre de la diaspora : « si IBK succombe à  la forte volonté des maliens d’avoir un gouvernement de jeunes visages, il lui faudra impérativement de bons conseillers politiques, directeurs de cabinet, chefs de cabinet ou secrétaires généraux expérimentés à  la présidence ». Fini le laxisme au sommet de l’Etat ? Ce laxisme, dont on a tant parlé sous ATT n’était-il pas une autre façon de gouverner ? Avec IBK, qu’est-ce qui va changer ?  » La fonction de chef d’Etat est à  réincarner, à  réinventer même… ATT avait en son temps désacralisé la fonction, en se rendant dans toutes sortes de cérémonies o๠ses ministres pouvaient très bien se rendre », commente ce journaliste. Fini le temps des poses de première à  tout va ou des cérémonies de lavage de main au savon avec les enfants ? Il est certain qu’avec IBK, les choses seront beaucoup plus recadrées :  » Nous sortons d’une crise et le pays doit se reconstruire. Il est impensable de tomber dans un folklore quotidien. Les Maliens eux-mêmes ne veulent plus de cela ! », comment ce diplomate en poste à  Bamako. « IBK devra aussi s’affranchir de la tutelle des militaires et des religieux au risque de mécontenter le peuple », s’inquiète cet enseignant. Alors, que devra être la présidence d’IBK ? Le secret autour des consultations pour nommer le gouvernement donne déjà  le ton. Plus de supputations, ni de rumeurs, IBK n’aurait rien promis à  personne et le moment venu, la liste tant attendue sera rendue publique, à  l’attention de tous et des médias… A la cour constitutionnelle de proclamer désormais !

Iba Ndiaye quitte le comité exécutif de l’Adema…

Le président de l’Adéma/PASJ par intérim, Ibrahima Ndiaye dit Iba a officiellement démissionné de son poste. Dans une correspondance adressée au président du parti, Pr. Dioncounda Traoré, Iba Ndiaye dit avoir démissionné du Comité exécutif du parti pour des raisons que tout le monde connait, mais la lettre ne dit pas qu’il démissionne des structures du parti. La correspondance a été envoyée à  Dioncounda, président de l’Adema et a fait l’objet d’une réunion du Comité exécutif (CE). Selon le chargé de communication de l’Adéma, Cheick Mamoutou Thiam, joint pat Malijet.com, l’auteur de la correspondance ne dit pas qu’il démissionne de toutes les structures du parti. Il s’est contenté de démissionner du Comité exécutif. Ibrahima Ndiaye aurait motivé sa démission pour des raisons que tout le monde connait. Si l’intéressé lui-même n’évoque pas lesdites raisons, on peut deviner facilement qu’il s’agit bien des malentendus survenus au sein de l’Adéma par rapport à  la présidentielle. D’abord le président du parti par intérim qu’il était, Iba N’diaye n’a pas digéré le fait que le choix du parti pour défendre ses couleurs à  cette présidentielle ne se soit pas porté sur sa personne. Il n’est d’ailleurs pas le seul dans cette situation et certains comme Soumeylou Boubèye Maà¯ga et Sékou Diakité ont même démissionné depuis Ensuite, il y a eu cette divergence autour du choix du candidat au second de la présidentielle. Membre du FDR, la direction de l’Adéma appelait à  voter pour le candidat de ce regroupement au second tour, Soumaà¯la Cissé, alors que le candidat du parti, Dramane Dembélé appelait à  voter pour Ibrahim Boubacar Kéà®ta, le candidat du RPM. Iba N’diaye n’aurait pas digéré toutes ces défiances à  son égard. Il a donc tiré tous les enseignements en démissionnant purement et simplement du Comité exécutif. La question que l’on se pose est de savoir ce que l’homme va faire maintenant. Donc statutairement, C’’est le Pr. Tiémoko Sangaré, 3e vice-président qui prendra désormais les choses en main. Iba N’diaye, qui était également 1er vice-président, et Sékou Diakité, 2e vice-président, ayant tous démissionné, C’’est Tiémoko Sangaré qui va s’occuper du parti en attendant la fin de la présidence intérimaire de Dioncounda à  la tête du pays.

IBK…dans la peau d’un président pas ordinaire…

Il faut dire qu’Ibrahim Boubacar, notre nouveau président, a du pain sur la planche. A l’heure o๠il consulte pour former son gouvernement et reçoit également de nombreux diplomates à  son domicile de Sébénicoro, les supputations enflent quant à  la nomination du PM, la deuxième personnalité du pouvoir. Soumeylou Boubèye Maiga ? Ancien ministre et chef des services de renseignements, fin connaisseur du champ politique malien. « Non, ils se connaissent depuis trop longtemps et même s’il l’a rallié, rien n’est certain », confie un proche d’IBK. Tiéman Hubert Coulibaly ? L’actuel ministre des Affaires étrangères, leader de l’UDD, ancien du FDR et qui a haut et fort affiché son soutien pour IBK, à  la veille des élections :  » Il est compétent, fringant, bon orateur », de là  avoir une carrure de PM, dans le contexte difficile que nous vivons, je ne suis pas certain qu’il soit nommé », précise cet éditorialiste, proche du gouvernement de transition. Du reste, il se murmure, qu’IBK contre toute attente, et elles sont immenses devant sa résidence, pourrait nommer une personnalité de l’extérieur comme Premier Ministre, ce qui ferait grincer les vieux cadres du RPM, lâche une source. Après, la République bananière de Kati et la République hôtelière du Salam, place à  la Cour royale de Sébénicoro… « Voilà  un premier caillou dans la chaussure du président », juge ce consultant et observateur politique. « IBK va forcément décevoir beaucoup de politiques qui l’ont rallié et attendent leur part du gâteau ». Autre solution, affirment certains , « Le président, malin comme le lièvre, va nommer un gouvernement consensuel et dans trois mois, les dribbler et les faire sauter pour placer ses vrais gars ! » Propos de grin ! Une hypothèse qui fait enrager les détracteurs de l’ère ATT : « On ne veut plus du consensus de l’ancien régime. Si IBK tombe dans cette logique, alors, pourquoi l’a t-on élu », s’indigne Mariam Kamissoko, étudiante. Côté RPM, rien ne filtre des consultations, mais le vieux briscard politique qu’est IBK a plus d’un tour dans son sac et pourrait surprendre… ou bien décevoir tous ceux qui attendent de lui « le vrai changement » ! Du reste, le président doit étirer ses oreilles à  droite comme à  gauche pour écouter les doléances et conseils de son staff. Il faudra attendre la nomination du gouvernement et avant cela l’investiture, o๠c’est sûr, toute la République défilera, aux couleurs du grand Maliba. D’ici là , prenons notre mal en patience…

