Sondage Mali-Mètre : Kidal, Gao et Ménaka s’expriment

Il y a quelques mois, Mali Mètre avait publié les résultats de son 5è sondage sur le Mali. Cette fois, il s’intéresse à  trois villes du nord. Gao, Ménaka et Kidal, dont l’accès avait été rendue impossible aux enquêteurs par l’insécurité régnante. « D’o๠l’idée de compléter le dernier sondage Mali Mètre par un numéro spécial, explique Jan Falhbusch, représentant de la Fondation Friedricht Ebert au Mali. Que pensent donc les Maliens, de la situation socio-politique, des négociations d’Alger, des capacités opérationnelles des FAMa, des mouvements armés, de Barkhane et de la Minusma ou même du Président de la Répuublique etc. Au regard des évènements et du contexte changeant, il fallait ajuster et revoir l’idée que se font les Maliens de leur pays et de sa gouvernance, ajoute Abdrahamane Dicko, chargé de programme. Mais ce Mali Mètre Spécial a été réalisé bien avant les derniers troubles à  Gao ou même le changement de gouvernement. A l’époque, Moussa Mara était encore Premier ministre et 69% des sondés à  Ménaka faisaient confiance au Président IBK. Un chiffre plutôt positif lorsqu’on sait que Ménaka est le bastion de la dernière rébellion du MNLA. Contre 41% seulement d’acquis à  Kidal. Nouvelles données Pour le Spécial Mali Mètre, à  Kidal, près de 200 citoyens ont été sondés. A Ménaka, environ 180 personnes et à  Gao, la plus grande ville du nord, pas moins de 380 personnes. De façon globale, il ressort une inquiétude vive chez les populations du nord, qui voient en le Mali, un grand patient très « malade ». Cela en relation avec les grands défis socio-économiques qui touchent les régions du Nord, avec le retour progressif de l’administration ou des services sociaux de base. Pas tout à  fait satisfaisant, estiment 62% des sondés à  Kidal ou 49% à  Gao. Cette insatisfaction est liée au chômage des jeunes, à  l’accès à  l’éducation, à  la santé et enfin l’insécurité. Des négociations d’Alger Sur les négociations d’ Alger, les habitants de Kidal, o๠règne l’un des principaux groupes à  la table des négociations, à  savoir le HCUA, il y a près de 94% des personnes en faveur de la tenue des pourparlers, contre 79% à  Gao et 63,5% à  Ménaka. Ce qui dénote d’une volonté des populations d’en finir avec les rébellions au Nord. Parmi eux, une majorité estime que ce sont les groupes signataires de Ouaga, qui doivent participer aux négociations, tandis qu’ à  Ménaka, on estime que l’ensemble des groupes doivent s’asseoir à  Alger. Enfin, sur l’intégrité du territoire nationale, la majorité des sondés estiment qu’il faut préserver cet aspect pour l’unité du pays. Même si à  Kidal, 70% des habitants sont contre toute forme de régionalisation pour favoriser le développement économique. Un autre point d’interrogation est la manière dont sont conduites les négociations. A Kidal, on a plus confiance aux groupes et autorités coutumières, tandis qu’à  Ménaka, on pencherait du côté des autorités maliennes et chefs religieux. Les divergences de vue sont là , mais de façon générale, le travail de justice doit se faire, pour arriver au pardon, à  la réconciliation et à  la paix, pensent une majorité des sondés sur l’ensemble des trois villes. Grosse préoccupation des habitants de ces régions du Nord. La sécurité bien sûr. A Kidal, la majorité (75%) fait confiance aux groupes armés et milices locales pour les sécuriser, tandis qu’à  Gao, on compte beaucoup plus sur les forces étrangères comme Barkhane ou les Tchadiens. De façon globale, la Minusma est très mal perçue dans les trois régions, encore plus depuis les incidents de Gao. Appréciation de la gouvernance et des priorités l’appréciation du président de la République n’a pas trop bougé depuis le dernier sondage. IBK cristallise encore plus de 60% de satisfaction à  Gao et Ménaka. Mais à  Kidal, il n’a que 41% d’intentions favorables à  son égard. Quant à  la gouvernance et aux défis du gouvernement actuel, la majorité des enquêtés ( 81%° pointent du doigt la lutte contre la corruption, et les injustices. Viennent ensuite la lutte contre l’insécurité, environ (76%) notamment à  Kidal, alors qu’ à  Gao et Ménaka, la réconciliation nationale et la lutte contre le chômage sont les défis de l’heure. Ce sondage Mali Mètre n’est qu’une cartographie du moment et remonte à  l’équipe gouvernementale précédente. Il précède le 6è sondage Mali Mètre, à  paraà®tre au mois de Mai 2015 ; Pour Jean Falhbusch, sa crédibilité se base sur une très grande transparence des méthodes de sondage et d’obtentions de résultats, tout comme, il demeure une référence, dans un pays, o๠il existe très peu de sondages d’opinion.

Alger: L’ombre d’Iyad plane sur les négociations

Une mission conjointe du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et du Comité politique et de sécurité de l’Union européenne séjourne depuis ce 11 Février à  Bamako. Cette visite s’inscrit dans le cadre du partenariat stratégique Afrique-Union européenne, qui permet aux deux parties d’échanger sur la coopération dans le domaine de la paix et de la sécurité, examinent les crises et les situations spécifiques. Prévue pour durer trois jours, la visite a débuté par une rencontre ce mercredi avec le Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéita. Une audience qui restera dans les annales car elle a permis au chef de l’Etat malien de montrer, à  quelques heures d’une étape importante des négociations intermaliennes d’Alger, que Bamako n’avait pas l’intention de céder sur les lignes rouges fixées. « Nous ferons en sorte qu’il n’y ait pas de compromission et que l’intérêt supérieur du pays, en particulier son unité nationale, son intégrité territoriale, le caractère unitaire de l’Etat et la forme laà¯que et républicaine du pays », déclarait le ministre malien des Affaires étrangères, lundi dernier lors d’une conférence de presse. Voici le décor du round 5 des pourparlers d’Alger campé. Dans la capitale algérienne, les protagonistes de la crise du nord, les médiateurs et la société civile malienne se sont en effet retrouvés pour tenter une nouvelle fois de parvenir à  un accord qui mettrait un terme à  la crise politico-militaire qui mine le pays. Lors de la cérémonie d’ouverture, la tension était palpable malgré le discours rassembleur du Premier ministre un peu plu tôt. « Mes chers frères, mes chères sœurs, la paix n’a pas que des amis. Je sais que vous saurez résister à  la fascination des marchands d’illusion, ceux qui veulent ralentir le cours du processus ; ceux qui se réjouissent de la détresse de leurs semblables » déclarait celui qui était il y a encore quelques semaines au C’œur des négociations. Une véritable exhortation à  redonner une chance à  la paix au Mali. Le problème « Iyad » « Aujourd’hui, se tissent en Alger, avec la facilitation de l’Algérie et l’accompagnement de la communauté internationale, les fils du dialogue inclusif inter-malien sur une paix globale et définitive », déclarait à  son tour le Président IBK face aux diplomates africains et européens. l’espoir donc clairement affiché du côté de Bamako. Mais point de naà¯veté. Dans son adresse, le chef de l’Etat Malien a mis exergue les dangers qui menacent encore aujourd’hui la paix au Mali. Le premier, selon IBK, a pour nom Iyad Ag Ghali. Le chef du groupe armé islamiste Ansar Eddine qui a semé la désolation au nord du Mali lors des longs mois d’occupation est activement recherché. Pourtant, « nous avons accepté que ce groupe, sous une autre dénomination, vienne siéger à  notre table, signe de notre engagement en faveur de la paix », rappellera-t-il à  ses interlocuteurs. Un geste de bonne volonté qui n’a pas fait évoluer la position de Ag Ghali qui « n’a jamais voulu les négociations ». Et de revenir sur les récentes poussées de tensions dans le nord du pays avec les évènements malheureux de Gao, entre autres. Le Mali es fragile, le « Sahel est fragile » martèle IBK, qui veut rappeler à  la « communauté internationale que les menaces qui pèsent aujourd’hui sur la région, sont tout aussi dangereuses pour la sécurité des autres pays africains, voire fors du continent. Daesh(Etat Islamique) frappe aux portes du Sahel, s’il n’y est déjà  entré par le biais d’individus comme Iyad Ag Ghali qui lui ont ouvertement fait allégeance. « Pourquoi voudriez-vous le ramener à  la table de négociations? » a encore questionné le président malien qui estime que l’homme devrait plutôt être capturé pour répondre de ses actes face à  la justice. En attendant, ses compères sont à  Alger, réunis dans une engeance qui porte le nom de HCUA, dirigé par un de ses fidèles lieutenants. Dan son propos, le président IBK est à  maintes reprises revenu sur le caractère pluriel du peuple malien, qui a vécu et s’est enrichi de ses brassages culturels et ethniques. Nul ne viendra remettre en question ces acquis séculaires, a affirmé IBK, surtout pas une minorité qui ne représente qu’elle-même, en référence aux mouvements armés touareg qui réclament un statut particulier pour les régions du Nord. Le refus du fédéralisme, l’intégrité intangible du territoire, le caractère laà¯c de l’Etat, autant de points qui ne sont pas négociables si l’on en croit le président maliens. Une réaffirmation de la position ferme qui est celle de Bamako depuis le début des pourparlers et face à  des représentants de la « communauté internationale » qui presse le Mali de faire la paix avec ses fils, quitte à  mettre de côté certains principes, à  « mettre de l’eau dans son vin ». La réponse d’IBK est claire, C’’est non. Plus de tergiversations, de faux semblants. Les discussions peuvent commencer.

IBK en Turquie : formation professionnelle et lutte contre le terrorisme en ligne de mire

Comment renforcer les relations entre le Mali et la Turquie? C’’est pour donner une réponse à  cette question que le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéita, effectue un voyage depuis le mardi dernier dans la capitale de la Turquie. Pour ce voyage, qui doit en principe être bouclé ce jeudi, le chef de l’Etat est accompagné par quelques ministres et des opérateurs économiques de la place. Il s’agit des ministres Mahamane Baby de l’Emploi et de la Construction citoyenne, N’Diaye Ramatoulaye Diallo de la Culture du Tourisme et de l’Artisanat et Tiéman Coulibaly, de la Défense et des Anciens combattants. l’occasion a été saisie, a informé le journal l’Essor, par les présidents Ibrahim Boubacar Kéita et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan de passer en revue la coopération entre les pays et de discuter des opportunités qui s’offrent à  eux. l’un des temps forts de cette visite présidentielle aura été la signature des accords de coopération dans divers domaines comme la culture, la formation professionnelle et la sécurité. Se montrant assez sensible à  la crise que traverse notre pays, le président turc a affirmé toute sa disponibilité pour aider le Mali à  surmonter les difficultés de l’heure. Autre bonne nouvelle annoncée, C’’est l’ouverture dans les tout prochains mois d’une ligne directe sur la capitale malienne de la compagnie nationale turque Turkish Airline. Partisan d’un partenariat gagnant-gagnant, Recep Tayyip Erdogan, a rappelé, que les échanges entre les deux pays sont de l’ordre de 40 millions de dollars. Un niveau qui est appelé à  accroà®tre pour atteindre 500 millions de dollars d’ici l’horizon 2023. Selon les informations rapportées par nos confrères du quotidien national, le président de la Turquie a promis de prendre en charge les travaux d rénovation de l’Assemblée nationale du Mali. La Turquie se aussi de creuser plus d’une centaine de puits et d’augmenter le nombre de boursiers maliens en Turquie qui est pour l’instant de 60. Parmi le chapelet de préoccupations égrenées par Ibrahim Boubacar Kéita en Turquie, il a mis l’accent sur la situation sécuritaire au Sahel. Nous avons des ennemis communs qui voudraient faire croire qu’il y a un nouvel islam différent de cette religion de tolérance que nous pratiquons depuis des siècles » a affirmé le président IBK.

Le président IBK aux côtés des populations de Gao

Après les événements malheureux du mardi dernier à  Gao, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita y a effectué une visite inopinée ce jeudi 29 janvier 2015. A son arrivée dans la cité des Askia, le chef de l’Etat s’est rendu l’hôpital de Gao pour voir les blessés et leur souhaiter ses vœux de prompt rétablissement. Après l’hôpital, Ibrahim Boubacar Kéita a une rencontre avec les notabilités et les jeunes de la 7ème région dans l’enceinte de l’Assemblée régionale. Le président avait à  ses côtés, Arnauld Akodjènou, numéro 2 de la Minusma, Abdoulaye Idrissa Maiga, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, et le Gal Sada Samake, ministre de la sécurité et de la protection civile. Selon nos informations, IBK a vivement déploré les événements dramatiques du mardi avant de promettre l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités. Le président de la République a indiqué, selon nos sources, que de tels incidents ne vont plus survenir à  Gao. Face aux notabilités et aux jeunes, Ibrahim Boubacar Kéita a appelé les et les autres au calme. Son appel au calme a été principalement adressé aux jeunes de Gao qui demandent purement et simplement le départ des forces de la Minusma de Gao. Le président de la République a su trouver les mots justes pour calmer les jeunes tout en leur rappelant que la Minusma est là  pour le Mali. La visite présidentielle a été saluée à  sa juste valeur par les populations de Gao qui y voit un signe manifeste de la solidarité de tout le pays à  l’endroit de la cité des Askia. Selon Seydou Cissé, habitant de Gao joint par nos soins ce matin, les populations de Gao sont très contentes de cette visite surprise du président. « Il serait souhaitable de nous prévenir pour lui accorder un accueil digne de son rang. On a été informé de son arrivée ce matin même ». Selon nos informations, le président de la République doit rejoindre la capitale malienne dans cet après-midi. Il faut rappeler que les populations de Gao ont organisé une marche le mardi contre la Minusma. Elles exigeaient le retrait du projet de zone temporaire de sécurité établi de façon exclusive entre la Minusma et la coordination des mouvements de l’Azawad, hostiles au gouvernement malien. Les forces de la Minusma ont tiré sur les manifestants. Bilan: trois personnes tuées et plus d’une dizaine de blessés.

1er conseil des ministres: IBK met en garde son équipe

Quelques jours après sa constitution, le nouvel attelage gouvernemental version Modibo Kéita a tenu hier mercredi son tout premier conseil des ministres. Modibo Kéita et les 29 ministres au complet faisaient face au président de la République Ibrahim Boubacar Kéita. l’occasion a été saisie par le chef de l’Etat pour expliquer aux ministres ce qu’il attend d’eux et ce que les Maliens attendent de leurs gouvernants. Une fausse note a cependant marqué cette rencontre importante. Le président de la République s’est adressé aux membres du gouvernement sur un ton menaçant. En effet cette rencontre a été une occasion pour lui de renouer avec les menaces sans cesse qui avaient commencé à  exaspérer nos compatriotes. Des téléspectateurs ont été quelque peu choqués par cette attitude peu amène du président en train de menacer les ministres comme s’il avait affaire avec des enfants ou des vulgaires personnages. « Je ne tolérerai aucun écart vis-à -vis de ce gouvernement », a-t-il averti avant de poursuivre : « Au moindre écart monsieur le Premier ministre je vous appellerai à  un remaniement ministériel immédiat ». IBK, tel un père à  ses fils, a ouvertement menacé les ministres de limogeage en cas de manquement à  l’endroit du premier parmi ses pairs. « Quiconque s’aviserait à  mettre votre autorité en cause ou en doute le fera à  ses dépens », renchérit le président de la République qui indique, à  ses interlocuteurs du jour : « nous sommes là  pour gérer ce pays avec rigueur, sérieux, avec responsabilité. Les Maliens ne m’ont pas élu pour faire de la figuration, ils m’ont élu sachant qui je suis pour que les espoirs d’un futur heureux s’accomplissent de la façon la plus heureuse, la plus responsable et la plus digne du Mali et de son histoire » Last but not least, le chef de l’Etat a mis en garde contre les fuites des nouvelles pendant le conseil des ministres. « Dorénavant J’ai instruit mes services de pister toute fuite du conseil des ministres », a-t-il martelé sur un ton péremptoire. Un pays délibère en conseil de ministres de la manière la plus responsable possible et cela se gère à  ce niveau là . Et si le président de la République faisait en sorte que toutes les menaces soient proférées entre lui et les membres du gouvernement et loin des caméras ? En tout il aurait donné ainsi un bel exemple de la leçon de discrétion ou de retenue qu’il prodigue à  ses vis-à -vis. Comme l’avait fait le nouveau Premier ministre Modibo Kéita qui avait fermé la porte à  des ministres retardataires sans tambour ni trompette lors du premier conseil de cabinet.

