Insécurité alimentaire : le Japon et le PAM au chevet des Maliens

Avec l’objectif affiché de lutter contre l’insécurité alimentaire, l’Etat japonais et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont procédé à la signature d’un nouvel accord de partenariat ce mercredi 17 mai 2023 à travers leurs représentants respectives au Mali. L’accord signé au siège du Commissariat à la sécurité alimentaire vise à porter assistance à plus de 43 000 personnes vulnérables au Mali.     

3 millions de dollars américain soit 1,7 milliards de FCFA : c’est le montant octroyé par l’Etat du Japon au PAM pour lutter contre l’insécurité alimentaire au Mali. Sous forme de don, il servira, selon le Ministre, commissaire à la sécurité alimentaire, Redouwane Ag Mohamed Ali, à porter assistance à 43 050 Maliens vulnérables.

« Plus de deux millions de personnes sont touchées par la crise alimentaire au Mali. 76 000 personnes sont en phase d’urgence et plus de 2 500 personnes sont en phase de catastrophe. Ce don vient donc à un moment très important surtout à l’approche de la période de soudure agro-pastorale qui s’étale de juin à Septembre. », justifie l’Ambassadeur du Japon au Mali, Uezono Hideki.

Le projet nommé « Assistance alimentaire et nutritionnelle aux populations vulnérables au Mali » durera 12 mois. Il sera effectué dans les régions de Gao, Kayes, Kidal, Koulikoro, Ménaka, Mopti, Ségou, Sikasso et Tombouctou. 21 956 femmes et filles et 17 000 personnes déplacées internes en bénéficieront à en croire les initiateurs du projet.

« Malgré nos efforts conjugués, les communautés les plus vulnérables continuent à faire face à des chocs qui fragilisent davantage leurs moyens d’existence. Le PAM au Mali est aujourd’hui plus que jamais engagé à accompagner les autorités maliennes dans sa mission de renforcer la sécurité alimentaire pour toutes les couches de la population », assure Eric Perdison, représentant Pays du PAM. Il s’agit « d’une tâche ardue », selon ce dernier, « mais cruciale que nous devons ensemble mener, face aux défis contextuels faits d’aléas climatiques récurrents, de diminution des espaces cultivables, et d’autres menaces persistantes (dont les violences intercommunautaires et la hausse des prix des produits de première nécessité) », plaide-t-il.

Abdoul Karim Danté et Aly Mallé : Les néo – Aigles prêts à s’envoler

Le Mali affrontera demain vendredi le Japon en match amical à Lièges (Belgique). Cette rencontre sera l’occasion pour deux nouveaux Aigles de faire leurs premiers pas en sélection.

On ne change pas une formule qui marche. Le sélectionneur intérimaire du Mali, Mohamed Magassouba, a opté comme attendu pour une sélection très jeune. Aux côtés de ceux appelés à être les leaders de cette équipe dans un futur très proche (Samassekou, Bissouma), deux nouveaux font leur entrée dans le nid, le solide et très serein Abdoul Karim Danté et le virevoltant Aly Mallé. A 19 ans, Danté va connaître sa première sélection chez les seniors. Capitaine de la sélection cadette, championne d’Afrique et vice-championne du monde 2015, le défenseur d’Anderlecht va retrouver plusieurs de ces coéquipiers. « Nous avons besoin de temps et de confiance. Nous nous connaissons déjà et, avec le temps, nous aurons de bons résultats », assure celui que l’on surnomme « Bloqué » pour sa capacité à annihiler les attaquants adverses. Il vit un rêve. « C’est vraiment une fierté pour moi d’être convoqué, je n’ai pas les mots pour décrire ce sentiment. Je ne m’y attendais pas. Je me disais que je serai appelé un jour, mais pas aussi vite ». Sa science du placement, son bon jeu de tête et ses interventions tranchantes le placent parmi les défenseurs les plus prometteurs de sa génération, ce qui lui permet, en dépit d’un temps de jeu famélique avec les « Mauves » d’Anderlecht, de pouvoir prétendre s’installer durablement en sélection. « Je joue tous les matchs avec la réserve, ce qui me permet de rester en forme », avoue-t-il.

Feu-follet Dans une rencontre qui s’annonce très ouverte, Aly Mallé devrait se sentir comme un poisson dans l’eau. Véritable dynamiteur des défenses, le jeune joueur, qui aura 20 ans le 3 avril, pourra montrer tout son potentiel lors du match. L’occasion aussi pour lui, qui avait crevé l’écran en Coupe du monde cadets 2015, d’oublier une première partie de saison difficile. Acheté en 2017 par Udinese (Serie A italienne), Mallé ne bénéficiait pas de la confiance de son entraîneur, privilégiant l’expérience à la fougue. Insatisfaisant de cette situation, Mallé a été prêté cette saison au club espagnol du Lorca F.C. (2ème division), où il brille par ses fulgurances.

 

Demba Almamy Dramé « Il faut s’intégrer pour réussir »

Originaire de la région de Kayes, Demba Dramé vit au Japon, à Tokyo, depuis 2014. Après une formation en Corée du sud en mécanique industrielle, il s’essaie d’abord au commerce, mais y renonce très vite, « parce que ça n’a pas marché et que j’ai préféré venir à Tokyo tenter ma chance ». « C’est mon frère qui m’a invité ici. Il y vit et a pensé que j’y aurai des opportunités, parce que la vie est bonne et que les salaires sont intéressants », explique le jeune homme d’une trentaine d’années. Bien qu’il existe une communauté malienne au Japon, le pays étant un archipel, « il est difficile de maintenir les liens », déplore-t-il.

Qu’à cela ne tienne, les Maliens de Tokyo se sont organisés et se retrouvent pour ne pas trop avoir le mal du pays. « On fête ensemble. On a ici une mosquée tenue par la communauté et, avec l’aide de l’ambassade du Mali, on essaie de se retrouver de temps en temps. Mais ce n’est pas facile, à cause des distances ».

