Des initiatives pour améliorer la justice

Devant le tableau peu reluisant que présente la justice malienne, certaines initiatives représentent de véritables bouées de sauvetage. Financées pour la plupart par des bailleurs de fonds étrangers, elles ont comme leitmotiv une justice de qualité, accessible et impartiale. Pour rehausser l’éclat du processus, elles organisent des formations à l’endroit des acteurs de la justice afin d’améliorer leurs capacités.

Le 14 juillet 2015, un consortium composé d’Avocats sans frontières Canada (ASFC), du Centre d’étude et de coopération internationale (CECI) et de l’École nationale d’administration publique du Québec (ENAP) procédait au lancement du projet Justice, Prévention, Réconciliation (JUPREC). D’une durée de cinq ans et doté d’un budget de 20 millions de dollars canadiens, le projet JUPREC se donne pour missions, entre autres, de rendre justice aux victimes, de combattre l’impunité et de parvenir à une paix véritable. « Le projet JUPREC marque un pas de plus dans la lutte contre l’impunité au Mali : il donne la parole aux femmes, sensibilise la société malienne autour du respect des droits fondamentaux, suscite un effet d’entraînement auprès des intervenants de la justice et il parvient à mobiliser différents secteurs autour de la nécessité d’éviter la résurgence d’un conflit généralisé », peut-on notamment lire sur le site de l’ONG. A l’instar de cette dernière, Mali Justice Project (MJP), un programme d’assistance judiciaire de l’USAID, œuvre à améliorer l’accès à la justice pour les victimes. « Ces initiatives amènent les acteurs de la justice à réfléchir différemment, à traiter les problèmes autrement », assure Me Sidi Mohamed Diawara. Dans ce sens, des formations sont organisées à l’endroit des acteurs de la justice, afin d’optimiser leurs capacités à traiter de questions délicates. « Les violences basées sur le genre sont par exemple un épineux sujet. Les victimes ne bénéficient le plus souvent pas d’une oreille attentive », constate Me Diawara. « Des formations sont distillées aux magistrats et aux officiers de police judiciaire afin qu’ils revoient et améliorent leurs outils sur cette problématique », ajoute-t-il. Mais le champ d’intervention ne se limite pas aux VBG. « Tous les aspects du droit, du litige foncier à l’héritage, ou même une simple créance entre particuliers, sont concernés. L’objectif est d’avancer vers l’amélioration du service de la justice », poursuit notre interlocuteur.

Mutualiser les efforts Bien que salutaires, ces initiatives gagneraient en impact si elles étaient mutualisées. C’est du moins le constat dressé par Me Diawara, qui a été collaborateur de l’une d’elles. « Il n’y a pas d’approche commune, ce qui est dommage. Nous constaterions résolument plus de résultats si il y avait une meilleure harmonisation des actions », plaide-t-il.

JUPREC : les jeunes maliens, désormais, outiller contre la corruption

La cérémonie de clôture de la semaine de la jeunesse contre la corruption organisée par le projet Justice Prévention et Réconciliation (JUPREC) a pris fin, le lundi 22 janvier, à l’Hôtel Olympe de Bamako. Plusieurs recommandations ont été formulées à la fin de cette seconde édition.

Durant une semaine, les jeunes universitaires, certaines associations de lutte contre la corruption et de nombreuses associations de femme, ont échangé à travers des conférences et des séries de débats. Selon les organisateurs, cette seconde édition de la semaine de la jeunesse contre la corruption a été un cadre d’échanges et de formations. « Agir contre la corruption, c’est construire l’avenir que nous voulons pour notre jeunesse », a déclaré Sidi Ould, vice-président du Conseil National de la Jeunesse du Mali (CNJ-Mali). La corruption est présente dans les structures étatiques tout comme dans les écoles et dans les universités. « L’honnête, l’intégrité et la lutte contre la corruption devrait figurer au centre du système d’éducation dans nos sociétés », estime Jean-Paul Rivérin, représentant du consortium JUPREC. Continua-t-il,« nous devons donner des outils et un environnement favorable aux jeunes afin de lutter contre la corruption.»

Au cours de la cérémonie de clôture de cette édition de la semaine de la jeunesse contre la corruption, plusieurs recommandations ont été formulées par les jeunes. Parmi les lesquelles, « institutionnaliser la semaine de la semaine contre la corruption », « appuyer les initiatives des jeunes dans la lutte contre corruption », ou encore « rétablir le dialogue et renforcer l’éducation au sein de la famille sur les valeurs morales, d’intégrité et de probité ».

Une action à pérenniser

Pour la tenue de la prochaine édition, le projet JUPREC réitère son accompagnement à la jeunesse malienne. « Nous serons avec vous pour la prochaine édition », a affirmé Rauger Aubé, chef de mission du projet JUPREC. Également, Mme Traoré Marietou Senou, présidente de la communauté de pratique de lutte contre la corruption, espère que le combat contre la corruption ne doit pas s’arrêter uniquement à cette semaine, il doit continuer avec la même détermination et la même ardeur jusqu’à l’atteinte de nos objectifs.

