Séisme meurtrier : Plus de 300 morts en Irak et en Iran

Un tremblement de terre de magnitude 7,3 sur l’échelle de Richter a fait au moins de 335 morts et plus de 2800 blessés hier dimanche soir. Les secours continuent de s’activer dans les villages touchés pour retrouver des survivants et aider les habitants sinistrés.

D’une magnitude de 7,3 sur l’échelle, le tremblement de terre a frappé le nord-est de l’Irak et des régions frontalières en Iran et en Turquie. Le bilan s’alourdit au fil des heures et le dernier décompte, publié par les autorités, fait état de 335 personnes tuées et plus de 2800 blessées.  Des chiffres augmentent compte tenu de la difficulté des secours à  atteindre certaines zones reculées. Selon l’Institut géologique américain (USGS), la secousse a été enregistrée à 18h18 (heure locale) à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la ville d’Halabja, dans une zone montagneuse de la province irakienne de Souleimaniyeh. Selon le site internet de l’Institut de géophysique de l’Université de Téhéran, le séisme a été suivi par une centaine d’autres secousses, les plus fortes atteignant 4,7 sur l’échelle de Richter. «La situation est sous contrôle dans les zones frappées par le tremblement de terre», a assuré la télévision d’Etat.

La quasi totalité des victimes ont été recensées dans la province de Kermanshah, située à la frontière de l’Irak. La ville la plus touchée semble être celle de Sar-e Pol-e Zahab, avec près de 142 morts. Les secours continuent de s’activer, une trentaine d’équipes de secouristes du Croissant-Rouge iranien ont été envoyées dans l’ouest de l’Iran, tandis que des centaines d’ambulances et des dizaines d’hélicoptères de l’armée ont été mobilisés pour les opérations de secours notamment dans les zones rurales.

Le Mali atomise l’Irak et sera au rendez-vous des quarts de finale

 

Le Mali n’a fait qu’une bouchée de l’Irak (5-1) pour composter son billet pour les quarts.  Au terme d’un match dominé de bout en bout le Mali a livré une nouvelle démonstration.

Ce match de champions a largement tourné à l’avantage du Mali. Face à l’Irak (champion d’Asie), le Mali n’a pas fait dans le détail. Les hommes de Jonas Komla se sont facilement imposés (5-1) lors de ce huitième de finale. Ultra dominateur dès le début du match, les maliens privèrent l’Irak de ballon. Il aura fallu 25 minutes au Mali pour concrétiser sa domination, sur une réalisation d’Hadj Dramé. Loin de desserrer son étau, les Aiglonnets doubleront leur avance huit minutes plus tard. Suite à un déboulé côté gauche, Djemoussa Traoré adresse un centre parfait à Lassana N’Diaye qui d’une tête plongeante concrétise l’offrande (33ème). Les deux équipes regagnent le vestiaire sur ce score de 2-0.

A la reprise, les irakiens certainement, secoués par leur entraineur, se montrent plus entreprenant dans le jeu et enchaine les corners. En dépit de véeillité irakiennes, les maliens restèrent sereins. Ils alourdirent meme le score à la 73ème, sur une frappe canon sous la barre du la latéral Fodé Kanouté. Après ce troisième but, l’Irak parvint à réduire la marque, par Ali Kareem qui trompe le gardien malien. Une réduction du score qui a piqué au vif Lassana N’Diaye et ses coéquipiers. Entré en jeu quelques minutes plus tôt, Seme Camara marquait le quatrième but, avant de délivrer une passe décisive d’une subtile talonnade pour N’Diaye qui clôt la marque (5-1). Une nette victoire pour le Mali, qui peut sereinement se projeter vers son quart de finale samedi, face au vainqueur du match Niger-Ghana.

 

Le chef du Pentagone à Bagdad, l’EI pris en étau à Tal Afar

Le secrétaire à la Défense américain Jim Mattis a entamé mardi une visite à Bagdad pour réaffirmer le soutien des Etats-Unis à l’Irak dans sa lutte contre le groupe Etat islamique (EI) pris en étau dans l’un de ses derniers bastions du pays.

En 2014, au cours d’une percée fulgurante, l’organisation extrémiste s’était emparée de près d’un tiers du pays. Depuis, les forces gouvernementales appuyées par la coalition internationale anti-EI et des unités paramilitaires ont largement repoussé les jihadistes. Elles leur ont infligé début juillet un rude coup en reprenant Mossoul, la deuxième ville du pays où le chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, avait fait son unique apparition publique il y a plus de trois ans.