Pour s’intégrer, pas de choix, il faut apprendre le japonais. « Les Japonais ne parlent que leur langue. Alors, si tu veux avoir du boulot, il faut pouvoir te vendre, et, pour se vendre, il faut parler la langue, faire ton CV et tout. J’ai donc dû prendre une année pour apprendre. Ça facilite aussi l’intégration. Aujourd’hui, j’ai mon boulot, mais aussi des amis japonais. Tout se passe bien », confie notre Tokyoïte. Mais difficile de manger le tô ou un autre plat malien à Tokyo, « à moins de le cuisiner soi-même ». Une tâche peu aisée pour ce célibataire, qui mange donc « japonais », mais « pas les sushis, quand même ! »

Le racisme, Dramé connait, mais il considère que c’est surtout une question d’ignorance. « Les gens, ici comme ailleurs, ont peur de l’étranger. Il faut juste bien se comporter et ne pas se faire remarquer négativement », conseille-t-il. La situation au pays ? Il y pense, mais « je préfère me concentrer sur mon travail et aider ma famille du Mali. La distance est grande, on s’informe, mais on préfère ne pas se faire de mauvais sang ».

Selon notre interlocuteur, il est important de conseiller les jeunes qui veulent partir à l’aventure aujourd’hui. « Ce qui importe c’est de savoir ce que l’on veut. Partout dans le monde aujourd’hui, les gens cherchent un meilleur avenir. Ici, au Japon, il y a des Américains, des Européens, des Asiatiques… Tout le monde vient pour travailler. Il faut donc être bien qualifié. Partir à l’aventure sans rien faire, c’est s’assurer l’échec ». « Il faut avoir une compétence, et surtout s’intégrer, pour réussir à faire valoir ce que l’on sait faire ». Alors, le mariage avec une Japonaise ? Dans un grand éclat de rire, il dit s’en remettre à Dieu. « Il y a des frères et sœurs ici qui ont des conjoints japonais. Moi, je me concentre sur mon travail, pour le moment »…

 

Au Japon, entre tradition et modernité…

Au Tokugawa Art Museum de Nagoya, la nuit est tombée sur le petit lac. Autour, une fontaine scintille et les arbres émettent un parfum délicat de fleurs. Tout est paix et sérénité dans cet endroit dédié à  la mémoire des « shoguns » ou « gouverneurs militaires» du Japon ancestral. Pendant la dynastie Edo(1603-1868), la branche Owari de la famille Tokugawa régna à  Nagoya. Le musée Tokugawa renferme leur héritage. Leur collection est de loin la plus importante et surpasse celle des autres familles «daimios» qui possédaient la terre au Japon. Du shogun Iyeasu, les Owari Tokugawa héritèrent de nombreux objets d’arts qui traversèrent les siècles… Le château de Nagoya est aussi un symbole de cette époque… La période EDO (1603-1867) sera appelée l’âge d’or du Japon. C’’est cette période que l’on peut comparer à  la Renaissance européenne : l’économie, l’architecture baroque, la culture et les traditions se sont formées et développées pendant cette période. Beaucoup de lieux de distraction (les théâtres par exemple) sont construits à  cette époque. La philosophie est aussi touchée par ce développement culturel grâce à  l’essor du néoconfucianisme. En 1583, la ville d’Edo est fondée. Edo deviendra plus tard Tokyo, la capitale actuelle du Japon. Kimonos royaux, sabres géants à  la lame acérée, théières ancestrales qui illustrent la cérémonie rituelle du thé, le Musée Tokugawa est un haut lieu de curiosité historique sur le japon féodal avec ses samurais, ces guerriers au service des shoguns. On y trouve aussi une fresque géante de faits héroà¯ques du conquérant Genji, et ce merveilleux jardin japonais, o๠rien ne peut perturber la quiétude du C’œur… A Nagoya, il y a aussi d’autres jardins. Le Shirotori, le Noritake. Des endroits o๠la sérénité dispute à  la modernité accélérée des rues du centre ville. Les rues des quartiers Sakae, Fushimi ou Kanayama station sont des lieux pleins de vie et de boutiques, de lumières et d’écrans géants. Là  vous croiserez des créatures perchées sur de hauts talons et milles et un petit restaurants o๠l’on sert des sushis, soupes de nouilles et autres légumes colorés cuits à  la japonaise… A quelques kilomètres de Nagoya dans la préfecture d’Aichi, il ya l’usine mère de Toyota, la célèbre marque de voiture, qui a envahi la planète. Là , montage, assemblage des pièces et vous voici devant une Japonaise puissante et scintillante. Et pour célébrer tout ça, n’oubliez pas de faire un tour au Toyota Commemorative Museum de Nagoya, en marge de la conférence mondiale de l’Unesco sur l’éducation au développement durable… Konnichiwa!

