L’énigmatique Soumeylou Boubeye Maïga

Depuis sa nomination à la tête du gouvernement fin décembre 2017, et sa reconduction après la réélection du président Ibrahim Boubacar Keïta, en août 2018, le président du parti ASMA-CFP, Soumeylou Boubeye Maïga, est sous le feu des projecteurs. Acteur du mouvement démocratique, « SBM » jouit d’un certain respect et ses interventions font écho. Diplomate et affable, ses détracteurs lui reprochent pourtant son « autoritarisme », alors que son parti entame une ascension fulgurante.

« Tigre, stratège, manipulateur, patriote, habile, figure politique », les qualificatifs ne manquent pas pour désigner l’actuel Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga (SBM), âgé de 63 ans. Son maintien par le Président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) après l’organisation d’une élection longtemps donnée comme incertaine n’a pas étonné. Depuis, le chef du gouvernement, revigoré par cette marque estime, est sur tous les fronts, dont celui de la sécurité et de la réaffirmation de l’autorité de l’État. Mais le décompte des victimes des tueries au centre et au nord du pays, ainsi que les attaques contre les forces armées maliennes noircissent ce tableau. Si le pays s’extirpe tant bien que mal de l’abîme, les assurances d’une résolution prochaine de la crise sécuritaire sont timidement accueillies. Pourtant, le « joker » d’IBK est à l’œuvre, multipliant les déplacements dans les régions du nord du Mali, Mopti, Kidal, Gao ou encore Tombouctou, plus récemment, montrant ainsi la volonté du Premier ministre d’occuper le terrain en collant aux préoccupations des populations. Sur d’autres sujets, comme le projet de loi d’entente nationale, le découpage administratif ou l’interdiction de manifester, « le Tigre », comme on le surnomme depuis les années 1990, montre toujours la même détermination.

Considéré comme l’un des principaux artisans de la réélection d’IBK, ce journaliste de formation est un homme à la fois séduisant et craint. Pendant près de trente ans, cet ancien syndicaliste a accumulé une grande expérience politique. Acteur du mouvement démocratique, d’apparence mesuré, il a eu à démontrer son audace à de nombreuses reprises, comme ce jour de 1986, cinq ans avant la chute du Président Moussa Traoré, où le jeune Soumeylou, tout fraichement diplômé du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) de Dakar, affichait sa révolte contre le système de l’époque. Lors de la conférence sociale restée dans les annales, SBM dénonce publiquement et sans ménagement la gestion catastrophique du pays, et ce sous le regard médusé de Moussa Traoré.

Chef de cabinet du Président Alpha Oumar Konaré en 1992, puis successivement directeur général de la sécurité d’État et ministre de la Défense, SBM a été candidat malheureux lors des primaires de l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA) en 2002, avant de connaître une première traversée du désert sous ATT, qu’il avait pourtant appuyé au détriment de Soumaïla Cissé, le candidat de son propre parti. Son retour en grâce intervient en 2005, lors de sa nomination comme Président du conseil d’administration de l’Agence pour l’emploi des jeunes (APEJ) en 2005, avant d’occuper le poste de ministre des Affaires étrangères en 2011 jusqu’au coup d’État de mars 2012, qui le verra détenu plusieurs jours par la junte militaire. Après l’élection d’IBK en 2013, qu’il a soutenu dès le premier tour, « Boubeye », comme on l’appelle le plus souvent, est de nouveau nommé à la Défense, jusqu’en mai 2014, suite à la débâcle de l’armée à Kidal. Cette seconde traversée du désert sera plus courte, puisque le président de l’Alliance pour la solidarité au Mali (ASMA – CFP), parti créé en 2007 après sa dissidence de l’ADEMA, sera nommé Secrétaire général de la Présidence en août 2016 avant de devenir Premier ministre fin 2017, en remplacement de son « frère ennemi » Abdoulaye Idrissa Maïga, et au grand dam de Bokary Treta, président du Rassemblement pour le Mali (RPM), à qui le poste semblait promis. « Il connait bien le nord du pays et de tous les Premiers ministres d’IBK, il est le plus politique. Il a une vision nationale de la situation, ce qui lui permet de faire des avancées dans la résolution de la crise du nord », estime Perignama Sylla, secrétaire général du parti Bara.

 

« Le Tigre » sur le front

Le 14 décembre, Soumeylou Boubeye Maïga, en compagnie de certains ministres, se rend dans la Cité de 333 Saints. Une ville martyre, qui vit au rythme de l’insécurité récurrente. Pour rassurer les populations, déboussolées par des assassinats et autres vols de véhicules, le chef du gouvernement annonce le déploiement prochain de 350 éléments, répartis entre la police, la gendarmerie, la garde nationale et la protection civile. « Afin de ramener la paix et la sécurité, un corps de gardes-frontières sera créé et les moyens logistiques renforcés », affirmait celui dont l’expertise dans le domaine de la sécurité est reconnue. Et d’ajouter : « lorsque nous sommes loin, il y a beaucoup d’approches qui ne correspondent pas à la réalité du terrain, ni aux attentes des populations. Chaque fois que nous nous déplaçons avec des membres du gouvernement, nous avons une perception beaucoup plus réaliste des priorités ». « Grâce à lui, certaines mesures sécuritaires ont été prises, car il connait bien l’outil pour avoir été ministre de la Défense et chef d’un service de renseignements », témoigne Abdoulaye Tamboura, docteur en géopolitique. « Il a les capacités pour comprendre ce pays », ajoute-t-il. Homme de réseaux, Boubeye peut en effet compter sur l’appui de nombreux partenaires du Mali, notamment la France et l’Algérie, pays où il a effectué sa première visite en tant que Premier ministre.

Deux semaines plus tôt, SBM s’était rendu à Gao, dans le nord du pays, pour sonder la situation des populations. Malgré la militarisation de la ville, les attentats, assassinats et braquages se multiplient. Sur place, ce natif de la région annonce, entre autres, le redéploiement de 300 agents de sécurité et la dotation d’un nouveau commissariat. Sans détours, Soumeylou Boubeye Maïga interpelle la population sur sa responsabilité, indispensable pour contribuer à sa propre sécurité. Profitant de cette occasion, ce vétéran de la politique malienne a exprimé son incompréhension face à l’empêchement, dans la ville, de la tenue des concertations sur le découpage administratif.

Bien avant la Cité des Askia, c’est la région de Mopti, épicentre des violences armées, qui a nécessité certaines mesures gouvernementales. Entre conflits communautaires, multiplications des milices et activisme des djihadistes, la région est au bord de l’embrasement. L’ancien ministre de la Défense (2000-2002 et 2013-2014) y avait promis, le 11 février dernier, un renforcement des effectifs militaires. Face à la gravité de la situation, il avait même menacé les semeurs de troubles, tout en leur laissant le choix de la paix. « C’est le moment de choisir son camp. A tous ceux qui ont des informations sur les terroristes, c’est le moment de les donner. Nous ferons tout pour récupérer tous ceux qui sont récupérables, et nous combattrons ceux qui devront être combattus », a t-il martelé. « Il tient le langage de la vérité. Nous l’avons suivi depuis l’ADEMA parce que c’est un homme capable et qui a des idées », se souvient Cheick Diallo, secrétaire administratif chargé des structures de l’ASMA et compagnon de route. Le 13 octobre, il était à Tenenkou et à Togoré-Coumbé. Une manière d’affirmer l’autorité de l’État dans cette localité sous embargo des djihadistes depuis des mois. Mais ces annonces n’ont permis de limiter ni les actes d’hostilité envers l’État, ni les tueries. « Il montre qu’il a une certaine maitrise du terrain, ce qui est probablement rassurant pour les forces de défense et de sécurité, mais aussi pour les populations, qui voient en lui un responsable soucieux du terrain », avance Docteur Fodié Tandjigora, sociologue et enseignant chercheur à l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako. Ce dernier s’interroge pourtant sur l’impact de ces mesures. « Est-ce que tout cela a des répercussions réelles et matérielles sur le terrain? C’est de cela que les populations ont besoin dans ces localités d’insécurité », estime-t-il.

 

Un personnage « de l’ombre » 

Après la débâcle des forces armées à Kidal en 2014, suite à la visite controversée du Premier ministre de l’époque, Moussa Mara, Soumeylou Boubeye Maïga démissionne. Il fait les frais d’une mission à l’issue dramatique. Il fera ensuite profil bas, cultivera ses réseaux au Mali comme à l’étranger, tout en maintenant son soutien à IBK, convaincu qu’il reviendrait. De secrétaire général de la présidence, il grimpe les échelons jusqu’à devenir chef du gouvernement. « Il s’est imposé par la force des choses et est devenu au fil du temps un acteur incontournable », juge Abdoulaye Tamboura. « SBM peut avoir des défauts, on peut l’aimer ou pas, mais c’est un grand patriote, capable d’opérer de grandes réformes au Mali », affirme Cheick Diallo. Lors d’une conférence de l’opposition, le 3 juin 2018, l’ancien ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Mohamed Ali Bathily, désormais opposant, le qualifie « d’homme de l’ombre, toujours dans des affaires sombres, qu’il s’agisse de l’État ou des finances ». Quoi qu’il en soit, cet ancien élève du lycée de Badalabougou est une énigme difficile à cerner. « C’est un personnage mitigé. D’aucuns disent que c’est l’homme de l’Algérie, (…) c’est un homme de coups tordus, mais compétent », reconnait Abdoulaye Tamboura. Son professeur au CESTI de Dakar, Diomansi Bomboté, ancien conseiller à la Primature, aujourd’hui enseignant à l’école de journalisme de Bamako, garde de lui le « souvenir d’un élève brillant, doté d’une grande maturité politique. Son parcours est riche, c’est un grand volontariste. Il sait ce qu’il veut et se donne toujours les moyens pour l’obtenir », témoigne-t-il. Déjà, « il attirait l’attention par la maturité de sa réflexion et de son analyse », se rappelle Bomboté. Hier comme aujourd’hui, certains le soupçonnent des manœuvres les plus viles. « Son nom a récemment été cité dans l’affaire des deux journalistes français assassinés à Kidal. Que ce soit lui ou le président de la République, ils ont fréquenté à un moment donné de leur vie des personnalités troubles »rapporte Dr Abdoulaye Tamboura. Dans le bourbier du centre, « on l’accuse d’instrumentaliser les milices » ajoute t-il. Une thèse qui ne tient pas, pour Dr Fodié Tandjigora. « Certains pensent qu’il y a des forces spéciales infiltrées dans les milices, mais je ne pense pas que l’État puisse s’adonner à cela ou qu’il accepte d’armer certaines milices contre d’autres. L’État n’a pas intérêt à nourrir des milices qui pourraient se retourner contre lui un jour », argumente-t-il.

 

Indispensable ?

« Il n’y a pas d’homme indispensable. IBK a beaucoup de raisons de lui faire confiance, mais il n’est pas indispensable », reprend Dr Abdoulaye Tamboura. Un point de vue repris par de nombreux acteurs politiques, notamment de la majorité, qui ont fait de lui sa bête noire. « Est indispensable qui représente une force non négligeable. Ce n’est pas le cas du parti de Boubeye », assène un cadre du RPM. En attendant, le PM occupe le terrain, fort de la confiance du « chef », avec lequel « il entretient une relation, non pas d’amitié, mais de respect et d’estime mutuels », selon un proche d’IBK. « Le président n’est pas rancunier et ils ont besoin l’un de l’autre. C’est ce qui fait durer ce couple », ajoute t-il. Fort de cet avantage, et à la tête d’un gouvernement où aucune personnalité n’émerge vraiment, Boubeye n’est pas seulement actif dans le domaine sécuritaire. Lors de la journée consacrée à l’interpellation démocratique, le 10 décembre, il tacle les organisations de défense des droits de l’Homme, opposées au projet de loi d’entente nationale. Au même moment, il défend la pertinence de l’arrêté interdisant les marches et attroupements au niveau des grands axes de la capitale. Intransigeant, il parvient à calmer les ardeurs de l’opposition. Tout en se disant ouvert au dialogue. « Depuis qu’il est là, rien ne bouge en réalité, mais les autres politiques sont obligés de se taire, par ce qu’il en sait trop sur eux », pense savoir le politologue Boubacar Bocoum. Certains des acteurs de mars 91, comme Oumar Mariko du parti SADI, « se demandent aujourd’hui s’il s’agit du même homme que celui avec lequel ils ont défié la dictature de l’époque »…

La question de l’après IBK

Le parti du Premier ministre, l’ASMA-CFP, enregistre des adhésions massives depuis sa reconduction. De 4 députés en août, il en revendique désormais 21 et plus de 300 conseillers communaux, essentiellement au détriment du RPM, dont plusieurs élus ont quitté le parti car l’investiture pour les législatives leur avait été refusée. « C’est quand même extraordinaire que le parti du président perde des députés au profit de celui de son Premier ministre. Ce sont des calculs pour l’après IBK », souligne Perignama Sylla du Bara. Boubeye se garde bien d’en parler et élude systématiquement toute question portant sur 2023. Mais avec « un leader de l’opposition, Soumaïla Cissé, affaibli par sa 3ème défaite à l’élection présidentielle, et une majorité où personne n’émerge vraiment, il apparaitrait comme un candidat sérieux », prévient un diplomate en poste à Bamako. En 2007, SBM avait obtenu un très faible score lors du scrutin présidentiel. La progression de l’ASMA sur l’échiquier politique provoque la colère au sein du parti présidentiel, où beaucoup ne digèrent pas le silence d’IBK. De là à y voir un soutien déguisé pour 2023 ? « Nous n’y croyons pas, car Boubeye quittera la Primature bien avant la fin du mandat, et son parti connaîtra un reflux, tout comme le nombre de ses laudateurs », affirme un cadre RPM. Le contexte actuel donne pourtant le champ libre au locataire de la Primature. « IBK est vieillissant et sortant. Le RPM n’a pas été capable de travailler pour lui et SBM s’est mis à sa disposition, avec ses hommes et tout ce qu’il faut. Qui aujourd’hui peut lui faire de l’ombre ? », s’interroge Boubacar Bocoum.

Pour tenter de succéder au président, le Tigre doit résoudre une équation à deux inconnues : se maintenir le plus longtemps possible à son poste pour affirmer sa stature d’homme d’État, et créer un lien populaire avec les Maliens, qui le craignent plus qu’ils ne l’aiment.

 

Partis politiques au Mali : Que de leaders sans relève !

