Jeamille Bittar : « Il faut apprendre à s’accepter, se pardonner et partager »

Disparu des radars depuis 2013, l’ancien président du Conseil économique, social et culturel (CESC) et de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali,  Jeamille Bittar refait surface. Il signe son retour par la création d’une nouvelle formation politique qui prône une gestion consensuelle du pouvoir.

Depuis les élections de 2013, on ne vous a pas beaucoup vu. 
C’est vous qui le dites. Je suis dans mes entreprises. J’ai juste fait le choix de ne pas me donner en spectacle à un moment où notre pays traverse les plus dures crises de son histoire. Les Maliens ont élu le Président IBK. Je suis un bon démocrate. Il faut lui laisser le temps nécessaire pour résoudre les problèmes du Mali.
Des sources persistantes font état de la création d’un nouveau parti, le Mouvement citoyen-ATT (MC-ATT), dont vous seriez l’initiateur. Qu’en est-il ?
Je suis l’un des initiateurs de ce nouveau projet politique. Nous souhaitons réunir toutes les forces vives qui ont soutenu et œuvré pour le Programme de développement économique et social (PDES) du Président ATT autour du même idéal : « Retrouvons ce qui nous unit ».
Pourquoi la création d’un nouveau parti alors que vous êtes déjà président de l’Union des mouvements et alliance pour le Mali (UMAM) ?
Non, j’étais le président de l’UMAM, créé pour l’élection présidentielle du fait de notre division au sein du PDES. Avec certains camarades nous avions décidé de prendre nos responsabilités en 2012 et j’étais leur candidat. Nous ne sommes plus dans la même configuration. Plus que jamais, nous voulons rassembler, nous retrouver, travailler en synergie avec des propositions et des solutions idoines pour l’amélioration des conditions de vie de nos populations et la résolution des crises.
Quels seront les objectifs de ce nouveau parti qui doit regrouper d’autres formations telles que le PDES, le Front citoyen pour la démocratie (FCD) et d’autres associations ?
Rassembler, proposer, agir sont nos objectifs. Le Mouvement citoyen va regrouper les hommes et les femmes engagés et convaincus de différents bords. Notre souhait est que toutes les formations issues du Mouvement citoyen association puissent se regrouper en son sein.
Vous prônez la gestion consensuelle du pouvoir, alors que certains estiment qu’elle a montré ses limites.
La gestion consensuelle du pouvoir est culturelle au Mali. Dans l’histoire du Mali avec les royaumes successifs, la gestion a toujours été consensuelle et participative. D’où une stabilité et un équilibre au sein des populations. Avec l’avènement du Président ATT nous avions vécu une expérience inédite et le modèle malien était apprécié et envié. Le Mali a besoin de tous ses fils sans exclusion. Il faut apprendre à s’accepter, se pardonner et surtout partager.