De Lagos à Nagoya, Funmi Oyatogun milite pour l’environnement

Un visage souriant. De grands yeux vifs et une tête bien faite. On peut dire de Funmi qu’elle est une « community shaper », quelqu’un qui agit pour impacter dans sa communauté au Nigeria. Et ce n’est pas un hasard si la jeune étudiante est présente à  Nagoya. Funmi poursuit en effet un Master en développement et environnement à  l’université d’Edimburg en Ecosse et anime une plateforme pour sensibiliser sur les questions environnementales, mais aussi la sécurité alimentaire et l’agriculture durable. Au cours d’une conférence de presse, nous l’avons rencontré. Journaldumali.com : Bonjour Funmi, parles- nous de la rencontre des jeunes tenue le 7 novembre dernier à  Okayama au Japon Funmi : Nous étions près de 52 jeunes sélectionnés de plusieurs pays, dont deux japonais. Et nous sommes venus au Japon pour représenter la voix de ces milliers de jeunes dans le monde, qui font de belles choses sur l’éducation au développement durable et agissent tous les jours pour répandre ces valeurs. Pour résumer, nous représentons tous ceux qui dans nos pays respectifs, font le plaidoyer auprès des gouvernements et des décideurs, qui sont actifs et constants sur les changements nécessaires, sur ce qui marche, et ce qui doit changer dans nos communautés. Quand as–tu commencé à  t’impliquer dans les questions liées à  l’éducation au développement durable (EDD) ? J’ai commencé à  m’engager dans ce sens en 2004 lorsque J’avais seulement treize ans ou peut être douze ans ; Pour être honnête, l’EDD n’est pas un concept que J’utilise souvent. Il s’agit pour moi d’un concept, d’une marque. Je suis plutôt intéressée par cette autre formulation qu’est l’éducation environnementale, l’agriculture durable et les questions liées à  la sécurité alimentaire et par extension le développement durable. Alors, je me suis vraiment mise à  fond dedans. En ayant une approche académique, ce qui explique le Master que je poursuis actuellement. Ensuite, J’ai monté une plateforme pour sensibiliser mes compatriotes tout en augmentant mes compétences sur le long terme, ce qui me semblait essentiel, acquérir des connaissances pour ensuite vulgariser… Pourquoi l’agriculture en particulier ? C’’est une question très peu attractive pour les jeunes africains en général ? Cela est bien dommage. Parce que manger est un besoin vital. Au Nigeria, nous avons la plus grande population en Afrique et qui atteindra bientôt 200 millions. Alors, plus il y a de croissance démographique, plus les problèmes surgissent, mais aussi les solutions qui vont avec. Quel est le défi en matière alimentaire selon toi en Afrique ? Dans mon pays, la majorité des nigérians ne sont pas autosuffisants sur le plan alimentaire ; Nous n’avons pas encore atteint cette sécurité alimentaire, ce qui fait de nous des consommateurs de produits importés particulièrement, la classe moyenne. Il y a comme une dichotomie entre cette première catégorie et cette autre qui consomme localement. D’un autre côté, ce n’est pas non plus parce que nous consommons notre propre nourriture, que nous mangeons de la meilleure façon ou de manière durable, et de façon à  préserver durablement la nature. Alors, je m’intéresse à  toutes ces questions liées ç l’importation, l’exportation, la sécurité alimentaire et l’équilibre qu’il faut trouver entre tout cela ! Puisque nous consommons beaucoup de feuilles, celles de citrouille. On appelle ça «Ugu leaves », pour faire les sauces avec des légumes, des pommes de terres, du manioc etC’… Une nourriture très riche et diversifiée(rires) Qu’apprends-tu avec ton master en Environnement et développement durable ? C’’est un master pluridisciplinaire. Nous y apprenons les principes du développement, les pratiques du développement durable. Comprendre et appliquer dans un contexte bien particulier le développement dans tous ses aspects. Ensuite, il faut choisir un domaine. Beaucoup s’intéressent à  l’énergie, d’autres à  l’alimentation comme moi, ou d’autres aux questions de Genre. Et cela me permet de développer un esprit critique, d’appréhender les politiques, comment elles fonctionnent, leurs failles et limites etc. Que faut-il attendre de cette conférence de Nagoya ? Je tiens à  rappeler que je suis très honorée d’être ici à  Nagoya au Japon. Mais nous les jeunes, espérons être entendus dans cette conférence, sur l’EDD. Je pense que de plus en plus, on va nous écouter. La voix des jeunes ne doit pas être séparée du reste des questions sur l’Education au développement durable, car nous représentons plus de la moitié de ceux qui sont les garants des valeurs véhiculées par l’EDD et particulièrement sur l’environnement.

Aichi Nagoya accueille la conférence mondiale sur l’éducation au développement durable