IBK, star de l’union sacrée

Ibrahim Boubacar Keita super star! Sur plus de quarante chefs d’Etat réunis pour dénoncer l’obscurantisme ayant conduit à  la mort d’une vingtaine de personnes la semaine dernière en France, le président du Mali était le seul africain dans le quarté majeur composé de la chancelière allemande, du britannique Cameron et du patron de l’Elysée. IBK, chapeau bien vissé, le regard ferme et coincé entre ses homologues français et britannique, a renvoyé l’ascenseur à  la France qui, en janvier 2013, avait volé au secours du Mali pour stopper l’avancée des groupes armés terroristes. Pour IBK « l’amitié entre le Mali et la France est très forte et C’’est pourquoi J’ai tenu à  être aux côtés de François Hollande qui était à  Konan quand le Mali était menacé ». A propos de menace, le monde occidental et ses alliés ont peur de ce qu’il conviendrait d’appeler « le péril vert » ou islamisme radical. Ainsi ont-ils voulu lancer un message fort à  tous extrémistes de la planète. Le message a-t-il été entendu ? Nul ne saurait répondre à  la question puisque les islamistes, seuls, maà®trisent le calendrier des exactions. Ils sont difficiles à  traquer et à  combattre du fait de leur capacité de dissimulation, d’infiltration, de brouillage des pistes et de soudaineté des actes criminels à  commettre. Le rassemblement de Paris est le symbole de l’union sacrée contre l’union secrète. Les Etats sont donc décidés à  combattre toutes les formes d’extrémisme. Seule ombre au tableau : la posture de l’ennemi. Il agit froidement, lâchement, o๠il le veut et quand il l’aura décidé. Le succès médiatique de Paris ne le décourage pas tout au plus l’union secrète en rit sous cape. Face à  cet ennemi infiltré et sans visage, le renseignement s’avère être une arme fondamentale. Aux Etats donc d’intensifier les échanges sécurisés de données pour à  chaque fois anticiper et endiguer les prévisions de l’organisation secrète. Par ailleurs, pour avoir réussi le coup médiatique de s’être incrusté entre deux barons du G8, le président du Mali doit exiger plus de la communauté internationale. Ibrahim Boubacar Keita a une belle opportunité de renforcer les dispositifs sécuritaires au Mali o๠le départ de Serval est synonyme de la mort du renseignement dans le septentrion du pays. Enfin, l’islamophobie grandissant, les maliens candidats au voyage ne doivent pas subir des représailles consulaires suite à  la participation de Amédy Coulibaly à  la prise d’otages du supermarché Casher. Ce travail de sensibilisation à  mener dans les chancelleries occidentales est du ressort de la nouvelle équipe gouvernementale.

Discours du nouvel an : L’optimisme du président IBK

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a sacrifié au rituel républicain en s’adressant à  la nation malienne à  l’orée du nouvel an 2015. l’occasion a été ainsi saisie par le chef de l’Etat de faire un flash-back sur les événements marquants de l’année écoulée et faire un zoom sur les grands chantiers de celle qui s’annonce. Parmi les sujets qui ont défrayé la chronique l’année écoulée, Ibrahim Boubacar Kéita a cité les douloureux événements du mai 2014 qui a vu la débâcle de l’armée à  Kidal aux groupes armés et les groupes terroristes. Un autre sujet qui a tenu en haleine les Maliens l’année dernière et qui a été abordé par le président de la République, C’’est l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel et des surfacturations sur les matériels et équipements militaires. Bonne gouvernance Sur la question, il exclut toute idée délibérée de porter atteinte aux intérêts du Mali et réaffirme son engagement sans faille à  faire avancer le pays. « à‰preuve également, la gouvernance de nos ressources, qui a été au centre des préoccupations de notre peuple et de nos partenaires. Ainsi, les vérifications des contrats d’achat d’un aéronef de commandement et de fournitures d’équipement militaire auront-elles suscité des débats passionnés et des polémiques hors du commun. Si tout est en train de rentrer dans l’ordre, grâce à  la bonne foi du gouvernement et de nos partenaires, je tiens à  redire que rien n’a été fait dans un dessein délibérément attentatoire à  l’intérêt national. Et je voudrais ici renouveler le serment de toujours servir ce pays, ma seule ambition restant celle de l’avènement rapide d’un Mali émergent ». l’année 2014 aura été marquée par l’épidémie de la maladie à  virus Ebola. A ce sujet, le président Keita s’est réjoui du fait que l’épidémie de la maladie à  virus Ebola soit contenue grâce à  l’efficacité des cordons sanitaires aux frontières, effectivité des différents sites d’isolement et de traitement, le renforcement de la communication et de la mobilisation sociale… Abordant les pourparlers inclusifs inter-maliens d’Alger dont la reprise est prévue ce mois de janvier, le président de la République a dit avoir rendu un homme à  tous les acteurs impliqués dans le processus notamment le président algérien Abdel Aziz Bouteflika pour son engagement. Ibrahim Boubacar Keita a dit son désir de voir, en 2015, la signature au Mali de l’acte final d’un accord de paix global et définitif. « Ce seront de vraies retrouvailles entre fils et filles du même pays qui ont en partage les héros fondateurs comme de grands contemporains : feu Cheick Sala dans le Macina, feu Sidi Modibo Kane du Wagadou, feu Intallah Ag Attaher de l’Adrar, feu Baba Ould Sidi Mohamed de Anefis, feu Mohamed Elmehdi Ag Attaher de Goundam », a-t-il affirmé. En homme épris de paix, IBK s’est engagé à  prendre toutes les dispositions pour une mise en œuvre diligente et complète des engagements du futur accord non sans inciter les groupes les mouvements « à  persévérer et à  s’engager de bonne foi pour la conclusion effective d’un préaccord. Ils ne le regretteront jamais et la Nation le leur reconnaitra ». Cadre macro-économique Sur la question économique, le commentaire présidentiel est des plus optimistes : « Le Cadre macroéconomique s’est nettement amélioré : l’économie malienne a renoué avec la croissance avec un taux de croissance de 1,7% à  la fin de l’année 2013 contre 0,0% en 2012. La reprise, soutenue par le secteur agricole, devrait être plus forte en 2014, avec un taux de croissance estimé à  5,8%. La coopération dynamique engagée par le Gouvernement avec ses « partenaires techniques et financiers (PTF) » a permis la mise en œuvre du programme appuyé par la Facilité élargie de crédit ainsi que celle des accords de prêts avec l’Union européenne, la Banque mondiale et les principaux partenaires bilatéraux et multilatéraux du Mali pour un montant global d’environ 390 milliards de FCFA ».

Libération d’otages au Mali : les aveux tardifs d’IBK …

« « J’aurais préféré mille fois le garder en prison » ! C’’est en marge du Forum sur la Paix et la Sécurité de Dakar, les 15 et 16 décembre, que le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a lâché cette petite phrase qui a fait mouche. Une fois de plus, IBK, s’est exprimé sur les ondes d’une chaà®ne internationale. Et C’’est un nouveau prétexte à  polémiquer, après la libération de Serge Lazarevic en échange de la relaxe de Mohamed Ali Ag Wadoussène, responsable de la mort d’un surveillant de prison malien. Des associations de défense des droits de l’homme s’étaient ensuite indignées, et avaient tiré la sonnette d’alarme, mettant à  cause, la faiblesse des autorités maliennes et l’impunité judiciaire au Mali. Mais IBK semble bel et bien s’assumer dans cette opération d’échanges de prisonniers, qui a outré l’opinion malienne ; « ce n’est pas un déni de justice ». De libérer des terroristes ? Quant à  Lazarevic, précise le chef de l’Etat malien : « ce n’est pas seulement » parce que la France a envoyé ses soldats au Mali en janvier 2013 pour stopper l’offensive des groupes affiliés à  AQMI, C’’est aussi parce « qu’on n’a pas le droit de garder en captivité, entre les mains d’un groupe terroriste », un innocent. Serge Lazarevic était détenu depuis trois ans par une katibat d’Aqmi. Il avait été enlevé dans la ville de Hombori, au nord du Mali. Et pour rassurer l’opinion, déjà  choquée, le président promet de traquer ces djihadistes en fuite, dont la position actuelle, n’est très certainement pas « inconnue » des services secrets amis… Pourquoi libérer des terroristes pour ensuite les traquer, voilà  qui interloque l’opinion… En outre, si le ministre de la justice, Mohamed Ali Bathily, sur les ondes d’une autre chaà®ne internationale, très regardée des Maliens, a plus ou moins, admis que l’échange avait bien eu lieu entre Serge Lazarevic et Wadoussène et ses complices, il n’en fallait pas plus pour agiter les « grins » et autres réseaux sociaux, sur la difficulté du gouvernement à  communiquer clairement ou du moins, à  accorder ses violons sur une affaire de cette gravité. Ne pas communiquer est une forme de communication comme le fait la France dans cette affaire. Mal communiquer et tout le travail de confiance au sommet est sapé. Les autorités maliennes s’assument-elles devant le peuple malien? Ou se justifient-elles en permanence devant les alliés internationaux et notamment, la France, à  qui le Mali, ne sera jamais assez reconnaissant, de l’avoir libéré du joug des terroristes et autres djihadistes, un 13 janvier 2013 à  Konna…

Après IBK, Moussa Mara à Kourémalé

Le Chef de l’Etat avait alors mis le doigt sur certaines insuffisances et avait instruit la généralisation sans exception et privilèges des tests de température ; la vulgarisation des mesures d’hygiène dans les services de santé, les familles et lors des rites mortuaires ; l’amélioration des conditions de prise en charge par le personnel médical ; le rejet de toutes formes de stigmatisation et le renforcement du poste de contrôle par un effectif sécuritaire supplémentaire. La délégation du Premier ministre qui comprenait le ministre de la santé et de l’hygiène publique M. Ousmane Koné, le Directeur exécutif de l’Onusida M. Michel Sidibé ; le patron du Fonds Mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme ; les directrices nationale et régionale de la santé, a observé une escale inopinée dans le village de Nougani équipé d’un poste de contrôle de température. Ce poste situé à  8 km de Kourémalé prend en charge également les tests de routine sur les sites d’orpaillage et les écoles de la zone o๠citoyens Guinéens et Maliens se côtoient. A ce jour aucun cas suspect n’a été déclaré. Le poste vient de recruter deux nouveaux agents en plus du renfort de sept agents affectés par l’armée. A Kourémalé, la délégation a été soumise aux contrôles habituels, puis au lavage des mains. Le dispositif est jugé fiable et il fonctionne en permanence. Cependant juste en face, côté guinéen toute la mesure de l’épreuve ne semble pas être adoptée. Des décisions sont donc à  envisager au niveau bilatéral en renforçant notamment le volet médical de la frontière. Chez le chef du village, le Premier ministre est longuement revenu sur les mesures à  adopter par les populations pour contenir tout risque de contamination. Parmi celles-ci, la réduction des déplacements dans les zones touchées et les précautions édictées lors des rites funéraires. Le Chef du village de Kourémalé Mali a profité de la présence du Chef du gouvernement pour rappeler les préoccupations locales en matière de santé et d’accès à  l’eau potable. Très réceptives à  ces doléances, les autorités ont annoncé, en prenant à  témoin les autorités municipales l’octroi d’une ambulance à  la communauté. Cette ambulance vient s’ajouter aux moyens logistiques dont un véhicule de liaison, déjà  affectés aux services de santé de Kourémalé. Des efforts sont également annoncés concernant les problèmes d’accès à  l’eau. La délégation a également visité le centre de suivi qui effectue un travail de sensibilisation et d’information sur le terrain en collaboration avec la société civile (jeunesse essentiellement). La mairie est fortement impliquée dans cette activité. A la demande du comité de gestion du centre, le Premier ministre a émis la faisabilité d’un appui matériel et financier pour plus d’efficacité. Au niveau du Centre de transit (site d’isolement) qui accueille les cas suspects pendant 48h, la délégation a constaté avec satisfaction l’appui matériel et humain consenti récemment par l’Unicef et de la Minusma. Le Ministre de la santé a souhaité que les partenaires puissent s’engager pour faire de ce centre un centre de prise en charge digne de ce nom. Le Premier ministre s’est dit rassuré par cette visite tout en souhaitant que partenaires guinéens et les maliens puissent travailler à  renforcer le dispositif de contrôle juxtaposé. Kourémalé, 136 km (sud-ouest de Bamako) est le principal point de passage entre les deux pays. Le premier cas importé est passé par cette porte en octobre 2014. C’’est à , ce titre que dès mars 2014, les autorités ont pris les dispositions idoines pour maà®triser les contrôles exigés par l’épidémie de fièvre hémorragique à  virus Ebola. Au retour de Kourémalé, le Premier ministre a présidé une réunion avec le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, le Directeur du Fonds Mondial, les Ministres de la Santé, des Finances, de la Communication, de la Jeunesse puis de la Femme sur le renforcement du système de santé.

Allocution d’Ibrahim Boubacar Keita à la 69è Assemblée générale des Nations Unies

Monsieur le Président, Les crises politiques et sécuritaires survenues au Mali en 2012 ont mis en évidence les défis complexes et multiples auxquels font face tous les pays du Sahel, en matière de sécurité, de gouvernance, de protection des droits de l’homme et de développement. Ces défis requièrent une action concertée et diligente de la communauté internationale. Ils doivent faire l’objet d’un traitement global et de mécanismes spécifiques. A cet égard, je me réjouis de l’adoption de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel qui propose une approche globale et cohérente visant à  trouver des solutions durables aux menaces et autres défis qui assaillent le Sahel. La première réunion ministérielle pour « l’établissement d’une plateforme de coordination de la Stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel », tenue à  Bamako le 5 novembre 2013, participe de cette dynamique. A l’issue de cette réunion, les Ministres en charge des Affaires étrangères des pays du Sahel ont convenu de se réunir tous les six mois avec une présidente biennale tournante qui a été confiée, pour les deux premières années, à  mon pays, le Mali. Dans cette perspective, une deuxième rencontre tenue également à  Bamako, le 16 mai 2014, a abouti à  l’adoption de la feuille de route de la présidence malienne axée notamment, sur la coordination des efforts des partenaires et l’appropriation, aux plans national et régional, des différentes initiatives et stratégies sur le Sahel; Je ne saurais clore ce chapitre sans remercier les partenaires bilatéraux, multilatéraux et les institutions financières engagés à  soutenir la mise en œuvre des projets et programmes ciblés dans le cadre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel. Nos remerciements s’adressent également à  l’Envoyée spéciale du Secrétaire général pour le Sahel, Madame Hiroute Guebré SELASSIE et à  M. Romano PRODI pour leur dévouement et leur engagement. Monsieur le Président, Le Mali demeure fermement attaché aux idéaux de paix et de stabilité aussi bien à  l’intérieur qu’à  l’extérieur de ses frontières. C’’est pourquoi, je me félicite des progrès enregistrés sur la voie de la reconstruction et de la réconciliation nationales en Guinée Bissau. La bonne tenue des élections présidentielles et législatives, consacrent, ainsi, le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans ce pays frère. s’agissant de la République centrafricaine, le Mali est profondément préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire et exprime son soutien à  la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) dont le déploiement rapide, nous l’espérons, permettra de mettre fin à  l’escalade de la violence et de protéger les populations civiles dans ce pays. Au Moyen-Orient, nous suivons avec une vive inquiétude l’évolution de la situation en Syrie, au Liban et en Irak o๠les offensives du groupe terroriste de l’à‰tat islamique en Irak et au Levant mettent en péril l’unité et la souveraineté de ce pays, ainsi que la stabilité de toute la région. Au peuple palestinien, nous exprimons notre solidarité agissante et continuons à  Âœuvrer, pour l’application des résolutions pertinentes des Nations Unies. Monsieur le Président, Le Mali demeure résolument engagé dans la lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre et pour l’élimination du commerce illicite de ces armes. Pour être efficace, cette lutte doit être menée en synergie. Le cadre de la concertation et de la coopération aux niveaux régional et international offre une telle opportunité. De même, le Gouvernement du Mali déplore l’érosion du multilatéralisme dans le domaine du désarmement, en particulier, la paralysie prolongée dont souffre la Commission de désarmement. Toutefois, il convient de saluer l’adoption par l’Assemblée générale, le 2 avril 2013, du Traité sur le commerce des armes, car elle représente une avancée réelle. Monsieur le Président, Nous notons que les négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de sécurité se poursuivent depuis deux décennies déjà . Les principaux enjeux semblent être : la catégorisation de l’appartenance, la question du droit de veto, la représentation régionale, l’élargissement du nombre des membres et des méthodes de travail du Conseil, ainsi que les relations de ce dernier avec l’Assemblée générale. Tous les Etats membres nous semblent, à  présent, convaincus de la nécessité, d’une réforme du cadre institutionnel de l’ONU en vue de renforcer sa légitimité et de garantir son efficacité. Par contre, aucune avancée notable n’a été enregistrée dans le cas précis du Conseil de sécurité, nonobstant les appels maintes fois réitérés à  cette même tribune et les multiples réunions consacrées à  la question. l’Afrique, malgré ses 53 Etats membres sur les 193 que compte l’ONU, reste à  ce jour, le seul continent à  ne pas disposer de siège permanent au Conseil de sécurité. Cette situation jure d’avec les valeurs d’égalité et de justice qui sont des idéaux prônés par notre Organisation. l’Afrique a dégagé et soumis une position commune qui a été arrêtée à  Ezulwini, réaffirmée à  Syrte, puis à  plusieurs autres sommets. Cette proposition, une solution juste et réaliste, plaide pour l’octroi au continent africain de deux (2) sièges permanents avec droit de veto et de cinq (5) autres sièges non permanents. Le Conseil, ainsi réformé, reflétera mieux les réalités géopolitiques du monde actuel et réparera l’injustice historique faite à  l’Afrique. Monsieur le Président, Je voudrais, pour conclure, rappeler que dans ce haut lieu des Nations Unies, nous sommes tous rassemblés, au nom d’un idéal et d’une conscience universelle de paix, de justice et de liberté. Des millions de personnes dans le monde ont placé leur espoir en l’ONU pour la paix, la sécurité, le développement et la solidarité internationale. Nous n’avons pas le droit de les décevoir. En tant que communauté des nations, nous avons l’obligation et les moyens d’y parvenir par une prise de conscience collective et la sauvegarde de nos valeurs communes. C’’est à  ce seul prix que nous serions à  même de garantir aux générations futures un développement durable qui les préserverait du fléau de la guerre et de la misère. Je vous remercie de votre aimable attention.