Au Mali, de grands partis ont émergé depuis l’avènement du multipartisme intégral, en 1992. La plupart d’entre eux n’ont qu’un seul leader visible sur la scène, sans une figure pour le seconder et assurer la relève.  

« À part l’Adema, qui est en train de faire sa mue, aujourd’hui tous les partis politiques ne tiennent qu’à une seule personne, ou presque ». C’est le constat dressé par Woyo Konaté, Docteur en philosophie politique et enseignant à l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako. Au Mali, chaque parti politique est sous le monopole de son leader. À part lui, rares sont les membres du parti qui sont mis en lumière. « C’est la nature même de la politique qui veut que les différentes formations qui s’expriment sur le terrain démocratique soient tirées par des personnalités très charismatiques. Au Mali, en Afrique et ailleurs, ces partis sont identifiés à des personnes plutôt qu’à des formations politiques pures et dures », tente de plaider Cheick Oumar Diallo, Secrétaire politique de l’ADP Maliba. « Aux États-Unis, quand on parle du parti républicain on pense à Trump et pour le parti démocrate à Hillary Clinton. Les visages ont pris le dessus sur les partis, de telle sorte que quand on parle de l’ADP, c’est Aliou Diallo, de l’URD, c’est Soumaila Cissé et du RPM, c’est IBK. C’est une tournure des choses qui pose le problème de la pluralité des personnalités au sein des différentes formations », poursuit-il. Le multipartisme a été pourtant une exigence fondamentale en 1991, mais il a abouti aujourd’hui à « un désordre ».  « Tous les statuts et règlements des partis politiques sont les mêmes. Leur objectif, c’est d’obtenir le financement de l’État », dénonce Cheick Diallo, Secrétaire administratif chargé des structures au parti ASMA. Il en appelle à un « centralisme démocratique » et non à « des partis unipersonnels ».

Quelle incidence ?

Les partis deviennent orphelins quand l’étoile de leur chef s’éteint, faute de dauphin. « Quand ATT a laissé le pouvoir, le PDES est allé en déconfiture. C’est la même chose avec les soubresauts que connait l’Adema depuis le départ d’Alpha Oumar Konaré », affirme Cheick Oumar Diallo, ajoutant  que « cela pose la question de l’organisation et du fonctionnement des partis politiques ». Pour le Dr Woyo Konaté « les valeurs et l’idéologie sont reléguées  au profit de celui qui finance ». Des réalités qui biaisent l’animation de la chose politique. Pour  un renouveau  politique, « il faut laisser s’exprimer des visages différents de ceux qu’on connait depuis des dizaines d’années », souhaite le Secrétaire politique de l’ADP Maliba, qui estime que son parti est un exemple.

Housseini Amion Guindo : « Ce n’est pas un combat contre le Président IBK »

Ces dernières semaines, le président de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM), Housseini Amion Guindo, est monté au créneau. L’ancien ministre s’engage dans un combat nouveau contre la prorogation des mandats des députés. Le dimanche 21 octobre, avec d’autres personnalités de la scène politique, il a créé la Convergence des forces patriotiques pour sauver le Mali (COFOP).  « Poulo » revient sur ces prises de position et les raisons de cette nouvelle lutte.

Au second tour vous avez soutenu le président IBK. Vous venez de crée une coalition politique, alors que certains disent que vous êtes membres du Front pour la sauvegarde de la démocratie. Quelle est  réellement votre position ?

Je rappelle que j’ai été membre du gouvernement d’IBK pendant quatre ans suite au soutien que nous lui avons apporté au second tour en 2013. Quand il s’est agi d’aller  à une nouvelle élection présidentielle pour un nouveau mandat en 2018, notre parti a estimé qu’il fallait  conformément à nos statuts présenter une candidature. C’est  qui m’a amené à démissionner de mon propre chef. Au second tour de l’élection,  pour une question de cohérence et de constance notre parti  a soutenu IBK. Ensuite il a été question des  élections législatives. Et pour nous, autant la présidentielle obéit à des délais, les législatives aussi. Le collège électoral a été convoqué. Mais jusqu’au dépôt des liste on ne  nous a pas parlé de report. Le gouvernement peut reporter mais  la prorogation des mandats des députés  ne doit pas venir de lui. Parce que l’Assemblée nationale est censée contrôler le gouvernement.  Si c’est le gouvernement qui  donne mandat aux députés on renverse du coup la République. Pour nous, il fallait un débat inclusif pour faire face à la situation.  Mais il aurait fallu que le gouvernement reconnaisse son incapacité à tenir l’élection et invite la classe politique pour savoir ce qu’il faut faire. Il y a des réformes aujourd’hui  indispensables pour le pays. Et ces réformes ne  doivent pas se faire dans le mépris et l’arrogance.  Nous nous opposons à la dictature d’une personne ou d’un clan contre notre loi fondamentale et au mépris du peuple.

D’où est venue l’idée de cette convergence ?                                                                       

Je suis l’initiateur de cette convergence des forces patriotiques pour sauver le Mali.  C’est moi qui suis parti voir tous les autres membres.  Il est réel que souvent nous sommes différents dans les points de vue mais nous nous sommes voulus complémentaires contre cette dérive et d’autres dérives du pouvoir.

Etes-vous membres du FSD ?

Je n’ai jamais été membre du Front pour la sauvegarde de la démocratie(FSD). Nos combats sont différents, car eux ont du mal à reconnaitre IBK comme Président de la République alors que nous,  nous le reconnaissons. Nous sommes contre cette coalition Cour Constitutionnelle-Gouvernement-Assemblée qui viole notre Constitution. Notre action est une alerte. Si le président qui est la première institution pense que c’est comme cela qu’il faut faire alors notre action se dirigera contre lui.

Pour certains c’est par ce que vous vous  n’êtes pas vu récompenser par IBK ?

En 2013, nous avons été cinquièmes à l’élection présidentielle. Mais le CODEM ne figurait pas dans le gouvernement Tatam LY. Pourtant, nous nous ne sommes pas opposés à lui. Mieux, la majorité m’a combattu en tant que député élu à Sikasso et à la limite volé mes voix. Bien avant qu’IBK ne soit au pouvoir j’ai eu à proposer des ministres dans les gouvernements. Mon ambition n’est pas d’être ministre. Je suis dans le privé et j’ai mes établissements. J’ai toujours vécu en comptant sur moi-même, toute ma vie. J’ai fait trois ans au ministère des Sports  sans que mes établissements reçoivent un seul élève de l’Etat. Personne ne m’a entendu m’en plaindre. Personne ne peut dire que je suis dans les histoires de marché ou de détournements. Je me suis toujours battu pour l’intérêt général.

Ne craignez-vous pas que ces revirements impactent l’image de votre parti ?

Il n’y a pas  de revirement. Notre parti n’est pas un parti d’opposition à IBK. Nous nous opposons à un fait que nous estimons contraire à notre constitution. Quand j’étais membre du gouvernement pendant le  projet de  révision constitutionnelle mon parti était opposé au OUI. Ce n’était pourtant pas une carrière d’opposant.  La position du CODEM a été de demander au président d’écouter son peuple. Je suis  parti le voir et lui dire d’écouter son peuple et de se raviser par rapport à  ce projet. Nous sommes cohérent dans ce nous faisons.

Que comptez-vous entreprendre après ?

Pour le moment c’est une alerte.  J’avais déjà annoncé qu’on combattra cette façon de faire de toutes nos forces et sans répit. Ils ont parlé de report sans arrêter le processus. Nous allons créer un regroupement plus large. Nous serons avec tout ce qui se sentent mal ou qui ont peur de l’avenir pour agir ensemble. Nous userons de tous les moyens légaux pour que nous soyons entendus.  Nous nous associerons avec tous ceux qui sentent leur avenir menacé. Mais nous ne nous engagerons pas dans un combat qui mettra en cause l’élection du président de la république ou sa légitimité. C’est la ligne rouge pour nous à ne pas franchir.  Ce n’est pas un combat contre le président IBK mais un combat contre les dérives.

73ème Assemblée générale de l’ONU : IBK plaide la cause du G5 Sahel

A la tribune de l’ONU ce mercredi, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita a une nouvelle fois plaidé auprès de la communauté internationale une aide plus accrue pour opérationnaliser le G5 Sahel.

Devant ses pairs, il a affirmé que la lutte contre le terrorisme au Sahel est une contribution importante à la sécurité internationale. « Nous continuons de demander au Conseil de sécurité d’autoriser le déploiement de cette force sous le Chapitre VII de la Charte, assorti d’un financement adéquat, pérenne et prévisible, y compris à travers les Nations Unies, afin de lui permettre d’accomplir durablement et efficacement son mandat ».

Il a par ailleurs invité les partenaires bilatéraux et multilatéraux qui ont fait des annonces de contributions financières à honorer leurs engagements en faveur de la force conjointe du G5 Sahel. Durant son intervention, le chef de l’Etat a également vanté « les avancées importantes » enregistrées dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. « Il me plait de souligner l’absence de belligérance et d’affrontements entre les forces armées maliennes et les mouvements armés, depuis la signature de l’Accord en mai/juin 2015(…) le retour de l’Administration malienne a Kidal et dans les autres régions du Nord du pays, la présence de l’Etat dans ces régions, durement affectées par la crise, a notamment rendu possible l’ouverture des classes au bénéfice des enfants » liste-t-il. « Je sais que ces acquis sont fragiles » reconnait-il néanmoins.

Au plan national, IBK a réitéré sa volonté de placer la jeunesse au cœur de son second mandat. « J’engagerai un pacte national pour la jeunesse, à travers des investissements considérables dans la refondation de notre système éducatif et de formation, ainsi que de promotion de l’emploi » annonce-t-il. Le président IBK a assuré qu’il mettra tout en œuvre pour assurer le retour des réfugiés maliens au pays.

Sur la politique étrangère du Mali, il s’est dit profondément préoccupé par la situation en Libye qui « menace la stabilité de la région du Sahel ». Il a réaffirmé le soutien du Mali à la Palestine et appelle à une reprise des négociations entre Israël et la Palestine en vue d’une solution à deux Etats.

Pour conclure son discours, il a assuré ne ménager aucun effort pour assurer une mise en œuvre diligente et intégrale de l’Accord pour la Paix et la réconciliation.

Mali: 58ème anniversaire de l’indépendance célébré en grande pompe

Le défilé militaire marquant la célébration du 58eme anniversaire de l’indépendance du Mali s’est déroulé samedi 22 septembre 2018 dans l’ACI 2000, sur l’Avenue du Mali, en présence du Président de la République Ibrahim Boubacar Keita, et de nombreux autres Chefs d’Etats étrangers.

18 jours après son investiture pour un second mandat à la tête du Mali, le Président de la République n’a pas manqué l’occasion de célébrer en grande pompe le 58eme anniversaire du Mali à la souveraineté nationale et internationale. Plusieurs Chefs d’Etats, à l’instar de Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie, Mahamadou Issoufou du Niger, Alpha Condé de la Guinée Conakry, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Nana Akufo-Addo du Ghana…ont répondu présent à cette cérémonie, témoignant ainsi de leur amitié et soutien sans faille au peuple du Mali. Parmi les autres personnalités présentes, on note également les Premiers Ministres du Togo, du Maroc, du Rwanda, du Sénégal et de l’Algérie.

Reconnaissance et détermination

 

Le Président IBK, s’adressant à ses hôtes et au peuple malien tout entier a d’abord salué les pères fondateurs de la République avant de rappeler les moments sombres que le pays a traversé, quelques années auparavant. « Nous fûmes proche, très proche de l’abîme », reconnait-il avant d’ajouter, « 2012 c’était hier. Beaucoup d’eau a coulé, depuis sous les ponts ».

Le numéro Malien a poursuivi en remerciant vivement toutes les personnalités ou organisations qui se sont impliqués pour un retour à la normale dans le pays, notamment la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.  « Pas moins de 12 sommets qui ont été consacrés par la CEDEAO à la crise malienne », se rappelle t-il, avant de remercier spécialement le président Ivoirien Alassane Ouattara, alors président en exercice de la Communauté.

Le Chef suprême des armées n’a pas manqué de rendre un vibrant hommage non seulement aux soldats tombés sur les champs d’honneur lors des différentes missions de défense du territoire national mais aussi à l’ensemble du gouvernement du Mali pour avoir, malgré toutes les incertitudes, relevé le défi de la tenue des élections présidentielles sans incidents majeurs, même s’il avoue avoir du regret pour  la non reconnaissance par tous des résultats issus des urnes. Rappelant sa priorité pour le pays, qui n’est autre que la préservation de  l’unité nationale, la restauration de la cohésion sociale, le rétablissement de la paix et de la sécurité sur tout le territoire du Mali à travers la mise en œuvre de l’accord pour la paix, Ibrahim Boubacar Keita à réitéré sa main tendue à l’ensemble de la classe politique, « au-delà de toutes les frustrations et contrariétés.

Le locataire du palais de Koulouba a également rappelé la raison pour laquelle il place son nouveau mandat sous le signe de la jeunesse. « C’est une option qui s’impose logiquement lorsque nous savons le pourcentage très important des jeunes dans la population malienne. Une génération est donc là, à laquelle incombera bientôt la mission de consolider l’avenir du Mali », déclare le chef de l’Etat. C’est enfin, sur une note d’espérance, d’un « Mali béni » que le Président Keita a conclu son propos.

Défilé spectaculaire

 

Le défilé militaire, qui a enregistré en soutien la participation des troupes étrangères, notamment celles du Niger, de  la Mauritanie, du Burkina Faso , du Sénégal , du G5 Sahel, de Barkhane ainsi que de la Minusma, a été une véritable démonstration des atouts sécuritaires dont dispose le Mali pour le maintien de sa souveraineté nationale et la lutte contre le terrorisme. Organisé en trois manches à savoir le passage des forces de l’armée de terre suivi des troupes montées et motorisées et enfin d’une exhibition des forces  aériennes, ce défilé riche en couleurs et en sons a été clôturé par la chute impeccable des éléments parachutistes lâchés à 2500m d’altitude. Entre temps, une troupe de l’armée tchadienne a ébloui le public par son rythme bien cadencé et spéciale aux hommes de N’djamena, sous le regard admiratif du Président tchadien Idriss Déby Itno..

Véritable moment de retrouvailles nationales entre les filles et fils du Mali, la célébration cette année du 22 septembre n’est pas inaperçue malgré le contexte de troubles post-électoral observés ces dernières semaines dans le pays. On pouvait  voir dans la ville de Bamako, sur les façades des grands bâtiments publics et privés, les drapeaux Vert Or Rouge, comme pour signifier plus que jamais que cette nation partage profondément les paroles de sa devise, « un peuple, un but, une foi ».