Des rappeurs maliens lancent un message au nouveau président IBK

A Bamako, un groupe de rappeurs appelé « Les frères de la rue » n’ont pas attendu que le nouveau président du Mali, élu jeudi 15 août, Ibrahim Boubacar Keà¯ta dit « IBK », prenne ses fonctions. Ces chanteurs, qui se veulent les porte-parole des jeunes Maliens, adressent dans leurs chansons un message clair à  IBK. « On te confie quelque chose de grand, à  toi le Président ! On te confie notre grand Mali, » disent les paroles, le mot « confier » signifiant également « mettre en garde » en bambara. « Président, les jeunes veulent du travail ! Femmes ou hommes, on veut tous des écoles ! Tous les jeunes Maliens se sont unis pour t’élire ! » Derrière leurs revendications, un constat : « la plus grande partie de la population du Mali, C’’est des pauvres, » explique le chanteur du groupe à  l’envoyé spécial de FRANCE 24, Roméo Langlois, précisant que les tensions avec le Nord sont à  l’origine de la crise dans le pays. l’engagement politique de ces artistes se veut l’écho d’une sensibilisation plus générale de la population. « Tous les Maliens veulent le changement. On attend la paix, la réconciliation, l’emploi, » détaille-t-il. « Avant, les jeunes ne s’intéressaient pas trop à  la politique mais cette année, nous nous sommes engagés, » explique un autre membre du groupe.

Résultats provisoires : nette victoire pour IBK

77,61%. Un chiffre clair et sans contestation possible. Ibrahim Boubacar Keita l’emporte largement face à  Soumaila Cissé qui obtient 22,39% des suffrages exprimés à  l’issue du 2è tour du 11 Août. C’est désormais la fin d’un long processus électoral pour doter le pays d’un président légitimement élu. Avec 6.829.696 électeurs inscrits et un taux de participation de 45,78%, les Maliens ont fait montre d’une mobilisation significative, même si le taux baisse par rapport au premier tour, en raison du facteur temps qui a émaillé le 2è tour, dimanche 11 Août. Du reste, Moussa Sinko Coulibaly, le ministre de l’Administration territoriale a salué l’ensemble des acteurs du processus électoral et les nombreux partenaires internationaux et ambassades qui ont appuyé le processus. Il n’a pas manqué de féliciter les observateurs nationaux et internationaux qui ont jugé de la transparence d’un scrutin sans incidents majeurs. Pour le 2è tour, le nombre de bulletins nuls (92.920) a chuté comparativement aux 400.000 du premier tour, ce qui selon un membre du Réseau APEM, est de nature à  prouver la grande mobilisation citoyenne. Mais ces bulletins nuls avaient fait l’objet de polémique pour le premier tour. Le camp de Soumaila Cissé avait parlé de fraudes et dysfonctionnements, tandis que celui d’IBK avait clamé que ces bulletins nuls avaient joué sur les résultats et empêché la victoire au Premier, puisqu’ils représentaient environ 11% des suffrages. Le pourcentage qui a manqué à  IBK pour l’emporter en  » takokélen ». Désormais, la contestation n’est plus possible. Le candidat de l’URD a précisé qu’il n’introduirait aucune requête à  la Cour constitutionnelle et accepterait les résultats proclamés. Soumaila Cissé qui s’est montré fair play et bon perdant, a même rendu visite au Président IBK pour le féliciter avant même la proclamation des résultats ce jeudi. Pour le moment, aucun commentaire nous es parvenu des deux camps. Le candidat IBK devrait animer un point de presse à  l’issue de la proclamation de ces résultats. Réactions de militants du RPM Mme Diop Aida Koné : « C’’est un sentiment de joie, de bonheur qui m’anime. Et Comme le président IBK a toujours soutenu les femmes, je souhaite qu’il continue à  le faire durant son mandat. » Mme Konaté Aminata: « Dieu merci, nous sommes très heureuses de ces résultats. Il n’y a eu aucun problème et l’élection s’est passée dans la transparence. Nous devons tout faire pour aider le président IBK surtout nous les femmes et prions que Dieu l’aide à  bien faire son mandat. Ousmane Fomba, membre de la commission électorale centrale du RPM: « Je suis très ravi de ces résultats proclamés par le ministre de l’administration territoriale. Ces résultats sont les mêmes que nous avons au niveau de notre commission de centralisation. Nous disons bravo à  l’ensemble des Maliens pour la confiance qu’ils ont eu au candidat IBK. L’attente est énorme, la tâche est lourde et nous avons besoin de la Baraka de tout le peuple malien pour l’accompagner. »

Résultats provisoires du 2è tour : IBK obtient 77,61% des voix

A l’issue de la proclamation des résultats, le nouveau général promu Moussa Sinko Coulibaly, a longuement remercié tous les acteurs impliqués dans le processus électoral avant de proclamer les résultats provisoires du 2è tour qui se présentent comme suit : Nombre d’inscrits : 6.829.696 électeurs Nombre de votants : 3.126.521 Bulletins nuls : 92.920 Suffrages exprimés : 3.033.601 Taux de participation : 45,78% Voix obtenues par candidat et pourcentages Ibrahim Boubacar Keita : 2.354.693 voix soit 77,61 % Soumaila Cissé : 679.258 voix soit 22,39%

