Assises de l’Investissement au Mali : Diagnostiquer pour plus de possibilités

L’Agence pour la Promotion des Investissements au Mali (API Mali) a organisé jeudi 19 décembre 2019 les Assises de l’Investissement au Mali à Bamako. L’objectif était de mettre à la disposition des acteurs de l’industrie, des banques et des particuliers les besoins pressants dont a besoin le secteur industriel malien pour plus de viabilité.

Pour promouvoir la destination Mali, rien n’est plus primordial que de connaître les difficultés d’investissement dont il souffre.  C’est cela tout le sens des Assises de l’Investissement au Mali, qui ne sont que le couronnement de plusieurs jours d’échanges dans les régions de Kayes, Koulikoro et de Sikasso.

Tout au long du processus, quatre secteurs ont été passés aux cribles afin d’identifier les voies et moyens pour booster les investissements au Mali. Il s’agit de l’agrobusiness, les industries, les infrastructures et les services numériques. A tour de rôle, les problématiques qui minent ces domaines porteurs  ont été exposés aux participants. Le secteur fait face à des difficultés comme la faiblesse du cadre réglementaire, les lourdeurs administratives et fiscales et l’insuffisance d’infrastructures. En outre, les acteurs qui y évoluent se sentent parfois isolés et subissent aussi le pourcentage élevé du crédit bancaire. 

Le gouvernement prendra en charge les recommandations

Des recommandations visant à améliorer ces différents manquements ont été exposées. Les rapporteurs des différents ateliers régionaux ont mis l’accent sur la nécessité de l’accompagnement de l’Etat dans la mobilisation des crédits bancaires à travers un fonds de garantie, mais également la réduction des charges fiscales. Ils ont également souhaité l’allègement des lourdeurs administratives quant à l’obtention de l’agrément d’investissement au Mali, mais aussi l’investissement dans les infrastructures, la baisse du coût de l’énergie et de la connexion Internet pour plus de flexibilité pour les startups.  « Cet exercice fait partie des politique du Mali pour faire face à la nouvelle concurrence qui émerge avec l’entrée en vigueur de la zone de libre-échange continentale. Les résultats de ces assises vont être pris en charge par le gouvernement », a conclu Moussa Ismaïla Touré, Directeur Général de L’Agence pour la Promotion des Investissements au Mali (API Mali).

 

Coton malien : Une opportunité pour l’industrie textile locale

Le coton, communément appelé l’or blanc, est-il une opportunité pour l’industrie textile malienne ? Sur cette question, les avis mitigés sont rares. La plupart des acteurs du secteur soutient que le coton est une force pour que le Mali compte parmi les puissances de l’industrie du textile, en Afrique et dans le monde. Une chose est sûre, quand on parle de pays producteurs de coton en Afrique, le Mali se classe parmi les premiers, dans la sous-région et sur le continent, ce qui lui donne une place importante sur le marché mondial.

En termes de chiffres, un pic considérable a été observé durant la campagne 2017 – 2018, où le Mali a obtenu une production record de 725 000 tonnes, distançant le Burkina Faso, qui a enregistré une chute de 30% de sa production, suite aux contreperformances du secteur cotonnier burkinabè ces trois dernières années. Le Mali, qui régnait en maître sur l’or blanc du continent africain, a perdu sa place de leader devant le Bénin lors de la campagne 2018 – 2019.

Le coton au cœur de l’économie

Malgré ce rendement, lié également au changement climatique, le Mali s’est fixé d’autres objectifs. Pour la campagne agricole 2019 – 2020, le pays veut atteindre une production record de 800 000 tonnes de coton graine et une valeur ajoutée de près de 15%. Toujours dans le spectre des projections, le secteur coton envisage de récolter un million de tonnes d’ici deux à trois ans grâce à de nouvelles variétés. Une aspiration annoncée par le ministre de l’Agriculture, Moulaye Ahmed Boubacar, en marge d’une conférence de l’Organisation mondiale du commerce, à l’occasion de la Journée mondiale du coton, célébrée le 7 octobre 2019 à Genève. Encore des défis pour un pays qui finance 50% de ses importations alimentaires grâce aux revenus liés à l’exportation du coton et qui occupe 11% de son territoire pour la culture de cette plante. Avec plus de 3500 villages cotonniers au Mali et « quatre millions d’acteurs », le coton se classe au premier rang des secteurs pourvoyeurs d’emplois du pays. Il impacte considérablement le développement local et contribue à celui des infrastructures agricoles. Tous secteurs confondus, celui du coton rapporte près de « 500 milliards de francs CFA par an au Mali». Au cœur de sa gestion, la CMDT (Compagnie malienne pour le développement des textiles). Créée en 1974, c’est une société anonyme d’économie mixte, garante de la vente du coton malien au niveau de l’Organisation mondiale du commerce. Avec un capital de 7,982 milliards de francs CFA, la compagnie, détenue par l’État Malien majoritairement, compte au sein de son actionnariat son partenaire français Geocoton et des producteurs de coton locaux.

Du coton au textile

Le secteur du coton est parmi les mieux organisés du Mali. Au niveau primaire, les producteurs sont organisés en confédérations, les vendeurs d’intrants agricoles en groupements et les industriels autour d’une fédération. Selon Abdel Rahmane Sy, Président de l’Association des jeunes pour la valorisation du coton et initiateur du Festival panafricain de la cotonnade (FEPAC), « le Mali compte 117 entreprises évoluant dans le secteur du coton ». En ce qui concerne l’industrie textile, il précise « il y a deux grandes industries textiles, parmi les 117 du secteur coton, la Comatex (Compagnie malienne des textiles) et Batex-Ci, qui sont les plus connues. Mais à côté de ces dernières, il y a d’autres industriels ».

En ce qui concerne le secteur de l’artisanat textile au Mali, la région de Ségou fait partie des plus actives dans le domaine. Elle abrite la Comatex, première usine de textile au Mali depuis 1968. Privatisée en 1994, elle a pour principaux actionnaires l’État (20% des parts) et la société nationale chinoise COVEC (80% des parts). Les produits de l’entreprise, vendus sur le marché local et ailleurs, sont entre autres le tissu imprimé, le fil écru, le percale et le coton hydrophile, comme l’énonce le gérant de la boutique Comatex de Bamako, Sounoro dit Souleymane Sanou.

Batex-Ci (Bakari textile – commerce et industrie) naît des cendres de l’ITEMA, après la cession d’une partie des actifs par l’État, en 2004, au Malien Bakary Cissé. Spécialisée dans la confection de draps, de tissus, de treillis, de jeans et de tissés, l’entreprise étend ses activités à bien d’autres secteurs du textile. Cependant, malgré la présence de ces entreprises de transformation et de bien d’autres, certains acteurs, à l’instar des artisans, se plaignent par moment de l’absence de matière première, le fil à tisser, outil incontournable pour la confection des étoffes.

Malgré la bonne organisation autour du secteur de l’artisanat textile dans plusieurs régions du pays, comme Sikasso ou Ségou, où les plateformes des tisserands traditionnels et les groupements de femmes qui évoluent dans le domaine de la filature traditionnelle sont très actifs, beaucoup reste à faire pour satisfaire la demande, car le cœur du problème dans la chaine de transformation au Mali réside dans la production de fils. La méthode traditionnelle disparait au profit de nouvelles techniques pour éviter les pertes de temps. Le constat est unanime chez les artisans et les autres professionnels : « transformer localement plus de coton donnera de la valeur ajoutée au textile malien ».

De bonnes perspectives

Le coton biologique est l’une des options pour un développement durable du secteur du textile au Mali. Une agriculture de niche, certes, mais révolutionnaire de par sa forme, car respectueuse de l’environnement. Au Mali, seul le Réseau malien de transformation du coton biologique (REMATRAC – Bio) a la responsabilité de promouvoir ce savoir-faire écologique. Disséminé en douze structures artisanales établies dans différentes régions, son objectif est de transformer le coton biologique en textiles. Avec de nombreuses expertises, les artisans font du tissage, de la filature, du crochetage et de la teinture naturelle à base de plantes, pour des tissus maliens. La production de coton biologique de la CMDT est de 200 tonnes sur une production globale annuelle de 800 000. Le réseau a une capacité de production de près de « 20 tonnes par an ». Cette filière bio est appelée à compléter celle du coton traditionnel et représente pour les cotonculteurs des milliers d’emplois en plus, ainsi qu’une hausse des revenus dans l’avenir.

Valorisation du textile local. Le consommer local, un slogan qui se répand et qui créée une parfaite harmonie avec la culture identitaire dans la course à l’affirmation de soi sur le continent et dans le monde. Il s’agit bien de mode et quand on en parle, il y a des stars locales, comme Mariah Bocoum et Racky Thiam, ou des labels comme « Ikalook » et « I Parila » qui retiennent l’attention. L’objectif de tous ces designers est la mise en valeur du textile malien dans des fora, des défilés, des festivals et des expositions nationales ou internationales. En bref, de présenter le made in Mali, dans toute sa diversité culturelle, à travers des collections d’accessoires ou vestimentaires. Il y en a qui choisissent un style, comme la marque « I Parila », qui s’est lancée avec le bogolan et dont la promotrice, Aissata Traoré, rêve d’une entreprise malienne qui va fédérer transformation et mise en valeur des différents produits, voire du prêt à porter malien. Comme elle, Mariah Bocoum, avec sa casquette de designer, propose d’innover avec une matière plus bio, ou plutôt plus « nature ». C’est donc en phase avec l’environnement qu’elle opte pour des matières biologiques pour confectionner ses collections. Amoureuse de couleurs et de textures, elle ose, pour faire du chic, la teinture naturelle à base de plantes, écorces et autres matériaux naturels.

Faire briller l’industrie du textile c’est le rêve des acteurs du secteur du coton malien. Multiplier les entreprises de filature est aussi l’un des objectifs de la CEDEAO et de l’UEMOA, qui veulent commencer par transformer 25% de la production régionale de coton localement.

Idelette BISSUU

Zone économique spéciale : Quelle place pour le secteur privé ?

La Zone économique spéciale (ZES) constituée des régions de Sikasso au Mali, Korhogo en Côte d’Ivoire et Bobo-Dioulasso au Burkina Faso, qui a été lancée le 14 mai dernier, suscite de grandes attentes pour une nouvelle dynamique d’intégration économique entre les trois pays. Cela passera aussi par la participation du secteur privé et l’accompagnement des opérateurs économiques.

C’est un grand pari que les chefs de gouvernement des trois pays ont lancé en signant le document portant création de la ZES, dans un environnement économique régional marqué par les coopérations multilatérales de plus en plus nombreuses entre les États. Mais, pour qu’une telle initiative aboutisse et atteigne son ambition affichée, qui est de mettre en synergie toutes les opportunités de développement des trois pays, tout en établissant une plus grande complémentarité entre leurs économies, il faut l’apport d’autres acteurs, non étatiques, notamment les opérateurs économiques et les investisseurs privés.