Adresse à la Nation d’Ibrahim Boubacar Keita à l’occasion du 22 Septembre

Bismillahi, Rahmani, Rahimi Mes chers compatriotes, Hôtes et Amis Etrangers qui vivez parmi nous, Par la grâce de Dieu, nous voici réunis pour célébrer le 54ème anniversaire de l’accès du Mali à  la souveraineté internationale. C’’est un moment chargé d’émotions et une date fortement gravée dans la mémoire collective et individuelle de chaque malienne et de chaque malien. En fonction du contexte particulier du moment, cette date est célébrée, selon les années, avec faste ou en toute simplicité. Le contexte particulier politique et sécuritaire de la présente année 2014 reste difficile, car marqué par la perpétration d’actes graves de violence et de crimes gratuits dans le Nord du Mali. Ils sont perpétrés quasi quotidiennement par des groupes armés, en violation flagrante des engagements internationaux auxquels ils ont souscrit. Aujourd’hui, au-delà  de la simple cérémonie commémorative, je voudrais saisir cette occasion pour rappeler quelques objectifs et les grandes actions conduites par le Gouvernement au double plan national et international. Auparavant, laissez-moi vous dire quelques mots sur certains sujets d’actualité : D’abord, en ce qui concerne le monde du Travail, nous comprenons la frustration des travailleurs et le Gouvernement ne ménagera aucun effort, ni aucun des moyens dont nous disposons pour dialoguer et aboutir à  des solutions justes, équitables, efficaces et durables. Toutes les forces vives de la Nation, en dépit des multiples difficultés que nous traversons, ont fait preuve de discernement et de patriotisme envers le Mali. Nous les en remercions, nous les encourageons à  maintenir cet effort et nous veillerons à  ce que le dialogue social et politique se poursuive dans la sérénité. Ensuite, nous sommes conscients des contraintes et difficultés des femmes dans ce contexte difficile que nous traversons. Elles jouent un rôle irremplaçable de levier économique et de stabilité sociale. Merci pour cela et nous savons compter sur le soutien et la mobilisation constante des femmes. Nous nous réjouissons du rôle croissant et responsable de la jeunesse dans notre société. Nous l’avons encore constaté il ya quelques jours lors du Forum que la Jeunesse a tenu à  Bamako. La pyramide des âges de notre population indique que l’écrasante majorité de nos concitoyens n’était pas encore née ce jour du 22 septembre 1960. La jeunesse est un potentiel immense et un véritable atout que la Nation malienne se doit d’exploiter judicieusement. Nous nous réjouissons également du retour croissant de nombreux refugiés. Ceux qui ne sont pas encore de retour, devraient pouvoir retrouver, dans un avenir proche, leur demeure et leur communauté. C’’est mon souhait le plus ardent et nous y travaillons. Nous ne ménagerons aucun effort pour que les activités de développement durable prennent leur envol et s’intensifient dans le Nord du Mali en vue de consolider la paix. Nous sommes conscients du poids et du rôle de la diaspora malienne dans la reconstruction du Mali, cette frange de notre communauté qui a toujours fait preuve de patriotisme et d’un attachement profond au Mali et à  tous nos principes de soutien de la cohésion sociale, ainsi qu’à  la défense de l’intégrité territoriale. Je m’en rends compte à  chacune de mes visites à  l’extérieur, me faisant fort de rencontrer ces parents vivant hors du pays. Ils ont une grande soif de connaitre l’Etat de la Nation, d’avoir des détails sur les questions soulevées par les medias nationaux qui les arrivent avec tous les prismes qu’on peut imaginer très déformants souvent ; et sur les perspectives de développement économique et social, notamment la situation des emplois. Nous supportons et assurons le suivi de leurs propositions et contributions au développement du pays. C’’est le lieu de les remercier et de les encourager à  maintenir leur engagement pour le Mali. Notre environnement sous-régional et international reste difficile et fluide, C’’est-à -dire presque insaisissable. Heureusement que nous disposons de ressources inépuisables que constitue notre jeunesse, la résilience extraordinaire de nos femmes, le savoir de nos anciens, notre riche patrimoine culturel ; ce qui nous permettra de renouer plus aisément avec un avenir plus prometteur. Nous en sommes convaincus. Nos pensées vont enfin vers nos pays frères confrontés à  ce nouveau mal du siècle : l’épidémie du virus Ebola. Nous formulons le vœu que l’aide de la communauté internationale, déjà  en marche, puisse permettre d’endiguer rapidement ce fléau. Pour l’instant, que nos parents de Guinée, de Sierra Leone, du Libéria et du Nigeria trouvent tous, ici, l’expression sincère de la sympathie du peuple malien. Mes chers compatriotes, Hôtes et Amis Etrangers, Vous vous souviendrez que sur la base de mes orientations, un programme gouvernemental, couvrant la période 2013-2018 avait été élaboré et approuvé. Il visait la conduite d’une véritable transformation économique et sociale, afin de conjurer définitivement les périls graves actuels tels que l’insécurité dans le Nord du pays, les dysfonctionnements des institutions publiques, particulièrement ceux de l’administration, afin de mener avec efficacité la lutte contre la corruption et l’impunité, et de freiner tout risque de dégradation grave des conditions de vie des communautés maliennes. Les objectifs spécifiques ont porté, entre autres : – Sur la Refondation de l’Etat, C’’est-à -dire comment doter le Mali d’institutions fortes et stables afin de mettre le pays définitivement à  l’abri des soubresauts politiques et politiciens, recréer l’espoir -cette fibre individuelle et cette incitation nécessaire pour l’action commune,- et susciter passion et enthousiasme comme en septembre 1960, car la passion et l’enthousiasme sont des ingrédients nécessaires pour le développement durable et pour engager l’ensemble des Maliennes et des Maliens à  envisager l’avenir avec sérénité et à  s’y investir. Cet objectif comprend également le renforcement de toutes les institutions publiques et l’approfondissement de la démocratie, la restauration de l’intégrité du territoire et la sécurisation des biens et des personnes, la réconciliation des Maliens, le redressement de l’école, la construction d’une économie émergente et la mise en œuvre d’une politique active de développement social. – Sur le retour effectif du Mali sur l’échiquier international, avec une politique extérieure tournée vers le rayonnement du pays sur la scène internationale, le renforcement de notre capacité à  honorer tous nos engagements internationaux et de promouvoir la coopération régionale et continentale, la promotion et la protection des intérêts de la diaspora malienne. – Enfin, il s’agissait, pour nous, parallèlement, de sécuriser la gestion des urgences nationales et la mise en place d’actions de développement ayant un impact immédiat et positif sur le sort de tous nos compatriotes. Mes chers compatriotes, Hôtes et Amis Etrangers, Il me plait aussi de rappeler les trois facteurs principaux qui ont caractérisé le contexte stratégique des opérations du Gouvernement : – La crise sécuritaire du Nord : nous avons en mémoire toutes celles et tous ceux, anonymes ou célèbres, simples citoyens ou responsables publics, qui ont été victimes de la crise que nous avons vécue ces deux dernières années. A ce propos, permettez que je rende un hommage particulier à  l’administration préfectorale qui a vu ses rangs décimés de la manière la plus barbare que l’on puisse imaginer. Ces préfets, ces sous-préfets et cadres de Kidal qui ont payé le prix élevé, sachez que la patrie, pour l’éternité, vous gardera dans la mémoire comme hommes de mérite. Au plan national, je me suis investi, dès le début de mon mandat, à  conduire les actions nécessaires pour une paix juste et durable, à  favoriser l’émergence de l’unité et la cohésion nationales et à  rechercher le recouvrement intégral du territoire national. Tirant tous les enseignements du passé, J’ai décidé de privilégier la voie du dialogue en vue de parvenir à  un accord de paix global et définitif. C’’est pourquoi J’ai initié et engagé le gouvernement à  ouvrir à  Alger les pourparlers inter-maliens en vue de trouver des solutions durables au problème du Nord. – Les questions de gouvernance, quant à  elles, n’ont pas été oubliées. Les Maliens affichaient peu de confiance en eux-mêmes et en leur pays. Ceci était valable, par exemple, pour le soldat, le jeune diplômé sans emploi, l’agent de l’Etat agissant à  son seul profit, le commerçant qui triche avec les impôts et la douane et, fort heureusement, constituant la minorité car nous avons la chance dans ce pays d’histoire commerciale profonde d’avoir à  faire à  une classe de commerçants patriotes qui aiment le Mali et qui ont fait de sorte que notre pays ne soit jamais dégarni. Nous les saluons pour leur effort et leur compréhension patriotique des différentes phases de développement de ce pays. Ces agissements se faisaient au détriment des plus faibles, des plus démunis et des sans-voix parmi nous ; ce genre de comportement était inacceptable. – l’état du partenariat économique et financier : en ce qui concerne ce domaine, les déficits ont été criards. Les besoins urgents touchaient la promotion d’une diplomatie de développement, la mobilisation accrue des soutiens extérieurs au profit de l’économie nationale et la mobilisation de moyens de création d’emplois pour notre jeunesse, notamment par des accords de partenariat public – privé. Le Gouvernement a dû renforcer les mesures de mise en œuvre de l’intégration régionale et africaine, y compris par un soin particulier apporté aux relations amicales et historiques que nous avions avec tous nos voisins et avec des pays frères et amis, pas toujours très proches de nous géographiquement, mais qui ont de la mémoire et qui n’ont pas oublié hier quand nous étions à  leurs côtés au moment o๠ils avaient besoin de nous, qui de manière historique par rapport aux valeurs démocratiques, qui par rapport à  un droit dénié que nous avons aidé à  recouvrer tels la Chine. Le partenariat est appelé à  s’accroitre rapidement. Mais, C’’est le lieu de noter d’une part, le poids que l’aide extérieure a pris dans les finances publiques, et d’autre part, la forte dépendance extérieure dans les matières les plus simples du domaine de souveraineté. Permettez-moi de remercier très sincèrement tous les amis du Mali : la France, le Tchad, la CEDEAO, l’Union Africaine, la communauté internationale en général, grâce auxquels nous avons évité le pire. s’agissant des aspects saillants du programme de travail, l’on peut noter que : – l’année 2014 a été déclarée « année de la lutte contre la corruption ». Ce n’était pas seulement un effet de mode. Tous les dossiers pendants ont été transmis. – Les actions de renforcement de la confiance entre l’Administration et les usagers ont été sérieusement entamées. De plus, dès que la situation sécuritaire se sera améliorée et le retour progressif à  la paix sera amorcé, nous renforcerons le déploiement en cours de l’ensemble des services publics et des agents publics. l’administration devrait recouvrer, dans les mois à  venir, la pleine fonctionnalité des services par un retour à  la normale d’avant la crise, et cela, sur l’ensemble du territoire national. – l’institution judiciaire est en cours de réhabilitation afin d’assurer l’impartialité et la qualité du service au citoyen, afin de promouvoir et de garantir le bon fonctionnement des services. Le contrôle y a été renforcé grâce aux actions de l’inspection du personnel judiciaire, la formation continue des magistrats, l’utilisation plus générale des outils de Technologie de l’Information et de la Communication (TIC) dans le fonctionnement de la justice, la promotion de la transparence et de l’accès aux décisions de justice, – La Réhabilitation et la modernisation de l’outil de défense et de sécurité à  la hauteur des menaces auxquelles nous sommes confrontés. Ces menaces restent importantes et sont appelées à  durer. s’agissant des principales orientations et réformes institutionnelles, l’on peut noter : – La tenue à  Bamako, les 23 et 24 janvier 2014, du Forum sur la Corruption et la Délinquance Financière, et l’actualisation du Plan National d’Actions 2009-2013 de Mise en Œuvre des Recommandations des Etats Généraux sur la Corruption et la Délinquance Financière pour couvrir la période 2014-2018. – l’Evolution positive vers l’instauration progressive de l’égalité absolue de traitement des usagers, C’’est-à -dire la simplification des formalités administratives, la mise en place d’un système de transparence dans la gestion des affaires publiques et d’une plate-forme d’évaluation des politiques. – l’Amélioration des conditions de travail du personnel de justice, l’augmentation du nombre de juridictions, en particulier les tribunaux de commerce et de travail, le renforcement des organisations de la société civile pour garantir les droits des citoyens et la mise en œuvre de la nouvelle carte judiciaire. La justice jouera son rôle dans le vaste chantier du retour à  l’Etat de Droit. – La préparation d’un approfondissement de la décentralisation par la régionalisation, une des attentes fortes de nos concitoyens. Les recommandations des Etats généraux de la décentralisation et des Assises Nationales sur le Nord en fin d’année 2013 ont retenu l’approfondissement de la décentralisation, la mis en place des structures du cadre national d’orientation du Développement Economique Régional et de contrats-plans Etat-collectivités-Régions. – La préparation d’un approfondissement des instruments de la démocratie participative, y compris la création d’un mécanisme institutionnel de dialogue entre l’Etat et les organisations de la Société civile, l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de renforcement des compétences techniques des élus, la structuration d’une stratégie de promotion et d’animation du co-développement, ainsi que la coopération à  la base, qui sera désormais soutenue et renforcée au bénéfice des citoyens. – La Diplomatie : à  la faveur des travaux des pourparlers inclusifs inter-maliens en cours à  Alger, et ce, malgré les tergiversations momentanées qui sont du reste propres à  de telles négociations, la conclusion d’un accord de paix inclusif, global et définitif semble maintenant à  portée de mains. Elle se prolongera par la signature future en terre malienne de l’accord négocié et par la mise en place d’un environnement favorable à  l’identification, l’évaluation, la sanction et la conduite d’actions de réparation des préjudices subis du fait des destructions et autres actes délictueux ; ces actions de réconciliation nationale relèvent des missions et responsabilités de la « Commission vérité, dialogue, justice et réconciliation ». Elles jetteront également les bases du démarrage effectif d’un processus de cantonnement, de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (D de ceux dont le statut de combattants serait formellement reconnu. Enfin, elles aideront à  la remise en état de l’outil de production, des services de base et à  la création des conditions les meilleures pour un retour franc et définitif des déplacés et refugiés dans leurs terroirs respectifs. Nous avons aussi accordé une grande priorité à  la définition et à  la mise en œuvre d’une politique de défense et de sécurité. Celle-ci définit une réponse claire, armée et non armée, C’’est-à -dire autant militaire que civile, de mobilisation des moyens importants de la Nation pour une utilisation optimale dans un dispositif global assurant la sécurité aux frontières, l’intégrité de notre territoire et la sécurité intérieure. Lesdits moyens en hommes, matériels, infrastructures et dispositifs de commandement seront mis en place progressivement. Il y aura, entre autres, comme supports juridiques et financiers, la loi de programmation militaire, la loi de programmation de la sécurité et leurs textes d’application, ainsi que le cadre d’organisation des secours, l’actualisation du cadre légal de lutte contre les trafics illicites et le crime organisé, et le renforcement conséquent des moyens de la police, de la gendarmerie et de la garde. Dans cette perspective, un accent particulier sera mis sur le développement de la coopération bilatérale, régionale et multilatérale pour garantir la sécurité, sans laquelle, il n’y aura ni paix ni développement. l’histoire récente a montré que « Sécurité, Paix et Développement » représentent pour le Mali et pour le Sahel un tout indissociable. Nous œuvrerons à  la réalisation d’une entente pan-sahélienne sur la sécurité, la paix et le développement. Le Mali apportera sa contribution de qualité au sein du nouvel ensemble sahélo-saharien en construction, le Groupe des 5 pour le Sahel ou G5, appelé à  évoluer prochainement en un G6. – Le programme agricole et de sécurité alimentaire : l’agriculture de notre pays à  laquelle nous consacrons 15% de la dépense publique annuelle, pourrait gagner une plus grande place dans le financement des revenus. Elle pourrait assurer la sécurité alimentaire de nos populations et contribuer à  l’élévation des revenus et du bien être des populations de la sous-région et sinon d’autres pays africains. La production agricole sera soutenue par les approfondissements de la libéralisation des marchés céréaliers, les réformes foncières et de tenure des terres, l’extension des aménagements hydro-agricoles et les opérations de dragage du fleuve Niger. – Le programme des infrastructures : La dimension régionale de la crise malienne et la nécessité d’une réponse collective aux menaces dans la bande sahélienne requièrent une dynamique volontariste et des projets structurants afin de fédérer plus aisément les initiatives et mutualiser les moyens. Nous nous y sommes attelés. – l’école : à  l’exemple des dérives inacceptables connues lors des examens du DEF et du Baccalauréat 2014, les changements nécessaires dans le secteur de l’éducation apparaissent urgents et doivent être conduits avec courage, lucidité et fermeté, en harmonie avec la vision commune adoptée pour ce secteur, afin de rester durables et efficaces. Nous devons aider à  l’émergence rapide d’enfants issus d’un système éducatif moderne et performant, de ressources humaines qualifiées en vue de soutenir notre projet du Mali émergent. – Le maintien d’un cadre macro-économique stable nécessite l’amélioration de la qualité de la dépense publique et la conduite des reformes fiscales et de gestion sont nécessaires, dans le respect du cadre défini par le processus de Bruxelles pour consolider la richesse nationale, conduire une politique d’endettement prudente et avoir recours à  des financements innovants. Ainsi, nous devons surveiller la mise en œuvre diligente du programme d’action gouvernemental et du cadre stratégique de croissance et de réduction de la pauvreté 2012 – 2017. – Pour renforcer la compétitivité du Mali et faire jouer au Secteur Privé le rôle de moteur de l’économie malienne, le Gouvernement devra accélérer la suppression des contraintes au développement du secteur privé et supporter un environnement favorable à  son émergence rapide, par approfondissement du dialogue et par le soutien actif aux réformes nécessaires qui ont été convenues. – Le développement social : convaincu du caractère indissociable du développement économique et du développement social, le Gouvernement soutient la mise en œuvre d’une politique active de développement social axée sur le dialogue avec tous les acteurs socio économiques, en vue de l’instauration d’un climat social apaisé, d’apporter le soutien nécessaire aux mesures visant l’amélioration des conditions de vie des populations, notamment des catégories sociales fragiles (handicapés, femmes, enfants, personnes âgées) qui feront l’objet d’une attention particulière. – La Politique Nationale Genre du Mali : il s’agit d’une approche incitative visant à  accroitre la présence des femmes dans la sphère publique et politique, par conséquent, à  promouvoir une démocratie inclusive. l’accroissement de la contribution des femmes au développement économique et social sera fortement soutenu par les pouvoirs publics. – La politique de la Jeunesse : les questions de la jeunesse et de construction citoyenne ont reçu une attention soutenue. Le but est de faire de la jeunesse ainsi que du renforcement de la citoyenneté et du patriotisme une priorité de l’action publique, avec à  la clé, la création d’au moins 200 000 emplois pendant le mandat présidentiel. – Les services essentiels de base : les actions visent à  aider les populations à  avoir accès aux services de base tels que l’eau potable, l’éducation, la santé de base et la protection sociale, et à  leur permettre ainsi d’avoir des revenus minima plus élevés. Les initiatives de soutien à  l’emploi des jeunes, les initiatives originales de soutien à  l’activité économique et l’assistance aux couches les plus défavorisées entrent dans ce cadre. Plusieurs autres mesures sont engagées pour atténuer le coût de la vie, souci majeur de nos populations. Le Ministère du Commerce opère sur les prix des produits de première nécessité, dans une fourchette de prix accessible, tout en ayant pour objectif une baisse sensible des prix, par variation des circuits d’approvisionnement, l’accroissement de la concurrence, la systématisation des contrôles et l’utilisation, au besoin, de la fiscalité pour permettre d’atteindre et de maintenir les objectifs affichés en la matière. Mes chers compatriotes, Hôtes et Amis Etrangers, Bien évidemment, le bilan d’un an ne suffit pas à  faire notre bonheur. Ce qu’il faut, et nous en avons instruit le Gouvernement, C’’est saisir chaque opportunité offerte au Mali pour le bien-être du peuple malien. Nous revenons de la Chine populaire o๠le Gouvernement a signé avec les entrepreneurs chinois de calibre international, des accords portant sur plusieurs milliards de dollars, soit environ 6 mille milliards de FCFA d’investissements structurants dans les domaines de l’agriculture, des transports, de l’éducation, de l’énergie, du business, etc. C’’est historique et C’’est exaltant. Il s’agit maintenant de « transformer l’essai » et pour cela, nous devons travailler chaque jour pour que les accords conclus soient des projets vérifiables par le renforcement de la capacité nationale d’organisation, de méthode et d’exécution. Nous y veillerons personnellement comme nous veillons présentement à  la mise en œuvre des importants accords signés en février dernier avec le Royaume chérifien. C’’est le lieu encore une fois de remercier Sa Majesté le Roi Mohamed VI. Mes chers compatriotes, Hôtes et Amis Etrangers, Je sais que vos attentes sont nombreuses. Votre impatience est légitime, mais je demeure convaincu que, malgré tout, votre préoccupation, notre préoccupation commune, C’’est le Mali. Au plan international, je voudrais de nouveau saluer l’engagement des amis et partenaires du Mali. Ils sont restés à  nos côtés de l’éclatement de la crise à  nos jours. Enfin, je voudrais saisir l’occasion solennelle de notre fête nationale pour réaffirmer, avec force, notre attachement aux valeurs démocratiques et républicaines et notre engagement à  la réussite de l’intégration des peuples. Le Mali est et restera une terre d’accueil, une terre o๠tous les africains seront traités avec respect et dignité. Mes chers compatriotes, Hôtes et Amis Etrangers, En ce jour du 22 septembre, 54ème anniversaire de notre Indépendance, permettez moi de renouveler l’Hommage solennel au Président Modibo Keita, ce visionnaire et père de l’Indépendance du Mali. Je formule pour chacun d’entre vous, Maliens de l’intérieur et Maliens de la diaspora, mes vœux sincères de bonheur, de santé et de prospérité. Je formule le vœu de voir un Mali qui aura rapidement retrouvé son unité, la paix, la concorde et la quiétude. Bonne fête à  tous ! Vive le Mali ! Vive l’Afrique ! Vive la Paix !