 

Présidentielle 2018 : le camp d’IBK fête la victoire

Le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a proclamé ce jeudi matin les résultats provisoires du second tour de l’élection présidentielle. Le président IBK obtient  un score  de 67, 17% contre 32,83 pour son rival Soumaila Cissé. En attendant la validation par la cour Constitutionnelle, au QG de l’Alliance Ensemble pour le Mali, la fête bat son plein.

Après l’annonce des résultats provisoires du second tour de la présidentielle, le camp d’IBK a exulté Comme pressenti, le président IBK est sorti vainqueur de ce énième duel l’opposant au chef de file de l’opposition.

Des cris de joie, des chants, des danses, sous le majestueux immeuble servant de QG de campagne à l’Alliance Ensemble pour le Mali, le moment était festif.

« Aujourd’hui est un jour de joie.  Notre président a eu le deuxième mandat, c’est notre fierté », confie Mohamed Denon, qui participe à la célébration devant le quartier général de campagne. S’il reconnait que les cinq  premières années « n’ont pas été   facile », il croit en une transformation dans plusieurs secteurs  de la vie du pays. « Insh’Allah, il y aura des changements, l’insécurité, le chômage, tout va s’arranger », dit-il, drapeau du Mali en main.

A l’intérieur du QG, cadres et militants savourent la victoire. Des rires, des « félicitations », des accolades chaleureuses, une atmosphère bonne enfant y règne. « Il n’a pas fait tout ce que le peuple attendait de lui mais de grands chantiers ont été menés, il travaille sur la paix, le réarmement de notre armée, l’économie », souligne Alhassane Dembelé, président de l’Alliance des Nationalistes convaincus pour le Développement du Mali (ANCD Mali), un parti membre de l’Alliance Ensemble pour le Mali. Il ajoute : « Quand le président est arrivé en 2013, le pays était dans le chaos, mais aujourd’hui c’est un nouveau départ pour le Mali » dit-il, tout  enthousiaste

Même expression de satisfaction du directeur exécutif de l’Alliance EPM.  « C’est un sentiment de fierté que je ressens, parce qu’après le 1er tour  nous nous sommes mobilisés encore, et c’est  l’ensemble du peuple malien  qui a renouvelé sa confiance de Kayes à Kidal pour réélire le Président IBK », indique Mahamane Baby. Pour lui, les priorités du président sont claires. « Il s’agit de poursuivre la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, renforcer la décentralisation, les infrastructures, réviser  certains textes… », cite-t-il, regrettant une campagne « de vulgarité » menée par les opposants. « Nous nous réjouissons de cette belle image que la démocratie malienne est en train d’envoyer au reste du monde » se félicite Jeamille Bittar, vice-président de l’Alliance EPM. Pour lui, les défis restent les mêmes. « Il faut une réconciliation des cœurs et des esprits, que tous les maliens puissent apporter leur pierre pour la construction nationale », estimant que tout est prioritaire au Mali. « L’heure est au travail bien fait », conclut-il.

«  Quand on veut juger le bilan de quelqu’un il faut regarder d’où on est parti »se défend un membre de la cellule de communication, tout en reconnaissant que tout n’a pas été rose. « L’enjeu maintenant est de consolider les acquis, amplifier les réussites mais aussi corriger les manques », préconise-t-il.

En attendant les résultats de la Cour Constitutionnelle,  l’effervescence continue chez les militants qui ont réussi à travers leur expression citoyenne à maintenir IBK au palais de Koulouba.

Présidentielle 2018: un 2ème tour sous la pluie

A Bamako, où l’intérêt pour cette présidentielle s’était essoufflé depuis le premier tour du 29 juillet, faisant craindre une faible mobilisation, les opérations pour le second round sont fortement perturbées par la météo.

Très faible affluence dans les bureaux de vote ce matin à Bamako, capitale du Mali. Depuis l’ouverture des bureaux de vote à 8 heures GMT, sans incident particulier signalé pour l’instant, très peu de monde se présente devant les urnes. Alors que des soupçons de fraude planent sur le scrutin, la sécurité a été renforcée et les centaines de badauds qui flânaient dans les centres de vote au premier tour sont désormais « personae non grata » sur place. « Je n’irai pas », déclare tout de go Boubacar, un jeune trentenaire, tenancier de boutique à Kalabancoura, en commune  6 du District de Bamako. Selon lui, « c’est déjà fini. On connait la fin de cette histoire », évoquant ce second tour qui oppose le président sortant, candidat pour un second mandat, Ibrahim Boubacar Kéita et le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé. La coalition  autour de ce dernier maintient la pression et a assuré lors de la dernière déclaration à la presse, avoir mis en place un système pour réduire les risques de fraude, fraude qui selon elle a tronqué les résultats du 1er tour.

Si au Mali, en cette saison  hivernale, le ciel couvert et la pluie sont de bon augure, les acteurs de cette journée électorale, structures organisatrices comme acteurs politiques ne se réjouissent guère du climat pluvieux de cette matinée qui décourage plus d’un électeur. De Hamdallaye à Sébénikoro sur la rive gauche en passant par Kalabancoura de l’autre côté du fleuve en commune 5 du District, l’élément marquant de cette matinée est la « très faible affluence. Nous sommes là et depuis 8h jusqu’à 10h nous avons eu à peine 30 votants dans notre bureau », confie un assesseur au centre « Ecole fondamentale de Sabalibougou », lui aussi en commune 5. « Nous avons ouvert à 8h, avec tout le matériel bien  en place. A 10h36,  le nombre de votants s’élève à 36 », déclare Gaoussou Coulibaly, président du bureau de vote 06 au centre de l’Hippodrome, école Nelson Mandela, en commune 2.

A Yirimadio, en Commune 6 du District, ce sont les personnes âgées qui ont ouvert le bal. Les jeunes se sont aussi manifestés mais moins que l’ors du premier tour, du moins pour cette matinée. Ce sont en général « les vieux et les jeunes qui viennent le matin. Mais c’est encore un peu timide », explique un agent de bureau de vote.

Les cartes d’électeurs non distribuées étant toujours disponibles, quelques électeurs viennent réclamer les leurs. C’est le cas de Fatoumata Diarra qui était en voyage le 29 juillet et qui recherche ce matin sa carte et son bureau de vote. Dans son centre de vote, le même que celui du candidat Ibrahim Boubacar Kéita, l’affluence a faibli sitôt le vote de ce dernier accompli. Ici aussi la pluie en décourage plus d’un, les accès aux bureaux de vote sont devenu un  vrai parcours boueux.

Au premier tour de ce scrutin, les deux candidats avaient obtenu 41,72% et 17,78% respectivement pour IBK et Soumaila Cissé. Chacun a bénéficié de ralliement de recalés du premier tour et l’autre grande question de ce second tour est de savoir si les consignes de report de voix seront suivies.

Présidentielle 2018 : IBK placé sur « orbite » par ses partisans

Au lendemain de la proclamation des résultats du 1er tour de l’élection du 29 juillet, le candidat de l’Alliance Ensemble pour le Mali, arrivé  largement  1er devant Soumaila Cissé, s’est exprimé vendredi à son QG. En présence de quelques-uns de ses militants, IBK les a remerciés pour leur marque de confiance.

Vendredi, 3 juillet 2018.  Les résultats de l’élection du président de la république sont connus. Proclamés dans la nuit du jeudi par le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, ils placent premier avec le score considérable de 41,42% le candidat IBK.

Pour le Président IBK, ce résultat est la réaffirmation de la confiance placée en lui. « C’est une belle première victoire mais elle n’est pas que mienne, cette victoire c’est celle du Mali qui avance, de l’optimisme, de l’espoir contre la terreur  et de tous ceux et celles qui connaissent notre pays et qui croient en son grand destin », a égrené celui qui pour renouveler son mandat devra passer par un second tour le 12 août contre Soumaila Cissé.

« A travers votre vote, vous m’avez placé sur orbite », déclare-t-il devant eux, et comme interpeller par les voix exprimées, il promet de redoubler d’ardeur. « Pour vous, avec vous, pour nos enfants  et les générations à venir, je dois aller encore plus loin », promet-il.

Contraint à un second tour, le président IBK, n’a pas manqué de féliciter  « le gouvernement pour sa grande maitrise du processus électoral », et par la même occasion remercier « les partenaires et amis du Mali » pour leur accompagnement dans le processus.

Alors que le plusieurs bureaux de vote n’ont pas été opérés dans le nord et centre du pays, à cause de l’hostilité des groupes terroristes, le candidat IBK s’est réjoui malgré tout de l’organisation de  ce scrutin. « Vous avez donné tort à ceux qui prédisaient  le pire. Cela a été un réel motif de fierté pour chacun d’entre nous », a précisé le président candidat,  et poursuivant, « toutefois, je déplore les incidents survenus dans certains de nos localités qui ont empêché certains de nos compatriotes  d’accomplir leur devoir civique ».

D’un ton serein, le port étendard de l’Alliance Ensemble pour le Mali est revenu sur les péripéties de sa campagne, soulignant que l’enjeu  était de soumettre son bilan aux Maliens pour reconquérir leurs voix si précieuses.  Mais pas seulement, les défis actuels exigent encore plus d’efforts. « Ils s’agissait aussi pour moi de vous proposer mon projet pour un Maliba qui ira encore plus loin, encore plus haut, toujours fort, toujours plus juste » a énuméré celui qui compte « consolider les acquis, amplifier les réussites, rectifier les manques » du passé.

Pour le second tour, le candidat IBK  entend « convaincre ceux qui doutent encore » et  appelle à un grand rassemblement pour demeurer maitre du palais de Koulouba.

Présidentielle 2018 : Après 5 ans, IBK de retour à Kidal

Le président IBK est actuellement à Kidal jusqu’à demain matin dans le cadre de sa tournée électorale. Sur place, il a rencontré les responsables de la CMA, les autorités traditionnelles et échangé avec la population, sur des questions cruciales comme la mise en oeuvre de l’accord de paix, le statut de l’Azawad et la sécurisation du processus électoral.

Cela faisait 5 ans que le président IBK n’avait pas foulé du pied le sable de Kidal, où il a atterri ce jeudi 19 juillet aux environs de treize heures dans un avion affrété de Gao par la Minusma. Sa venue dans ce bastion du Nord, fief des ex-rebelles de la CMA, s’est faite dans une relative discrétion. Cette étape, fortement symbolique dans la tournée électorale du candidat, avait d’abord été annoncée pour le 9 juillet dernier avant d’être à nouveau décalé au 19 juillet.

Sur le Tarmac de l’aérodrome de la Minusma, le président-candidat a été accueilli par Bilal Ag Chérif, président en exercice de la CMA, Mohamed Ag Intalla, l’Aménokal des Ifoghas ainsi que par les autorités traditionnelles de la ville.

Le cortège composé de plusieurs véhicules 4×4 s’est ensuite dirigé vers le siège du DDR, un ancien hôtel, ou le président a pris ses quartiers et a déjeuné avec ses hôtes avant de gagner le siège de l’autorité intérimaire, en fin d’après-midi, pour un meeting. C’est en présence des différents cadres et responsables de la CMA, de la société civile, des femmes et des jeunes, que le président candidat a fait un discours où il s’est engagé à construire sur place un aérodrome international, ainsi qu’un hôpital régional. Le président-candidat a ensuite pris part à des échanges directs avec l’assistance, notamment sur le retard dans la mise en œuvre de l’Accord et la question de la reconnaissance de l’Azawad.

Le président et ses collaborateurs passeront la nuit dans la ville où un impressionnant dispositif de sécurité a été déployé. Dans les airs d’abord, où les chasseurs de la force française Barkhane ont patrouillé le ciel lors du déplacement du président, et sur terre où sa sécurité est assurée à 100 % par les forces de la CMA et de la CSMAK, la police locale. Pour l’occasion, la ville a été bouclée à l’intérieur comme à l’extérieur, jusqu’à quelques kilomètres autour de Kidal. Les Famas, récemment intégrés dans le Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC), n’ont pas été convié à sortir de leur camp pour venir renforcer le dispositif de protection du président-candidat.

Si il y a 5 ans, l’ambiance était un peu tendue avec notamment des manifestations contre la venue du candidat, il n’en a rien été pour sa seconde visite dans la cité des Ifoghas, même si les « vives IBK » n’ont pas ponctué l’arrivée du président-candidat comme on a pu l’entendre sur d’autres étapes de sa tournée. On pouvait tout de même lire sur des banderolles, des messages de bienvenue à l’adresse d’Elhadj Ibrahim Boubacar Keita. « Pour nous, c’est comme la visite de n’importe quel candidat à l’élection présidentielle. Ce qui nous importe, c’est leur potentiel à mettre en œuvre l’accord de paix d’Alger. Nous avons déjà expérimenté IBK ces 3 dernières années. Nous nous baserons sur ce qu’il va dire et les propositions concrètes qu’il va faire, sachant que parfois les déclarations faites ne sont pas forcément suivis d’effet », affirme Mohamed Ould Mahmoud, actuel porte-parole de la CMA, qui réfute toute inclinaison particulière pour le président candidat. « Il y a des cadres de la CMA qui le connaissent, depuis même avant le temps de l’Accord, mais nous savons aussi que pour ce qui est de l’Accord, il n’a pas fait grand-chose. En fait, on ne sait pas si ça a évolué avec lui. Ça a plutôt évolué avec le premier ministre actuel, Soumeylou Boubeye Maiga. On a quand même eu à faire à 4 premiers ministres ! Donc, nous ne sommes pas forcément très proches d’IBK, mais nous restons quand même très liés à la mise en œuvre de cet accord, car c’est la seule chose qui nous lie avec le Mali et c’est le candidat qui nous satisfera le plus à ce niveau qui aura notre faveur » poursuit Mohamed Ould Mahmoud.

Pour Nasser, habitant de Kidal, qui déclare sans ambage, « je ne voterai pas ! », ce ne sont pas les quelque 30 000 potentiels votants que vise le gouvernement malien à travers cette venue à Kidal, mais plus la garantie que, « les élections se tiendront bien à Kidal le 29 juillet de 8 h à 19 h et sans incident. Ça démontrerait que Kidal est devenue une ville malienne comme les autres », explique-t-il.