En présence du Prince Héritier du Japon et de son épouse, la cérémonie d’ouverture de la conférence mondiale de l’Unesco sur le développement durable a débuté lundi 10 novembre à  Aichi Nagoya au Japon. « Pour parvenir au développement durable, la technologie, les règlementations et les incitations financières ne suffisent pas. Nous devons aussi modifier notre façon de penser et d’agir, en tant qu’individus et en tant que sociétés. Et C’’est l’objectif de l’éducation au développement durable », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova. Son Altesse impériale le Prince héritier du Japon a également souligné la nécessité pour l’éducation d’être à  la pointe du changement. « Pour parvenir au développement durable, chacun de nous doit reconnaà®tre que notre existence est liée à  celle des autres habitants de la planète et aux générations à  venir, ainsi qu’à  notre environnement naturel. Nous devons envisager les différents problèmes mondiaux dans une perspective internationale renforcée. Je suis certain que l’éducation est à  la base de cette démarche », a-t-il déclaré. Lalla Hasnaa, Princesse royale du Maroc a souligné que l’éducation est la clé de voûte de toute cette démarche, en rappelant que la vision de la Fondation Mohamed VI est d’impliquer les enfants comme vecteurs du changement. La Princesse Lalla Hasnaa s’est dite encouragée d’observer l’implication profonde de la jeunesse dans les enjeux du développement durable. Prix Unesco-Japon pour l’Education au développement durable « Cette conférence est très importante. Elle sera l’occasion de revenir sur la décennie écoulée et de débattre de la façon de promouvoir désormais l’ESD. J’espère que les enseignements qui en sortiront permettront d’accélérer la promotion de l’ESD, aujourd’hui et à  l’avenir, et qu’ils modifieront l’éducation partout dans le monde », a déclaré le ministre japonais de l’Education, du Sport, de la Science et de la Technologie, Hakubun Shimomura. Hakubun Shimomura a également annoncé la création du Prix UNESCO-Japon de l’éducation au développement durable. Ce prix a pour objectif de renforcer la visibilité du Programme d’action global (GAP) de l’ESD, qui constitue le prolongement de la Décennie des Nations Unies pour l’éducation au service du développement durable (2005-2014), en récompensant au cours des cinq ans à  venir des travaux individuels ou collectifs. Le prix, doté de 50 000 dollars, sera remis tous les ans à  trois lauréats qui auront apporté d’importantes contributions à  la promotion de l’ESD dans une ou plusieurs des cinq priorités d’action du Programme d’action global. Dix enseignement clés l’UNESCO a présenté le Rapport final de la Décennie (Dessiner le futur que nous voulons) lors de la séance plénière d’ouverture. Il évalue l’impact de la Décennie à  tous les niveaux et secteurs de l’éducation, il tire les leçons principales pour le travail à  venir. Le rapport, qui s’appuie sur les réponses aux questionnaires envoyés aux Etats membres, aux agences des Nations Unies et à  d’autres parties prenantes, comprend aussi une vaste recherche. Le Rapport identifie dix enseignements clés. Notamment la reconnaissance accrue au plan mondial du rôle de l’éducation en tant qu’outil fondamental pour orienter les sociétés vers le développement durable. Des pays et des entités locales, du Manitoba à  l’à®le Maurice, ont rendu l’éducation plus efficace face aux défis économiques, sociaux et environnementaux que le monde doit relever aujourd’hui et demain. Le Rapport montre que les deux tiers des pays qui ont répondu aux questionnaires disposent déjà  d’une stratégie nationale ou d’un plan en matière d’ESD ; la moitié a intégré l’ESD dans leurs politiques concernées. Parmi les sujets mis en avant dans le Rapport, on peut citer la nécessité d’aligner l’éducation sur le développement durable afin de garantir que l’éducation soutient les objectifs du développement durable et que les décideurs en matière de développement durable apportent leur soutien à  l’éducation. Un appui politique généralisé, affirmé et durable est également nécessaire pour passer de la création d’un environnement favorable à  la réalisation des actuels changements de programmes et de pratiques éducatives à  tous les niveaux de l’éducation. Le Rapport demande aux gouvernements et aux autres parties prenantes d’étendre les actions en vue d’un futur plus durable. Après la plénière d’ouverture, Irina Bokova et Hakubun Shimomura ont co-présidé une table ronde de haut niveau. Au cours des trois jours de la Conférence se tiendront 4 sessions plénières, 34 ateliers, 25 événements associés et 42 stands d’expositions. Cela permettra aux participants de montrer leur travail, de débattre de sujets ESD particuliers et de partager des réussites d’un peu partout dans le monde. Lors de la plénière de clôture, une Déclaration d’Aichi-Nagoya sera adoptée à  partir des réalisations de la Décennie et des délibérations de la Conférence et des rencontres tenues à  Okayama la semaine précédente. La Conférence est co-organisée par l’UNESCO et le Gouvernement du Japon.

Développement : modèle japonais chercheur preneur en Afrique

Du 1er au 3 juin 2013, les pays africains ont été conviés par les autorités japonaises, aux travaux de la Ticad V. Au -delà  des aspects institutionnels et protocolaires liés à  cet événement depuis deux décennies, l’on peut retenir une chose : la force du modèle économique et social japonais. De la révolution Meiji à  aujourd’hui, le Japon présente le visage d’une puissance mondiale sereine qui s’impose par son sérieux et par son organisation, autant que par sa discipline. Au niveau des populations, mais plus encore chez les dirigeants eux-mêmes. Qu’ils soient de la classe politique ou du monde des affaires. Créativité, discipline et justice sociale Sans grandes ressources naturelles, le pays s’est appuyé non par sur les finances, mais sur un capital humain bien formé et capable d’innovations dans les secteurs productifs de l’économie nationale. C’’est par exemple le cas dans le domaine des infrastructures, dont l’importance n’est plus à  démontrer. En outre, le modèle repose sur un système de redistribution qui permet d’élargir la base sociale, prolongement utile et indispensable d’une démocratie accessible au citoyen. Démocratie et éthique de la gouvernance En réalité le régime dit d’instabilité qui caractérise le parlementarisme nippon n’est que la reconnaissance d’un seul arbitre, capable de trancher le débat partisan et d’accorder sa confiance aux dirigeants, selon leur mérite : le peuple. l’Afrique a donc beaucoup gagner en s’appropriant certains contours de la démarche japonaise. En faisant par exemple le choix d’un seul modèle en matière de lutte contre la pauvreté. Mais aussi et surtout en remettant l’éthique au C’œur de la gouvernance publique.

Afrique-Japon: la TICAD fête ses 20 ans

Le Japon accueille ce samedi 1er juin l’Afrique durant trois jours à  Yokohama, pour parler développement et sécurité dans cette partie du monde âprement courtisée et convoitée par le grand voisin chinois. Face à  la poussée de ses voisins et concurrents, Chine et Corée du Sud, le Japon « doit absolument renforcer ses liens avec les pays africains », estime Yasunori Nakayama, un haut dirigeant du ministère japonais du Commerce. Au passage il relève que le commerce du Japon avec l’Afrique ne représente qu’un cinquième de celui de la Chine avec ce continent et ses investissements directs sont huit fois moins importants. Tenir compte des droits de l’Homme Le Japon serait-il alors trop timide ? Ambassadeur du Japon pour la TICAD, Makoto Ito a une autre lecture. Dans la course aux matières premières, la Chine ne serait pas trop regardante sur les droits de l’Homme dans les pays africains qui l’intéressent, alors que le Japon en tiendrait particulièrement compte et penserait d’abord en terme d’assistance et de développement. Ainsi en 2012, le Japon a accordé à  l’Afrique via la TICAD une aide de 1,3 milliard de dollars pour lutter contre les changements climatiques. Mais l’archipel n’est pas désintéressé pour autant et lui aussi a grand besoin des richesses de l' »Afrique minérale ». Par exemple 85% du platine utilisé dans l’industrie automobile, et 67% du manganèse nécessaire à  la fabrication de batteries made in Japan viennent du Continent noir. Doubler la production de riz A Yokohama, le Premier ministre Shinzo Abe annoncera de nouvelles aides au développement et la croissance, notamment un plan pour aider l’Afrique sub-saharienne à  doubler sa production de riz d’ici à  2018 pour atteindre 28 millions de tonnes. Le Japon avait déjà  aidé le continent à  développer dans les années 2000 la nouvelle variété de riz « Nerica » (New Rice for Africa). « La croissance et la qualité de cette dernière sont importantes pour la stabilité et la paix dans cette partie du monde, car souvent ce sont la pauvreté et le chômage qui transforment quelqu’un en terroriste ou en soutien du terrorisme », explique M. Ito. Le Japon reste traumatisé par la mort de dix de ses nationaux en janvier dernier lors d’une attaque terroriste sur un site gazier en Algérie. Shinzo Abe participera d’ailleurs à  un atelier spécialement consacré à  la sécurité sur le continent.