Et depuis dimanche, elles se sont lancées à l’assaut de Tal Afar, cité historique de 200.000 habitants aux mains de l’EI, située à 70 kilomètres à l’est de Mossoul, dans le nord du pays.

‘L’EI ne disparaîtra pas de sitôt’

Mardi matin, les colonnes de blindés et de chars des forces gouvernementales et paramilitaires n’étaient plus qu’à quelques centaines de mètres de Tal Afar, a constaté un photographe de l’AFP. Les jihadistes retranchés dans la ville – estimés à un millier selon des responsables locaux -, répliquaient par des tirs d’artillerie.

Carte d'Irak localisant Tal Afar et les routes menant à la ville stratégique de Mossoul et à la Syrie © Iris ROYER DE VERICOURT AFP
Carte d’Irak localisant Tal Afar et les routes menant à la ville stratégique de Mossoul et à la Syrie © Iris ROYER DE VERICOURT AFP

L’envoyé du président américain Donald Trump auprès de la coalition internationale en Irak, Brett McGurk, a indiqué qu’au cours des premières 24 heures de leur offensive, les forces antijihadistes avaient repris 235 km². « Ce sera une bataille très dure », a-t-il toutefois nuancé avant l’arrivée de M. Mattis à Bagdad.

« Les jours de l’EI sont comptés, c’est certain », a estimé M. Mattis, mais le groupe ultraradical qui a revendiqué la semaine dernière des attentats meurtriers en Espagne et en Russie « n’a pas encore disparu et cela n’arrivera pas de sitôt ».

En 2014, la prise de Mossoul par l’EI face à des forces gouvernementales en pleine débâcle avait fait redouter à certains l’écroulement complet de l’Etat irakien.

La « libération » de la ville proclamée en grandes pompes début juillet par M. Abadi a restauré la confiance, a assuré M. Mattis, même si les forces irakiennes ont enregistré « plus de 1.200 morts et de 6.000 blessés ».

Cette victoire, a-t-il dit, n’aurait pas eu lieu « sans la main ferme du Premier ministre Abadi qui a reconstitué cette armée, délabrée en 2014, une armée dont il a hérité » en succédant à Nouri al-Maliki. Elle a également été rendue possible grâce aux entraînements fournis par les Etats-Unis et leur appui militaire.

La poursuite de ce soutien par les Etats-Unis qui avaient finalisé en 2011, durant la présidence de Barack Obama, le retrait de leurs troupes restées en Irak après l’invasion du pays alors sous la houlette de Saddam Hussein, devra encore être déterminée.

Défi kurde

Le secrétaire américian à la Défense, Jim Mattis, à bord de son avion lors d'une tournée au Moyen-Orient, le 20 août 2017 © Paul HANDLEY AFP
Le secrétaire américian à la Défense, Jim Mattis, à bord de son avion lors d’une tournée au Moyen-Orient, le 20 août 2017 © Paul HANDLEY AFP

Le chef du Pentagone cherche à maintenir des forces pour entraîner les forces de sécurité irakiennes afin d’empêcher l’EI de ressurgir, explique Nicholas Heras, expert du Center for a New American Security à Washington. Mais, prévient-il, il rencontrera la résistance des milices chiites –engagées au sein des unités paramilitaires du Hachd al-Chaabi dans la bataille de Tal Afar– et de l’Iran.

M. Mattis a indiqué qu’il discuterait avec ses interlocuteurs irakiens des moyens de tirer profit des trois années de front commun contre les jihadistes pour empêcher les fractures politiques dans le pays et limiter l’influence du grand voisin iranien.

L’un des premiers défis auquel fait face le gouvernement fédéral est le référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien prévu le 25 septembre. Washington s’y oppose fermement car, a expliqué M. McGurk, sa tenue « en ce moment pourrait potentiellement être catastrophique pour la campagne anti-EI ». « Il n’y a pas que les Etats-Unis, tous les membres de notre coalition pensent que ce n’est pas le bon moment pour organiser ce référendum », a-t-il martelé.

« Tous les signaux indiquent » que la rencontre avec M. Barzani sera donc « placée sous le signe de la fermeté affectueuse », estime M. Heras.