« Pour ce qui concerne la contribution du secteur privé, l’un des préalables est de savoir quels seront les contours juridiques et commerciaux de cette zone, ainsi que les investissements en termes d’infrastructures qui vont permettre à nos affaires de bien se développer », relève Lassiné Diawara, Président de la délégation régionale des Hauts-Bassins de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso. Selon lui, il faudra faire en sorte que le cadre qui sera créé soit attractif, tant sur le plan des infrastructures que sur les plans fiscal et douanier. «Nous attendons de voir tous ces contours avant de nous déterminer et d’apporter notre contribution. Mais, dès le départ, nous sommes déjà prêts à participer à tout ce qui va être un partenariat public – privé dans l’élaboration et dans la construction de cette zone », poursuit l’homme d’affaires burkinabé.

Mettant en avant le potentiel agricole et industriel de la région des Hauts-Bassins, notamment la ville de Bobo-Dioulasso, notre interlocuteur affirme que c’est un avantage compétitif pour son pays, qu’il faut mettre au profit de la nouvelle zone économique spéciale. A l’en croire, la région pourrait être le pôle d’entrainement de la ZES.

Investisseur privé polyvalent, évoluant entre autres dans le domaine des intrants agricoles, Lassiné Diawara rassure sur l’accompagnement de son secteur pour la réussite de la zone. « Nous serons là pour apporter notre contribution dans le traitement dans tout ce qui est du couvert végétal. Nous allons nous y mettre et développer ce secteur, si les dispositions fiscales et économiques le favorisent », conclut-il.

Rentrée annuelle du Reao-Mali : l’industrie en questions

C’est par un diner-débat que la section malienne du Réseau de l’entreprise en Afrique de l’Ouest(REAO) a marqué le lancement de son année, le 16 mars 2018. Un parterre de personnalités des mondes politique et des affaires a répondu à l’invitation de l’organisation qui a choisi comme thème « quelle politique industrielle pour un développement accéléré du Mali ? »

Les atouts, les défis, les enjeux d’une industrie mieux pensée et mise en avant dans une économie malienne en construction, c’est l’axe principal de la conférence présentée par le Professeur Carlos Lopez, invité du Reao pour cette rentrée annuelle de l’organisation. Dans sa communication, il a présenté un tableau riche du potentiel de l’industrie sur le continent en général et au Mali en particulier. L’insuffisance des ressources accordées au secteur alors qu’il est le principal pourvoyeur d’emplois, le défi de l’industrie à l’ère de l’économie verte, la question des ressources humaines qu’il faut mettre à niveau… L’intervention du chercheur à l’université du Cap en Afrique du Sud, acteur de plusieurs organisations de réflexions et d’actions pour le développement sur le continent, a été le lieu d’ébaucher une vision de la politique industrielle à mener pour faire face à ces enjeux.

Présidée par le Premier ministre du Mali, Soumeylou Boubeye Maïga, la rentrée annuelle du Reao, a été l’occasion, pour le ministre du Développement Industriel, mais aussi son homologue de l’Économie et des Finances, de revenir sur les avancées enregistrées les dernières années dans la promotion du secteur de l’industrie. Des efforts encore insuffisants, selon le président de l’Organisation patronale des industries (OPI), Cyril Achcar, qui a enjoint les acteurs à dépasser les déclarations d’intention et donner les moyens aux opérateurs maliens d’évoluer normalement. La question de l’énergie, de la fiscalité, de la concurrence déloyale interne comme externe, des lourdeurs administratives, du statut spécifique de pays de l’hinterland et les conséquences de ce dernier sur la compétitivité des produits manufacturés maliens, ont, entre autres, fait l’objet de questions adressées par le public qui a montré un grand intérêt pour le débat.

Le secteur industriel représente moins de 10% du PIB du pays et rencontre de nombreuses difficultés pour assurer sa viabilité. Malgré ces contingences, près de 800 unités, sont répertoriées par la Direction nationale de l’industrie. Un salon de l’industrie du Mali doit se tenir à la fin du mois d’avril à Bamako, afin de booster le secteur.

Le Reao est une organisation non-gouvernementale à but non lucratif, créée en 1994 et dont le siège se trouve à Accra, au Ghana. Il regroupe en son sein treize réseaux nationaux animés par plus de huit cent femmes et hommes d’affaires. Le Reao-Mali travaille à l’amélioration de l’environnement des affaires et à l’essor d’un secteur privé fort et dynamique au Mali.

L’entreprise Golden United Group (GUG) s’installe au Mali

C’est ce 26 janvier 2018 à l’hôtel Laïco Amitié qu’a eu lieu la signature de la convention d’établissement entre le gouvernement de la République du Mali et la société soudanaise Golden United Group. Bientôt, une usine de traitement de déchets issus de l’orpaillage traditionnel, verra le jour à Kéniéba. 

Avec cette signature de convention, la société soudanise déjà forte de plusieurs années d’expérience non seulement au Soudan, mais aussi au Niger, au Tchad, en Ethiopie et en Mauritanie, s’apprête à mettre son savoir-faire au service de la rentabilité dans le domaine de l’orpaillage au au Mali. Spécialisée dans la recherche et l’exploitation de substances minérales comme l’or, la société GUG implantera une usine de traitement des déchets issus de l’orpaillage traditionnel dans le cercle de Kéniéba dans la première région du Mali, au cours de cette année 2018. Inexploitée, jusque-là, la récupération de ces déchets de l’orpaillage, permettra d’accroître la rentabilité de l’or dans cette zone particulièrement riche du minerai précieux.

Meilleure rentabilité

L’installation de cette unité permettra la création de 250 emplois directs et environ un millier d’emplois indirects. Le ministre du Développement industriel Monsieur Mohamed Aly Ag Ibrahim, s’est réjouit de cette signature de convention qui intervient après une mission des cadres des différents ministères concernés, dont ceux de l’Industrie et de l’Environnement, pour s’assurer de l’utilisation d’une technologie innovante en la matière. Une mission qui a permis aux cadres de se rendre compte de la crédibilité et du sérieux des partenaires, selon le ministre en charge du développement industriel. C’est pourquoi « toutes les dispositions seront prises pour rendre effective cette unité », ajoute-t-il.
Quant aux partenaires soudanais, promoteur de l’unité industrielle, ils promettent d’agir avec « intégrité et efficacité » pour rentabiliser les déchets qui seront traités et dans le cadre du respect de l’environnement. Ce projet dont les impacts positifs sont attendus, contribuera notamment à l’augmentation des revenus des orpailleurs, la valorisation des déchets de l’orpaillage traditionnel et l’augmentation de la production aurifère du Mali, selon ses promoteurs. L’unité sera mise en place à travers une société de droit malien LANA-SA dont le siège sera à Bamako et nécessitera un investissement de 10 millions de dollars soit environ 5 500 000 000 de francs CFA.

Batex-ci : survivre, malgré tout

Depuis 2005, la Batex-ci a été relancée à la place de l’ancienne ITEMA, sise à Korofina dans le site de l’ancienne ITEMA. Elle emploie plus de 432 employés et forme des jeunes enfin de leur insérer au-delà de six mois. Elle est spécialisée dans la fabrication des fils et des tissus, explique Alioune Badara Diawara, administrateur général délégué de la Batex-ci depuis douze ans. L’usine Batex-ci dispose d’une unité de filature, d’une unité d’impression et d’une unité de filature. Elle produit du fils, de la toile creton, et du tissu imprimé. Parmi ces produits, le produit phare est le fils. « Notre fils est vendu à 100% à l’export et il est vendu avant la fin de la production », poursuit-il. Par contre les tissus sont des produits réservés uniquement aux évènements sur commande aux niveaux local et africain. Une bonne marge des tissus imprimés était destinée aux partis politiques, cela a été interdit par les autorités. « Nous avons perdu un bonne partie de notre chiffre d’affaires », déplore l’administrateur Diawara. « En plus de cette décision, cette année, une grosse commande locale nous a échappé : le groupe Ançardine est parti en Chine pour produire son tissu », a-t-il ajouté.

Des produits exportés

En dehors du Mali, ces produits sont vendus dans plusieurs pays en Afrique tel que Gabon, Angola, Sénégal, etc. La Société est confrontée aux problèmes de la cherté de l’électricité et le manque de matières premières. Batex-ci se bat pour maintenir l’emploi de ses 432 salariés, dont de nombreux jeunes. La société a en effet mis en place un système pour permettre l’insertion rapide et efficace de quelques jeunes non diplômés. Elle offre un stage professionnel à ces derniers qui seront recrutent au-delà de six mois. « Nous formons des jeunes et nous voulons qu’ils soient valables enfin de faciliter leur insertion sociale ».

Sahel Infusion : les saveurs du Sahel

Jeune société spécialisée dans la production, Mandingo Industrie SARL, créée en 2013, est située à Sotuba ACI (Bamako). Sahel Infusion est son produit phare, élaboré avec des matières premières locales fournies par des coopératives d’agriculteurs locaux. « Nous sommes en partenariat avec des agriculteurs  et qui font des hectares uniquement que pour nous », explique Mme Touré Aminatou Abdou Saleh, sa directrice générale.

Plusieurs choix

Thé au gingembre, à la citronnelle, au quinquéliba ou au bissap, Thé menthe, thé nature, ou encore au moringa… la gamme se veut large et pour tous les gouts. Pour justement ratisser plus large, la société a récemment lancé deux nouveaux produits « Secret de femme », mélange de plusieurs produits en un. Disponible sur le marché à travers quelques points de distributions, Sahel Infusion est également exporté en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Burkina Faso, au Niger et en France. « Les Maliens résidents aux États-Unis, au Togo, au Congo font des commandes chez nous », nous a confié la directrice générale. Grosse difficulté pour étendre son marché à l’international, le manque de certification ISO. Cette dernière devrait permettre à la société qui emploie aujourd’hui 22 personnes (3/4 de femmes) de profiter des opportunités déjà entrevues lors de salons et autres rencontres internationales. « Nous sommes obligés de nous adapter aux règles. Actuellement, nous avons commencé les démarches et dans quelques mois ce problème sera résolu », assure Aminatou Abdou Saleh. « Consommons ce que nous produisons, c’est la seule façon de faire développer l’industrie d’un pays », conlut la directrice générale qui invite les consommateurs à tester et adopter les produits « Sahel Infusion ».

JIA 2017 : l’industrialisation comme moteur de développement

Depuis ce lundi, ont débuté les Journées de l’industrialisation de l’Afrique 2017 (JIA) au parc des expositions de Bamako . Présidé par le chef de l’État, Ibrahim Boubacar Keïta et en présence de certains membres du gouvernement, les industriels ont tenu à rappeler les défis qui attendent le Mali.