Forum des jeunes pour la paix : les moments forts de l’ouverture

Le président de la jeunesse du Tchad en larmes Plusieurs délégations de pays africains sont présentes à  Bamako pour cette rencontre. Salutations chaleureuses du public lorsque le maà®tre de cérémonie les a présenté tour à  tour. Mais la délégation qui a eu droit à  une véritable ovation fut celle du Tchad. Un moyen pour les jeunes maliens de dire merci à  ce pays dont les soldats se sacrifient pour ramener la paix au Mali. Une reconnaissance qui a ému aux larmes le Président de la Jeunesse du Tchad présent dans la salle. Ne sifflez pas devant le Président! Dès son entrée dans la salle de 1000 places du Centre International de Bamako, les jeunes ont manifesté pour accueillir le chef de l’Etat. Avec des coups de sifflets stridents qui ont très vite dérangé Ibrahim Boubacar Keita qui a demandé que cela cesse. Sans trop de succès. « Le vieux tient encore!» Lorsque Abdullah Coulibaly, vice-président du forum de Bamako s’excuse auprès du Président de la République qui a fait le déplacement du CICB alors qu’il rentre à  peine de voyage. Le Président de lui répondre « le vieux tient encore ». l’assistance n’a pas manqué de penser à  une autre phrase, prononcée cette fois-ci par le chef de file de l’opposition, il y a une semaine. Soumaila Cissé disait d’IBK « Tièkoroba dèssera », littéralement, « le vieux ne tient plus »Â… Le poème en Bambara du Président du CNJ, à  traduire Mohamed Salia Touré a de nouveau récité son fameux poème. Le hic, devant le public « multi-nations » présent dans la salle, C’’était qu’il était en bambara. Le Président Ibrahim Boubacar Keita, qui avait été sous le charme du texte et de l’orateur, en a donc demandé la traduction en français. Pas sûr que ça donne le même rendu. « Mea maxima culpa» dixit le président IBK Le président de la République après avoir fait son intervention marquée de conseils, regagne sa place. Les travaux du forum international des jeunes sur la paix et la sécurité au Sahel peuvent commencer. Sauf que le Président n’a pas prononcé la phrase magique. Il reviendra au lutrin, présenter ses excuses (en latin !). « J’ai même oublié d’ouvrir le forum » dira –t-il. Le président reste, les ministres au travail ! Face à  la reconnaissance des jeunes quant à  présence pour répondre aux questions du premier panel consacré à  la sécurité, IBK, toujours aussi mordant s’est exclamé :  » Je resterai autant de temps qu’il faudra pour les jeunes. Les ministres, vous pouvez retourner au cabinet! ». Ordre ou sommation ? Toujours est-il que le gouvernement est resté sur place. Qui oserait se lever ?

IBK à propos du djihadisme : « Nous sommes tombés dans un piège sémantique »

La géopolitique mondiale a changé de protagonistes. Il ne s’agit plus d’une guerre froide entre Russes ou Américains, ou entre Chinois et Américains, mais bien de cette troisième guerre mondiale, si l’on peut utiliser l’expression, contre le nouveau mal de ce millénaire. Terrorisme, terreur, violence, exécutions sommaires, décapitations en série, enlèvements de jeunes filles, assassinats atroces, explosions, bombes humaines, kamikazes. Oui la liste est longue des atrocités qui sont commises en ce monde, au nom de l’Islam. De l’Est à  l’ouest, l’avènement du califat mondial de la terreur, fait trembler les puissances occidentales. Si le régime répressif de Bachar El Assad était l’ennemi il y a peu, il faut désormais admettre qu’Américains, Français et Syriens ont désormais un ennemi commun. Le califat de la terreur véhiculé par l’Etat Islamique, Boko Haram, les Shebabs et bien d’autres organisations, qui veulent faire régner la peur… Perceptions de l’ennemi, usage des expressions pour désigner ces adeptes de la terreur, il faut faire preuve de discernement : « J’ai bien peur que nous ne soyons tombés dans un piège sémantique. Djihadisme prête aujourd’hui à  confusion », s’est exclamé le président Ibrahim Boubacar Keita, à  l’ouverture du Forum International des Jeunes, de Bamako, sur la Paix et la Sécurité au Sahel. Allant plus loin, dans ses propos, IBK a regretté cette confusion faà®te au nom de l’Islam. La désignation « Etat Islamique », revient au-delà  de l’appellation de ce groupe, à  créer l’amalgame dans les esprits, comme s’il y avait les « méchants musulmans du Levant contre les bons occidentaux ou chrétiens ». Si le bourreau de James Foley, de Steven Sotloff ou de David Haines, tous exécutés par l’EI, est identifié comme un britannique, C’’est que l’Occident n’est plus le modèle. Le califat s’instaure désormais en alternative pour les refoulés du système, un prétexte pour assouvir sa soif de violence, sinon comment expliquer la froide exécution de ces trois hommes ? Le monde fait face à  une menace de grande ampleur comme l’a souligné le président Keita, parlant de ce califat. « Jeunes d’Afrique et du Monde, vous êtes en danger », a ainsi mis en garde IBK. Le Mali a fait les frais en 2012 de la crise libyenne en devenant un « ventre mou » du Sahel, qui abrite tous les terrorismes. Alors, il va de soi que la question mérite réflexion et justes perceptions de la part de cette jeunesse, réunie à  Bamako pour discuter des défis sécuritaires qui menacent clairement la stabilité de la bande sahélo-saharienne.

An I d’IBK : le regard de Diomansi Bomboté

Journaldumali.com : En un an, quel bilan tirer de la gestion du président Ibrahim Boubacar Keita ? Diomansi Bomboté : Le pays a traversé beaucoup de situations compliquées qui ne laissent pas insensibles les honnêtes gens. De sérieuses raisons de se plaindre existent sur le plan du bien-être social. Les réalisations pour améliorer le sort des Maliens tardent à  entrer dans les faits. Il y’a beaucoup d’initiatives porteuses d’espoir mais qui manquent cruellement de visibilité. J’ai été, entre autres, particulièrement sensible à  la déclaration de guerre à  la corruption tout comme J’apprécie la volonté exprimée par l’Autorité suprême de se tenir à  distance des dossiers de justice. Ce sont là  les attributs premiers de la démocratie. Journaldumali.com : D’aucuns disent que les Maliens ont très vite été déçus. Qu’en pensez-vous ? Diomansi Bomboté : Au bout d’un an, il n’est pas permis de conclure à  la catastrophe. Une bonne gestion par l’Etat des biens publics est de nature à  encourager les citoyens à  mieux supporter les sacrifices qu’impose la conjoncture nationale et internationale. Journaldumali.com : Que peut-on ou que doit-on attendre de l’an II d’IBK? Diomansi Bomboté : Je privilégie la promotion d’une culture de lutte contre la corruption s’appuyant sur une éducation civique généralisée. Ensuite, je mettrai l’accent sur la force de la justice au détriment de la justice de la force. Le président de la République ne devrait pas sous-estimer l’écoute pour mieux cerner les aspirations populaires même s’il devait entendre parfois des propos pas toujours amènes. Une pensée qui m’est très chère est celle de Gandhi : « Tout ce que vous faites pour nous sans nous, vous le faites contre nous ».

Un an d’IBK, l’opposition n’en démord pas

Dans leur déclaration, les partis signataires de l’opposition lors de son grand meeting à  l’occasion du 1er anniversaire de l’investiture du Président Ibrahim Boubacar Keita, ont exhorté IBK à  prendre en compte la souffrance quotidienne du peuple…. C’’était le 7 septembre 2014 au palais de la culture. A ce premier grand meeting de l’opposition, toutes les figures de proues de l’opposition étaient présentes. Le chef de file de l’opposition Soumaila Cissé de l’URD, Mody N’Diaye, président du groupe parlementaire de la vigilance républicaine et démocratique, Amadou Koà¯ta du PS Yeleen Koura, Amadou Diallo du PDES, Djiguiba Keita dit PPR, représentant Tiébilé Dramé, Djibril Tangara du FCD, Daba Diawara du PIDS sans oublier Iba N’diaye, Fatoumata Siré Diakité etc. Soumaila Cissé au nom de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), a rappelé la gabégie financière au sommet de l’Etat et le manque des confiances des partenaires, ajoutant que le Président IBK a montré ses limites dans la gestion du pouvoir. Pour l’enfant de Niafounké, l’horizon est sombre. Même son de cloche chez les représentants du PDES, Amadou Diallo, Amadou Koà¯ta du PS Yeelen Coura et Djiguiba Keita du Parena qui ont galvanisé le public par des interventions piquantes à  l’endroit du pouvoir. Les femmes et les jeunes de l’opposition respectivement Dandara Touré, ancienne ministre de la promotion de la femme et Seydou Cissé, du parti Parena ont centré leurs interventions sur le calvaire des jeunes et des femmes. Une convention de soutien pour IBK En parallèle à  ce meeting de l’opposition , une soixantaine de partis politiques réunis le dimanche 7 septembre, ont également réaffirmé leur soutien à  Ibrahim Boubacar Keita en signant une « convention des partis politiques de la majorité présidentielle ». Adema, Miria, CDS, UM-RDA, MPR, APR, PSDA parmis tant d’autres, tous ont signé un à  un la convention de soutien au parti majoritaire, le RPM. A la tête de cette convention, Boulkassoum Haidara, vice président du RPM. Qui a souligné que cet acte s’inscrivait dans le fait majoritaire et dans la continuité du programme du président de la République pour en faire des actes concrets au profit du développement du Mali.