M. Mattis, en tournée pour cinq jours en Jordanie, Irak, Turquie et Ukraine, doit également évoquer la reconstruction et le relogement des centaines de milliers de déplacés, notamment à Mossoul. « Cela n’arrivera pas du jour au lendemain », a-t-il prévenu.

L’Irak lance l’offensive sur Tal Afar, tenue par l’EI

Les forces irakiennes ont lancé dimanche leur offensive pour reprendre la ville de Tal Afar aux combattants de l’organisation Etat islamique, a annoncé le Premier ministre irakien, Haïdar al Abadi. « Soit vous vous rendez, soit vous mourez », a lancé le Premier ministre irakien aux combattants de l’EI dans une allocution télévisée.

Tombée aux mains des djihadistes en 2014, Tal Afar, située à moins de 100 km à l’ouest de Mossoul, a été isolée en juin du reste des territoires tenus par l’EI. Elle est encerclée au sud

par les forces gouvernementales appuyées par des volontaires chiites et au nord par des peshmergas kurdes.

Les commandants militaires irakiens et américains estiment à environ 2.000 le nombre de djihadistes qui restent retranchés dans la localité, qui comptait autour de 200.000 habitants avant

sa prise par l’EI. Les troupes irakiennes se préparent à des affrontements difficiles bien que les informations émanant de l’intérieur de la ville indiquent que les djihadistes sont épuisés par des mois de combats, de bombardements aériens et par le manque de ravitaillements. « Les renseignements obtenus montrent clairement que les combattants restants sont principalement des étrangers et des arabes avec leurs familles et cela signifie qu’ils vont combattre jusqu’à leur dernier souffle », a dit le colonel Karim al Lami de la neuvième division de l’armée irakienne.

En revanche, a-t-il précisé, les rues larges de Tal Afar devraient faciliter le passage de chars et de véhicules blindés, seul un quartier de l’agglomération ayant un urbanisme fait de ruelles étroites similaires à celles de la vieille ville de Mossoul. Les chefs militaires américains de la coalition reconnaissent que les abords de Tal Afar présentent une topographie favorable à la résistance des djihadistes, les lignes de crête entourant la localité offrant des positions de

tirs aux assiégés. L’observation aérienne devrait jouer un rôle déterminant pour fournir aux troupes irakiennes au sol les informations nécessaires sur les positions des combattants de l’EI. « Il est clair qu’il faut nous assurer que nous sommes en mesure d’observer ce qu’il se passe de l’autre côté de la

colline pour les Irakiens », a dit le général Jeffrey Harrigan, chef de l’US Air Force pour le Moyen-Orient. Tal Afar est devenue le nouvel objectif des forces irakiennes depuis que ces dernières, appuyées par une coalition internationale emmenée par les Etats-Unis, ont repris en juillet Mossoul, capitale en Irak du « califat » proclamé par l’EI, au terme d’une bataille de neuf mois.

Mossoul, les défis de l’après-guerre

Le 4 juillet 2014, Abu Bakr al-Baghdadi, chef de l’État Islamique, s’autoproclamait chef des musulmans depuis la mosquée Al-Nouri de Mossoul, capitale de son califat mondial. Un peu plus de trois ans plus tard, après 252 jours de combats intenses, le lundi 10 juillet, le Premier ministre irakien, Haïder Al-Abadi, annonçait la libération de la ville. Après une longue séquence de terreur et de guerre, la paix est le nouveau défi à relever.

 Les chiffres parlent d’eux-mêmes dans cette guerre. 3 351 132 Irakiens poussés sur les routes du pays par la violence des combats contre l’État Islamique (EI). Rien que pour Mossoul, plus de 800 000 personnes ont fui la ville d’environ 2 millions d’habitants depuis octobre 2016. Plus de 100 000 unités de combat, militaires irakiens, Peshmergas kurdes, membres de milices chiites et chrétiennes, ont lancé l’offensive, soutenues par des milliers d’attaques aériennes de la coalition internationale dirigée par les États-Unis. Plusieurs milliers de bâtiments, parfois centenaires, ont été détruits dans les bombardements et les explosions, faisant de Mossoul, la seconde ville d’Irak, une cité en ruine dont la reconstruction devrait coûter 50 milliards de dollars dans les cinq prochaines années. La ville, enfin libérée de l’étau terroriste, va tenter de panser ses blessures et de se construire dans un avenir plus qu’incertain.