IBK : un long chemin vers la conquête du pouvoir…

D’emblée, Ibrahim Boubacar Keita renvoie à  l’autorité. Il aura connu tous les grands postes de l’administration. Ministre, Premier ministre et Président de l’Assemblée nationale, sous la férule d’Alpha Oumar Konaré. Son élection à  la tête du Mali est le couronnement d’un long parcours politique débuté dans les années 90. Né à  Koutiala le 29 janvier 1945, IBK qui a fêté ses 68 ans en début d’année est un animal politique incontestable. Il fait des études de Sciences politiques, d’histoire et de relations internationales en France, en passant par les grandes universités françaises comme la Sorbonne, ce qui fait de lui un latiniste convaincu et amateur de belles lettres. On lui connaà®t l’expressions favorite « Dura lex sed lex  » et qui fait déjà  légion dans les grins de la capitale. « C’est un homme attachant et plein de conviction », affirme un proche, membre de son staff de campagne. « IBK, c’est un bon vivant, un homme plein d’humour. Il est aussi capable de tacler ses adversaires verbalement mais il est sans rancune », précise un ancien ministre, qui a ses habitudes à  son domicile de Sébénicoro. Mais, l’homme qui cristallise les espoirs des Maliens incarne avant tout l’autorité d’Etat et pour qui l’honneur du Mali passe avant tout, thème phare de sa campagne. Membre de l’internationale socialiste, c’est aussi un homme de réseaux qui a des amitiés en France et ailleurs en Afrique. Il fut proche de feu Oumar Bongo ou encore du Président déchu Laurent Gbagbo. On le dit également ami de Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères. IBK, le candidat de la France ? La question a fait débat pendant toute la campagne électorale. Vie politique Après ses études dans les années 80, Ibrahim Boubacar Keita, devient Conseiller du Fonds européen de développement (FED). C’est véritablement en 1990 qu’il entre dans la vie politique en devenant proche de l’ancien président Alpha Oumar Konaré. Après la chute du régime de Moussa Traoré, ce dernier en fait son Directeur adjoint de campagne et le nommera Ambassadeur en Côte d’Ivoire. En 1993, IBK entre au gouvernement comme ministre des Affaires étrangères. Sa carrière politique est lancée. Elle ira crescendo puisqu’ Alpha dès le 4 février 1994 le propulse Premier ministre. A cette époque, la crise de l’école fait rage et les grèves syndicales se multiplient, une recrudescence de l’insécurité est perceptible dans tout le pays et plus particulièrement dans le nord. « La restauration de l’autorité de l’Etat, déclarait-il, était un préalable à  la réalisation de l’Etat de droit et nul n’est et ne sera au-dessus de la loi », déclarait-il à  l’époque. IBK sera reconduit au poste de Premier ministre en février 1997 et traversera la grave crise qui a secoué le pays lors des élections présidentielle et législatives de 1998. Il démissionnera de son poste de Premier ministre le 13 février 2000, tout en gardant la présidence du Comité exécutif du parti au pouvoir, l’Adéma-PASJ (Alliance pour la démocratie au Mali– Parti Africain pour la Solidarité et la Justice). IBK pense que son avenir est tout tracé. Il se considère comme le candidat naturel de l’Adema et « dauphin » du président Alpha Konaré. C’était mal connaà®tre les ambitions des uns et des autres… Et notamment d’un certain Soumaila Cissé, lui aussi aspirant à  la magistrature suprême. De l’Adema au RPM Ibrahim Boubacar Keita a, comme la plupart des hommes politiques maliens, commencé sa carrière politique dans des associations démocratiques. Aussi, c’est tout naturellement que lors du premier congrès constitutif de l’Adema, les 25 et 26 mai 1991, il est élu Secrétaire aux relations africaines et internationales du parti. Puis il monte en grade. Au premier congrès ordinaire de l’Adema, en septembre 1994, il est élu président du Comité exécutif, en somme le « président » du parti. Il est réélu à  ce poste au congrès d’octobre 1999. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour IBK. Mais il a pris des coups lors de la crise politique de 1998. S’il veut être président de la République, il lui faut se mettre au vert, prendre ses distances avec les affaires courantes. Aussi démissionne-t-il de son poste de Premier ministre en février 2000. IBK, candidat naturel de l’Adema à  la présidentielle de 2002 ? Ses camarades ne l’entendent pas ainsi. Un courant dit de « rénovateurs » voit le jour au sein de l’Adema, guidé en sous-main par d’autres prétendants à  la présidence de la République dont trois ministres, Ousmane Sy (Administration territoriale), Soumeylou Boubeye Maà¯ga (Défense) et Soumaà¯la Cissé (Equipement). Tous trois avaient été écartés de la direction du parti lors du congrès d’octobre 1999. Ce nouveau courant qui revendique la majorité des députés et « une bonne partie » des membres du Comité exécutif de l’ADEMA préconise pendant des mois des « primaires » pour désigner le candidat du parti à  la présidentielle de 2002. De facto, IBK est relégué à  la tête du courant dit des « conservateurs ». Cette période sera des plus ravageuses pour le parti. On se déchire à  coups de presse interposée, de déclarations incendiaires. Les sections de base s’en mêlent pour réclamer un congrès extraordinaire qui aura finalement lieu en octobre 2000. C’est une défaite politique pour IBK, d’autant que son « ami », le président Konaré ne dit mot et laisse le parti se déchirer. La presse malienne fait ses choux gras de ce remue-ménage « dans la ruche », l’abeille étant l’emblème de l’Adema. Las, IBK jette l’éponge et démissionne de la présidence du parti en octobre 2000 et s’en va jouer sa propre partition. Il téléguide la création, en février 2001, d’un mouvement dénommé « Alternative-2002 », o๠se retrouvent des hauts cadres et des députés de l’ADEMA. Alternative 2002 n’est en fait que la prémisse de la création en juin 2001 de son propre parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM). Il emmène alors avec lui 37 députés démissionnaires de l’Adema. Quand arrive l’échéance de l’élection présidentielle en avril 2002, IBK se porte tout naturellement candidat. Mais il a réussi à  faire naà®tre une coalition, dénommée cette fois « Espoir 2002 », et qui regroupe une quinzaine de partis, dont les principaux sont outre le RPM d’IBK, le CNID de Me Mountaga Tall et le MPR de Choguel Maà¯ga, qui revendique lui l’héritage de l’ancien président destitué en 1991, Moussa Traoré. Si ces trois personnalités vont en ordre dispersé à  la présidentielle, tous se sont engagés dans cette alliance pour soutenir celui d’entre eux qui parviendra éventuellement au deuxième tour. Pas de chance : au premier tour de cette présidentielle, disputée le 28 avril 2002, c’est le général Toumani Touré, dit « ATT », qui arrive en tête avec 28,7 % des voix suivi du candidat de l’ADEMA, Soumaà¯la Cissé (21,32 %). « IBK », très colère à  l’époque, n’est crédité que de la troisième place avec seulement 21 % des suffrages. Il a perdu une bataille mais pas la guerre. L’occasion d’une belle revanche lui sera donnée lors de législatives qui vont suivre, en juillet de cette même année 2002. Là , son parti, le RPM fait carton plein, en raflant 46 sièges de députés, et la coalition « Espoir 2002 » totalise 63 sièges. C’est une belle revanche pour IBK qui dans la foulée se fait élire président de l’Assemblée nationale en obtenant les suffrages de 115 députés sur 138 votants (l’assemblée compte 147 députés). Président de l’Assemblée nationale Pendant cette période à  l’Assemblée, IBK joue le jeu et tisse ses réseaux jusqu’à  la future échéance présidentielle de 2007, o๠il ambitionne une nouvelle fois d’être élu président. Mais le temps aidant, la coalition Espoir 2002 a explosé. Pire, son parti, le RPM, subit à  son tour des défections, certains de ses membres retournant même dans leur famille maternelle, l’Adema. IBK n’est plus un rassembleur, mais plutôt source de problèmes. En février 2007, il forge une nouvelle alliance dans la perspective des échéances électorales à  venir : le FDR (Front pour la Démocratie et la République), qui regroupe 16 partis et associations politiques. Aussi, IBK, redevenu dans l’opposition, se porte donc une nouvelle fois candidat à  la présidence lors du scrutin d’avril 2007, mais, alors que d’autres hommes politiques ont bien compris que ce n’était pas la peine de tenter d’affronter le président sortant ATT. Cette fois c’est la douche froide pour IBK. ATT est élu dès le premier tour, avec 68,31 % des suffrages, Ibrahim Boubacar Keita est deuxième, mais loin derrière, avec seulement 18,59 % des voix. Son parti subira alors le contrecoup de cet échec. Lors des législatives qui suivent, en juillet 2007, son parti, le RPM, n’obtient que onze députés. Plus dure encore pour IBK, l’Adema reprend des couleurs et redevient la première force politique du pays avec 51 députés, suivie de l’URD de Soumaà¯la Cissé, autre transfuge de l’Adema qui obtient 34 sièges. Un nouveau pas vers la victoire Ayant tiré les leçons des échecs successifs, IBK se lance à  nouveau pour la présidentielle de 2012. Agé de 67 ans, il base sa campagne sur l’autorité d’état, Un Mali fort et Uni o๠l’égalité des chances serait le crédo. Face au contexte d’insécurité au Nord, IBK est perçu comme l’homme de la situation. Une bonne frange de la diaspora malienne à  l’étranger semble acquis à  la cause de celui qu’on surnomme « Kankelentigui ». Mais le coup d’Etat du 22 Mars ralentit ses ambitions et celle de bon nombre de candidats puisque c’est Dioncounda Traoré qui deviendra Président par intérim du Mali après la chute d’Amdou Toumani Touré en Avril 2012… Accusé de soutenir l’ex junte au pouvoir, IBK est resté souvent silencieux durant toute la transition, se contentant de condamner le coup, tout en appelant au calme et au rassemblement.  » Je suis profondément meurtri par cette crise qui frappe le Mali et aucun d’entre nous n’aurait pu imaginer vivre cela un jour et voir notre pays, notre patrimoine culturel et les mausolées de Tombouctou livrés aux mains des assaillants », déclarait-il lors d’une conférence de presse en Juin 2012. Il ne sera pas non plus membre du FDR, le front anti putsch qui va se créer au lendemain du coup d’Etat et préférera cette fois attendre son heure dans l’ombre. Ce calcul politicien aura été le bon. Pour la présidentielle de Juillet 2013, et entouré d’une équipe dynamique, IBK qui a conscience des aspirations du peuple malien, base sa campagne sur  » L’honneur du Mali », un slogan qui fait mouche. Les rues de Bamako sont placardées d’affiches à  son effigie, chacun de ses meetings crée la liesse et le candidat du RPM promet de restaurer l’autorité d’Etat, en créant les conditions du bonheur des Maliens. Vaste chantier. Avec le soutien des religieux et des militaires, il est donné favori et devance Soumaà¯la Cissé (19,70%) son challenger au premier tour avec 39,79% des voix, sur 27 candidats déclarés. IBK manque de peu le « Takokélen » pour lequel ses militants l’avaient déjà  fêté au soir du 28 juillet. Le second tour est fixé au 11 Août 2013 sous l’œil vigilant des observateurs nationaux et internationaux. A l’issue du scrutin, IBK a gagne largement avec 77,62 % contre 22,38%. Il recevra les félicitations de son rival Soumaila Cissé, qui reconnaà®tra sa défaite bien avant proclamation des résultats officiels. Un bon père de famille Marié à  Aminata Maiga, Présidente de la fondation « Agir », qui œuvre dans l’environnement, IBK a quatre fils et est un grand père heureux. On le dit sociable mais capable de piquer de grandes colères. Celui qu’on surnomme « Ladji Bourama », depuis son retour de la Mecque a troqué le costume contre le boubou en bon Père de la nation malienne. Kankélentigui, l’homme d’une seule parole, vient de remporter son ultime combat, celui d’accéder à  la plus haute fonction. Le chemin aura été long et IBK savoure sans doute une victoire, qui par deux fois, lui a échappée. Dès son installation dans le fauteuil présidentiel, IBK devra s’atteler à  la question du Nord, à  la réconciliation nationale ébranlée par l’occupation des djihadistes pendant 8 mois. Pour commencer, le Président IBK bénéficiera d’une enveloppe de 50 millions de dollars émise par la Banque mondiale. Sans oublier, la promesse de dons portant sur 3,5 milliards de dollars émise par la communauté internationale à  la conférence des donateurs de Bruxelles.