« Le Mali est, par exemple, l’un des principaux producteurs de coton à l’échelle planétaire, pourtant ce n’est que 2 % de cette précieuse denrée qui est transformée localement de façon sommaire », déclare le ministre du Développement Industriel, Mohamed Aly Ag Ibrahim. Ces propos illustrent le déficit de mesures dans le pays pour développer ce secteur prometteur. 

« Chaque année, cette célébration permet de s’interroger sur les solutions à mettre en œuvre pour promouvoir l’industrialisation de nos pays et rattraper le fossé qui nous sépare des pays développés communément appeler les pays industrialisés. Le développement sans industrialisation est impossible. L’écosystème industriel tire les secteurs primaires, secondaires et tertiaires tel une locomotive qui tire ses wagons », dit d’emblée Cyril Achcar, président de l’Organisation Patronale des Industriels. Pour Haby Sow Traoré, représentante de la coordinatrice du Système des Nations Unies au Mali ONUDI, « les gouvernements, les entreprises et la société civile doivent nouer des partenariats pour encourager l’innovation et favoriser la croissance ».

Équilibrer la balance 

Un taux d’activité des outils industriels inférieur à 50 % des capacités faute de débouchés couplés à un déficit d’infrastructures et d’énergie mettent le Mali en mauvaise posture par rapport aux pays de la sous-région, notamment ceux de l’UEMOA et de la CEDEAO.

À cela, s’ajoute « la mauvaise application des textes communautaire et nationaux, le déficit de la culture industrielle, le manque d’audace dans les réformes à mener, les commandes publiques non orientées vers le « Made in Mali », un arbitrage budgétaire défavorable à l’industrie : 0,03 % alors que l’agriculture est à 15 %. Il importe que l’agriculture soit transformée dans notre pays, car la valeur ajoutée est dans cette transformation. Elle apportera les emplois, les investissements, les taxes, dont l’économie a besoin », explique l’homme d’affaires Cyril Achcar.

Le marché de la CEDEO, étant riche de 350 millions de consommateurs, sera difficile à atteindre si le Mali peine toujours à se frayer un chemin vers la route de l’industrialisation. Comment être compétitif si le marché local de 17 millions de consommateurs n’est pas exploité comme il se doit ? « Ne soyons pas naïf sur l’ouverture de nos marchés, car les alliances contre nature comme le tarif extérieur commun (TEC), en vigueur actuellement au sein de l’UEMOA et de la CEDEAO mettent à égalité des pays enclavés comme le nôtre et des pays côtiers », termine le président de l’OPI.

Malgré ce bilan morose du paysage industriel malien, les efforts de son S.E.M Ibrahim Boubacar Keïta pour y remédier ont été salués à plusieurs reprises lors de cette cérémonie d’inauguration, notammen,  avec l’instauration d’un ministère du Développement Industriel.

Après l’exposé du travail qui attend le pays, l’espoir a rythmé cette cérémonie à l’issue de laquelle le président de la République a symboliquement coupé le ruban afin de marquer, officiellement, l’ouverture de cette édition 2017 des Journées de l’Industrialisation de l’Afrique. Ces journées se clôturent le 6 décembre prochain.

Briques en terre cuite : faire renaitre l’activité

Les briques à base des terres cuites sont de retour

Il y a peine deux mois, la société spécialisée dans la production des briques en terre cuite située à Para Djicoroni a redynamisé ses activités. Dans les années 60, l’Etat avait décidé de mettre en place une briqueterie en terre cuite. Youssouf Fomba, directeur général de la société « Les terres cuites de Bamako », travaillait déjà à l’époque pour l’usine céramique du Mali dénomée UCEMA. La société étatique sera privatisée en 2003, avant de fermer ses portes en 2012, faute d’activités suffisantes pour en maintenir l’existence. Depuis, les efforts n’ont cessé pour la ressusciter. C’est désormais chose faite.

Une production limité pour le moment 

Le processus a commencé le 05 mai 2015. A cette date, l’État malien signe un contrat de performance avec l’usine pour lui permettre de relancer les activités « Suite à des lenteurs administratives, nous n’avons recommencé la production qu’en octobre dernier », explique Youssouf Fomba qui dirige la nouvelle entité appartenant pour 25 % à l’Etat et 75 % aux actionnaires. A Para Djicoroni, on produit des briques en terre cuite pour la construction, pour l’embellissement des maisons. Alors qu’elle avait un certain rayonnement il y a quelques décennies, ce n’est plus que le District de Bamako qui est approvisionné en production de l’usine. « Nous avons des produits qui permettent de construire d’une manière durable, efficace et fraiche » dévoile le directeur technique de l’usine qui a comme matière première l’argile. Parmi ses clients, l’Office Malien de l’Habitat qui utilise les briques pour la construction des logements sociaux, mais aussi des particuliers. La production étant pour l’instant limitée, les commandes se font uniquement au niveau de l’usine. « Notre l’objectif est de créer un produit local produit par des matières locales par une main d’œuvre locale », souligne Nicolas Deconinck, le directeur technique de la société

Camara Marie Anne Dabo, présidente de l’association des femmes minières du Mali : « La femme est incontournable dans le secteur minier »

Le Premier ministre a donné le coup d’envoi ce matin des 7e journées minières et pétrolières du Mali, à l’hôtel Laïco de l’amitié. En présence d’une dizaine de ministres de son gouvernement, il a souhaité que l’or puisse briller pour tous les Maliens. En attendant que ce souhait devienne réalité, des femmes se sont organisées en association pour exploiter les pierres précieuses et semi-précieuses au Mali. La présidente de l’association des femmes minières du Mali, Camara Marie Anne Dabo, s’est épanchée pour le Journal du Mali sur les spécificités de cette association.

Journal du Mali : Vous êtes la présidente l’association des femmes minières du Mali (AFEMINE), dites-nous en plus sur cette association ?

Camara Marie Anne Dabo : L’association a été créée en 2002, et depuis nous avons fait du chemin. Nous sommes là pour montrer qu’il y a d’autres ressources au Mali autre que l’or, la bauxite, le pétrole. Il y a d’autres substances qui génèrent de la richesse. Il y a par exemple les pierres précieuses, nous nous sommes donc organisés pour faire de l’exploitation, la transformation, la valorisation des pierres du Mali.

Quelles sont les pierres que vous exploitez ?

Nous sommes spécialisées dans les prehnites (pierres semi-précieuses). Des prehnites verts et bleus. Quand elles sont bien travaillées, elles ont une bonne valeur marchande, et peuvent même côtoyer les pierres précieuses.

Selon vous, quelle place occupe la femme dans le secteur minier au Mali ?

Bien que le genre soit marginalisé, dans certaines filières, j’avoue que de 1995 à ce jour, le secteur minier à beaucoup progressé. Nous observons, actuellement, qu’il y a des femmes détentrices de permis, des femmes propriétaires d’exploitation minière, des femmes directrices des sociétés minières, je pense donc qu’il y a eu un progrès, mais toute fois elle est minoritaire. Nous luttons pour avoir la place que nous méritions dans ce secteur. La femme est incontournable dans ce secteur, nous représentons 45 à 51% dans cette activité, que ce soit d’une manière artisanale ou d’une exploitation minière. Quand il s’agit des partages de postes et de biens, les femmes sont marginalisées. C’est pour cela, que nous voulons nous accaparer des pierres, faire de ceux-là un métier féminin, pour que la femme malienne puisse briller non pas seulement par l’or, mais par les pierres également.

Combien de femmes travaillent sur le projet ?

Des femmes de 18 villages travaillent sur les pierres. Elles sont aux nombres de 2000 femmes autour de ce projet. Lorsque nous avons fait le projet, nous avons bénéficié d’un financement de la banque mondiale, mais nous nous sommes rendu compte que le projet était un peu mince pour combler toutes ces femmes et cela, dans des zones où l’immigration est très présente. Dans ces villages, on ne voit que les femmes, les bras valides sont très souvent absents. Nous avons donc agrandi le projet, des sociétés nous accompagne désormais sur ce projet, et ONU Femmes nous appui dans nos démarches.

Après l’exploitation et la vente des pierres, comment se fait la répartition des bénéfices ?

Nous sommes tous égaux. Nous, nous faisons partie du bureau national, et ce bureau a plusieurs branches. Nous avons des femmes collectrices d’Or, des femmes dans d’autres domaines, et très souvent quand nous faisons des projets pour un groupement, il y va de soi que les bénéfices soient du gagnant-gagnant.

Quelle importance revêt pour vous ces journées minières et pétrolières ?

Les partenaires sont un peu réticents à venir au Mali. Ces journées nous offre un cadre pour montrer non seulement aux Maliens et aux restes du monde qu’il y’a des ressources qui sont là, et qui sont dans des zones sécurisées, et qu’ils sont avec des personnes qui ont besoin de partenaires, pour développer ces ressources. Que ce soit la diaspora malienne, que ce soit les partenaires techniques qui sont à l’extérieur, nous en avons besoin.

Automobile et aéronautique : l’âge d’or technologique

Fort des réussites engrangées dans le secteur automobile et d’un secteur aéronautique structuré et de qualité, le Maroc se constitue une base compétitive aux portes de l’Europe.

Premier au Maghreb et deuxième du continent après l’Afrique du Sud, le Maroc occupe désormais une place privilégiée dans la construction automobile. Cette réussite, le Royaume chérifien la doit essentiellement au savoir-faire de ses ouvriers qualifiés. L’industrie automobile marocaine, avec deux sites d’assemblage à Tanger et à Casablanca, a enregistré une croissance remarquable en 2016. Les regards des investisseurs se tournent vers le Royaume, plateforme idéalement située pour inonder les marchés africains et européens. Par marque, au cours du premier semestre de 2016, le marché des immatriculations d’automobiles neuves était dominé par Dacia loin devant avec 22 029 unités vendues et une part de marché de 26,36%. Renault garde sa deuxième place avec 9 007 immatriculations et une part de marché de 10,78%, talonnée par Ford, à la troisième place, avec 8 736 véhicules vendus et une part de marché de 10,45%.

Des résultats encourageants également dans le secteur aéronautique marocain établi à Casablanca et fort de la présence de plusieurs opérateurs parmi les plus importants au monde, comme Bombardier, EADS, Boeing, Safran, Lisi Aerospace, Le Piston Français, Daher, Souriau, Ratier Figeac, Eaton, Alcoa et Aerolia. L’industrie aéronautique génère aujourd’hui plus de 11 000 emplois et un milliard de dollars de chiffre d’affaires. Le secteur a été multiplié par 6 en 10 ans et compte aujourd’hui 121 acteurs, plaçant ainsi le Royaume au 15è rang mondial en termes d’investissements aéronautiques, ce qui a permis au Maroc d’intégrer le cercle très fermé des pays opérant dans ce secteur. L’aéronautique marocaine dispose aujourd’hui d’atouts lui permettant de positionner le Royaume dans la société de la connaissance, et de l’inscrire dans une ère qui sera marquée par l’émergence de nouveaux métiers à fort contenu technologique.