Japon: Tsunami, deux ans après

Le Japon s’est figé ce lundi 11 mars pour se souvenir du terrible tsunami dans la région du Tohoku et constater l’immensité des chantiers hérités de cette catastrophe historique qui a fait près de 19.000 morts il y a deux ans. A 14h46 (8h46 GMT), sirènes et cornes de brume ont retenti et tout le pays a observé une minute de silence à  la minute même o๠un séisme surpuissant, de magnitude 9, a secoué les fonds de l’Océan Pacifique à  quelques dizaines de kilomètres de la côte nord-est du Japon. Moins d’une heure plus tard, une vague gigantesque dépassant 20 mètres de haut par endroit s’abattait sur le littoral, emportant toute vie sur son passage et détruisant ports, maisons, écoles et usines. Le bilan officiel du raz-de-marée atteint aujourd’hui 15.880 morts et 2.694 disparus. Un million de maisons ont été détruites et, deux ans après, des monceaux de débris emportés continuent de s’échouer sur les côtes américaines de l’autre côté du Pacifique. De nombreuses cérémonies du souvenir sont prévues lundi, sur la côte ravagée mais aussi à  Tokyo, o๠le chef du gouvernement présidera la commémoration. Fukushima, symbole de la catastrophe A la centrale nucléaire Fukushima Daiichi, les systèmes de refroidissement tombaient en panne sous le choc et les réacteurs ont chauffé jusqu’à  entraà®ner un accident majeur, sans précédent depuis celui de Tchernobyl 25 ans plus tôt. Du côté de Fukushima Daiichi, la phase critique de l’accident est considérée comme terminée depuis décembre 2011, bien que les travaux de sécurisation du site n’avancent que pas à  pas en raison des hauts niveaux de radioactivité. Les effets des radiations sur la santé des riverains font l’objet d’une intense polémique, relancée il y a quelques jours par une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’OMS a affirmé qu’aucune hausse des risques n’était observée au-delà  de 20 km autour de la centrale. Dans ce périmètre, elle n’a vu une augmentation du risque de développer un cancer pendant toute sa vie que pour ceux qui ont été exposés en tant que nourrissons. Reconstruction en cours, mais inégale Les zones touchées ont été en bonne partie déblayées des destructions du raz-de-marée, des routes ont été goudronnées et des poteaux électriques replantés. Dans certaines localités côtières durement éprouvées comme Kesennuma ou Ishinomaki, la vie reprend peu à  peu et la reconstruction va bon train. Des montagnes de débris Mais, l’écart entre les zones qui renaissent et le reste laissé à  l’abandon « saute au yeux ». Certains littoraux restent couverts des montagnes de débris entassés dans les mois qui ont suivi la vague et moins de la moitié des quelque 17 millions de tonnes de détritus ont été incinérés ou stockés dans des décharges. Certaines zones restant inhabitables, la plupart des dizaines de milliers de personnes évacuées après l’accident nucléaire n’ont pu regagner leur domicile, tout comme les centaines de milliers de sinistrés dont le logement a été détruit par le tsunami. Au total, plus de 315.000 réfugiés demeurent en habitat provisoire, chez des proches ou dans des logements temporaires bâtis à  la hâte. Ceux qui ont quitté la région hésitent parfois à  revenir et les zones dévastées du Tohoku souffrent d’une pénurie de main d’oeuvre.

Goulombo : la main sur le cœur pour Fukushima !

C’’était lors d’une journée de recueillement à  Gouloumbo dans la commune rurale de Korienzé à  l’occasion de la visite d’une équipe japonaise organisée par l’UNICEF et son partenaire pour constater les réalisations faites dans la région de Mopti du 11 mars au 17 mais, cela fait maintenant 68 jours que le peuple japonais a vécu le tremblement. Et pour la circonstance 68 enfants se sont réunis dans une classe à  Goulombo pour rendre hommage à  leurs amis et frères nippons. Par devoir de mémoire, ces enfants de la commune rurale de Korienzé, ont organisé une cérémonie de recueillement pour rendre hommage à  leurs frères de Fukushima au japon, victimes du tremblement de terre. Sur la banderole on pouvait lire «Â 68 jours après, nous élèves de Goulombo, rendons hommage et témoignons notre solidarité au peuple frère japonais ». Le chef du village Ibrahim Bah après avoir souhaité la bienvenue aux japonais a exprimé compassion et reconnaissance. «Â Par ma modeste personne, toute la population de Goulombo s’incline pour les victimes du désastre de FUKUSHIMA au japon. Nous sommes heureux du choix porté sur notre village pour abriter ce grand événement national et nous réjouissons de l’acquisition de nombreux forages pour l’eau qui est une source de vie et l’acquisition pour l’éducation de nos enfants de salles de classe équipées de matériels. Cela a beaucoup contribué à  l’amélioration du taux de fréquentation scolaire surtout celui des filles ». Le geste symbolique des enfants de Goulombo Les enfants pour leur part ont remis une somme symbolique de 56 205 FCFA aux enfants de Fukushima et des dessins d’enfants, une toile de souvenir qui décrit le tremblement de terre. La représentante du parlements des enfants à  Mopti, Marguerite Sokona a lu le témoignage de Balikissa S. Haidara, rapporteur général du Mali lors d’une rencontre internationale à  Tokyo et dont le thème était « Because I am Girl ». Revenue au pays à  une semaine du tremblement de terre, Balkissa S Haidara s’est dit touchée par le séisme qui a frappé le pays du soleil levant. Pour la représentante des enfants de Goulombo, Sadio Kassambara, C’’est un devoir de partager la douleur des enfants du Japon. Pour le chef de la délégation japonaise RYUTA, cette amitié dépasse le simple cadre de la coopération. 5 ans de programme d’appui au secteur de l’eau et de la santé Le partenariat du Mali avec le comité du Japon et Danone Waters Japon fête son 5è anniversaire. Ce sont 5 années d’appui au secteur de l’eau et de la santé pour les populations touchées par l’endémie du ver de guinée. Des fonds sont confiés à  l’UNICEF dans le cadre de son programme de coopération avec le gouvernement du Mali. Au total les japonais ont ainsi mobilisé 882 000 000 FCFA. Les réalisations sont 60 nouveaux forages, 121 forages réhabilités, 10 réseaux d’eau potable dont deux périphériques à  Bamako. Le nombre total des bénéficiaires est de 80 000 personnes.