Soumaila Cissé, la démonstration de force

Cette conférence de presse s’est tenue en présence des militants de l’Union pour la république et la démocratie (URD), des partis alliés et d’autres invités. Une véritable ferveur s’est emparé des militants lorsque le candidat malheureux a fait son apparition dans la salle de conférence de l’hôtel Salam ce 13 Août. Auréolé de son aura de bon perdant, après la sortie médiatique de la veille, Soumaila Cissé ne baisse pas les armes et entend montrer toute sa détermination à  rester dans le jeu politique. Futur chef de file de l’opposition, il a en tout cas salué le peuple malien, la mobilisation et le comportement civique exemplaire des électeurs lors des scrutins du 28 juillet et du 11 août 2013. Pour le candidat de l’URD, « l’élection présidentielle de 2013 aurait dû être une fête fraternelle et populaire, malheureusement du fait de nombreuses insuffisances, elle n’a pas permis à  des centaines de milliers de Maliens et Maliennes de participer au choix du président de la République. Les premier et deuxième tours ont été émaillés d’irrégularités qui ont entamé largement la sincérité et la crédibilité de cette élection. » Pas de contestation Toutefois, M. Cissé a indiqué qu’il ne posera aucun acte ni ne tiendra aucun propos susceptible d’affaiblir ou de porter atteinte à  la cohésion du Mali. « C’’est au regard de la fragilité de la situation du pays que mes alliés et moi ne souhaitons pas ouvrir une page de contestation et d’instabilité au Mali. Nous déclarons accepter les résultats que le gouvernement proclamera. Je n’introduirai aucune requête auprès de la cour constitutionnelle. » a-t-il poursuivi. Parlant de la plateforme politique constituée autour du front pour la démocratie et la république (F, « Soumi » comme l’appelle affectueusement ses partisans, a affirmé qu’elle jouera toute sa partition dans l’œuvre de régénération du processus démocratique, de reconstruction du Mali et de restauration de la paix et de la stabilité. Membre de cette plateforme, le candidat Jeamille Bittar a déclaré que « la position de M. Soumaà¯la Cissé reste notre position » Le candidat de l’URD n’est pas inquiet pour son avenir politique. « Je continue le combat a t-il déclaré, sur les antennes d’Africable ». Soumaila de retour dans cinq ans ? « Il est possible que les électeurs ne m’aient pas compris mais je continuerai à  travailler sur cela afin d’être compris d’eux », a t-il ajouté.