Le bon déroulement du processus électoral, c’est justement l’un des enjeux des discussions que le président-candidat aura avec les responsables de la CMA avec qui il devrait s’entretenir dans la soirée. « La CMA a posé des conditions pour être impliquée dans le processus électoral : la prise en charge des militaires, la sécurisation des élections, les autorités intérimaires au niveau des cercles. Ce sont autant de questions auxquelles nous attendons des réponses, car nous voulons dans les zones que nous contrôlons, assurer la sécurité du processus électoral à 100 %. Nous sommes un mouvement politico-militaire et nous entendons jouer un rôle important et prépondérant dans la sécurisation de ce processus », avertit le porte-parole de la CMA.

Ces audiences avec des personnalités de la CMA, pourraient achever de convaincre ceux qui doutent encore, à 5 jours de la visite de son principal concurrent Soumaila Cissé, même si, comme le concède ce cadre de la CMA sous anonymat, « plusieurs responsables de la CMA soutiennent IBK, car ils estiment qu’il y a eu un début d’exécution de certains points de l’accord sous son mandat. Pour eux, il vaut mieux le soutenir pour parachever ce qu’il a commencé ».

Le candidat IBK devrait quitter Kidal demain matin pour s’envoler  pour Tombouctou.

Présidentielle 2018 : Démonstration de force d’IBK au stade du 26 mars

La campagne électorale est désormais ouverte au Mali. Le Président IBK, candidat à sa réélection a tenu meeting géant au stade du 26 mars. Impressionné par la mobilisation, il invite ses partisans  à le réélire dès le 1er tour.

Devant l’édifice, à 14 heures déjà, la mobilisation et la ferveur étaient totales. Partout, des pancartes et des véhicules à l’image du candidat.

A l’intérieur du stade, l’effervescence grandissait. La cérémonie se veut grandiose. Le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga, le président de l’Assemblée nationale Issiaka Sidibé, plusieurs membres du gouvernement, des députés, des présidents de partis politiques, et une pléiade d’artistes ont donné à ce lancement un visage intimidant. Il s’agissait aussi pour la plateforme Ensemble pour le Mali qui porte le projet de la réélection d’IBK de marquer les esprits, surtout après la récente démonstration faite par le candidat de l’URD, l’honorable Soumaila Cissé, dans ce même lieu.

Alors que le public était captivé par les prestations artistiques, IBK fit son entrée dans l’édifice. Il était 16h50 . Aux éloges des artistes, qui rappellent ses réalisations dans divers domaines, celui que l’on surnomme  ‘’Boua’’, affiche sa joie. Se passant de son discours, le président IBK, dans une intervention teintée d’émotion est revenu sur ‘’les ont dit’’ dont il avait fait objet un moment. Mieux, il annonce dans la foulée, l’arrivée ce lundi de quatre avions pour l’armée malienne. Des cris de victoire émanent du public. L’hôte du jour met en avant ses capacités à rassembler les Maliens et à reconstruire le Mali. Il déclare sans détour et avec assurance  que : « Baou ta bla insh’Allah !». Repris dans la foulée par les milliers de militants.

Pour la plupart des partisans d’IBK, les chantiers entamés et la complexité de la  crise sont des motifs de lui renouveler la confiance. Comme pour dire à ceux qui le pensaient ‘’fatigué’’ qu’il a toujours de l’énergie. « Boua ta bla,  IBK a trouvé le pays dans une situation difficile mais il a géré. Aujourd’hui c’est lui seul qui peut bien armer les FAMA. Il est en train de ramener la paix  même si ce n’est pas facile », assure Moussa Koné, militant de l’Union pour la Démocratie et le Développement, membre de la plateforme Ensemble pour le Mali.

Le directeur de campagne, Dr Bocary Treta après avoir remercié  les uns et les autres, a rassuré de la victoire d’IBK le 29 juillet. Il invite les électeurs à retirer leurs cartes pour élire le « candidat de tous le Mali ».

IBK en Côte d’Ivoire :  Coopération économique et lutte contre le terrorisme

Arrivé en Côte d’Ivoire ce 10 mai 2018 pour une visite de 48 heures, le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta a été accueilli par son homologue Alassane Dramane Ouattarra. Les échanges entre les deux chefs de l’Etat ont porté sur la coopération entre les deux pays, sur le plan économique mais  surtout dans le cadre de la lutte contre l’insécurité.

Après plusieurs minutes d’échanges entre les deux délégations, des signatures de convention ont eu lieu, notamment 5 conventions bilatérales dans le domaine judiciaire. Elles sont relatives à l’entraide judiciaire en matière pénale, civile et commerciale, à l’extradition et au transfèrement des condamnés.

Sur le plan économique, les échanges commerciaux entre les deux pays sont estimés à plus de 281 milliards de francs CFA en 2017. Se réjouissant de la qualité de cette relation économique, le président malien a réaffirmé la volonté des deux parties  « de faire en sorte que notre coopération économique soit à la hauteur  souhaitée, conforme à l’histoire et au passé de nos deux pays », a ajouté Ibrahim Boubacar Kéïta.

Abordant la question sécuritaire, il a remercié son homologue ivoirien du soutien que ce dernier en tant que président en exercice de la CEDEAO, à l’époque, a apporté au Mali durant  la crise de 2012. « Pour le grand bonheur du Mali, vous étiez à la manœuvre, monsieur le président à la présidence de la CEDEAO quand le malheur a failli s’abattre sur notre pays, quand le Mali a failli se perdre », a tenu à rappeler le président malien.

Lutte commune contre  le terrorisme

Pour sa part, le président ivoirien dont le pays a envoyé près de 150 militaires pour renforcer la Minusma à Tombouctou, a réaffirmé le soutien de son pays au Mali dans la lutte contre le terrorisme. « Au niveau sécuritaire, la Côte d’Ivoire est à vos côtés. Nous sommes ensemble, nous sommes maintenant au Conseil de sécurité des Nations unies et nous continuerons de plaider pour que la Minusma et le G5 Sahel puissent être soutenus convenablement pour permettre d’éradiquer le terrorisme qui est en train de perturber le quotidien de nombreux Maliens », a indiqué le Chef de l’Etat ivoirien. Pour concrétiser cet engagement, le grand voisin du sud du Mali, compte envoyer prochainement environ 400 militaires pour renforcer ses effectifs au niveau de la force onusienne.

Qualifiant la menace Aqmi de « très sérieuse, le président malien a remercié de son côté la France pour ses efforts dan ce combat et réaffirmé sa détermination « la plus farouche à lutter contre Aqmi et les autres groupes terroristes. »

 

Mali : Le président sortant IBK sera candidat pour un second mandat

Le président du Rassemblement pour le Mali (RPM) Dr. Bocary Tréta, a révélé dimanche à Bamako que le président Ibrahim Boubacar Keita a confirmé « sa volonté et sa disponibilité d’être au service du peuple » malien.

Le président malien sortant Ibrahima Boubacar Keïta a été investi dimanche 6 mai candidat à l’élection présidentielle du 29 juillet par une coalition de près de 70 partis.

« A la demande de son parti et de ses alliés politiques, le président malien IBK (Ibrahim Boubacar Keïta) accepte d’être candidat à la présidentielle de juillet », a déclaré Dr. Bocary Tereta, président du RPM, devant des milliers de sympathisants du RPM, rassemblés dans la salle Bazoumana Sissoko du palais de la Culture.

Il a appelé les militants à « faire confiance en IBK » et à « se mettre en mission pour (le) réélire dès le premier tour », ajoutant que le chef de l’Etat, désormais officiellement candidat à sa propre succession « demeure l’homme de la situation ».

Une cérémonie d’investiture sera organisée à une date non précisée par M. Tereta

Le chef de l’Etat malien, 73 ans, élu en 2013 pour cinq ans, n’était pas présent à cette réunion, tenue devant 3.000 personnes.

Lors d’une rencontre samedi avec sa coalition, M. Keïta, qui n’a pas encore officiellement annoncé sa candidature, a affiché sa disponibilité à se présenter au scrutin de juillet.

« Nous sommes prêts à resservir ce pays de toutes nos forces », a-t-il déclaré, lors de cette rencontre.

Ségou: L’échangeur du « Carrefour de Markala » inauguré

Le président Ibrahim Boubacar Keita a présidé mardi 24 avril 2018 la cérémonie officielle d’inauguration des infrastructures routières notamment l’échangeur du carrefour de Markala à Ségou et ses voies d’accès ainsi que l’aménagement et le bitumage de 10km de voiries urbaines et 7 km de la  route reliant Ségou et San. Ceci s’inscrit dans le cadre de sa visite dans la cité des Balanzan jusqu’au 26 avril.

Il sonnait un peu moins de 13h quand le président IBK arrivait sur les lieux. Après le passage en revue des troupes et l’accueil des officiels, la cérémonie a effectivement démarré avec les mots de bienvenue du maire de la commune urbaine de Ségou. S’en ai suivi les discours respectifs du représentant de la BOAD et du ministre des infrastructures et de l’équipement, Madame Traoré Seynabou Diop. « Aujourd’hui le rêve vient d’être transformé en réalité. Les populations de Ségou se réveillent face à ces joyaux qui désormais feront leur fierté et vous disent un fervent merci » a déclaré Madame le ministre, s’adressant au chef de l’Etat. Le président de la république de son coté, prenant la parole a réaffirmé son engagement pour le mali et sa disponilité à servir le pays. « Nous sommes ici aujourd’hui pour l’inauguration du premier échangeur à Ségou, puisse-t-il n’être que le début d’une série à travers le pays. Ainsi va le développement, ainsi les villes du Mali ont droit au développement » a-t-il indiqué.

Caractéristiques techniques

Les travaux de construction de l’échangeur ainsi que l’aménagement et le bitumage des 10 km de voiries urbaines dans la ville de Ségou s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’Aménagement d’Infrastructures Routières Structurantes (P.A.I.R.S) et ont coûté un montant total de 23.263.790.200 FCFA. Le projet a été financé à hauteur de 84% par le budget national et un prêt s’élevant à 16% auprès de la Banque Ouest Africaine pour le développement (BOAD).

L’échangeur du carrefour de Markala à Ségou, le premier à être réalisé en région est un véritable joyau qui répond aux caractéristiques techniques modernes. Réalisé selon plusieurs profils dont un premier en  travers à 2×2 voies composées de deux chaussées de 7m chacune, lesquelles sont séparées par un terreplein central de 4.50 m et deux pentes d’arrêts d’urgence de 2.50 m de largeur chacune de part et d’autre des chaussées. Le second profil en travers à  2×2 voies est  composé de deux chaussées de 10.5 m chacune, séparées par un terreplein central. L’échangeur présente un autre profil en travers pour une voie latérale unidirectionnel comprenant une chaussée de 7 m, un trottoir sur le côté gauche de 1m en largeur  et une bande d’arrêt d’urgence de 2m de largeur du coté droit. Enfin le dernier profil en travers est fait d’une bretelle à une voie de 4m de large, une bande dérasée de 1 m de largeur et une bande d’arrêt d’urgence  de 2.50 m de largeur. Pour couronner le tout, le revêtement sur l’ensemble de l’ouvrage  est constitué par un béton bitumé de 5 cm.

Impressions unanimes

Les Ségouviens sont fascinés par cette infrastructure de taille et les avis vont dans le même sens. « Avec l’échangeur, il ya maintenant beaucoup de changement sur le plan commercial. De nouvelles boutiques ont ouvertes » nous confie Cheick, commerçant. «  Nous remercions le président pour ce qu’il a fait, parce que maintenant nous n’aurons plus beaucoup de problèmes à  écouler nos produits vers d’autres localités de la région » s’enthousiasme  un agriculteur. Avec voies bien vastes, le risque d’encombrement de la circulation est réduit. « Je pense qu’avec cet échangeur il y’aura moins d’accidents et nous allons gagner du temps en se déplaçant »  indique Moussa Diarra, chauffeur.

La politique  de développement des infrastructures routières des villes et régions du Mali tient à cœur au Président de la République Ibrahim Boubacar Keita. Près de 700 milliards de FCFA ont été investis dans ce secteur lors de ces cinq  dernières années et d’autres projets sont toujours en cours de réalisation.

 

 

 

 

G5 Sahel : Et si le Mali avait eu tort d’avoir raison trop tôt !

Face à la sanctuarisation du Sahel par des pseudo-djihadistes qui ne sont, en réalité, que de vils criminels et trafiquants en tous genres ; et face à l’insécurité entretenue par ces hordes de terroristes avides de sang et exploitant à fond la pauvreté et parfois le désespoir des braves populations du Sahel éprouvées par les effets désastreux des changements climatiques, les Chefs d’Etat du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad ont porté le G5 Sahel sur les fonts baptismaux le 16 février 2014 à Nouakchott (Mauritanie). Dans son acte fondateur, le G5 Sahel ne fait pas mystère de son ambition de promouvoir le développement et la sécurité, la bonne gouvernance et la démocratie ainsi que le développement régional inclusif et durable en agissant sur le levier de la coopération régionale et internationale.

C’est que, entretemps, les doctrines en matière de lutte contre le terrorisme dans l’espace sahélo-saharien et à travers le monde ont fortement évolué, mettant en exergue la nécessité de combiner actions militaires et actions de développement. L’enlisement d’armées qui comptent parmi les plus puissantes au monde dans des théâtres d’opérations disséminés aux quatre coins du monde a achevé de construire de nouvelles doctrines en matière de lutte contre le terrorisme, cette odieuse hydre  de Lerne à la nature insaisissable et aux méthodes asymétriques. Pour l’histoire, flashback sur la genèse de ce qui aurait dû être une évidence.

Le Mali,  précurseur du G5 Sahel

Père fondateur de l’Organisation de l’Unité Africaine, ancêtre de l’actuelle Union Africaine (UA) et ayant gravé la construction africaine dans le marbre de sa Constitution, a toujours été un chantre de l’unité qui donne sa pleine mesure à la mutualisation des intelligences et des ressources pour construire le bonheur des populations africaines. C’est ainsi que des indépendances à nos jours,  le Mali a joué et continue de jouer les premiers rôles dans la construction d’un nombre impressionnant d’organisations qui comptent dans la sous-région ouest-africaine et sur le continent. Pas besoin d’égrener des listes ! Pour notre démonstration, suffiront largement l’OUA, l’UA, la CEDEAO, l’UEMOA, le CILSS, le Liptako-Gourma, l’OMVS… et bien entendu le bien nommé G5 Sahel. A propos de celui-ci, il vous souviendra que depuis le début de la décennie 2000, à l’heure des tout premiers rapts d’européens dans le Sahel, un pays a tiré la sonnette d’alarme. Le Mali. Un pays a tenté vainement de mobiliser pour faire face à la tête de Cerbère qui sortait des profondeurs du grand désert. Le Mali. Un pays a fait face, presque seul, à un fléau transfrontalier. Le Mali. Un pays s’est trouvé dans le rôle peu enviable de victime collatérale pour affronter les conséquences de l’intervention en Libye d’une certaine communauté internationale mal informée, mal préparée et savamment manipulée par MM. Sarkozy et Bernard-Henry Levy. Encore le Mali. Même la vénérable ONU a foncé tête baissée dans le piège libyen, véritable boîte de Pandore d’où se sont échappés le désordre, l’anarchie et la violence. La Libye, ce Styx aux contours aussi imprécis que la mer du Nord qui charrie la déchéance humaine des temps modernes  et qu’il convient de dessécher par tous les moyens.