IBK, un an déjà…

Pour ce premier anniversaire de l’accession d’Ibrahim Boubacar Keita au pouvoir, il y a tant à  dire. D’abord, il faut se rappeler que l’actuel président de la République du Mali, représentait l’homme providentiel. Celui qui se trouvait au bon endroit, au bon moment, en dehors d’un parcours sans faute, dans les arcanes de la politique. Le 11 Août 2013, IBK remporte la présidentielle de sortie de crise face à  son challenger Soumaila Cissé. l’euphorie est à  son comble et chacun de souviendra de ces images au domicile d’Ibrahim Boubacar Keita, lorsque Soumaila Cissé viendra féliciter son rival avec dignité. Sur ces images, Ibrahim Boubacar Keita apparaà®t détendu, loin de s’inquiéter de la tâche ardue qui l’attend. Présider un pays qui sort d’une crise politico-sociale sans précédents, d’une transition émaillée de troubles, et face à  un peuple malien, dont les espérances sont aussi vastes que l’océan, ne sera pas de tout repos. « Nous nous sommes rendus compte en arrivant de l’ampleur de la tâche, les caisses étaient vides, il fallait remettre la machine administrative en route », témoigne un proche collaborateur d’IBK. Retour à  l’ordre constitutionnel Après l’investiture officielle du 4 septembre, o๠IBK prête serment devant la République entière suivra l’investiture festive le 19 septembre 2013 avec pas moins de 19 chefs d’Etats et monarques africains. C’’est la tradition africaine : le Roi du Maroc, Idriss Deby Itno, Macky Sall, Alpha Condé, Alassane Ouattara, Denis Sassou Nguesso, Jonathan Goodluck du Nigéria, Ali Bongo et même François Hollande parmi tant d’autres, tous ont répondu à  l’appel et ont salué le retour à  l’ordre constitutionnel du Mali après le putsch du 22 Mars 2012. Si Amadou Haya Sanogo, entra dans l’histoire du Mali, en renversant l’ancien président ATT, il est désormais hors-jeu. l’un de succès de la présidence IBK, est en effet, de l’avis de nombreux Maliens, d’avoir expurgé le pouvoir des ex membres de la junte. D’abord Sanogo, lui-même, lors d’une opération sans précédents à  Kati et d’autres officiels, tels le Général Yamoussa Camara placé en détention. Retour à  l’ordre constitutionnel, retour des bailleurs au Mali, ne pouvait rimer avec un appareil d’Etat abritant encore d’anciens putschistes et en tout impunité. Aussi la réforme de l’armée, rime bel et bien avec les nominations de nouveaux généraux et IBK a déclaré vouloir: « une armée digne, à  hauteur de la Nation ». Passé cela, la question du Nord, et celle cruciale de la restauration de la souveraineté du Mali, sur tout son territoire est devenu l’enjeu principal de ce début de gouvernance, pour Ibrahim Boubacar Keita, qui nomme un banquier, Oumar Tatam Ly comme deuxième personnalité de l’Etat. Réputé, rigoureux, proche du président, ce dernier devra s’atteler à  remettre le Mali en selle, tandis que le Président IBK entreprend une tournée diplomatique hors du Mali , dès Septembre, pour restaurer l’image écornée du Mali. 2014 est alors décrétée Année de lutte contre la corruption. Vaste programme. Assises du Nord, Décentralisation et législatives Pour le premier trimestre, les Etats Généraux de la Décentralisation le 21 Octobre 2013 abordent la question du développement, du transfert de compétences et de ressources, notamment pour les régions nord o๠elle a n’a pas vraiment marché. Puis, les Assises du Nord tenues les 1er et 2 novembre 2013 à  Bamako réunissent la société civile du Nord, de Tombouctou, Kidal et Gao pour faire le bilan.Débats vifs lorsque deux journalistes, Ghislaine Dupont et Claude Verlon sont assassinés à  Kidal le 2 novembre 2013. C’’est un coup dur pour le pouvoir qui fait face au retrait progressif de la France du nord du Mali après l’opération Serval de Janvier 2013; Novembre, C’’est aussi le mois des législatives qui vont conforter IBK dans sa majorité présidentielle en donnant près de 70 députés au RPM, le parti présidentiel. Avec quelques 17 députés, l’URD se positionne comme 2è force politique face à  l’ADEMA divisé par des querelles de leadership. IBK a désormais les coudées franches pour diriger le pays. Malgré tout, on attend toujours du Premier Ministre Tatam Ly, la feuille de route qui tarde. Au Nord, l’insécurité persiste. Les groupes armés défient régulièrement l’armée malienne et refusent de cantonner ou de désarmer, tels que le prévoient les Accords de Ouagadougou du 18 juin 2013. Pas facile de retrouver la souveraineté nationale. Sans oublier les djihadistes disséminés dans l’Adrar des Ifoghas, le Mujao éclaté et les attaques récurrentes sur des positions de la Minusma censée sécuriser le Nord du Mali. Le pays est loin d’être tiré d’affaires. C’’est sur ces dernières évolutions qu’IBK, à  l’occasion d’un voyage à  Paris, fait une sortie musclée dans la presse française : « La communauté internationale nous oblige à  négocier avec des groupes armés », déclare t-il au journal Le Monde, pour éclaircir le malaise sur la souveraineté tronquée du Mali. Du côté de l’opinion, on estime que Bamako est sous tutelle française et Kidal est la chasse gardée de François Hollande. Il y’a Affaires et…affaires Dès le mois de décembre 2013, une impatience généralisée caractérise de nombreux Maliens qui reprochent à  Ibrahim Boubacar Keita de trop voyager à  l’extérieur du pays. Plus tard, l’achat d’un nouvelavion présidentiel à  hauteur de 20 milliards de francs CFA constituera le premier gros coup d’épée dans l’eau. l’affaire Tomi tentera ensuite de mettre à  mal le Président de la République qui demeure imperturbable, quant à  ses liens présumés avec un parrain de la mafia corse. Tentative de déstabilisation, crient les uns, manœuvres, clament les autres. Très vite, l’affaire Tomi cède la place au contrat d’armements entre l’Etat malien et l’opérateur Sidi Kagnassy. Les Maliens crient à  l’outrage. Du côté du pouvoir, on tente d’expliquer que l’achat de ces armes, entre dans le cadre du rééquipement de l’armée malienne en formation avec les bataillons EUTM. La polémique enfle, puis retombe. Sur le plan politique, ce qui se joue, C’’est la mise en place du dialogue politique avec les rebelles armés du Nord, la reconstruction de la paix après la stabilisation. En février 2014, Oumar Tatam Ly n’a toujours pas délivré sa feuille de route. Les partenaires du Mali appellent pourtant à  oeuvrer dans le sens de la réconciliation nationale, réconciliation que s’approprie la société civile de Bamako à  Kidal. Sur le plan diplomatique, l’Algérie entre de plus en plus scène, pour jouer les médiateurs à  la place du voisin burkinabè. En interne, IBK subit un premier revers avec la démission surprise de son Premier ministre Oumar Tatam Ly, qui rend le tablier après six mois de service le 5 avril 2014. Dans une lettre rendue publique, il s’explique, fait état de dysfonctionnements et de divergences entre lui et le gouvernement. Mara, le populaire Pour sa deuxième carte, IBK choisit le populaire Moussa Mara pour remplacer Tatam Ly. Président de parti, jeune et plébiscité des Maliens, le choix de Moussa Mara va à  l’encontre des cadres du RPM, qui voient d’un œil glacial l’arrivée de cet ambitieux. Malgré tout, on salue unanimement cette nomination. Si d’autres pointent l’inexpérience de Mara, IBK en choisissant ce jeune comptable de carrière tient à  rester proche du peuple. Moussa Mara, 40 ans, est un homme qui communique beaucoup. Il se met donc à  la tâche très vite et rencontre tout le monde. Twitter, facebook, rencontres, Mara joue la carte de la proximité dans un Mali qui commence à  se fâcher et à  rappeler au président IBK ses promesses de campagne. Vie chère, les prix n’ont pas vraiment baissé. Pouvoir d’achat, la hausse tarde. Salaires, ils stagnent. Ecole, le dossier n’est pas encore lancé, autant de dossiers qui font bouillir d’impatience les Maliens qui ont pourtant voté IBK à  près de 78% des suffrages pour s’assurer un bonheur et un honneur. Côté économie, la relance tarde. Le nouveau gouvernement Mara, s’il reconduit la plupart des ministres de l’équipe précédente, se veut un gouvernement de combat. Dans sa déclaration de politique générale, Moussa Mara déroule un vaste programme aux Maliens. Ambitieuse, cette déclaration de politique générale, que n’a pu énoncer son prédécesseur et présentée à  l’Assemblée Nationale le 29 avril 2014, met en exergue la sécurité, la réforme des forces armées, la dotation croissante de ce secteur clé pour assurer la sécurité nationale, la lutte contre la corruption, la bonne gouvernance etc. En marge de cette DPG, le retour de l’administration dans le Nord fait alors déclarer à  Mara devant les députés : « J’irai à  Kidal » ! Le 17 Mai 2014, Moussa Mara et sa délégation souhaitent rencontrer les préfets, sous préfets et gouverneurs du nord Mali, en proie à  la tension face aux rebelles du MNLA. Autorité de l’Etat oblige, C’’est bien avec l’aval d’IBK, que le Premier ministre atterrit à  Kidal aux alentours de midi. Sur les réseaux sociaux, on acclame Mara, on salue sa bravoure, sa détermination à  montrer aux belligérants que le Mali, C’’est aussi Kidal. Ce qui aurait du être un acte politique de forte portée symbolique, va pourtant tourner en drame. l’attaque du gouvernorat, la mort de 8 préfets et la prise en otages d’une trentaine de fonctionnaires, précipiteront le départ de Mara de Kidal vers Gao, puis à  Bamako. La déroute de l’armée malienne le 21 Mai dans une dite opération de sécurisation des personnes et des biens, que le gouvernement aura du mal à  assumer, va changer le statut de Kidal o๠flotte à  nouveau le drapeau des rebelles. Les Maliens sont déçus et le ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maiga doit porter le chapeau. Il démissionnera quelques jours plus tard. l’opposition va suivre et lancera en Juin une motion de censure, sans succès. Très vite ensuite, le gouvernement de la République du Mali, accélérera le processus de paix et le dialogue inter-malien avec la reprise des pourparlers avec les groupes armés du Nord. Alger est choisie pour abriter un premier round des négociations en Juillet, puis Septembre. Objectif, tendre vers un accord global de paix, durable et définitif qui sera signé en terre malienne. En un an de gouvernance, le président Ibrahim Boubacar aura eu à  faire face aux défis nombreux de la sécurité dans le nord, la réouverture du dialogue à  Alger, et qui constituait l’une des lignes phares de son programme. Ce dialogue prendra certainement du temps, mettra aux prises des revendications vieilles de 70 ans face aux principes indétrônables de souveraineté nationale et d’intégrité territoriale du Mali. C’’est le statut de l’Azawad et quelle autonomie conférer à  ces régions sous développées du Nord, nœuds de tous les problèmes sécuritaires du Mali, qui est en jeu. Il faudra à  l’actuel locataire de Koulouba beaucoup de recul pour évaluer lui-même cette première année et sonder les Maliens, écouter ces concitoyens, revoir ce qui n’a pas marché et ce qui aura avancé. Il faudra en outre regagner la confiance des Maliens quelque peu désabusés mais aussi celle des bailleurs, le FMI en tête, qui dès ce mois ce septembre revient à  Bamako. Objectif: réévaluer l’aide au budget d’Etat suspendue.

Etat de la Nation : le nouveau diagnostic du PARENA

Le parti pour la Renaissance de Tiébilé Dramé continue à  jouer son rôle d’opposition, à  défaut d’être dans la majorité présidentielle comme la plupart des formations politiques qui lorgnent déjà  sur les prochaines communales. Le Parena se veut à  l’avant-garde de la critique, en marge des tendances de transhumance chronique, qui émaillent la vie politique malienne. E t le parti du bélier blanc, tient à  le faire savoir. Dans un nouveau document intitulé « IBK, un an après, l’immense gâchis », le PARENA revient à  la charge et pointe la déception causée par le régime IBK, un an seulement après son installation dans le Mali post-crise : « Elu pour conduire le pays hors du gouffre dans lequel la rébellion, le coup d’Etat et l’occupation l’ont plongé en 2012, IBK a littéralement enfoncé le Mali », introduit le texte, qui en remet une couche : « Douze mois après son élection, l’immense espérance suscitée à  l’intérieur et à  l’extérieur du Mali s’est transformée en une profonde déception tant les chances du pays de se relever et de se redresser ont été gâchées par une gouvernance chaotique, la corruption, une gestion calamiteuse des deniers publics, l’amateurisme et l’incompétence ». Pour mieux justifier cette nouvelle critique, le PARENA remet en surface la mauvaise gestion des deniers publics, l’affaire de l’avion évidemment, le gel des fonds par les bailleurs etc. En dehors du chef de l’Etat, le Parena s’en prend également au Premier ministre, qui aura lui aussi violé la constitution, en son article 71, en déclarant que « le Mali est en guerre » en Mai dernier, s’arrogeant ainsi une prérogative qui appartient au Chef de l’Etat avec l’aval de l’Assemblée nationale. Que propose le Parena ? Au moment o๠s’ouvre un dialogue avec les groupes armés à  Alger, le Parena déplore la situation à  Kidal o๠flottent les drapeaux des groupes armés. Alors qu’il y avait un retour progressif de l’administration dans cette zone, avec des préfets, sous préfets et gouverneurs, douze mois après « l’autorité de l’Etat malien, s’est rétrécie de manière humiliante au Nord ». Le Parena regrette la défaite humiliante de l’armée malienne à  Kidal en Mai dernier avec un bilan non officiel, de 42 morts (dont les six administrateurs civils) et 87 blessés le 17 mai. 150 morts et disparus, 40 prisonniers, une centaine de véhicules (pick-up équipés, camions de transport de troupes) le 21 mai. Le Parena estime en outre que le Mali va aux négociations sans vision, ni stratégie, en déléguant la facilitation à  l’Algérie pour gérer un problème qui concerne les 2/3 de son territoire national. Pour pallier cette situation, le parti propose d’organiser une table ronde de toutes les forces vives du pays, y compris de la diaspora, pour convenir d’une plateforme nationale engageant tout le pays. Rien bien sûr n’empêche cette démarche que le parti avait déjà  initié lors de l’occupation du Nord en 2012. Le parti recommande également le retour des forces rebelles aux positions d’avant le 17 mai. Exiger que ces groupes du Nord qui ont accepté le principe de l’intégrité du territoire descendent leurs drapeaux en application du cessez-le feu et des accords de Ougadougou du 18 juin 2013 ; Enfin de compte,le dialogue inter-malien doit se faire en trois étapes (discussions avec les groupes armés, congrès des communautés du Nord, assisses nationales) ; Des initiatives dont certaines avaient déjà  été faites avec les Assises du Nord en fin 2013. Si les critiques sont normales pour un parti en démocratie, il y a tout de même une chose qui caractérise les Maliens depuis l’accession d’Ibrahim Boubacar Keita au pouvoir. l’impatience !

Edito : A quelques jours d’Alger

Qui a dit que le Burkina était hors du jeu ? Pour les groupes armés du Nord, la capitale burkinabè est toujours d’actualité. Afin de se mettre d’accord face à  l’appel de certains groupes d’autodéfense comme le Gatia, qui demande à  participer aux négociations, les principaux groupes rebelles à  savoir le MNLA, le MAA ou encore le HCUA font le point à  Ouagadougou. De manière générale, on récuse la formation de ces groupes basés uniquement sur l’aspect tribal. Cela pourrait compliquer des négociations déjà  sensibles, quant des tensions peuvent subvenir à  tout moment, comme ce fut le cas lors du premier round d’Alger. Cette fois, on cherche à  mettre les bonnes cartouches de côté. Si le Gatia qui signifie « groupe auto-défense touareg Imghad et alliés » et se déclare contre l’autonomie, n’a pour le moment suscité aucun réaction chez les autorités maliennes, chez certains observateurs, il suscite méfiance et prudence : , déclare le chroniqueur, Isselmou Moustapha Salihi spécialiste du Mali pour l’hebdomadaire mauritanien Tahalil. D’un autre côté, la situation sur le terrain, oblige les parties à  accorder leurs violons afin de s’assurer toutes les chances de parvenir à  un accord durable. C’est sans doute l’objet de la rencontre de Ouagadougou entre factions rebelles, qui s’y sentent à  l’aise, pour évoquer tous leurs points de dissenssion. Leur objectif commun est une forme d’autonomie à  défaut de l’indépendance de l’Azawad et ce n’est pas le Gatia qui viendra y mettre son grain de sel. Et comme l’a signifié l’Algérie, qui a provoqué le report des négociations, initialement prévues pour le 17 Août à  début septembre, il s’agit pour chacun de venir à  la table des négociations, dans un climat de sérénité.