 Gagner la paix Les célébrations de la victoire sur les djihadistes risquent néanmoins d’être éphémères. Même si, comme l’a déclaré le Premier ministre Al-Abadi, les priorités de son gouvernement sont désormais la « stabilité et la reconstruction », des poches résiduelles de djihadistes comme celle de Tal Afar, à 70 km de Mossoul dans la province de Ninive, subsistent et demanderont du temps avant d’être annihilées.

La bataille contre l’EI en Irak n’est en fait pas terminée, les djihadistes contrôlant encore de vastes étendues du pays, notamment Kirkouk, la province riche en pétrole. Mais aussi parce qu’ils ont le temps pour eux et qu’ils attendent de se refinancer et de se réorganiser, pour, au moment idéal, revenir et reprendre le pouvoir, profitant de l’instabilité et des crises. Cette instabilité pourrait bien venir de la gouvernance future de la ville de Mossoul, vu le climat de rivalité qui oppose Chiites et Sunnites, ainsi qu’Arabes et Kurdes, qui souhaitent l’indépendance. Tous appartiennent à différentes fractions sectaires et souhaitent jouer leur partition. Les animosités contenues durant l’alliance de circonstance contre l’ennemi djihadiste pourraient éclater et menacer tout espoir de retour à la paix, constituant un nouveau terreau favorable aux recruteurs de Daesh. Si la guerre est terminée, reste maintenant un autre combat à livrer, tout aussi difficile, celui de la paix.

 

Afghanistan : un attentat à Kaboul fait au moins 80 morts et 300 blessés

Un camion piégé a explosé dans le quartier diplomatique de la capitale afghane.

Le bilan est encore incertain, mais ne cesse de grimper. Un attentat au camion piégé a frappé le quartier diplomatique de Kaboul, ce mercredi matin en Afghanistan. Il s’est produit à 8h25 locales, 5h55 heure de Paris. La déflagration a été si forte qu’elle a secoué une grande partie de la capitale afghane, soufflant de nombreuses fenêtres et semant la panique.

Un bilan fourni par le ministère de la Santé vers 9h30 (heure de Paris) fait état de 80 morts et de 300 blessés, dont des femmes et des enfants en nombre. Un précédent bilan faisait état de 64 personnes décédées et de 320 autres blessées. «Il s’agit d’un bilan provisoire. Des corps et des blessés continuent d’être amenés dans les hôpitaux», a averti un porte-parole, qui précise que des corps sont encore retirés des débris.

Une épaisse colonne de fumée noire s’est élevée de la zone de l’attaque. Un photographe de l’AFP a pu voir plusieurs corps allongés et des blessés en détresse et couverts de sang près de la zone de l’explosion. Des dizaines de voitures ont été détruites. Un hélicoptère a survolé le site de l’attentat. Le ministère de l’Intérieur explique que l’explosion du camion a été déclenchée par un kamikaze.

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Kaboul (Afghanistan), mercredi. Un membre des forces de sécurité afghanes se tient à proximité du lieu de l’explosion d’une voiture piégée. (AFP/Shah Marai)

Le quartier diplomatique abritant de nombreuses ambassades, la cible de l’attaque n’est pas encore identifiée. La déflagration s’est produite à une centaine de mètres de la représentation de l’Inde. Aucun membre du personnel n’a été blessé. «L’explosion a été très forte et les bâtiments à proximité, le nôtre y compris, ont subi des dégâts considérables», a précisé l’ambassadeur.

Les enceintes des ambassades d’Allemagne et de France ont elles aussi été endommagées et certains bâtiments proches ont pris feu. Marielle de Sarnez, ministre française des Affaires européennes a dit, sur Europe 1, «ne pas avoir d’autres renseignements pour le moment sur la question des personnes».

Pas de revendication

Aucun groupe n’a revendiqué l’attaque dans l’immédiat, mais l’explosion intervient peu après l’annonce, fin avril, du début de l’«offensive de printemps» des talibans (fondamentalistes musulmans). Le groupe Etat Islamique a également commis plusieurs attentats dans la capitale.

Aux Etats-Unis, Jim Mattis, le chef du Pentagone (le ministère américain de la Défense) a récemment déclaré s’attendre à «une nouvelle année difficile» pour l’armée afghane et les soldats étrangers présents sur le territoire afghan. Le président américain, Donald Trump, réfléchit à l’envoi de milliers de militaires supplémentaires.