Aujourd’hui, dans le prétoire du tribunal de l’histoire, là  où les faits têtus sont opposables aux discours creux et mensongers des ambitions égoïstes et mesquines, chacun devra assumer pleinement sa part de responsabilité. Victime du terrorisme au Sahel alimenté par le chaos libyen, le  Mali a eu malheureusement tort d’avoir  raison trop tôt. Il en est ainsi de certaines matières même si, par après, il faudra rendre à César ce qui est à César. Beati pauperes spiritu (Bienheureux les pauvres d’esprit !).

Le leadership d’IBK

Du Sahel aux Nations-Unies ; d’Addis-Abeba au château de La Celle-Saint-Cloud, près de Paris ; d’Abidjan à Bruxelles, le Président IBK aura été de toutes les « campagnes », se dépensant sans compter, afin de réunir toutes les conditions nécessaires à l’ancrage institutionnel du G5 Sahel et à la montée en puissance de sa Force Conjointe dont le poste de commandement opérationnel se trouve justement à Sévaré, en terre malienne. Et un certain Didier Dacko, Général de Division de son armée, n’en est-il pas le Commandant en chef depuis le 8 juin 2017 ? Aux côtés de la MINUSMA, de Barkhane, des armées nationales et de diverses forces européennes déployées dans le Sahel, le G5 Sahel agit tel un joker de luxe. Mieux ! Sa Force Conjointe cristallise tous les espoirs des autorités et populations du Sahel ainsi que de toute la communauté internationale dans l’âpre combat contre les forces du mal.

Il est sûr et certain que les historiens ne manqueront pas de faire le bilan de l’œuvre colossale d’IBK en sa qualité de président en exercice de la conférence des Chefs d’Etat du G5 Sahel, du lundi 6 février 2017 (Sommet extraordinaire du G5 Sahel à Bamako) à celui de Niamey (6 février 2018), au cours duquel il a passé le témoin à son homologue nigérien Issoufou Mahamadou.  En attendant cette échéance, il nous faut affirmer haut et fort que c’est sous son magistère que le G5 Sahel est sorti de ses limbes pour prendre véritablement son envol. Si aujourd’hui le monde entier se presse autour du berceau du G5 Sahel, il a bien fallu que des artisans infatigables fassent le boulot et qu’un leadership éclairé ait été à la manœuvre pour mettre fermement le cap sur le port d’attache et que, enfin, sa dédicace ait été à hauteur de ses ambitions. Sans autosatisfaction d’aucune sorte, le Président IBK aura satisfait à toutes ses exigences. Et même au-delà !

Bruxelles, l’apothéose

Le 23 février 2018 à Bruxelles, au siège de la Commission Européenne, s’est tenue la Conférence internationale de Haut niveau sur le Sahel ; elle était co-présidée par le Président de la République du Niger, Président en exercice du G5 Sahel, Issoufou Mahamadou, par le Président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, par le Secrétaire Général des Nations-Unies, António Guterres et par le  Président de la Commission Européenne, Jean-Claude Juncker. Les 27 chefs d’État et de Gouvernement de l’Union Européenne s’étaient tous pressés au Berlaymont pour apporter leur soutien politique et financier aux pays du Sahel qui sont une « digue » qui les protège et dont toute infortune pourrait les affecter gravement. Venus aussi à Bruxelles, des hauts représentants des riches monarchies pétrolières du Golfe dont l’Arabie Saoudite et les  Émirats Arabes-Unis pour apporter leur solidarité à leurs frères du Sahel.

Le tour de table a abouti à une annonce de 414 millions d’euros dont 116 millions pour l’Europe. La moisson est bonne. Excellente. Par enthousiasme, on serait même tenté d’affirmer que le budget est définitivement bouclé pour la mise à flot de la Force Conjointe s’il n’y avait pas ce petit gap annuel de 9 millions sur les 75 millions du budget des opérations. Qu’à cela ne tienne ! Comme l’a laissé entendre le Président KEITA, il y aura un avant et un après-Bruxelles tant la mobilisation de la Communauté Internationale au chevet du Sahel aura été forte.

Il faut espérer que les modalités de décaissement des contributions annoncées ne soient pas un parcours du combattant de nature à hypothéquer les opérations complexes de la Force Conjointe. Il faut espérer aussi que les partenaires comprennent que, à menace égale, le traitement doit être identique ailleurs comme au Sahel. Malheureusement pour l’instant, il n’y a pas de commune mesure entre les sommes dépensées ailleurs pour éradiquer le terrorisme et celles consenties aux pays du Sahel. Ce deux poids, deux mesures a été fortement souligné par les cinq Chefs d’Etat du Sahel qui ont produit un sacré plaidoyer à Bruxelles dont il faut espérer qu’il génère des dividendes à la hauteur de leurs ambitions.

 

Opposition malienne : Vers une candidature unique ?

Dans l’objectif d’une alternance en 2018, certains responsables des partis politiques de l’opposition annoncent une possible candidature commune lors du scrutin présidentiel à venir. Se coaliser pour déminer le chemin menant à Koulouba s’avère, même pour ces caciques de la scène politique, la seule alternative. Mais un tel pari aura-t-il raison des divergences de visions des acteurs concernés ?

Rupture, alternance, changement. Le vocabulaire est en vogue. Des personnalités, au sein de l’opposition, s’expriment à plaider pour une alliance autour d’une candidature commune contre le Président de la République actuel en 2018. Le 23 octobre, à l’occasion d’une conférence de presse, le chef de file de l’opposition avait annoncé que les partis politiques « se coaliseront en 2018 pour faire barrage à IBK ». L’honorable Soumaila Cissé croit à l’initiative, estimant que, pour la survie du Mali, l’alternance est une nécessité. Face au « gâchis immense » de l’élection d’IBK en 2013, le Président du Parena, dans un récent entretien accordé à RFI, réitère l’appel. « Je suggère le plus large rassemblement possible de toutes les forces du pays autour d’un projet », a affirmé Tiébilé Dramé. Le projet trouve aussi écho auprès du Président de l’ADP – Maliba, l’honorable Amadou Thiam. Ce jeune, en pleine ascension politique, plaide aussi pour une union sacrée des « formations politiques contre IBK ». Le Président d’honneur de son parti, Aliou Boubacar Diallo, s’y était déclaré lui aussi favorable. Pour le Président du groupe Vigilance Républicaine Démocratique (VRD) au Parlement, Mody N’Diaye, au-delà de l’opposition actuelle, il y a nombre de mouvements qui souhaitent l’alternance. « L’idéal serait de porter ensemble une candidature unique », espère-t-il, soulignant que la dynamique existe en marche. Avec 13 partis, l’opposition mise surtout sur les « déçus de la gouvernance », sans sous-estimer les 64 partis membres de la Coalition de la majorité présidentielle.

Des raisons de douter ?

« Une chose est claire, nous ne sommes pas d’accord avec IBK », précise l’honorable Oumar Mariko, Président de SADI. Si les leaders de l’opposition et d’autres s’accordent sur l’alternance, ils sont divisés dans leurs visions. Qui fera l’unanimité autour de lui pour porter cette candidature ? Si Mody N’Diaye de l’URD « ne le sait pas » pour l’heure, Oumar Mariko estime que « SADI est le seul capable de mener une politique alternative aujourd’hui », au vu de sa trajectoire. De même, rien n’indique que l’ex général Moussa Sinko Coulibaly, les CDR de Ras Bath ou les FARE Anka-Wili de Modibo Sidibé s’aligneraient derrière « un homme providentiel ».

Projet de loi sur l’entente nationale : tout pour la paix ?

Dans son adresse à la nation, à l’occasion du nouvel an, le Président Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé un projet de loi sur l’entente nationale. Il s’agira de conforter l’unité nationale, à travers des mesures d’apaisement et de réinsertion. Une énième initiative pour la paix.

Ce dont le Mali a besoin aujourd’hui, c’est bien la réconciliation. Que d’initiatives ont été échafaudées pour y parvenir. De la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation à la conférence d’entente nationale, la charte pour la paix, la biennale artistique et culturelle, le mot ‘’réconciliation’’ revient à chaque fois. Le Président Ibrahim Boubacar Keïta, qui est à quelques mois de la fin de son quinquennat, lutte toujours pour ramener la paix et la cohésion sociale dans le pays. Malgré tout, le tissu reste fragile. Ainsi, lors du traditionnel vœu du nouvel an à la nation, le Président IBK a annoncé qu’il ferait initier « dans les semaines qui viennent un projet de loi sur l’entente nationale.» 

Selon le président IBK, le texte proposera entre autres : l’exonération des poursuites de tous ceux impliqués dans une rébellion armée, mais qui n’ont pas de sang sur les mains, des mesures d’apaisement après l’accélération des procédures en cours et les réparations accordées aux victimes reconnues et un programme de réinsertion pour tous ceux qui déposeront les armes et s’engageront publiquement à renoncer à la violence. Pour Sankaré Idrissa, député du parti ASMA, cette loi vise à conforter la réconciliation sans pour autant oublier les victimes de la crise de 2012. « Il y aura une commission qui sera mis en place pour cela, un processus qui va identifier les personnes, et également la justice pour les victimes », rassure -t-il. « Les coupables doivent présenter des excuses en regrettant les actes qu’ils ont posés », estime Sankaré Idrissa. 

Pour le Président IBK, ce « projet de loi ne constitue ni une prime à l’impunité, ni un aveu de faiblesse », au contraire « il s’appuie sur les vertus de pardon, tel que celui pratiqué dans nos diverses communautés », se convainc-t-il. L’objectif recherché par-delà tout, selon Sankaré Idrissa est la réconciliation, mais impossible sans le pardon. « Il faut que les gens se pardonnent de façon sincère, nous sommes aussi dans un pays à majorité musulmane », justifie-t-il. 
Pour autant, certains observateurs pensent que la justice en ce temps de crise est mise à mal par certaines concessions au nom de la paix et la réconciliation.

Les grandes dates africaines en 2018

À peine entamée, la nouvelle année est déjà bien chargée pour le continent avec au programme de nombreuses élections qui doivent avoir lieu, sous réserve d’un agenda maintenu. 2018 sera aussi une année charnière dans plusieurs autres domaines.

Après le report des élections communales et régionales de décembre 2017 à avril 2018, la tenue de la présidentielle attire l’attention des Maliens et de la communauté internationale en raison de la question sécuritaire actuelle du pays. Initialement prévue en juillet-août prochain, le défi à relever sera de taille : assurer un scrutin dans un pays où le terrorisme, le trafic de drogue et où l’intégralité du territoire n’est pas sous le contrôle total de l’État.

En novembre, devront se tenir les élections législatives qui scelleront ce cycle électoral qui fait de 2018, une année déterminante pour le Mali.

Liberia

Au Liberia, 2017 s’est terminé avec la victoire de George Weah à l’élection présidentielle. Pour rappel, l’ex star du Milan AC et du Paris Saint-Germain avait échoué à deux reprises avant de remporter le fauteuil présidentiel, le 26 décembre dernier. Il sera officiellement investi le 22 janvier prochain et succède à la première femme élue au suffrage universel dans un pays africain, Ellen Johnson Sirleaf.

Cameroun 

C’est dans un contexte de crise que le pays organisera ses prochaines élections présidentielles. Alors que le clivage entre la partie anglophone et francophone du pays est de plus en plus forte, le président en exercice, Paul Biya, va-t-il rempiler pour un quatrième mandat ? Quid de son grand rival John Fru Ndi, du parti Social Democratic ? Pour l’heure, une dizaine de candidats sont connus et les principaux challengers ne se sont pas (encore) prononcés sur ce sujet.

Coupe du Monde

Ils ne seront que cinq à représenter le continent lors de la compétition mondiale de football. Le Nigeria, le Sénégal, le Maroc, la Tunisie et enfin l’Égypte défendront les couleurs de leurs nations respectives, en Russie du 14 juin au 15 juillet.

Maroc

Pour les férus du ballon rond, ce début d’année s’annonce bien avec le Championnat d’Afrique des nations qui se tiendra du 12 janvier au 4 février, à Rabat au Maroc. Le coup d’envoi se fera le 13 janvier lors du match d’ouverture qui verra s’opposer le pays hôte et la Mauritanie.

Toujours au Maroc, le premier TGV – train à grande vitesse – du continent sera sur les rails. Le royaume chérifien espère que ce nouveau moyen de transport sera opérationnel dès cet été. Le train va relier Tanger à Casablanca, en un peu de deux heures grâce à une vitesse de croisière de 320 km/h.

Île Maurice 

Grande première sur le continent, le pays organisera la prochaine édition du World Islamic Economic Forum (WIEF). Après les éditions de Londres, Kuala Lumpur et Astana, c’est au tour de Port-Louis d’accueillir cet événement. Selon les organisateurs de cette rencontre, Maurice sera le point de rencontre entre l’Afrique et l’Asie.

ATT de retour, Sanogo en prison : ironie du sort

L’ex-président de la République Amadou Toumani Touré accompagné de sa famille est rentré au pays le dimanche 24 décembre dans  la mi-journée. Contraint  à un exil de plus de cinq ans à Dakar, après le coup d’État de 2012, le général a été accueilli à l’aéroport international Modibo Keïta comme un illustre homme alors que celui qui  a sonné son glas pour régner un moment croupis en prison.

Dimanche 24 décembre à Bamako, une journée mouvementée. Le retour de l’ex-président Amadou Toumani Touré a retenu une plus grande attention des décideurs, acteurs politiques et citoyens.