La jeunesse, un rempart à la corruption

 

Le lancement de la 2e édition de la semaine de la jeunesse contre la corruption du projet Justice Prévention et Réconciliation (JUPREC), prévue du 16 au 22 janvier, a eu lieu, le mardi 16 janvier 2018 à l’Hôtel Olympe de Bamako. Cette 2e édition vise à outiller les jeunes maliens afin de lutter contre la corruption.

Le Projet JUPREC a été mis en œuvre par le consortium composé d’Avocats sans frontières Canada (ASFC), du Centre d’étude et de coopération internationale (CECI) et de l’École nationale d’administration publique du Québec (ENAP). Il vise à améliorer les conditions de vie des femmes, des mineurs et d’autres victimes de la crise au Mali. A travers cette semaine de la jeunesse de lutte contre la corruption, JUPREC espère une bonne collaboration avec ses partenaires de la justice et de la société civile malienne pour édifier les jeunes. « La semaine de la jeunesse contre la corruption contribue à la valorisation des principes d’ intégrité et à la promotion des actions de lutte contre la corruption », a précisé Roger Aubé, chef de mission du projet JUPREC. Selon Jean Paul Riverin de l’ ENAP et représentant du consortium JUPREC, il veut «  qu’à travers cette semaine  les jeunes disent non à la corruption et qu’ils fassent en sorte que ces valeurs soient partagées avec un plus grand nombre. » Ainsi, le slogan de cette 2e édition est « La corruption ne passera pas par moi ».
La jeunesse, actrice de la lutte contre la corruption
Cette deuxième édition sera une occasion pour la jeunesse de connaître les dangers de la corruption. Ainsi Famory Keita, chef de la cellule juridique et vérificateur au Bureau du Vérificateur (BVG) définit la corruption comme le fait d’user les prérogatives qu’on vous confie pour les détourner à des fins personnelles. « Ce phénomène est la cause du sous-développement et le chômage des jeunes dans nos pays », a déclaré pour sa part Madame Traoré Marietou Senou, présidente de la communauté de pratique de lutte contre la corruption. Au cours de cette semaine de la jeunesse contre la corruption, plusieurs activités sont prévues. Parmi lesquelles « une conférence sur le rapport du vérificateur général avec les jeunes universitaires », ou encore « une rencontre de sensibilisation intergénérationnelle »,à l’Hôtel Olympe.

Selon le rapport 2015 du vérificateur général du Mali, plus de 37 milliards ont été dissipés à titre d’irrégularité. Sur ces 37 milliards, 16 milliards sont constitués de fraudes dont le reste est la mauvaise gestion. « Ce manque à gagner pouvait permettre à l’Etat de mettre en place un budget d’investissement au profit de la population », a affirmé Famory Keita, avant d’ajouter qu’il faudrait que la jeunesse prenne conscience.

 

Le JUPREC : activiste pour la cause des femmes

Entre le 25 novembre et le 10 décembre 2017, le projet JUPREC (Justice, Prévention, Réconciliation) issu du consortium constitué par « Avocats sans Frontières », l’École nationale d’administration publique du Canada et le CECI a mené 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre. Des rencontres d’échange, des débats pour sensibiliser les communautés sur le danger que représentent ces violences.

Ces deux dates symboliques marquent pour la première, la journée de lutte contre les violences basées sur le genre et la seconde la déclaration universelle des droits de l’Homme. Des dates choisies par les responsables du projet JUPREC pour mettre l’accent sur le lien entre ces violences et les droits de l’Homme. Car, « ces violences constituent effectivement des violations de droit de l’Homme », selon Madame  Maïmouna Dioncounda Dembélé, responsable Violence basée sur le genre du projet JUPREC.

L’objectif de ces 16 jours d’activisme est de permettre une large sensibilisation du public et surtout au projet de « redoubler d’effort dans nos actions de mobilisation pour justement faire le maximum de bruit sur les questions de violence basées sur le genre. Pour que cela ne soit plus tabou. Il faut pouvoir en parler sur la place publique afin que les communautés reconnaissent que ces actes de violences existent et qu’elles ont des conséquences sur les foyers. » Une prise de conscience qui aura pour effet de faire partager la conviction que « les hommes et les femmes sont différents, mais égaux », note Madame Dembélé.

Impliquer les communautés

Parmi les stratégies qu’il utilise pour atteindre le maximum de personnes, le JUPREC organise des discussions éducatives dans les communautés afin de prévenir les violences basées sur le genre.  Elles sont complétées par des séances de renforcement des capacités des acteurs de la justice.

L’assistance juridique et judiciaire est, aussi, octroyée pour lutter contre l’impunité qui constitue, selon les responsables du projet, l’une des causes de la perpétuation de ces violences. Pour atteindre ses résultats, le projet procède également au partage de bonnes pratiques à l’issue des causeries. Mis en œuvre depuis 2014, le projet JUPREC a sensibilisé les communautés et les leaders religieux sur les enjeux et les conséquences des violences basées sur le genre et sur « le besoin d’un rapport égalitaire entre homme et femme comme des sujets de droits à respecter. » Au total dans six régions du Mali (Bamako, Sikasso, Ségou, Tombouctou, Gao et Kidal), 40 jeunes des organisations de la société civile ont été formés, 36 débats éducatives, quatre conférences publiques, une soirée culturelle et trois compétitions de football ont eu lieu.