VIDEO. Afghanistan : attentat dans le quartier diplomatique

Intervention française en Irak : Hervé Gourdel, première victime collatérale ?

Qu’adviendra t-il de ce guide touristique enlevé dimanche soir dans les montagnes de Kabylie en territoire algérien ? Les jours à  venir nous le diront, mais selon l’agence Reuters, il s’agit d’un ressortissant français du nom d’Hervé Gourdel. Il apparaà®t dans une vidéo dont l’authenticité n’a pas immédiatement été confirmée par le Quai d’Orsay et demande à  François Hollande de ne plus intervenir en Irak : « Ce groupe armé me demande de vous faire la demande de ne pas intervenir en Irak. Il me retient en otage. Je vous conjure monsieur le président de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour me sortir de ce mauvais pas », aurait dit l’otage. Enlevé en Kabylie Un groupe lié à  l’à‰tat islamique (EI) a revendiqué lundi 22 septembre dans la soirée l’enlèvement du Français en Algérie, dans la région de Tizi Ouzou, et a menacé de l’exécuter dans les 24 heures si la France n’arrêtait pas ses frappes contre l’organisation jihadiste en Irak. Kidnappé entre Bouira et Tizi Ouzou, dans le massif des Ouacifs, Hervé Gourdel, 55 ans, faisait partie d’un groupe de randonneurs algériens, qui ont été immédiatement relâchés. Il serait arrivé en Algérie le 20 septembre. La déclaration filmée de Gourdel émeut, au moment, o๠l’Etat Islamique a menacé la France et les Etats-Unis et la coalition internationale de représailles, suite aux interventions militaires, destinées à  affaiblir leurs positions en Irak. Pour l’otage français enlevé, le groupe « Jund al-Khilafa », diigé par Abdelmalek Gouri (appelé aussi Khaled Abu Souleimane), prouve ainsi sa capacité d’action. Il est le premier à  répondre à  l’injonction d’Abu Bakr al-Baghdadi de tuer les ressortissants des pays qui lutte contre l’EI. Issu de la mouvance d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), Jund al-Khilafa avait prêté allégeance à  l’à‰tat islamique la semaine dernière. La dissidence du chef d’Aqmi en Kabylie, Gouri Abdelmalek, au profit de l’EI date, elle, de la mi-juillet. Frappes intensives en Syrie Selon l’AFP, plus de 20 membres de l’à‰tat islamique (EI) ont été tués dans des frappes sur deux positions de l’organisation dans la province septentrionale de Raqa [en Syrie] qui ont été complètement détruites avec les véhicules qui s’y trouvaient », a rapporté le 23 septembre, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Il s’agit de la première offensive des à‰tats-Unis et de leurs alliés arabes contre l’EI en Syrie. Une vingtaine de frappes contre la province syrienne de Raqa (nord) auraient été déclenchées dans la nuit depuis la mer Rouge grâce au destroyer USS Arleigh Burke et depuis le Golfe persique. Elles auraient duré environ 90 minutes. Alors que des milliers de réfugiés kurdes fuient l’Irak, et ont trouvé refuse en Turquie, la ville kurde d’Ain Al Arab est le dernier bastion encore tenu par les soldats kurdes, contre les assauts de l’Etat l’Islamique. C’’est une véritable guerre de religion qui oppose, les sinistres combattants de l’EI, aux chrétiens kurdes comme au temps des croisades. Sauf que de l’avis de la communauté internationale, la menace de l’EI est d’une ampleur plus vaste encore. Elle est un terrorisme sans nom qui au nom de la religion sème la désolation sur des populations civiles innocentes. Dans une déclaration publique, Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, a affirmé qu’un groupe terroriste ne [pourrait] pas infléchir la position de la France ». « Tout est mis en œuvre en concertation étroite avec les autorités algériennes pour obtenir la libération de notre compatriote, a-t-il ajouté. Mais il ne faut pas cacher que la situation est extrêmement critique. » Reste à  prier pour le sort de l’otage français détenu par Jund Al Khilifa. Les autorités françaises ont de leur côté appelé tous leurs ressortissants du Maghreb, du Moyen Orient et d’Afrique Sub-saharienne à  demeurer vigilants.