Il y a un an, les Maliens élisaient leur président…

Alioune Gueye, jeune leader :« Nous rendons grâce au bon DIEU pour nous avoir permis de voir le 1er anniversaire du Président du Mali post-crise, ce n’était pas du tout évident. Aujourd’hui, nous avons une situation relativement stable. Cependant, nous pouvons dire honnêtement que la situation n’a pas véritablement changé car les attentes sont encore présentes, la vie est chère, nous sommes revenu à  la case départ à  Kidal et dans le nord du Mali, le dialogue politique national est en panne, l’école est toujours en chute libre, et l’image du Mali a l’extérieur est de plus en plus écorchée, les populations en général et les jeunes en particulier perdent confiance en eux même. Nous devons travailler à  redresser la barre alors qu’il est encore temps, en changeant de comportement, d’approche, à  commencer par les autorités parce que C’’est eux que nous regardons. Et le peuple malien, dans l’unisson, ne doit jamais oublier ce qui lui est arrivé en 2012 pour ne pas commettre les mêmes erreurs. Si J’ai un seul message au Président de la République qui a été massivement élu et qui a pris le Mali alors qu’il était à  terre, il faut le reconnaitre, C’’est de lui dire d’être à  l’écoute du PEUPLE directement et sans protocole, le vrai peuple, celui qui est capable de lui dire la VERITE des choses.» Malien de la diaspora (qui a requis l’anonymat): « Bravo pour cette première année au service du Mali. Les Maliens ont donné leur suffrage à  IBK il y a un an avec beaucoup d’espoir. En France, il a également gagné parce que nous pensions qu’il était le plus à  même de venir à  bout des problèmes du pays. Douze mois c’est court pour juger, mais aussi beaucoup parce que les Maliens ont trop souffert. Pour le moment, les actions posées n’ont pas d’impact positif direct sur la vie des populations. Or, c’est cela que nous voulons voir, que l’on se préoccupe du peuple. Après tout, il avait dit « Pour le bonheur des Maliens »… » Maà¯mouna Touré, étudiante:« Moi je pense que le Président se bat bien pour le Mali. On vient de très loin et personne ne pouvait dire o๠on serait ce 11 aout 2014. Par la grâce de Dieu, le pays est en train de se relever petit à  petit. C’est un travail qui va prendre du temps et il faut continuer à  faire confiance à  nos autorités. IBK est certainement conscient de la responsabilité qui est la sienne et il travaille avec le gouvernement pour le Mali. A mon avis, le bilan de cette première année et bon. Il faut juste accélérer un peu la cadence parce que les Maliens, nous sommes impatients de voir arriver le vrai changement.Je lui souhaite du courage pour la suite.» Mohamed Traoré, diplômé sans emploi: « A vrai dire je suis déçu de la politique du président IBK. Cela montre qu’il y a une grande différence entre ce qui se dit et ce qui se fait. Il a été élu sur la base de sa promesse mais il a de la peine à  les réaliser. Bien qu’étant aux affaires publiques pendant de longues années, on voit maintenant qu’être ancien président de l’Assemblée nationale, ancien Premier ministre ne signifie pas qu’on fera un bon président de la République. Si on doit par exemple encore voter ce 11 août, pour moi il ne passe pas. » Boubou Tall, informaticien: «Il y a du bon et du moins bon. Les points positifs, c’est que le Mali est revenu dans le concert des Nations. Nous avons des institutions et le pays a recommencé à  tourner. Il y a eu aussi des actions dans le sens de la bonne gouvernance. Mais… elles sont ternies par tout ce que nous entendons sur les « affaires » du nouveau pouvoir. Cette histoire d’avion, des marchés gré à  gré, etc… on ne peut pas dire une chose et faire son contraire. Selon moi donc, il y a encore des efforts à  faire. Nous avons élu IBK parce que nous lui faisions confiance pour redresser le pays et gérer la question du nord et particulièrement Kidal. Là  aussi, il faut saluer le fait que des négociations aient commencé, mais le Mali y est allé en position de faiblesse parce que nous n’avons pas eu le courage de poser les actes qu’il faut au moment o๠il le fallait. Pour moi, c’est donc, une mention passable en espérant que le tir soit rapidement corrigé» Moussa Diakité, professeur de Maths: « Comment peut-on comprendre qu’après tout ce que le Mali a traversé, les institutions financières gèlent momentanément l’aide accordée à  notre pays alors qu’un a un président légitimement élu ? Cela veut dire que malgré tout ce que le président a dit concernant la lutte contre la corruption durant la campagne n’est que du bluff. Affaire d’avion par ici, un train de vie dispendieux pendant que la majorité de la population tire le diable par la queue. En moins d’un an, on a connu deux Premiers ministres, les institutions qui peinent à  travailler normalement, manque de coordination même au sein de l’équipe gouvernementale. On veut la lumière sur les événements de mai dernier à  Kidal. On veut du concret et non des discours à  n’en point finir. C’’est bien de communiquer mais il faut savoir le faire. » Oumy Touré: « En un an, il n’y a pas eu de changement majeur, mais je pense que comme le Mali vient de loin, il serait difficile de se relever en si peu de temps. J’ai apprécié par exemple l’arrestation du putschiste Sanogo. On espère qu’il y aura une amélioration sur le plan économique et politique les mois à  venir. » Christine, ménagère: « La vie est dure sous IBK. Tout coûte cher. On le félicite pour le travail qu’il fait mais il faut qu’il regarde la condition des plus pauvres. Notre vie ne s’est pas améliorée depuis un an. L’école, ça ne va pas, on paye plus cher pour la nourriture et l’électricité…Nous, on regarde vers lui, parce qu’il est notre président et on lui demande de nous aider. Que Dieu le protège et lui donne la force de travailler pour le Mali. Notre pays a besoin d’un bon président et on prie le Bon Dieu que le président IBK arrive à  tenir ses promesses. » Sibiry Kanté, administrateur des Arts: « Je ne suis pas du tout déçu par la gouvernance IBK et je garde confiance pour la suite. Vu l’ampleur des défis qui attendent le chef de l’Etat, on ne peut pas s’attendre au miracle en un an. Il n’y a pas de sortie de crise sans paix, après cette étape tout ira pour le mieux. Le régime s’y attèle tant bien que mal. Les gens sont pressés et veulent le changement or le changement demande un temps et de nouveaux hommes. Le président de la République a déjà  montré sa volonté de bien gouverner le pays à  traves des actions au niveau de la justice, l’éducation, de la décentralisation … Les Maliens doivent rester unis derrière le président, C’’est la seule manière de l’aider à  réunir son mandat. Ceci est d’autant plus important qu’au-delà  du président de la République C’’est l’avenir même du Mali qui est jeu.» Amadou Aya, secrétaire politique du parti Yéléma: « D’abord l’organisation des élections présidentielles était un événement important dans la vie de notre nation car intervenant à  la suite d’une crise sans précédent. Elle a été marquée par l’accompagnent de toute la communauté internationale et consacré le retour du Mali dans le concert des nations. Par rapport à  la gouvernance, les uns et les autres doivent savoir que le pays revenait de très loin. Par conséquent il est difficile pour un président élu d’atteindre tous les objectifs assignés tout de suite. Les chantiers engagés augurent de lendemains meilleurs. Il s’agit globalement de la loi sur l’enrichissement illicite votée par l’Assemblée nationale et reformes institutionnelles engagées qui aboutiront à  un référendum en 2015. Autre bon signe, les responsables à  l’image du Premier ministre, Moussa Mara, sont à  l’écoute des populations pour comprendre les préoccupations et savoir à  quel type de gouvernance aspirent-elles. Par rapport à  l’affaire Tomi, le marché de gré à  gré de l’armée ou l’achat de l’avion présidentiel, tout le bruit l’ayant entouré prouve bien qu’on est dans un pays démocratique o๠le peuple veut savoir des précisons dans la gestion du pays. Les questions ont été posées des réponses ont été apportées, les gens doivent faire confiance aux dirigeants, s’en tenir aux explications fournies et se projeter dans l’avenir ».

Alger : 100 jours pour un accord ?

Déjà  une dizaine de jours à  Alger pour la délégation malienne, négociateurs et facilitateurs ensemble pour un premier round qui s’achève ce 24 juillet. Logés dans un même hôtel de la capitale blanche, les parties se sont d’abord appréhendées par réunions séparées, puis en huit-clos, avant de confronter leurs feuilles de route respectives. Le tout sous l’œil avisé des facilitateurs (Union Africaine, UE, CEDEAO Minusma et OCI entre autres). Un accompagnement nécessaire pour pousser les parties à  trouver un terrain d’entente avant le deuxième round des négociations prévu pour Août, et qui devrait abriter des discussions plus engagées. 100 jours suffisent-ils pour un accord durable ? Combien de temps vont prendre ces négociations inter-maliennes ? Nul ne peut le dire avec précision, mais si l’on s’en tient aux propos du ministre algérien des affaires étrangères Ramtane Lamamra, dans une interview accordée à  Jeune Afrique, il faudra 100 jours au minimum à  compter du 24 juillet, puisque le diplomate espère que la signature de l’Accord définitif coà¯ncide le 24 octobre prochain : « Un calendrier définitif étant prématuré à  ce stade des discussions, notre souhait est que l’accord soit solennellement signé le 24 octobre, une date qui coà¯ncide avec la Journée des Nations unies, donc de la paix », a donc déclaré Lamamra à  l’hebdomadaire panafricain. Soit trois mois donc. 100 jours pour être précis. Un timing raisonnable ? « Tout dépendra de la capacité des parties à  ne pas buter sur des obstacles et considérations partisanes et à  aller au-delà  de leurs intérêts personnels », estime un expert. A Alger, difficile de savoir ce qui se dit exactement dans les couloirs, pas grand-chose ne filtre, mais l’on sait que le MNLA a d’abord montré sa désapprobation à  négocier avec d’autres groupes armés à  la même table. On n’ignore pas non plus que ces mêmes groupes s’affrontent sur le terrain et menacent le processus de paix. A supposer qu’un accord soit trouvé à  la date évoquée par Ramtane Lamamra, qu’est-ce qui garantit son application concrète sur le terrain ? Bonnes ou mauvaises volontés Les accords de Ouagadougou du 18 juin 2013, ont montré la mauvaise volonté manifeste de groupes armés comme le MNLA à  désarmer et à  cantonner et malgré la bonne volonté des médiateurs de la CEDEAO. Faut-il alors prendre tout le temps nécessaire pour parvenir à  un texte qui satisfasse toutes les parties : « l’histoire nous enseigne que chaque fois que des dirigeants politiques ont accepté un mauvais accord de paix à  la va-vite pour éviter une « bonne guerre », ils ont fini par avoir les deux : le mauvais accord et la guerre », écrivait à  l’époque Feu le professeur Dialla Konaté. Tout comme des associations et ONG avaient dénoncé le fait « que subsistait un risque d’effritement de l’autorité de l’à‰tat, que ces accords d’Alger constituaient un moyen de déplacer le problème dans le temps et non une solution durable comme préconisée dans le préambule ». Et le RPM, le parti de l’actuel chef d’Etat avait de son côté, critiqué le fait que l’accord ne respectait le principe de l’unité nationale. Si ensuite, l’instabilité au nord s’est tue, la rébellion du 17 janvier 2012, a plongé le Mali dans la plus grave crise institutionnelle et politique de son histoire. Sans être pessimiste, on peut aussi voir dans les évènements du 21 Mai 2014 à  Kidal, une défiance claire des groupes armés, qui le doigt sur la gâchette et aidés par les mouvances terroristes, ont infligé à  l’armée malienne une cuisante défaite, en reprenant leurs positions à  Kidal. La médiation algérienne donnera t’elle cette fois plus de résultats qu’en 2006 ? Puisqu’au final, C’’est à  Bamako que devra être signé cet accord historique et qui redonnera aux populations éprouvées du nord du Mali, l’espoir de la paix tant voulue. Inch’Allah…

Motion de censure : IBK peut-il perdre Mara ?

Après Tatam Ly ? Moussa Mara ? Les deux hommes ont en commun la primature. Le premier a rendu le tablier seulement 7 mois, après avoir été nommé et au grand dam du locataire de Koulouba, qui avait un autre agenda pour lui. Mais le technocrate rigoureux qu’était Oumar Tatam Ly, et caution morale des bailleurs internationaux, n’a pas résisté aux manœuvres du marigot politique. Avec sa démission inattendue, IBK perd sa première carte. Deuxième option. Le jeune premier Moussa Mara, un profil politique cette fois, pour faire face à  la fronde populaire, susciter l’adhésion des Maliens, et pendant ce temps, poursuivre le travail de reconstruction nationale. Confiant en ce nouveau choix, IBK reprend son bâton de pèlerin pour restaurer la diplomatie malienne. Mais si la feuille de route est tracée, les évènements prennent parfois le dessus. Les affrontements de Kidal du 21 Mai en sont la preuve et Moussa Mara a vu sa côte de popularité chuter de manière spectaculaire. Mais là  o๠IBK n’a su retenir Tatam Ly, Mara jouit encore de la protection de Ladji Bourama, envers et contre toutes critiques. Mara à  la primature, C’’est la deuxième carte pour IBK, et malgré les volontés du parti, qui attend toujours de se placer au premier poste de l’exécutif. D’ailleurs, d’ici le vote de la motion prévue pour ce mercredi à  l’Assemblée, des noms circulent déjà  quant à  un éventuel remplaçant de Mara, et seulement au cas o๠un «spectaculaire renversement de situation se produisait », à  l’instar de la fuite spectaculaire d’une vingtaine de prisonniers de la prison centrale de Bamako, lundi 16 juin. Mais la question qui se pose est de savoir si IBK peut se permettre de perdre un deuxième PM en si peu de temps ? La réunion qu’il a convoqué avec les partis politiques, il y a peu, n’a visiblement pas réussi à  créer le consensus et à  restaurer la confiance après les évènements de Kidal. Pour les 15 signataires de la motion, C’’est l’une des raisons de leur démarche. Malgré tout, il faudra la voix de 98 députés pour rendre la motion de censure effective et renverser le gouvernement Mara. On est loin du compte. Enfin, le RPM et d’autres partis acquis à  la majorité peuvent-ils surprendre en se rangeant du côté de l’opposition, dans le secret du vote et pour se débarrasser de Mara ? Il n’y a rien que la politique ne permette. Mais n’est-il pas trop tôt pour que Mara saute en dépit de son propre agenda politique. Un départ de Mara porterait un coup sérieux au crédit des autorités actuelles et montrerait à  l’opinion internationale, qu’IBK ne maà®trise plus le front politique malien, une scénario du pire et dont le Mali n’a surement pas besoin, même si C’’est peut être un « baron du RPM » qui pourrait hériter du fauteuil primatorial. Mais seulement au cas oà¹Â… D’ici là , restons vigilants…

NEPAD : le continent ne peut plus attendre !

l’idée était belle pour emmener le continent africain vers plus de croissance. Mais depuis sa création au début des années 2000, le Nepad ou nouveau partenariat économique pour le développement en Afrique, n’a sur combler les attentes. La question du financement de cet ambitieux programme de développement économique, résulte de l’inertie des Etats engagés dans ce partenariat et qui ces dix dernières années, n’a eu d’efficacité que sur le papier. Le NEPAD, de l’avis de nombreux experts gagnerait à  impacter sur les économies africaines et très rapidement. En réunissant ses pairs à  Dakar du 14 au 15 juin, pour un sommet sur le financement des infrastructures en Afrique, le chef de l’à‰tat sénégalais Macky Sall, également président du Comité d’orientation des chefs d’Etat et de Gouvernement du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), a voulu envoyer un message clair : le continent africain ne peut plus attendre ! Infrastructures obsolètes voire inexistantes Sur notre continent, nul n’ignore l’état déplorable de nos infrastructures : routes, ponts et axes ferroviaires obsolètes, dénotent d’un retard en la matière. Lorsque les gratte-ciels de Doha rivalisent avec ceux de New York et que les grands axes de Johannesburg n’ont rien à  envier à  ceux de Lagos, d’autres pays de la sous région peinent à  relier leurs principales villes, pour accélérer les échanges commerciaux, stimuler la production d’énergie et l’économie locale. Les infrastructures sont inévitablement l’une des voies sûres vers la croissance économiques. Et quand Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la Commission économique de l’Afrique (CEA), lance que « l’Etat des infrastructures en Afrique est catastrophique », le constat ne peut plus être nié. Si le Nepad est un bon instrument économique, il coûte cher. Selon la Banque Africaine de développement (BAD), le déficit de financement dans le domaine des infrastructures avoisine les 40 milliards de dollars par an. Il manque également 38 milliards de dollars sur un coût global de 68 milliards pour boucler le budget des 51 projets prévus sur la période 2012-2020. 16 projets d’infrastructures prioritaires D’après le président sénégalais Macky Sall, qui recevait ses hôtes à  Dakar, 16 projets prioritaires ont été dégagés. : « Nous avons dans le Pida [Programme pour le développement des infrastructures en Afrique] cinquante-et-un projets sur lesquels seize ont été extirpés, donc ces seize projets couvrent tout le continent. Vous avez des projets sur l’Afrique de l’Ouest, il y en a principalement trois. Un concerne la connexion en chemin de fer de la Côte d’Ivoire-Bénin-Togo et Nigeria. Un autre concerne justement Dakar-Bamako, comme premier tronçon du corridor est-ouest. Et nous avons le projet de Sambangalou qui est un projet hydroélectrique sur le fleuve Sénégal ». De son côté, le président malien Ibrahim Boubacar Keita a lancé un appel quant à  l’état de dégradation du Fleuve Niger, envahi par des dunes, et a plaidé pour son dragage. « Je suis très inquiet par rapport au fleuve Niger. Si l’on n’y prend garde, ce cours d’eau va tomber dans l’histoire et devenir une légende. Il faut urgemment agir pour procéder au dragage du fleuve Niger. Nous avons vraiment des soucis par rapport à  cela », a-t-il conclu. Financement alternatifs La question du financement reste pendante. Et pourrait s’articuler autour de plusieurs innovations : l’émission d’emprunts obligataires sur les marchés financiers régionaux et internationaux, en passant par la création de fonds souverains ou la mobilisation de l’argent envoyées sur le continent par la diaspora comme l’a fait l’Ethiopie pour le méga barrage Renaissance, l’Afrique doit sophistiquer ses plans de financement, ont rappelé certains experts.