Hollande félicite Ibrahim Boubacar Keïta

Le président français François Hollande a félicité par téléphone, ce mardi 13 août, Ibrahim Boubacar Keà¯ta pour son accession de facto à  la présidence malienne. Il se rendra au Mali pour l’investiture d’IBK, ont fait savoir les services de la présidence. La France restera «au côté du Mali», a assuré le chef de l’Etat. L’ancien premier ministre Ibrahim Boubacar Keà¯ta s’achemine donc vers une victoire au terme du second tour de la présidentielle au Mali. «Après près des deux tiers des bulletins dépouillés, IBK arrive très largement en tête», selon une source proche de la Commission nationale de dépouillement, qui centralise les votes de l’ensemble du territoire malien. Quelques heures avant de reconnaà®tre sa défaite, l’ancien ministre des Finances Soumaà¯la Cissé dénonçait encore des fraudes électorales au profit de son adversaire. Cette reconnaissance rapide de sa défaite devrait faciliter les premiers pas d’Ibrahim Boubacar Keà¯ta dans ses nouvelles fonctions de chef de l’Etat en lui évitant toute contestation de sa légitimité. «Un succès» Malgré quelques irrégularités marginales, les observateurs maliens et internationaux ont salué le déroulement de l’élection. «Cette élection, du point de vue des normes démocratiques, est un succès», a déclaré Louis Michel, chef de la mission d’observation de l’Union européenne. «C’est une élection qui permet désormais au Mali d’entamer la conclusion d’un processus en cours: le retour à  une démocratie normale», a-t-il ajouté. Selon des observateurs maliens indépendants, le taux de participation du second tour a été en baisse par rapport au premier tour, environ 45%.

Soumaïla Cissé félicite « le futur président » IBK à son domicile

Le lendemain de la tenue du scrutin présidentiel, Soumaà¯la Cissé, candidat à  l’élection présidentielle, contre toute attente, se rend chez Ibrahim Boubacar Kéà¯ta, son adversaire pour le féliciter. Et ceci avant même que les résultats officiels soient proclamés. « Je suis républicain. Le président Ibrahim Boubacar Kéà¯ta a gagné les élections de la belle manière, je me dois de le féliciter. Contrairement à  la tradition du coup de fil, J’ai préféré une tradition bien malienne, celle d’être présent ici à  son domicile avec ma femme et mes enfants et avec sa femme et ses enfants. C’’est tout C’œur et de bon C’œur que je suis là  aujourd’hui » a déclaré Soumaà¯la Cissé à  la fin de sa visite. Quant à  IBK, il est apparu tout de blanc vêtu et a affirmé être ému de la visite de celui qu’il appelle son jeune frère « ce n’est pas n’importe quelle visite. C’’est la visite de mon jeune frère, de mon cadet, Soumaà¯la Cissé (…) Cela je crois est le symbole d’un Mali nouveau. J’ai dis que dans cette affaire là , C’’est le Mali qui gagne et l’image est là  ! Cela est seul digne du Mali » a annoncé Ibrahim Boubacar Kéà¯ta. « Le Mali n’est grand que quand des actes gigantesques de ce genre sont posés » conclue IBK.

Soumaila Cissé : « Nous allons vers un chemin d’espoir pour le Mali »

Sous la pluie fine, le candidat Soumaila Cissé accompagné de sa femme Astan Traoré a voté très tôt vers 9h au groupe scolaire de Badalabougou. C’’est dans le bureau N°25 comme au premier tour que le candidat de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) a accompli son devoir citoyen. Soumaila Cissé a d’abord accompagné sa femme dans son bureau de vote 15. Apres avoir à  son tour voté, il a accordé une interview aux journalistes venus très nombreux. « ce deuxième tour est un sentiment de fierté pour moi. Je suis heureux de voir que le peuple malien s’est mobilisé pour revenir à  une constitution normale. Nous allons désormais un chemin d’espérance et d’espoir pour que le Mali se redresse. Cette élection permettra à  notre pays de se retrouver dans le concert des nations», a déclaré Soumaila Cissé. « Nous allons continuer le combat avec bonheur et fierté. Le Mali a besoin de résoudre le défi important qui se pose au peuple malien ». Ils étaient nombreux dans la cour à  serrer la main au candidat Soumaila Cissé. Dans le même centre de vote, Boubacar Bah dit Bill, maire de la commune V a lui aussi accompli son devoir citoyen. « En tant que premier responsable de la commune, j’estime que ce second tour est dix fois meilleur que le premier tour en matière d’organisation. Nous avons mis tout le matériel électoral à  disposition sur place et cette fois, il y n’aura pas de problème d’isoloir ou d’encre etc ». Dans ce centre l’affluence n’était pas aussi grande qu’au premier tour à  cause de la pluie et de la boue. «Malgré tout, il faut espérer que les populations viendront voter d’ici la fin de la journée », a précisé le maire. Pour Amadou Diallo étudiant, ce vote est capital car le Mali doit sortir rapidement de la crise pour faire face aux défis de l’heure : « Les attentes des Maliens sont nombreuses quelque soit le futur président de la République, il devra s’attaquer aux priorités que sont la sécurisation du nord, l’agriculture, l’éducation, la santé et la réconciliation nationale sont les principaux défis ».

2è tour : on vote mais sous la pluie !