Il est 11 heures passées. L’avion présidentiel s’immobilise devant le pavillon du même nom. Une foule des personnalités, inconditionnels amis de l’ex-président  et des journalistes  se tenait déjà à quelques centimètres de l’appareil. Un vacarme monte, le désordre organisationnel était  remarquable. La délégation a passé plus de 30 minutes dans l’avion sans que les conditions ne permettent sa descente. Apres quelques remous, l’ancien président ATT, apparait habillé en blanc,  bonnet sur la tête, une main levée saluant l’assistance. Il était  suivi dans sa descente par son épouse Touré Labo Traoré, elle aussi souriante. Des cris de joie s’élevaient de la foule d’accueil.  Le premier ministre, Abdoulaye Idirssa Maiga, le ministre de la jeunesse et de la construction citoyenne Amadou Goïta, anciens ministres,  responsables du PDES  et autres personnalités étaient au-devant  de l’accueil. Bien que souriant, le visage de l’homme est quelques peu vieillissant par rapport à 2012.

Sur les abords de la route quittant l’aéroport, une foule des partisans scandait le nom d’ATT, brandissant des pancartes « ATT I BISSIMILA I KA SO » qui peut se traduire par ‘’ATT, bienvenu dans ta maison’’.  Le déchu d’hier  qu’on accablait des pires maux  profite encore d’une sympathie  au sein de la population malienne. Des femmes, jeunes,  regroupements associatifs,  n’ont pas manqué d’afficher leur joie de voir ce jour arriver. Par leur présence, ils entendent témoigner de leur reconnaissance à ATT.  « C’est pour exprimer ma reconnaissance à ATT que je suis là, pour les multiples projets qu’il a réalisé », justifie Sidiki Touré, militant du PDES, venu pour la circonstance.  « Je remercie Dieu qui m’a montré notre président, je suis très content », confie Mamoutou Tessougué,  agent du personnel  de l’aéroport. 

Reçu dans l’après-midi par le Président Ibrahim Boubacar Keita dans sa résidence de Sebeninkoro, l’ex-président ATT se dit ému par l’accueil qui  lui a été réservé. Il avait aussi  exprimé sa gratitude au Président sénégalais Macky Sall et à son peuple pour leur hospitalité.

Au même moment, le général Amadou Haya Sonogo et ses compagnons, ceux-là qui ont évincé Amadou Toumani Touré  à quelques mois de la fin de son mandat croupissent toujours en prison depuis 2013. Les parents des victimes attendent justice, les épouses des détenus réclament leur libération, estimant que le délai légal  de 3 ans de détention sans jugement a été dépassé. Le procès jusque-là en attente est l’un des dossiers judiciaires le plus sensible du moment. Les tests d’expertise qui devaient parvenir  fin octobre dernier ne sont pas toujours disponibles. La situation s’enlise. Entre la nécessaire réconciliation et le besoin ardent de justice des  familles des victimes, l’affaire garde toute sa sensibilité. Le temps aura certainement des pions à placer et peut être en faveur du général et coaccusés au nom d’une telle ou telle raison.

Echéances électorales : des « nouveaux venus » dans la bataille pour l’alternance en 2018

L’année 2018 promet d’être un grand moment de joutes électorales. Outre les élections locales et régionales, le moelleux fauteuil de Koulouba aiguise déjà bien des appétits, pas seulement de dinosaures, mais aussi d’une nouvelle génération d’acteurs prônant l’alternance.

Des annonces, des mouvements, des ralliements, le vent de 2018 souffle avant le jour j. Bien des hommes politiques nourrissent l’ambition de participer à ces rendez-vous électoraux à venir. De tous ceux qui ont concouru à la Présidence pendant plus d’une décennie, aucun ne s’est encore déclaré officiellement candidat. Ce n’est pas ce qui dissuade les petits nouveaux à se préparer à l’aventure. Point commun : tous prônent le changement dans la gouvernance et se démarquent d’IBK. Une nouvelle offre politique qu’ils comptent faire adopter par le peuple malien. Le maire de Sikasso, Kalfa Sanogo, fut le premier à annoncer sa candidature à l’élection présidentielle. Mais, n’ayant pas encore été investi par son parti, l’ADEMA, il ronge son frein. L’ancien patron de la CMDT est assez peu connu des Maliens, bien qu’il ait une réelle audience dans sa région, Sikasso, le plus important bastion électoral du pays. Un autre parti, Yelema de Moussa Mara, a opté pour une rupture avec le système en vigueur. Le candidat à la Mairie du district ne voit le salut du Mali ni avec IBK ni avec l’opposition. Tout en restant ouvert à tout regroupement pouvant réaliser le changement, Yelema n’exclut pas une candidature à l’élection présidentielle. « Nous ne soutiendrons plus IBK, encore moins les acteurs du mouvement démocratique, en 2018 », affirmait Amadou Haya, porte-parole du parti, lors d’une conférence de presse le 9 décembre. Selon Yelema, l’alternance en 2018 reste la seule option pour éviter au pays l’embrasement.

Elle a fait écho. La démission inattendue du Général Moussa Sinko Coulibaly de la direction de l’École de maintien de paix en a fait jaser plus d’un. Cet ancien ministre de l’Administration territoriale sous la transition de 2013 n’hésite plus à fustiger la gouvernance actuelle du pays. L’alternance semble également être le nouveau combat de celui qui tient à « contribuer activement au changement tant réclamé ». L’ancien Chef de cabinet de Amadou Aya Sanogo ne compte plus composer avec le système en place. Mais, de tous les « nouveaux » prétendants, seul le Dr Hamadoun Touré s’est officiellement déclaré, le 9 décembre au siège du mouvement dont il est désormais le porte-étendard.  Selon lui, « le pays a besoin désormais de sang neuf » car « il va droit au mur ».

JIA 2017 : l’industrialisation comme moteur de développement

Depuis ce lundi, ont débuté les Journées de l’industrialisation de l’Afrique 2017 (JIA) au parc des expositions de Bamako . Présidé par le chef de l’État, Ibrahim Boubacar Keïta et en présence de certains membres du gouvernement, les industriels ont tenu à rappeler les défis qui attendent le Mali.

« Le Mali est, par exemple, l’un des principaux producteurs de coton à l’échelle planétaire, pourtant ce n’est que 2 % de cette précieuse denrée qui est transformée localement de façon sommaire », déclare le ministre du Développement Industriel, Mohamed Aly Ag Ibrahim. Ces propos illustrent le déficit de mesures dans le pays pour développer ce secteur prometteur. 

« Chaque année, cette célébration permet de s’interroger sur les solutions à mettre en œuvre pour promouvoir l’industrialisation de nos pays et rattraper le fossé qui nous sépare des pays développés communément appeler les pays industrialisés. Le développement sans industrialisation est impossible. L’écosystème industriel tire les secteurs primaires, secondaires et tertiaires tel une locomotive qui tire ses wagons », dit d’emblée Cyril Achcar, président de l’Organisation Patronale des Industriels. Pour Haby Sow Traoré, représentante de la coordinatrice du Système des Nations Unies au Mali ONUDI, « les gouvernements, les entreprises et la société civile doivent nouer des partenariats pour encourager l’innovation et favoriser la croissance ».

Équilibrer la balance 

Un taux d’activité des outils industriels inférieur à 50 % des capacités faute de débouchés couplés à un déficit d’infrastructures et d’énergie mettent le Mali en mauvaise posture par rapport aux pays de la sous-région, notamment ceux de l’UEMOA et de la CEDEAO.

À cela, s’ajoute « la mauvaise application des textes communautaire et nationaux, le déficit de la culture industrielle, le manque d’audace dans les réformes à mener, les commandes publiques non orientées vers le « Made in Mali », un arbitrage budgétaire défavorable à l’industrie : 0,03 % alors que l’agriculture est à 15 %. Il importe que l’agriculture soit transformée dans notre pays, car la valeur ajoutée est dans cette transformation. Elle apportera les emplois, les investissements, les taxes, dont l’économie a besoin », explique l’homme d’affaires Cyril Achcar.

Le marché de la CEDEO, étant riche de 350 millions de consommateurs, sera difficile à atteindre si le Mali peine toujours à se frayer un chemin vers la route de l’industrialisation. Comment être compétitif si le marché local de 17 millions de consommateurs n’est pas exploité comme il se doit ? « Ne soyons pas naïf sur l’ouverture de nos marchés, car les alliances contre nature comme le tarif extérieur commun (TEC), en vigueur actuellement au sein de l’UEMOA et de la CEDEAO mettent à égalité des pays enclavés comme le nôtre et des pays côtiers », termine le président de l’OPI.

Malgré ce bilan morose du paysage industriel malien, les efforts de son S.E.M Ibrahim Boubacar Keïta pour y remédier ont été salués à plusieurs reprises lors de cette cérémonie d’inauguration, notammen,  avec l’instauration d’un ministère du Développement Industriel.

Après l’exposé du travail qui attend le pays, l’espoir a rythmé cette cérémonie à l’issue de laquelle le président de la République a symboliquement coupé le ruban afin de marquer, officiellement, l’ouverture de cette édition 2017 des Journées de l’Industrialisation de l’Afrique. Ces journées se clôturent le 6 décembre prochain.

CMP : toujours vivante ?

Au fur et à mesure que les échéances électorales s’approchent, des partis membres de la Convention de la majorité présidentielle (CMP) jettent l’éponge. Le retrait de Yelema de Moussa Mara et du CAP de Racine Thiam, ainsi que la démission du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mamadou Ismaila Konaté, témoignent du malaise au sein du regroupement. Pire, pour certains, ce n’est qu’un début.

Créée le 7 septembre 2014 par plus d’une soixantaine de partis politiques, la Convention de la majorité présidentielle (CMP) avait pour objectif de défendre et de soutenir le programme politique du Président IBK. Trois ans après, le malaise s’installe. Il y a plus d’un an, SADI d’Oumar Mariko et l’ADP – Maliba d’Amadou Thiam donnaient le la du départ. Surviendra ensuite la démission de Racine Thiam de son poste de Directeur de la communication de la Présidence, suivie, le 28 octobre dernier, de la formalisation de son rapprochement avec l’URD, principal parti de l’opposition. Une divergence de vues dans la gouvernance du pays aurait motivé ce départ. Puis vint le tour du parti Yelema de l’ancien Premier ministre Moussa Mara de lâcher ses alliés d’hier, le 8 juillet 2017, retrait acté lors du 2ème congrès du parti, les 18 et 19 novembre à Mopti. Contrairement au CAP, Yelema n’a pas rejoint l’opposition, préférant adopter une position médiane.

La majorité affaiblie

Selon Mamadou Doumbia, député ADP – Maliba, ces départs s’expliquent par l’ambition de certains chefs de partis de se présenter aux élections à venir. « Les gens ont composé avec la majorité, mais avec l’approche des élections, certains choisissent de partir pour se présenter ». Selon lui, la majorité est affaiblie, mais « c’est à elle de travailler suffisamment. » Pour le chef de file de l’opposition, l’Honorable Soumaila Cissé, « la majorité n’existe que de nom ». Même la CODEM, selon lui, est confronté à des difficultés au sein de la CMP. Mais, d’après Mamedi Sidibé, député RPM, la majorité se porte bien. D’ailleurs, « nous avons la majorité absolue rien qu’avec le RPM à l’Assemblée nationale », souligne-t-il. « C’est dans le souci de fédérer les enfants du Mali pour faire face aux enjeux actuels que la CMP a été créée, car ce qui compte pour IBK, c’est le Mali ». Mais la démission du ministre de la Justice, le 27 novembre, confirme éloquemment, aux yeux de certains, la discorde qui régnerait au sein du gouvernement.

Raid de Barkhane à Abeibara : Paris et Bamako divisées

La Force Barkhane a mené une opération anti-terroriste dans les alentours d’Abeibara le 23 et 24 octobre dernier faisant 15 morts dont 11 militaires maliens en otage. Les autorités françaises n’ont jamais admises leur responsabilité, alors que le Président IBK soutient dans une interview accordée à Jeune Afrique, parue le dimanche que c’était « bien des otages » maliens.

Le voile est donc levé. Le raid de Barkhane mené le 23 et 24 octobre dernier avait enregistré une quinzaine de victimes. L’opération « a permis de mettre hors de combat 15 membres d’un groupe dépendant d’Ansar Dine », souligne une déclaration du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères datant du 2 novembre. Mais le doute entretenue sur la mort des 11 soldats maliens dans ce raid fini peu à peu par se lever. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, parue le dimanche dernier, le Président Ibrahim Boubacar Keïta, lève toute ambiguïté sur le sort tragique de ces soldats. « Il s’agissait bel et bien des otages des terroristes et il ne faudrait pas qu’il y ait là-dessus la moindre ambiguïté entre nos amis français et nous », a déclaré IBK dans cette entretien. Ces militaires ont été pris en otage dans différents combats ayant eu lieu entre juillet 2016 et mars 2017.

Ce qui divise

Pour l’État-major français, ce sont des terroristes qui ont été mis hors d’état de nuire. « À aucun moment », les renseignements n’ont permis d’établir la présence des militaires maliens sur le lieu de l’opération, soutient l’Etat-major des armées françaises. Hors, le ministre malien de la Défense, Tiena Coulibaly, avait dans un communiqué datant du 31 octobre fait savoir que « des militaires maliens, détenus par des terroristes ont trouvé la mort » dans cette opération. Quelques jours après le raid, le groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, dirigé par Iyad Ag Agaly accuse Barkhane d’avoir tué « les onze soldats maliens qui étaient captifs près d’Abeibara ainsi que trois moujahiddin.» Pour le président IBK, cette bavure des forces Barkhane est « un fait regrettable, qui peut hélas survenir dans ce type d’opération », admet-t-il dans l’entretien accordé à Jeune Afrique. Certaines sources françaises pensent que les otages avaient été retournés par les islamistes. Mais selon IBK, on ne doit pas « chercher d’autres raisons qui n’existent pas » a-t-il appuyé.

Les renseignements ayant conduit à mener cette grande opération restent flous. Des questions se posent, vues les moyens techniques et humains dont disposent la force Barkhane, mais ne lui ayant pas permis de distinguer des otages des terroristes. Alors que le général Christan Allavène, commandant de la force Barkhane, s’interrogeait, lors d’une conférence de presse tenue le 21 novembre à Bamako, sur la nécessité d’aborder le sujet, voici qu’il refait surface. Une divergence des points de vue qui crédite les zones d’ombre autour de ce drame.

Sikasso : la campagne nationale de vaccination lancée

Dans le cadre de sa visite de trois jours dans la région de Sikasso, le président Ibrahim Boubacar Keita a lancé jeudi  23 novembre,  la campagne de vaccination du cheptel national  à Bougoula Hameau, commune urbaine de Sikasso. La localité a connu la mobilisation des grands jours.