Japon : l’hommage des jeunes de « Samé » aux victimes du séisme

Tristesse, recueillement, prières, etc. C’’était l’atmosphère de la cérémonie sur la place publique de Samé, en commune III. Parrainée par le président de la CDS (Convention Démocratique et Sociale), cette manifestation a enregistré la présence des représentants de l’Ambassade de Japon au Mali, du Bureau de la Coopération dudit pays, de la Fondation pour l’Enfance, les notabilités, les élus locaux, etc. Organisé par l’Association des jeunes pour le développement de Samé (AJDS), cette cérémonie avait pour but d’exprimer la compassion de la jeunesse à  la douleur du peuple japonais. En effet, le 11 mars dernier aux larges de côtes nord-est de l’à®le de Honshû, un violent séisme d’une magnitude 9.0 (premier du genre dans l’histoire du pays), provoquait plus de 20.000 morts et disparus. La catastrophe a aussi occasionné d’importants dégâts matériels dont la Centrale nucléaire de Fukushima Daishi. Pour le secrétaire général de l’AJDS, cette cérémonie était un devoir collectif. Car, explique Drissa Coulibaly, les rapports de coopération entre le Mali et le Japon sont aussi vieux que l’indépendance du premier. Une coopération qui se traduit par plusieurs actions d’aide au développement, notamment dans le cadre de la réalisation d’infrastructures. C’’est à  juste titre que le responsable associatif s’est félicité du projet de construction de six classes pour l’école publique de Samé par la Coopération japonaise. Abondant dans le même sens, le parrain de l’évènement a déclaré qu’il s’agissait d’une catastrophe qui touche aussi bien le Japon que des peuples amis, comme le Mali. Saluant l’initiative des jeunes, le président de la CDS a souhaité pour le pays partenaire un retour rapide à  la normale dans les activités quotidiennes. Cette cérémonie d’hommage de l’AJDS a été également pour le collectif des élèves de l’école publique de Samé, l’occasion de remettre une enveloppe symbolique d’aide à  la reconstruction au Japon. «Â On ne reconnait ses amis que dans les moments difficiles » dit-on. C’’est ce qui fera remarquer au représentant de l’Ambassadeur, la symbolique du geste. Selon M. Tomonori Yokouchi, avec l’aide des pays amis, le Japon a toujours pu traverser les pires moments de son histoire. «Â Il parviendra assurément à  se relever, à  se reconstruire et à  rayonner de nouveau », a espéré le représentant de la diplomatie japonaise. Qui assure que son gouvernement est résolu rechercher des moyens de développer entre les deux pays et une coopération fondée sur des traditions d’amitié et de solidarité. Issa Fakaba SISSOKO