Près de sept millions d’électeurs sont appelés aux urnes, pour un vote à  l’issue duquel le pays sera enfin doté d’un président élu, après une période de transition de près d’an et demi. Les Maliens doivent choisir aujourd’hui entre Ibrahim Boubacar Keà¯ta et Soumaà¯la Cissé ; les organisateurs du scrutin espèrent une participation au moins aussi importante qu’au premier tour : il y a deux semaines, près d’un électeur sur deux s’était déplacé, une mobilisation historique. 8h : Ce dimanche 11 Août, les Maliens se sont réveillés sous la pluie et la mobilisation risque d’être moins importante, même si certains observateurs précisent que le taux est acceptable pour l’heure. 9h00 : Au centre de vote Ismaà¯la Diawara, qui compte trente-trois bureaux, le président du bureau 25 a dû ouvrir en retard : la pluie avait noyé le bureau. Au bureau 26, si les opérations ont pu commencer à  l’heure, la présidente se lamente : la file d’attente, présente à  l’ouverture du premier tour, a cédé la place à  des poignées d’électeurs qui arrivent au compte-gouttes. Sous la pluie fine, le candidat Soumaila Cissé accompagné de sa femme Astan Traoré a lui voté à  9 heures au groupe scolaire de Badalabougou. C’’est dans le bureau N° 25 comme au premier tour que le candidat de l’Union pour la République et la démocratie a accompli son devoir citoyen. Après son vote, il a accordé une interview aux journalistes venus très nombreux : « ce deuxième tour est un sentiment de fierté pour moi. Je suis heureux de voir que le peuple malien s’est mobilisé pour revenir à  une constitution normale. Nous allons desormais un chemin d’espérance et d’espoir pour que le Mali se redresse ». 11h : De son côté, le candidat du RPM, Ibrahim Boubacar Keita a lui voté à  Sébénicoro, son fief, entouré de ses partisans et militants à  l’école AB aux environs de 11h.  » Je remercie le peuple malien pour être massivement sorti pour effectuer ce vote et je crois que cette pluie est un bon signe pour nous. Le taux de participation sera à  la hauteur. Tous les candidats qui m’ont soutenu sont des patriotes parce que rien n’a été négocié avec eux. Seul le Mali compte a déclaré IBK lors d’un point de presse à  l’issue du vote. En raison de la crainte d’opérations d’éléments jihadistes, notamment dans les régions du Nord à  Tombouctou, Kidal et Gao, un important dispositif de sécurité a été mis en place, avec, en pointe, l’armée malienne et les forces sous drapeau onusien. Plusieurs observateurs de l’Union européenne, près d’une centaine et de l’Union Africaine sont déployés pour le scrutin. 11h15 : A Paris, c’est un peu avant 9h que les bureaux du consulat malien, à  Bagnolet, ont pu accueillir les tous premiers votants. Un peu de retard et pas mal de cafouillages qui exaspèrent et créent quelques tensions. Plusieurs sont repartis, furieux, sans avoir pu voter. Beaucoup n’ont pas reçu ou retiré leur carte Nina ; d’autres l’ont, mais ne figurent sur aucune liste ; d’autres enfin, sont redirigés vers l’un des 106 bureaux installés en Ile-de-France, rapporte RFI Malgré tout, l’organisation est meilleure que lors du premier tour qui avait connu « beaucoup d’insuffisances », reconnaà®t Mahamadou Cissé, observateur du scrutin. A l’ambassade du Mali, dans le 6e arrondissement, le scrutin se déroule dans la séreinité. Seize bureaux de votes, installés sous tente ou dans la cage d’escaliers. La majorité des personnes interrogée se dit satisfaite du déroulement de l’élection. En France, le taux de participation du premier tour avait atteint 19,52% des 30 354 électeurs inscrits. 13h : L’affluence dans les bureaux reste toujours relative à  la mi journée. « Les gens arrivent au compte goutte comme dans ce bureau de vote de Kalaban Coura, explique Fanta Diakité, journaliste à  Radio Klédu. Au premier tour, à  midi, il y avait des files. Mais cette fois, vous arrivez dans votre bureau de vote et il n’y a presque pas d’attente ». 14h : Selon les observateurs du réseau d’Appui au processus électoral au Mali (APEM), 90% des bureaux de vote ont ouvert à  l’heure et 90% des assesseurs, présidents de bureaux et matériels de vote étaient bien présents sur place. Là  o๠l’ouverture a été repoussée, c’était presque exclusivement du fait de la météo. 18h00 : Fermeture officielle des bureaux de vote pour ce second tour de l’élection présidentielle au Mali. A Bamako, les opérations de vote ont été perturbées en début de journée par de fortes pluies. Les averses terminées, les électeurs ont pu se rendre normalement aux urnes. A Tombouctou et Kidal, le vote s’est déroulé sans incident avec, notamment, une importante mobilisation des électeurs à  Gao, selon des témoins contactés par l’AFP. A Tessalit, à  l’extrême-nord du pays, les fortes précipitations et les inondations de ces derniers jours ont perturbé le scrutin. La mobilisation avait déjà  été faible au premier tour. La Cour constitutionnelle a jusqu’à  vendredi pour valider les résultats qui doivent lui être communiqués en cours de semaine.

IBK: « quelque soit ce que le peuple aura décidé, dura lex, sed lex»

En ce jour du 2ème tour de l’élection présidentielle, le candidat du RPM, Ibrahima Boubacar Keita a voté dans le bureau numéro 1 de l’école AB de Sébénicoro. Le candidat du RPM espère un fort taux de participation malgré la pluie de ce matin. « Je suis certain qu’il le sera, la pluie chez nous est bienfaitrice, elle est un bon symbole. » a-t-il déclaré avant de poursuivre « Peu importe ce qui sortira des urnes aujourd’hui, le Mali a déjà  gagné. » « Je souhaite que chacun garde son calme, la sérénité. Nos parents sont dans l’espérance, nos parents sont fatigués, ils sont impatients que la vérité dans ce pays triomphe enfin, que leur suffrage ne soit plus l’objet de mépris, et des traitements par le passé les ont inclinés à  déserter les urnes. La vérité est que les Maliens en avaient assez d’être trompés. l’enthousiasme qu’on voit aujourd’hui, la ferveur qui a conduit ces masses de Maliens d’aller aux urnes, faisons en sorte qu’elle ne tombe pas mais pour autant que nos parents soient patients, C’’est une histoire de quelques heures et l’on verra ce que le peuple malien souverain aura décidé. Et quelque soit ce que le peuple aura décidé, dura lex, sed lex. » a poursuivi M. Keita Concernant les candidats du premier tour qui le soutiennent, IBK a affirmé que « rien n’a été marchandé, rien n’a été négocié seul le Mali a compté pour eux. l’acte qu’ils viennent de poser est historique. » Prenant la parole au nom des candidats alliés, Dramane Dembéle, candidat de l’Adéma, a indiqué que « Il y a eu des symboles, la journée a été arrosée, C’’est la fin d’une nuit d’instabilité. Nous avons le Mali en partage, et notre obsession est de voir les enfants du Mali réconciliés. Le Mali d’abord, nous sommes là  pour accompagner IBK pour rebâtir un Mali debout fort et crédible. C’’est un homme d’Etat patriote qui a de l’expérience qui peut nous aider à  nous en sortir. »