Consommer malien, la solution pour booster l’industrie ?

Les États d’Afrique encouragent de plus en plus la production et la consommation des produits fabriqués sur place. Au Mali, le concept existe mais peine à devenir réalité.

Pour le Dr Abdramane Coulibaly, enseignant chercheur à l’ENSUP, le « consommer malien » est encore au stade embryonnaire. « C’est un rêve pour l’instant », affirme-t-il. Force est de constater que « les produits Made in Mali ne sont pas aussi compétitifs que les produits exportés », explique Hamidou Doumbia, entrepreneur. Au niveau de l’Association des consommateurs du Mali (ASCOMA), plusieurs dispositions sont prises pour sensibiliser et renforcer les capacités des entreprises maliennes. « Cela passe par la mise en place du label Made in Mali », affirme Coulibaly Salimata Diarra, présidente de l’ASCOMA.

Du côté des industriels, c’est vers l’État que sont tournés les regards. « Un des moyens de soutenir l’activité des PME est de faciliter leur accès à la commande publique », explique Issouf Traoré, Directeur général de la Société nationale de tabac et allumettes du Mali (SONATAM). Les montants en jeu sont en effet considérables : à hauteur de plusieurs centaines de milliards de francs CFA par an pour le Mali, environ 5 500 milliards de francs CFA pour l’espace UEMOA. À l’OPI, on est du même avis, en rappelant que « l’État est quand même un très gros acheteur ». « Nous attendons qu’ils veuillent bien passer des commandes au niveau des industries nationales, ce qui est aujourd’hui encore très marginal. Elles sont moins de cinq », explique le président de l’Organisation patronale des industriels, Cyril Achcar. Un début de mise en œuvre de cette doléance avait eu lieu en 2014, le gouvernement Mara ayant lancé une politique de promotion de l’achat des produits artisanaux et industriels locaux dans le processus de la commande publique. Mais elle fit long feu. « On nous certifie que la volonté existe toujours, mais nous attendons les faits. Le jour où l’État commandera nationalement, ce sera un message très fort », poursuit-on à l’OPI. Le ministre du Développement industriel estime pour sa part que ce n’est plus la solution pour la relance de l’industrie malienne. « On n’est plus dans cette dynamique car le « consommer malien » répondait à un besoin précis à un moment précis c’est-à-dire l’industrialisation par substitution de l’importation », explique Mohamed Aly Ag Ibrahim. « Nous devons aujourd’hui aller au-delà. Il faut promouvoir l’industrialisation pour la consommation, comme pour le sucre ou l’huile, mais aussi pour l’exportation. Nous avons des entreprises qui se sont inscrites dans cet élan telle que Toguna qui exporte des produits de qualité dans toute la sous-région » poursuit le ministre.

 

Cyril Achcar : « Il est urgent de réformer ! »

À l’occasion de la célébration de l’édition 2016 de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique (JIA), l’Organisation patronale des industriels a publié son 2ème Livre blanc. Avec son président, Cyril Achcar, Directeur général du GIE AMI, nous évoquons cet instrument de plaidoyer qui fait lentement bouger les lignes.

Le Livre blanc 2ème édition vient d’être publié. Qu’est-ce qui a changé depuis la parution de la 1ère édition en 2013 ?

C’est notre document de programme que nous avions transformé en livre blanc en juin 2013 puisqu’on était à la veille de l’élection présidentielle. On a réussi un acte héroïque durant la période 2012-2013 : la Chambre de commerce et d’industrie a, pour la première fois de son histoire, voté un budget d’études à l’intention de l’industrie. Le secteur a été doté d’un fonds d’études de 52 millions de francs CFA. Cela nous a permis de réaliser six études stratégiques qui couvrent à peu près huit points du Livre blanc. Cela couvrait les réformes qui concernent les TVA à 5% sur le « Made in Mali », la suppression de la TAF, la relecture du décret sur les saisies, le changement de perception des droits sur les matières premières originaires, l’institution d’un comité de conciliation fiscale. Ces études ont été transmises officiellement au gouvernement, et depuis la Journée de l’industrialisation de l’Afrique (JIA) de 2015, nous attendons les réformes. La JIA 2016 sera en réalité consacrée à demander la concrétisation des réformes attendues de ces six études stratégiques.

Dans l’édition 2016, il y a plus de maturité et nous sommes montés à 24 mesures dont nous faisons l’état de traitement. Dans le document, on retrouve trois colonnes, à savoir les termes de références qui sont bons, puis la réalisation des études minoritaires. Il y a eu à peu près un tiers des mesures qui ont fait l’objet d’études, mais nous manquons cruellement de fonds pour continuer. Enfin, il y a la mise en application des études et c’est assez timide puisqu’il n’y que 6 mesures dites en application, et de manière partielle.

On y évoque le marché commun qui handicape les industries maliennes. Qu’en est-il réellement ?

Les textes sont mauvais et les résultats sont mauvais. Les pays côtiers sont des exportateurs avérés de biens manufacturés. À contrario, le Mali est le premier importateur, le Burkina Faso et le Niger sont deuxième et troisième. Vous avez la manifestation claire que l’UEMOA a été mal pensée du point de vue textes, et n’a conduit qu’à une désindustrialisation du Mali et à l’industrialisation des pays côtiers. Nous sommes contre et nous demandons une relecture des textes.

Il y a aussi les questions de l’énergie, de l’accès au financement, de la fiscalité… Y a-t-il eu des avancées ?

Manifestement non. Du point de vue énergétique, le pays a une demande qui va en augmentant et la fourniture ne suit pas. Même si c’était le cas, il y aura deux autres problèmes : la société d’État qui fournit l’électricité vit de la mauvaise gouvernance. Sa privatisation s’impose. La multiplication des fournisseurs d’électricité s’impose. L’autre inconvénient, c’est que le courant est de piètre qualité et la tension est instable. Depuis que nous nous parlons, il y a déjà eu deux coupures.  Celles-ci génèrent des coûts additionnels et ont un impact direct sur les productions. En ce qui concerne les financements, les banques maliennes ne veulent pas prendre de risque alors elles prêtent à des taux extrêmement élevés, environ le double de ceux de la Côte d’Ivoire, par exemple. On a le taux d’impayés bancaires le plus haut de toute la sous-région. Un crédit sur trois n’est pas remboursé.

Quels sont les chantiers sur lesquels vous travaillez avec le ministère du Développement industriel ?

La création du ministère est une heureuse nouvelle. Nous avons enfin un ministre qui va être polarisé sur nos problèmes. Dans la Déclaration de politique générale de l’ancien Premier ministre, la mise en œuvre du Livre blanc est apparue comme une décision. Il manque maintenant la réforme et nous savons que nos États sont durs à reformer. Il y a des lobbys importants qui ne sont pas favorables à l’industrialisation. Car qui dit industrialisation, dit secteur formel dans un pays où l’économie est à 90% informelle. Cela implique une organisation, des règles à suivre, du personnel à embaucher, former et déclarer. C’est une activité où l’on ne peut pas se cacher. Alors, ce n’est pas évident, mais nous travaillons ensemble pour que nos objectifs communs soient atteints. À très court terme, il s’agit de la réussite de la JIA, à moyen terme obtenir que les six réformes du Livre blanc puissent être concrétisées et à plus que moyen terme, obtenir que l’État et nous-mêmes puissions lever les financements nécessaires pour continuer à faire les études du Livre blanc et que les 24 mesures puissent être mis en œuvre.

 

Industrie agro-alimentaire : le paradoxe malien

Alors qu’il a l’ambition affichée d’être le grenier de l’Afrique de l’Ouest, le Mali peine à ajouter de la valeur à ses produits agricoles. Des facteurs de production onéreux, une concurrence féroce venue de l’étranger et une très timide volonté politique ne concourent pas à l’émergence d’agro-industries fortes et concurrentielles.

Ils sont une petite poignée à maintenir aujourd’hui leurs unités industrielles à flot, et ce « au prix de beaucoup de sacrifice », confie l’un d’eux. Les agro-industriels maliens, qu’ils soient dans la transformation de céréales, dans la confiserie ou encore les produits laitiers, ont du mal à tenir face à des produits qui viennent « des pays côtiers, qui ne paient pratiquement pas de frais de douane, quand ils en paient ! », s’insurge notre industriel sous couvert d’anonymat. Ce ne sont pourtant pas les lois qui manquent pour encadrer les importations, mais elles peinent à être appliquées quand elles ne sont pas sciemment ignorées, corruption oblige. « J’ai moi-même porté maintes fois plainte contre des gens qui font rentrer frauduleusement les produits, mais il n’en est jamais rien sorti. Que voulez-vous qu’on fasse ? », s’interroge notre interlocuteur.

Ce n’est pourtant pas le potentiel qui manque. L’Organisation patronale des industriels (OPI) a, dans son livre blanc, déterminé pas moins de 24 filières, toutes potentiellement à très fort revenu si elles sont mise en valeur. Il s’agit entre autres du riz, de la mangue, de la pomme de terre, de l’échalote, de la gomme arabique, du karité, du bétail-viande, pour ne citer que celles-la. Hormis quelques structures aux installations encore artisanales, il n’existe quasiment pas d’unités modernes capables de transformer ces matières premières, qui sont donc exportées de manière brute, avant de revenir dans les rayons des supermarchés à des prix souvent inaccessibles pour le Malien moyen. C’est là tout le paradoxe malien.

« Pourquoi les riches commerçants qui importent ces produits n’investissent-ils pas pour les fabriquer sur-place ? Au moins nous aurions du travail dans les usines », s’interroge fort judicieusement Bouba, juriste chômeur. Selon les industriels, plusieurs facteurs peuvent expliquer la tiédeur des investisseurs à se lancer dans l’agro-industrie. Ces contraintes sont communes à tout le secteur et ont pour noms : coût élevé de l’énergie, fiscalité élevée, mais aussi la fraude qui impose une concurrence « intenable » aux produits locaux. « Il faut aussi que nos industriels nous donnent envie d’acheter leur produit ! L’emballage est souvent rébarbatif, ça nous pousse vers les produits étrangers », explique pour sa part Aminata, cadre de banque. Les  défis sont donc nombreux mais les ambitions sont là. La dernière-née des grosses structures, Laham Industries, s’est investie sur la filière bétail-viande avec un abattoir moderne installé à Kayes et une unité de vente à Bamako.

 

3 questions à Mohamed Aly Ag Ibrahim, ministre du Développement industriel

 

Pourquoi un ministère dédié au développement industriel depuis juillet dernier ?

C’est une expression forte du président de la République à l’adresse des industriels maliens. Nous travaillons étroitement avec les professionnels du secteur. Le Livre blanc de l’OPI propose des mesures, dont six sont aujourd’hui validées et comportent des propositions qui aident nos entreprises à être plus compétitives. À l’heure actuelle, nous sommes en train de prendre des dispositions pour accélérer la mise en œuvre de ces recommandations.