François Hollande à Bagdad pour « soutenir le gouvernement »

François Hollande est arrivé ce vendredi 12 septembre au matin en Irak, pour témoigner du soutien de la France au gouvernement fraà®chement formé à  Bagdad et préciser sa stratégie contre les djihadistes de l’Etat islamique (EI). Le président français est accompagné du chef de la diplomatie, Laurent Fabius, et du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Il a rencontré à  Bagdad le président irakien Fouad Massoum et le Premier ministre Haà¯dar al-Abadi. Ce dernier est à  la tête d’un gouvernement de rassemblement approuvé lundi par le Parlement irakien même si plusieurs portefeuilles clés, dont la Défense et l’Intérieur, restent à  pourvoir. Premier chef d’Etat étranger sur place depuis la formation du gouvernement « Je tenais à  être présent aujourd’hui ici à  Bagdad » pour « affirmer le soutien et la solidarité de la France » au nouveau gouvernement irakien « qui s’est composé démocratiquement et a pu rassembler l’ensemble des composantes du peuple irakien », a déclaré le chef de l’Etat français, à  l’issue de son entretien avec son homologue Fouad Massoum. «Cette solidarité prend plusieurs formes: politique, sécuritaire et humanitaire, face à  un groupe terroriste qui n’a pas de frontières mais a des intérêts territoriaux. Qui veut faire la guerre à  tous ceux qui ne partagent pas leur vision du monde fondé sur la terreur», a-t-il ajouté. Mais le président entend aussi préciser sa stratégie à  l’encontre de l’EI. Si la France fournit depuis août des armes aux kurdes irakiens et de l’aide humanitaire aux civils, elle s’est également dite prête à  utiliser ses bombardiers dans le cadre d’une opération américaine en Irak. Onze ans après avoir refusé de suivre Washington et Londres dans l’invasion de l’Irak, la France tente ainsi de revenir sur le devant de la scène dans ce pays avec lequel elle a entretenu des liens historiques forts mais ambigus, sous le régime de Saddam Hussein – renversé par l’invasion américano-britannique de 2003. L’avion du président français transporte 15 tonnes d’aide humanitaire devant être livrées à  Erbil, dans le nord du pays, ou il devrait se rendre plus tard dans la journée, après avoir rencontré également le premier ministre Haà¯dar Al-Abadi.

Irak: l’EIIL sème la terreur

L’Armée islamique en Irak et au Levant (EIIL) a lancé la semaine passée une vaste offensive en Irak, s’emparant de larges territoires dans le nord et le centre du pays. Ainsi, en l’espace de trois jours – mardi, mercredi et jeudi-, les jihadistes de l’EIIL ont pris la deuxième ville d’Irak, Mossoul, sa province Ninive (nord), Tikrit et d’autres régions de la province de Salaheddine, ainsi que des secteurs des provinces de Diyala (est) et de Kirkouk (nord). Ils ont même été, en fin de semaine dernière, à  quelques encablures de la capitale Bagdad. l’EIIl a affirmé avoir exécuter 1700 militaires irakiens, publiant des images de centaines d’hommes entravés et allongés dans des fosses et vraisemblablement morts. Officiellement, les photos n’ont pas pu être authentifiées et aucun bilan n’est disponible. L’EIIL, connue pour sa brutalité, cherche à  créer un Etat islamique dans une zone frontalière entre l’Irak et la Syrie, o๠il est également très actif. Dans les zones capturées par l’EIIL, la population a d’ailleurs reçu certaines consignes. L’alcool, le tabac et la drogue sont désormais interdits. Les femmes doivent porter des tenues décentes, des vêtements amples et ne sortir qu’en cas de nécessité. Pour rappel, l’EIIL tient à  « rétablir la gloire du califat islamique ». Début de la contre-offensive Les forces de sécurité, soutenues par des combattants de tribus, semblent commencer à  relever la tête. Elles ont ainsi repris samedi Ishaqi et Muatassam, dans la province de Salaheddine, non loin de Bagdad. Le soutien de la communauté internationale et en particulier des Etats Unis, qui ont toutefois affirmé ne pas intervenir « directement », et de l’Iran ont conforté les militaires loyalistes qui ont lancé une violente contre-offensive. Ils ont tué 279 « terroristes » au cours des dernières 24 heures, a annoncé dimanche un responsable de sécurité. Les forces de Bagdad ont « repris l’initiative » a par ailleurs assuré le porte-parole chargé de la sécurité auprès du Premier ministre Nouri al-Maliki, le lieutenant-général Qassem Atta, lors d’une conférence de presse retransmise à  la télévision. Les forces de sécurité irakiennes donnent régulièrement des bilans d’insurgés tués particulièrement élevés, impossibles à  vérifier de manière indépendante, et sont enclines à  minimiser les pertes dans leurs propres rangs. Conséquence de la guerre en Syrie ? L’ancien émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, en est convaincu : l’offensive djihadiste en Irak résulte de l’inertie de la communauté internationale face au conflit qui fait rage en Syrie voisine depuis 2011. « C’est une règle bien connue : un conflit de ce genre (en Syrie) ne peut pas rester enfermé dans les frontières d’un seul pays. Malheureusement on a négligé le problème syrien et on n’a pas aidé à  le résoudre. Voilà  le résultat », a déclaré dans un entretien téléphonique à  l’AFP Lakhdar Brahimi, qui a démissionné en mai après deux ans d’efforts infructueux pour mettre fin à  un conflit qui a fait plus de 160 000 morts. Pour cet ancien médiateur en Irak après l’invasion américano-britannique de 2003, la communauté internationale ne peut pas « être surprise » par l’offensive djihadiste menée en Irak par l’EIIL, également l’une des forces les plus importantes en Syrie.