Présidentielle 2013: les programmes en bref

Le programme du candidat Soumaà¯la Cissé se décline en cinq axes majeurs à  savoir la consolidation des institutions, le renforcement d’une société civile plus active, le développement économique du pays ainsi que des services sociaux de base, la promotion de la femme et l’emploi des jeunes. Quant au projet d’Ibrahim Boubacar Keita, il est axé sur le rétablissement de la paix, la sécurité et la réconciliation entre Maliens, le développement des services sociaux de base et de l’économie, la création d’emplois. Son projet propose aussi de revisiter les institutions du Mali pour bâtir « une réelle démocratie.» l’emploi Sur le chômage grandissant qui touche des milliers de jeunes, le candidat de l’Union pour la République et la démocratie (URD), Soumaà¯la Cissé propose la création en cinq ans, de 500.000 emplois. Le candidat du Rassemblement pour le Mali, Ibrahim Boubacar Keita (dit IBK) quant à  lui, propose la création de 200 000 emplois directs durables et de milliers d’emplois indirects sur cinq ans. Défense et sécurité Le candidat IBK projette refonder le dispositif de défense et de sécurité du Mali pour permettre à  l’armée d’être opérationnelle à  tout moment. Le candidat Soumaà¯la Cissé pour sa part, veut restructurer et équiper l’armée. Concernant la diplomatie, le candidat de l’URD souhaite une diplomatie plus vivante et audacieuse. De son côté, le candidat IBK veut retrouver « le leadership d’une diplomatie malienne au service des intérêts du Mali » Secteurs sociaux Le candidat du RPM, compte refonder l’école malienne pour reconstruire des compétences nationales en revalorisant de la fonction enseignante, en rationalisant de la gestion administrative du personnel enseignant, en rendant l’école obligatoire et gratuite jusqu’à  16 ans, etc. l’enseignement fondamental avec une mesure portant sur la scolarisation obligatoire jusqu’à  l’âge de 15 ans, la revalorisation de la fonction enseignante et le recrutement massif de professeurs qualifiés pour le supérieur, l’eau potable, la solidarité nationale en particulier envers les personnes handicapées, le tourisme et l’artisanat sont entre autres préoccupations du candidat de l’URD. La relance de l’économie, le développement de l’agriculture et des infrastructures, la promotion de la femme, la valorisation de la diaspora, la culture, l’accès au logement, la politique énergétique, la justice, la santé, la lutte contre le terrorisme, la question du nord du Mali, sont également les sujets abordés par les candidats dans leur programme. Bref, les chantiers qui attendent le nouveau président qui sera élu à  l’issue du scrutin du 11 août prochain sont énormes.

Mali: à la sortie de la grande mosquée de Bamako, les élections font toujours débat

A la sortie de la grande mosquée de Bamako, les discussions vont bon train. Les enfants portent des boubous impeccables et des nœuds dans les cheveux. Les parents laissent tomber une pièce dans la main des mendiants qui attendent à  la sortie de la mosquée. Une fête de fin de ramadan en apparence très normale. Mais en apparence seulement. « C’est une prière exceptionnelle, témoigne un fidèle. Dieu nous a donné cette chance d’avoir une fin de ramadan juste avant les élections de dimanche. C’est une chance pour le Mali et c’est l’occasion pour les fidèles de prier encore pour avoir un bon président. » Certains ne cachent pas avoir prié pour la victoire de leur candidat. « Je suis allé prier pour mon candidat IBK afin qu’il soit élu démocratiquement pour le pays et pour le peuple. Nous avons demandé au Grand Dieu de permettre à  IBK d’être présent, qu’il arrive à  s’imposer et à  bien gérer l’Etat », confie un homme. « J’ai prié pour que, s’il plaise à  Dieu, Soumaà¯la [Cissé] soit élu président. C’’est Lui qui a pouvoir de tout », avoue un autre. Un fidèle rapporte d’ailleurs que la question du scrutin été abordée à  la mosquée. « L’imam a dit que tout le monde doit faire la bénédiction pour que l’élection se passe très bien, et qu’on ait un bon président. Et une fois le président élu, il faut qu’il n’y ait pas de conflit entre nous, qu’on accepte le résultat. On a fait des bénédictions pour ça. » « On pensera à  voter demain » Mais il y a aussi ceux qui préfèrent ne pas confondre religion et politique. « Non, cela ne se mélange pas, rétorque ainsi un troisième participant à  la prière. La fête, c’est aujourd’hui, parce que la fête, c’est la fin du ramadan. Nous, nous sommes musulmans, on veut fêter ça. Demain, c’est le vendredi, on pensera à  voter à  ce moment. Ce n’est pas aujourd’hui qu’il faut y penser, c’est demain. » Car ce vendredi, la campagne reprend ses droits, avec notamment un meeting d’IBK dans la capitale. Soumaà¯la Cissé, lui, n’a pas fait état d’événements en préparation : il joue la carte de la proximité.

Présidentielle 1er tour : résultats définitifs

Arrêt N°2013-05/CC-EP du 7 août portant proclamation des résultats définitifs du premier tour de l’élection du président de la République. Voici les chiffres communiqués à‰lecteurs inscrits : 6.829.696 Votants : 3.345.253 Bulletins nuls : 389.876 Suffrages annulés : 113 Suffrages valablement exprimés : 2.955.264 Majorité absolue : 1.477.633 Taux de participation : 48, 98% Voix obtenues par les candidats et leur pourcentage Soumaà¯la Cissé: 582.127 = 19,70% Ibrahim Boubacar Keita: 1.175.769 = 39,79% Jeamille Bittar 52.216 1,77% Housseini Guindo: 140.345 = 4,75% Cheick Modibo Diarra: 63.320 = 2,14% Mamadou Bakary Sangaré Blaise: 31.803 = 1,08% Modibo Sidibé: 146.839 = 4,97% Dramane Dembélé: 286.929 = 9,71% Oumar Bouri Touré: 15.738 = 0,53% Haà¯dara Aà¯chata Alassane Cissé: 22.274 = 0,75% Oumar Mariko: 75.875 = 2,57% Alhousseà¯ni Maà¯ga: 8.159 = 0,28% Youssouf Cissé: 12.258 = 0,41% Mountaga Tall: 45.384 = 1,54% Siaka Diarra: 14.281 = 0,48% Choguel Kokalla Maà¯ga: 69.767 = 2,36% Cheick Boucadry Traoré: 9.177 = 0,31% Soumana Sako: 26.524 = 0,90% Cheick Keita: 14.623 = 0,49% Hamed Sow: 16.763 = 0,57% Sibiry Coumaré: 9.051 = 0,31% Oumar Ibrahima Touré: 25.235 = 0,85% Racine Seydou Thiam: 16.153 = 0,55% Ninakoro Yeah Samaké: 17.007 = 0,58% Konimba Sidibé: 16.780 = 0,57% Ousmane Ben Fana Traoré: 15.640 = 0,53% Total: 2.955.264 = 100%