Earth Hour : pour le Japon et le progrès gardons les lumières allumées

La grande prêtrise du culte de la « Mère Terre » (Gaà¯a) est de retour, avec une tactique vengeresse et intimidante. La personnification « avatar-esque » de la planète dans de nombreux articles est la preuve de ce phénomène. La « Mère Terre exige le respect ». Cette incantation est dirigée contre nous, les parasites humains-consommateurs qui achetons des voitures, utilisons des machines à  café électriques et qui voulons nous réchauffer pendant les rudes hivers de leur scénario apocalyptique du réchauffement global. Qu’un débat sain émerge sur la sécurité de l’énergie nucléaire, la préparation aux catastrophes et les sources d’énergie alternatives est bienvenu. Mais que la catastrophe qui frappe le Japon soit utilisée par certains politiciens et journalistes pour lier la thèse du réchauffement climatique (relookée en « changement climatique ») aux phénomènes géologiques et leurs conséquences nucléaires est honteux. Prétendre que les humains ne prêtent pas attention aux « avertissements » et ont donc déchaà®né sur eux-mêmes les pouvoirs destructeurs d’une « mère nature impitoyable » est grotesque dans ce contexte. A en juger par l’avalanche de commentaires de la classe intellectuelle et politique bien pensante, la très controversée « théorie de Gaà¯a» de James Lovelock, qui postule que la terre est un « organisme vivant unique » (et que l’homme tue la planète) est bien vivante en dehors du mouvement de la « deep ecology ». Peu importe que de nombreux scientifiques la considèrent comme un néopaganisme new age, même la bureaucratie de Bruxelles saisit l’occasion de prêcher sa simpliste « vérité verte » en faisant un lien fallacieux entre le changement climatique et le tremblement de terre au Japon. Le 11 Mars, le Comité économique et social européen a publié sur son site Internet une déclaration officielle qui a conclu que « Mère Nature a de nouveau donné un signe ». Le bloggeur climato-sceptique Vincent Bénard déconstruit l’argument dans un post accablant « Tremblement de terre, Tsunami, Réchauffement climatique : ‘ils’ ont osé » . Il pose notamment la question gênante de savoir pourquoi il n’est même pas apparu à  M. Nilsson que cette catastrophe démontre une vérité toute simple : des milliards de fonds publics sont jetés dans la poursuite de la chimère anti-carbone, détournant des ressources financières limitées de la recherche de solutions aux problèmes réels des populations. Sans doute les centrales thermiques au charbon ne doivent plus être considérées comme une option déraisonnable, notamment dans les zones sismiques, même avec leurs émissions de CO2. Cette option serait rationnelle, mais malheureusement en matière de « réchauffement climatique », la rationalité et la science sont en proie à  la politisation et à  la religiosité. Alors, comment le président très bien rémunéré d’un organe consultatif, sans doute l’une des institutions les plus inutiles de l’eurocratie montante, peut-il faire le pas pour entrer dans le domaine du culte vert ? Eh bien, pour dire les choses simplement, il s’agit de « croire et appartenir », d’être considéré comme un ami des « gentils », du peuple Na’vi’ de la planète Bruxelles, à  savoir la tribu des lobbyistes verts. Bien sûr, l’Union européenne n’est pas tout à  fait comme la planète fictive de Pandora. Ainsi, en plus de la communion avec Mère Nature, les néo-Na’vi’s sont occupés par la cupidité… verte. Les amis de Gaà¯a ont beaucoup d’amis dans la bureaucratie de Bruxelles. Comme l’étude de l’International Policy Network de Mars 2010 « Les Amis de l’UE » l’a révélé, les groupes de défense verts comme les Amis de la Terre, Birdlife ou le WWF reçoivent énormément de fonds pour faire pression pour… davantage de fonds, et fournir une expertise à  la Commission de l’environnement : la boucle est bouclée. Rien, pas même la crise de la dette, ne semble être en mesure de ralentir frénésie de dépenses vertes de l’UE. L’énergie nucléaire n’est pas sans risque, mais le fait est aussi que l’écologie politique a un impact profond sur la gouvernance mondiale et l’élaboration des politiques en Europe en particulier, que cela nous plaise ou non. Comme le rapport ci-dessus le conclut : « parrainer les intérêts étroits de telles ONG a sapé le processus démocratique ». Peu importe, les politiciens européens ont adopté le dogme vert avec enthousiasme, notamment Nicolas Sarkozy. l’insurrection arabe d’ailleurs été opportune : la France était prête à  aider le régime de Kadhafi à  se nucléariser. Il est temps pour le gouvernement français de faire face à  des questions difficiles et nécessaires quant à  sa politique nucléaire tous azimuts (80% de la production d’électricité). Un débat démocratique est indispensable, mais il doit être fondé sur la raison et non la religion. Dans l’intervalle, insinuer que les victimes d’une catastrophe naturelle dans l’un des pays les plus technologiquement avancés ont en quelque sorte « payé pour leurs péchés du progrès et du matérialisme » est une pure absurdité. Cela est également indigne alors que les communautés brisées se battent pour faire face au drame et que des familles déplacées et endeuillées tentent de se reconstruire. Le 26 Mars, les adeptes modernes de Gaà¯a demandent aussi avec une ferveur renouvelée que l’obscurité soit célébrée en nous faisant éteindre nos lumières pour s’associer à  leur communion mondiale absurde contre le progrès : C’’est la Earth Hour (l’Heure de la Terre). Je vais garder mes lumières allumées en mémoire de ceux qui ont péri, par respect pour le courage extraordinaire et la dignité du peuple japonais face à  une catastrophe nationale, pour leur contribution au progrès humain avec non seulement des voitures exceptionnelles, des technologies de pointe mais aussi une culture unique.

La radioactivité : quels risques pour la santé ?

A partir de quel niveau, la radioactivité présente t-elle des risques pour l’homme ? Il n’existe en réalité pas de seuil en dessous duquel il n’y a aucun danger pour la santé. Mais les risques dépendent de la durée d’exposition et de la dose de radiations. La quantité de rayons absorbés se mesure en sievert (Sv). Pour référence, 2,4 millisieverts représentent l’irradiation moyenne en France dont la majeure partie est d’origine naturelle, le reste étant lié à  l’industrie nucléaire et à  l’imagerie médicale. En fait, les spécialistes considèrent qu’une exposition unique de moins de 10 mSv représente une très faible dose. Selon le gouvernement japonais, les valeurs mesurées à  la centrale de Fukushima dépasseraient aujourd’hui les 400 mSv. Une dose 20 fois supérieure à  celle reçue annuellement par certains employés du secteur nucléaire, justifiant donc l’évacuation. Quels sont les effets sur l’organisme ? Plus la dose est forte, plus les conséquences sur l’organisme sont importantes avec en fonction de l’exposition un éventuel risque de cancer. A partir de 500 mSv, on peut observer des effets rapides sur l’organisme. Une dose unique de 1.000 mSv déclenche ainsi l’apparition de rougeurs, de nausées, de vomissements, de vertiges voire d’hémorragies, mais n’est pas mortelle. Au delà  de 5.000 mSv, l’exposition peut conduire à  la mort, atteignant gravement les lymphocytes, les globules rouges et les cellules du système digestif. Si la dose dépasse les 10.000 mSv, les radiations touchent le système nerveux central et entrainent irrémédiablement la mort. En cas d’exposition prolongée ou répétée, le risque de cancer augmente et ce, même pour des faibles niveaux de radiations. Les rayonnements lèsent les molécules d’ADN et augmentent la fréquence des mutations, favorisant l’apparition de cancers des os, du sang et de la thyroà¯de. Quelles mesures pour se protéger des radiations ? Il en existe plusieurs. La première : évacuer la zone se trouvant à  proximité de la source nucléaire. Dès l’apparition des premiers incidents, les autorités japonaises ont ordonné l’évacuation des habitants vivant près de la centrale. Aujourd’hui, le périmètre évacué a atteint les 20 kilomètres autour du site de Fukushima. Une distance que l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a jugé suffisante pour protéger la population. Seconde mesure : se calfeutrer chez soi pour éviter tout contact ou inhalation des poussières radioactives. En cas de contact, il est possible de s’en débarrasser en prenant une douche et en jetant les vêtements contaminés. Enfin dernière mesure de protection : les comprimés d’iode dont l’efficacité avoisine les 90%. Comment marchent les comprimés d’iode ? Le nuage de poussières transporte de l’iode radioactif qui peut être incorporé dans l’organisme en se fixant dans la thyroà¯de, une glande qui utilise l’élément pour fabriquer des hormones. Le principe des comprimés consiste donc à  inonder l’organisme avec de l’iode non irradié. Ainsi saturée, la thyroà¯de ne fixe pas l’élément radioactif et l’évacue par les urines. Inutile en revanche de prendre ces comprimés trop tôt, ils doivent être ingérés peu de temps avant le contact avec le nuage radioactif. A ce sujet, l’Organisation mondiale de la santé a lancé hier matin un appel au calme quant à  la prise de ces capsules, objet ces derniers jours d’une véritable ruée.