Il est 8 heures  à Bougoula Hameau. En ce deuxième jour de séjour présidentiel, le soleil se fait clément. Des brouillards sur toute la ville. L’effervescence de la présence du président à Sikasso a engendré une levée de poussière sur les axes. La mobilisation est grande malgré l’heure matinale et la place grouille de monde pour accueillir le natif de Koutiala. Il est presque dix  heures quand le Président IBK arrive à Bougoula Hameau.  Il est accueilli par la ministre de l’élevage et de la pêche,  Madame Ly Taher Dramé et plusieurs autres personnalités.

L’ambiance installée par Mamou Sidibé, l’Ensemble instrumental du Mali et le groupe des acrobates supporteurs de l’équipe nationale, tenaient déjà  en haleine le public. A la suite des mots de bienvenue du maire de Sikasso, le représentant des éleveurs prend la parole. Il a mis l’accent sur la place qu’occupe ce sous-secteur dans l’économie régionale. Il a remercié IBK pour tous les actes posés.  « Les leveurs de Sikasso vous disent merci pour toutes les réalisations effectuées  à leur endroit » a transmis Aboubacar Kelly.  Il  a de même  sollicité un appui en  unités de transformations des œufs et de lait, l’uniformisation des taux de répartition de subvention accordée au monde rural et bien d’autres.  Il appelle à une cohabitation pacifique entre pasteurs  et agriculteurs dans la région de Sikasso et au partout au Mali. L’objectif de selon Madame le ministre,  est de « de renforcer la protection et le contrôle  des maladies  en raison  de l’importance du cheptel » exige Ly Taher Dramé. La fièvre aphteuse, la peste des petits ruminants, la pasteurellose  sont les maladies que combatte le service central vétérinaire. Elle  a expliqué le choix de la 3e région cette année. «  Le choix de Sikasso repose sur l’effectif de son cheptel résident, estimé à 21 789 576 dont 1 857  860 têtes de bovins. » a justifié la ministre. Il s’agit aussi de la position stratégique dans la mobilité des animaux dont ceux du Delta et du Gourma convergent à la recherche de pâturage. Elle a rappelé les différents projets «  importants » réalisés ou à venir.

Cette année, l’objectif est de vacciner 55 182 000 têtes de bétail contre 30 187 003 têtes pour la campagne précédente. Un pari qui «  dépends de la  mobilisation des éleveurs » selon la  ministre. Elle a assuré que la pneumonie contagieuse, la rage,  la maladie de Newcastle, les pasteurolleuses bovine, ovine et caprine, les charbons symptomatiques et bactériens et la Fièvre de la Vallée du Rift sont les principales maladies concernées par la vaccination. La ministre l’élevage et de la pêche a enfin exhorter les jeunes à s’intéresser davantage à l’élevage. 3  véhicules Toyota, 47motos et plusieurs doses de vaccins ont été remis aux services compétents de la santé animale.

Une dizaine d’hommes et femmes, qui se sont illustrés dans le domaine, ont été faits par IBK,  chevaliers de l’Ordre national du Mali lors de cette cérémonie. En administrant la première dose de vaccination à Bougoula Hameau, le président IBK, lance donc officiellement la campagne de vaccination sur toute l’étendue du territoire nationale.

Sikasso : IBK effectue trois jours de visite

Dans le cadre du lancement officiel de la campagne nationale  de vaccination du cheptel de l’année 2017- 2018, le président de la République effectue une visite du 22 au 24 novembre dans la région de Sikasso.  Occasion pour IBK de passer par certaines localités avant la capitale du Kenedougou.

Il est 11 heures. Sur la route menant au domicile du chef de village de Bougouni, une foule enthousiaste attendait le président. Pancartes et banderoles exhibées. La délégation présidentielle s’immobilise devant la concession du chef,  N’togo Diakité. Elle est accueillie par le maire du cercle et plusieurs personnalités. Les notabilités sont déjà sur place sous un hangar contigu à une case au toit de chaume. Dans son habillement traditionnel, ‘’ style IBK’’, le président  s’installe. Tout attentif. Le porte-parole du chef de village l’a remercié de sa venue à Bougouni. Il aussi formulé des doléances à son  endroit. Un camp militaire pour faire face à l’insécurité, mais aussi la régionalisation du cercle  étaient entre autres préoccupations exprimées. Sur la question de l’érection du cercle en région, IBK, a répondu  « In ShA Allah ! », joignant le dire au doigt levé.  Des éloges ont été adressés à l’homme, visiblement ému. Au terme de  cette visite de courtoisie,  des prières des autorités religieuses  ont été  formulées pour la paix et  la réconciliation au Mali. Les jeunes, les femmes, les communicateurs traditionnels, les chefs religieux et les notabilités ont reçu chacun une enveloppe d’un million de FCFA.

Cap sur Zantiebougou et Koumantou 

Après Bougouni, le président de la République s’est rendu à Zantiebougou. Il a remis 30 tricycles médicalisés aux personnes handicapées des 5 communes du projet de la route Zantiebougou- Kolondieba . Un chantier que le président a visité.

À Koumantou, il est 13 heures.  La population est  massivement sortie. Aux abords de la route des jeunes crient «  IBK, IBK.» Dans son intervention le maire de la localité à remercier la délégation présidentielle en particulier IBK pour avoir  changé   « le train de vie des milliers de paysans,  à travers l’équipement de matériel agricole et la subvention des intrants » a souligné le maire.  Le président de l’APCAM Bakary Togola a lui aussi remercié le président et qu’il  a assuré de son total soutien.  IBK a ensuite remis des kits solaires pour le CSCOM  et équipements  agricoles : décortiqueuses de maïs, et des repiqueuses de riz au gouverneur  pour la région.  L’usine de la CMDT a été visitée par le chef d’État qui est sortie satisfait. « Le Mali croit en le Mali » a-t-il brièvement déclaré, « seul le Mali compte » a-t-il complété.

Liesse dans la cité de Kenedougou

Aux environ de 16 heures,  la voie principale est bondée du monde.  L’accueil a eu lieu sur le site « Lamissa Bengaly.»  Après les mots de bienvenue du maire Kalfa Sonogo, le représentant résident de la BOAD a salué les efforts du président. IBK a ensuite  lancé officiellement le démarrage des travaux d’aménagement  en 2 fois 2 voies, long de plus de quatre kilomètres.  L’objectif est de contribuer à la mobilité urbaine dans la ville en vue d’intensifier les échanges économiques avec l’extérieur. Pour la ministre du transports et   du désenclavement «  ce projet va permettre  la création de 6 000 emplois indirects. » a-t-elle avancé.   La compagnie Sahélienne d’Enterprise est chargée de l’exécution de travaux pour un montant de dix-neuf milliards cent douze millions trois cent six mille.

Le jeudi 23 novembre, plusieurs activités sont prévues, tels que le lancement de la campagne de vaccination du cheptel, la cérémonie d’inauguration de la station de pompage de Missirikoro et ensuite une conférence avec les forces vives de la nation dans la salle Lamissa Bengaly.  Le dernier jour de visite du président de la République sera consacré à trois cérémonies :   la pose de la première pierre du centre de conditionnement de la pomme de terre, l’inauguration du pont de Kouoro et l’inauguration de la chambre froide de conditionnement de la pomme de terre de monsieur Ousmane Sidibé. 

    

Yelema quitte la majorité présidentielle

Après quatre mois de suspension de sa participation à la majorité présidentielle, le parti Yelema a quitté la majorité présidentielle. Une décision qui fait suite au constat des « dérives » du régime actuel et son incapacité à trouver les solutions aux maux de la société.

Après avoir soutenu le président Ibrahim Boubacar Keïta au second tour de la présidentielle, en 2013 et l’avoir accompagné pendant 3 ans, le parti Yelema se retire de la majorité présidentielle, non sans amertume. « Nous avons soutenu le président (IBK) sur la base de son programme. Notre président a été nommé ministre et a assumé les fonctions de Premier ministre. Mais force est de constater que trois ans après, la grande majorité des attentes des populations n’a pas été comblée et nous constatons une dérive totale qui mène le pays vers des lendemains sans issue », affirme Monsieur Amadou Aya, Secrétaire politique du parti Yelema.
Le parti en veut pour preuve, l’insécurité qui gangrène le nord et maintenant le centre du pays. Yelema reproche également au gouvernement de « ne pas être à l’écoute de la population ». L’une des raisons qui ont, d’ailleurs conduit le parti à suspendre sa participation à la majorité présidentielle, lors du processus de révision constitutionnelle. Car si Yelema soutenait la révision constitutionnelle, il estimait que le moment n’était pas opportun et jugeait le processus pas assez inclusif. Des arguments qui justifient la fin de l’alliance entre le parti de Moussa Mara et le camp du régime du président IBK.

Une opposition dite « républicaine »

Désormais, dans l’opposition, le parti entend garder son indépendance et n’entend pas s’allier à une opposition dite « républicaine ». Le parti qui souhaite un renouvellement de la classe politique à travers de nouvelles façons de faire, ne jure que par l’alternance, en 2018. Et il ne s’agit pas seulement pour eux de changer le parti au pouvoir et ses alliés, mais de changer profondément la classe politique. Même ceux qui ne sont pas actuellement au pouvoir, ne sont pas plus crédibles aux yeux du parti Yelema. Car « la plupart d’entre eux étaient aussi de la majorité, étant issu du parti majoritaire du 26 mars 1991, notamment le parti ADEMA », soutient le Secrétaire politique de Yelema. Ne pourrait-on pas faire le même reproche au parti Yelema qui a aussi exercé le pouvoir ? « Nous sommes comptables de notre bilan et nous l’assumons », ajoute Monsieur Aya.

Réaffirmant la volonté de son parti de contribuer au changement, en 2018, le parti Yelema n’entend pas cependant être la seule force à l’incarner. « L’alternative ne se trouve pas que dans Yelema. Il y a d’autres hommes et femmes de valeur qui peuvent incarner cette alternance. Nous sommes conscients qu’un parti seul ou un homme seul ne peut faire ce changement. (…) Si ce choix ne se portait pas sur nous, nous sommes prêts à mettre de côté notre candidature pour soutenir cet homme ou cette femme », conclut Monsieur Aya.

L’opposition malienne dénonce la gouvernance d’IBK

 

 

 

La maison de la presse de Bamako a servi d’espace de rencontre  pour les responsables de l’opposition républicaine et démocratique le 23 octobre dernier.  Ils avaient convié la presse  pour une conférence lors de laquelle  ils ont exposé  les maux qu’ils attribuent à la gouvernance actuelle. Ils entendent s’unir  pour conquérir Koulouba en 2018.

Ils étaient tous présents  ou presque ; en plus  du  chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaila Cissé qui présidait la rencontre ,  il faut notifier la présence d’Amadou Thiam de l’Adp-Maliba,  Souleymane Koné du Fares An ka Wuli,  Mody N’Diaye  de l’URD, Oumar Hamadoun Dicko du PSP , Seydou Cissé du Parena,  Oumar Mariko du Sadi, Baki Diarra du RpDM , Hammadoun Amion Guindo de la CSTM  et le célèbre chroniqueur  Ras Bath. Un concentré de responsables de l’opposition et de la société civile qui a expliqué dans les détails les aspects socio- économiques, sécuritaires, scolaires, restriction de la liberté de la presse, gouvernance qui minent le pays. Dans la déclaration lue par l’honorable Amadou Thiam de l’Adp-Maliba, ce sont des attentes non comblées des Maliens qui sont exposées. « L’opposition n’a eu cesse de dénoncer les dérives constatées dans l’approche et l’action de ce régime » introduit la déclaration. Ils ont salué la Plateforme Anté A Bana ,  qui est parvenue à faire reculer le Président dans sa volonté de réviser la constitution malgré que l’ORTM et  d’autres medias de l’Etat aient refusé de couvrir leurs activités. La sécurité, la politisation de l’école et l’occupation illicite de l’espace médiatique (ORTM) , les élections programmées en 2017 et 2018 , étaient entre autres  thèmes retenus pour la circonstance.  Sur l’aspect sécuritaire, le constat est accablant. L’honorable Thiam a souligné que «  l’embrasement du Nord du Mali s’est généralisé à travers le Centre qui constitue aujourd’hui le nœud névralgique de l’insécurité » s’y ajoutent « le Sud et l’Ouest » qui «  connaissent des actes de banditisme sans pareils.»  L’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger avait suscité des espoirs mais très vite devenus désillusions. « Aucun progrès n’a été enregistré après la signature de l’Accord de paix, issu du processus d’Alger », qui « comporte les germes rampants d’une partition du pays », renchérit la déclaration. Pour l’opposition républicaine et démocratique,  les attaques à répétition au centre du pays et l’occupation  partielle ou totale de certaines parties par des groupuscules armés sont la traduction de l’échec du Président de la république, « qui en moins d’un an de la fin de son mandat ne peut que constater les indiscutables dégâts de sa martiale politique.»

L’autre point développé par les intervenants est relatif à la politisation de l’école et l’occupation illicite de l’espace médiatique (ORTM).  Lors de la rentrée scolaire 2017- 2018, l’opposition s’était inquiétée de voir l’école politisée avec les « distributions de cahiers à l’effigie du Président de la République, de son fils, du Président et vice-président de l’Assemblée nationale en violation flagrantes des lois de la république » et « l’octroi d’un véhicule à l’AEEM ». Parallèlement, et  en raison de la persistance de l’insécurité dans le Nord et le Centre du Pays, plus de 500 établissements scolaires restent  fermés et plus de 150 000 enfants privés de leur droit à l’éducation  rappelle la déclaration. Les parties politiques de l’opposition démocratique et républicaine ont appelé  « les  partenaires de l’école à poursuivre leurs efforts afin de maintenir la quiétude et l’égalité des chances entre les enfants du pays. »

Les élections programmées en 2017et 2018, avec les problématiques de la carte Nina, la biométrie et l’audit du fichier etc. n’ont pas été occultées. Les parties de l’opposition ont dont aussi dénoncé la décision du gouvernement de tenir les élections communales, des cercles et des régions le 17 décembre prochain. Face à la confusion que le gouvernent  a créé l’opposition a tenu à réitérer la  réalisation de ses préoccupations qui sont entre autres : la résolution dans la transparence de la question  de neuf cent mille cartes NINA de trop évoquées par le vérificateur général, l’utilisation de la biométrie pour garantir la transparence des élections, l’audit du fichier électoral, la création d’une autorité unique et indépendante de gestions des élections, la question de la prise en compte des citoyens devenus majeurs sur les listes, la mise à disposition des cartes NINA non distribuées aux ayants droit. C’est pour cela que les différentes parties de l’opposition ont d’ores et déjà prévenu officiellement le gouvernement, qui selon elles, « s’aventure avec une aveuglante persistance à engager le pays dans une nouvelle crise électorale aux conséquences désastreuses. » Toujours la même déclaration récapitule sur les quatre années de la gouvernance, avec un constat « triste et amer pour le Mali et les Maliens. » Les scandales financiers à répétition, les mensonges et mensonges d’Etat, la mauvaise gouvernance politique et économique, l’insécurité permanente et l’instabilité sociale chronique, la corruption endémique et surtout l’impunité insultante, entre autres, ont aux yeux de l’opposition, caractérisé les quatre années de pouvoir du président de la république. «  Ça suffit !!! »  ont-ils lancé dans la déclaration. Le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaila Cissé  a promis qu’ils s’uniront pour une alternance en 2018  pour sauver le Mali.