Il y a dix ans débutait « Irak Freedom »

Libérer les irakiens du joug de Saddam Hussein, éliminer les « armes de destruction massive », lutter contre le terrorisme… autant de bonnes raisons avancées il y a tout juste dix ans pour justifier la guerre en Irak. «Toutes les guerres sont des erreurs», affirme pourtant le général australien Peter Cosgrove, qui dirigeait en 2003 les forces australiennes en Irak, membre de la coalition. Le 20 mars 2003, les à‰tats-Unis avec leurs alliés se sont lancés dans leur campagne, une guerre d’envergure sans l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU, et malgré l’hostilité de la France, de la Russie et de la Chine. Une guerre éclair qui aboutit en quelques jours à  la chute du régime de Saddam Hussein, mais plongera durablement l’Irak dans le chaos. Le 13 décembre 2003, Saddam Hussein est débusqué dans sa cachette près de Tikrit, barbu, hirsute, méconnaissable. Il sera exécuté par pendaison un an plus tard. Les « faucons » de Washington avaient tout fait pour justifier cette invasion d’un territoire souverain. Aujourd’hui, les américains eux-mêmes sont divisés sur les retombées de cette guerre pour leur pays, pour l’Irak et pour le monde. Une guerre coûteuse… Des centaines de milliers d’irakiens ont payé de leur vie les ambitions américaines de continuer à  régenter le monde. Plus de 4500 soldats américains sont tombés sous le champ de bataille. La guerre en Irak a couté cher tant aux civils qu’aux militaires. La facture financière est également colossale ! Plus de mille milliards de dollars ont été dépensés. Pour quel résultat ? l’image des Etats Unis a été écornée par le « mensonge » qui a étayé l’entrée en guerre. Les armes de destruction massive, alibi à  l’invasion, n’ont jamais été retrouvées. Cette histoire a entraà®né une perte de confiance de la communauté internationale. La démocratisation du Proche Orient, autre cheval de bataille des USA et imposée de force en Irak, est loin d’être acquise. Pour les observateurs, les printemps arabes résultent de la guerre en Irak. Au regard de ce qui se passe dans les différents pays concernés, avec l’arrivée d’islamistes radicaux et les conséquences sur les libertés, on peut se demander si le bilan est positif… Pourquoi l’Amérique de Gorge W. Bush a-t-elle envahi l’Irak? Cette question mérite encore d’être posée aujourd’hui. Pour en chasser un tyran et y parachuter des valeurs démocratiques? Pour renforcer l’influence des Etats Unis dans la région, C’’est certain. Mais aussi, comme l’affirme de nombreux experts de la région, reprendre pied dans un pays stratégique du point de vue énergétique et d’en évincer la Chine et la Russie, qui y avaient développé leurs intérêts. Dans son livre Le Temps des turbulences paru en 2007, Alan Greenspan, qui dirigea la Réserve fédérale de 1987 à  2006, n’a pas hésité à  dire tout haut «ce que tout le monde sait: l’un des grands enjeux de la guerre d’Irak était le pétrole». Et cette guerre, alors que les américains quittent l’Irak, n’est pas encore finie…

Bye bye GIs!