Que fait votre département pour lutter contre les difficultés du secteur ?

La principale mesure est la lutte contre la fraude afin de sécuriser la production nationale. Nous avons des productions de très grande qualité, mais tant que nous ne transformons pas, nous produisons pour les autres et nous importons leur chômage. Si on arrive à transformer, il faut veiller à ce qu’il n’existe pas de concurrence déloyale. Le département s’implique à prendre cela en compte, afin d’aboutir à la mise en œuvre des mesures qui existent déjà.

Quelles perspectives pour l’industriel malien à court terme ?

Il est incontestable qu’un élan est observé. Un des problèmes majeurs de l’industrie malienne, c’est le coût élevé de l’électricité. Je vous l’annonce en exclusivité, nous allons bientôt lancer un projet pilote qui permettra une synergie entre les unités industrielles afin de rendre ce coût accessible. On pourrait transformer les déchets du sucre produits par N’Sukala pour produire l’électricité transportée ensuite vers la zone industrielle. C’est l’une des pistes sur lesquelles nous travaillons.

Industrie : des espoirs à la chaîne

« La relance de l’industrie au Mali ne doit pas être un vœu pieu ». Par ces mots, le président de l’Organisation patronale des industriels du Mali (OPI) et directeur général d’une des plus importantes sociétés industrielles du pays, pose la problématique de l’industrie malienne : beaucoup de déclarations d’intentions mais très peu de résultats concrets. Du moins pour l’instant. Car, les choses bougent. Après deux décennies de marasme, l’heure semble à un renouveau de l’action, tant au niveau des acteurs du secteur que des autorités en charge de ces questions. La création d’un ministère dédié y est pour beaucoup. Mais, la bataille est loin d’être gagnée et il faudra une volonté politique ambitieuse et des efforts constants pour amener l’industrie malienne à jouer le rôle qui doit être le sien dans l’économie du pays.

Amener la contribution de l’industrie malienne au PIB national des 5% actuels à 11%, qui correspondent à la moyenne dans la zone UEMOA. Un rêve utopique ? Bien sûr que non, répondent les industriels maliens qui estiment que cet objectif peut même être dépassé si les conditions sont réunies. Ces dernières sont connues. Elles font l’objet depuis 2013 d’un document émis par l’organisation professionnelle sous l’appellation de « Livre blanc ». Pour valoriser les ressources naturelles, qu’elles soient minérales ou agricoles, l’OPI Mali a 24 solutions, qu’elle a présenté dans le tome 2 du Livre blanc et qui, comme lors de la première édition, ont reçu un accueil très favorable du côté des autorités, ministère du Développement industriel en tête.

Marché commun « Quand vous mettez un boxeur de 100 kilos sur le ring avec un autre de 50kg, ce match vous parait-il équitable ? C’est exactement la même chose qu’ont fait les règles communes de l’Union économique et monétaire ouest africaine. Elles ont mis en concurrence des pays côtiers, qui disposent d’avantages évidents, avec ceux de l’Hinterland, largement défavorisés par leur positionnement. Comment voulez-vous que les industries de ces pays puissent rivaliser ? » L’explication de cet acteur du secteur illustre à souhait la situation des industriels maliens face à leurs homologues ivoiriens ou sénégalais, par exemple. Selon notre interlocuteur, le marché commun et surtout les règles qui y garantissent un accès égal à tous les produits manufacturés de la sous-région, plombent les efforts des investisseurs maliens. « Aujourd’hui, j’ai plus intérêt à faire venir des produits finis de Côte d’Ivoire et les revendre ici, que de produire sur place », s’indigne Khalil Rani, directeur général d’Afriplastic qui produit des nattes et des bouilloires dans la zone industrielle de Bamako. « Et que deviendraient alors nos 250 employés ? », s’interroge-t-il. Les quelques 800 entreprises du secteur industriel malien sont le premier employeur du pays, bien loin devant l’État. Pour sauvegarder les entreprises industrielles et leurs milliers d’emplois, mais au delà, pour relancer le secteur et redynamiser le secteur tout entier, les « solutions sont connues », serine-t-on à l’OPI. « Cela fait des années que nous avons déposé nos propositions sur la table. Le Mali s’est désindustrialisé ces quinze dernières années et la tendance à l’industrialisation est sans doute naissante ». Des nouvelles unités ont en effet vu le jour et les investissements dans le secteur vont en augmentant. Mais, l’arbre ne doit pas cacher la forêt, pourrait-on dire. Si l’industrie malienne veut atteindre les 11% régionaux, voire dépasser les 15% du Sénégal, les 19% de la Côte d’Ivoire et se hisser en tête de la zone UEMOA avec un taux d’environ 19-20%, c’est d’un traitement de choc qu’elle a besoin. Ce dernier passerait par des mesures volontaristes en faveur de l’investissement, à travers la suppression de certains impôts et taxes et la diminution d’autres comme la TVA sur les produits manufacturés locaux. Mais aussi, une réforme en profondeur des règles régionales afin de permettre aux pays de l’Hinterland de mieux produire voire exporter à armes égales sur le marché commun. « Les opérateurs économiques souhaitent ardemment l’élaboration d’un Small Business Act UEMOA » ajoute Issouf Traoré, directeur général de la Société nationale des tabacs et allumettes du Mali (SONATAM). À l’image d’autres initiatives de ce genre aux États-Unis et en Europe, il permettrait d’ « accélérer le développement du tissu économique local pour faire face aux défis de la réduction de la pauvreté et de la résorption du chômage dans la région ».

Volonté politique Celle-ci existe et a été matérialisée par la création en juillet 2016 d’un ministère en charge de l’industrie, plus précisément du « développement industriel ». Le choix sémantique est important, estime Mohamed Aly Ag Ibrahim, à la tête du département. « Il nous faut aller de l’avant, nous montrer plus dynamique et volontariste pour faire réellement de l’industrie un moteur de l’économie », explique le ministre. Un engagement salué par les professionnels qui se réjouissent d’avoir un « ministre qui est d’une grande écoute et qui a connaissance du Livre blanc et qui l’a salué. Et qui dit qu’aujourd’hui, il entend travailler main dans la main avec l’OPI pour essayer de transformer ce Livre blanc en réforme gouvernementale ». « Je sens que ça bouge, même si ça peut encore bouger plus », se réjouit le président du patronat des industries.

Mais le plaidoyer des industriels ne va pas seulement à l’endroit des dirigeants. Il s’adresse aussi aux autres opérateurs économiques maliens et aux partenaires techniques et financiers du pays. Aux premiers, il est présenté la liste des filières porteuses qui ont un fort potentiel à l’interne comme à l’export. Il s’agit essentiellement de la transformation agro-alimentaire, le Mali étant un grand producteur, grâce notamment aux efforts d’investissements faits ces dix dernières années. La grosse partie de ces productions (coton, riz, bétail, entre autres), sont exportées sans aucune plus value. Les bailleurs de fond sont quant à eux sollicités pour apporter l’expertise et les ressources pour financer de nouvelles industries maliennes. « Le mécanisme de la politique des 4P permettrait d’injecter dans le secteur des ressources productives en ce sens que les partenaires appuient aujourd’hui le Mali pour équilibrer son budget, à hauteur du tiers de celui-ci. Nous proposons de faire autant pour le secteur industriel en alliant le Public qui apporterait la terre et surtout la garantie du sérieux, le Privé qui porterait l’entreprise et les PTF pour l’assistance », peut-on lire dans le Livre Blanc.

Ce dernier sera largement présenté et discuté au cours de la célébration 2016 de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique qui sera célébrée au Mali les 19 et 20 novembre au Parc des Expositions. Pour cette deuxième édition, les industriels maliens veulent en faire un espace où l’on peut découvrir et mieux comprendre le secteur, ses défis et ses perspectives, mais aussi les produits des unités maliennes. Un espace sera également dédié à des démonstrations sur le processus de l’industrialisation au Mali, explique Mme Benbaba  Jamila Ferdjani, présidente de la commission d’organisation.

 

Cyril Achcar: « l’émergence du Mali passe par l’industrialisation »

Membre du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM) et le plus ancien groupement professionnel, l’Organisation Patronale des Industries (OPI) est une association apolitique, non confessionnelle à  but non lucratif dont la mission est de développer, promouvoir et défendre les intérêts des opérateurs économiques au Mali. Créée le 7 juillet 1975 par quelques industriels, l’OPI compte aujourd’hui 80 membres. Dirigée par Cyril Achcar depuis le 20 octobre 2012, l’OPI a tenu ce samedi 1er août au siège du CNPM son Assemblée Générale annuelle présidée par Me Mamadou Gaoussou, ministre des investissements et du secteur privé. Plusieurs autres personnalités ont pris part à  cette rencontre importante pour les investisseurs maliens. L’AG a également servi de cadre de présentation et d’adoption du rapport des activités de l’année 2014 dont le rapport financier s’élève à  plus de 50 millions de Fcfa. Pour atteindre ses objectifs, l’actuel bureau de l’OPI a présenté un programme de mandature devenu le livre blanc de l’industrie malienne en juin 2013 a rappelé Cyril Achcar avant d’ajouter que ce plan de reconquête industrielle des années de l’indépendance à  deux objectifs principaux: rompre avec la désindustrialisation du Mali et le repositionner au meilleur niveau sous régional. A la différence de la Côte d’Ivoire et du Senegal qui comptes respectivement 6000 et 3000 unités de transformation, le Mali en compte 500 avec une trentaine actuellement à  l’arrêt. Un aspect qui a conduis Cyril Archcar a qualifié le tissu industriel d’embryonnaire. Cependant, face a une telle situation, l’OPI dont la mission première est de favoriser et promouvoir l’industrialisation du Mali a profité de ce grand rendez-vous annuel pour rappeler l’Etat a plus de responsabilité. C’est ce que Moussa Mara rappellera, « je l’ai dis lorsque j’étais premier ministre, seule l’industrialisation permettra au Mali d’être un à‰tat émergent. » Un aspect connu de tous à  la foi des investisseurs maliens et des autorités. Quel est donc le problème? Selon Cyril Achcar, l’une des missions régaliennes de l’Etat s’est d’investir dans l’industrie, seul moyen de lutter contre la pauvreté dans notre pays. Le président en exercice n’ira pas par le dos de la cuillère pour mettre en cause l’implication du gouvernement en ce sens, « le fonds de garantie est une solution demie mesure. Ce qu’il faut c’est le fonds d’investissements » a-t’il rappelé au représentant du gouvernement. Me Gaoussou quant à  lui reconnaà®tra déjà  l’effort fourni par l’Etat malien et appellera l’OPI à  travailler de concert avec le gouvernement à  travers des propositions concrètes. Car ajoutera t-il l’initiative doit venir des organisations. Solutions de relance de l’industrie. L’OPI propose comme solutions de relance de l’industrie malien d’une part des solutions conjecturelles et d’autre part des solutions structurelles. Les premières comportent onze points dont la réduction de la TVA à  5% uniquement pour les produits manufacturés et non importés et la création d’un observatoire malien de l’industrie etc. Quant aux solutions structurelles au nombre de dix, l’OPI souhaite limiter l’entrepôt privé aux produits non fabriqués au Mali. Elle avance comme solution également de créer un tarif de l’électricité pour les entreprises industrielles…