Coopération : Mali-Japon pour la conservation du Delta central du Niger

Un ambitieux projet Le Japon, à  travers son agence de coopération internationale, a lancé depuis le mois d’avril 2010, un ambitieux projet au Mali dénommé : Projet d’Etude sur la Conservation du Delta Central du Niger à  travers l’utilisation rationnelle des ressources naturelles. En somme, ledit projet d’étude vise comme objectifs : Elaborer un schéma directeur (S /D) et un plan d’action permettant la conservation du delta central du Niger ; opérer un transfert de technologies afin de renforcer les capacités des techniciens maliens et des populations bénéficiaires dans la zone de l’Etude. C’’est dans la dynamique de partager avec ses partenaires le rapport d’avancement dudit projet, que l’agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), a organisé en étroite collaboration avec le ministère de l’Environnement et de l’Assainissement, une rencontre avec les différentes structures concernées par l’Etude. Dans son discours d’ouverture, le Directeur National adjoint des Eaux et forêts Baà¯koro Fofana, a remercié et félicité Agence Japonaise de Coopération Internationale pour la pertinence du projet en général et particulièrement sur la qualité du rapport d’avancement. Des échanges fructueux Pour sa part, Mme Junko Masuda, chef du Bureau de l’Agence Japonaise de Coopération internationale au Sénégal, a tenu à  rappeler aux participants, toute la pertinence du projet.« Ce projet, en plus d’être ancré dans la logique de développement durable, permet également de lutter contre le changement climatique qui passe par la lutte contre la désertification et la préservation de la diversité biologique, richesse considérable dans le Delta Central du Niger » a-t-elle affirmé. M FuKà®, le chef du projet l’Etude au Mali a fait un exposé liminaire sur le rapport d’avancement dudit projet, enrichi des propositions, qui n’ont pas resté indifférents les participants. Ceux-ci ont par ailleurs, fait des observations et suggestions pouvant améliorer le projet d’Etude sur la Conservation du Delta Central du Niger à  travers l’utilisation rationnelle des ressources naturelles. La cérémonie s’est déroulée dans la salle de la DNEF. Elle était présidée par Baikoro Fofana directeur adjoint des Eaux et Foret en présence des représentants des services centraux du Ministère de l’Environnement et de l’assainissement, des associations, ONG, du chef de bureau de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale et un grand nombre de partenaires techniques et financiers, dont les ambassades des pays Bas et du Japon au Mali.

Axe Bamako-Dakar : le dernier virage

Le pont de Balenda bientôt terminé Cette route est déjà  exécutée à  plus de 50%. De Kati au-delà  de Kita, les travaux sont terminés. Au-delà  de Kita, à  une cinquantaine de kilomètres, les travaux sont exécutés par la société Razel. La chaussée se dessine progressivement. Non loin de Kokofata, le premier pont est presque terminé sur le fleuve Balenda. «Â Le rythme d’exécution des travaux est impressionnant », s’est réjouit Hamed Diane Séméga. Le pont de Balenda est long de 110m. Il fait une hauteur de 13m. Entièrement financé par le Japon, il sera livré en 2010. Les deux autres ponts seront construits sur le Bafing et le Falémé. A cause de l’importance de ses travaux, le pont sur le Bafing sera construit en dernier lieu. Il ferra 240m de longueur. Le don de trois ponts vient renforcer les liens de coopération entre le Mali et Japon. Ce pays partenaire du Mali et aussi du Sénégal, s’est engagé à  construire gratuitement les trois ponts sur le corridor sud Bamako-Dakar. Pour renforcer le partenariat, les travaux de constructions des ponts, sont exécutés par une entreprise japonaise. Le ministre malien de l’équipement s’est dit satisfait de la rigueur de l’entreprise japonaise chargée de construire les trois ponts. Les deux axes Bamako-Dakar A la fin des travaux de cette route qui passe par Kita, Kéniéba et Tabacounda (Sénégal), le Mali sera encore plus proche du Sénégal. Ce sera la deuxième route internationale entre les deux pays. Cette deuxième route a l’avantage de servir de raccourci pour les gros porteurs qui quitteront Dakar pour Bamako et vice-versa. Les transporteurs pourront donc relier les capitales des deux pays sans passer par la ville de Kayes. Pour le bien être des usagers La nouvelle route Bamako-Dakar pourrait contribuer à  baisser le prix des produits importés dans les deux pays et à  réduire la durée du voyage pour les populations. Car elle peut contribuer au développement des échanges commerciaux maliano-sénégalais. Le Mali pourrait utiliser fréquemment le port de Dakar pour importer ses produits manufacturés.