A l’aube, ce dimanche 18 décembre, les derniers soldats américains ont quitté l’Irak pour le Koweà¯t. Le dernier convoi composé de 110 véhicules transportant environ 500 soldats appartenant en grande majorité à  la 3ème brigade de la 1ère division de cavalerie a traversé la frontière à  07 h 30, heure locale. Neuf années durant, plus précisément «huit ans, huit mois et 26jours» ils ont livré une bataille quasi quotidienne pour « restaurer la démocratie et la paix ». Une occupation débutée le 20 mars 2003, qui deviendra à  partir de 2005 une « présence étrangère requise par le gouvernement irakien ». Cette présence sur le sol irakien aura couté très cher. Le Pentagone a alloué près de 770 milliards de dollars en neuf ans alors que 4 474 soldats américains sont morts, dont 3 518 au combat. Plus de 32 000 militaires américains ont par ailleurs été blessés. Par ailleurs, depuis mars 2003, les pertes civiles s’étaleraient entre 104 035 et 113 680 victimes. Les irakiens livrés à  eux-mêmes Désormais, seuls 157 Américains chargés d’entraà®ner les forces irakiennes et un contingent de Marines affecté à  la protection de l’ambassade à  Bagdad resteront dans le pays. En fait, C’’est à  cause du refus de l’Irak d’accorder l’immunité à  des milliers de soldats américains chargés de poursuivre la formation, que le président Obama a décidé d’accélérer le retrait total des troupes. C’’était le 21 octobre dernier. En quittant ainsi le pays, quasiment sur la pointe des pieds, les Américains laissent un pays plongé dans une crise politique, avec la décision du bloc laà¯que Iraqiya de l’ancien premier ministre Iyad Allaoui, de suspendre à  partir de samedi sa participation aux travaux du Parlement. Sur le front social, les choses ne sont guère meilleures. Les Irakiens dont contents du départ des américains, qui selon leurs dires « ont bien fait de renverser Saddam Hussein ». N’empêche que depuis, les conditions de vie du citoyen lambda se sont dégradées avec une montée de la violence et de la corruption. Parmi les défis qui attendent les autorités irakiennes figure la question de l’insurrection sunnite. Bien qu’ayant reflué depuis le pic des violences de 2006-2007, attaques, exécutions et rapts restent fréquents. Autre défi, celui opposé par les Kurdes qui, s’ils ne réclament plus l’indépendance, s’opposent au pouvoir central à  Bagdad sur la souveraineté d’une bande longue de 650km riche en hydrocarbures. Bagdad est par ailleurs confronté à  la crise syrienne et avec son autre voisin, l’Iran, les tensions persistent. Un sujet au C’œur de la campagne US Aux Etats Unis, cette décision de Barack Obama est loin de faire l’unanimité. Et ses adversaires politiques en profitent pour en faire un sujet de campagne, essayant de démontrer les lacunes du président sortant. Le candidat à  l’investiture républicaine en vue de la présidentielle américaine de 2012, Mitt Romney, a estimé dimanche que le retrait des troupes d’Irak avait été précipité, critiquant le président Barack Obama pour ne pas avoir réussi à  y maintenir des soldats plus longtemps. « Je pense que nous allons trouver que ce président, en ne parvenant pas à  un accord juridique sur le stationnement des forces armées (américaines) avec les dirigeants irakiens, a retiré nos troupes (d’Irak) de manière précipitée et que nous aurions dû laisser 10, 20, 30.000 hommes là -bas afin d’aider à  la transition », a déclaré M. Romney dans un entretien à  la chaà®ne Fox News. Un des sept autres candidats à  l’investiture républicaine, Jon Huntsman, a également critiqué le retrait américain d’Irak. L’incapacité du président Obama à  parvenir à  un accord en matière de sécurité en Irak est le produit des échecs de l’administration dans la région, a indiqué Tim Miller, porte-parole de l’ancien gouverneur de l’Utah (ouest) et ancien ambassadeur de M. Obama en Chine. Le gouverneur Huntsman était pour un accord prévoyant le maintien d’une petite présence de troupes à  même d’aider à  l’entraà®nement des forces irakiennes et aux efforts vitaux en matière de contre-terrorisme, a ajouté le porte-parole de celui qui a toujours accusé un net retard sur ses adversaires dans les sondages depuis le début de la campagne pour les primaires.