Moustapha Ben Barka : «L’Huicoma doit redémarrer ! »

Dans un contexte post-crise et une économie malienne au ralenti, le défi majeur selon le ministre malien des Investissements est de maintenir le tissu industriel existant en augmentant la part de ce secteur dans le PIB à  hauteur d’environ 40% d’ici 2025, une projection à  long terme qui répond à  de belles ambitions pour son département. Si la crise a stoppé des initiatives comme le Projet Sucrier de Markhala, Moustapha Ben Barka a déclaré que l’huilerie cotonnière du Mali (Huicoma) devait redémarrer très vite. Sur un autre plan, il déplore le faible taux de transformation du coton(2%)au Mali qui continue d’importer du bazin fabriqué à  l’étranger. « Pourquoi n’aurions-nous pas des unités industrielles compétitives pour fabriquer le basin, en fournissant toute la sous-région ». Par ailleurs, il estime qu’il faut renforcer la compétitivité des petites et moyennes entreprises, par un contrôle adéquat des règles de procédures, l’augmentation du taux de bancarisation, jugé faible, l’accès au crédit. Tout cela va de pair avec un cadre des affaires assaini, une stratégie nationale efficace de promotion des investissements, l’amélioration des normes de qualité, le respect de la propriété industrielle, la mise en œuvre des mesures de l’OAPI etC’… De retour du sommet US-Afrique de Washington, le ministre a rappelé que le gouvernement malien, travaillait d’arrache-pied pour rendre la destination Mali à  nouveau attractive : « A cause de la crise, l’image du Mali a été affectée, il faut donc casser cela, rassurer les investisseurs potentiels, nouer des contacts pour ré-attirer les investissements directs vers notre pays ». Sur la coopération avec les USA, le ministre Ben Narka reste confiant : « Avant la crise, il y avait des projets comme le Millenium Challenge Account, qui ont été suspendus. Grâce au Forum de Washington, de nouveaux projets sont en cours, notamment l’instauration de zones franches industrielles au Mali ». Interrogé sur la coopération avec le Qatar suite au voyage d’affaires, en janvier dernier et le suivi des contrats d’affaires, Ben Barka explique qu’ils sont toujours d’actualité. Une délégation d’hommes d’affaires du Qatar était venue en Mars au Mali, en ciblant notamment le secteur des BTP. Doha reste un partenaire clé du Mali. La Qatar Diar Company avait émis de nombreux souhaits et un autre voyage d’affaires dans les Emirats est envisageable pour poursuivre la coopération Mali Qatar. Pour Moustapha Ben Barka, le Mali revient de très loin et il faudra du temps, pour relancer l’environnement économique malien, en le rendant plus compétitif. Des instruments comme l’AGOA (l’African Growth Opportunity Act), qui réduit les barrières douanières pour promouvoir les exportations de produits africains vers les USA, devrait permettre de relancer des secteurs clés comme l’agriculture; tandis que le secteur des Mines, reste l’un des rares à  avoir échappé à  la crise.

Caravane agricole : Toguna Industrie et OCP innovent à Bougouni

Il s’agit également de partager les expériences entre les acteurs agricoles. Le lancement de la caravane s’est déroulé dans la capitale du Banimogotié (Bougouni) qui a enregistré la présence des acteurs agricoles et d’une importante délégation marocaine. Sur le terrain de football, on pouvait le gigantesque camion des caravaniers dans lequel est installé un laboratoire qui analyse la fertilités des sols. Cette première édition, qui sillonnera plusieurs régions agricoles du Mali à  savoir, Bougouni, Sikasso, Niono et Sévaré, représente un véritable outil de sensibilisation des agriculteurs. Selon le document soumis à  la presse, les zones traversées bénéficieront certainement de l’expérience et du savoir-faire des différents partenaires impliqués dans la filière agricole. Le PDG du groupe Toguna Agro-industries, Seydou Nantoumé, a indiqué que cette caravane sera un mouvement vers les producteurs, techniciens dans le but de renforcer les capacités des exploitants via l’amélioration des techniques de fertilisation des sols. l’initiative appuyée par l’OCP est incontournable sur le marché international. Selon Rachid Ben Ani, directeur Afrique de l’office, la société place les petits producteurs au centre de ses intérêts. Afin de mieux identifier leurs besoins, l’OCP a lancé un vaste projet de carte de fertilisation des sols au Maroc. Une brève présentation sur l’OCP a suffi pour les assistants de comprendre le leader de l’exploitation de phosphate. Pour sa part, le ministre du Développement rural, Bocary Treta, reconnaà®t que Seydou Nantoumé est à  la tête d’une entreprise qui se bat dans un environnement particulièrement difficile. « Sa collaboration avec le ministère du Développement rural reste toujours fructueuse », note-t-il. Le ministre a tenu à  préciser que l’une des missions de son département restait la défense des intérêts des différents acteurs de la filière. Il s’agit pour l’à‰tat de créer des opportunités pour tous les producteurs. Il a ensuite vivement salué le partenariat Toguna-OCP, exhortant les deux sociétés à  « multiplier de semblables initiatives pour être toujours plus proches des préoccupations des petits producteurs ». Poursuivant ses ambitions, le groupe s’apprête à  ouvrir sa première unité de granulation de phosphate le 15 juin 2015 à  Tilemsi. La prochaine étape de la caravane se déroulera à  Sikasso 25 mai prochain.

Qatar : IBK renforce la coopération avec l’émirat

Il va de soi que la visite du président Ibrahim Boubacar Keita, accompagné d’une forte délégation à  Doha depuis le 22 janvier, a pour but d’asseoir et de renforcer la coopération Mali Qatari, laissée quelque peu en suspens au regard de la crise qu’a traversé le Mali en 2012 et 2013. Les Emirats Arabes Unis ont toujours suscité un intérêt stratégique pour notre pays. Sur le plan diplomatique, IBK s’est déjà  rendu au Koweit dans le cadre du sommet Arabe en fin 2013 et à  cette occasion, il a obtenu la levée des restrictions de visas pour les Maliens souhaitant se rendre à  Dubai, un autre émirat cher aux hommes d’affaires et plaque tournante du commerce. En 2012, le Qatar a exporté pour près de 130 millions de dollars contre 36 millions de dollars pour le volume de ses importations, c’est dire si sa balance commerciale est largement excédentaire. A Doha, IBK a eu un entretien avec l’Emir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, des échanges, dont rien n’a filtré mais dont on devine qu’ils seront porteurs en terme de coopération économique plus accrue, mais aussi en terme de lutte anti-terroriste. Le Qatar a mainte fois été soupçonné de financer les activités internationales des mouvances rebelles du Sahel. La question reste en suspens, même si le Qatar, par la voix de son émir Al Thani s’est défendu de tout soutien vers ces réseaux terroristes. Du reste, l’émirat demeure un partenaire stratégique de développement. Education, science et culture De son côté, la première dame du Mali, Mme Keita Aminata Maiga a elle visité la Qatar « Foundation » dirigée par l’épouse de l’émir, Mozah bint Nasser al-Missned. La Qatar « Foundation » est une organisation privée sans but lucratif dans l’à‰tat du Qatar, fondée en 1995 par le Cheik Hamad bin Khalifa Al Thani. Guidée par le principe que la plus grande ressource d’une nation est le potentiel de son peuple, la fondation du Qatar vise à  développer ce potentiel à  travers d’un réseau de centres dévoués à  la progression de l’éducation, de la recherche et du bien-être de la communauté. Les programmes de la Fondation font partie du grand plan qatarien à  muer leur économie pétrolière et gazière en une économie du savoir. La fondation du Qatar a créé un campus, Education City, qui abrite des antennes d’universités américaines réputées. Pour relier ces universités à  l’industrie, la Fondation du Qatar a établi le Parc des Sciences et des Technologies du Qatar pour accueillir des entreprises basées sur la technologie et l’innovation Forte délégation De nombreux opérateurs économiques de renom, participent au voyage, il s’agit du Président du patronat, Mamadou Sidibé, le président de la Chambre des mines, Abdoulaye Pona, le patron du groupe Azalaà¯, Mossadek Bally, Cyril Achcar de l’Organisation patronale des industriels et des Grands Moulins du Mali(GMM), Amadou Sow (Albatros Energy), Ousmane Babalaye Daou, le président du Conseil malien des chargeurs, Aliou Diallo, le patron de Wassoul’Or, Mme Aà¯ssata Touré Coulibaly (Multichem), Modibo Keà¯ta (GDCM) parmi d’autres. A noter que le chef de l’Etat est accompagnée d’une dizaine de ministres du gouvernement, dont Cheick Oumar Diarra (Réconciliation nationale et Développement des Régions du Nord), Zahabi Ould Sidi Mohamed (Affaires étrangères et Coopération internationale), Abdoulaye Koumaré (Equipement et Transports), Hamadoun Konaté (Travail, Affaires sociales et humanitaires), Moussa Mara (Urbanisme et Politique de la ville), Mahamane Baby (Emploi et Formation professionnelle), Boubou Cissé (Industrie et Mines), Jean Marie Idrissa Sangaré (Communication et Nouvelles technologies de l’information), Nango Dembélé (Elevage, Pêche et Sécurité alimentaire), Moustapha Ben Barka (Promotion des Investissements et de l’Initiative privée.

Diamond Cement Mali : cap sur l’industrialisation du secteur

Les régions de Kayes précisément le cercle de Bafoulabé, seront au C’œur d’un heureux événement avec l’inauguration de la cimenterie de Gangoterie à  la fin de l’année. Mais avant, le ministre du commerce et de l’industrie Abdel Karim Konaté visitera l’usine le week- end prochain. l’industrialisation du Mali commence à  être une réalité au Mali après un gel du secteur ces dernières décennies. Trois semaines après l’inauguration du complexe sucrier de Sissako, dans la région de Ségou, cap sur l’usine de ciment. Le projet de la Société Diamond Cement Mali est celui d’une cimenterie intégrée avec clinkérisation et broyage de ciment dont une partie à  Astro, au village de Gangoterie, et l’autre partie (uniquement de broyage) à  Dio-Gare, dans le Cercle de Kati, Région de Koulikoro. Selon le quotidien national l’essor l’unité de Dio Gare est pratiquement opérationnelle depuis la production du premier sac de ciment, lors de la visite du Ministre du Commerce, des Mines et de l’Industrie, Me Ahmadou Touré, sur le site, le 08 juin 2012. 100 000 tonnes de ciment par an La cimenterie intégrée d’Astro est l’une des unités de cimenterie de la Société Diamond Cement Mali SA (DCM-SA). On peut le rappeler, la Société Diamond Cement Mali SA (DCM-SA) a un capital de 22 milliards de FCFA et constitue aujourd’hui l’une des plus grandes entreprises au Mali, d’économie mixte, détenu par le Gouvernement du Mali, et les promoteurs indiens du groupe DCM, une filiale de West African Cement SA (WACEM SA) une multinationale basée au Togo et présente en Afrique de l’Ouest. Cette usine de cimenterie a une capacité de production de 500 000 tonnes de ciment. Le total des deux unités est de 1.000.000 tonnes de ciment par an. . « Avec cette nouvelle usine, nous pouvons avoir la tonne de ciment à  un prix inférieur au prix traditionnel » témoigne Djibril Coulibaly, Directeur d’une entreprise de BTP.