Deuxième visite de IBK au Qatar

C’’est un séjour de 72h qu’a entamé le chef de l’Etat malien au Qatar. Ibrahim Boubacar Keà¯ta prendra part au Forum USA/Monde islamique, qui s’ouvre ce lundi. Il est également prévu à  son agenda des échanges avec les plus hautes autorités qataries. Le président de la République, qui avait la veille assisté à  l’investiture du Président élu d’Egypte, est accompagné dans cette visite d’une forte délégation comprenant entre autres, le Ministre des affaires étrangères et de la Coopération internationale, ainsi que ceux en charge des affaires religieuses et du Culte des investissements, et de la Culture. Le Forum de Doha réunit chaque année des dirigeants du musulman, leaders politiques, dirigeants du monde des affaires, de la société civile et des médias pour échanger sur des thèmes aussi divers que la liberté d’expression et de religion et de leur impact sur le changement social que sur l’intolérance raciale, ethnique et religieuse. Cette rencontre, selon Ibrahim Boubacar Kéita, Forum de Doha « constitue aujourd’hui un cadre idéal de dialogue politique et socioculturel, ainsi qu’un précieux instrument de promotion des principes démocratiques, des idéaux de justice, de tolérance, de solidarité, de paix et de sécurité au bénéfice du développement de la confraternité entre nos nations ». Le Mali est l’invité vedette à  l’édition 2014 du Forum Etats-Unis-Monde Musulman. Cette après-midi de lundi est consacrée à  des débats sur un important projet relatif à  la « Renaissance culturelle et cultuelle de Tombouctou ». C’’est la deuxième visite du chef de l’Etat malien après sa prise de fonction. En janvier dernier, il s’y était rendu, essentiellement pour lever certaines équivoques par rapport à  la position du Qatar sur la crise que le Mali a vécue et de donner un nouveau souffle à  la coopération bilatérale. l’émirat avait en effet été pointé du doigt par l’opinion malienne et internationale à  cause de leur soutien aux groupes armés qui ont sévi dans le nord du pays de 2012 à  2013. Signe du réchauffement entre les deux pays, le Qatar avait nommé un ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire au Mali, avec résidence à  Nouakchott, quelques heures avant ce premier voyage du Président malien.

Rencontre IBK-Partis politiques : jouer à l’apaisement

Sur invitation du locataire de Koulouba, les chefs de partis politiques, ceux de la majorité présidentielle et ceux de l’opposition se sont retrouvés autour de la table ce mercredi 4 juin, en présence du Premier ministre Moussa Mara pour un échange, qui selon certaines indiscrétions, était prévu de longue date. Parmi les leaders politiques invités, Soumaila Cissé de l’URD, Modibo Sidibé du parti FARE, Choguel Kokalla Maiga du MPR, Oumar Mariko du parti SADI, Tiébilé Dramé du Parena, Mountaga Tall du CNID et même des figures comme Tiémoko Sangaré de l’Adema, ou encore Jeamille Bittar de l’UMAM, Safiatou Traoré du SYNOUMA etc.. Quasiment tous ont répondu à  l’appel du Kankélétigui. A l’ordre du jour de cette rencontre de haut vol, la situation sociopolitique du pays et un souci d’apaiser le climat, surtout après les évènements malheureux de Kidal. A rappeler que ces derniers jours, certains partis de l’opposition, l’URD en tête, par la voix de Soumaila Cissé, avaient réclamé la tête de Mara, qu’ils tiennent pour responsables de la débâcle de l’armée malienne à  Kidal le 21 Mai dernier. D’autres avaient fustigé l’empressement du leader de Yéléma à  poser le pied à  Kidal et malgré les avertissements de la communauté internationale et les mises en gardes de la Minusma. Si du côté des autorités, on s’active depuis à  étendre la communication gouvernementale au nord comme au sud, à  l’extérieur comme à  l’intérieur du Mali, parler au malien lambda ne suffisait plus. Mieux, amener tous les leaders des partis politiques maliens à  la même table fait force. En images, voir ces gros bonnets de la politique se serrer les mains, échanger des sourires de circonstance et une franche poignée de main avec le président valait le détour. Et les Maliens n’aiment rien tant que se retrouver autour du « grin » pour dissoudre en quelques secondes leurs divergences et réaccorder leurs violons, quelque fut la profondeur du désaccord. Union Sacrée Au sortir de ces audiences à  huit-clos, o๠la presse d’Etat n’était autorisée qu’à  flasher, ont pu être recueillis quelques propos de leaders politiques. Pour Soumaila Cissé, candidat malheureux à  l’élection présidentielle, « la réunion est d’importance et le porte flambeau de l’opposition, par ailleurs député de Niafunké, se dit reconnaissant de l’initiative prise par IBK ». Autant dire que les velléités de Soumi à  vouloir la tête de Mara, lequel jouit de la confiance de son PR, ont été étouffées dans l’œuf. Jusqu’à  la prochaine occasion. Choguel Kokalla Maiga du MPR a également salué l’initiative tout comme Mountaga Tall du CNID, membre du gouvernement, une occasion pour ces partis alliés de la majorité de réaffirmer leur soutien au président de la République, lequel a aussi du rassurer sur son autorité et son souci de parvenir à  l’unité tant fragilisée du Mali post-crise. A bien scruter la mine satisfaite de ces ténors du marigot politique, on peut sans avoir été convié à  cette messe, en déduire que l’abcès a été temporairement crevé. Un Tiébilé Dramé, dont le document « Le Mali dans l’impasse » très critique envers la gestion du pouvoir d’IBK seulement 7 mois après son investiture, affichait un air moins grave. Car si Tiébilé Dramé sait se taire de longs mois, ses sorties médiatiques font toujours mouche. Imperturbable et serein comme à  son habitude, Modibo Sidibé leader du parti FARE, a lui admis que «l’intérêt supérieur du Mali dépassait toutes les divergences politiques ». l’heure est donc à  l’Union Sacrée pour les partis politiques maliens qui devront patienter jusqu’aux prochaines joutes électorales, à  savoir les communales toutes proches, pour à  nouveau se décocher des flèches. Rien à  faire, le bateau Mali peut tanguer, mais jamais il ne chavirera ! Car au fond, n’est-ce pas l’honneur et le bonheur des Maliens qui est en jeu ?

SBM out : les responsabilités partagées ?

Symbole de rigueur et de fermeté, Soumeylou Boubèye Maà¯ga a rendu service au Président IBK à  qui il a enlevé l’épine Sanogo du nom du capitaine tombeur de Amadou Toumani Touré. Ancien directeur de la sûreté nationale, ancien patron de la diplomatie et jusqu’à  hier ministre de la défense, l’homme est un océan de secrets. Il est craint et respecté. Son départ du gouvernement est une perte. En Boubèye, le Président détenait un homme de devoirs. En Boubèye, le Président détenait une source fiable de secrets d’Etat. En Boubèye, le Président tenait un négociateur hors-pair. En Boubèye, le Président tenait un stratège doté d’un réseau très dense d’hommes d’Etat. En somme, Boubéye incarnait le socle de l’Etat fort. Aujourd’hui, le Président IBK qui a suffisamment parlé pour convaincre les Maliens doit suffisamment agir pour apaiser ses compatriotes, rassurer la communauté internationale et renforcer la cohésion nationale. Que les Maliens portent en triomphe Moussa Mara est une bonne nouvelle. Que les Maliens exhibent leur patriotisme est source d’espérance. Que les bamakois marchent tous azimuts renforcent l’autorité et la légitimité du pouvoir en place mais en passant la situation à  la loupe une question se pose : l’avion a-t-il un pilote ? Naturellement, le Falcon présidentiel est entre les mains de monsieur Ibrahim Boubacar Keita. Il a l’impérieux devoir de sécuriser le Mali et d’assumer son rôle de Chef suprême des armées. A ce titre, le ministre démissionnaire ne peut à  lui seul porter le chapeau des couacs de Kidal. La chaine de commandement va au-delà  de Boubèye Maà¯ga. Du chef d’Etat major au chef du gouvernement, les responsabilités sont partagées. Accueilli en héros et coltiné dans les sondages, le Premier ministre ne peut être exempt de reproches dans l’affaire de Kidal. Depuis Bamako, sa pensée devrait se tourner vers ses hommes de devoir qui l’accompagnaient et qui croupissent actuellement dans les geôles des groupes armés terroristes. Comme le dit le penseur « la guerre est trop sérieuse pour être laissée entre les mains des militaires » et un gouvernement de coalition étant des principes de renoncement et de solidarité, nul ne devait publiquement étaler le linge sale. Le peuple veut la tête des responsables malheureusement nos autorités n’ont pas la culture de la démission. En ce sens, Boubèye Maà¯ga est une exception. Nous espérons que ses collègues impliqués de loin ou de prés aux événements de Kidal tireront les leçons de son exemple.

Quand IBK manie la carotte et le bâton

l’adresse du président de la République était très attendue hier sur les antennes de l’Office de Radiodiffusion télévision du Mali(ORTM). Les millions de Maliens sont restés scotchés devant le petit écran pour suivre un journal exceptionnellement diffusé aux environs de 22 heures au lieu de 20 heures. Ils ne voulaient sans doute pas rater une phrase de ce discours ô combien important. Après le premier ministre, Moussa Mara qui a déclaré que le Mali est en guerre, on attendait le chef suprême des Armées pour corroborer la position de son PM. En clair les Maliens attendait d’IBK une déclaration de guerre contre des bandits armées qui ont franchi le Rubicon samedi dernier à  Kidal. Au finish, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita a quelques peu surpris sen livrant un discours o๠la prudence le disputait à  la modération. Toute chose, selon plusieurs compatriotes, tranche avec les circonstances actuelles. Le discours tenu par IBK ne lui ressemblait pas de l’avis de nombreux observateurs, à  une sentence. Le président de la République a-t-il édulcoré son discours après la libération des otages ? A-t-il cédé à  la pression après son entretien avec les représentants de la communauté internationale ? Nombreux semblent y croire. Poursuites internationales En effet, le président de la République a estimé que l’attaque du week-end dernier est une violation flagrante des accords antérieurs de Ouagadougou du 18 juin 2013 et constitue une déclaration guerre à  l’Etat du Mali. II a rendu un vibrant hommage aux soldats maliens qui, selon lui, se sont vaillamment acquittés de leur mission de protection de la République et de ses institutions, face à  des groupes armés qui, eux, ont mis à  profit ledit accord pour reconstituer leurs forces, dans une incompréhensible liberté de mouvement et de manœuvre. Tout en rendant hommage aux victimes civils et militaires lâchement tués par les bandits armés, Ibrahim Boubacar Kéita a fait le serment que ces crimes odieux ne resteront pas impunis. Il a aussi assuré que les auteurs de ces prises d’otages et exécutions sommaires seront poursuivis devant les juridictions nationales et internationales. Le chef suprême des Armées a dit toute son incompréhension face à  l’attitude des groupes armés. « On ne peut comprendre, ni justifier, l’attitude de ceux qui, après avoir souscrit ou adhéré à  l’unité et l’intégrité territoriale du Mali, s’opposent à  l’arrivée du chef du Gouvernement de la République dans une partie du territoire national. On ne peut comprendre, a fortiori accepter, qu’ils s’opposent par la violence, au point d’attenter à  leur sécurité et à  leur vie, à  une mission de hauts responsables de l’Etat ayant pour objet la mobilisation de l’administration locale pour la paix. On ne peut comprendre, encore moins tolérer que, dans l’environnement sociopolitique qui est présentement le nôtre, largement ouvert au règlement politique des différends, et marqué par l’existence d’accords auxquels les uns et les autres ont adhéré, l’on ne puisse pas entamer un dialogue sincère devant déboucher sur un accord de paix définitif et global (…) », a déclaré IBK. Et d’affirmer : « Plus jamais, une délégation de l’Etat ne sera prise à  partie à  Kidal. Je ne laisserai pas ces mouvements armés, certains qualifiés de terroristes, d’autres désignés de manière commode comme rebelles, mais tous, réunis et solidaires à  nouveau, comme ils le furent lorsqu’ils perpétraient, ensemble, l’horreur d’Aguelhoc, mais tous, de connivence avec le narcotrafic international, je ne les laisserai pas, disais-je, continuer à  faire la loi, ni à  Kidal, ni dans une autre partie de notre territoire ». Malgré la gravité de la situation, le Mali ne renonce pas à  l’option du dialogue. Ibrahim Boubacar a assuré que son pays serait respectueux de ses engagements et ira au dialogue, la voie du salut. A condition, selon le président de la République que « toutes les parties, le gouvernement du Mali, la communauté internationale, les mouvements armés, s’acquittent de leurs engagements, chacune à  son niveau de responsabilité ».