Présidentielle 2ème tour : Housseini Amion Guindo appelle à voter IBK

« En attendant la proclamation des résultats définitifs par la cour constitutionnelle nous pouvons d’ores et déjà  nous réjouir du résultat provisoire que nous avons obtenu, résultat qui marque l’encrage de notre parti sur le territoire national. Ce résultat nous conforte a maints égards, dans notre conviction que nous somme un parti sur lequel il faut compter aujourd’hui pour un Mali nouveau. » a souligné l’honorable Housseini Amion Guindo dit « Poulo » lors de la rencontre avec les journalistes. Par ailleurs, « Poulo » a affirmé que depuis la proclamation des résultats provisoires, il a été beaucoup courtisé par les deux candidats. « Nous avons tenu bon en nous gardant de nous déclarer en faveur de l’un ou l’autre candidat. Cette position est prise par principe que par calcul. C’’est par principe de respect de la légalité et de démocratie interne que nous avons attendu de connaà®tre les résultats officiels fussent-ils provisoires. Ces principes sacrés à  la CODEM commandent que pour une décision d’un si grande importance, la base soit consultée et qu’elle s’exprime dans toute sa diversité. » a indiqué le candidat de la CODEM; C’’est après consultation que la CODEM a clairement exprimé sa position. « Nous déclarons solennellement notre soutien au candidat Ibrahim Boubacar Keita au deuxième tour. » a poursuivi Housseini Amion Guindo. A la date du 5 aout 2013, 20 candidats (sur 27 ndlr) du 1er tour ont confirmé leur soutien à  Ibrahim Boubacar Keà¯ta, en vue du second tour de la présidentielle.

Moussa Mara : « Nous avons décidé de soutenir IBK sans conditions »

Cette rencontre qui s’est tenue à  la Maison de la Presse de Bamako a été animée par 6 jeunes candidats à  l’élection présidentielle à  savoir Moussa Mara du parti YELEMA, Racine Thiam de la CAP, Ousmane Ben Fana Traoré du PCR, Sibiri Koumaré de SIRA, Siaka Diarra de l’UFD et Alhousseiny Maà¯ga de PANAFRIK. l’objectif est d’apporter leur soutien au candidat du rassemblement pour le Mali (RPM), Ibrahima Boubacar Keita. Pour Moussa Mara, le collectif a été mis en place la semaine dernière pour faire face à  une situation qui s’annonçait comme préoccupante. « Au lendemain de l’élection nous avons vu une montée de tension et d’adrénaline qui laissait supposer quelques confrontations suite à  la publication régulière des résultats du 1er tour du scrutin. C’’est ainsi que spontanément, nous nous sommes appelés pour nous rencontrer afin de ne pas rester immobiles face à  la situation périlleuse pour le Mali et faire en sorte que les élections soient les plus apaisées possibles, les moins conflictuelles possibles. » a-t –il indiqué. A la suite de la proclamation des résultats du premier tour, le vendredi 2 août, le collectif s’est réuni à  nouveau pour analyser les conclusions du scrutin et déterminer une position commune par rapport au second tour. « Nous avons décidé de soutenir le candidat IBK sans condition. Nous estimons et nous sommes persuadés qu’il est le seul des deux candidats à  porter véritablement les espoirs de changement de notre pays. Son résultat au premier tour l’illustre parfaitement et nous avons décidé de porter nos choix sur sa personne.» a poursuivi Moussa Mara. Selon le collectif, ce soutien « est surtout motivé par la rupture et le changement annoncés par le candidat du RPM ». Par ailleurs, le collectif appelle dans l’acte d’engagement, ses militants et sympathisants à  voter massivement IBK au second tour. Il s’engage aussi à  le « soutenir pendant son mandat pour mener une politique de changement et de redressement attendu par les Maliens ». Comme contribution à  la campagne du second tour, le collectif a promis 5 millions de francs CFA au candidat IBK.

Second tour : la balance penche d’un côté

C’est à  l’issue de son point de presse de dimanche, que beaucoup de commentaires ont fusé sur la « presque victoire » d’Ibrahim Boubacar Keita, challenger de Soumaila Cissé au second tour. C’est « déjà  plié », affirment certains, après que le candidat du RPM eut demandé à  ses militants de lui accorder une large majorité au 2è tour, et qui lui permettra de gagner l’élection sans contestations possible.  » Cette fois, notre victoire ne nous sera pas volée », a déclaré IBK face à  la presse. De son côté, Soumaila Cissé, avait lui appelé le gouvernement à  plus de vigilance, sur le scrutin du 11 Août. S’il se dit confiant, en arguant que l’élection de dimanche est une nouvelle étape o๠tout est possible, Soumaila Cissé a t-il des chances de l’emporter ? Le candidat IBK bénéficie de plus en plus du soutien des candidats. D’abord Dramane Dembélé, qui a semé la confusion au sein de l’ADEMA, ensuite un collectif de 7 jeunes candidats qui se sont positionnés dimanche en sa faveur. Par ailleurs, ce lundi, le candidat Modibo Sidibé, qui a récolté 4,87% des voix, selon certaines sources, serait en voie d’accorder son suffrage à  Soumaila Cissé. Du côté de l’URD, point de réaction à  ces nouvelles alliances. Le FDR garde tout son soutien à  Soumaila Cissé, même si le front tremble et a fustigé la  » trahison  » de Dramane Dembélé. « Cela n’est pas étonnant. Les politiques sentent que le vent tourne et rester dans l’opposition est-il la meilleure stratégie ? », s’interroge un observateur politique. Pour autant, la victoire au premier tour n’a pas eu lieu pour IBK. Le scrutin de dimanche prochain peut-il réserver de nouvelles surprises ? Ou faire un raz de marée, incontestable en faveur d’IBK.  » Dans ce cas, ce ne sera plus un « takokélen » mais un « takoprén », une victoire écrasante, clament certains… Rendez-vous dimanche prochain.