Production sucrière : Nsukala SA inaugure sa troisième usine à Sissako

C’est en compagnie du Premier ministre et du ministre du Commerce et de l’industrie, Abdel Karim Konaté, qu’a été inauguré ce lundi 12 novembre la troisème usine de production sucrière Nsukala SA, en plein coeur du village de Sissako, dans la commune rurale de Benwani(région de Ségou) après Séribala et Dougabougou. L’usine a été réalisée par SINO LIGHT, un groupe industriel chinois à  hauteur de 80 milliards de FCFA. N.SUKALA S. A a une capacité de production de 104 000 tonnes de sucres blanc et 9.600.000 litres de l’alcool. Elle est construite avec les équipements les plus modernes. Cette usine est une opportunité pour les jeunes diplômés sans emploi avec une possibilité de 750 travailleurs permanents et environ 10500 saisonniers. Le premier ministre Cheick Modibo Diarra, après avoir procédé à  la coupure du ruban symbolique, a visité l’usine. A la fin de cette visite, il a déclaré que lorsque cette usine atteindrait sa capacité de production pleine, combinée avec celle de Dougabougou, le rendement augmenterait : « notre pays consomme 250 000 tonnes de sucre par an. Il faudrait que nous puissions continuer jusqu’à  l’autosuffisance alimentaire et faire sorte que le Mali devienne un exportateur mondial. 10 tonnes du sucre pour les réfugiés du nord Pour le ministre de l’industrie et du commerce Abdel Karim Konaté, l’usine de sucrerie est la réponse que le gouvernement entend apporter à  l’anomalie qui consistait à  importer au prix fort des produits que le Mali est pourtant en mesure de produire. « Véritable trait d’union entre l’agriculture et l’industrie, cette sucrerie est une meilleure expression de notre amitié avec la République Populaire de Chine et du Mali. » La capacité de production de cette usine ne couvre pas forcément les besoins nationaux (250 000 tonnes), mais elle comble une bonne part de déficit en sucre et contribue à  rééquilibrer la balance commerciale. Du coté des chinois, Yu Haixing, le Directeur général du groupe SINO LGHT explique que la réalisation de cette usine renforce la coopération sino-malienne : « Depuis la négociation officielle sur le projet NSUKALA avec le gouvernement malien en 2006, puis l’inscription de la société au tribunal de commerce en 2009 et le démarrage de construction en 2010, le projet N Sukala a obtenu le soutien et l’appui du Mali » a rappelé Yu Haixing. Les dix premières tonnes que l’usine fournira seront remises au ministère de l’Action Humanitaire pour aider les personnes réfugiées du nord. Le groupe envisage dans l’avenir de résoudre les problèmes de terrain pour la culture de la canne à  sucre grâce à  N SUKALA avec l’aide du gouvernement malien. Pour le maire de la commune rurale de Béwani, et le chef du village de Sissako, cette usine installée dans leur localité va offrir de l’emploi auxjeunes. La cérémonie a regroupé non seulement les hommes d’affaires chinois et maliens mais aussi les autorités politiques, administratives et traditionnelles du Mali.

Le SIAGRI pour faire décoller l’agro-industrie au Mali

Mis sur pied en 2009, le SIAGRI dont la 4ème édition a ouvert ses portes samedi dernier au Palais de la culture Amadou Hampaté Bah, est devenu, au fil des ses éditions, le rendez-vous des acteurs de l’Agriculture. Diversification La rencontre met l’accent sur la chaine des valeurs, toute la filière agricole, de la production à  la transformation et la commercialisation. l’élevage, la pêche, la filière bétail viande, la pisciculture et toutes les activités ayant trait, de l’état de matière première à  la consommation trouvent une place de choix dans la tenue du SIAGRI à  travers une amélioration substantielle de leurs revenus. A cela, il faut ajouter les dispositions pertinentes de l’organisation de la production agricole à  travers la loi d’orientation agricole (Loa) qui prend en compte la valorisation des produits locaux et l’amélioration des revenus des producteurs. Transformation des produits agricoles Une semaine durant tous les acteurs de la chaine, leurs représentants ainsi que les décideurs échangeront sur l’état et les perspectives d’un domaine dont dépend le développement d’une nation. Plusieurs thèmes dont ‘’la transformation des produits agricoles : contraintes, défis et perspectives » ; ‘’2012 l’énergie durable pour tous » ; seront débattus. Il sera également question de la ‘’volatilité de prix des produits agricoles : impacts sur la communication » ; ‘’la régulation, un outil de promotion du commerce agricole régional » ; la ‘’situation des échanges transfrontaliers de produits agricoles en Afrique de l’Ouest et du Centre  et le développement de chaà®ne de valeur pour la promotion des filières agricoles ». Pour le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola, le SIAGRI est par excellence, l’occasion pour chaque filière agricole du Mali et du monde entier de se rassembler ainsi que de rencontrer un public varié et ciblé, dans une ambiance conviviale. «Â Si l’une des vocations du SIAGRI est de favoriser une rencontre des professionnels de l’agriculture afin de trouver des réponses sur la diversité des races bovine, ovine, caprine, équine, son but est surtout de trouver une réponse aux attentes des visiteurs ». Besoin de financements Pourtant, M. Togola n’a pu s’empêcher de faire part de l’insuffisance de financements de la part de l’Etat Malien pour l’organisation de cette fête universelle de l’agriculture. A effet, dit-il, sur un besoin de financement de 250 millions de FCFA, «l’Etat Malien n’a déboursé que 98 millions de FCFA ». Lui qui pense que le Salon International de l’Agriculture de Bamako importe à  plus d’un titre puisque s’organisant au tour de neuf grands pôles dont notamment, la production agricole, l’élevage, les fruits et légumes, l’agro-industrie… La présente édition enregistre une amélioration perceptible dans son organisation. Mieux, elle voit la participation de toutes les régions du Mali et des pays de la sous-région.  Les stands sont majoritairement composés par des unités de transformations des produits agricoles. Les participants pourront voir bien des merveilles lors de cette édition. Entre autres, un bœuf pesant une tonne et que le propriétaire veut vendre à  3 millions de Fcfa, un bélier de 200 kg que son propriétaire veut vendre à  un million de Fcfa. Il faut aussi signaler la présence d’une variété de pomme de terre dont la production peut atteindre 50 tonnes par ha. Selon Boubacar Bâ, maire de la commune 5, le Siagri participe au développement local, régional et national, à  travers une filière agricole qui occupe 80 % de la population du Mali. Il a encouragé les efforts de l’Etat à  travers l’aménagement des espaces. Quant au ministre de l’Agriculture, Agatham Ag Alhassane, lui s’est surtout réjoui du développement progressif de la transformation de nos produits agricoles et de leur commercialisation, «Â gage d’un véritable décollage de l’agro-industrie ».

Salon Auto Moto : Une première au Mali

Le premier Salon Auto Moto qui ouvre ses portes à  Bamako ce cvendredi 18 nvemvre, se définit comme un évènement qui rassemble tous les acteurs concernés par le domaine des équipements et du transport routier. Vitrine de l’industrie automobile et moto au Mali, le SAMB offre l’opportunité de fédérer les objectifs de l’ensemble des acteurs intervenant dans les transports routiers, notamment l’automobile et les motos. Pour les organisateurs, le Salon Auto Moto de Bamako se justifie par le fait que l’augmentation des infrastructures routières, la facilitation du transport national et interurbain et la sécurité font partie des priorités quotidiennes du gouvernement actuel. Pour, Ahmed Diané Séméga, ministre de l’équipement et des transports, le SAMB donne l’occasion de suivre des conférences débats dont les thèmes porteront, entre autres, sur la problématique de la sécurité routière au Mali : état des véhicules, l’éducation routière, la problématique de l’importation des véhicules d’occasion et la sécurisation des plaques d’immatriculation.La rencontre est une aubaine pour notre pays de renouveler son parc automobile déjà  vieillissant. Selon Ahmed Diané Séméga, le SAMB permettra aussi, aux acteurs impliqués dans le transport routier d’échanger, de communiquer et de parvenir ensemble aux objectifs fixés pour la facilitation de l’accès aux moyens de transport, la préservation de l’environnement et la sécurité routière. Ce salon, qui verra la participation de plus de dix exposants, aura deux espaces. Il s’agit de l’espace consacré aux marques, voitures et motos neuves et autres exposants et celui réservé pour la tenue d’ateliers pour le monde professionnel. Il y aura également au cours de ce salon, des animations de la Croix Rouge sur les gestes qui sauvent, des pistes autos enfants pour une sensibilisation au code de la route et une tombola avec une voiture ou une moto comme premiers prix. A noter que l’accès aux stands de ce salon est subordonné, hormis les enfants, au payement de la somme de deux mille francs CFA.

Mines : la richesse du Mali ?

«La diversification de la production minière pour un développement durable du Mali», ce sera le thème de ces 4è journées des Mines. Il s’agit avant de susciter un réel intérêt envers ce secteur jusque là  réservé aux spécialites. Aussi, le Mnistère des mines multiplie les opérations de communication, notamment la conférence du presse du 27 octobre. Selon le Ministre des Mines, Amadou Cissé, le Mali veut susciter l’intérêt des explorateurs, prospecteurs et producteurs vers d’autres minerais dont regorge le sous-sol malien. Et cette 4è édition promet car tous les stands sont déjà  pris, 600 participants sont confirmés. Ceux-ci sont composés essentiellement de représentants des sociétés minières évoluant au Mali et dans la sous-région, de représentants des organisations internationales, des partenaires techniques et financiers du Mali, des délégations officielles d’Afrique de l’ouest, etc. Journées nationales et internationales Initiées en 2005 par le Département pour servir de cadre d’échanges entre les différents acteurs du secteur, et également pour promouvoir ces deux secteurs (mines et pétrole) au Mali, les journées minières et pétrolières sont devenus un véritable rendez-vous d’affaires au Mali. Le département a mis les bouchées doubles en invitant des partenaires étrangers pour faire de cette rencontre un évènement à  dimension internationale. Le thème de cette année, «la diversification de la production minière pour un développement durable du Mali» vise à  donner une nouvelle orientations aux JMP,ainsi la société de droit britannique, AME TRADE, a été chargée de trouver le financement nécessaire et d’organiser la quatrième édition. «Les prestations entrant dans le cadre de l’organisation des journées devraient être réalisées par les sociétés et entreprises maliennes», précise le ministre. Il faut rappeler que le Mali a participé à  la Conférence INDABA sur les investissements dans le secteur minier de Cape Town en Afrique du Sud et a organisé les «Journées promotionnelles du Mali» à  Londres. Rendez-vous du 8 au 11 Novembre 2011 à  Bamako.