Message du président IBK suite aux évènements de Kidal

Mes chers compatriotes, Vous avez suivi les développements tragiques que les mouvements armés ont tenu à  donner à  la visite du Premier ministre à  Kidal, samedi 17 mai 2014. Cette visite avait pour but d’apporter aux populations éprouvées de nos régions septentrionales, un message fort de paix, d’espoir et de solidarité. Avec une importante délégation, le Premier ministre et une dizaine de ministres ont été chaleureusement accueillis à  Tombouctou et Gao. Il n’en ira hélas pas de même à  Kidal, o๠ils furent reçus sous des balles et des tirs à  l’arme lourde de groupes armés. Nous qualifions cela d’acte crapuleux et de lâche trahison de tous les engagements antérieurs, notamment ceux contenus dans les Accords de Ouagadougou. Et ce n’est là , ni plus ni moins, qu’une déclaration objective de guerre à  l’Etat du Mali, au moment o๠tout est mis en œuvre pour relancer les pourparlers devant conduire à  une paix définitive au Nord, à  travers un dialogue inclusif. Bien qu’en nombre nettement insuffisant, conséquence de l’application de l’Accord préliminaire du 18 juin 2013, les soldats de l’armée régulière se sont vaillamment acquittés de leur mission de protection de la République et de ses institutions, face à  des groupes armés qui, eux, ont mis à  profit ledit accord pour reconstituer leurs forces, dans une insolente et incompréhensible liberté de mouvement et de manœuvre. Sous les balles de snipers qui n’hésitent pas, à  leur manière lâche, à  se servir de femmes et d’enfants comme chair à  canon, comme bouclier humain placé entre deux feux, des soldats de l’armée malienne ainsi que de paisibles citoyens, sont tombés. Ils sont tombés dans la ville malienne de Kidal, malienne à  tous égards. Et même dans l’esprit comme dans la lettre de l’accord préliminaire de Ouagadougou, il ne peut subsister aucun doute sur l’appartenance de Kidal à  la République du Mali dans ses frontières internationalement reconnues. Y compris par les mouvements armés signataires de cet accord, devenus les sinistres signataires du bain de sang du 17 mai dernier dont le Mali n’a que faire. Comble de l’abjection, l’armée malienne s’étant trouvée en situation d’assurer, seule, la sécurité des déplacements terrestres de la délégation du Premier ministre, les groupes armés ont investi le gouvernorat dès lors dégarni, ont pris en otage le personnel et les agents en place, et en ont froidement assassiné plusieurs. Je vous fais le serment que ces crimes odieux ne resteront pas impunis. Devant nos soldats et agents de l’Etat morts sur le champ de l’honneur, en hommes d’honneur, nous nous inclinons. La République et la nation s’inclinent. Ils sont morts en mission, dignes fils du Mali qui ne saurait jamais les oublier ! En mon nom, au nom de la nation malienne, au nom de la République du Mali, je formule mes condoléances les plus sincères aux familles de tous ceux qui sont tombés lors de ce tragique événement. Aux blessés, je dis que le gouvernement entreprend tout ce qu’il est possible pour qu’ils recouvrent la santé au plus vite. A nos courageux soldats, policiers, gendarmes et agents de l’Etat se trouvant à  Kidal, que la folie des ennemis de la paix cherche à  transformer en champ de bataille, je dis : le Mali est avec vous, la vérité est de votre côté, et tous ceux qui aiment la vérité sont avec vous. Mes chers compatriotes, Le Premier ministre, dont je salue le courage, le sang-froid, l’esprit patriotique et le sens élevé de l’Etat, ne posait aucun acte de provocation à  travers cette visite à  Kidal. Au contraire, suivant en cela mes instructions, et dans l’exercice de ses prérogatives, il s’y rendait pour écouter notre peuple, en prélude aux pourparlers dont les animateurs et les détails se mettent en place autour de l’ancien Premier ministre Modibo Kéita, aà®né de valeur et de mérite. On ne peut comprendre, ni justifier, l’attitude de ceux qui, après avoir souscrit ou adhéré à  l’unité et l’intégrité territoriale du Mali, s’opposent à  l’arrivée du Chef du Gouvernement de la République dans une partie du territoire national. On ne peut comprendre, a fortiori accepter, qu’ils s’opposent par la violence, au point d’attenter à  leur sécurité et à  leur vie, à  une mission de hauts responsables de l’Etat ayant pour objet la mobilisation de l’administration locale pour la paix. On ne peut comprendre, encore moins tolérer que, dans l’environnement socio-politique qui est présentement le nôtre, largement ouvert au règlement politique des différends, et marqué par l’existence d’accords auxquels les uns et les autres ont adhéré, l’on ne puisse pas entamer un dialogue sincère devant déboucher sur un accord de paix définitif et global. On ne peut comprendre que, précisément au moment o๠J’ai mis en place un dispositif devant concrétiser cette volonté de paix que J’ai fortement exprimée, et que partage l’immense majorité du peuple malien, des acteurs du processus de paix choisissent la violence comme mode d’expression et décident d’éventrer l’espoir de paix que les Maliens appellent de leur vœu, avec l’accompagnement des organisations régionales et de la communauté internationale. Pour ce qui nous concerne, nous ne faisons pas d’amalgame ; nous ne nous trompons pas d’analyse. Nous savons que, malgré les gesticulations de ces fauteurs de trouble et de guerre, la Région de Kidal compte majoritairement des Maliens qui n’aspirent qu’à  la paix, au bien-être et à  la considération dont notre politique-phare, la décentralisation poussée jusqu’à  la régionalisation, est porteuse. A ces braves et honnêtes citoyens dont je mesure les difficiles conditions de vie, je réitère mon profond respect. Je leur dis que les tragiques événements de Kidal qui nous endeuillent ne nous feront pas dévier du chemin que nous nous sommes tracés : le développement, le développement rapide et visible dans tout le Mali, sur l’ensemble du territoire malien. D’o๠les agences de développement régional qui seront mises en place et seront opérationnelles dans un délai de six mois, instruction ferme que J’ai donnée au gouvernement dès sa mise en place. Oui, le développement harmonieux, intégré et intégral du pays ! De Diboli à  Labezzanga, de Zegoua à  Tinzawaten. Partout, le Mali utile ! Nulle part, un Mali moins utile ! Et jamais, un citoyen malien privilégié par rapport à  un autre ! Tous les citoyens sur le même pied d’égalité, toutes les régions logées à  la même enseigne ! Mais personne ne prendra le Mali en otage. Personne ! Elu pour réunifier le pays, recoudre le tissu national fortement éprouvé, consolider la sortie de crise, car notre pays sort à  peine de la crise la plus insidieuse de son histoire, je n’ai pas d’autre honneur que de remettre à  mon successeur, demain, un Mali debout, uni et un. Ce Mali debout, uni et un ; ce Mali qui arrive à  nourrir, soigner et scolariser ses enfants ; ce Mali qui crée de l’emploi et prend en charge sa jeunesse, je m’y suis engagé et je ne faiblirai pas sur cette voie. Plus jamais, une délégation de l’Etat ne sera prise à  partie à  Kidal. Je ne laisserai pas ces mouvements armés, certains qualifiés de terroristes, d’autres désignés de manière commode comme rebelles, mais tous, réunis et solidaires à  nouveau, comme ils le furent lorsqu’ils perpétraient, ensemble, l’horreur d’Aguelhoc, mais tous, de connivence avec le narcotrafic international, je ne les laisserai pas, disais-je, continuer à  faire la loi, ni à  Kidal, ni dans une autre partie de notre territoire. D’autant qu’il n’est plus permis de douter de la collusion entre les mouvements armés sévissant dans le Septentrion malien et le terrorisme international : samedi dernier, les fanions d’AQMI et d’Ansardine flottaient en effet sur les véhicules des agresseurs, à  côté de ceux du MNLA ; Qui plus est, la prise d’otages ainsi que leurs exécutions sommaires, constituent les meilleures illustrations, quoique macabres, de cette collusion. Le Président que je suis, investi de la confiance des Maliens et tenu par la Constitution du Mali, assumera ses charges, toutes ses charges. Le gouvernement du Mali jouera pleinement son rôle. En particulier, les auteurs de ces prises d’otages et exécutions sommaires seront poursuivis devant les juridictions nationales et internationales. La souveraineté du Mali sur toute l’étendue de son territoire n’étant pas négociable, nos Forces de Défense et de Sécurité en reconstruction assumeront, totalement, les missions que la constitution malienne leur assigne et que les Maliens attendent d’elles. Ceci dit, chers compatriotes, le Mali ne perdra jamais de vue une de ses valeurs cardinales, à  savoir le respect de ses engagements. Nous allons donc au dialogue, convaincus que nous sommes que le salut passe impérativement par là . Le salut si, bien entendu, toutes les parties, le gouvernement du Mali, la communauté internationale, les mouvements armés, s’acquittent de leurs engagements, chacune à  son niveau de responsabilité. C’’est à  ce prix que sera capitalisé le formidable élan de solidarité internationale dont notre pays a bénéficié et pour laquelle je renouvelle la gratitude de toute la Nation. C’’est à  ce prix que peut prospérer le fragile processus de pacification et de réconciliation de notre pays. Vive la paix, pour que vive le Mali, un et indivisible !

Avion présidentiel : à quand la fin de la polémique ?

Ce lundi matin encore, le quotidien l’Indépendant dans sa livraison du 12 mai, titre : « l’avion présidentiel continue encore à  faire des vagues ». Le Républicain, un autre quotidien malien, affirme avec force que « Le FMI exige la vente de cet avion présidentiel sous peine de suspendre sa coopération avec le Mali ». Ce qui visiblement est difficile à  avaler pour l’opinion nationale, C’’est l’achat injustifié, selon beaucoup de scribouillards de la République, de cet avion, un Boeing pour la somme faramineuse de 17 milliards. Euh… 20 milliards plutôt, comme l’aura énoncé le Premier ministre Moussa Mara, lors de sa DPG. Fissa, les journalistes ont sauté sur l’occasion, en soulignant cet écart entre le montant initial et cette nouvelle somme de 20 milliards. O๠sont passés les 3 milliards de différence, interrogent certains avec force. La rumeur enfle donc. . Il y a matière à  polémiquer encore et encore. On accuse IBK de caprice. D’avoir voulu rembourser ses dépenses de campagne. D’aimer le luxe alors que certains Maliens mangent à  peine trois fois par jour. Mieux, on compare le Malawi et le Mali, deux pays vus comme sous-développés. Alors qu’ici, un jet est vendu pour pallier la pauvreté dans ce pays d’Afrique australe, là , l’achat d’un Boeing au Mali désespère les détracteurs du pouvoir et leur donne matière à  critiquer le pouvoir. D’aucuns rêvent même de monter dans cet avion, dont le luxe intérieur, affirme t-on, dépasse toute description. Ailleurs, on instrumentalise cette affaire comme cette leader de la société civile qui déplore que « l’argent du Boeing aurait pu servir à  financer des projets de développement au Nord, ou encore le leader du parti FARE, qui estime que tout n’a pas été dit sur cet achat outrancier. Bref, l’achat d’un avion présidentiel est’il un affront si grave à  la nation? Que représente 20 milliards CFA dans le budget du Mali quand certaines dépenses encore plus faramineuses sont faà®tes à  l’insu de tous ? Valait-il mieux pour IBK continuer à  voler dans un appareil (celui de la transition), qui selon l’Indépendant, a appartenu à  l’ancien Premier ministre libanais assassiné Rafik Hariri. Il y a des superstitions que l’on ne peut lever. Du reste, si encore une fois, il y a eu manque d’explications avant l’achat de cet avion et manque de clarté dans la procédure d’achat, les Maliens sont désormais aux aguets et voilà  que la République devra s’en expliquer. « Nous leur posons des questions sur l’achat de cet avion, sur les procédures qui ont été suivies. Nous demandons aussi des explications sur un contrat d’armement passé avec le ministère de la Défense ». Un contrat qui s’élève à  108 milliards de francs CFA (plus de150 millions d’euros) », réagit le chef du FMI à  Bamako. D’un autre côté, cet avion ne fait-il pas la fierté du Mali post crise ? Il permet à  la première institution de la république de voler en toute sécurité aux quatre coins de la planète pour aller restaurer l’image de notre pays. Plus sérieusement, et si nous passions à  autre chose ? Aux actes concrets comme le pense Rokia, cette cadre malienne qui estime que la polémique a assez duré. Qui n’a pas envie de changer de voiture ? Oui, cet avion coûte cher, le moment était peut être mal choisi, mais il appartient au Mali. Il est un instrument du prestige en reconstruction du Mali. Si Barack Obama vole avec deux Air force one à  chaque déplacement, alors IBK traverse les nuages dans un Boeing aux couleurs du grand Mali avec le sourire… Nous l’avons aussi élu pour ce privilège…! Et ceux-ci coûtent cher…

Message du président IBK à l’occasion de la fête du travail

A l’instar des autres pays de la Communauté internationale, le Mali célèbre ce 1er Mai 2014 la Fête du Travail. En cette heureuse circonstance, il me plaà®t d’adresser mes vives félicitations ainsi que mes vifs et chaleureux encouragements à  l’ensemble des travailleurs de notre pays. Je mesure à  leur juste valeur les sacrifices énormes que les travailleurs de notre pays ainsi que nos concitoyens ont dû consentir au cours des années précédentes du fait de l’occupation du Nord de notre pays par des hordes terroristes et obscurantistes, barbares moyenâgeux, de la destruction de l’outil de travail et, par voie de conséquence, de la mise au chômage d’une frange importante de nos bras valides. Aujourd’hui, par la grâce de Dieu, le train de la reconstruction du pays est lancé à  grande vitesse. l’Etat dont J’ai la charge ne ménagera aucun sacrifice pour conforter l’effort de relance du tissu économique d’une part, et pour améliorer les conditions de vie et de travail de nos concitoyens d’autre part. J’ai instruit fortement le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, de prendre un train de mesures diligentes visant à  améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs en butte à  un renchérissement structurel du coût de la vie. Personnellement, je superviserai la mise en œuvre de ces mesures, tout comme je serai attentif à  l’instauration d’un dialogue permanent avec le monde du travail en vue de créer un climat de confiance seul à  même de garantir le sursaut national qu’exige l’état actuel de notre Nation. Je suis aussi fortement interpellé par la situation de notre jeunesse, qu’elle soit d’origine rurale et urbaine, qui peine à  s’insérer dans le circuit de la production et dont la seule et unique ambition légitime est d’apporter sa pierre à  l’édification d’un pays prospère et stable. En recevant le nouveau Gouvernement le 17 avril dernier, J’ai instruit la création immédiate, dans chacune de nos régions, d’une Agence de Développement Régional, avec un portefeuille d’actions, des ressources identifiées et des partenaires stratégiques. Au-delà  de l’emploi des jeunes, cette agence impulsera, J’en suis convaincu, le développement régional global, en ayant pour socle les avantages comparatifs respectifs. J’ai foi en les hommes et femmes du Mali dont le génie ne demande qu’à  éclore et dont l’ardeur au travail n’a d’égale que l’adversité de l’environnement ambiant. En renouvelant aux travailleurs intrépides et patriotes du Mali mon entière disponibilité ainsi que celle du Premier Ministre et du Gouvernement à  Âœuvrer au quotidien pour l’avènement d’un environnement professionnel o๠chaque travailleur vit décemment du fruit de son labeur, je leur souhaite une « Bonne Fête du 1er Mai ». Que Dieu bénisse le Mali! Koulouba, le 30 avril 2014 Ibrahim Boubacar KEITA Président de la République

Les recommandations d’IBK au gouvernement Mara

Face au premier ministre et à  l’ensemble de son équipe, Ibrahim Boubacar Kéita a rappelé tout d’abord les deux caps qu’il s’est fixé depuis son arrivée au pouvoir. Il s’agit du triptyque dialogue, paix et réconciliation d’un côté, et de l’autre côté, de l’ambition pour un « Mali émergent ». Le président de la République tient d’autant plus au maintien de ces deux caps qu’aucune adversité n’y doit être rédhibitoire. IBK s’est voulu direct vis-à -vis de son Premier ministre. En l’envoyant au charbon, il a tenu à  lui rappeler sa responsabilité devant le bilan de son team. Car, dixit IBK, « votre gouvernement doit être un gouvernement de résultats. Un gouvernement debout, et non un gouvernement assis tel un bureau d’études. Je veux des ministres sur le terrain. Je veux un Premier ministre sillonnant le territoire, touchant du doigt les problèmes de nos concitoyens, et me remontant en temps réel les préoccupations de la nation. De la performance pour chaque ministre ! Encore plus de performance de la part du gouvernement ! Toujours plus de performance pour le bien-être de notre peuple! Il vous appartient conséquemment, en tant que chef du gouvernement, de faire en sorte que cette condition soit satisfaite, dans la cohésion et la solidarité ; La discrétion et la retenue devant caractériser une équipe consciente des défis de l’heure. », a-t-il professé. Des résultats Obligation de résultat rime avec des garanties. Le président semble bien le comprendre et s’engage du coup à  Â‘’protéger » son PM : « Vous êtes chef d’équipe. Vos prérogatives resteront les vôtres. Elles seront respectées : la constitution vous limite certes, mais elle vous confère également des droits que je ne laisserai pas transgresser et que je ne transgresserai pas(…) ». Toutes choses censées aboutir à  l’image d’un Mali plus sûr, voire sécurisé sur toute l’étendue de son territoire, un peuple qui peut regarder l’avenir avec confiance parce que sa qualité et son cadre de vie sont en constante amélioration, une jeunesse fière de ses écoles, sûre de ses compétences et de sa compétitivité et un Mali pays aux opportunités accrues, créant de l’emploi, soucieux de justice sociale, d’équité et de solidarité envers ses citoyens, en particulier sa jeunesse et ses femmes, donc sa majorité démographique. Pour donner un coup d’accélérateur aux travaux, Ibrahim Boubacar Kéita a instruit à  Moussa Mara d’élaborer une Déclaration de politique générale (DPG) à  valider très vite par l’Assemblée nationale. Une DPG que le président veut comme le prélude à  un travail profond de réflexion stratégique, permettant, au-delà  de la relance de l’économie, de produire et faire valider le business-plan du Mali émergent. Et le chef de l’Etat de préciser : « Ce plan, qui sera celui de la présente mandature, reposera sur le socle de la régionalisation, étape majeure d’une politique de décentralisation qui, face aux frémissements du pays, n’est pas un luxe mais un impératif. Dans ce cadre, Monsieur le Premier ministre, J’instruis que soit immédiatement créée dans chacune de nos régions, une agence de développement régional, avec un portefeuille d’actions, des ressources identifiées et des partenaires stratégiques. Et que dans un délai de 6 mois, les états de lieu soient faits, les opportunités identifiées, et les plans régionaux horizon 2025 ficelés. Je veux dès janvier 2015, que le Mali soit en chantiers perceptibles et visibles partout, de Kayes à  Kidal et de Labezanga à  Niono. Le développement humain et harmonieux dans tous les coins et recoins du Mali, tel doit être notre dédicace ! ». Résorber les délestages de courant Face au nouveau premier ministre et son équipe, le chef de l’Etat a également rappelé ce qu’il appelle les urgences nationales. Il s’agit selon lui , de la paix, la sécurité et la stabilité dans le septentrion de notre pays comme priorité numéro 1, la loi de programmation militaire, la résorption des délestages de courant en cette période de grandes chaleurs à  travers la présentation dans un trimestre d’un plan complet permettant d’éviter désormais ces désagréments, l’amélioration des conditions de vie des populations maliennes et la lutte contre la corruption et l’impunité dans toutes les sphères de l’Etat. Concernant le nord, IBK démontre encore une fois sa bonne foi et sa propension pour le dialogue et la paix dans le pays. Ainsi, il s’engage très prochainement à  confier à  « une personnalité dont le sens de l’Etat et de la Patrie, la probité et le courage politique sont de notoriété avérée, la lourde charge de conduire, sous mon autorité directe, les pourparlers, avec les groupes en rébellion certes, mais aussi, comme le stipule l’article 21 de l’Accord de Ouagadougou, avec l’ensemble des communautés du Nord, pour obtenir une paix durable conforme aux intérêts et aspiration de notre peuple. »