 

Moussa Cissé : « Ce n’est pas un livre d’éloges »

Il a présenté à la mi-octobre un livre sur le président malien intitulé « Ibrahim Boubacar Kéita, un destin d’exception ». Moussa Cissé revient pour le Journal du Mali sur ce t ouvrage qui a reçu plutôt bon accueil auprès du public. Mais aussi critiqué pour l’opportunité de sa publication, à quelques encablures de 2018.

Le public vous a découvert à travers la publication de ce livre. Mais qui est Moussa Cissé ?

C’est l’auteur du livre et de deux précédents livres « D’Aguelhok à Konna : chronique d’un an de chaos au Mali » (Edilivre) et « Tombouctou à tout prix : récit d’une passion pour le Mali » (L’Harmattan). Diplomate exerçant auprès de la Représentation malienne à l’UNESCO. Je consacre mes temps creux à écrire, qui est une passion de longue date.

A quel moment écrire sur le Président malien actuel a-t-il germé en vous ?

Personnellement, il était important pour moi de lever un voile sur la vie d’un Président méconnu des générations comme la nôtre malgré le parcours d’exception qu’il a eu. En avançant dans mes recherches, j’ai voulu en partager les fruits.

A vrai dire, le projet d’écrire sur IBK date de 2007 quand il a perdu les élections face  au  Président populaire qu’était ATT. Le courage même de se présenter m’avait fasciné à l’époque. Il a demandé à ses partisans lors d’une déclaration au Stade Modibo Keita d’éviter toute casse. C’est à partir de ce jour que le déclic est parti. En 2017, 10 ans après, l’occasion s’est présentée d’éditer ce livre, je l’ai saisi.

Ce livre est-il finalement biographique ou hagiographique ?

Comme je le rappelle dès l’avant-propos de mon livre, ce n’est pas un livre d’éloges fondé sur uniquement les aspects positifs du personnage. Je cite également les hauts et bas que le personnage a connu dans sa carrière. Je ne suis pas mandatée pour le faire par qui que ce soit. J’apporte ma part de vérité sur toutes ces contre-vérités que j’ai entendu du haut de mes 37 ans. Ce n’est pas non plus une diatribe, c’est vrai. J’ai essayé d’être équilibriste c’est à dire ne tomber ni dans la fascination béate, ni dans la critique sans objectivité.

Aucune intervention de Koulouba?

Très sincèrement, il n’y est pour rien du tout dans le livre. Il n’a rien imposé à l’auteur et n’a même pas cherché à savoir ce dont l’auteur veut parler.

Vous reconnaissez quand même que le « timing », l’échéance électorale amène à se poser des questions..

Bien évidemment. Nous sommes à un an des élections présidentielles. Ibrahim Boubacar Keita est avant tout un acteur politique. Si ce livre permet d’éclairer la lanterne des maliens sur son parcours, tant mieux. Que chacun tire ce qu’il souhaite du livre. Je ne peux pas échapper au procès d’intention. Je m’y attendais dès l’écriture du livre. Mais, j’ai le dos assez large pour supporter toute critique et j’assume entièrement mon livre. Encore une fois, c’est l’opportunité d’éditer ce livre qui s’est présenté selon ce timing.

Avez-vous eu des retours de Koulouba depuis la parution du livre ?

J’ai eu des retours de tout le monde, Koulouba compris. Il suffit d’être présent sur les réseaux sociaux pour ces différents retours. Ces retours qui sont d’ailleurs de différents avis. Il y a ceux qui apprécient, ou non. C’est tout cela qui montre que le livre a au moins suscité l’intérêt. Pour un auteur, cette satisfaction est déjà de savoir que son livre a fait débat. On juge l’intérêt, la qualité d’un livre à l’ode de l’intérêt qu’il suscite. Et ce livre suscite l’intérêt. Je suis content déjà d’avoir apporté un livre au Mali.

En parlant d’intérêt, n’est-ce pas un peu risqué d’écrire sur le  Mali alors que le malien est réputé pour ne pas lire ?

Pour une fois, même ceux qui ne lisent pas, ont entendu parler de ce livre. Pas parce que c’est l’auteur qui écrit, c’est vrai. Mais plutôt parce que le sujet intéresse le malien. Un ouvrage sur ce personnage suscite de l’intérêt, de la curiosité. On se pose des questions sur son contenu.

Vous vous défendez du panégyrique mais il y a très peu ou pas de critiques sur l’homme dans votre ouvrage. Pourquoi n’avez-vous pas intégré certaines critiques de ceux qui n’adulent pas le personnage ?

Quand on écrit un livre, on fait un choix. J’ai choisi d’écrire ce livre en me fixant des objectifs. Bien évidemment, je ne peux pas interroger tout le monde, même parmi ses proches, je regrette que beaucoup n’aient pas été accessible. J’aurais voulu aller un peu plus loin, mais cela n’a pas toujours été possible malheureusement.

Quant aux opposants, peut être que je ne me suis pas accordé assez de temps pour aller vers eux tous, mais j’ai fait autant que possible humainement. J’ai dressé une liste de personnalités que je souhaitais interroger. D’ailleurs, parmi certains de ceux que j’ai interrogé, certains ont été opposants ou ont partagé le pouvoir avec lui à un moment donné. J’ai voulu aller au delà des archives et des camps, mais cela n’a pas été toujours possible. Je ne désespère pas que cela puisse être possible et que ça sera l’objet d’un tome 2 ou d’un ouvrage.

Dans ce cas, quel est selon vous le plus grand défaut du Président Keita ?

Son plus grand défaut est également sa qualité, c’est sa loyauté.

Quelle est sa plus grande erreur politique ?

Je pense que c’est sa communication. Il lui manque des insuffisances sur cette communication, si bien que plusieurs contre-vérités ont été dites, et sont devenues pour des Maliens des évidences.

IBK n’aurait-il pas finalement simplement raté « SON » moment ?

Je ne le pense pas pour le simple fait qu’il a aidé à ne pas laisser le Mali disparaître. En 2013, on était dans un Mali qui boitillait et il avait réussi à ramener les régions du nord dans le giron national. Désormais, il n’y a plus d’amalgame au Mali. Il n’y a qu’un Mali. Il faut rendre « à César ce qui appartient à César ». Et il faut lui reconnaître le courage d’avoir affronté cela.

 

 

IBK à l’ONU : « La détérioration de la situation sécuritaire au Mali a eu un impact négatif sur la mise en œuvre de l’Accord».

 

Avancée de l’accord de paix, situation sécuritaire au Mali et dans le Sahel, force du G5 Sahel, migration, le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, a évoqué de nombreux sujets à la tribune de l’ONU, lors de la 72ème assemblée générale des Nations-Unies. Voici ce qu’il faut en retenir.

Durant les premières lignes de son discours, il a tenu a rappelé que depuis sa prise de fonction en 2013, il n’a cessé d’œuvrer en faveur de la paix au Mali. « Je n’ai cessé de m’investir pour porter rapidement la paix et la sécurité à mon peuple à un niveau acceptable, pour créer les conditions véritables d’une vie décente au bénéfice de toutes les populations maliennes et pour améliorer notre environnement de vie ».  Le président IBK a également exprimé sa satisfaction sur l’état d’avancement du processus de paix qu’il juge « satisfaisant ». « A la date d’aujourd’hui, les autorités intérimaires et les collèges transitoires, deux éléments clés de l’Accord, sont opérationnels dans les cinq régions du nord du Mali… je me réjouis particulièrement de la dynamique actuelle qui vise le retour définitif de l’administration à Kidal » soutient-il.

N’occultant pas les difficultés qui ralentissent la mise en œuvre de l’accord de paix, IBK a exprimé sa gratitude envers les Nations-Unies pour les résolutions portant sur le renouvellement du mandat de la MINUSMA et sur un régime de sanctions contre « ceux qui entravent la mise en œuvre de l’accord ».

Il a profité de la tribune qui lui était accordée, pour juger de l’état de la situation sécuritaire au Mali et dans le Sahel jugé « préoccupante » et profité par la même de plaider pour un financement plus conséquent en faveur de la force du G5 Sahel. « Je voudrais appeler votre attention sur quelques défis qui jalonnent l’opérationnalisation et le maintien de la force. Au nombre de ces défis, figure en bonne place, la mobilisation du financement intégral de la force. C’est donc l’occasion pour moi d’inviter tous les pays amis et les organisations internationales partenaires à la conférence internationale de planification des contributions à la Force, prévue en décembre 2017 à Bruxelles ». Il a annoncé que les premières opérations de la force débuteront en octobre 2017.

Concernant le brûlant sujet de la migration, le président dit « pleinement appuyer le processus qui vise l’adoption en 2018, d’un pacte mondial pour des migrations sûres, régulières et ordonnées ». Il a toutefois tenu à saluer « la contribution substantielle de la diaspora malienne au développement économique, scientifique, culturel et social du Mali ». « Cette diaspora constitue à la fois notre fierté et notre richesse » appuie-t-il.

En premier publicitaire pour le Mali, IBK, a présenté avec fierté l’assainissement du cadre macro-économique du pays avant de lancer une invitation à « tous » pour venir faire le pari du Mali les 7 et 8 décembre prochain, à Bamako.

 

 

An 4 d’IBK: Accueil mitigé pour l’exercice de l’interview

A l’occasion des 4 ans de son accession au pouvoir, le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta a accordé une interview à l’ORTM ce 04 septembre 2017. Un entretien au cours duquel il est revenu sur la situation sécuritaire, les projets sociaux d’urgence et la révision constitutionnelle notamment. Si le ton est jugé plus direct par certains, pour d’autres il s’agit d’une mise en scène pas d’une interview.

Sur la paix, le président de la République se veut optimiste. Se réjouissant de l’absence « de belligérance entre l’armée malienne et les groupes armés ». Il note cependant une évolution inquiétante de la situation au centre du pays. Ce qui est d’ailleurs « l’objet de tous nos soucis aujourd’hui, aussi bien politiques, militaires que sécuritaires », poursuit-il. Il y a cependant un acquis auquel le président tient et qui, s’il ne constitue pas la panacée offre un cadre dans lequel on peut évoluer vers une paix durable, souhaitable pour les Maliens. Il s’agit de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale signée en mai et juin 2015. Un accord dont la mise en œuvre se poursuit et suscite l’espoir. Le président en veut pour preuve l’arrivée à Kidal du gouverneur Sidi Mohamed Ichrach    et la trêve entre la CMA et la plateforme signée le 23 août2017. Même si le président regrette par ailleurs le manque de diligence pour sa mise en œuvre. Sur cette question et d’autres, Amadou Maïga directeur de la rédaction du journal le « Guido » estime que le président fait preuve de courage en évoquant aussi bien les points positifs que négatifs. Comparant cette interview à celle réalisée en 2016, il estime que cette année la « communication a été meilleure »

La question d’un dialogue avec Iyad Ag Ghali et Hamadoun Kouffa a été aussi abordée. Et selon le président IBK, ceux qui ont remis en cause la laïcité de l’Etat se sont exclu eux-mê.  Et même s’ils doivent rejoindre la nation, ils doivent répondre de leurs actes selon le chef de l’Etat. Ce qui constitue pour Issa Fakaba Sissoko, journaliste, une réponse « contradictoire ». Sur la forme Mr Sissoko estime que cette interview est plutôt « une dictée préparée ». A la place, il préconise une interview avec l’ensemble des médias de la place pas seulement avec le seul média d’Etat.

 

Le cardinal Jean Zerbo de retour au Mali

A sa descente d’avion à l’aéroport international Modibo Keita, hier 21 août, le cardinal Jean Zerbo a été accueilli par le chef de l’État Ibrahim Boubacar Keita. C’est dans sa tenue de cardinal rouge que le nouveau cardinal s’est adressé à la nation malienne en ces mots : « Que la paix soit au pays, et que le Bon Dieu apaise le Mali ».

C’est un cardinal convalescent qui a attérri, hier lundi 21 août dans l’après midi, à l’aéroport de Bamako où il s’est entretenu avec le président de la république, venu l’accueillir en présence du ministre des Affaires Religieuses et du Culte, Thiorno Omar Hass Diallo, du président de la conférence épiscopale du Mali, et des chorales « Sainte Rita » et « Cœur des anges » venus offrir au cardinal un accueil chaleureux digne de ce nom.

C’est avec des messages de bénédiction qu’il s’est adressé à la nation « Le seul message que j’ai a vous donner est un message de paix. Que règne la paix au Mali ». Après ce message de soutien à la nation, la délégation a pris le chemin de la cathédrale de Bamako où il était attendu par un parterre de fidèles chrétiens venus nombreux.

A son entrée à l’église, Le cardinal a été accueilli dans la joie et les louanges scandées par la foule, « loué soit le seigneur, longue vie au nouveau cardinal», « Le Mali tout entier doit soutenir son éminence, il a besoin de nos prières pour sa santé et pour l’œuvre qu’il a commencé », explique le pasteur Marc Goita, représentant de l’Eglise protestante. Les familles fondatrices de Bamako ont aussi honoré le cardinal Jean Zerbo, « par ma voix je transmets les salutations des familles fondatrices de Bamako. Ce n’est pas le cardinal qui a été honoré, ni l’église mais c’est le Mali tout entier », s’est félicité le représentant des familles fondatrices de Bamako

Le nouveau cardinal a tenu à la fin de son allocution, à responsabiliser chaque fidèle face aux défis et réalités de la vie. Sa santé ne lui ayant pas permis de s’éterniser auprès de ses fidèles, une messe d’action de grâce et une soirée culturelle sont prévues dans les jours à venir. Le Cardinal Jean Zerbo retournera à Paris pour poursuivre des soins médicaux, le 20 septembre prochain.