Les 1001 potentialités du Fer rebut

La chaine de collecte, de transport et de transformation de la matière a contribué à  la réduction de chômage et de la pauvreté pour certains. Mais selon les acteurs du secteur, l’Etat doit saisir cette opportunité pour contribuera à  réduire le coût des matériaux de construction et d’autres matières industrielles qui nous sont importées et vendues à  des prix exorbitants. Une opportunité pour Kalifa Sidibé Le ramassage du fer rebut a constitué la source de richesse pour certaines populations maliennes. La matière, dont la vente a connu ses débuts au Mali vers 2002-2003, connaà®t de nos jours un intérêt remarquable chez les populations du district et des plusieurs capitales régionales. Kalifa Sidibé, basé au marché de Diafarana à  Hamdalaye en commune IV du district de Bamako, évolue depuis quelques temps dans le secteur. l’homme qui était d’abord vendeur de céréales au marché, estime qu’il s’est intéressé au ramassage, l’achat et la vente de la matière à  cause de son impact sur ses économies. Selon lui, leur travail consiste à  réunir le maximum quantité possible de fer rebut, pour revendre à  leurs acheteurs d’autres pays, venant, pour la plupart de Lomé au Togo, du Nigéria, de la Chine, de l’Indonésie etc. «Â Ils achètent la livraison et l’achemine par le port, pour ceux d’autres continents, en destination de leurs pays respectifs. C’’est ce fer qui est ensuite fondu, dans les usines en charge de la transformation, et qui sert de matière dans la fabrication des matériaux de construction, les motos de marque chinoise et plusieurs autres produits qui nous sont revenus encore plus chers », explique notre interlocuteur. l’exploitation professionnelle des fers rebuts contribue efficacement à  la réduction de l’insalubrité et à  la dégradation du cadre de vie. Mais pour Kalifa Sidibé, le travail ne se fait pas risque. «Â Nous avons plusieurs fournisseurs, dont des enfants, qui viennent nous vendre de la matière. Le kilo varie entre 35 et 60 francs CFA. Dans beaucoup de cas, explique-t-il, nous avons eu la désagréable surprise de constater que C’’est de l’objet volé à  tierce personne. Dans ces cas de figure nous sommes obligés de rembourser l’intéressé ou de parvenir à  un règlement à  l’amiable ». A la question de savoir si l’entreprise de cette activité a été un ouf de soulagement pour lui dans l’amélioration de ses revenus, notre interlocuteur est formel : «Â Je profite pleinement de cette l’activité. La chaine de collecte, de transport et de transformation permet de nourrir de nombreuses familles. C’’est une activité qui contribue à  réduire la pauvreté, notamment dans les rangs de ceux qui n’ont pas eu la chance de poursuivre les études ». «Â Sans vouloir raconter ma vie, poursuit-il, il y a quelques années, J’étais de ceux qui vivaient le jour au jour. Mais de nos jours, confie Kalifa Sidibé, je rends grâce à  Dieu. Même si je ne suis riche, je gagne dignement ma vie. Le stockage et la vente de fers rebuts m’ont permis de réaliser beaucoup de mes rêves »Â  nous témoigne-t-il. « Il faut construire une usine chez nous » Le secteur est tellement sollicité, qu’aujourd’hui des élèves et autres personnes en ont fait leurs petits boulots. Le jeune Madou, élève en 9ème année de « l’Ecole du Camp » est un de ceux-ci. Pour lui, les week-ends et les congés sont l’occasion propice de se faire quelques sous. « Il y a des jours o๠je peux livrer à  mon acheteur plus de 30 kilos. C’’est une recette non négligeable, surtout quand le prix du kilo a grimpé et que la qualité du produit apporté est remarquable. C’’est cet argent, dit-il, que je garde chez ma mère, qui me sert à  acheter des habits pour la rentrée scolaire. Je suis issu d’une famille de revenus modestes. Je dois donc apprendre à  me débrouiller dès maintenant » dira notre interlocuteur. Qui précise que cette activité, parallèle aux études, n’affecte en rien ses rendements à  l’école. La preuve, nous dit Madou, à  l’examen de cette année il a réussi son DEF (Diplôme d’études fondamentales). Comment valoriser davantage ce secteur ? En réponse à  cette question Kalifa Sidibé estime que les pouvoirs publics doit saisir l’opportunité. Pour lui, chaque jour qui passe, le Mali perd une véritable opportunité pour renforcer son tissu industriel. « Nous sommes convaincus que s’il y avait dans notre pays une usine de transformation de la matière, nous n’aurions plus besoin de vendre à  nos acheteurs de l’étranger, surtout souvent au prix qu’il nous impose. On est obligé, regrette-t-il, car ils sont les seuls acheteurs. Le bénéfice est plus grand dans ce cas de figure, tant pour nous que pour les acteurs maliens qui auront de la matière à  transformer sur place ». Bref, selon notre interlocuteur, l’urgence recommande aux pouvoirs publics de réfléchir à  la construction d’usine de transformation du fer rebut, non seulement à  cause de son impact sur la réduction du taux de chômage et de la pauvreté, mais également dans le souci contribuera à  réduire le coût des matériaux de construction et d’autres matières industrielles qui nous sont importées et vendues des prix exorbitants.

Grosse pénurie de cartes d’identité dans la capitale

De nos jours, il vaut mieux ne pas tomber dans le besoin urgent d’une pièce d’identité nationale. Et pour cause, il est de plus en plus difficile d’en obtenir auprès des structures administratives de l’Etat. Au Mali, les cartes d’identités sont délivrées par les préfectures, commissariats, et les Brigades de Gendarmerie. En faisant le tour de certains Commissariats, sous préfectures et Brigades à  l’intérieur de Bamako, le constat est partout le même. Les citoyens peinent tout simplement à  accéder à  leurs cartes. Dans bien des localités à  Bamako, pour entrer en possession du précieux sésame, il faut ramer. C’’est le cas de la commune rurale de Kalaban-coro et bien des communes du cercle de Kati, et les Brigades territoriales et Commissariats de Bamako. Avant cette crise, certains centres de délivrance de la carte d’identité ne réglaient (par jour) que le compte un quotas très limité de demandes. Mais à  l’heure actuelle, l’on y refoule tout simplement les usagers. Sinon, il faut avoir le «Â bras long » pour pouvoir accéder au précieux sésame, c’est-à -dire, soit connaitre, le commissaire, le Commandant de Brigade, le sous préfet ou l’un de ses proches collaborateurs. Graphique Industries responsable? Un commandant de Brigade à  Bamako nous a invité à  aller voir le contrat qui lie la société Graphique Industrie à  l’Etat malien. Mais tout semble correct à  leur niveau. C’est du moins ce que font croire les responsables de la structure. En effet, Graphique Industrie, dirigée par le Groupe Tomota est la société à  qui l’Etat malien a octroyé le marché de la confection des cartes. Approché par nos soins, le Chef du service Transit de Graphique Industrie, Simpara Cheick Hamalla, nous signifié que le blocage ne se situait nullement à  leur niveau. «Â Nous n’avons pas accusé de retard dans le chronogramme habituel de livraison. Certes la demande va de plus en plus croissante, mais cela ne nous saurait nous empêcher de tenir le cap. Le problème se situe ailleurs ». Loin d’être convaincu par ces propos, nous avons été emmenés à  explorer l’autre piste selon laquelle ce sont les agents de l’Etat qui bloquent les cartes et priorisent leurs proches. Cette thèse s’est avérée vraie. Pour une carte d’identité qui est établie pour durer 3 ans, il est nécessaire d’en rendre l’accès facile pour les citoyens. En effet, pendant que la carte d’identité est gratuite dans certains pays, son obtention devient de plus en plus compliquée pour la plupart des citoyens maliens.

Musique : les acteurs réclament la professionnalisation de l’industrie

Le nouveau ministre de la culture, Hamane Niang a bouclé les travaux de l’atelier sur «la formation des acteurs des industries culturelles : cas du secteur de la musique ». Organisé par la Direction nationale de l’action culturelle, en partenariat avec l’Agence espagnole pour la coopération internationale au développement, ce séminaire de trois jours s’inscrit dans le cadre du Projet de renforcement des capacités et de promotion de la culture dans notre pays. Ont pris part à  cet important atelier, les directeurs de studios de production, les producteurs, les journalistes culturels, les gestionnaires de salles de spectacles, les chefs de division chargés des activités artistiques et culturelles dans les régions, les producteurs de spectacles, les élus communaux, les artistes, les managers, etc. l’objectif de cette rencontre était de favoriser la professionnalisation des musiciens (pratique instrumentale, composition, arrangement, prestation scénique) ; des groupes de musique (production, gestion, promotion, distribution, management, régie technique); et des entreprises culturelles (aide à  la structuration et au développement des activités). Cela, dans le but de favoriser la création d’emplois. Etat des lieux de la musique malienne Les thèmes débattus au cours de cette rencontre ont touché à  tous les domaines d’activités de l’industrie musicale : l’état des lieux de la musique malienne, la situation de précarité des orchestres régionaux, des artistes, des producteurs de spectacles, des éditeurs de phonogrammes et des instrumentistes en particulier. Les débats autour de ces questions ont permis aux participants d’engager la réflexion sur le devenir des industries de la musique au Mali, et de formuler des recommandations utiles pour la professionnalisation du secteur. Ce qui fera dire au ministre Hamane Niang, que ce stage revêt un double caractère. Le premier a un avantage pédagogique, car il a permis aux participants de se familiariser avec les notions essentielles des industries de la musique. Le second, dira-t-il, a un caractère structurant, car il a ouvert la voie à  la viabilisation du sous secteur musical. «Â Nous devons contribuer au développement harmonieux des ressources humaines et des produits musicaux. C’’est le défi qu’il faut relever avec beaucoup de courage et de persévérance » Pour le ministre de la culture, cet atelier traduit l’engagement de son département à  promouvoir le secteur des industries de la musique de l’économie de la culture. Selon lui, «Â ce défi ne peut être relevé qu’en orientant nos choix vers la structuration du sous secteur musical et la formation des acteurs de la chaine de l’industrie de la musique ».